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Full text of "Li romans de Durmart le Galois; altfranzösosches Rittergedicht"

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BIBLIOTHEK 


DES 


LITTERARISCHEN VEREINS 


IN STUTTGART. 


CXVI. 


PATES 
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TÜBINGEN. 
GEDRUCKT AUF KOSTEN DES LITTERARISCHEN VEREINS. 


1873. 


PROTECTOR 
DES LITTERARISCHEN VEREINS IN STUTTGART: 
SEINE MAJESTÄT DER KÖNIG. 


= 


VERWALTUNG: 


Präsident: 
Dr A. v. Keller, ordentlicher professor an der k. universitätin Tübingen. 


Kassier: 
Roller, universitäts-secretär in Tübingen. 


Agent: 
Fues, buchhändler in Tübingen. 


* 


GESELLSCHAFTSAUSSCHUSS: 


Professor dr Barack, oberbibliothekar in Straßburg. 

Geheimer hofrath dr Bartsch, ordentlicher professor an der g. univer- 
sität in Heidelberg. 

K. freiherr v. Cotta in Stuttgart. 

Hofrath dr Hemsen, director der k. handbibliothek in Stuttgart. 

Dr Holland, professor an der k. universität in Tübingen. 

Dr E. v. Kausler, vicedirector des k. haus- und staatsarchivs in 
Stuttgart. | 

Dr Klüpfel, bibliothekar an der k. universität in Tübingen. 

Director dr O. v. Klumpp in Stuttgart. 

Dr Maurer, ordentlicher professor an der k. universität in München. 

Dr Simrock, ordentlicher professor an der k. universität in Bonn. 

Dr Vollmer in Stuttgart. 

Dr Waitz, ordentlicher professor an der k. universität in Göttingen. 





LI ROMANS 


DE 


DURMART LE GALOIS 


ALTFRANZOSISCHES RITTERGEDICHT 


ZUM ERSTEN MAL HERAUSGEGEBEN 


VON 


EDMUND STENGEL. 





FÜR DEN LITTERARISCHEN VEREIN IN STUTTGART 
NACH BESCHLUSS DES AUSSCHUSSES VOM SEPTEMBER 1871 
GEDRUCKT VON H. LAUPP IN TÜBINGEN 
1873. 


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30 


35 


40 


45 


50 


55 


60 


2 


Mout par estoit de grant hateze 
Et chevaliers de grant proece, 
Joie maintint tot son jovent 

Si venqui maint tornoiement, 
Maint poigneis de mainte guerre, 
Contre tos homes tint bien terre. 
Moillier ot bone et sage et bele 
Qui tos tens li sembla novele; 
Quar il l’avoit par amor prise, 
S’ot nom la roine Andelise, 

Fille al roi de Danemarche. 
Mais tres puisque Noe fist l’arche, 


: Ne fu dame de sa valor, 


Onkes nus ne vit belissor. 

Li rois l’avoit molt desiree, 

Lies fu, quant il l’ot esposee 

Et a li n'en pesa de rien(s), 

Qu’ele l’amoit de fin cuer bien, 
Qnant par amors vindrent ensemble. 
Ne lor falu. rien, ce me semble, 
Tres plaisant vie demenerent, 

Todis par amors s’entrammerent. 


‘Li rois por sa tredoce amie 


Faisoit mainte chevalerie, 
Por li portoit guinples et manches . 


' Et chaintures et conissances 
Ja de li ne fust loins ne pres, 


Qu'il ne le desiraist ades. 

Por Jui et por li despisoit 
L'ore, que nus enviellissoit 

Et qu'il les covenra morir, 

Ne l’un de l’atre departir. 
Onques rois n’ama tant roine 
De bone amor loial si fine ; 
Quar par maintes fois li sembloit, 
Q’onques de li eu n'avoit 

Fors desiers et douces pensees ; 
Lors revenoit a grans jornees 


3 


65 La ou il la quidoit trover; 
Quar a li voloit rasembler. 
Quant il estoient a sejor, 
Adont mostroient lor amor 
Li uns vers l’atre dolcement, 

70 Ensemble aloient bien sovent 

A desduit de chiens et d’oisealz. 

Lor siecles estoit bons et beals; 

Quar lı chevalier del pais 

Estoient avuech eals todis 

Et les dames et les puceles 

Dont il i avoit molt de beles, 

Notes vielles et chancons 

Avoit todis en la maison, 

Trestot prisoient la covine 

80 Et del roi et de la roine. 

Mais je ne vos conterai mie 
De chief en chief tote lor vie. 


=] 
C1 


N avint et bien fu seu, 
Que la roine enchainte fu, 

85 Tot son termine a droit porta, 
Tant que d'un fil se delivra. 
À cel enfant porter as fons 
Ot molt halz clers et halz barons. 
Quant baptizies fu et leves, 

90 Par nom fu Durmars appeles. 
Molt fu li rois joians et lies 
De son novel fil, ce sachies. 


Mais grans anuis seroit a dire, 
Ne de conter to tire a tire 
95 Comment cil enfes est norris. 

Bien est gardes et bien servis, 

Tant qu'il est venus a XV ans. 

Beals est et gens et drois et grans, 

* 
88 molt halz] halt ist im ms. von gleicher hand in halz gebeßert. 
1 * 


ce 2: 
100 


105 


110 


115 


126 


180 


135 


4 


Beles jambes ot et beals piez, 

De cors estoit si bien tailliez, 
Que nule riens n’i sofraignoit. 
Lons bras et grandes mains avoit, 
Lone col et droit et gros et blanc, 
Si n’estoit mie mors de sanc; 
Quar sor le blanc visage estoit 
La colors ki l’enluminoit. 

N’estoit pas lefrus ne anscais, 
Vairs ot les uels, jolis et gais, 
Beal front, bele boche et beal nez, 
Les chevelz blons recerceles. 

Pius estoit clers que nule gemme 
Et si n’ot pas bealte de feme, 
En la semblance de son vis 
Estoit fiers et antres hardis; 
Onques ne engiens ne nature 

Ne fist si bele creature. 

Sages estoit et envoisies 

Et cortois et bien enseignies. 

Et bealz parliers et clerveans 

Et debonaire et acointans. 
Largece et cortoisie a faire 

Ce ne li pot onque desplaire; 
Quar il en estoit costumiers. 
Trestos les filz as chevaliers 

De son pais avoit od lui, 

N'i estoient pas a anui, 

Mais a joie et a grant desduit, 
Ensemble menoient grant bruit 
De behorder et d’escremir 

Et de riber et de saillir. 
Durmars lor estoit bons compains 
Et si n'avoit mie en desdains. 
Les povres bachelers gentiuz 

Il ne lor estoit mie eskiuz, 

Ains lor donoit les riches dons. 


5 


Mais trop seroit li contes lons 
A deviser tote s’enfance. 
De ce ne sui pas en dotance, 
Que Durmars li plus belz ne fust 
140 Que l’om a cel tens coneust. 
N’estoit pas d’entule maniere, 
De boiz savoit et de riviere; 
Et qui le veist a cheval 
Bien poist dire del vassal, 
145 Conques ne vit si bien seant, 
Si apert ne mielz chevachant. 
De tot son cuer l’amoit sa mere, 
Et molt estoit bien de son pere. 


Li rois avoit un sceneschal, 
150 Prodome et vaillant et loial. 
De la blanche cite estoit 
Sceneschaus et si i manoit, 
Molt i avoit riche maison, 
‘ Palaiz et sale et halt doignon; 
c 3: Li manoirs estoit bien fermes 
156 De halz murs et de grans fosses. 
Li sceneschals estoit molt riches, 
Si n'estoit pas avers ne chiches. 
Sa femme estoit bele et plaisant 
160 Et si n'ot pas XVII ans, 
Longe ert et droite et blonde et gente, 
En li acesmer ert s’entente, 
. Chantans estoit et envoisie, 
Bien parlans et bien enseignie. 


165 Li sceneschaus estoit d’eage. 
De ce nel tien je mie a saige 
Que si trejou(e)ne feme prist ; 
Quar jov(e)nes viellece despist. 

* 


141 entule] das »t« ist undeutlich. Vielleicht ist zu emendieren: 
Ni fu d’inutile m. 


6 


Bien va le diable chacant 
170 Vielz hom sachies qui prent enfant. 
Chevaliers fu li sceneschaz, 
Riches est de linage haz, 
El pais le servoient tot, 
Li rois Jozefens l’amoit mot. 
175 Por ce qu'il le savoit gentil 
Li commande a garder son fil. 


»Seneschaz, co a dit li rois, 
»Molt estes sages et cortois, 
Gardes mon fil et enseignies, 
180 Je vuel que ses maistres soies. 
N’ai cure que filz d[e] vilain 
L'ait en baillie ne en (sa) main; 
Quar ja vilain n'ierent si riche 
Que lor conseil ne soient niche. 
185 Lor enseignement est trop vilz. 
Vos estes saiges et gentilz, 
Gardes mon fil et aprendes, 
Totes les teches li mostres 
Dont ifl] puet venir a hautece 
190 Et a honor et a proece. 
A vostre ostel descendera; 
Ja borjois nel herbegera. 
Dusqu’adone qu’il iert plus senes. 
Trop i verroit de nicetes.« 


195 Li seneschaz ot et entent, 
Que li rois le prise forment 
Et que tant l'aime de son cuer; 
Quar il ne vuelt a nesun fuer, 
Qu’atres ait son fil en baillie. 
200 Al seneschal nen poise mie, 
Anchois li est et bon et bel. 
Lors enmaine son damoisel 
Li seneschalz a son ostel. 
Et Durmars ne desiroit el 


7 


205 Qu’a veoir la seneschallsce, . 
Molt est lies de si bele ostesse. 
Or est Durmars et si vassal 
A le maison le seneschal, 
De plusors gius se desduisoient 
210 Li damisel ki jou(e)ne estoient. 


[237 r° c1: Nirai plus le conte enlongant. 

Durmars aime la dame tant 
Qu'il ne puet mangier ne dormir, 
Force d’amor li fait jehir 

215 A la dame tot sou pense; 
Lui semble qu'il l'ait trop cele. 
La dame de fin cuer l’amoit, 
Mais nus hom ne s'enparcivoit; 
Quar ele n’estoit pas volage 

220 Si sot bien covrir son corage. 


Un jor estoit aler chacier 
Li seneschalz et arcoier, 
Tot li valet Durmart ausi 
I alerent, mais ge vos di, 
225 Que Durmars se fait malhaities, 
Quant il voit les palais voidies 
Et qu'il i est sotainement. 
En la chambre entre liement, 
Volentiers s’i abandona, 
230 Le seneschaucesse i trova 
Qui plus estoit bele que fee. 
Liez est, quant seule l'a trovee. 
Ses meschines et ses pucelles 
Estoient en altres chambreles. 
235 La n’avoit que li seulement; 
En un romans list et aprent, 
Son damisel voit si se lieve. 


* 


215 Ms. penser. 


8 


»A! dame,c fait il, »molt me grieve 
Que vos contre moi vos leves, 
240 Bons jors vos soit hui ajornes 
Si voirement com je le vuel.« 
La dame respont sens orguel: 
»Sire bien soies vos venus.« 
Lors s’asient ambedui jus 
245 Devant un lit qui molt fu bealz, 
Ovres a flors et a oisealz. 
La. dame dist al damisel: 
»Sire moi ne fu mie bel, 
Quant on ne me dist, que vos esties 
250 Vains et pesans et dehaities ; 
Je devoi or aler a vos.« 
»Dame molt m’eust este dols,« 
Fait Durmars, »li vostre venirs; 
Quar en vos est tos mes desirs. 
255 Dame vostre grande bealtez 
Et vostre debonairetez, 
Vos dols regars, vostre simplece 
À mis mon cuer en grant destreee. 
Certes dame je n'ai pensee 
260 Qui ne soit a vos atornee. 
Ceste amors est sens obliance, 
En mon cuer est vostre semblance 
Et nuit et jor mise et enclose. 
Trop sui hardis, quant dire l’ose; 
265 Mais force d’amors me soprent 
Qui m'a done cest hardement. 
c 2: Et se vers moi vos corecies, 
De mort destroite sui jugies. 
Dame merci.« Et dont se teut 
270 Dumars que plus dire ne peut. 
Adonc commenca a fermir, 
Entremesler et a palir. 
Quant il n'a pooir de plus dire, 
* 


260 MS. Qui nos ne. 270 que ist in qui zu ändern. 


275 


285 


290 


295 


305 


9 


La dame l'esgarde et remire 

De ses bealz uelz molt dolcement. 
Color li vuet muer sovent, 

Sel conoist molt bien a sa chiere, 
À son vis et a sa maniere 

Et entent bien a sa parole. 
Qu’amors l’a mis a halte escole 
La jou(e)ne dame ne fu mie 

Del respondre trop esbahie. 


»Sire,« dist ele, »ce sachies, 
Trop lons plais est en la fin nies, 
Miech vaut longe joie que corte; 
Je ne pris mie une torte 

Dame qui todis fait proier 

Son ami, puis qu'ele l'a chier. 
Mielz valt la joie et li desduis 
Que lons respis et lons ennuis. 
Certes, en lonc detriement 

Ne gaaignent dames noient. 
Mainte en a son ami perdu 

Quil vossist avoir retenu. 

Miech doit om sa joie haster 
Que son tens perdre ne gaster. 
J’ain mielz plus de joie en amor 
Que mains de joie et plus dolor. 
Vos estes sages et vaillans 

Et bealz et jou(e)nes et plaisans; 
Puisque vostre amors m'est donee, 
Ne puis estre miech assenee: 

Et se je ne vos fai. dangier, 

Ja ne m'en deves mains prisier; 
Quar de ce soies bien certains 
Que vos estes li promerains 

Que onkes amasse a nul jor, 

Ne jamais n’aurai atre amor. 


* 


284 fin nies] Die beiden »n« undeutlich. 


310 


315 


320 


c 8: 


825 


380 


335 


340 


10 


Je vos ain de fin cuer entir; 

Ja ne le m'oissies gehir, 

Se (je) n’en fuisse requise avant; 
Quar ce ne fust pas avenant. 

Or est ensi, a vos m'otroi, 

Je vos doins ma pensee et moi.« 
»Dame,« ce dist li damisialz, 

»Cis dons me senble asses plus bealz 
Que dons qui onque fust dones, 

De tot annui sui eschapes.« 


Lors se trait Durmars pres de li 
Et ele vers lui autresi, 

Par I baisier s’amor li done. 

Li uns plus l’atre n’araisone, 
Ains fait chascuns sa volente. 
D’amors se sunt asseure, 

Baisent et acolent et rient 

Et lor volente s’entredient. 
L’uns change al altre de jujaz, 
Molt lor semble lor desduis biaz. 
Or a Durmars, quanque il vuet, 
Que de nule rien ne se duet ; 
Mais par l'enseignement son maistre 
Ne fist il pas cele uevre naistre. 
Quant il est ore de magnier 

Li maistre serjanz fait drecier 
La table et fait l’eve doner. 
Lors se sunt assis al disner 
Durmars et la dame ensement; 
Quant il orent a lor talent 

But et mangie, si se leverent, 

A molt grant joie trespasserent 
Cel jor qu’aine ne lor annuia. 


Et li seneschaz repaira 
De la forest ou il ot pris 
Il cers si s’est el retor mis. 


11 


345 En la rote le seneschal 
Ot grant noise et grant batestal. 
Cil veneor lor cors sonoient, 
Li vallet Durmart behordoient. 
Tant se desduisent d'un et d'el, 
350 Qu'il sunt revenu al ostel. 
Li seneschalz est descendus : 
Quant il est el palais venus, 
Son damoisel trueve haitie, 
A grant mervelle s’en fait lie. 
355 El palais entrent li dansel 
Dusqu’a LX damoisel 
Qui por armes Durmart servoient, 
Molt sunt lie, quant haitie le voient. 
El palais fu la grans clartes, 
360 Molt i ot cierges alumes 
Et viandes apparillies. 
Lors furent les tables drecies, 
Quant ont lave, si sunt assis, 
N'i a celui, ne soit servis 
365 De riche mes a grant plante, 
Et si ont a lor volente 
Froit vin et san et aspre et cler. 
Apres mangier ont fait oster 
Les tables, quant il en est tans, 
370 Li plusor font vieler chans 
Et li alquant notes harper 
Et li plusor vulent joer 
As des, as tables, as esches. 
Tel desduit menoient ades, 
375 De jor en jor si faitement 
Se desduisoient cointement. 


Mais a Durmart riens ne plaisoit 
Fors la dame que il amoit 
v°cl: De fin cuer et ele lui si, 
380 Que nus d’eaz II ne s'en covri. 
Voiant la gent s'entrebaisoient, 


385 


390 


895 


400 


405 


410 


415 


12 


Si que tretot l’aparcivoient. 

Li seneschaz bien l’aparcoit 

Et trestot lor covine voit; 

Mais il est de si trehaut cuer, 
Qu'il n'en daigna a nesun fuer 
De rien sa feme chastoier. 
Manoir s'en vait al gaut plenier 
Un molt bel chastel qu'il i a; 
Mais sa feme pas n’i mena, 
Ains l'a avuech Durmart laissie. 
Et Durmars faut de compaignie; 
Tos les valles qui o lui furent, 
Li damisel bien s'en parciurent, 


‘Se lor torne a molt grant anui, 


Trestot se departent de lui. 
Nus n'est avuec lui demores 
Fors uns chaitis I esgares 
Qui demora por lui servir. 


Or at Durmars tout son plaisir, 
Puis que il est avuech s’amie. 
Trois ans a mene ceste vie, 
Qu’onques de li ne s’enlonga. 
La gent le blament ca et la, 
Trestot dient, que onques mais 
Ne nasqui si tresbels malvais ; 
Car de guerres ne de tornois 
Ne li estoit mie II nois, 
Chevaliers eschisvoit ades, 

Ja son vuel ne li fussent pres. 


Quant li rois Josefens le sot, 
A grant merveille li desplot. 
Li rois revint de Danemarche 
O il ot fait garnir la marche, 
Le roialme ot a justicier, 
Siens estoit de part sa mollier. 
II riches roialmes tenoit 


420 


425 


480 


c 2: 
436 


445 


450 


13 


Li rois qui bien les justicoit, 
Il estoit ames et cremus. 
Quant en Gales est revenus, 
Son fil ot blamer et despire, 
Totes les gens en ot mesdire. 
Tant en a li rois demande, 
Que on li a dit et conte, 
Comment ses filz.est engignies. 
Li rois en est molt corocies 

I jor a fait son fil mander, 
Qu'il veigne tost a lui parler. 
Durmars i vait, mais s’il osaist, 
Molt volentiers s'en deportaist. 
N’avoit o lui c’un escuier, 

Al descendre tint son destrier, 


Durmars est el polais montes, 
Bealz est et gens, grans et leves, 
A la mesure qu'il croissoit 

Sa force et sa bealtes dobloit. 
El palais avoit chevaliers, 
Serjans, valles et escuiers. 
Quant il voient venir Durmart, 
Trestuit en getent lor eschars 
Li uns al altre coiement. 

Et Durmars n'es proisa noient, 
Outre s’en va le chief leve, 
Qu'il n’i a home salue 

Deci qu'il vint devant son pere 
Qui ne li fist pas chiere clere. 
Devant le roi s’engenoilla, 
Cortoisement le salua : 

»Rois de Gales et des Danois 


_Bon jor vos doinst dex li grans rois.e 


Li rois respont ireement: 
»Gars, je ne te salu noient, 
Ne jamais jor ne t'amerai 


ce 3: 


14 


Deci adont, qu'en toi verrai 
Proece et sens et eortoisie ; 
Mais de tot ce n’i voi je mie 
Tu aimes luxure et perece. 
Dehes ait bealies sens proece. 
Tres beaz malvais enten a moi: 
Bez que doit faire fi de roi? 
Il doit amer les chevaliers 

Et honorer et tenir chiers, 
Donner lor doit les riches dons 
Si doit hair faus et felons 

Si doit le siecle resbadir, 

Joie et proece mamtenir. 

Fi de roi doit estre loialz, 
Dignes et vrais et de cuer halz, 
Ne doit estre luxurios : 

Quar c'est I plais vilz et hontoz. 
Tu fais pechie molt desloial 
De la femme le seneschal 

Que tu tiens, molt m'en esmervel. 
Ce n’est mie par son consel; 
Be tu le seneschal creoies, 

Je sa femme ne h torroies. 
Mais il n'en daigne semblant faire, 
Ne parler de si fait afaire. 

E! quar laisse ester ta folie, 
Si feras sens et cortoisie, 

Fais remander les damoisealz, 
Tos les LX jovencialz 

Que je fis o toi demorer 

Por toi servir et honorer. 

Trop tempre lor dones congie 
fi m'en as forment corocie, 
Remande les hastivement 

Et je te di sens faillement, 

De ci a II ans te ferai 
Chevalier si t'adoberai, 

Toi eentisme des compaignons. 


495 


505 


510 


515 


520 


15 


Por ce est li respis si lons, 
Qu’entreci et dont conoistras 

Des armes et aprenderas. 

Et se tu vuelz a el entendre 

Del atrui te covient despendre; 
Car del mien n’aurus n'i ja point, 
Tant com tu soies en cest point, 
Ne te donrai ne un ne el, 

Ne n’eiterras en mon ostel. 

Et se tu par outrequidance 

Ne par nule desmesurance 

Prens de mes homes ne del mien, 
Je te ferai, saches tu bien, 

De ma chartre veoir le fons. 

Je t’ai mostrees II raisons, 

Tien te a lequele (que) tu vielz; 
Bial m’est, se tu en fais le mielz.« 


Durmars a al roi respondu: 

»Sire bien vos ai entendu, 

Molt me plaist vostre ensengnemens, 
Vos m’aves dit raison et sens, 
Vostre chastoi ne hac je mie, 
Mais asses miech me plaist m’amie 
Cui je maintien et maintenrai, 

Ja vostre consel n'en crerai.« 

Li rois respont sens longe fable: 
»Je te commant a vis diable; 
Puis que tu vuelz estre malvais, 
Enlonge moi si me tien pais.« 


Lors s’est Durmars en pies leves, 
Par maltalent s’en est tornes. 
Del palais ist, tost s’en torna, 
Qu’onkes a home n’i parla 

Fors a son pere seulement. 

Del ui se part ireement, 

Droit a s’amie s’en revient, 


16 


D'autre choze ne li sovient 
Que de hi et de son solas. 
530 Ele l’acole de ses bras, 
Quant il est revenus de cort. 
»Dame,« fait il »a quel qu'il tort 
Tos jors serons nos mais ensemble, 
Atres desduis bons ne me semble 
535 Que li vostre cors.« sel baisa, 
Tot le chastoi lors li conta 
Que ses peres li avoit fait, 
De chief en chief li a retrait. 
»Sire« fait ele, »ne vos chaut, 
540 Mes cors ne m’amors ne vos faut; 
Et quant vostre pere(s) morra, 
Li roialmes vos eschara. 
Lors s’assient apres ce mot 
A uns eschais d’ivoire gros, 
545 Joent desus un eschequier. 


Mais trop vos poroit annuier, 
f238 r°c 1: Se tos lor fais vos racontoie, 
Molt de ma paine i gasteroie. 
Co est et par jor et par nuit, 
550 Qu’ensenble mainent lor desduit. 
. Durmars engage les mantiaz, 
Les chaintures et les jojaz; 
Quar a despendre rien n'avoit, 
Se là dame ne li donoit. 
555 Entre lui et son escuier 
N’avoient c’un ronci trotier. 
Tot li chevalier del pais 
Dient, que Durmars est faillis 
Qui mener deust halte vie 
560 Et maintenir chevalerie. 
Mais de tot ce ne faisoit rien: 
Li gentil home dient bien, 
Que li roialmes iert perdus, 
Tantost qu’il iert a lui venus; 


17 


5665 Molt aiment la vie son pere. 
_ Revenir vuel a la matere. 


Vait s’ent ivers, estez repaire, 
Que li bealz tens suef s’esclaire, 
Li boiz et li vergier florissent, 
670 Des chans des oiseaz retentissent. 
Ce fu al prinstens en paschor 
Que li rois estoit a sejor 
A la blanche cite en Gales, 
Todis avoit plaines ses sales 
675 De chevaliers et de desduit. 
Ne croi pas, que ne li anuit 
De son fil qui si est remes. 
Par un matin s’estoit leves 
Durmars et vestus et chacies, 
80 Ses chevealz a aplanoies. 
De la chambre s’entre el palais 
Qui molt est riches et bienfeis, 
A une fenestre s’apoie. 
Voit el pre l’erbe qui verdoie, 
586 Voit le tens bel et le jor cler, 
Si ot les aloes chanter 
Qui vers le ciel montent chantant. 
De mainte chose vait pensant. 
Durmars qui les chans escolta, 
590 Tot son afaire recorda. 
Molt li desplait et desagree 
La vie que il a menee. 


Il en appelet son vallet: 
»Vien cha tost a moi Dionet.« 
59 El Diones molt tost 1 va. 
Durmars li dist: »Or enten cha, 
Si m’ai dex, bien sai et voi, 
Que c'est grant damages de moi. 
Je sui filz a si tresprod ome, 
600 Et l'on ne poroit dusqua Rome 


Durmars 


605 


610 


615 


620 


625 


630 


635 


18 


Trover si malvais com je sui; 
Car je ne fai bien a nului, 

N'a chevaliers n’a altre gent, 
Mes afaires ne vaut noient. 

Je deusse estre chevaliers, 

Passe a trois ans tos entiers ; 

Et se sai bien certainement, 

Que je deusse hautement 
Chevalerie maintenir 

Et tot le pais resbaudir. 

Trop ai ceste amor maintenue, 
Je doi mais bien issir de mue, 
Miech ain de la dame a partir 
Que moi abaissier ne honir; 
Quar on doit bien l’amor laissier 
Dont on ne fait fors empirier. 
La gent me blament, bien le sai, 
Ja por ce ne m'esmairai; 

Quar trest@ cil qui blame m'ont 
Ains demi an mé proiseront. 

Si vivent et je sui vivans, 
Chascuns iert de moi biendisans. 
Li rois est en ceste eite 

Lasus en son palais pave, 

G'irai a lui et si sarai, 

Comfaite amor g'i troverai. 

Se li rois ne me vuet aidier, 

Ge m'irai allors porchacier. 

Ge ne sui mie en trop grant soing, 
Que je ne truisse ou pres ou loing 
Qui tost me fera chevalier ; 

Et je sai de voir sens quidier, 
Que, quant je serai adoubes, 
Ancois que li ans soit passes, 
Ferai je tant par ma proece, 
Que mes peres ara tristece 

De ce qu'il ne m’ara aidie, 

Mais de mon pris se fera lie. 


19 
Nus ne se doit desesperer, 
Mais plus et plus al bien penser. 
Diones li respont: »Bealz sire, 
Je vos o sens et raison dire; 
Mais quant li hom dist sens et bien, , 
Sı ne le fait, ce ne vaut rien. 
645 Vos n’aries jamais honor 
De tenir ci plus lonc sejor, 
Ales a cort, ne dotes ja. 
Vostre pere molt lies sera, 
Se ıl vos voit a bien entendre, 
650 Ne sares mie tant emprendre, 
Cum il vos osera aidıer ; 
Car il a le cuer haut et fier. 
Durmars respont: »Tu as bien dit, 
Je vois a cort, se dex m'ait.« 


64 


oo 


655 Que que il parolent ensi, 

La dame de la chambre issi, 
D'un blanc diaspre ert acesmee, 
Sı ot une manche affieblee, 

c3: I cercle d'or qui molt fu bialz 

660 Ot mis desor ses blons chevalz; 
Ele voit Durmart trepensiv. 
»Beals sire,« fait ele, podiv, 
Quar me dites que vos penses.« 
»Dame,c fait il, »bien le sares, 

665 Je m’en irai a la cort ja 
Savoir, se li rois m’aidera, 
Tant que je me puisse mostrer 
Al siecle et haltement ovrer. 
Et por mon pere losangier ; 

670 Me covient de vos eslongier; 
Car ja li rois ne m'aideroit, 
Tant cum il o vos me saroit. 
Dame je vos puis bien amer 

* 


656 Ms. de la da chambre. 
ao | Q * 


675 


680 


685 


690 


695 


20 


Sens tojors o vos demorer, 
Je m’envois, a deu vos comant.« 


La dame respont en riant : 
»Bialz douz amis, vos en ires, 
Je ne sai, quant vos revenres. 
Mais je vos di bien sens mentir: 
Tant com je vos saraïr entir 
Et vers moi fin amant et vrai, 
De tot mon cuer vos amerai; 
Et se je truis en vos bobance, 
N'aile]s ja puis en moi fiance, 
Je ne quit pas por vos derver, 
Ains m'en sarai bien deporter. 
Ne vos en requis premeraine, 
Assı ne ferai jo derraine. 
Deu proierai par sa merci, 
Qu'il me racort a mon mari.« 
»Dame,« fait Durmars, »vos dires 
Trestot ice que vos vodres.« 

. 
A tant s’est de li departis, 
Sens baisier est li congies pris. 
Ele ne l'en tint pas trop tort; 
Durmars s’envait droit vers la cort, 
Mais de la dame vos di tant, 


. Qu'ains nus ne vit a son semblant, 


705 


Qu’ele de cele departie 

Fuist dolante ne corecie. 

Je ne sai que ses cuers pensa, 
Mais onque semblant n'en mostra. 
Parmi le marchie qui fu lez 

S'en est Durmars outrepassez ; 
Borjois et dames l’esgarderent, 

Li un as atres le mostrerent. 
Coi[e]ment dient: Vez le la 


* 


707 Ms. coiment. Vgl. 441, 822 u. s. w. 


21 


Celui qui ja bons ne sera. 
Quel oir a nos sire engenre ? 
710 [eil maintenra le regne 
Assiı cum une chamberiere.« 
Cest mot disoient en derriere; 
Mais Durmars les plusors oi, 
Si que tresbien les entendi. 
v’cl: Il et ses valles tant errerent, 
716 Qu'el halt palais le roi entrerent. 
Li rois fu d'une chambre issus 
Ou ıl ot ses consealz tenus. 
Cel jor fu esclariement, 
72 N’ot od lui chevaliers que cent; 
O lui ot dames et puceles 
La roine L beles 
Qui tos jors avuec li manoient, 
Bien et volentiers le servoient. 
Et trestote cele maisnie 
Fu desduisans et envoisie. 


= 


72 


or 


Quant Durmars el palais entra, 
Tote cele gent i trova. 
Li plusor furent en estant, 
13 Et si seoent li alquant, 
N'avoient cure de tristor, 
Ains escoltent I jugleor 
Qui vielle par le palais, 
Je ne sai ou notes ou lais. 
Les dames et li chevalier 
Qui furent el palais planier 
Voient Durmart qui est venus; 
Ains plus belz hom ne fu veus. 
Plus de L se leverent, 
140 Encontre lui molt tost alerent, 
Si l'ont haltement bienveignie, 
Et il a loi d’ome enseignie 
À trestos lor salus rendi; 
Ne fist pas semblant esbahı, 


13 


or 


22 
745 Ains s'en ala molt tost avant 
La ou ıl vit le roi seant, 
Si cum il dut le salua. 
Ains li rois ne le regarda, 
Ne de riens ne le respondi. 
750 Et Durmars le laissa ensi, 
Vers la roine en va todroit, 
Et quant la roine le voit: 
»Bealz filz,« fait ele, »bien veingnies, 
Venes avant, si me baisies.« 

755 »Dame,« fait il, »deus vos doinst joie 
Si tregrande, con je voldroie.« 
Tresdevant li s’engenoilla, 

Et la roine le baisa 
Plus de VII foiz en I tena[n]t. 

760 Durmars se redrece en estant, 

Si vait (en)contre les chevaliers. 


Lors fu aprestes li mangiers, 
Par le palais les tables metent 
Cil qui par droit s’en entremetent. 
Blanches napes, coutelz et sel 
Veissies aval cel ostel. 
Et Durmars saisi un bocler, 
Sı vait al roi l’eve doner; 
Et li rois maintenant lava, 
770 Onques a son fil ne parla. 
c 2: Vers la roine Durmars vient, 
Si porte le bocler et tient. 
El palais ot un escuier, 
Filz estoit a un chevalier, 
775 Li escuiers fu molt estolz 
Et fel et deputaire et rolz, 
Vient a Durmart, se li esrache 
Le bocler et des mains li sache. 
Puis li a dit: »Sire vassal, 
780 A la feme le seneschal 
Deussies vos l’eve doner, 


«I 
(er) 
Qt 


23 


Nos le vos ferons esposer. 
Je ne vos quit mie si digne, 
Que vos doies servir roine.« 
185 Durmars voit, que cil le laidinge, 
Hauce le poing, si le blastinge, 
Tel col li done enmi le piz, 
Que cil chaiï tos estordiz, 
Et, quant cil quide relever, 
190 Durmars le va de pie boter. 
Si le rabat tot estendu. 
Ja l'eust mort et confundu, 
Quant li chevalier li tolirent 
Qui por li socorre i sorvinrent. 
795 »Garcons malvais.« ce dist Durmars 
»Molt esties folz et buinars, 
Quant tu vers moi t'osas enprendre; 
Je te ferai ardoir ou pendre.« 
Li eschuiers est desconfis, 
800 Tornes s'en est tos esbahis. 
Et la roine lors parla: 
»Par mon chief,« fait ele, »cis a 
Reciute ore mavaise estrine, 
Il entreprist male aatisne. 
86 Nus biens ne vient al chief del tor 
D’estriver contre son saignor.« 
La roine s'en va manois 
Seoir pardesus un halt dois. 


Par le palais trestot laverent; 
810 Quant sunt assis, lors aporterent 

Les mes qui la dierent servir. 

Durmars va un cotel saisir, 

Si va devant le roi trainchier. 

Les dames et li chevalier 


* 


794 Von gleicher hand später nachgetragen, dafür blieb die letzte 
æile der spalte unbeschrieben. 803 paläographisch zuläßig wäre auch 
estrine und escrine. 811 Ms. mes cil qui la, aber cil ist durchgestrichen. 


LE 


24 


815 Et les pucelles ensement 
Le voient si bel et si gent. 
À mervelle l'ont esgarde, 
Por ce qu'il ot si grant bealte: 
Et de plusors dames ot la 

820 Dont chascune le convoita. 
Molt consillierent li baron, 
Coiement dient sens tencon: 
»Voies, com nostre damoisiaz 
Est plaisans et apers et biaz; 

825 Mais nos tenons a grant damage 
De ce qu'en lui n'a vasselage.« 


c 3: Ensi de Durmart consilloient 
Et mainte chose en devisoient, 
N'ai cure de plus eslongier. 

830 Quant ce vient apres le mangier 
Les tables ostent, ce fu drois. 
Maintenant a lave li rois, 
Apres fu li vins aportes 
À copes d'or et a grans nes. 

835 Li rois et la roine biurent 
Et cil et celes qui la furent. 


Durmars s’en vait al roi parler, 
Molt sot bien sa raison conter. 
Ge ne sai pas, quant qu'il dist la; 
€e40 Quar les plusors mos consilla. 
Mais tant parole sagement, 
Que li rois l’escolte et entent 
Et molt volentiers parler l'ot. 
Il li respont al premier mot: 
845 »Vuez tu donc a bonte entendre, 
Poroit nus biens en toi descendre.« 
»A! Sire,« Durmars lı respont, 


* 


845 auch dont paläographisch zuläßig, wie überhaupt t und c 
kaum zu unterscheiden sind. 


# 


850 


855 


860 


865 


870 


£239r°c1: 


25 


»De nule rien en tot cest mont 
N’ai ju si tresgrant desirier 
Com de mon pris a avancier ; 
Et s’onque mais n'en fiz semblance, 
Ce m'a fait jonece et enfance. 
Qu’or me reconois et bien sai, 
Que mon tens mal despendu ai, 
Je sui de la dame partis 

Por qui je perdoie mon pris, 
Onque de li n’avanchai rien.« 
»Certes,« fait li rois, »tu dis bien, 
Laisse l(e) atant si te recroi, 
N'est pas amors de fil a roi 
Vers la feme d'un vavassor. 
Filz de roi doit avoir amor 

À haute pucelle roial 

Ou a roine emperial ; 

Mais vavassor et bacheler 

Ci doivent haut et bas amer, 
De fil a roi n'est pas ensi. 
Quant je fu jones je tendi 

A fille a roi de haut parage, 
Tant que je l'oi par mariage. 
C'est vostre mere, je l’ain tant, 
Que tosjors va l'amors croissant. 
Ele m'a molt proie de ti, 

Et certes por l’amor de li 

Cui filz tu es t’aiderai gie.« 
Lors a li rois son fil baisie, 
Atant est la pais atiree 

Et la haine pardonee. 

Tot cil del palais en sunt lie, 
Or a Durmars bien esploitie. - 


Molt en est la roine lie, 
Le roi baise plus d’une fie 
Et dist, qu’ele at grant desirier 
De veoir son fil chevalier. 
€ 


885 


890 


895 


900 


905 


910 


915 


920 


26 


»Douce amie,« ce dist li rois, 
»Il iert chevaliers ains II mois; 
Quant vos a certes le voles, 

A Pentecoste iert adobes. 

Asses est cis termines cors, 
Mains i a de LX jors. 

Quant Durmars ces mos entendi, 
Dedens son cuer s'en esjoi, 

Tos ses valles a remandes. 
Derechief sunt a lui remes, 
Chevalier seront avuech lui. 
D’une chose bien certains sui, 
Que Durmars vuet querre son pris. 
Il est envoisies et jolis, 

Larges et frans et debonaire 

Et si biaz, que nel sai retraire, 
Bel set les chevaliers tenir 

Et par doner et par joir. 


Un jor ala parler al roi. 
»Sire,« fait il, »entendes moi, 
De la feme le seneschal 

Vos proi por deu l’esperital, 
Qu’a son marı le racordes 

Et vostre conseil i metes.« 

La roine ces mos entent. 
»Sire,« dist ele, »penses ent,« 
Li rois molt volentiers l’otroie 
Et por son seneschal envoie, 
Et sa mollier assi manderent, 
Tant qu'a I jor les assemblerent. 
Mainte parole i ot retraite, 
Et tant que la pais i fu faite, 
Onkes li seneschaz ne fist 
Semblant, que sa feme haist. 
Ô I l’enmaine a son hostel, 
D’orenavent conterons d'el. 


92 


ot 


93 


(=) 


93 


[2 | 


c 2: 
940 


945 


950 


955 


27 


Li douz mois de mai est entres, 
De biaz jors est enlumines, 

Li rosiers florist et li glais, 
Molt est cis tens jolis et gais. 
La flors de lis naist et blanchoie, 
Li roseignoz maine grant joie. 
Li rois Jozefens fait mander 
Tos ses barons et assembler, 

À sa cort assemblent et vienent 
Tot cil qui de lui terre tienent. 
La roine pas ne s'oblie ; 

Car les dames somont et prie 
Et les pucelles de parage, 
Mainte en i ot cortoise et sage. 
Totes celes de son pais. 

I sunt venues, ce m'est vis, 
Todroit al jor de Pentecoste. 
La gens s’asemblet et ajoste 

A la blanche cite en Gales. 
Totes sunt joncies les sales 

De roses et de flors de lis 

Et de frez jons novels coillis, 
N’i a chambre ne soit joncie 
Et richement apparillie, 

De la cite fu lı marchies 

De fresche herbe trestos joncies 
Et les rues tot atresi, 

Cel jor i ot maint giu basti. 


Moult fu la cors grans et planiere, 
Gens i ot de mainte maniere, 

De bachelers et de barons 

I fa molt grande la foisons. 

La ot mainte robe envoisie, 

Mainte d’orfroi, mainte trechie 
Mainte vaire, mainte d’ermine. 

La cors me sembla pas frarine, 
Mil chevaliers 1 ot et plus 


Y60 


965 


970 


975 


980 


990 


28 


Bien acesmes et bien vestus 
Et mil que dames que pucelles 
Vestues de robes novelles. 

Ains que Durmars fuist adobes, 
S'est il en son cuer porpenses, 
Qu’ordenes de chevalerie 

Doit estre de grant saignorie. 
À un eveske (se) confessa, 
Sains esperis li consilla, 

De celle chose molt bien fist. 
Li contes me tesmoinge et dist, 
Que lors fu chevaliers novels 
Lui centisme de jovencels, 

Ale sunt a la haute messe. 

La presse fu grans et espesse 
Des chevaliers qui messe oirent, 
Durmart regardent et remirent 
Et trestot cil qui l’esgardoient 
Li uns as altres le disoient, 
Qu’onques en la crestiente 

N’ot home de si grant bialte. 
Chauces avoit d’un noir samis, 
D’un(s) dra[p](s) de soie fu vestis 
Batue a or, forre d’ermine, 

La penne ert fresche et clere et fine 
Et li coliers fu sebelins, 
Fermal ot d’or a clers rubins, 
Sa chainture si ert de sole, 
Chascuns membres i reflamboie 
Qui d’or ı est mis et fermes, 
Molt est Durmars bien acesmes 
Et molt semble bien chevaliers. 
Les dames ont les cuers ligiers 
De lui esgarder et veoir, 
Chascune le vossist avoir. 


Quant l'autre messe fu chantee, 
Del mostier s’en .est retornee 


68: 


29 


Tote la grans chevalerie. 


9% La fors ot une praerie 


100 


= 


100 


a 


1010 


1015 


1020 


1025 


1030 


Qui devant la cite estoit, 

Molt grans raingies i avoit 
D’arbres plantes haus .et foillis, 
Chascuns ert de novel floris. 
Mais ne sai pas dire le numbre 
Des gens cui il rendissent umbre, 
Desore chantent h oisel, 

Dex fist le tens et cler et bel, 
Vers est li prez et plains de flors 
Qui sunt de diverses colors, 

Par lius i avoit fontenelles 

Qui molt furent cleres et beles, 
Li lius estoit molt delitables, 
Drecies ı estoient les tables 

Et desos les arbres assises ; 

Et quant les napes furent mises, 
Lors veissies l’eve doner, 

Dames et chevaliers laver. 

Quant ont lave, seoir s’en vont, 
Li seneschal lor mestier font, 
Trestot cil qui servir devoient 
Sachies, que pas ne s’en faignoient. 
Desos les arbres sunt assis 

Duc et conte, prince et marchis; 
Rens i avoit grans et planiers 
De dames et de chevaliers 

Et de molt cointes damoiseles. 
La servoient IIC. puceles, 

Jones, blondes et eschevies, 
Totes enpurs les cors vesties 

Et ducqu’a IIC. chevalier, 

Jone bacheler et legier 

O les pucelles vont servir. 

Et si vos di sens escharnir, 

Que a chascun mes aporter 

Les oissies en halt chanter 


30 


Chanson d’amor(s) bien envoisie. 


La fu joie bien essaucie, 
1035 La n'ot estrive ne tencie, 
Assez i ot but et mangie. 
La ne vit om nului foler,, 
Ne l'un desor l’atre boter. 
Et si vos di trestot por voir: 
1040 Li uns puet l'atre bien veoir 
Des rens et de celes qui sisent, 
Et apres mangier s’entremisent 
Li serjant des napes oster. 
Dont i oissies atemprer 
10465 Mainte harpe, mainte vielle, 
Molt fu la joie grans et belle. 
Tot li escuier vont monter, 
Cel jor veissies boorder 
Mil damoiseaz frans et gentiuz. 


1050 Tant dure la feste et li giuz, 
Qu'il est plus de none passee. 
v’c 1: Une grande noire nuee 
Commenca le jor a torbler, 
Et si fist semblant de toner. 
1055 Li rois que l'on tenoit a sage 
Ne vot pas atendre l'orage, 
À sa gent dist: »Tost en alons, 
En nostre cite nos metons.« 
Quar li acesme s'en plaindroient 
1060 De cest ore, s’il l’atendoient. 
Sor II molt riches palefrois 
. La roine monte et li rois, 
Lors montent dames et puceles 
Et chevalier et damoiseles, 
1065 Trestot s’enforcent por l’ore. 
Voirs est, que tant se sunt haste, 
Que par la maistre porte entrerent 
En la cite que pres troverent. 


1070 


1075 


1080 


1085 


1090 


109 


CA 


1100 


1105 


31 


Durmars en est li plus lontains, 
Venus i est trestot derrains 

Et sist desor un grant destrier, 
Si parloit a un chevalier 

Qui maint afaire li ot dit. 
Devant la maistre porte vit 
Durmars un grant vilain ester, 
Il le commence a esgarder, 

Por ce qu’onques mais n'ot veu 
Si grant home, ne si corsu. 
D'une esclavine ert affiebles, 
Bordon ot gros, si fu ferres. 

Cil hom estoit tos blans chanus, 
Sa barbe li avenoit jus “ 
Plus d’un pie aval sa poitrine; 
Quant il voit Durmart, s’ı l’encline 
Et puis par Ill fois se seigna 
Et contremont sa main leva. 

Et dist: »Je voi ci la merveille, 
Mais ce[le] n'est mie parelle 

Al atre merveille que vi, 

L'autre est plus grande de cesti.« 


Durmars s’areste al pelerin. 
»Prodom,« fait il, »di moi la fin: 
Quelz mervelle est ce que tu vois? 
Por quoi te seignas tu III fois?« 
»Sire,« fait il,« sens contredit 
Vos sera ja conte et dit 

Par queil raison je me seignai, 
Senz escharnir le vos dirai. 

Je tien a merveille provee 

Vostre bealte demesuree. 

Vostre beatez passe mesure, 

Si est mervelle tote pure, 

Si que l’on s'en doit bien seignier 
Et durement esmervillier ; 

D'autre rien ne me mervillai, 


ce 2: 
1110 


1115 


1125 


1130 


1135 
+ 


1140 


32 


Quant je vos vi et encontrai. 

Or vos ai dit et demostree 

Grant partie de ma pensee, 

L'une des mervelles saves, 

Mais l’atre est plus grande asses.« 
»A!« fait Durmars, »j’ai bien vi 
Chu que tu m'as conte 1c1; 

Mais se dex te doinst joie avoir, 
Volentiers voldroie savoir 

Del atre merveille plus grande.« 


»Sire la rome d'Irlande 

Ele est si bele et si bien faite, 
Que ne porroit estre retraite 
Sa grans bealtez enluminee 
Qui sor totes est esmeree. 

Ele at de beate sormontees, 
Trestotes celes qui sunt nees; 
Mais dex me m'a mie done 
Tant de sens ne de dignite, 
Que je deusse deviser 

Sa grant bealte ne raconter. 
Sa bealtes est et simple et lie 
Jolie et doce et envoisie, 

Sa bealtez n'est mie volage, 
Ne esbahie, ne umbrage 

Ains egt clere[e] especialz, 

Et si senble digne et loialz. 
Ele est de cors si avenans 

Et de membres si treplaisans, 
Que nus n’en saroit conte rendre; 


En sa beate n'a que reprendre, 


Nus ne la doit bealte nomer, 
Mais fine mervelle clamer. 

Et se n'a pas XVIII ans 

La tresbele la tresvaillans, 
Bien sai, que onques n’ot mari. 
Ms ne doit estre sens ami : 


1145 


1150 


1155 


1160 


C4: 


1166 


1170 


1175 


Durmars 


33 


Quar c’est la plus bele del mont 
De trestotes celes qui sunt. Ù 
Et vos qui de beate passes 

Tos les homes que j'ai troves 
Deves bien amer la plus bele 

Qui roine est et jovencele. 

Roine est et vos filz de roi, 

Si avenroit bien, que vos doi 
Eussies ensemble ajostees 

Vos IT beates et assemblees. 

Et certes, s’ensi avenoit, 

Tres tos li mons en parleroit, 

Si en series de plus halt pris, 

Se de s’amor esties saisis. 

Se vos pensies a grant proece, 
N'a grant vigor n'a grant hatece, 
Ja por nul peril ne lairies, 

Que vos maintenant n'alissies 
Querre la trebele roine; 

Quar c’est une merveille fine.« 


Durmars a trestot entendu, 

Quant que cil li a despondu. 
»Prodom,« fait il, »or enten cha, 
Bien sai, plusors roines a 

Manans en la terre d'Irlande; 

Car c'est un isle molt tresgrande. 
Mais di moi tost sens lonc sermon, 
Comment cele roine a nom.« 
»Sire,« fait cil, »ne sai que dire, 
Mais assi m'ait nostre sire 

Al jor que je le pou veoir, 

Je mis trestot en nonchaloir 

Le nom de li et des chastialz 
Dont ele a molt riches et bealz. 
»Prodom,« fait Durmars, »quar m'i mainne.« 
»Sire,« fait cil, »por nule paine 
Que je seusse deviser 


1180 


1185 


1190 


1195 


1200 


1205 


1210 


1215 


34 


Ne vos i sauroie mener: 

Que molt i a felons passages 
Et desvoians et trop savages. 
Mais se vos querre le voles, 
Si chevachies trestos armes: 
Quar trop troveres aventures, 
Perillozes et fors et dures. 
Mais je ne quit, que vos soies 


Si proz, que tel faiz enchargies.« 


»Certes,« fait Durmars, »si ferai, 
Trestot le fais enchargerai 

De li querre et de li amer, 

Del tot me vuel a lı doner. 
Dorenavant sui ses amis, 

Loins est li ainz dont je sui pris; 
Aportees m'as telz novelles 

Qui molt me sunt bones et beles, 
Et tu 1 dois bien gaaignier.« 
Lors li a fait C solz baillier 

Son chambrelain qui lez lui fu 
Et son mantel a or batu 

Qui tos fu d’ermines forres. 

Or est li vilains bien loes, 
Monsaignor Durmart en mercie 
Et si pres de lui s’umelie, 

Qu’il li baise le destre pie. 

Lors l'encline, si prent congie, 
Atant s'en part sens plus atandre, 
Je ne quier plus a lui entendre. 


De monsaignor Durmart vuel dire, 
Il est sens annui et sens ire; 

Car une jolie pensee 

S’est en lui mise et arestee. 
Trestot en chevachant pensa, 
Onques nus ne le destorba, 

Ce li abeli durement, 

Tres devant le palais descent. 


1220 
fA0r°el: 


1225 


1230 


1235 


245 


1250 


35 


Assez est qui son cheval tient, 
Et mesire Durmars s'en vient 
Ens el palais qui molt es gens, 
Molt i traeve de bones gens, 
Harpes i sonent et vielles, 
Dames i dansent et pucelles. 
Atant vient mesire Durmars, 
Et li chevalier de cent pars 
Encontre lui tost se leverent, 
Si cum il diurent, l’onorerent, 
De molt bel respons l'ont trove 
Tot cil qui ont a lui parle. 


Mais dire me covient avant 
Mesire Durmars maintenant 
Voiant les barons s’abaudone 

Si pres del roi, qu'il l’araisone. 
»Sire,« fait il, »sens demorer 

Me faites mais armes doner, 

Es si me faites sens targier 
Vostre millor cheval baillier.« 
»Beaz filz,« ce respondi li rois, 
»Ja n'est il guaires de tornois 
Por coi vos doies armes prendre.« 
»Sire,« fait il, »sens plus atendre 
M’adobes, u je m’en irai 

La ou jamais ne vos verrai.« 

Et li rois respondi sens ire: 
»Beaz filz dont vos covient il dire, 
Quele aventure vos querres.« 
»Sire, quant je serai armes, 
Adont le vos dirai je bien, 

Ja devant ce n’en sares rien.« 


La roine est molt trespensee, 
De son fil est espawiree, 

Ele ne set que il vuet faire, 
Mais ci me covient de li taire. 


3 * 


1255 


1260 


1265 


1270 


1275 


ce 2: 


1280 


1285 


36 


Quant li rois vuet son fil haster, 
Ses armes li fait aporter. 

Et mesires Durmars osta 

Son bliat, et on Li bailla 

I porpoint molt riche et molt bel 
D'un vert samit cler et novel. 
Mesire Durmars l'a vestu, 

Se l'a bien lacie et cosu, 

Coute pointe de soie prendent 
Dui chanbrelain, se li estendent 
Deseure les fres jons novials 

Ens el palais qui molt fu bialz. 
Mesire Durmars s'est assis 
D’amors et de joie pensis, 
Chaces de fer li ont lacies 

IT pucelles bien envoisies, 

Dui chevalier li ont chaucies 
(Uns) [Il] esperons d'or en ses pies; 
Et puis a vestu en estant 

Un blanc hauberc molt bien seant 
Fort et ligier. de bone maille; 
Lors li lacierent la ventaille 

II pucelles bien acesmees, 

Se li ont bien les mains armees; 
Puis vesti sa cote a armer 

D'un vermel samit d’outre mer, 
Liepars d'or i avoit corans, 

Fres et clers et rescintelans. 
Mesire Durmars fu en pies, 
Grans est, apers et bien taillies. 


Quant la roine son fil voit 

S1 bel et si gent et si droit, 

De lui servir ne s'est pas fainte, 
Une cainture li a cainte 

De soie a membres d'or ovres, 
Riches pieres i ot asses. 

»Bealz filz,« fait ele, »je vos proi, 


37 


120 Cest joel portes de par moi 


1295 


1300 


1305 


1310 


15 


1320 


1325 


Et si soies mes chevaliers.« 
»‚Dame,« fait il, »molt volentiers.« 
Lor le baise plus de VII fois. 
À ces paroles vint li rois, 

Si vait son fil chaindre l’espee ; 
Onques miedre ne fu portee 
Ne en tornoi, ne en bataille. 
Et par deseure la ventaille 

Li ont fait lacier et fermer 

I helme fort et dur et cler 

Qui freschement fu toz dores. 
Li helmes estoit corones 

Dune riche corone d'or 

Les pieres vale[n]t I tressor 
Qui flamboient en la corone. 


Et li rois son fil araisone: 
»Beaz filz, or estes vos armes, 
Or me dites, ou vos ires.« 

»Sire rois, je le vos dirai, 
Sachies de voir, que je querrai 
La bele roine d'Irlande ; 

Car fine amors le me commande. 
C'est la mieldre et la plus bele 
Qui soit ne dame, ne pucelle, 
Ele est bone et bele a devise. 
Presenter li voiz mon servise; 
Car je sui siens trestos entiers. 
Mais ja valles, ne chevaliers 

Ne venra en ma compaignie; 
Quar je ne vuel pas, que l’on die, 
Se je truis alcune aventure 

Qui soit perillose, ne dure, 

Que li uevre soit achievee 

Fors por moi et por ma pensee; 
Quar se je chevaliers menoie 

Et je aventures trovoie 


1330 


e3: 


1335 


1340 


1345 


1350 


1360 


38 


Ou j'ocezisse X gaans, 

Ja n'en seroit mes pris plus grans; 
Ains diroit om communalment, 
Que ce seroit fait par ma gent.« 


Quant li rois entent ces paroles, 
A pou qu'il ne les tint a foles. 
»Bealz filz,« fait il, »en tot Yrlande 
Qui si par est et large et grande 
Ne sai roine a marier, 

S’a vostre cors le vuel mander, 
Que lues ne vos soit envoie. 

Mar en feres chevalerie.« 

»Sire,« fait il, »ce n'a mestier; 
Je n'ai cure de plus targier, 
Querre voiz la bele roine ; 

Que li cuers me dist et devine, 
Ke par li serai honores.« 

»A!« fait li rois, »quar me nomes 
Celle vostre novelle amie.« 

»Sire son nom ne sai je mie, 
N’onques encore ne la vi, 

Mais tot mi penser sunt a li. 
Quanque j'en sai, cest par atrui, 
Si ma conquis, que ses hom sui.« 
Li rois et la roine voient, 

Que retenir ne le poroient, 

Ne tant ne li sevent proier, 

Qu’i vossist mener chevalier, 
Vallet ne garcon ne serjant. 

Et si l'en vont forment proiant 
Chevalier, dames et pucelles ; 
Mais ce ne lor vaut II ceneles. 
Mesire Durmars arraina 

Son pere et molt bel li proia 
Des jov(e)nes bachelers ligiers 
Qu'il fist avuec lui chevaliers, 
Que bien lor face et les retiegne 


1365 


1370 


1375 


1385 


ec]: 


1390 


1395 


1400 


39 


De ci adont que il reviegne. 
Et si revient, il lor fera 
Trestot le bien que il porra. 
Li bons rois lor acreanta 

Tot quant que il li demanda, 
La roine a son fil baisie 

Plus de C fois et enbracie, 
Et si disent mainte parole 
Dont je ne tenrai mie escole. 


Mesire Durmars congie prent 
A celz del palais bonement, 

Et trestuit icil qui la erent 

A damedeu le commanderent. 
I est fors del palais issus, 

Et ses chevalz li fu tenus 
Devant la loge tos covers 
D’un drap de soie molt divers. 
Ains plus riches ne fu veus 

Et la selle estoit mise sus, 

Li chevals fu bien enfernes 

Et bien estrains et bien caingles 
De menbres d’or i ot poitral; 
Ne sai pas deviser cheval, 
Mais cil ert bien taillies et grans, 
Fors et delivres et corans, 
Hardis et vistes sens faintise. 
Ains malvaistes, ne coardise 
Ne fu en cel destrier veue; 
Car parmi une presse dure 

De V C chevaliers lanchaist 
Por tant que om li adrechaist. 
Ains nus en presse, ne en cler 
Nel vit drecier, ne eschiver, 
Et si vos di, que il corroit 

Et radement et tost et droit 
Et s'es[t] de bones aventures 
Et peneus contre paines dures, 


1410 


1415 


1420 


1425 


1430 


1435 


40 


De poil estoit luisans et bais, 
De nule rien n’estoit malfais 
Et si n’ot nul mehaing sor lui. 
Mesire Durmars sor celui 
Estoit montes, si prent l’escu 
Et si l’a a son col pendu. 
Bien vos sai l’escu deviser : 
Pains estoit d'un sinople cler 
A II liepars d'or esleves, 
Corans et d’argent corones. 
Maintenant a prise sa lance 
C’une pucelle bele et france 

Li a ens en sa main donee, 

Et il l'en a molt merciee. 

La lance ert de sinople tainte, 
A liepars d’or fu molt bien painte, 
Li fuz ert gros et lons et drois 
Et li fers clers, tranchans et rois. 
Mesire Durmars le paumoie 

Et par les enarmes de soie 

A mis son escu en chantel, 
Molt s'en acesme bien et bel. 
Tot cil qui en la place estoient 
Molt volentiers le regardoient ; 
Kar a cheval fu trop plaisant, 
Drois et apers et bien seans. 


>Bealz filz,« fait li rois Jozefens, 
»Vos estes molt beaz et molt gens, 
Gardex, que vos soies molt prouz 
Et hardis et chevalerouz, 

Et si gardes, que vos soies 

Fins, cortois et bien entechies, 

Ne soies mie beubencieres, 

Ne vanteres ne trop parlieres; 
Mais douz de cuer, de grant simplece, 
Ames loiate et largece ; 

Car loialtez et cortoisie 


41 


Avuech la grant chevalerie 
Sient molt trebien et avienent; 
1410 Quar le pris gardent et maintienent. 
Avarisce haes de mort, 
Ne soies pas a son acort. 
Se vos estes faus et avers, 
Ja vostre pris ne sera clers, 
c2: Ains sera estains et noies; 
6 Car uns avers mal entechies 
Est de mainte chose blasmes 
Dont I cortois seroit loes. 
Mains hom par sa malvaise teche 
140 Pert bien grant cri de sa proece. 
Gardes, que ja n’aies faintise 
D'onorer deu et sainte glise; 
Quar sens deu amer et cremir 
Ne puet nus a grant bien venir. 
45 Bealz filz, se vostre honor ames, 
Ces enseignemens retenes.« 


Mesire Durmars respondi : 
»Sire je vos ai bien oi, 
Vostre enseingnement sunt molt vrai. 
1460 Se deu plaist, je les cremerai. 
A deu soies vos commandes, 
Et vos, dame, ne m'obliés, 
Proies deu, que il me defenge 
De vilenie et de blastenge.« 
La roine a cest mot sospire, 
Et si n’ot pooir fors de dire: 
»Beaz fiz, deus te consaut et gart,« 
Et mesire Durmars s’enpart 
Qui molt s’envait joians et lies, 
WO Tost fu de la gent eslongies. 
Li rois en. son palais s’eutorne, 
La roine est pensive et morne 
De son fil qu’ele en voit aler. 


1465 


1475 


1480 


1485 


1490 


1495 


1500 


1510 


42 


Mais de son duel lairons ester, 
Ses cuers fust asses plus dolans, 
Mais ıl ert costume a cel tens, 
Que les aventures querroient 

Li fil as rois qui dont estoient. 
Quant il pooient eschiver 

Et en lor pais retorner, 

Adont tenoient les grans cors, 
Li siecles n’estoit mie sors; 
Quar on donoit les riches dons, 
Jolis estoit trestos li mons. 

Ce devoit molt a la gent plaire, 
Or est li siecles d'altre afaire ; 
Quar li riche home sunt malvais, 
N’aiment fors riotes et plais. 
Qui set losengier et mentir, 
Reponre et mucier et trahir 

Cil parole a cort baudement. 

Or proions, qu'a si faite gent 
Doinst damedeus annui et honte, 
Je n'en tenrai ore plus conte, 
Revenir vuel al aventure. 


Mesire Durmars par droiture 
Chevache toz seus et chemine, 
Querre va la belle roine. 

Bien a X liwes chevachie, 
Ancois que il soit anuitie, 


: Et quant li jors est declines, 


En une forest est entres, 
Parmi un grant chemin s’enva. 
Et la nuis si noire espessa, 
Qu'il ne pooit mie veoir 

Le chief de son cheval paroir. 
Que que il chevachoit ensi, 
Une grande clarte choisi. 

La clartes li semble de fu; 
Tant a son droit chemin tenu, 


1515 


1520 


1525 


‘530 


1535 


1540 


1545 


43 


Qu'il vient a un arbre tot droit. 
Sachies, que cis arbres estoit 
Tos chargies de cleres chandoilles 
Ausi luisans ke sunt estoiles. 
Des le pie desi an copier 

Ne poist nus sa main tochier 
Fors desor chandeilles ardans 
Dont la fores est reluisans. 
Mesire Durmars s’aresta 

Qui cele merveille esgarda, 

Mais il n’ot pas le cuer esmarbre; 
Desore le copier del arbre 

Vit un enfancon trestot nu 

Qui plus clers et plus luisans fu 
Que le chandoilles par verte. 
Mais l’enfancon a remire 

Mesire Durmars molt petit 

Ausi qu'en trespassant le vit; 
Quant mielz le quida esgarder 
En la clarte qu'il veoit cler, 

Tot a un fois est trespassee, 

Et il de sa main destre armee 
À fait le signe de la crois, 

Et lors si oi une vois 

Qui h dist: »Chevaliers va t’eut, 
Ce saches tu certainement : 

Se tu jamais vois les mervelles 
Del enfancon et des chandelles, 
Faire t’estue[t]ne lassier pas 

Les commans que donques oras. 
Se tu nes fais, tu seras mors 

Et perdus en arme et en cors. 


Mesire Durmars s’esbahi 
De la vois que il e[n]tendi, 
La terre ot croler et hocier 


à 


1541 Ms. nel. 


1550 


1555 


f241rtc1: 


1560 


1565 


1570 


1575 


1580 


44 


Desos les piez de son destrier. 
A damedeu s'est commandes 

Si s'est d'ilueques trestornes. 
Lors s'en parti, tant chevacha 
C'une priorie trova 

De nonains molt bien estoree, 
La porte li est defermee, 

Ains qu'il i ait gaires huchie. 
Icele nuit l'ont herbigie 

Les nonains tot a son plaisir, 
Richement le fisent servir, 

Li chevalz fu bien aaisies. 
Mesire Durmars s'est cochies, 
Desi adont qu’il ajorna, 

Que Iı eschielete sona 

Por la messe del jor chanter, 
De fin cuer le vait escolter 
Mesire Durmars bonement 

Et puis as nonains congie prent 
Si est sor son cheval montes 
De totes ses armes armes. 

Lors chevace et tant esploita 
Que dedens III jors mer passa, 
Entres est en la terre grande 
Que maintes gens claiment Yrlande. 
Mais on ne doit mie arrester 
A totes les choses conter 
Quar ce seroit ennuis et hontes 
Or primes commence li contes. 


Par I matin souz chevacoit 
Mesire Durmars qui estoit 

De la nef issus et partis, 
Lui semble que il soit garis, 
Quant issus est fors de la mer; 
Quar il voit le tens bel et cler, 
Les pres virs et les boz foillis, 
Tos li airs estoit esclarcis 


45 


Et si ot les chans des oiseaz. 
Tant chevaca li damoiseaz 

1585 Qu'en une grant forest entra, 
Ains de cevachier ne fina, 
Tant que il vint en I lande : 
Qui vers estoit et bele et grande; 
Ja estoit bien pres de midi, 

1590 Quant mesire Durmars choisi 
Un chevalier trestot arme 
Sor un grant destrie[r] sejorne, 
Parmi la lande s'en venoit 
Li chevaliers si amenoit 

1595 I leverier en une lasse, 
Anchois que le conte vos lasse, 
Vos dirai quel chose avint la. 
Mesire Durmars se lancha 
Fors de la voie en I sentier 

1600 Por encontrer le chevalier, 

Et li chevaliers vient vers lui, 
La (u) il s'encontrerent andui, 
S’a li uns l’atre salue. 


| Mesire Durmars a parle 
1605 A] chevalier en arrestant, 
»Sire,« fait il, »par deu le -grant 
Je quier la roine d’Yrlaude, 
Mes cuers la desire et demande, 
161 Ce est la tresplus bele nee 
0 Qui onques fuist crestienee, 
Atrement ne sai son nom dire 
Mais la tresplus bele, beaz sire. 
* Je sui ses liges chevaliers 
161 Et ses fins amis droituriers ; 
5 Se vos m'i saves assener 
La u je le puisse trover, 
Molt feres que bien ensegnies, 
S'a cest besoi[n]g me consillies.« 


C2 


46 


Li chevaliers respont briement : 

1620 »Beaz sire quant tornoiement, 
Quans pogneis ne quant estor 
Aves vos vencu por s’amor? 
Dites, quans chevaliers aves 
En bataille por li outres? 

1625 Se vos le voles desrainier, 
Grant fais vos covient enbracier; 
Quar molt doit al siecle valoir 
Qui si haute amor vuet avoir.« 

.  Mesire Durmars respondi : 

1630 »Sire chevaliers je vos di, 
C'ainc a armes ne m'espr'ovai, 
Nonques chevalier ni grevai.« 
Et li chevaliers respont lors: 
»Certes vassalz, dont est ce tors 

1685 Et molt grans outrequiderie, 
Quant avoir quides tel(e) amie 
Com la roine d’Yrlande est. 
Se m'ait dex, ves me ci prest 
De dire, que droit n’i aves. 

1640 Or endroit me fianceres, 

Que jamais n'i penseres jor; 

Hui gerpires li et s’amor, 

Et se cis plais ne vos agree, 
Vos ares vers moi la mellee.« 


1645 »Üertes,« fait mesire Durmars, 
»N'estes pas avers ne eschars 
De parler ennuiosement, 
Je n'en ferai ja sairement 
D’amors guerpir por vo manace, 
1660 Ains vuel, que li I de nos face 
Al atre le piz qu'il pora.« 
Et li chevaliers s'enlonga 
De lui plus d’une grant traitie, 


* 


1625. 1626 Die reimworte sind wohl umzustellen. 


47 


Si a sa levriere atachie 
165 A une branchete sapine, 
Ja vora fornir s’aatine, 
Vers monsaignor Durmart retorne. 
Ce sachies, que pas ne sejorne 
Mesire Durmars, que tost muet 
1660 Vers le chevalier, quant qu'il puet, 
L’escu devers son piz torne, 
Puis a le frain abandone, 
Bien set des esperons ferir, 
Le cheval point par grant air, 
665  Molt coroit tost et radement. 
Li chevaliers pas nef atent, 
Ains le va si tost encontrer; 
Ce semble, qu'il doie voler. 
C3:  Lances baissies s’entrevienent, 
670 Bel portent lor escus et tienent ; 
La u se sunt entrevenu 
N’ont pas failli, ains ont feru 
Si roidement a icel poindre, 
Que les escus font as bras joindre 
1675 Et les bras font al cors hurter, 
Andoi furent pres del verser. 
Mais li chevaliers a brisie, 
Sa lance est en trois esclichie; 
Mesire Durmars pas ne faut, 
1680 Ains fiert le chevalier si haut 
Et si tres roidement l’enpaint, 
Qu’en la sele pas ne remaint, 
Ains li tot archons et estriers. 
Roidement chiet li chevaliers, 
185 x que tot le chief li estone; 
Quar contre terre grant flat done. 
‘Et mesire Durmars l’outra, 
Quant il reguenchi, si trova 
Le chevalier en son seant; 
180 Ne pot relever en estant, 
Si ot debrisies les rains, 


48 


Que tos en est floibes et vains. 


Lors descent mesire Durmars 
Qui n'est pas faintiz ne coars, 
1695 Molt tost fiert en terre sa lance, 
Del fuerre trait l'espee blanche, 
Si la tient bien fer enpoingnie, 
Molt justement l'a paumoie, 
Si at le braz destre entese. 
1700 Li chevaliers l'a regarde, 
Quant il le voit ensi venir, 
Bien le doit doter et cremir. 
»Sire,« fait il, »por deu vos proi, 
Que vos aies merci de moi, 
1705 S'en vos a pitie ne franchise.« 


Mesire Durmars sens faintise 
A respondu le chevalier: 
»Dont vos covient ıl fiancier, 
Que vos feres ma volente.« 
1710 »SBire,« fait il, »tot vostre gre 
Ferai plainement sens faillir, 
De quant que je porai fornir, 
Par si que me saves la vie.e 
»Par mon chief, vos n'i morres mie« 
1715 Fait me sire Durmars, »amis, 
Quant vos estes a mon devis. 
De la roine que je quier 
Me dites donques sens boisier 
Noveles, se vos les saves, 
1720 Et lors que de ci partires, 
Vos en ires a grant esploit 
A la blanche cite tot droit, 
La maint la roine Andelise. 
Salues le moi en tel guise, 
vel: Qu’a li vos rendes prisonier 
1726 De par son novel chevalier 
Cui ele dona sa cainture; 


49 


Vostre prison n'iert pas trop dure. 
Se vos vostre fiance ames, 
1730 Icest voiage me feres.e 


»Sire,« fait il, »n’en dotes rien, 

A la roine irai je bien, 

Celi a cui vos m’envoies; 

Mais del atre sui desvoies, 
1735 De celi que vos tant ames, 

Que por son lige vos tenes. 

Ne porquant al miez que je sai 

Certes vos en avoierai, 

Vos enmerres ceste levriere, 
1740 Si gardes, qu’en nule maniere 

Ne tornes voie cha ne la 

Se celi non ou ele ira. 

S’ele vient a chemin forchie, 

Tost avera le chief baissie; 
1745 S'ele arreste, si arrestes ; 

La ou ele va si ales. 

Assi me puist deus avancier, 

Ne vos en sai mielz consellier.« 


Li chevaliers atant si monte, 
1760 Ensi con la matere conte, 

Mesire Durmars li aida, 

A damedeu le commanda. 

Li: chevaliers par verite 

S’en va vers la blanche cite, 
1755 Quant il ara dit ses noveles, 

Sachies, qu’eles ierent molt beles 

Et a la roine et al roi 

Qui de lor fil sunt en effroi, 

Bien iert li chevaliers venus; 
1760 Mais de lui ne vos dirai plus. 


À monsaignor Durmart repaire 


Li contes qui tot dis esclaire, 
Durmars 


50 
N'est pas drois, que ci le vos lasse. 
Mesire Durmars prent la lasse, 

1765 A tot le levrier s'en torna 
En la lande, plus n'aresta, 

Ains l'a maintenant trespassee, 
En la halte forest ramee 
Est entres et molt entrepasse, 

1770 Tant qu'il est plus de none basse. 
Li chemins que il a trove 
L’a vers une lande mene 
Qui molt estoit et grans et lee, 
Plus duroit d'une grant loee. 

1775 Al entrer de la lande voit 
I nain qui tos seuz chevacoit 
De sor un grant ronci le trot, 
Le visage ot plus noir d'un pot, 
Li nains qui si estoit bochus 

1780 Et froncies et lais et chanus 

c.2: Une grant male avoit trossee, 
Vestus de chemise ridee 
Et sorcot de soie a son point 
Molt se quidoit plaisant et joint; 

1785 Li nains ert leffrus de devant, 

A grosse vois venoit chantant. 
Mesire Durmars l’aprocha, 

Et, quant de pres le regarda, 
Lors dist et si s’aficha bien, 

1790 Qu’ains mais ne vit si laide rien, 
Bien li semble d'infer issus. 
Quant il est pres de lui venus, 
»Figure,e fait il, »deus te saut.« 
Et li nains li respont en haut: 

1795 »Vos aies grant malaventure, 
Quant vos me clamastes figure, 
Sire chevaliers malsenes, 

Cil escus est bien assenes 
Que vos portes a vostre col, 
1800 Je ne vos tien mie por fol; 


1805 


1O 


3° 


320 


1825 


1830 


1855 


51 


Car ne sembles pas laidengies 
Ne trop foles ne deprisies, 


Vostres helmes est (et) clers et sains, 


Vos ne fustes onques Gavains.« 


Lors s'entorne li nains atant, 
Del tost aler fu molt coitant. 
Mesire Durmars le rapele 
Por oir alcune novelle, 
Mais ne li vaut ne tant ne quant, 
Li nains le va trop eslongant, 
XEt mesire Durmars le lait, 
"Tot droit vers le chemin se trait 
U sa levriere voit guenchir. 
Parmi la lande voit venir 
I chevalier trop bien monte 
Sor I grant cheval abrieve, 
Molt estoit riches lı destriers, 
Armes estoit li chevaliers | 
Molt richement a sa devise. 
Et si vos dirai en quel guise: 
Ses armes sunt totes dorees, 
Molt richement enluminees, 
Ses helmes fu dores trebien, 
D'autre taint n'avoit sor lui rien, 
Ses covertures et sa lance 
Furent d’assi faite semblance, 
Li chevaz desoz lui ambloit, 
À grant mervelle bons estoit ; 
Mais li chevaliers ert si grans. 
Por I poi qu'il n’estoit gaans. 


Quant mesire Durmars l’esgarde, 
% À foi,« fait il, »mavais fus arde, 
Celui qui la vient s'il n’est preuz; 
Car molt est grans et mervilleuz. 
Onque mais si grant chevalier 
Ne vit nus hom, al mien quidier, 


4* 


c3: 


1840 


1845 


1850 


1855 


1860 


1865 


1870 


52 


Cil doit craventer tot le mont, 
Or ai je veu le dromont. « 

Lors se sunt tant entraprochie, 
Que l’uns a l’atre bienveignie. 
Mesire Durmars franchement 

L’a arainie promierement. 

»A!« fait li chevaliers, »beaz sire, 
Me saries vos novele dire 

D'une roine que je quier, . 
En Yrlande a a justicier 

Et villes et chastiaz asses 

Et si tregrans est sa biates, 
Qu’en tot cest siecle n’a sa per; 
Mais li ne sai je pas nomer, 

De tot mon cuer l’aın et desir, 
Et si n'en puis novele oir 

Par nului qui soit en cest mont.« 


Li grans chevaliers li respont: 
»Beaz amis, lasse m'ent en pais, 
Ja de li ne me parler mais, 

Je ne sui pas ses messagiers. 
Quidies, que soie noveliers ? 
Certes, grant folie pensastes, 
Quant por novelier m'enterchastes. 
Ce que je vos ai salue 

Vos aura hui molt deporte; 

Se salue ne vos avoie, 

Cele teste vos trancheroie.« 


Quant mesire Durmars l’entent, 

Se li respont molt asprement: 
»(Dans) chevaliers por vos[tre] grandece, 
Ne por tote vostre ruistece 

N’aures vos mie de ma teste, 

Onques, je quit, a haute feste 
N’achatastes sı chier avoir, 

Ma teste ne poes avoir 


1875 


1880 


1885 


1890 


Sens vos trop duı 
»Fui,« fait li gra 
Car de rien ne m 
Se je a toi me cc 
Lors s’entorne, pl 
Et mesire Durmaı 
D'orguel et de fie 
À pou, qu'il ne se 
Mais ensi est la c 
Qu'andui s'en par! 
Et ce doit molt a 
Chascuns s'en vait 
Mesire Durmars ti 
Parmi la lande qı 
Son oire commence 


Lors voit hors del 
Une bele pucelle ; 
Amblant venoit to 


. Bor I blanc palefr 


re]: 


1895 


1905 


Qui ferm et suef | 
Sanbue ot d’un ve 
Et archons dores 
Une corgie en sa 

La pucele qui seul 
Vestu avoit I chai 
D'un blanc dyaspr 
Estincele d’or arra 
Mais de la pucelle 
Qu’ele n’ot pas gu 
Mais I manche bie 
D’un blanc chainsi 
Son vis et son col 
Que ele avoit plus 
Molt ert sa beatez 
Sor ses espales ot 

Ses cheviaz blons € 
Molt les avoit cler: 


1910 


1915 


1920 


1925 


1930 


1935 


1940 


1945 


54 


E! deus cum ele estoit plaisans! 
Ele ert tresesmereement 

Del tot bienfaite entierement 
De cors, de membres et de vis, _ 
Blanche estoit come flors de lis; 
Mais ce ert de droite nature, 
Sor li n’avoit atre tainture. 

À visage de crucefiz 

Avient li tains et li vernis, 
Mais dame ne s’en doit meller, 
Trop est viez chose a porpenser. 


La pucele que je vos di 

N’avoit pas a biate failli, 

Ains avoit la color novele 

Sor chascune blanche massele, 
Beal nez avoit et blanc menton, 
Ni avoit rien de mesprison, 

La boche ot petite et vermelle, 
Onques nus ne vit sa parelle, 
Blanc et traitiz avoit le front, 
N'ot si bienfait en tot le mont, 
Vairs ot les iez et ameroz 

Et simples et rians et doz, 
N’avoit pas fole esgardeure, 
Bien sembloit doce creature; 
Mais nus ne poroit sa facon 
Descrire par devision ; 

Car ains si bele ne conurent 
Trestot cil qui a son tens furent, 
Ne totes celes ensement. 


Mesire Durmars bonement 

L'a esgardee al aprochier, 

Son vis li voit en halt drecier. 
Lors le commence a remirer, 
Sa manche li voit deffubler, 
Si l’a mise tresdevant li. 


c2: 


1960. 


1955 


1970 


1975 


1980 


65 


Et la soie grande merci, 

Quant ele mostrer se daigna, 
Molt grant cortoisie fist la. 
Quant mesire Durmars le voit, 
Si conoist molt bien et parchoit, 
Qu’ains mais si trebele ne vit. 
Lors l'aproche, se li a dit: 
»Bien veignies, doce damoisele.« 
Simplement respont la pucele: 
»Dex vos conduie, beaz, doz sire.« 
Mesire Durmars son frain tire, 
»Bele,« fait il, »ne vos poist mie, 
Ne le tenes a vilonie, 

Se je volentiers vos esgart; 
Quar assi ait dex de moi part, 
Ains mais si trebele ne vi, 

Com vos estes, por voir le di. 
La plus bele estes, gel sai bien 
De tot cest siecle terrien 

Fors la roine d’Yrelande 

De cui veoir sui molt en grande, 
Tant m'a on fait de li entendre, 
Que trestos me vois a li rendre, 
Rendus m'i sui sens li veoir 

Et sens le nom de li savoir, 

Ne conois li ne son parage 

Et si l'ain de tot mon corage.» 


La damoisele en sorriant 

Li a respondu maintenant: 
»Ore, beaz sire damoisealz, 
Aves vos eus ses juealz, 

Ses salus, ne ses messagiers ?« 
»Bele, se dex me puist aidier, 
Onque son messagier nen oi, 
Ne ses juealz, ce poise moi.« 
»Sire,e dist la pucele sage, 
»Ains mais en trestot mon aage 


1985 


1990 


1995 


c3: 
2006 


2010 


2015 


56 


N'oi parler d’amor si fiere, 
Vos ames d’estrange maniere; 
Mais ja proverai erranment, 

Se vos l’ames bien vraiement. 
Par cele foi que li deves 

Cele levriere me dones 

Et si n'en ales plus tarjant, 
Dones le moi tost et errant.« 
Mesire Durmars sens plus dire 
Li done, mais del cuer sospire. 
Por le conjurement qu'il ot, 
Apres li dist al promier mot: 
»Doce damoisele, prenes 

De par li ce que vos voles, 

Et se vos en nule maniere, 
Ma doce damoisele chiere, 

Me saves ensengnier de li, 
Consillies m’ent, je vos en pri.« 


»Sire,« dist la pucele, »oies, 
Quant vos a moi vos consillies, 
Dont en venes la u g'irai, 

Ains demain none vos menrai. 
Devant Landoc en mi la pree, 
Molt i veres grant assenblee 

De chevaliers et de puceles 

Et de dames cointes et beles, 
Gens i ara de mainte geste; 
Quar chascun an i a grant feste 
Mesires Cardroains li ros 

Qui molt est fiers et orguilloz. 
Icele joie a establie 

Por Ydain de Landoc s’amie, 
Sor une perce en mi le pre 
Aura un espervier mue. 
Chascun an li met on ades, 

Ce seit on bien et loins et pres; 
Se damoisele vuet venir 


> 


& 


a 


57 


Por l’espervier prendre et 
S’amaint o li I chevalier 
Trestot arme sor I destrie 
Ja l’espervier ne bailleroit 
Se le chevalier n’amenoit; 
Quar a prendre cel esperv 
Li covient dire et desraini 
Que ele est plus bele d’Id 
Contre monsaignor Cardro 
Covient son chevalier com 
Et s'il l'en puet l’orguel : 
Yde a perdu son espervier 
Et li atre l'a sens plaidier 
Mais a celi molt meschero 
Se son chevalier i perdoit 
Car Ide le feroit honir 

U en laide prison gesir. 


»Mout est Cardroains fiers 
Quant il a VII chevaliers 
Qui par VII fois i sunt v 
Bien a l’espervier defendu. 
Venue sui por l’aventure 

De V samaines d’erreure, 

Bien en quit l’espervier p« 
Nus ne le me puet contre 
Car ju amain I chevalier 
Tot le plus grant et le pl 
Que l'on puist el siecle tr 
Bien le poistes encontrer, 
N'est encor gaires la avan 


»Je ne vi onque mais sig 
Fait mesire Durmars, »paı 
Se c'est cil que j'ai encon 
Totes ses armes sont a or 
Il siet sor I grant cheval 
Si a une doree sele.« 


4 


2065 


2070 


2075 


2080 


2085 


2090 


58 


»Sire, c'est cil, fait la pucele, 
Mais se vos a lui enquerres 

Son covine, pas nel saures; 

Car je ne il, beaz tresdoz sire, 
Ne porons nului nos nons dire, 
Dusqu’adone que nos resoions 
Ens el pais dont nos venons. 

Li grans chevaliers tient de moi 
Molt grant saignorie par foi, 

Et s’est il d’ausi grant pooir 
Comme je sui al mien espoir, 
Assez avons bors et cites 

Et chastiaz et grans fermetes; 
Mais je ne puis dire a nului 
Ne mon estre, ne qui je sui, 
Dusque je soie en la contree 

La u je fui norie et nee. 

Quant vos noveles ne saves 

De la bele que vos querres, 

Je vos lo qu’o moi enveingnies; 
Car devant Landoc ce sachies 
Seromes demain, ce me semble 
Molt i veres de gens ensemble, 
Vos lor demanderes noveles. 
Dex doinst, qu’on les vos diet beles! 
La pores vos tel chose aprendre 
Dont je ne vos puis raison rendre, 
Et se vos la n’en saves rien, 
Dex avoier vos en puet bien. 
Or pensons de tost chevacier, 
S’ataindrons le grant chevalier 
Qui molt est fel et orguilleuz, 
Je sai bien qu'il est molt crueuz; 
Mais par la foi que vos deves 
A la rien(s) que vos plus ames, 
Sıl vos dist nule felonie, 

Ne respondes fors cortoisie ; 
Mais soffres le tant seulement, 


’ 
D 


2096 


0O 


105 


2110 


2115 


c 2: 


2120 


2125 


59 


Que nos sachons certainement 
Comment il le fera demain 
Envers monseignor Cardroain.« 


Mesire Durmars li vaillans 

Li a respondu come frans: 
Ȇertes, ma doce damoisele, 
Avues ce que vos estes bele, 
Si saves vos molt bel parler, 
Je ne doi mie renfuser, | 
Que je ne voise ensenble vos. 
Vostre conseil est bons et doz, 
Certes, vostre commandement 
Ferai je debonairement, 

Et dex me doinst encore faire 
Tel chose qu'il vos doie plaire; 
Quar mes cuers le vuet et desire.« 


Tant chevacierent sens plus dire, 
Qu'il ataignent le chevalier 

Utre la lande en un sentier 

En arrestänt se regardoit, 

La pucele contr(e)atendoit. 
»Damoisele« fait il »venes, 
Vostre palefroi plus hastes. 

Se jo en la vostre contree 

Vos avoi ore ramenee, 

Jamais, assi me doinst dex joie, 
De feme ne m’enconberroie; 

Quar el chevacent par compas. 
Venes I por plus que le pas; 
Äves vos ore compaignon ? 
Certes, je le tien a bricon 

De ce, qu'il o vos s'acompaigne: 
Jo ai en mon cuer grant engaingne.« 
»A!« fait mesire Durm:rs »cheles 
Jo ser volentiers les puceles, 

Les dames et les chevaliers, 


60 


2130 G'ier ennuit mais vostre esquiers, 
Je ne ving fors por vos servir, 
Ensi vos porai jo soffrir.« 
Fait li grans chevaliers: »Venes, 
Puisque vos or servir deves.« 


2185 [Lors chevacent tot le chemin, 
Li jors aloit molt a declin, 
Et quant de la forest issirent, 
Lor nain troverent et choisirent 
Desoz I grant chaine foillu. 

2140 Devant le nain ot I grant fu 
Qu'il avoit alume et fait, 
De son fusil ot le fu trait, 
Li charbon sunt bien enbrase. 
Une grant piece de larde 

2145 I] rostissoit li nains goces 
Qui molt estoit voisoz et nes, 
Et quant il voit venir sa gent, 
Sı lor cria molt haltement: 
»Venes ceste voie de cha, 

2150 Vostre viande est preste ja.« 


Lors s’en vont tot droit cele part, 
Presque li nains de duel ne part, 
Quant monsaignor Durmart choisi ; 
Quar il set molt bien tot de fi, 
2155 Que cil l’avoit clame figure. 
»A!'« fait il »ques malaventure, 
Sire chevaliers, vos amaine, 
De vos veoir ai molt grant paine, 
Figure me clamastes hui, 
2160 De vostre venir dolans sui, 
Je vuel savoir qui ci vos mande, 
Venes vos por garder viande.« 
Mesire Durmars en sosrist, 
Al nain s’aproche, se li dist: 
2165 »Nain, tu as molt hisdoz visage, 


61 


Ta maintiens bien ton droit usage; 
Car nule rien[s] de ta facon 

Ne doit-ja dire se mal non.« 

La pucele rist de cest mot 


170 Et li grans chevaliers qui l'ot, 


35 


21% D 


21935 


Mais li nains en est si ires, 
Que por un poi, qu'il n'est creves. 


Li chevalier atant descendent, 
A I sapin lor escus pendent, 
Mesire Durmars li cortois, 
Li beaz li proz et li adrois 
A descendue la pucele 
Qui molt est debonaire et bele. 
Li chevalier sunt desarme, 
Refroidie se sunt et lave 
À une molt clere fontaine 
Qui la sorgoit et clere et saine. 
Li nains a de sa male ostee 
Blanche tualle et bienovree, 
Si l'a maintenant estendue 
Sor fechiere et sor herbe drue, 
Sor la nape mist II coteaz, 
Puis i met sel et beaz gasteaz, 
Et lors si prent II esquieles 
argent molt bones et molt beles, 
Es esquieles met le haste 
Li nains qui de servir se haste, 
Del eave prent en I bocler, 
Si fait les chevaliers laver, 
Mais la pucele leve ancois; 
Car ce est bien raisons et drois. 
Lors s’asient, et li nains sert 
Qui molt se fait viste et apert. 


Mesire Durmars et la bele 
Mangierent a une esquiele, 
Li grans chevaliers mainga seulz; 


2205 


2210 


2215 


2220 


2225 


f243 r° c1: 
2230 


2235 


62 


Quar il estoit molt dangereuz. 
Li nains lor aporte le vin 

À une grant cope d'or fin, 
Apres lor done II pastes 

De faisans tenres et lardes, 

Et li grans chevaliers maingue 
Qui molt durement s'en aiue, 
Tantost com sos pastes failli, 
Le viande as atres saisi, 

Tot le manga sens renfuser, 
Si but grans trais del froit vin cler. 


Nus ne vit onque chevalier 


Ne tant boivre, ne tant mangier. 
Mesire Durmars l’esgardoit, 
Et la pucele s’esrioit. 


Apres mangier lors se leverent, 
Les chans des oisealz escolterent 
Qui par la forest s’envoisoient. 
Por la docor que il sentoient. 
Mesire Durmars en estant 

Fu deles le chevalier grant, 

Et li grans chevaliers a dit, 
C’onques plus bel arme ne vit, 
Que mesire Durmars estoit. 

La pucele dist bien por droit, 
Qu’aine mais ne vit en son vivant 
Si bel home ne si plaisant, 

Et li nains respondi en haut, 
Que dehetoit cui il en chaut. 


La nuis vint et li Jors passa, 
Li grans chevaliers araisna 
Monsaignor Durmart fierement. 
» Vassale fait il »tot erranment 
Aparillies herbe et fechiere; 
Quar a ma damoisele chiere 
Feres son lit et puis le mien 


2240 


260 


2265 


2270 


63 


Desos cest arbre loins del sien 
Et faites de I rains foillie 
Por le serain que je n’ain mie, 
Nos et nostre hernais gaities 
Et les chevaz paistre laissies, 
Gardes, que a nuit ne dormes, 
Si chier com vostre vie aves; 
Car se je dormant vos trovoie, 
Par mon chief, je vos ociroie.« 
A monsaignor Durmart sovient 
Del conjurement qu'il bien tient; 
Quar onques al grant chevalier 
Ne vaut estriver, ne tencier, 
Ains fist les lis et atorna 

Por celi qui le conjura. . 


Trop vos poroie deviser, 
Dormir s'en vont et reposer, 
La pucele pas ne dormi; 

Quar lı velliers li abeli, 

En penser ot mis son desduit, 
En tel chose pense la nuit 
Dont je ne vos dirai pas ore, 
Bien le pores oir encore. 
Ancois que l’abe soit crevee, 
S’est la damoisele levee, 

Si se vesti et acesma 
D'itel(x) robe eum ele ot la. 
Por la rosee porte en haut 
Les pans de son riche bliaut, 
Vers monsaignor Durmart s'en va; 
Sachies, que dormant le trova, 
Molt le vit bel en son dormant; 
Car contre la lune luisant 

Pot bien sa facon remirer. 

Je ne sai pas a deviner, 

S’ele ot talent de lui baisier, 
Mais por docement envellier 


2275 


2280 


c 2: 
2286 


2290 


2295 


2300 


2305 


64 


Le baisa la bele III fois: 

Lors s’est esvellies li Galois. 
»A!« fait ele »beaz amis dolz, 
Ne. dormes plus, esveillies vos; 
Quar li grans chevaliers ersoir 
S'aficha molt et dist por voir, 
Que se il vos trovoit dormant, 
Il vos ociroit maintenant: 

Vos dotes petit sa manace.« 
»Bele« fait il »ja deu ne place, 
Que nus puist ma vie acordier, 
Si ale eu mon desirier.« 


La nuis trespasse et l'abe crieve 
Et mesire Durmars se lieve, 

Si met la sanbue et la sele 

Sor le palefroi la pucele 

Et puis ensele les chevals 

Et si lor lace les poitrals, 

Bien les covri et acesma 

Et tot maintenant lues s’arma; 
La pucele vallans et sage 

Li a aidie de bon corage, 


Quant li grans chevaliers s’esvelle, 


Si voit, que tresbien s’aparelle 
Mesire Durmars de servir. 
»A!« fait li grans »or puis garir, 
Puis que j'ai si bon esquier, 
Ensi vos aroie jo chier.« 
Quant la damoisele l’entent, 
Tote en rogist de maltalent. 
»Sire« dist ele »or entendes, 
Quant a chevalier commandes, 
Qu’il vos serve par estovoir, 
Vos deves doblement valoir.« 
»Bele« fait il »encor anqui 


% 


2277 Ms. dolz amis. 


65 


2310 Sarez vos bien com preuz je sui.« 


I 


2330 


2335 


2310 
c3 : 


Lors s’est armes et puis si monte, 
Ne vuel pas alongier mon conte. 


"Tost monterent et chevachierent, 
Ce sachies, que tant esploitierent, 
Qu'ancoïis que none soit passee, 
*Sunt devant Landoc en la pree. 
Mais ne sai pas nombre tenir 
Des gens que la porent venir, 
"Tot cil del pais i estoient ; 
Car chascun an s’i assembloient, 
Et d'atres lontaines contrees 
X furent les gens assemblees. 
Une perce tote duree 
Avoit drecie en mi la pree, 
Sor la perce ot I espervier 
Bel et plaisant, trestot muïier. 
XII chevalier le gardoient 
Qui par proece molt valoient, 
Ceaz i avoit on fait venir 
Por droite justice a tenir, 
Por ce qu'il estoient vaillant 
Et de halt linage poissant. 
Entor l’esperrier charoloient 
VXXII puceles qui chantoient, 
Chevalier et dames assi 
I caroloient sens estri, 
Des atres giuz que l'on i fait 
Ne vos tenrai conte ne plait. 


Loins de la perce une traitie 
Avoit une tente fichie, 
Cardroins se siet en la tente 
Dejoste s’amie la gente, 

Tos armes atent s’aventure 
Cardroains qui de pais n’a cure. 


245 De fors la tente ert ses escus 


Durmarg 


EX 


66 


A un molt haut arbre pendus, 
Li escus fu mien escient 
Vermes a une aigle d’argant. 
Cardroains quide bien sens falle 
2350 L’espervier avoir sens batalle, 
Mais cil qui en la pree estwient 
Le grant chevalier venir voient. 


Parmi la presse de la gent 
S'est abandones fierement, 

2355 La damoiselle apres lui vient, 
Et mesire Durmars li tient 
Compaignie molt volentiers, 
Tote jor fu ses chevaliers, 
Deriere alz chevacoit li nains 

2860 Qui de felonie fu plains. 

Cil qui sunt en la praerie 

_ Voient bien cele compaignie, 
Del grant chevalier dient tuit, 
Que se Cardroains ne s'en fuit, 

2366 Il l’avera lues estrangle, 

Ja vers lui n'aura poeste, 
Et si dient, que la pucele . 
Est a devise la plus bele 
De trestotes celes qui sunt, 

2370 Ne qui furent, ne qui seront, . 
Por voir le jurent et affient, 

Et de monsaignor Durmart dient, 
Qu’ains si bel chevalier arme 
Ne virent sor cheval monte. 

2375 De mainte chose illoc parlerent 

Mais en poi d’eure s’asemblerent 

Tot entor le grant chevalier, 

Ja est venus al espervier, 

Sa damoisele a apelee: 

2380 »Venes avant tresbele nee, 
L'espervier prenes maintenant.« 


67 


La pucele se trait avant, 
De la perce s’est aprochie, 
Tost a la longe deslacie, 
La main sengstre avant ten 
Et li esperviers sus sailli. 
Sens esbatre et sens effreer 
La bele J'en quide porter. 


Mais Yde en set ja la nove 


Kardroain son ami apele. 
»Sire« dist ele »quar monte 
De proece estes renomes, 
Ce dist on par tot cest pai: 


_ Mes esperviers est ja saisis; 


ot 


Se vos ne le me poes rendr 
De moi ne deves joie atend: 


: »Damoisele,« fait il »bien s 
“ Que l’espervier vos renderai 


— 
=: 
ww 


Ja de ce ne soies dotans.« 
Lors fu Ide lie et joians, 
Son ami a trois foiz baisie, 
Puis li a son elme lacie 

Et si li a chainte l’espee 
Qui fu trainchans, bien ami 


5 Kardroains ist fors de la te 


I esquiers sens longe atente 
Li a son cheval amene, 

Le frain mis.et tot ensele. 

Li chevalz fu grans et apeı 
D'un drap de soie ert tos € 
Mesire Cardroains 1 monte. 
»Dex !« fait il »gardes moi 


* Lors pent son escu a son c 


Ne sembla ne niche(s) ne f 
Mais bons chevaliers-par se 
Molt tost a saisie sa lance. 
La fu Ide bien acesmee 


2420 


2425 


2430 


2440 


2445 


2450 


c 2: 


68 


Sor I grant palefroi montee, 
Vers la perce s'en vait amblant; 
Et Cardroains vait galopant 

Sor frain, son escu en chantel. 
E, deus cum il le porte bel! 
Atant remanent les caroles, 

Ja i ara ruistes paroles. 


De Landoc Ide i est venue 

Vers la perce tot irascue, 

De maltalent s'est molt irie, 
Tost a la pucele arraisnie. 
»Certes« fait ele »grant oltrage 
Et grant orguel et grant folage 
Fesistes hui et commenchastes, 
Quant vos mon espervier ballastes, 
La raison voldroie savoir 
Comment vos le quidies avoir.< 
La bele pucele respont: 

»Par mon chief vos le sares dont 
Par quel raison je le baillai, 

Ne comment je l’enporterai : 

Mes chevaliers le conquerra 

Vers le vostre que je voi la, 
Lors ne saures en l’espervier 
Que clamer ne que chalengier. 
La raison vos en ai mostree, 
Bien voi, que vos estes iree, 
Vostre plaisir vos lairai dire; 
Mais vos ne deves päa mesdire, 
À nos n’afiert pas li tenciers, 
Bien en covingne as chevaliers.« 
Lors tesmoignierent mainte gent 
Qu'ele ot parlet molt sagement. _ 


Cardroains ot ire-et pesance, 
Vers le grant chevalier s’avance 
»Vassal«e dist il »entendes moi! 


69 


Tesmoingnies vos sor vostre foi, 
2455 Que vostre pucele a conquis 
Par bealte de cors et de vis 
L’espervier que tenir li voi?« 
»Cardroaine fait il »mal le croi, 
Que vos le demandes a certes, 
#60 Trop sunt les provances apertes, 
Miez vaut ses regars seulement 
Que de vo damoisele cent.« 
»Par deuc fait Cardroains li fiers, 
»Vos aves menti grans clochiers, 
65  #Par mon cors le vos proverai.« 
»Certes« fait li grans »poi m’esmai 
De ceste batalle or endroit; 
Quar je sai bien, que ju gi droit, 
Et se j'avoie bien grant tort, 
O0 Se t’averoie jo lors mort, 
Tu n’oseroies ja emprendre 
Vers moi l’espervier a defendre.« 


Quant Cardroains l'a a[n]tendu, 
Fierement li a respondu: 
75 ‚Sire grans chevaliers rubestes, 
Bien voi, que vos bobenciers estes. 
Por mon chief, je vos voi ferir, 
Comment qu'il en doie avenir.« 
La lance paumoie et brandist, 
480 ]; grans chevaliers s’esbahist ; 
Quant il li voit tel semblant faire, 
Ce ne li puet joir ne plaire. 
»Cardroain« fait il »arrestes, 
Bien voi, que vos estes ires, 
Je ne quier plus vers vos contendre, 
Je vos ferai l’espervier rendge.« 


2485 


»Avoi« fait la pucelé »sire, 
Comment osastes vos ce dire ? 
Mon espervier ne lor rendroie 


243 


2495 


251N) 


c à: 
2510 


2515 


2520 


2525 


70 


Pur tos les chastear de Chalvose : 
Vos lor gabes al mien espoir,< 
»Ce sachies, ains le di por voir.e 
Fait li grans chevaliers »amie, 
Je ne me combaterai mie, 

Mais por ce que je sui si grans 
Et si membrus et si parans, 
Quidai Cardroaim esmaier 

Et sens mes membres travillier 
En quidai l'espervier porter. 

Or voi, qu'il l’estuet demorer, 
Rendes lor tost, je vos en proi: 
Quar par le foi que je vos doi, 
Se je Cardroain ocioie, 
Chevalerie abasseroie. 

Tant me crien de moi et de lui, 
Que de nos II n'iert bataille hui.« 


La pucele est molt esbahie, 

Tost fu par la resne saisie. 
Damoisele Ide et Cardroains 

I lancierent molt tost lor mains: 
Lors li dient vos envenres 

La ou jamais joie n'ares. 

Quant la bele s’ot manecier, 

Des iex commence a larmoier, 
Maint chevalier en sunt dolant, 
Por ce qu'ele estoit si plaisant ; : 
Mais por le gre lor damoïsele 
Voloient saisir la pucele 

Et metre jus del palefroi. _ 

Or est la bele en grant eftroi, 
Entor li voit la presse drue. 
Mesire Dyrmars s’esvertue; 
Quant ıl le voit en tel balance, 
Par mi la presse des gens lance, 
Les le grant chevalier passa, 

A pou, que son pie ne haucha. 


71 


S'il ne quidast avoir mespris, 
Ja l'eust feru sor le pis, 
Por ce qu'il le voit si malvais. 
2530 Outre s'en vait de grant eslais 
Mesire Durmars radement, 
Trestot la presse de la gent 
A son cheval en abat jus, 
Plus de XXX tos estendus. 
#85  »Kardroaine fait il vestes coi, 
Molt faites ore grant desroi, 
. Qu'i la pucele laidengies. “ 
Li esperviers li est jugies; | 
Quar plus bele est que vostre amie. 
ÆO Et s’il est nus qui m'en desdie, 
De bataille sui aprestes 
Vers vostre corm se vos voles.« 


Kardrogins l'ot si s’en aire. 
»Vassal« fait il »bien pores dire, 
Ains que de ei soies partis, 
Que de folie estes sopris, 
Vostre mors est hui aprochie.« 
Lors a la pucele laissie, 
LU Maintenant se traient les gens 
‚SO  Arriere plus de IL arpens, 
Tost s’asisent et acoisierent. 
Li doi chevalier s’eslongierent 
Plus de plain arpent mesure, 
= Fier furent et bien acesme, 
>B5 D'orguel et de fierte fremirent, 
Les chies de lor chevalz guenchissent 
Li uns vers l’atre sens targier; 
Ja les feront tost adrecier, u 
2e Les fers des lances regarderent, 
GO Les escus des cotes hurterent, 
Es mains lor volent les enarmes,. 


- ic 
0 + €: 
AS M, saisie laissie. CT À 


15 


f244r0c1: 


2566 


2570 


2575 


2580 


2685 


2590 


2595 


72 


Andoi sunt bienseant as armes, 
Devant lor pis les escus joignent. 


Lors brochent les chevaz et poingnent, 
Et li destrier bien se remurent, 
Droit alerent et tost corurent. 

Li chevalier lor lances baissent, 
Fer les tienent et bien s’eslaissent, 
Al aprochier pas ne se faignent, 
Roidement fierent et ataignent 
Sor le[s] escus al encontrer, 

I font les lances assener 

Si bien, que nus d’eaz doz ne faut. 
Mesire Durmars le fiert haut, 

Et Cardroains le fiert plus bas, 

Il ne josterent mie a gas; 

Quar les riches escus pereierent 
Et les blans haubers demallierent, 
Si que par mi se sunt passees 
Les lances roides et planees. _ 
Es cors des chevaliers floterent, 
Et li cheval s’entrehurterent . 

Et de poitrines et de frons 

Et li chevalier des blasons; 

Et li auberc se desmaillierent, 

Si que tot li cercle froissierent. 


Li cheval trebuchent andoi, 

Et li chevalier gisent coi 

En mi le champ tot estone, 
Bien semblerent mort u pasme. 
Tost se relievent li cheval, 

A terre gisent li vassal, | 


D'une .grant liee planiere 

Ne fisent il semblant ne chiere, 
Qu'il se poissent removoir. 
Cil qe de pres les vont veoir 


Dient bien, qu'il sunt andui mort, 


73 


Si qu'il n’i a mais nul resort. 


A icest mot en piez se drece 
2600 Mesire Durmars par vistece, 
Ses sens li estoit revenus; 
Lors ne sembla mie esperdus, 
L'espee trait et fer le tient, 
Tot droit vers Cardroain s'en vient. 
‘2605 Mais il ne le daingne assaillir, 
Quant il le voit si coi gesir, 
Une grant piece l'esgarda, 
C’ongues cil ne se remua. 
»Certese fait mesires Durmars, 
#10 »Chevaliers seroie coars, 
Se sor cest mort home feroie, 
Trop grant vilonie feroie, 
Miech me vient estanchier ma plaie, 
Que H sans fors del cors me raie; 
«Je me sen trop-affebloie, 
C'est por ce que j'ai trop saignie.« 


215 


Lors n'i fait plus longe raison, 
De son. cors oste le troncon, 
Mais d’une chose bien li vait; 
Car tot le fer en a fors trait, 
N'i a pas le pegnon laissie, 
Ains l’a del troncon delacie; 
Lons estoit et si ert de soie, 
A tot le pegnon tient sa voie 
Tot droit al riv d’une fontaine 
Qui d’iloc estoit molt prochaine, : 
N'i avoit pas demi arpent, 
Venus 1 est tot eranment. 


« 


2620 
c2: 


2625 


2530 Mesire Durmars a oste 
Son escu & liepars ovre, %” 
Sor son escu gete s’espee 
Qui d'or ert crosie et letrees 


2635 


2640 


2615 


2650 


2655 


2660 


2665 


. 


74 


Lors est abaissies al ruisel, 

Tant i wee le pegnoncel, 

Que tos li sans en est ales. 

Ja se vossist estre bendes, 

Son blanc aubere amont solieve; 
Mais sa plaie forment li grieve, 
Neporquant il l'a bien sentu, 
Qu'il n’est feru fors el voit bu 
S'il a qui sa plaie li gart, 

Ne qui, qu'il ait de mort regart. 
La pucele avuec cui il vint, | 
La bele qui l’espervier tint + 
Li alaist volentiers aidier iv 
Sens commander et sens proier; 
Mais por ce q'on ne li laissa, 
Molt dolente s'en consiera. 


Mesire Durmars s’est bendes; +. 
Al miech qu'il pot s'est atornes, 
Il a sa plaie restanchie 

Del pegnoncel l’a bien faissie. 
Mais il a molt de sanc perdu, - 
A son col repent son escu .:* 
Si reprent s’espee en sa main, 
Lors s'en reva vers Cardroain 
Qui giut el pre tos estendus; 
Car par mi le cuer fu ferus. 
Tot cil qui la sunt dient bien, 
Que de vie n’i a mais rien. 


Uns chevaliers s'est avancies 

Molt proz et molt bien enseingnies, 
Monsaignor Durmart en apele. 
»Sire« fait il »vostre pucele 

[A] l'espervier, ce m'est avis, 


Fierement H aves conquis, 


* 


2640 das »t« in voit ist im ms. undeutlich. 


2670 


2675 


c3: 


#80 


85 


2690 


2695 


2700 


75 


Tost aves mort bon chevalier. 
Mais li plaindres n'i a mestier. 
Puisque vostre lance est froee, 
La costume est en ceste pree, 
Qu’atre lance vos baillerons, 
Ne ja nul mal ne vos ferons.« 
»Sire« dist il »vostre merci, 
La costume ain je bien ensi.« 


Lors est sor son cheval montes 
Mesire Durmars tos navres, 

Li chevaliers li a donee 

Grosse lance roide et planee, - 
Puis li a dit et consillie: 

»Beaz sire, aies de vos pitie, 
N’arestes plus ci longement, 
Por amor deu ales vos ent; 

Car mesires Bruns de Morois 
Qui molt est hardis et cortois 
Vodra ja vengnier Cardroain 
Que il tient a frere germain. 
Bruns de Morois est molt hardis 
Et mioit-bons chevaliers eslis, 
Quant ceste feste a assemblee, 
Chascun an se met a celee- 

En I vergier molt pres de ci, 
Et quant il set bien tot de fi, 
Que ses frere(s) en a le plus bel, 
Lors s’en reva a son chastel, 
Que ja si ne se mostrera. 

Mais je quit bien, quant il sara, 
Que ses frere est mors et ontres, 
Lors venra ci tos aires, 

Molt par iert grans ses maltalens; 
Ales vos ent, si feres sens.« 
Quant cil a sa raison finie, 
Mesire Durmars l'en mercie 

Del consel qu'il li a done; 


76 


Drois est, qu'il l'en sache bon gre, 


2705 Maintenant d'iloc se parti, . 
Et la damoisele atresi 2 
S'en est ensemble o lui tornee :;.;,  - 
Mais ce li plaist molt et agree, «+ 
Qu’ele enporte son espervier. = 
2710 Lors commencent a chevacier, : 
Et quant il furent loins des gens 
II traities u Ill arpens, 
A monsaignor Durmart paxole 
La pucele qui n'est pas fole. 
2715. »Ha« fait ele »beaz sire dos, 
Tos mes services est en vos, 
Salve m’onor vos servirai 
De quanques servir vos porai; 
Car vos m’aves hui bien tense[e] 
2720 Et de grant annui delivree. 
Mes grans chevaliers me falli 
Mais vos, la vostre grant merci, 
M'aidastes bien come prodom,’ 
Sire, dites moi vostre nom.« +; . 
2725 »Üertes« fait il, chu est bien roh, 
J'ai a nom Durmars li Galois,, = 
Si sui fiz le roi Jozefent 
À cui tote Gales apent, 
Et si est rois de Danemarche, 
2730° Il a este en mainte marche 
De grant proece renomes.« 


»Sire« dist ele »bien sembles 

cl: De bon estre et de haute gent, 
Il me poise molt durement 

2735 De ce, que vos estes navres. 

Bien voi, que trop estes greves, 
Vos m’aves fait molt gent socors, 
Guerredones vos iert aillors, 
Se vos venes en mon pais, 


77 


2% De ce dont vos estes pensais 
Molt bien vos en avoierai, 
Sachies, que je vos mosterai 
La tresbele roine gente 
Qui tant vos plaist et atalente; 

2745 Mais je ne. vos en dirai plus, 
Dusque vos esteres venus 
Ensemble o moi en ma contree : 
Car el pais u je fui nee 
Me covient ancois revenir, 

50 Que plus en puisse descovrir. 

De plus enquerre et demander 

Me deves bien respit doner 

Deci qu'en mon pais, beaz sire.« 

Ce ne doi je pas contredire,« 

Fait mesire Durmars »por voir, 

Vos me faites grant joie avoir 

De ce que vos m'aves promis, 

Moi semble que.je sui garis; 

Quar tel promesse m'aves faite 


V 


> Qui tot me conforte et rehaite. 
Beneois soit vostre cors gens 
Et vostre dolz acointemens ; 
Bien sui porpenses et garnis, 
_ Que ja duc en vostre pais 


Nule rien ne vos enquerrai 

Et de vos servir tant ferai, 

Que ja mes cuers n’en iert faintis.« 
»Sire« dist ele »grans mercis.< 


À cest mot d'errer s’enforcierent, 
© Mais de noient ne se gaitierent 

Del grant chevalier qui venoit 

Et qui durement se penoit 

De monsaignor Durmart ataindre ; 

Quar grever le voloit sens faindre. 
*S Li grans malvais de pute orine 

Savoit bien tote la covine, 


" 18 


Que li Galois ert si navres, 

Qu'il ot del sanc perdu asses; 

Quar ses nains li avoit nuncie 
2180 Qui tot l'afaire ot espiie. 

Molt quide bien li grans crueuz, 

Que mesire Durmars li preuz . 

Soit por sa plaie lues conquis. . 


La bele pucele a cler vis 
2785 Se regarde, si voit venir 
Le grant chevalier par air, : 
Monsaignor Durmart le mostra. 
»Sire« dist ele »je voi la 
c.2: Le grant chevalier qui vos siut, 
2790 Je quit que mal faire vos viut. 
Mais je vos di par droite foi, 
Plus me crien de vos que de moi.« 
»Bele« fait mesire Durmars, 
»Li grans chevaliers est coars, 
2795 Je le conois ja si tresbien, 
_ Que mes cuers ne le dote rien.« 


Bors ‘se tient coi(s) et si s'areste, 
De son cheval guenchist la teste 
Vers le grant chevalier qui vient, 

2800 L'escu par les enarmes tient. 

Et li grans chevaliers li crie: 
»Vassal, molt faites grant folie, 
»Quant vos la pucele enmenes, 
Malgre vostre, le me laires; 

2805 Mar veistes sa compaingnie.« 
Lors muet a li lance baissie, 
Molt fait le cheval tost aler; 

Et mesire Durmars li ber 
Le vait encontrer fierement 

2810 Et molt chevalerosement 
A boute son escu avant, 

Baisse la lance al fer tranchant. 


79 


Li chevalier si droit s’adrecent 


Grans merveille est si ne se blecent; 


2815 Quar si tost corent li destrier, 
Qu'il font le fu des fers lancier. 
La pucele s'en esbahi, 
Mesire Durmars voiant li 
Broche et adrece et esperone, 
820 La terre bondist et resone 
Desoz les pies de son cheval. 
"Lost assemblerent li vassal ; 
Mais li grans chevaliers failli, 
Qu’al aprochier tost s’esperdi. 
> Na un poi son frain tire 
Et si l'eschive tot de gre; 
Quar a hurter pas ne requiert, 
Et mesire Durmars le fiert 
Moidement, sens nule fallance, 
> Si que le cler fer de la lance 
Li a mis desoz le menton, 
A tot le deerain arcon 
Le fait jus voler trestot plat, 


Si qu’al chaoir rent molt grant quat. 


> Li chevalz al grant chevalier 


S’esfroie et lance outre I sentier, 
Par mi une rue chavee, 
Qui plus de vint piez estoit lee, 
Saillı li chevalz tos covers, 
G Et li grans chevaliers culvers 
Remaint gisant tos estendus. 


Mesire Durmars n'en fait plus, 
Ot la pucele s’achemine 
Devers le grant forest sapine, 
28 La damoisele se rehaite 
46 Por la joste que il ot faite. 
»Sire« dist ele »or ai veu, 


3 


* 


2831 Ms, 


desoz le son arco mto. 


80 
Qu'en I jor aves abatu 


“ De IT orguilloz le dangier. 


2860 


2870 


2875 


2880 


Or vos laist dex tant esploitier. 
Que tost puissies mire trover 
Qui vostre plaie puist saner.< 
»Bele fait il Jhesus l'otroit.< 


Lors chevacent a grant esploit. 
Bien quident estre a salvete 
Mais ja seront araisone ; 

Car Bruns de Morois les sioit 
Qui tot le covine savoit 

De son frere qui ert ocis. 
Laissie l’avoit es prez floris, 

N'i arreste pas longement, 
Apres se haste durement 
D’ataindre celui qui l'a mort, 
Sor I destrier isnel et fort 

Siet Bruns de Morois tos armes, 
Tant s’est de chevacıer hastes, 
Que monsaignor Durmart choisi 
A l'entree del gaut foilli. 

Adont se va il tot coitant, 

Et quant il le vait aprochant, 
Si li a haltement huchie: 
»Vassal, trop aves chevachie, 
Brun de Morois m'apele on, 

Je vuel prendre la vengneson 
De mon frere que mort aves.« 
A icest mot s'est retornes 
Mesire Durmars tot de plain; 
Mais i[l] se sent molt feble et vain. 
La pucele s’est arrestee 

Deles lui tote espeuree; 

Quar durement se dote et crient 
Por Brun de Morois qui la vient. 


* 
2855 Ms. lalnete. 2865 Ms. le Morois. 


81 


Mesire Durmars voit et set, 
Que Bruns de Morois trop le het, 
2885 Vers lui le voit venir deslais, 

Ce n'est pas senblance de pais. 

Molt l’araisone sagement 

Mesire Durmars qui l’atent. 

»Bruns de Morois« fait il vestes, 
890 Par cele foi que vos deves 

Amors et honor et proece 

Et cortoisie et gentilece 

ÆEntendes et parlez a moi, 

Ains que facies atre desroi.« 


> runs de Morois s’est arrestes, 
"Tantost que il est conjures. 
> Vassale fait il »que vues tu dire, 
Tant m’aves fait d’anui et d'ire, 
Que jamais jor ne serai lies, 
Si me serai de vos vengnies.« 
=  »Certese, fait mesire Durmars, 
»Nices et malvais et coars 
Et molt povres de cuer series, 
Se vos en cest point m’assaillies; 
Car je sui navres mortelment. : 
Vos ne feres nul vengnement 
De vostre frere, ce sachies, 
Se vos en cest point m'ociies ; 
Quar il meisme s'est vengies, 
À mort sui navres et plaies, 
Et se je par la deu poissance 
Ne par la vostre mesquerance 
Vos puis issi d'armes oltrer, 
Tos li mons vos pora blamer.« 


6 
at 


Quant mesire Bruns de Morois 
A bien entendu le Galois, 
»Comment« fait il »sire vassal, 
Se ne vos ferai altre mal, 


2920 


2925 


2930 


2935 


2940 


2945 


2950 


82 


Et si m'aves mon frere mort 

De cui je n’aten nul confort, 
Grant talent ai de vos ocire. 
Fait mesire Durmars »Beas sire, 
Laissie[s] m(e) aler sor ma fiance 
En tel point et en tel balance, 
Que se je muir, veugnies sera 
Vostre freres qui navre m'a 

Et se dex me fait eschaper 

Sens morir et sens affoler, 
Tantost que je garis serai, 
Dedens LX jors irai 

La u je vos saurai sens faille 
Trestos acesmes de bataille ; 

Et se vos en ma grant vertu 
M'aves por vostre cors vencu, 
Trestot cil vos en priseroient 
Qui la verite en sauroient, 

Bien aures vengnie vostre frere.« 


»Foi que je doi l'ame mon pere,« 
Fait Bruns de Morois li vaillans, 
»Vos parles comme bien sachans, 
Et je vos lais aler ensi; 

Mais vos me fianceres ci, 

Que quant vos seres bien sanes, 
Dedens LX jors seres 

Al chastel de Morois tot droit, 
La vuel, que la batalle soit, 
Quant vostre plaie iert bien sanee. 
Ensi me plaist, ensi m'agree; 
Quar ge convoite molt honour 
Qui vengne de droite valour 
Sens engien et sens tricherie.« 
Mesire Durmars li affie, 

Que bien li tenra verite 

De ce qu'il ont la devise. 


88 


2%5 Bruns de Morois s'en est partis, 
Mais il encontre en I larıs 
°2: Le grant chevalier tot monte; 
Quar ses nains li ot ramene 
Son cheval qui fu eschapes. 
*960 Li grans malvais s'est escries: 
Estes vos Bruns de Morois? 
Ot onques vers vos nul defois 
Li chevaliers que vos siwistes ? 
Dites moi, se tost l’ocesistes ! 
65 Por vos aidier apres aloie.« 
æPar mon chief mestier nen avoiee 
Fait Bruns de Morois, se sachies, 
Xi chevaliers est molt blecies, 
<Ja haute honor n'i conquesisse, 
Se je en cest point l’ocesisse. 
Mais il m'a dit et fiancie 
Et loialment covenancie, 
Que quant il sera respasses 
Dedens LX jors passes, 
Venra tos solz combatre a moi. 
Ensi l’otriames nos doi.« 
»Certese fait li grans »ju irai 
Apres lui, si vos vengnerai.« 
Fait Bruns de Morois. »Ne feres, 
Ensemble o moi retorneres, 
Bien seres annuit herbigies.« 
Atant s’est li grans acoisies, 
Lors s’entornerent sens delai. 
Del grant chevalier me tairai, 
Et de Brun de Morois ausi 
Ne vos enconterai plus ci. 


ET e" 


Mesire Durmars est entres 
En la forest tos adoles : 
* ° 


DR Ms. adobes, welches aber von gleicher hand in adoles geän- 


gef Kt 


6 * 


2990 


2995 


3000 


1010 


3015 


84 


Quar sa plaie li rengreva. 

En un molt bel lieu s’arresta, 
Desoz un arbre descendi 

Et la damoisele atresi. 

Sos la branche d'un olivier 
Met la bele son espervier, 
Mesire Durmars prent conroi 
Del cheval et del palefroi, 
Tost les arache a I lorier. 
La pucele li vait aidier, 

Son escu pent a une branche, 
Lors h descaint l'espee blanche, 
Apres li a son elme oste. 


De sos un grant chane rame. 
S’est mesire Durmars assis, 

La damoisele al simple vis 
S’est assise par deles lui. 
»Siree fait ele, »en cest jor d’ui 
Aves estet molt travilhes, 

Or n'estes pas bien aaisies; 
Mais ensi est, annuit ferons 
Trestot le miez que nos porons, 
Clines vostre chief desor moi.« 
Mesire Durmars dist: »Avoi, 


: Certes, trop m’abandeneroie.« 


La damoisele tant l'en proie 
Par douchor et par amiste, 
Que son chief a sor li chine, 
Et il maintenant s’endormi. 


La nuis vint et li jors falli, 
La lune luist et clere et bele, 
Tote nuit velle la pucele; 

Et quant ce vint al ajorner, 
Lors chantent li oisel molt cler 


3006 Ms. fait il. 


85 


Por le tens ki beaz est et gais, 

Li solias fait luisir ses rais 
3025 Sor les fuelles et sor les flors, 

Clers fu li matins et li jors. 


Mesire Durmars s’esveilla 
Et tot en estant se drecha. 
»Dex« fait il »com j'ai bien dormi, 
050 Damoisele, vostre merci 
Des grans biens que vos fait m'aves, 
Voirs est, que je sui molt navres; 
Mais vostre dolce compaignie 
M’a molt ma dolor adolcie. 
35 Montons, si tenons nostre voie; 
Car volentiers chevacerote, 
Tant que je poisse trover 
Mire por ma plaie saner.« 
»Sire« dist ele, »ju aroie 
De vostre sante molt grant joie.« 
À ces paroles s’entornerent, 
Et lors maintenant si monterent, 
Riens de lor n'i ont oblie, - 
Parmi I grant chemin ferre. | 
Chevalcierent grant ambleure. 


4 


OA 


N’ert pas la matinee obscure, 

Ains ert li tens clers et seris, 

Ja estoit li jors esbaudis. 

À monsaignor Durmart greva 

La chalors qui grande leva, 

Sa plaie le ..... angnant ; 

Mais il n’en mostroit nul semblant, 
Por la pucele s'en gardoit, 

Si que la bele s'en parchoit. 

Et quant il est tierce passee, 


805 


305; 


* 


051 im Ms. sind 5 buchstaben verwischt. Ich vermuthe: va 


FT, 


3060 


3065 


v° c 1: 
8070 


8076 


86 


Si ont une lande trovee 

Molt bele et trestote reonde, 

Une grans fontaine parfonde 

Tres en mi la lande sorgoit. 

De joste la fontaine voit 

Mesire Durmars une tente 

Tote vermelle, molt fu gente. 

La tent[e] ert molt bien estachie, 
Pres d’un grant arbre estoit drecie. 
Dui vallez desoz l’abre estoient 
Qui molt durement se penoient. 
De viande querre et haster, 

Lors fuz ardoit et bel et cler. 


Mesire Durmars maintenant 

A la tente est venus errant, 
Douz pans en a trove hacies. 

De son cheval s’est abaissies, 

Tot de plain esgarde laens, 

Lors voit un lit qui molt fu gens. 
Li lis estoit et hauz et grans 

Et beaz et riches et plaisans, 


‘ Mainte uevre i avoit bele et cointe, 


8080 


3085 


3090 


Covers d’une coute porpointe 
Qui n’estoit pas vies ne usee, 
La coute fu eschequeree 
D'orfroi et de vermel samis. 
Mais n’estoit mie seuz li lis, 
Ains seoit sus une pucele 

Qui molt paroit et jone et bele, 
Ele estoit blonde eschevelue, 
D’un vermel samit ert vestue, 
Molt perent bien si blon chevel 
Sor le riche sami vermel. 

Un pigne d’ivoire tenoit 

La pucele qui se pignoit, 


* 


3090 Ms. plaignoit. 


3095 


3100 


3105 


3110 


3115 


3120 


C 2: 
3126 


87 


Devant li sert une tosete, 
Une molt jone meschinete 
Cui li servirs molt bien avient, 
Devant la damoisele tient 
Un mireor, ce m'est avis 
Dont ele mire son cler vis, 
Et par devant le lit seoient 
Dui jovencel qui la juoient 
Sor un eschequier as esches. 
De bien juer furent engres, 
Vestu estoient de burel, 

Et sachies, que li II tosel 
Frere a la damoisele estoient. 
Par devant li se desduisoient. 


Mesire Durmars salua 

Le pucele lues qu'il vint la. 
»Damoisele« dist il »bon jor 

Vos doinst dex par sa grant docor 
Et vostre bele compaignie.« 

»Sire Jhesus vos beneie,« 

Fait la pucele, sie se lieve. 

Mais li leviers pas ne li grieve; 
Que ele estoit bien costumiere 

De mostrer a gens bele chiere, 
Vers monsaignor Durmart s’avance 
La pucele cortoise et franche. 
»Sire« dist ele »descendes 

Et vos, pucele qui tenes 

Sor vostre main cel espervier, 
Chaiens vos covient herbigier.« 


»Enfant« fait ele »cha venes, 
Cest chevalier molt bien serves, 
Et je servirai sa compaigne, 

Ne me trovera pas estrange. 

Li dui enfant le geu laissierent, 
De bien servir s’aparillierent, 


3199 


#185 


3)40 


8145 


8150 


8155 


8160 


Li une a ja saisi l'eseu. 

A une branche l'a pendu 
Mesire Durmars lors descent 
Ft la damoisele ensement. 

Son espervier a commande 
L'un(s) des enfans, cil l'a porte 
Desor une perce seoir : 

Ne metent pas en nonchaloir 
Le palefroi ne le destrier, 

Ains les font molt bien aaisier. 


Mesire Durmars a oste 

Son cler elme d'or corone; 
Tantost com il le deslacha, 
Maintenant le prist et bailla 
La jov(e)ne pucele rosee, 

En sauf l’enporte avuec l’espee. 
Les II damoiseles sens faille 
Li deslacierent la ventaille, 

Al blanc hauberc traire et oster 
Li covint d’angoisse suer, 

Les chauces de fer lı osterent 
Li doi damoisel qui la erent. 
Et quant il est tos desarmes, 
Si est en son porpoint remes, 
La pucele vaillant et gente 
Cele de la vermelle tente 

Voit le porpoint ensanglente, 
Par molt grant debonairete 
Monsaignor Durmart en apele. 


»Certes, sire< dist la pucele 

»Je quit, que vos estes navres.« 
»Bele«, fait ıl »c'est verites, 

Ma plaie me duelt molt et cuist, 
Ge l'ai tres hier, forment ne nuist, 
Que onque ne fu regardee.« 

»Sire,« dist la bele senee, 


89 


»Merci, de bien m'en sai mesler 
D'une grant plaie meciner, 

816 Se vos n'estes a mort navres, 
Ains quart jor seres tos sanes.« 
Atant est la plaie mostree, 

La pucele l’a bien tentee, 
Molt le manoie dolcement, 
3170 Sa droiture li fait briement, 
Une poison fait aporter, 
Ne sai pas les herbes nomer. 
Quant la poison fu destempree, 
D’une molt grant cope doree 
3175 En boit mesire Durmars lors, 
Molt li rasuage le core. 
Les damoiseles s’avancierent 
Qui por lui servir s’aprochierent, 
Bien l'afaitierent d'une guimple. 


3180  »Sire,e dist la pucele simple, 
3: »La poison que je vos donai 

Est cele que millor ne sai, 

Ele vos garira dedens 

Et par defors li ongemens 
185 Que j'ai sor vostre plaie mis, 
Ains quart jor seres tot garis, 
Ne vos dotes, seurs soies.« 
Mesire Durmars fu molt lies 
Et molt joians de cel afaire; 
Quar bien lı doit sa sante plaire. 
La pucele li fait baillier 
I mantel de soie molt chier, 
La penne estoit d’ermine bla[n]che 
Sens enbronchiere contenance. 
Mesire Durmars s’affiebla, 
Et la damoisele apela 
Sa meschine sens plus atendre, 
Tot maintenant li fait estendre 
Devant son lit un drap de soie 


3200 


3205 


3210 


3215 


3220 


8225 


3280 


8285 


30 


Qui resclarcist et reflamboie, 
Lors laverent et puis s’asisent, 
Et doi damoisel s’entremisent 
De metre la table erranment. 
Sor Il escameas bassement. 
Blanche nape avoit sor la table 
Qui bele estoit et delitable, 
Nule riens n’i fu obliee 

Qui la deust estre aportee, 

De riches mes sunt bien servi 
Et de bon vin tot atresi. 
Longement sisent et mangierent, 
Ce sachies, que bien s’aaisierent, 
Apres mangier la table osterent 
Doi vallet qui l'aigue porterent 
Monsaignor Durmart font laver 
Et sa compaigne ot le vis cler. 


Bien sunt servi et pla[iJsanment, 
Nes honore pas faintement, 

La damoisele de la tente, 

Bones espisces lor presente, 
Molt les esjoist et conforte. 

I damoiseaz le vin lor porte, 
Quant or en but, lors s’aparelle 
Cele de la tente vermelle, 

Une harpe fait aporter, 

Si commence un lai a harper. 
Molt le savoit plaisanment faire, 
Bien sot les notes a fin traire 
Et bien les savoit commencier 
Et bien monter et abaissier. 

A monsaignor Durmart plaisoit 
Ce que la pucele faisoit, 

La damoisele al espervier 

Dist, qu’ele fait molt a proisier. 
Quant la bele fine son lai, 

Lors vait seoir sens nul delai 


91 


46 
el: Les monsaignor Durmart tot droit. 


» Sire« fait ele »or me plairoit, 
QQue mes amis fuist ci o vos 
3240 Qui molt est debonaire et dolz 
&S’jl estoit ci, se deus me voie, 
X 1 feroit de vos molt grant joie; 
CQuar il herbeges volentiers 
Hit puceles et chevaliers, 
45 1 set tote la gent tenir 
&Solone ce qu'on les doit cherir. 
Gladineaz li vermalz at nom, 
S5’a de proece grant renom, 
N’onques miez entechie ne vi, 
Ce saries vos, s'il estoit ci. 
Certes, molt esbahie gui 
&t molt trespensee por lui; 
Quar il a en ceste contree 
X chevalier de grant ponee, 
Cil at nom li Fel de la Garde, 
Les chemins de la forest garde. 
Mais chu est molt cruozement, 
Volentiers desmonte et descent 
Une dame ou une pucele, 
S'il l'encontre, ja n'iert tant bele, 
S'ele a bele chevaceure. 
N dist, que ce est sa droiture, 
Et s’il encontre chevalier, 
Maintenant L tout son destrier, 
Se cil ne li puet eschaper 
Par meslee et par tost aler, 
Del sergant et del esquier 
Vuet avoir le ronci trotier, 
Ne deporteroit pas I moine 
Ne I prestre ne I chanoine, 
De tos ceaz qu'il puet encontrer, 
Vuelt il paage demander. 


25 


32S0o 


8275 


3280 


8285 


8290 


c 2: 


8295 


8300 


3305 


92 


»Sire, or vos di(e) que mes amis 
S’est bien durement aatis 

De cele costume abaisser, 

Il het le felon chevalier 

Tant que, s'il le puet encontrer 
Por tant, qu'il soient per a per, 
Par verite vos sai bien dire, 
Que l’un d’eaz Il en iert li pire. 
Tres hier matin chaens s’arma 
Mes amis et lors s’entorna 
Desor I grant cheval de pris 
Tot covert d’un vermel samis, 
Jhesus le gart de mequeance; 
Quar j'ai en mon cuer grant dotance 
Por ce, conque puis ne le vi, 
Que de chaens se departi. 


À cest mot respont li Galois, 
Mesire Durmars li cortois. 
»Certes« fait il »ma doce amie, 
Se deu plaist et sainte Marie 
Vostre amis n'aura se bien non; 
S'il puet vaintre le mal felon 
Qui si parest mal entechies, 
Molt sera ses pris avancies. 

Or soies trestote seure, 
Qu’encor ancui par aventure 
Revenra vos amis tos lies. 
Confortes vos et rehaities.« 


De cel mot fu lie et joians 
La pucele sage et vaillans, 
Monsaignor Durmart mercia 
Por ce, qu'ensi le conforta. 
Mais ce ne seroit pas raisons 
De raconter toz lor repons; 


* 


8298 Ms. non. 


93 


Quar mainte chose fisent la. 
Mesire Durmars sejorna 
III jors en la vermelle te[n]te, 
3310 EEt la pucele mist s’entente 
A lui garir et respasser, 
Le fist ele bien 'assaser 
Ne de boivre ne de mangier, 
Que il n’eust son desirier, 
Et sa compaigne o le cors gent 
Fu servie molt bonement. 
"Trois jors tos plains i sojornerent, 
En la damoisele troverent 
Grant compaignie et grant solas. 
Li chevaliers ne revint pas, 
Cil qui de la tente estoit sire, 
Cha avant m’ores de lui dire. 


320 


Mesire Durmars se senti 

A] quart jor trestot fin gari, 
Tantost com jor est eselairies, 
S'est il vestus et chacies, 

Et II damoisel li aidierent, 
Ses chauces de fer li lacierent, 
Ses chevaz fu tos enseles 

Et covers et bien acesmes. 
Mesire Durmars a vestu 

Son blane aubere sere et dru, 
Fors estoit et de bone ovraigne, 
Et li palefrois sa compaigne 
Fu ja trestos aparillies. 

Ele meismes, ce sachies, 

S’est ja piece, qu'ele est levee; 
Tantost cum ele est acesmee, 
Son espervier manoie et tient, 
Et cele de la tente vient 

Vers monsaignor Durmart errant, 
Docement li dist en riant: 
»Sire, dex soit a vostre armer, 


3525 


3350 


Bgm 


SBao 


3845 


c 8: 


8350 


3855 


8360 


3365 


3370 


8375 


8380 


84 


Bien pores huimais sejorner 
Et vostre compaigne la bele.« 
»Certese fait ıl »ma damoisele, 


Li demorer ne puet or estre, 


De damedeu le roi celestre 

Soit li vostre cors honores. 

Bien quidai estre a mort navres, 
Mais vos m’aves rendu la vie, 
Por de et por la vostre aie 

De ce soies tote certaine, 

Que je meteroie grant paine 

En vostre anui a abaissier, 

Se je vos en pooie aidier.« 
»Sire« dist ele »bien de croi, 
Molt me plaist, quant gari vos voi.« 


Queque il ensi devisoient, 

Parmi la lande venir voient 

I vallet qui venoit corant 

Vers la tente grant duel faisant. 
Il ot la teste hurepee, 

Sa cote li ert dessiree 

Trestote dusqu’en la cainture, 
N'ert pas joians de s’aventure 
Li valles qui venoit a pie, 

Le visage tint enbronchie. 
Mesire Durmars le choisi, 

»Par mon chief« fait il »je vos di, 
Que cil qui la vient semble ires, 
Voies, cum il est dessires, 

Bien semble qu'il soit laidengies, 
Ferus et botes et sachies.« 
Quant la pucele de la tente 
Voit le vallet, si s’espoente, 

À monsaignor Durmart a dit: 
»Sire, se damedeu m'ait, 

Cil qui la vient est mes serjans, 
Bien senble tristes et dolans, 


95 


Je quit, qu'il medira noveles 
Quine me seront mie beles.« 


À ces mos li valles entra 
En la tente, si s’avanca. 


3385 »Damoisele« fait ıl »merci, 


390 


3395 


3400 


3410 


Partes vos maintenant de ci; 
Quar se vos estes ci trovee, 

Ja seres en prison menee 

Tot droit al chastel de la Garde. 
Li fel chevaliers qui le garde 
Me toli ore mon ronci 

A II traities pres de ci. 

Jo avoie traite une bisce 

Mais li cuvers que deus honisce 
Le me resqueut trop laidement, 
Et si me dist molt vistement, 
Qu'il a vostre ami en prison; 
Quar il et tot si conpaignon 
L'encontrerent tres devant hier. 
2 lor ocist un chevalier, 

Et si lor tua II chevalz, 

Li fel trahitres desloialz 

Le me dist ore et acointa, 
Quant en cel boz me demonta. 
Mon chaceor prist en sa main, 
Et si le bailla a son nain.« 

La pucele plore et sospire, 
Quant ele ot ces noveles dire. 
N'est pas merveille ne folie 
S’ele de ce est esbahie. 


Quant mesire Durmars oi 

Le vallet qui parloit issi, 
Maintenant l’en arraisona, 
»Frere« fait il »quel part s'en va 
Li chevaliers qui te bati.« 

»Sire, par deu qui ne menti, 


96 


Li chevaliers ne s'en fuit pas, 

Vers son oste s'en va le pas. 

Bien sai, que je l'atainderoie 
3420 Molt tost, se mon preu i savole.« 

»Amis« fait il »dont m’i menes, 

Se je l’ataing, veoir pores, 

Que je ferai tot mon pooir 

Del saignor de chaens ravoir.« 
8425 »Dire« ce dist li esquiiers, 

»Je vos i menrai volentiers.« 


Mesire Durmars chaint s’espee, 
La pucele s’est molt penee 
De lui servir et acesmer 
3480 Por ce, qu'ele l’oi parler 
De delivrer son chier ami. 
»Sire« dist ele »laissies ci 
Vostre compaigne ensemble moi.« 
»Ma damoisele, je l’otroi, 

3435 Molt volentiers le vos lairai 
Dusqu’adonc, que je revenrai.« 
Atant s'est armes li Galois, . 

De sa main s’a saignie III foiz, 
Quant il a son elme lacie, 

8440 Son cheval trueve aparillie, 

Tost est montes, son escu prent, 
Par la guige a son col le pent, 
Lors li vait sa lance baillier 

La pucele del espervier. 

84465 Mesire Durmars l'en mercie, 
Quant il a sa lance saisie, 

Si prent as pucele[s] congie, 
Il a un pou son frain lasquie, 
Si à des esperons feru, 

3450 Bien s’acesme de son escu, 

Nus ne l'en pot par droit reprendre. - 
Grans salz fait le cheval porprendre, 
Tropert as armes bien seans 


3455 


3165 


3470 


3475 


3480 


3485 


3490 


97 


Et vistes et bien chevacans, 
Lance levee, l'escu pris 
Galope de fierte espris. 

À damedeu le commanderent : 
Les puceles qui demorerent. 


Mesire Durmars s'en torna, 


Et li valles qui le mena 

Coroit a pie cum esragies; 

Quar il vossist estre vengies 

Del chevalier qui li ot fait 

Trop grant ennui sens nul forfait. 
Par devant le Galois chemine 

Li valles qui d’errer ne fine, 

N’a pas la voie entrobliee. 

Tost ont ale une loee, 

L’espesse del boiz trespasserent, 
Et quant d’atre part essaiverent, 
Si entrerent en I escars. 

Lors choisi mesire Durmars 

Le felon chevalier cruel 

Qui s’en revait a son ostel, 

Et ses nains qui molt lies estoit 
Le ronci al vallet menoit. 

Li e[s]quiiers les aparchut, 
Tantost cum il les reconut, 
Devant le Galois s’aresta 

Et tot maintenant li mostra, 
»Sire« dist il »je voi celui 

Qui trop m’a fait honte et ennui, 
Il prist devant-ier mon saignor, 
Si l’a enserre en sa tour, 

A maintes gens a fait contraire, 
Trop est lies, quant il puet malfaire. 
Or vos doinst deus force et poissance, 
Que vos prengnies de lui vengnance, 
De maintes gens seres loes, 

Se vos son orguel abates; 


98 


Car plus felon querre u'estuet.« - 

A cest mot li Galois s’escuet, 

Devant son pis son escu joint, 

Lors broche le cheval et point, 
8495 Aures le felon chevalier 

Fait molt tost corre le destrier, 

A haute vois s’est escries: 

»Sire, chevaliers arrestes, 

Vos n’en poes aler ensi.« 


3500 Quant li Fel de la Garde oi 
Apres lui tot ensi crier, 
Molt tost fait le cheval torner. 
Plains de fierte et plains d’air 
Monsaignor Dumart voit venir 

3505 Les grans galos de randonee, 
L'escu pris, la lance levee. 
Bien pense li fel orguilloz, 
Qu'il vient contre lui si iroz, 
Tost li radrece le cheval. 

3510 Je vos di, que li doi vassal 
Al aprochier se defierent, 
C'onques d’atre pais n’i parlerent. 
Lor piz et lor genoz consirent 
De fors escus que tost saisirent, 

3515 En chantel les orent tornes; 
Les chies porterent enclines 

c3: Desoz les elmes flanboians ; 
De lor clers esperons tranchans 
Font les chevaz si tost aler, 

3520 Que granz perilz est del hurter; 
Car li vassal les adrecierent. 
Les grosses lances abaissierent, 
Haut s’entrefierent al joster, 
Les riches escus font troer, 

3525 Mais arrester covient les fers 
Sor les mailles des clers haubers. 
Li chevalier pas ne se faignent, 


99 


Par force et par vertu 
De nule rien ne se dep 
3530 Et li cheval molt tost | 
Lors covient les lances : 
Il en font les tronchons 
Plus de VII toises contr: 
Li chevalier outre s’en vw 
3535 Sens hurter et sens deroc 
Chascuns a trait le bran ı 
Tost reguencirent et torne 
Sor les clers elmes se done 
Grans coz de lor espees nu 
3540 Sor les escus sunt descendu 
Mout s’adamagent et empire 
Li doi vassal forment s’airen 
Quant sunt outre, tost reguei 
Par molt grant fierte s’envais 
Des poins et des pomeaz se d 
Si grans colz, que trestot s'est 
Li cercle de lor elmes froissent 
Et lor escu fendent et croissen! 
Bien sachies, que molt se trave 
De lor rois espies qui bien tail 
Se fierent sovent et menu, 
Grant piece se sunt combatu. 


Qui les veist bien poist dire, 

Qu'il se haoient de grant ire. 

Li fel chevaliers se defent 

Molt bien et molt hardiement, 

Mesire Durmars par air 

Le vait del espee ferir, 

Sor le healme qui fu luisans 

3560 Li a done III coz si grans 
L'un apres l’atre en un randon 
Que tot l’enclina sor l’arcon, 
Le col de son destrier acole, 


35655 


3565 


3570 


f247 rc]: 


3575 


3580 


3585 


3590 


3595 


100 


Et s’espee “del poing li vole, 
Andoz les estriers a perdus, 
A pou, que il n'est jus chaus; 
Mais il se tint a son destrier. 
Quant il se quida redrecier, 
Mesire Durmars le coita, 

Sı durement sor lui hurta 

De la ‘poitrine et del escu, 
Que del cheval l’a abatu. 


Li Fel de la Garde est verses, 
Contre terre tos estones. 
Longement a l'estor soffert, 
Mais il voit bien tot en apert, 
Qu'il n’en puet mais estre al deseure. 
Mesire Durmars li cort seure, 
Quant li Fel del Angarde voit, 
Que defendre ne se poroit, 
Monsaignor Durmart en apele. 
»Sire« dist il »por la pucele 
Qui deu porta en Beliant 

Merci vos requier et demant ; 
Se vos aves merci de moi, 

Je vos fiancerai ma foi, 

Que je ferai vostre voloir 

Tot plainement a mon pooir, 
Jamais n'iere se cortois non, 
D'orenavant me vera om 
Dames et puceles amer 

Et les chevaliers honorer, 

Ma felenie guerpirai, 

Ne jamais rien ne forferai 

Vers gentil home en mon vivant, 
Se ce n’est sor moi defendant.« 


Mesire Durmars li respont : 
»Leves tost sus, fiancies dont, 
Que vos tenres ceste justise 


J5 


10 


20 


> 


101 


Sens mal engin et sens fi 
Et de monsaignor Gladin 
Qui pris est en vostre ch: 
Feres a s’amie present, 
Rendes li trestot quiteme: 
Ains que soliaz soit escor 
À la vermelle tente ires 
Et si proieres la merci 
La damoisele et son ami. 
Se vos lor aves fait hont: 
Amendes lor par vostre h 
Et demain par matin mo' 
Sens atargier vos en ires 
Tot droit en Gales erranı 
A la cort le roi Josefent, 
Iloe vos rendes prisonier, 
A la roine sa moillier 
Dites, qu'a li vos envoia 
Ciz qui sa chainture enpo 
Par qui tos armes s’enpaı 
À la Pentecoste de li. 

Or vos covient il fiancier, 
Que vos loialment, sens b 
Tenres iceste covenance.« 


Atant li done sa fiance 
Li chevaliers sens renfuse 
Lors le fait li Galois mor 
Et li esquiiers altresi 

Est remontes sor son ron 
Mesire Durmars l’apela: 
»Beaz frerese fait il »or 
Por ton saignor a esperoı 
Ja sera mis fors de priso 
Ensemble o lui repai[r]er 
Mais il ne me trovera pa 
Tantost qu'a la tente ven 
Lues maintenant m'en pa 


102 


Que j'ai une besoigne enprise 

Qui ne poroit estre a chief mise 

Por faindre ne por sejorner, 
3640 Et por ce me covient errer.« 


Lors li respont li esquiiers : 
»Ha!« fait il »beaz sire [tres]chiers, 
Onque mais ne vos vi nul jor. 
Que dirai jo a mon saignor 
3645 Qui l’a oste fors de prison, 
Puisque je ne sai vostre nom ?« 
»Amis« fait il »vos li dires. 
Durmars li Galois sui nomes.« 
Atant se par[t] del chevalier 
3650 Et del nain et del esquiier, 
Toz seuz repaire li Galois. 
Lors trueve sentiers plus de III, 
Il se met a celui a destre, 
Mais aler deust a senestre. 
8665 En son cuer vint une pensee 
De grant docor enluminee, 
Je ne vos sauroie pas dire 
De son penser tot le covine, 
Mais il pensoit a la roine 
3660 Et a la grande bealte fine 
Qu'il sot en li por oir dire, 
Nus hom ne vos saroit descrire 
Eu quantes manieres pensa 
A celi que tant desira, 
3665 Mais tant dist li contes por voir, 
Que il pensoit atant valoir, 
Que, quant la roine sara 
Les proeces que faites a 
Et ce qu'il entreprent por li, 
3670 Tost le tenra por son ami. 


* 
3665 u. 3666 sind im ms. umgestellt. Die richtige ord: 
durch vorgesetztes b. a. angedeutet. 


[F1 


103 


Quant li Galois a ce pen: 
Que il trover ne le poroi: 
Lors entre en un despere: 
Mais il n'i est pas longer 
Sovent li change sa pens 
Tost li desplaist, tost li & 
Quant faillir quide a son 
Dont se commence a esb: 
Et quant il pense a asch 
Lor s’esjoist en son pense 
En tel maniere s’oblia, 

Plus de XX liues chevaca 
Qu’onques n’aprocha vers 
En penser-ot mise s’enter 


Del Felon de la Garde or 
Anchois que midis fuist y 
A la vermelle tente vint 

Et sa fiance molt bien tn 
Que le chevalier delivra, 

Droit a s’amie le mena. 

Descendus est, merci lor ] 
Et molt docement s’umeli 
Tant a fait, qu'il est acoı 
Lors prent congie, si est 
Li Fel de la Garde por x 
Cel jor meisme vuet movc 
A aler en Gales tot droit 
Chevalcier vuet a grant e 


Ci se taist li contes de lu 
Si me covient dire d’atru‘ 
Dedens son cuer est molt 
La trebele pucele gente 

Qui monsaignor Durmart 
Ele demande molt sovent, 
Quel part li Galois est al 
Quant il n’est iloc retorn: 


3710 


8716 


3720 


3725 


8780 


8735 


104 
Mais li esquiiers ne ses sire 
Ne l'en savoient fors tant dire, 
Qu'il le quidoient trover la; 
Car il i diut estre piecha. 
Adont pense en mainte maniere 
La damoisele a morne chiere 
Et dist, qu’el iert molt esbahie, 
S’ele s'en vait sens compaingnie; 
Lors se commence a dementer. 


Mesire Gladoins li ber 

Le conforte par grant docor, 
»Bele« fait il »n’aies paor, 
Que seule n’en ires vos pas. 

Sı me doinst dex joie et solas, 
Vos n'ires ja si povrement, 
Que vos n’aies moi et ma gent. 
Demain par matin moverons, 
Ensemble o vos chevacerons. 
De ci qu'en la vostre contree, 
Ne soies ja desesperee ; 

Que je vos doi molt bien aidier 
Por vos et por le chevalier 
Qui m'a fors de prison oste. 
Ce que je vos ai presente 

Vos ferai jo n'en dotes mie.« 
La pucele molt l'en mercie, 
Drois est, que telz raisons li siece. 
Ci se taist li contes grant piece 
De la pucele al espervier, 

Trop grans alonges n’a mestier. 


Mesire Durmars chevacha, 
Qu’ains en XX liues n'aresta, 
N’onques ne fina de penser, 
Ce li fist sa voie oblier. 
Onques Percevaus li Galois. 
Ne fu de penser si destrois, 


105 


Quant le vermel sanc remira, 

Comme sire Durmars fu la. 
35 Tant a chevacie en pensant, 

Qu'il est pres de solial couchant, 

Quant il voit le soleil baissier, 

Molt se commence a mervillier. 

»Certese fait il »forvoies sui, 
>© Bien sai de voir en cest jor d’ui 

Outrage d'armes le Felon 

N'estoit se matinee non, 

Et or est bien basse vespree, 

J'ai chevachie une jornee, 
>> N’ai pas droite voie tenue, 

La vermeille tente ai perdue. 

Je n'i saroie repairier, 

Ci voi tant devoiet sentier, 

Que je sui trestos desvoies. 
‘GO Beaz sire, dex quar m'avoies, 

Tant que je puisse retrover 

La bele pucele al vis cler 

Qui mostrer me doit la roine.« 


À cest mot tint la teste encline, 
3765 Ki ne set quel voie torner, 
Lors a oi un cor soner 
Molt clerement et a haut ton. 
Mesire Durmars a bandon 
S’adrece vers la vois del cor, 
Tant chevace, qu'il vint au cor 
De la forest qui molt est grans; 
Et quant il vint fors as plains chans, 
Lors voit sor I ronci ferrant 
I veneor qui vient criant 
Apres chiens qui courent el bois. 
Mesire Durmars li Galois 
À le veneor aprochie, 
Tant que de pres l’a arrainie. 
»Frere« fait il quar me conseille, 


3770 


3775 


106 


3780 Je quier une tente vermelle 
Qui dedens cest boz est tendue, 
Forvoies sui, je l'ai perdue, 

Si que je n'i sai rasener. 
Se tu m'i savoies mener, 

8785 Tu poroies faire grant bien.« 


»Sire« fait cil »je n'en sai rien, 
Maint jor ai le forest chercie, 
Onque n’i vi tente drecie, 
Je ne puis ci arrester plus; 
3790 Car j'ai trestos mes chiens perdus, 
Si les me covient rasembler. 
Mais se vos voles osteler, 
Je vos sai molt bien avoier 
La u vos pores herbiger. 
3795 Cele blanche voie tenes, 
Al pie de cel mont troveres 
c2: I chastel fort et bien seant, 
C'est monsaignor Brun de Branlant 
Qui molt bien vos herbegera, 
3800 Cele voie vos i menra, 
N'i troveres atre sentier, 
Ne n'i pores pas desvoier. 
Bien vos ai la voie mostree, 
N'i a pas demie loee.« 


8805 Atant s'en torne li venere, 
La lune luit et bele et clere. 
Mesire Durmars a erre, 

Tant qu'il a le chastel trove; 
Lor puet veoir trestot de plain 

3810 Les murs et le palais hatain. 
Sor II torneles haut levees 
Estoient II gaites montees 
Qui molt clerement flautoient 
Et od les flautes faisoient 

3815 II eschieletes acoper 


25 


3O 


340 


3845 


3860 


107 


Sens faillir et sens descorder. 
Mesire Durmars a trovee 

La maistre porte defermee, 
Laiens entra sens contredit ; 
Devant I chapele vit 

En mi un prael assembles 
Valles et esquiier asses. 

La s’enbanoient al serain, 

Li vallet ne sunt pas vilain, 
Contre le Galois se drecierent, 
Molt haltement le bien veignierent, 
Maintenant vont ses regnes prendre, 
Se li aidierent a descendre. 
Uns esquiiers son cheval prist, 
De lui aisier bien s’entremist, 
L’escu et l’espee rechurent 
Doi vallez qui del ostel furent 
Et son cler helme li osterent, 
La sus el palais l'emporterent. 
Li valles qui porta l’escu 

À un clou de fer l'a pendu. 


Mesire Bruns l’a regarde, 

Al esquiier a demande: 

»Di moi, (v)a cui est cil escus?« 
Un chevalier qui est la jus, 
Descendi ore tos armes ; 

Por herbigier est ci tornes, 

Cha sus s'en vient sens demorer. 
A cest mot le voient entrer 

Ens el palais, la teste armee 
Qui n’ot pas la ventaille ostee. 
Et mesire Bruns sailli sus, 
Tantost est contre lui venus. 
»Beaz sire« fait il »bien vengnies, 
De vostre venir sui molt lies.« 
»Sire« dist li Galois gentiex 

»En joie vos maintiegne diex,« 


c8: 


3855 


3860 


3870 


3875 


3880 


3885 


108 


Atant estes vos II sergans 

Qui portoient cierges ardans, 
Doi atre vallet s’apresterent 
Qui maintenant le desarmerent. 
Il est remes en son porpoint; 
Quar d’atre robe n'avoit point. 
Mais ses(t) ostes qui molt fu ber 
Li fist un mantel aporter 
D’une escarlate clere et fine, 
La penne estoit tote d’ermine. 
Li Galois s'en est affıebles, 
Asses fu la nuit regardes, 

Ne sembla pas filz de vilain; 
Ses ostes le prent por le main 
Qui molt savoit bien honor faire. 
Mais je ne me doi mie taire 
Des chevaliers qui laens erent, 
Ce sachies, que molt onorerent 
Monsaignor Durmart cele nuit. 
Il ne trova pas l’ostel wit, 
Ains i ot molt bele mainie 

De bele gent bien ensengnie. 


Que qu'il parolent d’un et d'el, 
Es vos la dame del ostel 

Qui fors d’une chambre est issue, 
Si est ens el palais venue. 
Ensemble o li ot II puceles, 
Jov(e)nes et avenans et beles; 
Asses paroent bien d'un grant, 
D’un eage et d’un semblant, 
Vestues sunt d’une color, 
Filles estoient al saignor 

Qui le Galois tant honora. 
Mesire Durmars se leva 

Contre la dame qui venoit. 

La dame qui venir le voit 

Le salue molt bonement 


109 


890 Et les puceles ensement, 
Et mesire Bruns de Branlant 
Fait le Galois passer avant. 
»Dame« dist il »a sa moiller 
Honores molt cest chevalier.« 
895 La dame na pas renfuse 
Ce que ses sire a commande. 


Atant fu li mangiers tos pres, 
Lors veissies venir valles 
Qui de bien servir s’abandonent, 
3900 Drecent les tables, l’eave donent. 
Quant sunt assis, lues maintenant 
Font porter les tables avant 
Les esquiiers et les valles, 
Li servant aportent les mes, 
3905 Asses i ot vin et viandes 
Et chandoilles, tortices grandes 
Qui sor les tables ardent cler, 
Ne sembloit mie ostez d’aver. 
‚rel: [Ilcil n’estoit pas costumiers 
3910 D’estre a mains de XX chevaliers. 
Lues que ce vint apres soper, 
Adont font les tables oster, 
Si boivent, quant il ont lave, 
Servi sunt a lor volente. 
916 Ft h sires de la maison 
A mis le Galois a raison, 
»Certes« fait il »moi est avis, 
Que vos estes forment pensis.« 
»Par deu, sire,« fait li Galois, 
920 „Je perdi hui dedens ce bois 
Une tente tote vermeille, 
Dont il me vient a grant mervelle, 
Ne le quidai pas eslongier, 
Assi con por esbanoier 
6 M'en parti al solel levant, 


110 


Je repairai lues maintenant 
Vers la tente sens demoree, 
Ne fui pas loing une loee, 
Quant je le quidai recovrer ; 
8930 Si vi le solel absconser, 
Ains puis ne vi nului vivant 
Qui m'en desist ne tant ne quant; 
Se par vos n'i sui ravoies, 
Gen quit estre trop eslongies.« 


3985 Mesire Bruns qui bien l'entent 
Li respont debonairement, 
»Sire« fait il »por voir vos di, 
C’ains en ceste forest ne vi 
Cele tente dont vos parles.« 

3940 »Par foi tant sui je plus ires,« 
Fait mesire Durmars »beaz sire, 
Et si ne sui je pas en ire 
Ne en grant esbahissement 

| Por cele tente seulement, 

3945: Mais g'i laissai une pucele 
Par qui ma dolors renovele; 
Car cele me devoit mostrer 
La bele roine al vis cler, 

Celi d’Yrlande la senee, 

3950 La plus trebele qui soit nee. 
Por li querre sui jo esmus 
Et fors de mon pais issus, : 
Ains ne la vi ne ne conui, 
N’ains nel vi nomer nului 

3955 Et si ai perdue celi 
Qui me devoit mener a li, 

- Forvoies sui trop malement, 
Je di par le mien escient 
Qui la roine aroit veue 

3960 Et celi qui ju ai perdue 

Bien poroit dire en ses noveles, 

Qu’onques nul jor ne vit si beles, 


3970 


3975 


3995 


111 


Solone ce que j’ai entendu 
De l’une et del atre veu.« 


Mesire Bruns tot escouta 
Quanque li Galois li conta, 
Bien a sa raison entendue. 

»Je quite fait il »que j'ai veue 
La roine que vos querres, 

La u je la vi ot asses 

De beles dames assemblees 

Et puceles bien acesmees, 

Mais tote lor bealte passa 

La roine que je vi la, 

Ains ne la vi que cele fois.« 
»Ha! beaz sire,« fait li Galois, 
»U le veistes. vos adont ?« 

»Par deu,e mesire Bruns respont, 
Al chastel de Landoc le vi 

En mi un pret vert et florı, 
Assez fu cel jor esgardee; 

Car molt i ot grant assemblee. 
Mesire Cardroains li roz 

Qui molt estoit chevaleroz 

I vint cel jor bien acesmes 

Sor un cheval trestos arınes. 
Chascun an tot ensi venoit 

Par un espervier qui seoit 

Sor une perce en mi le pre, 

Et quant is l’avoit conqueste, 
Si le donait Ydain s’amie; 
Mais cel jor ne [l'Jot ele mie, 
Ains l’ot la roine d’Yrlande 
La cui beatez est si tresgrande. 


Ele amena II chevaliers, 
Chascuns sembloit hardis et fiers, 
Li I ert trop lons et trop grans, 
Mais li altres ert bienseans. 


4000 


4010 


4015 


4020 


c 8: 


4025 


4030 


4035 


112 


Li grans avoit armes dorees 

Molt clerement enluminees : 

Del altre sai bien verite, 
Comment je le vi acesme. 

Assı faites armes portoit, 

Comme les vostres sont todroit, 
Je les vi de pres &t de loing, 

Et lues que ce vint a besoing, 

Li grans chevaliers s’enfui 

Por ce, que li cuers li fali. 

Molt fu la roine esbahie, 

Quant ses grans coars l’ot guerpie; 
Mais li altres li desraina. 
L’espervier qui mis estoit la, 

Il ocist Cardroain sens faille, 
Assez tost venqui la bataille. 

La roine prist l'espervier, 

S'en enmena le chevalier 

Celui qui la bataille fist 

Et qui l’esper[vier] li conquist. 
Mais je ne sai pas qu'il devinrent, 
Ne de quel part lor voie tinrent.« 


Mesire Durmars sospira 

Qui de respondre se hasta, 
»Sire« fait il »por den le voir, 
Comment poistes vos savoir, 
Se ce fu la bele roine 

Qui del espervier ot saisine.« 
»Par foi je vos dirai comment, 
Je ne le sai mie altrement, 
C’uns chevaliers qui la estoit 
Me dist, que bien le conissoit, 
Et qu'il savoit bien le roialme 
Dont ele estoit roine et dame. 
Je ne conois le chevalier 

Que je m’i quidai accointier, 
En la grant presse le perdi, 


4040 


4045 


4050 


4055 


4060 


4066 


113 


Plus de C fois me repenti, 
Que je plus ne l'en demandai, 
Or en saves quanque j'en sai.« 


À ces mos li Galois entent, 
Que c'est la roine al cors gent 
Qui est en la vermeille tente 
Dont il perdi ui main la sente; 
Lors en est en pensee grant, 
Assez li plaist plus que devant, 
Desor le vuet amer sens faindre, 
N'a talent de son traval plaindre; 
Ains dist, que la tente querra, 
Tantost cum il ajornera. 

Ses ostes l’a arraisone, 

Se li a son nom demande. 
Mesire Durmars se nomma, 
Debonairement li conta, 

Que il estoit et de quel gent; 
Et quant mesires Bruns entent, 
Qu'il est de linage roial, 

»Sire« fait il »j'ai fait trop mal, 
Quant plus ne vos ai onore, 
Mais se il vos venoit en gre 
Nule chose qui chaens soit, 

Tot a vostre commant seroit; 
Car jadis, quant bacheler ere, 
Fui je molt bien de vostre pere, 
Por lui et por vostre acointance 
Ferai armes d’atel semblance 
Com celes sunt que vos portes. 
Li presens vos en iert dones, 
Cant vos revenres ei parent.« 


»Sire grans mercis del present,« 
Fait li Galois bien enseignies, 


* 


4042 Ma. ier m.; ler: ist aber in ui verbessert. 


114 


4070 »De vostre acointance sui lies, 
U que je soie pres u loingn, 
Se je sai vostre grant besoing, 
Tantost i venrai sens targier. 
Por tant, que je vos puisse aidier.« 
4076 À ces mos lor portent le vin 
Li esquiier et li meschin. 
vel: Quant orent but li chevalier, 
Si fu molt bien tens de couchier, 
Li lit sunt tot aparillie. 
4080 Bruns de Branlant a molt proie 
Le Galois, qu(e) il(l) i demoraist 
Et qu'ensamble o li sejornaist ; 
Mais proiere n'i a mestier 
Ne de saignor ne de moillier, 
4085 A damedeu le commanderent, 
En lor chambres laens entrerent, 
Et cha defors el grant palais 
Ert I grans lis richement fais. 


Mesire Durmars se coucha, 
4090 De tot son cuer la nuit pensa 

À la bele roine franche, 

Lors li membre de sa semblance 

Et de son doch acointement, 

Fine amors l’alume et esprent. 
4095 En sa pensee s’endormi, 

Dont li sembla, qu'il fuist o li, 

Ele le baisoit en riant, 

Se li mostroit molt bel semblant ;' 

Ce li sembloit visablement, 
4100 Qu'ele fuist tote a son talent, 

En sonjant le tient en ses bras, 

Molt ot la nuit joie et solas. 

Al resveillier part son desduit ; 

Quar il trueve son lit tot vuit 
4105 Fors de li qui tos seuz i gist. 

Lors sospire et pense et fremist, . 


15 


4120 


4140 


115 


»Deus« fait il »com sui engingnies, 
Quant je si tost sui esveillies, 

A tos jors mais dormir vorroie, 

En itel point com jo estoie 

J’avoie tot mon desirrier.e 


Atant voit le jor esclairier 


Mesire Durmars, si se lieve, 


Assi tost com li aube crieve; 
Li vallet qui del ostel sont 
Isnelement servir le vont, 

Et quant li Galois est armes, 
Si est sor son cheval montes 
Qui tos aparillies li fu. 

Il prent a son col son escu, 
Devant lui voit lances assez 
As fers tranchans, a fuz planes, 
En I lancier estoit chascune. 
Mesire Durmars en prent une, 
Son oste rueve saluer, 

Atant s'en va sens arrester. 
Quant il est del chastel partis, 
Lors chevalce tot I lerris, , 
Vers le grant forest s’adrecha 
Par un sentier que tost trova 
Et dist, que il vuet repairier 
Vers la tente qu'il perdi hier, 
Mais ne set quel voie tenir. 
Li jors se prent a esbadir, 

Li soliaz fait esclacir l'air, 
Mesire Durmars sent le flair 
Des flors noveles espanies 

Et bien en L parties 

Ot le chant des menus oiseaz 
Sor branches et sor arbreseaz, 
Molt vont grant joie demenant. 
Mesire Durmars va pensant 

A la rien que il plus desire, 


4145 


4150 


4155 


4160 


4165 


4170 


4175 


4180 


116 


En pensant le voit et remire, 
Bien l'ont amors pris et lacie. 
Tant a li Galois chevalcie, 

Que il est pres de la vespree, 
Mainte voie a le jor trovee, 
Lors vient al oriere del bois, 

Si a oi molt grant effroiz 

De chiens qui chercent et glatissent 
Si cler, qui li gaut retentissent. 
Atant a li Galois veu 

I vallet qui tot a pie fu, 

Si ot devant lui atachie 

Son chaceor tot estanchie. 
Mesire Durmars va tot droit 
Vers le vallet, lues qu'i le voit, 
Salue le promierement, 

Puis l’araisone belement, 
»Valles« fait il »parole a moi, 
Se dex te doinst joir de toi, 
Saroies tu nule novele 

D'une vermelle tente bele 

Que perdue ai dedens cest bois.« 
»Sire,« dist.li valles cortois, 
»De la tente ne sai je mie, 
N'ainc ne la vi jor de ma vie.« 


»Üertes« fait li Galois »amis, 
Dont sui je li plus esbahis 

Et tos li plus desconfortes 

Qui puist estre de mere nez.< 
»Par mon chief« fait li valles »sire, 
Par verite vos sai bien dire, 

Que j'ai veu en cest jor d’ui 

Tel home qui plus a d’enui 

Et qui plus est desconsillies, 

Que vos n’estes bien le sachies.« 
»Valles« fait il »ce ne puet estre, 
Je ne le croi d’ome terrestre; 


0 


Ö 


205 


4210 


117 


Neporquant volentiers oroie, 
Se sa dolors ataint la moie, 
Se tu me ses raison conter, 
Je sui tos pres de l’escoter.« 


»Sire je le vos conterai« 

Fait li valles »que bien le sai, 
Hier matinet ala chacier 

Li rois Artus et chevalier 
Ensemble o lui a grant plante, 
La roine al cors honore 

Estot ensenble o li venue. 

Je ne l’avoi onques veue, 

Si la vi molt tresvolentiers ; 
Garder le dut I chevaliers 

Qui molt est bien del roi Artu, 
C'est mesire Ydier li fiz Nu 
À cui el eret commandee. 

Je vi la roine arrestee 
Pardeles un chemin forcie, 

Ja li estoient eslongie 

Li chien et les gens autresi, 
Nus n'estoit demores o li 
Fors Ydier et une meschine, 
Molt estoit seule la roine, 

Si qu(e) ele meisme disoit, 
Que trop folement demoroit. 


Or oies comment li avint, 

Tot maintenant iltiee sorvint 
Bruns de Morois trestoz armes, 
Covers estoit et acesmes 

D'un drap de soie emperial, 

Si seoit sor I grant cheval. 


Bruns de Morois est molt vaillans, 


Hauz hom et riches et poissans, 


# 
* 


4187 man sollte Hui mat. erwarten, 


4215 


4220 


4230 


1285 


4240 


f249 r° cl: 
4246 


118 


Lonc tens a la roine amee, 
Plus de VII ans l'a desiree. 

Ne sai s'il le fist espiier, | 
Mais la li vi prendre et baillier, 
Devant li le mist et leva. 

Ydier li fiez Nu(z) s’avancha, 
Al frain l'ala prendre et saisir, 
Qu'il li vout sa dame tolır. 
Bruns de Morois se corecha, 

Le poing destre arme entesa, 
Ydier feri en mi les dens, 

Si qu'il en fu trestoz sanglens ; 
Jus del palefroi l’abati, 

La roine en porta ensi. 

Et mesire Ydier remonta, 

Apres lui point, se li cria:, 
»Par deu, culvers trahitres, lerres, 
Vos l'enportes come roberes, 

Se ce fuist par chevalerie, 

Je ne vos en blamasse mie; 
Mais vos aves fait traison 

Et felonie et mesprison. 

Certes, se ju armes estoie, 

Par mon cors le vos proveroie.« 


Lors tint Bruns de Morois tot coi, 
» Ydier« dist il »bien sai et croi, 
Que la roine rescories, 

Se vos le pooir en avies. 

Droit a Morois l’enporterai, 

Ja de rien ne l’enforcerai, 

Tant comme li solauz luira, 

Et se chevaliers venoit la 

Por la roine delivrer, 

Et il me puist d’armes outrer, 
Rendue vos soit la roine. 


+ 


255 


4260 


4365 


270 


1280 


119 


De ce faiz je bien aatine, 
Qu'il n'ara garde fors de moi, 
Par fiance le’ vos otroi. 

Or i parra que vos feres, 

Et comment vos le socorres.« 


Lors s’entorne Bruns sens plus dire, 
Ydier est ho[n]toz.et plains d’ire, 
Il n’oze mie repairier 


‚Al roi Artu por sa moillier; 


Qu'il a paor, que il ne die, 
Que il l'ait vendue et trichie. 
Bruns de Morois est chevaliers 
Beaz et cortois, h[ar]dis et fiers, 
A son ostel en est ales 

En itel point com vos oes. 

Qui la vuet querre la bataille 
La le pora trover sens f:ille 
Devant le chastel de Morois, 
La est mesire Ydier tot cois. 
[Je]. ne sai quel chose il atent, 
Esbahis est trop durement, 

Je quit que c'est li hom vivans 
Qui soit orendroit plus dolans, 
Nus ne puet tant d’anui avoir 
Ne vos ne autre, je l'espoir. 

Ce que je vos ai ci conte 

Vos ai je dit par verite; 

Car je le vi et si loi, 

Je ne vos ai de rien menti.e 


»Valles,« fait mesire Durmars, 
»Je ne vosisse por C mars, 
Que je n’eusse a toi parle; 
Quar tu m'as ore ramembre 

I jor dont moi ne sovenoit. 
Aler me covient orendroit 


‘8 A monsaignor Brun de Morois, 


4290 


4295 


4300 
02: 


4305 


4310 


4315 


4320 


120 


Molt feras ore que cortois, 

Se tu a la voie me mes.« 

»Certes, sire,« fait li valles, 

Par cele crois vos en irois, 

Bel chemin et grant troverois, 
Vos laires le boz a main destre 
Et le plain champ devers senestre, 
Ja pores veoir le chastel, 

En tot le siecle n’a si bel. 

La vile est trop bien aasie, 

Si ne dote ost ne chevacie. 

Li sire est molt de halt corage 
Et plains de trop grant vasselage, 
Onques ne fu d'armes outres, 

A deu soies vos commandes. € 
»Beaz freres« dist il »dex te gart.« 
A ces mos lı Galois s’en part. 


La voie trueve bele et droite, 
Il chevace, tant esploite, 

Qu’il voit le chastel de Morois 
Qui ne dote contes ne rois, 
Ne nus ne le puet aprochier 
D'une liue por assegier ; 

Quar de mares et de croliere 
Estoit fermes en tel maniere, 
Que nus nel pooit assaillir. 

Et si vos di tot sens mentir 
Que tote la terre est fermee, 
Plus de demie grant jornee 
Ni avoit s’une entree non, 

Li mares l’acuelt environ. 
Laens sunt les gaigneries 

Et li boiz et les praeries 

Et li vergier et les fontaines 
Qui sorgoient cleres et saines, 
Tot li pais est bien fermes te 
Et bien manans et bien poples. 


121 


Bruns de Morois en es 
Ne le chanjaist por nı 
Il ne la tient de nul : 
Fors de Jhesu le creat 
Seurement puet guerro 
Nus ne puet sa terre « 
Tot si home sunt bien 
D'ancesserie natural, 

Onques ne fisent trahis 


. Ce font ore maint halt 


en 


Qui quident, qu'on ne 
Mais maudit soit lor v 
Tex fait son preu d'es 
Qui plus les tient viex 
Ne ja n'ierent si redot: 
Qu'il ne soient a doi 1 
Li felon traitre punais, 
Nen oz plus dire, je m 


Mesire Durmars li Gal 
Vint al entree de Mor: 
I voit la vile forte et 
Sor les murs voit mair 
Plus de VII lices a ps 
Et barbakanes bien fer 
Et si voit a chascune 
Porte ferree colleice. 

Asses pres de la ferme 
Voit I chevalier arrest« 
Molt- dolant et molt ir: 
C'est mesire Ydier li fi 
Sa main a sa masselle 
Quant il voit le Galois 
Molt est joians de sa : 
Contre lui vait, si le s 


: Tost li a conte son en 


»Sire« dist il »trop do 
Ma dolors croist ades € 


+22 
4360 Bruns de Morois m'a fais grant honte, 
Je n'ai ci armes ne destrier, 
J'atendoi alcun chevalier 
Qui ci venist par aventure, ie 
De cui j'eusse l'armeure t- 
4865 Et le destrier par sa franchise; | 
Ci sui arrestes en tel guise. 
Se vos armes et vos destrier 
Me volies prester et baillier, j 
Encor ancui les raveres | 
4870 Et a tos jors conquis m'ares. 
Certes ma honte vengneroie, 
Molt volentiers, se je pooie.« 


e 


Mesire Durmars sens tencier 
A respondu le chevalier, 

4375 »Sire« dist il »de vostre enui 
Ce poise moi, dolans en sui; 
Mais par verite le sachies, 

Je ne sui pas bien aasies 
De ce dont vos me requerres; 

4380 Car je sui laens ajornes 
Contre Brun de Morois sens faille. 
Ja iert de nos II la bataille, 
Je vois ma fiance aquiter 
Örendroit sens plus demorer, 

4885 Ne je puis faire a ceste voie 
Et vostre besoigne et la moie, 
Ce sera molt bele aventure. 
Foi que je doi sainte escriture 
Tot mon pooir en ferai ja.« 

4390 A cest mot Ydier l’acola, 

Si l’en mercie bien VII fois, 
Molt a grant fiance el Galois; 
Car il le vuet trop bel arme, 


Fier et apert et bien monte. 


x 
* 


4393 vuet = voit wie 276, 4884. 


395 


-400 


4405 


410 


cl: 


415 


4420 


4425 


+ 


128 


Vers le chastel andoi s'en vont, 
Asses tost en la vile sont; 
Quant il ont la porte passee, 
Tantost fu apres eaz fermee. 


Mesire Durmars regardoit 

La vile qui trop bele estoit; 

Car les rues sant grans et lees, 
Si estoient totes pavees. 

La vile ert nete et bien manans : 
Et grans et riche et desduisans, 
Molt ı ot maisons bien ovrees, 


. Palais et sales fenestrees, 


Crotes et votes et celiers, 
Chambres et loges et soliers, 
Molins et mostiers et chapeles 
Jardins et cleres fonteneles. 
Asses i ot clers et borjois, 
Acesmans et nes et cortois; 
La vile n’ert pas desgarnie, | 
Todis i ot chevalerie, 

VII XX chevalier i manoient 
Qui lor estages i faisoient. 

La vile ert chies de la contree, 
Si estoit molt :bien estoree, 


Mesire Durmars dist sens guile, 
C'ains mais ne vit si plaisant vile, 
À grant merveille le prisoit, 

Et mesire Ydiers sohaidoit, 
Qu’ele fuist soie quitement 

Et toz li pais ensement. 

Que que il vont ensi parlant, 
Voient mainte dame plaisant. 
Et mainte pucele acesmee 

De chevaliers estraite et nee. 
Mesire Ydier et li Galois 


430 Tornerent lor chies mainte fois | 


124 


Por regarder les damiseles : 
Et les dames cointes et beles, 
Îluec voient maint riche ator 
Et mainte vermeille color, 

4435 Maint bel cors et maint bel entruel 
. Et maint blanc col et maint vair nel 
Et mainte trece blonde et clere, 

Ce nos raconte la matere. 


Mesire Durmars trespassa . 
4440 Ceaz et oeles qui furent la, - 
Il n’ı a pas tenu lonc plait, . 
Mesire Ydier o lui s'en vait. 
Asses sunt andui regarde ; 
Tant ont chevacie et erre, 
4445 Qu'al ınaistre chastel sont venu. 
Mais il n’i sunt pas descendu, 
Une halte sale ont trovee 
Qui de piere fu machonee, 
Si ert de plonc tote coverte, 
4450 Mainte fenestre i ot overte, 
Chanbres i ot et cheminees 
Et loges trop bien devisees. 
Pres de la sale halt drecie 
Siet une grans tors batillie, 
4455 Si avoit bien XL escus 
As creteaz de la tor lasus. 
Mais je vos di bien sens mentir, 
Li escu ne sunt pas entir, 
Ni a celui ne soit troes. 
4160 Mesire Durmars li senes 
Le mostre a Ydier le fil Nu; 
Lors ont esgarde et veu, 
Qu'il avoit es plusors blasons 
Tronchons de lances et. pignons, 
4465 Il les esgardent longement. 


Que qu'il arrestent, erranment 


125 


Voient venir parmi la cort 
.. I petit gocet gros et cort, 
2: D'une noire cote ert vestus, 
70 Il estoit chaves et bochus, 
La teste ot grosse et plat le nes 
Et cort col et vis rebole, 
Lentilloz estoit et rosses, 
Tos seuz estoit li nains goces, 
475 Fors qu'il avoit a compaignon 
I singe hisdoz et felon, 
Tumer le faisoit et saillir. 
Mesire Durmars voit venir 
Le gocet qui venoit clochant, 
48O Quant lı Galois voit son semblant, 
»Per deuc fait ıl »mesire Yder, 
Ja ores novele d'infer, 
Cil qui la vient i fu noris.e 
À cel mot lor prent molt grans ris. 
HS# Li nains les esgarde a estal, 
Comme cil qui molt pensa mal, : 
Si enflez est, ne pot mot dire, 
Por ce qu'il les voit ansdoz rire. 
Mesire Durmars en riant 
#2%O Li a dit: »Quar venes avant, 
Parles a nos gentilz figure, 
Par la foi que deves laidure 
Enseignies nos vostre saignor, ' 
Apres nos dites par amor 
#45 Que senefient cil.escu 
Qui sunt a ces creteaz pendu.« 


Li nains ot le conjurement, 

Por I pou, qu'il ne crieve et fent, 

»Ha!« fait il »mavais chevaliers, 
4500 Com estes fel et pautoniers, 


* 


469 Ms. A une. 4481 Yder = Ydier 4196, 4203, 4525; sonst ist 
a abgekürzt Ya’ geschrieben. 


126 
Quant vos figure me clamastes 


Et vos ensi me conjurastes ! 

Vos vees, que je sui I hom, 

Si ne sui de fer ne de plom, 
4505 Ains me fist dex a sa semblance, 

Honte vos veigne et mescheance. 

La senefiance saures 

Des escus dont vos demafn]des, 

Mesire a trestos cealz conquis 
4510 Dont li escu sunt lasus mis. 

Quant ıl a chevalier veneu, 

Lasus en fait pendre l’eseu; 

Li vostres, i(l) sera portes, 

Ains que li jors soit trespasses, 
4515 Et li chies vostre compaignon . 

Sera fichies en I plancon, 

Or renvenes la u g'irai, 

Droit a mon saignor vos menrai, 

Por ce que je sai bien de fi, 
4520 Que vos seres andoı honi.« 


Mesire Durmars se seigna 
Tantost apres le nain s'en va, 
Si fuist conrs, n'i vossist estre 
Por tot le tresor de Guincestre. 
ce 3: Il et mesire Ydier s'en vont 
4526 Apres le nain, passent un pont, 
Parmi un haut guichet plenier 
Sunt entre en un bel vergier. 
Molt i ot vers arbres foillis 
4580 Et flors de roses et de lis: 
Laens ot I bele lande, 
Plus d’un arpent fu large et grande, 
I haut arbre foilli avoit 
- Al chief de la lande tot droit, 
4685  Desoz l'arbre fu estendus 
Uns dras de soie a or batus. 


127 


Illuec fu la roine assise 
Genoivre qui molt fu sosprise 
Et Bruns de Morois, ce m'est 
S’est droit pardevant li assis, 
Por ce qu'il puist miex remireı 
Son doz semblant et son vis c. 
De plus pres ne l'ose aprochie: 
Com de ses blanches mains ba 
Et ce ne fait il pas sovent ; 
Car fine amors qui li defent 
Li fait la roine cremir; 
Il n'oze achiever son desir, 
Ains dotoit la roine si, 
Qu'il n’ozoit estre seuz o li: 
Por ce qu’ele ne fuist irie, 
Tenir li faisoit compaingnie 
VI dames et IIII puceles 
Sages et cortoises et beles. 
A la roine consilloit 
Mesire Bruns cele ore estoit, 
Molt docement s’amor li proie 
»Dame« dist il »j'ai molt gran 
De ce que vos me demores, 
Jhesus del ciel en soit loes.« 
»Bruns de Morois« fait la roin 
»Se vos m'ames bien d’amor fu 
Dont ne me requerres vos mie 
Ne hontage ne vilonie, 
Nus ne doit corocier de rien 
Ce qu'il aime de fin cuer bien. 
»Dame« dist il »si voirement, 
Com je vos aim bien vraement, 
Si me doinst dex tel choze fair: 
Qu’a vostre amor me daignies 
»Bire,« dist la roine sage, 
»Dex me defende de hontage.« 
* x 


ın könnte auch lesen : tele ore. 


4 


128 


Mesire Durmars li proisies, 
Vient a ces moz tos eslaissies, 

4575 Bien acesmes, la lance droite, 

La bataille vuet et convoite, 
Il tient l’escu par les enarmes, 
Si li sient si bien ses armes, 
Qu'il i semble norris et nez. 
4550 Par maltalent s'est escriez: 
f250rc1: »Bruns de Morois leves tost sus, 
Molt est prodom li rois Artus, 
Trop sees pres de sa moillier, 
Cel siege vos covient changier, 

4585 Ne l’aves pas a droit conquis. 
Tos soit li chevaliers honis 
Qui dame enporte outre son gre; 
Trop vos voi or abandone. 

Je vien aquiter ma fiance; 

4590 Ce sachies vos bien, sens dotance, 
Que je sui cil que vos siwistes, 
Quant en la forest l'atainsistes. 
La me feistes otroier, 

° Ceste bataille fiancier ; 

4595 Jo estoie forment plaies, 

Dex soit loes et gracies 
De ce, qu'il m'a fait respasser ; 
Ci sui venus mon jor garder.« 


> Vassal,« ce dist Bruns de Morois, 
4600 »Je fui l’atre jor trop cortois, 

Quant issi vos laissai aler, 

Deable m'en fisent meller 

De faire cele cortoisie, 

Neporquant je ne vos dot mie; 
4605 Quant vos partires del vergier, 

Jamais ne venres chalengier 

Feme de conte ne de roi, 

Mar acointastes vostre foi, _ 

Miex vos venist ains la vespree, 


lo 


2 


4640 


4645 
Durmars 


129 


Que vos l’eussies trespassee.« 


À ices mos en piez se drece 
Plains de fierte et de proece; 
I cors d'ivoire al arbre pent 
À une chaaine d'argent, 

Bruns de Morois le sone si. 
Que cil del chastel l'ont ot. 
Mesire Ydier li demanda : 
»Dites moi Bruns que ce sera, 
Apeles vos donques aie.« 
»Naie« fait il »n’en dotes mie, 
Mais mi vallet m’aporteront 
Mes armes et sı m’armeront, 
Et si vuel, que li chevalier 
Qui sunt el chastel estagier 
Veignent veoir ceste bataille. 
Mais je quit bien sens nule faille, 
Vos vorries estre aillors que ci; 
Car ce sachies vos bien de fi: 
Se j'oci vostre compaignon, 

Je vos ferai droite parcon 

A ce qu'il aura gaaignie.« 
»Molt m'ares ore manecie,« 
Fait mesire Ydier h vaillans, 
»Dex nos soit aie et garans.« 


Bruns de Morois plus ne respont, 
Et si vallet qui venu sont 

L’ont tost arme et bel et bien, 
Si qu'il n'i falirent de rien. 

I monte sor un grant destrier 
Vigeroz et fort et ligier, 


. Hardis estoit et bien corans 


Et si n’ert pas desavenans. 
Onque millor n’ot Percevauz, 
Tos estoit cove[r]s li chevauz 
D’unes vermelles covertures 


4650 


4665 


4660 


4665 


4670 


4675 


130 


Qui ne sunt pas viex ne obscures, 
Ains sunt molt envosiement 
Faillolees sor cler argent. 

Bruns de Morois fu beaz armes, 
Volentiers ert bien acesmes, 

As armes ert fiers et estoz 

Et al ostel cortois et dolz. 

De ses teches vos conteroie 
Mainte bone, se je voloie; 

Mais trop grans alonges n'est proz, 
Ja iert la bataille a estroz. 


Totes les dames del chastel 

Et puceles et jovencel 

Et vavassor et bacheler 

Vienent la bataille escouter, 
Entor la place s’asemblerent, 

Si que tote l’avironerent, 

Molt i ot vilains et cortois. 

Et mesire Bruns de Morois 
Avoit ja saisi son escu 

Qui de vermel sinople fu 

A I aigle d'or flanboiant, 
Grosse lance ot a fer tranchant, 
Bel le paumoie (Bruns) li hardis, 
Il met l’escu devant son piz 
Plains de fierte comme lions, 
Fier[t] le cheval des esperons, 
Tot le frain li abandona; 
Contre le Galois s’adrecha, 

Et li Galois s’adrece a lui; 
D'un arpent loins movent andui. 


Tost et droit corent lor cheval, 
Bien les adrecent li vassal : 

Assi tost cum il s’entrevienent 
Des grosses lances que fer tienent, 
S'entrefierent de plain eslais, 


181 


Des escus font percier les ais, 
Li blanc hauberc pas ne fausserent, 
Les lances en pieces volerent, 

468 A] vent volerent les escliches. 
Cil encontres fu durs et riches, 
Li cheval furent fort et gras, 

Et si ne renfuserent pas, 
Andoi hurterent et chuquierent, 

46% Li arcon des seles froissierent ; 
Et h chevalier. ont fendus 
Sor lor poitrines lor escus, 

cd: Al chaoir que des elmes font, 
Lor estone cervele et front, 

4% A por un poi qu'il ne s’afolent. 
Li doi cheval a terre volent, . 
Mervelle est, qu'il ne sunt creve, 
Ne empirie ne espale, 

Ne li chevalier ensement 

#70 Ne sunt empirie de noient, 

Fors que chascuns estone fu. 
D’estordisons sunt revenu, 
Andui resaillent tost en piez, 
Lor escus metent sor lor chiez, 

1706 $j tienent les espees traites, 
Cleres et tranchans et bienfaites, 
Molt s'entrevienent cruelment, 

Li uns requiert l’atre asprement ; 
Des espees grans coz se donent, 

#10 $j qu’eles tintent et resonent 

Sor les elmes qui luisent cler, . 

Des escus font pieces voler 

Sovent fierent et petit faillent, 

Lor haubers fausent et desmaillent, 

Lor espees ensanglenterent ; 

Car en plusors liez se navrerent.« 


4715 


Ceste bataille est sens deport 
Li uns vossist l’atre avoir mort, 
| g« 


132 


De lor espees esquermissent, 
4720 Les estinceles resplendissent 

Qui del fer et del: acier saillent, 

Sor les elmes fierent et mallent ; 

Car des escus n'ont tant d’entir 

Dont il se puissent mais covrir. 
4725 Fierent et chaplent et enpaignent, 

Mervelle est, qu'il ne se mehaignent; 

Car de lor espees agues 

Qui sunt trainchans et esmolues 

S’entrelancent droit vers les iex. 
4730 Ce n'est mie solas ne giex, 


Tot cil qui la bataille voient 
Par verite dient et, croient, 
C’onque mais ne virent si dure. 
Mesire Ydier s’afiche et jure, 

4735 Qu'ains mais ne vit a nesun jor 

De II chevaliers tel estor; 
Car trop a longement dure, 
Et molt se sunt andoi greve. 

N'encor ne set il pas choisir, 

4740 A] quel on se deust tenir; 

Car li plus fiers et li plus fors 
Sue et de menbres et de cors. 

Sovent se vont des piz hurter, 
Li I fait l'autre chanceler 

4745 Et remuer de son estage, 

Trop sunt andoi de fier corage. 

Ains mais ne fu Bruns de Morois 

Par un chevalier si destrois, 
v’e1: Et li Galois pense atretel, 

4750 Qu’ains mais par nul home charnel 
Ne fu menes a tel meschief; 
Chascuns a paor de son chief, 
Bien escremissoit li Galois, 

Mais mesire Bruns de Morois - 

4765 Gaitoit son poing as coz geter; 


760 


OD 


133 


Por ce que li voloit couper, 
Getoit ades e[n]senble o lui, 
Trop se vulent grever andui. 


Mesire Durmars est sachans 

Et fors et vistes et poissans, 

Molt se vuet durement pener 

De cele bataille achiver; 

Vers Brun de Morois s’abandone, 

De] poing arme granz coz li done 

A tot le pomel del espee, 

La teste li a estonee. . 

Ci grans colz li grieve et destraint, 

Et mesire Durmars l’enpaint : 

Del espale et del gros del piz, 

Lors chai Bruns tos estordis. 

IMesire Durmars s’avancha, 

&Sor Brun de Morois se lancha, 

Hntravers giut sor sa poitrine, 

A dont fu joians la roine, 

Mt mesire Ydier li fiex Nu 

XMolt lies et molt joians en fu. 
Bien iert ses voloirs acomplis, 
Se Bruns de Morois est conquis; 
Mais de tant a son cuer ire, 
Qu'il meismes ne l’a outre. 


Bruns de Morois set bien et pense, 
Qu'en lui n’at mais point de defense, 
L'alaine et la force perdi, 

Tot si membre sunt affebli. 


#185 Et mesire Durmars li sache 


Son elme si, qu’il li esrache; 

Puis entoise l’espee nue, 

La teste li eust tolue. 

Mais Bruns de Morois s’est hastes, 


* 


+ AR qu'il — qu’ i le. 


4790 


4795 


4800 


c 2: 


4806 


4810 


4815 


4820 


4825 


134 


»Sire« dist il »ne m'ocies, 
Foi que deves chevalerie, 
Ne me toles menbre ne vie; 
Se vos aves de moi manaide, 


‘Jamais ne vos porterai faide 


De la mort Cardroain mon frere 
Qui molt ert preuz et beaz jostere. 
Ma fiance vos plevirai, \ 
Qu’a mon pooir vos servirai, 
Certes, envoier me poes 

En quel prison que vos voles. 
Ains ‚ne fui traitres ne faus, 

Et por ce que je sui loiaus, 
Doit on aver de moi pite, 

Je n’amai onques mavaiste. 

Ci poes vos par verite 

Bien conoistre ma loalte; 

Car ja merci ne vos querisse, 

Se traison faire vossisse, 

Ains vos eusse fait ocire; 

Mais assi m'ait dex nostre sire, 
Miex vodrai estre a mort livres 
Que vivre et traitres clames : 
Quant je vos ui sospris l’autrier, 
Onques ne vos daigna tochier. 
Or sui sopris, deportes moi} 

Car on doit bien, si com je eroi, 
Al cortois faire cortoisie 

Et al felon la felonie, 

Bien poes entendre et savoir, 

Se je vos di menchonge u voir.« 


Mesire Durmars set de fi, 

Que Bruns de Morois quiert merei, 
Maintenant li dist li Galois: 

»Si m'aut dex, Bruns de Morois, 
Je vos di loialment por voir, 

Se vos merci voles avoir, 


135 


Rendre vos covient la roine 
Qui ci est en vostre saisine; 
Cant ele vorra congie prendre, 
Lues maintenant sens plus ater 
Al roi Artu le renvoies, 

Et si vuel, que ses hom soies. 
Et demain sens plus arrester. 
Vos covient en Gales aler 

En la prison d'une roine 

Qui molt est debonaire et fine, 
C'est la femme al roi Josephen! 
Salnes le moi doucement ; 

Ele fera de vos grant joie, 

Et dites, que ci vos envoie 

Qui ses fiex est et ses amis, 
Ne soit mie ses cuers maris; 
Car je sui toz sains et haities, 
Ce vuel je, que ce li noncies. 
Quant vos ares fait cest messag 
Dont ires faire vostre homage 
Al roi Artu lues erranment, 
De lui receves ligement 

Vos chasteaz et vostre pais; 
Quar tant aves vers lui mespris 
Que bien li deves amender 

Et vostre homage presenter. 

De grant mefait doit estre pris 
Grans veingnance u hate amen« 
Je vos vuel ore I giu partir 

U de ce faire u del morir, 
Pernes lequel que vos voles.« 


Bruns de Morois comme senes 
Dist, qu'il fera sa volente 
Ensi, cum il a devise. 

: Li Galois en prent la fiance, . 
Seurs est de sa covenance; 
Car Bruns ne li mentira mie, 


4865 


4870 


4875 


4880 


4885 


4890 


4895 


136 


Tant est plains de grant cortoisie. 
Ambedoi en pies se leverent, 
Tot droit vers la roine alerent; 
Et si ert en estant drecie, 
Joste un arbre fu apuie, 

Bien ot la bataille esgardee. 
Premerains l'a arraisonee 
Mesire Durmars li vaillans 
Comme sages et bien parlans, 
Il a en tel guise parle, 

Que la roine a pardone 

Brun de Morois son maltalent; 
Mais il li a fait sairement, 
Qu’al roi Artu fera omage, 

De lui tenra son eritage. 


Ceste amendise est bele et grande, 
La roine congie demande, 

Qu'ele se vuet d'iluec partir, 

Ne le puet mie retenir 

Bruns de Morois por sa proiere. 
Cant il vuet, qu’en nule maniere 
Ne vuet sa dame demorer, 

Il fait XX chevaliers monter 

Et XX dames qui beles sont, 

OÖ la roine s’en iront, 
Cortoisement l'en renvoia 

Bruns de Morois qui bien l’ama, 
Desarmer se fait .erranment 

Et le Galois promierement. 
Ambedui se sunt molt haste, 

Si qu'il sunt anchois desarme, 
Que la roine soit montee; 

Mais ele est ja toste aprestee 
De monter et de chevalchier. 
Lors se vait a li acointier 


* 


4886 Ms, faut, 


137 


Mesire Durmars comme sages ; 
4900 Car il n'ert pas faus ne ombrages. 
Il 13 presente son servise 
A  rries moz et en itel guise, 
Que Ja roine l'en sot gre. 
»Sirec dist ele »par verte 
95 SH Wien, que vos m’aves jetee 
De grant annui u j'ere entree, 
Vo  vales molt, “ensi l'espoir, 
M =a.3<= nus n'en doit mervelle avoir: 
Ca bien part a vostre semblance, 
0 Quae vos soies de grant vaillance. 
Size demores par amor 
D Ma maisnie monsaignor, 
Bi <= x seres del roi et de moi.« 
»I > za. me, par la foi que vos doi,e 
Fa & mesire Durmars errant, 


»3 m ne val mie encore tant 
Qu m ge soie de sa maisnie, 
N de si haute compaignie, 


N Ja en sa cort n’e[n]terrai 
D 2 == u’ adonc, que je miex vaurai; 
C2 bien sai, qu'entre tant de preuz 
De = Æ estre chevaliers honteuz, 
Sa a par armes tant ovre, 
Que l'on conoisse sa bonte.« 


25 Le vos feroie plus lonc conte, 
=>es mos la roine monte, 
AS sir Durmars l’a levee 
Ar Ja sa[m]bue d'or listee, 
Et mesire Ydier li cortois 
ga L partir baisa le Galois. 
Æ& roine s'en est partie 
tot molt bele compaignie 
e dames et de chevaliers 
Et de sergans et d’esquiiers, 


\ 5% La nuit giure[n]t al Bel-Brullet 


4945 


4950 


4955 


138 


I chastel fort et bel et net; 
La roine a le roi trove, 

Si li a tot dit et conte, 
Comment ele fut delivree. 

Mais de tant s’ert ele obliee, 
Qu’ele ne sot nomer celui 

Qui le geta del grant enui. 

Li rois fu plains de maltalent, 
Mander devoit tote sa gent, 
Vers Morois devoit chevacier, 
Bien quidoit la terre essillier. 
Mais mesire Ydier li jura, 

Que nule rien n'i forfera ; 

Car bien sachies, que la contree 
Est environ tote fermee, 

Et la roine a le roi dit, 

C'ains VIII jors sens plus de respit 
Iert ses hom trestot ligement 
Bruns de Morois par sairement. 


Contre tos homes sens boisier 
Li rois s'en ala consillier, 


‘ Et tot si baron qui la erent 


4960 


4965 


4970 


En bone foi le roi loerent, 

Qu'il receust Brun a son home, 
Puis ne doteroit I pome, 

Que nus li forfesist de la. 

Et li rois ensi l'otroia, 

Mais ce fist la guerre laissier, 
Que trestot li XX chevalier 

Qui la roine ramenerent 

Devant le roi sor sains jurerent, 
Que ne perdit sa dignite 

La roine al cors honore 

Par Brun de Morois lor saignor. 
Ce tesmoingnierent li plusor, 
Que li rois Artus seulement 

Fu molt lies de cel sairement, 


189 


2: Si l'ont sei baron entendu, 
Ci me tairai del roi Artu. 


Or est el chastel de Morois 
Mlesire Durmars li Galois, 
$>or I siege qui bien est fais 
SS'est assis el riche palais 
Qui molt ert beaz a III estages, 
Est Bruns de Morois comme sages 
Ee'ait molt le Galois honorer, 
MD’aiwe chade li fait laver 
Ses mains et son col et son vis, 
MWD’une robe de chier samis 
Est d’ermine le fait parer, 
IMalgre sien li fist endosser; 
Mais ce fu force en tel maniere, 
<Ju'i ne le fist fors par proiere. 
ant li Galois fu acesmes, 
N'enpira mie sa beates, 

"Mot li chevalier le proisoient 
Et les dames qui la estoient, 
Assez tost de lui s’acointierent 
#Sens ce, que pas nel enuierent. 
Mesire Durmars voit l’ostel 

Bel et plaisant et d'un et del, 
Molt i voit cierges cler ardans 
Et valles beaz et bien servans 
Qui tantost vont l’aiwe doner. 


© Bruns de Morois a fait laver 
Le Galois. trestot premerain, 
Puis le prent por la destre main, 
Seoir le fait a I haut dois 
Dejoste lui comme cortois. 

5005 


Sens plus targier seoir s’en vont 
Cil et celes qui lave ont, 
Ne vos sai pas chascun nomer, 


* 


MI Ma p. trestot. 


140 


Longement sient al soper, 

Bien sunt servi sens noise faire, 
5010 Les napes font cuellir et traire 

Li seneschal apres mangier. 

Dont se lievent li chevalier, 

A lor ostelz couchier s’en vont 

Fors li plusor qui la gieront. 


5015 Bruns de Morois par grant chierte 
A le Galois araisone, 
»Sire« dist il »foi que vos doi, 
Par verite sai bien et voi, 
Tant sunt vos armes empiries, 
5020 Jamais n’ierent par vos baillies, 
Je vos ferai altres baillier 
Teles qui font molt a proisier, 
Demain par matin les aures; 
Dites, queles vos les voles 
5025 Ne de comfaites conissances.« 
»Sire, je les vuel totes blanches, 
Fait mesire Durmars li ber, 
»Demain sens plus de sejorner 
Al chastel de la Garde iroie 
c 3: Molt volentiers, se ge savoie; 
6031 Et se vos la voie i saves, 
Par vostre merci m’i metes 
Le matin, beaz, doz sire chiers.« 
.  »Certes« fait Bruns »molt volentiers 
5035 En la voie vos meterai, 
Lues que de vos departirai, , 
Ge m'en irai a esperon 
Tot droit en Gales a bandon, 
Vostre message fornirai 
5040 Trestot le miez que je porai.« 


À ces paroles vont couchier, 


* 


5014 Von gleicher hand nachgetragen. ° 


141 


Cant virent le jor esclairier, 
Dont ne jurent plus ne dormire 
Ains leverent et messe oirent, 
Et tantost cum ıl ont disne, 
Arme[r] se funt puis sunt mont 
Mesire Durmars li vaillans 

Fu armes et covers tos blans, 
Tl et mesire Bruns s’entornent, 
Lues erranment plus ne sejorne 
Quant il sunt de Morois issu, 
Parmi un grant chemin batu 
S’en vont li doi vassal proisie, 
Bien a li uns l’autre acointie, 
Plus de VII liues chevacierent, 
C'onques ne se descompaigniere: 
Dusques a I chemin forchie. 
La prent l'uns a l'atre congie, 
D'une part s'en vait li Galois, 
Et mesire Bruns de Morois 
Tient del atre part son chemin. 
[ diemence par matin ° 
Est Bruns arrives a droit port 
Droit a la cite de Bangot, 

La trova le roi Josephent 

Et sa mollier o le cors gent 
N’ert pas a maisnie esclarie, 
Ains ot molt bele compaignie 
De dames et de chevaliers; 

Car li rois estoit costumiers 
De maintenir joie et desduit, 
Le felon vavassor recuit, 

Mal engignoz et sorprendant 
N’amoit li rois ne tant ne quai 
Mais les bachelers envoisies, 
Preuz et cortois, bien entechies, 
Ceaz tenoit il a compaingnons, 
Si lor donoit les riches dons. 


142 


La messe ot oie li rois, 

5080 Quant mesire Bruns de Morois 
Vint el palais trestoz armes, 
Descendus ert a I des gres, 

La fors demora ses destriers, 
Se li garda uns esquiiers. 
v’cl: El palais vint mesire Bruns, 

5086 Chascune le voit et chascuns 
De ceaz qui la dedens estoient, 
En tel guise verir le voient, 
Que ses elmes fu enbares 

5090 Et ses escus frais et troes, 

Et ses haubers fu desmaillies. 
Vers la roine est aprochies, 
Bien li avoit on enseignie, 

Il a sa raison commencie. 

5095 Le roi salue et la roine, 

»Dame« dist il »cortoise et fine, 
Ci me rent a vos prisonier 

De par le millor chevalier 

Qui puist estre de son aage, 

5100 N’onques’ plus cortois ne plus sage 
Ne plus bel ne vi a nul jor, 
Salus vos mande en droite amor, 
C’est vostre fiez bien le sachies, 
Dame il est tos sains et haities.« 


5105 Cant la roine ot ces noveles 
Et li rois, se li sunt molt 'beles. 
Cil del palais s’i assemblerent 
Qui les noveles molt amerent, 
De lor damoisel sunt joiant, 
5110 Por ce qu'on le tient a vaillant. 
Bruns lor a dit tot et conte, 


= 
5085 ist doppelt geschrieben als schlussvers von c. 3 und 


vers von v° c 1. 5090 Ms. et barres: das durchstrichne t 
durch übergeschriebnes troes ersetzt. 


-_ 


143 


Comment i l’ot d'armes outze, 
ES + comment delivree fu 


_,2 feme al riche roi Artu. 


Bien fu venus Bruns de Mor{olis; 


«ar la roine demanois 
We fist desarmer ses puceles 
M_es plus cointes et les plus beles. 


140 
c 2: 


b145 


Nains cel jor ne s’en pot raler 
Por chose, qu'il seust conter, _ 
Est s'en estoit il molt engres; 
Mais dedens les V jors apres 
Weist son homage al roi Artu, 
Ænsi con devise li fu. 
Ne dirai plus a ceste fois 
He monsaignor Brun de Morois. 
Quant li Galois de lui parti, 
La nuit giut a I gaut foilli 
Chies I hermite qu'il trova 
Et l’endemain s’achemina, 
Molt trespassa vaus et montaignes. 
Et boz et landes et champaignes, 
MDedens une forest trova 
Une lande, si s’aresta, 
Lors voit en milieu de la lande 
Une fontaine bele et grande 
Qui pres d'un haut arbre sorjoit. 
Mesire Durmars s’aparchoit, 
Que la avoit este tendue, 
La tente qu'il avoit perdue, 
Bien a le lieu reconeu. 


% 


»Certese fait il »tot ai perdu, 
Cant ei n’ai ma dame trovee, 
Ne sai quel part s'en est alee, 
Mon cuer enporte, et je sui ci; 
Ains mais tel merveille ne vi 
Est ce merveille? Nenil voir; 


u 


144 


Car amora,a si grant pooir, 
Qu'ele pot faire son plaisir 
5150 De ceaz cui ele vuet saisir. 
Mais je n'ai pas la dignite, 
Que je sache tot le secre 
De fine amor entierement, 
Ne le sevent gaires de gent. 
Tez quide estre d’amors lacies 
Qui ne fu onques aprochies, 
Mais une volentez trop vaine 
Les plusors sorprent et demaine, 
Lues desirent ce que il voient 
5160 Et asses requierent et proient, 
Et tantost ne lor en sovient. 
Sifaites gens si n'aiment nient, 
Desireor sunt apele, 
Ensi doivent estre nome. 
5166 Je vos di, que li fin amant 
Sunt bien a ces desconissant ; 
Car qui fine amor saisira, ' 
Ja nul jor ne s'en partira, 
Tant cum il ait en cors la vie: 
5170 Mais pou en est de tel baillie. 


a 
pui 
a 
a 


»A! fine amors, vostre mercı, 

Quant finement m’aves saisi, 

Dame que je ne puis veoir 

Tos sui vostres sens decivoir, 
5175 Cant ne vos ai trovee ici, 

Por un poi que je ne m'oci. 

Mais je sui vostres ligement, 

Por ce ne m'ocirai nient; 

Car se je vostre home ocioie, 
5180 Bien sai, que vers vos mefferoie. 

Por vos servir me garderai, 

Certes dame, je vos querrai, 

Ne sai quel part, ce poise moi. 

Doce roine, a vos m'otroi, 


Sonn. , 


e 


145 


5185 Dex qui tosdis iert sens finer 
Me doinst, que vos puisse trover 
En tel maniere et en tel guise, 
Qu'il vos soit bel de mon servise. 
S’au chastel de la Garde estoie, 
30 Asses tost iloc troveroie 
Qui de vos me diroit noveles, 
Volentiers les oroie beles. 
De cest douch lieu me partirai, 
Doce dame, u je vos laissai.« 


y! 


Mesire Durmars al partir 

Ne se pot de plorer tenir, 

Pius de cent fois le lieu encline; — 
C'est por l'amor de la roine — 
Lors s'en parti en sospirant, 

Et si vait des iex lermoiant. 
SSifaites larmes et telz plors 
Claime jo reliques d’amors. 


Me 1a lande issi li Galois, 
M’amors fu sopris et destrois; 
"Yant a erre et chevachie, 
Qu'il voit 1 grant mur batillie 
%t une haute tor quaree 
Qui sor I mote ert fermee; 
Li chasteals ert parans et beaz. 
‘O I vallet qui tent as oiseaz 
A mesire Durmars trove, 
Maintenant l’a arraisone, 
»Vallet« fait il »por deu, di moi, 
Quelz chastiaz est ce que je voi.« 
5215 „Sire« fait il »qui ce resgarde 
Ce est li chastiaz de la Garde, 
Et se vos aler i voles, 
Bien estes en la voie entres, 
Si que vos n’i poes faillir, 
50 Se de gre n’en voles partir.e 


10 


146 


»Frerec fait il »dex te doinst joie.< 
À cel mot se met en la voie. 


Mesire Durmars tant erra, 
Qu’al chastel vint, et si trova 
5225 La grant porte desverroillie, 
Laens entra lance baissie. 
Devant la sale en un prael 
Trova le saignor del chastel, 
La seoit ıl et sa moilliers, 
5230 O lui avoit VII chevaliers 
: Qui li tenoient compaignie, 
Cil estoient de sa maisnie ; 
Li Fel de la Garde entendoit 
A I chanteor qui chantoit. 
5236 Cil qui sunt el prael assis 
Voient venir, ce m'est avis 
Monsaignor Durmart tot arme, 
Tot sunt encontre lui ale 
Et li Fel de la Garde assi ; 
5240 Et quant li Galois descendi, 
Maintenant vont a son destrier 
Li serjant et li esquiier. 
Qui son cheval li establere[n]t, 
Et li autre le desarmerent. 
5245 Molt fu li Galois onores 
Et bienveignies et salues, 
Li Fel de la Garde le prent 
Par la main molt cortoisement, 
En la sale seoir l’enmaine, 
. 5250 De lui onorer molt se paine, 
I ‚mantel li fait affiebler. 
la bele dame al vis cler 
f252r° c1: L’onore bien et sagement 
Et cil del ostel ensement. 


6255 Briement vos vuel avant conter, 
Quant il est ore de soper, 


147 


La table metent li sergant, 

Si donent eave erranment. 

Li Fel de la Garde s’assist 

Et le Galois par le main prist, 
A une esquiele mangierent, 
Cele vespree s'acointierent. 

Wi chevalier, quant assis furent, 
A plante mangierent et burent, 
Et quant ce vient apres mangier, 
La table ostent li esquüer. 

Wi Fel de la Garde parla, 
IMonsaignor Durmart araisna, 

= Sirec dist il »si vos plaisoit, 
“Wostre nom saroie or endroit, 
Por ce vos vorrai acointier, 
Qu'amer vos vuel et tenir chier.e 
Cant mesire Durmars l’oi, 
Cortoisement li respondi: 

æSire ja ne vos iert celes 

Mes nons, quant vos le demandes, 
WDurmart le Galois me nomerent 


<Cil qui des sains fons me leverent. 
Ge vos di, que mes pere(s) est rois 


De Danemarche et des Galois.« 


»Sire,« fait li Fel de la Garde, 
»De vos ne me donoie garde, 
Molt aves proece et valor, 

Vos estes cil qui l’autre jor 


5285 Vos conbatistes contre moi, 


J'ai bien aquitee ma foi; 

Cant je parti de vos l’autrier, 
Je m’alai rendre prisonier: 

En la cort le roi vosfre pere 
8%0 Et la roine vostre mere. 
Certes, molt honores i fui, 

N'a gaires que venus en sui. 
Mais je vos vuel conter et dire 


10 * 


5295 


5300 


5306 


ce 2: 
5810 


5315 


5820 


5825 


148 


D'une pucele, beaz, doz sire 
Qui fu en la vermelle tente, 

Je le vi por vos si dolente, 
Qu'ele se pasma, ce sachies, 
Por ce que vos ne revenies. 
Gladinax le reconfortoit 

Et s’amie qui la estoit, 

Mais tot ce ne lor valoit rien. 
Dex ne fist home terrien, 

Se la pucele adont veist, 

Que grans pities ne l'en presist. 
Je ne sai, qu'ele est devenue; 
Car la tente fu destendue. 

Cel jor meisme fu cuellie 

Entre Gladinel et s’amie, 

S’en alerent o la pucele 

Qui de cest secle est la plus bele. 
Je ne sai, se puis le veistes, 
Ne se vos de gre le perdistes.« 


»De gre?« fait mesire Durmars, 
»Je fuisse trop fel et gaignars, 
Se je l’eusse ensi laissie, 

Tant ain li et sa conpaignie, 
Que c’est la riens, se deus me voie 
Que je plus volentiers verroie. 
De li querre sui esbahis, 

Mais je l'ai de buen cuer enpris, 
Si le querrai molt volentiers. 
Consillies moi, beaz sire chiers, 
U il feroit millor aler 

Por noveles a "demander.« 


Fait li Fel de la Garde: »Voir, 
Cil qui noveles vuet savoir 
Voist a la cort le roi Artu, 

La repairent grant et menu, 
La ot om noveles ades. 


149 


5830 A Gladingesbieres ci pres, 


35 


LES 


5355 


5360 


La vint li rois tres devanthier 
Por sejorner et por saignier. 
Je sai bien, qu'il i a de ci 
III jornees, et si vos di, 

Que par mi un grant bras de mer 
"Vos covenra outrepasser. 
Certes sire, se je osoie, 
Grant piece vos convoieroie, 
Mais ju ai fait tant d’enemis 
Et si mortelment sui hais, 
Que de ci ne m'os eslongier. 
Ma pais me covient porchacier 
En IMI XX liex ou en cent; 
Car il me heent trop de gent, 
Mais de ci vos enseignerai 

La voie ensi, com je le sai. 


»>Cant vos venres la fors as chans, 
Vos troveres II sentiers grans, 
Celui a senestre laissies, 

À main destre vos adrecies 

Par mi une grande valee, 

Et quant vos l’ares trespas[s]ee 
Et vos seres sor la montaigne, 
Dont verres le pais estraigne. 
Lors troveres boz et bruieres, - 
Sentiers i a de C manieres. 

La ne set nus tenir la voie, 
S’aventure ne li avoie. 

Je voroie, que vos fuissies 

Par mon consel bien adrecies, 

Et si vos plaist a sejorner, 
Chaens [f]ait molt bel demorer, 
Bien sachies, que je vos ferai 


- Trestot le bien que je porai.« 


* 


5362 [flait ; ? unleserlich. 


150 


e 3: Li Galois respont grans mercis, 
5366 Li vallet orent fais les lis, 
Que que li chevalier parloient, 
Grosses chandeilles alumoient. 
Atant fu li vins aportes, 
6370 Si fu as chevaliers dones. 
La nuit prist congie li Galois 
À son oste; car ee fu drois, 
Il n'i parla mie al demain, 
Por ce qu'il se leva trop main. 
5375 Cant fu couchies petit dormi, 
Al matin, quant jors esclarci, 
Mesire Durmars s'est leves, 
De lui armer s’est molt hastes. 
Cil del ostel le vont servir, 
5380 Bien l'ont arme a son plaisir, 
Tost li ont son cheval baillie. 
Montes est, son elme a lacie, 
L'escu et la lance saisi, 
Del chastel de la Garde issi. 


5385 Vers la vallee s’aresta 
Que ses ostes li enseigna, 
: Pres de VI liues a erre, 
Ains qu'il ait le val trespasse. 
Cant il est sor le tertre en haut, 
5890 Li grans chemins pleniers li faut, 
Lors trueve desers et gastine,. 
Tot droit vers la mer s’achemine, 
Si chevace trop trespenses. 
A I port vient si trueve assez 
5395 Bons maroniers et bones nez, 
Il estoit plus de none assez, 
Cel jor meisme en mer entra, 
L'endemain a port arriva. 
De la nef issi al matin, 


+ 


5891 Ms. gastines. 


151 


100 Lors se met en I grant chemin; 
Cant il vint a I hermitage 
Molt parfont dedens le boscage, 
Li Galois trueve I saint hermite. 
Pres d’une chapele petite 
O5 Ert ses habitacles drecies, 
Entre II grans chemins forchies 
Faisoit li prodom son labor. 
»Beaz sire, dex vos doinst bon jor,« 
Fait li Galois al premier mot, 
>4&10 Et li prodom, tantost qu'il l'ot, 
Lieve erranment son chief en haut, 
Se li dist: »Sire, dex vos saut.« 
Lors s’areste, si est tos cois. | 
>Beaz doz sire«, fait li Galois, 
»\Se Glandingesbieres saves 
La voie, se le me mostres.« 


5415 


Li sains hermites lors respont: 
= Sire, ces IT voies i vont, 
Mais la plus longe est par decha 
0 El plus corte par dela. 
15 @hevacies le longe, beaz sire; 
-Car la plus corte, c'est la pire, 
Késchiver le voi mainte gent, 
MDecha ires plus savement. 
L'autre voie n'est pas commune; 
Car al chastel de Roche-Brune 
Avoit L chevaliers, 
N'a mie encor VIII jors entiers. 
Plus d’un an i ont converse, 
580 Maint gentil home ont destorbe ; 
Mais on dist, que li XXXVI 
La merci de en sunt ocis. 
Voirs est, que mesire Gawains 
Et ses compains mesire Yvains 


425 


* 


#20 Ms. de cha la. 


5445 


5450 


5455 


5460 


5465 


5470 


152 


Et Lancelos li beaz, li proz. 

‘Et Engrevains li orguilloz 

Et Sagremors li desrees, 

Mesire Perchevals et Ques 
Assemblerent a eaz l’autrier 

A I destroit pres d’un vergier, 
Les XXXVI en i tuerent, 

Et li XIIII en eschaperent, 

II grans liues furent chacie, _ 
Mais ne porent estre baillie, 

A Rochebrune repairierent, 

Ains por ce ne se chastoierent, 
I] ocisent devant moi hier 

Sor cest chemin I chevalier, 
Por ce qu'il se voloit defendre; 
Ceaz qui se vulent a eaz rendre 
Font il mener en lor prison, 

Sı lor demandent raenchon. 
Molt doit bien tez gens echiver 
Cil qui n'a force d’eaz grever.< 


»Üertes sire,« fait li Galois, 
»ÖOr me consaut dex li grans rois; 
Quar la plus droite voie irai, : 
Ja por eaz ne m'esquiverai ; 
Car tost sunt en tel lieu ale, 
Ja por moi n'ierent encontre. 
Et se je truis par aventure, 
La meslee aront fort et dure. 
Je croi bien, que dex m'aidera, 
Et lor pechies lor grevera; 
À deu vos commant, beaz, doz sire, 
Proies por moi, dex le vos mire.« 
£: a le prodome encline 
ocement par humilite, 
Li sains hermites molt li proie, 
Qu'il ne voist mie cele voie. 
Mais je vos di, que ses chastois 


+ 


153 


Ne li vaut rien a cele fois. 
Mel saint hermite s'est partis 
JMesire Durmars li hardis, 
Bar mi la grant forest foillie 
@hevace bien liue et demie, 
Lors a une lande trovee 
De chastengiers avironee. 
ant il est en la lande entres, 
ZX] voit VII chevaliers armes 
D'autre part la lande todroit. 
Bien pense, lues qu'il le[s] parchoit, 
Que ce sunt li culvert felon | 
Qui ne faisoient se mal non. 
De tant li est bien avenu, 
Qu'il sunt tuit a pie descendu 
Por lor chevaz faire estaler, 
Mais il se hastent de monter, 
Cant le Galois voient venir; 
Car bien, le quident retenir. 


Ji doi se sunt ja si haste, 
Qu'il sunt tot premerain monte, 
Lors laissent core lor chevauz. 
Et li Galois s’adrece a auz; 
Car l’asembler vuet et convoite. 
Des esperons le cheval coite, 
Tost cort, et li Galois s’aire, 

Le fer de sa lance remire 

Por son josteor miex ferir; 

Car il ne vuet mie faillir. 

N fiert le promier qui tost vient, 
La grosse lance qu'il fer tient 
Li fait par mi l’escu passer, 

Par mi le cors sens arrester 

Li est la lance outrepassee, 

El gros del piz li est froee. 


35 


bOQ 


5505 


* 


54 
80 ag, VIch. Vgl. 5755, 5791. 


L 


5510 


5515 


5520 


5525 


"5580 


c 8: 


5585 


5540 


154 


Et li Galois de plain randon, 

Le laisse outre a tot le tronchen, 
Si laisse mort le chevalier, 

As autres se vait adrecier. 

Li I des chevaliers s’avance, 

Sor le Galois brise sa lanee. 

Et mesire Durmars sens faindre 
Le vait encontrer et enpamdre, 
Del troncon l’a si assene, 

Por I pou, qu'il ne l’a creve; 


: Car il le fiert sor la forcele. 


Tot pasme l'abat de la sele, 
Tost a gete le troncon jus. 


As V chevaliers est corus ° 
L'espee nue en sa main destre; 
Lors fiert a destre et a senestre, 
Sore lor cort si asprement 

Et si chevalerosement, 

Qu'il les a tos desaiwes. 

A haute vois s'est escries: 
»Certes ne me retenres mie 
Viez gens, garconiere abaubie.« 
Caut cil s’oient ensi despire, 
Dont lor croist maltalens et ire. 
Il ont lor lances jus getees, 

Si vont ferir de lor espees 

Tot ensemble sor le Galois. 

Or est molt sopris et destrois, 
Que sor lui descharcent et fierent. 
Li chevalier trop l’angossierent, 
Mais tant convoitent son cheval, 
Qu'il ne li velent faire mal; 
Quar bien le quident avoir sain. 
Mesire Durmars tot de plain 
Fiert et combat et tient meslee 


+ 
5508 Sollte man S’eslaisse 0. bessern ? 


5545 


GS 


5575 


155 


Si bien, qu’al tranchant del espee 
Les a trestos espapillies. 

As plusors a les poins tranchies 
Et as autres les chies copes; 
"Tos les a mors et affoles, 

Bien les a mates et conquis, 

A ce qu'il est preus et hardis 
Et grans et fors et bien armes 
Et vigeroz et bien montes, 

Et al aie de Jhesu 

A li 6alois le champ vencu. 


Li auctors tesmoigne et retrait, 

Que bons chevaliers entresait 

Puet plus faire, c’om ne puet croire. 
Ceste parole est tote voire, 

Mainte aventure est avenue 

Qui n'est mie partot ereue. 

Mais de ce le lairai ester 

Al pan de sa eote a armer 

Tert mesire Durmars s’espee, 

Puis l’a el fuerre rebotee. 


. Ains li Galois ne s’esperdi, 


De son bon cheval descendi, 
Le petit pas l’a pormene. 

Cant il l'a I pou repose, 

Si remonte tot demanois, 

Les chevaliers laisse tos cois, 
Une de lor lances enporte. 
Molt se resjoist et conforte 
De ce, qu’il a ceaz desconfiz, 
Deu en rent grasces et merciz. 


Bien est li Galois esproves, 
Lies et joians s’en est tornes, 
N'a pas erre une loee, 


+ 
0 In armer sind rm undeutlich. 


156 


Cant il a la forest passee, 

A main destre voit I chastel, 

Horde estoient li cretel 

D’uiz et de cloies tot entor. 
5580 Palais i ot et haute tor 

Qui molt estoit bien cretelee, 

Tot environ estoit hordee; 

Car cil qui la dedens manoient 

Le roi Artu forment dotoient. 
5585 Sor haute roche estoit assiz 

Li chastiaz qui molt.ert haiz, 

N'i avoit entree fors une. 

C'est li chasteaz de Rochebrune, - 

f 258 r°c1: Mainte gens a honie et morte. _ 


5590 A III arpens pres de la porte 
Est mesire Durmars passes, 
Le chastel regarda asses ; 
‘ Mais il n’i vout pas herbegier, 
Outre s'en vait sens plus targier. 
6595 Tant a erre I grant chemin, 
Qu'il entre en I bruillet sapin, 
Ni avoit gaires a passer, 
- Li Galois oi gens parler. 
Cant il chevauce plus avant, 
5600 Tant ot il la noise plus grant; 
Lors s’areste por escolter, 
Se li semble, qu'il ot crier: 
»Ha! deus, quar nos faites aie, 
Doce dame sainte Marie.« 


5605 Quant li Galois entent le cri, 
Le cheval point, l'escu saisi, 
La grosse lance paumoia, 
Tantost vers le cri s’adrecha. 
Lors est fors del brullet issus, 
5610 Si a VII chevaliers veus 
Qui sor grans chevaus sunt monte. 


© 2. 
564g 


#28 M. prisèt. 


157 


Mais li troi sunt tot desarme, 
Æt li IIII ont haubers vestus, 
Mais il n'ont elmes ne escus, 
Ains ont lor ventailles laissies, 
Sor lor espales deslacies. 

V chevaliers amainent pris 

Les mains loies, ce m'est vis, 
“Venir les font contre cheval, 
"Trop lor faisoient honte et mal. 
Par devant les V prisoniers 
Chevacent sor roncis trotiers 
Lor V moillier qui prises sont, 
Molt s’esmaient et grant duel font, 
Derriere les dames seoient 

V pautonier qui les gardoient. 


Quant eles voient le Galois, 

Se li crient a haute vois: 
»Ha! sire, car nos socores, 

Se vos tant de proece aves.« 
Cant li Galois les entendi, 
Tantost conut et bien choisi 

Li quel estoient prisonier; 

Car il les voit ceaz laidengier 
Qui trop les mainent laidement. 
Mesire Durmars erranment 
Pardevant les dames s’eslaisse, 
Le cheŸal point la lance baisse, 
Joins en l’escu vait assembler, 
Quanque li chevaz puet aler. . 
Et quant ce vient sor le ferir, 
Mesire Durmars sens faillir 

Est as robeors assembles, 

Tost desconfist les desarmes ; 
L'un' en fiert si par mi le cors, 
Que la lance ist d’autre part- fors. 


* 


5650 


5655- 


5660 


5665 


5670 


5675 


158 


Tantost con li autre ont veu 
Lor compaignon mort abatu, 
Vers le Galois muevent deslais, 
Sor li bruissent a I fais 

Et entravers et pardevant, 
Chascuns tient l’espee tranchant, 
Sor li fierent sens espargnier. 
Mesire Darmars fait lancier 

Le cheval qui tost se remue, 
Del fuerre trait l'espee nue, 
Lors h veissiez coz doner, 
Poindre et ferir et encontrer, 
Desqu’es mentons lor fent les chies; 
Car il n'ont pas elmes lacies. 


Tant s’est li Galois conbatus, 
Qu'i les a toz mors et vencus 
Fors I tot sol qui s'en fuioit. 
Quant mesire Durmars le voit, 
A esperons s’eslaisse apres, 

De lui ataindre ‘est molt engres, 
Et cil s'enfuit sens recovrer, 
Mais il ne pot gaires aler. 
Quant mesire Durmars l’ataint, 
Del escu le hurte et enpaint 

Si roidement al trespasser, 
Qu'il le fist a (la) terre verser. 
Lors s'est li Galois arestes © 
Sor le chevalier tos ires 

L’espee entoise por ferir; 

Car la teste li vot tolir. 


Et li chevaliers li eserie: 
»Beaz sire ne m’ocies mie.« 
S’espee tote nue prent, 

A monsaignor Durmart le rent, 
»Siree dist il »merci vos quier, 
Loialment vos vuel fiancier, 


159 


Que se vos me laissies aler 
Sens ocire et sens affoler, 
385 Vos poes hui tant gaaignier, 
C'ains mais li cors d'un chevaber 
Ne fist conqueste en I seul jor, . 
Dont il eust si grant honor: 
Roche-Brune vos renderai, 
© "Jos mes prisons deliverai 
Dont ju ai plus de III XX, 
Chevaliers, dames et meschins. 
Sire, jai nom Creoreas, 
Ains de mal faire ne fui las, 
Molt sui eremus et loins et pres, 
A Roche-Brune est mes reces, 
Del chastel sui sire clames, 
N’ai voisin dont je soie ames. 
Mais loialment le vos creant, 
Prodom serai d’orenavant, 
= Se vos la vie me laissien.« 


A cest mot c'est enPenoillies 
Li chevaliers a jointes mains, 
De paor fu pales et vains. 
DE  Mesire Durmars prent s'espee, 
Cil li a sa foi affie[e] 
Que il se rendra prisonier . 
(La) u il le vorra envoier, 
Mais ancors ars delivres 
Les prisons qu'il a enseres. 
Lors remonte Creoreas 
Et li Galois plus que le pas, 
Vers les V dames s'en repaire. 


210 


Li V pantonier demalaire 
Les avoient piecha guerpies; 
Ne sunt mie trop esbahies 
Les V dames, bien le sachies, 
Ains ont lor maris desloies 


5715 


5720 


5730 


160 


Molt tost et molt isnelement, 

Puis les font armer vistement 

Des armes ceaz qui sunt oeis. 

Et sor les grans chevaz de pris 
Sunt monte li V chevalier, 

Chaseuns ot chaint le bran d'acier, _ 
Tot vont le Galois saluer 

Et bienveignier et mercier, 

Lors se sunt de lui acointie, 

De s’acointance sunt molt lie. 

Voirs est que de lui font grant joie, 
Et mesire Durmars lor proie, 

Qu'o lui voisent a Roche-Brune, 
Bien sache chascuns et chascune, 


: Que li robeor sunt ocis, 


5735 


5740 


5745 


6750 


Et si a le chastel conquis; 

Saisir le vait ains l’anuitier, 
Mais n'i veut pas seus herbegier. 
Et à V chevalier li dient 

Et li creantent et affient, 

C'o lui iront sens renfüser 

La u il les vorra mener. . 
Lors s’entornent baut et joiant, 
Si chevaucent et vont errant. 


A Roche-Brune sunt venu, 
Creoreas qui sires fu 

Fait al Galois rendre les cles, 
Lues qu'il est el chastel entres. 
Mais ains qu’il soient descendu, 
Fors d'une chambre sunt issn 
Dusqu'a XXX sergant arme, 
En plorant se sunt arreste 
Devant Creoreas tot coi. 

»Sire« font il »en grant effroi 
Somes entre en cest jor d’ui; 


* 


5786 von gleicher hand nachgetragen. 


“ 


3755 


GO 


\ 
| 


te 
Y 


5157 


161 


Or entendes le grant anui: 
Perdu[s] aves VII chevaliers 

En la lande des chastegniers. 

N'a gaires que nos les trovames, 
Mors et senglans les aportames, 
N’en trovames vivant fors un, 
Vostre neveu Pinel le Brun, 

Molt feblement a nos parla, 

Si nos dist por voir et conta, 
C'uns chevaliers tos blans armes 
Les a ocis et decoles, 

Et si nos dist del chevalier 

Qui seoit sor I bai destrier, 3 
Qui molt estoit grans et apers, 
D’un blanc diaspre ert tos covers; 
Mais nos ne le veismes. pas. 


Lors pense bien Creoreas, 

Que c'est li Galois entresait 

Qui cel damage hi a fait. 

»Sire« dist il »foi que vos doi, 
De mes compaignons vos mescroi, 
Que vos ne les aies ocis: 

Car vos aves, ce m'est avis, 

Et bai cheval et armes blanches. 
Ce sunt autretels conissances. 
Come cil a dont vos oez 

Qui mes compaingnons a tuez. 
Certes, ce poes vos bien estre, 
Bien le tesmoingne vo main destre, 
Que si tost nos ot desconfis, 
Tenes ma foi, je vos plevis, 

Que se vos le voir m'en contez, 
Ja por ce nen seres greves.« 


Cant mesire Durmars oi, 


* 


Steht i . lt. 
Daran, im ms. doppe 


11 


5190 »Sire€ diet il »verites 


195 Si VOS di bien: qu'a moi defendre 


5800 Ensi con vos pot oir, : 


5e05 Qui cha dedens sunt enserte: 


go »Certes sire, ja les aures,* 


Lors s'en torn® plus que le pas, 
e2: Si fait chaaines depechier 


pen Et ces esgaioles defaire, 


Quatrevins en i ot et x, 
Chevaliers et serjans de pris 
Sofertle) avoient mainte paine. 

„820 Creorea® leg en amaise 
Par devant le Galois tot droit. 
Cant mesires Durmars les voit, 
Descendus est de son destrier. 
Tuit 8 escrient li prisonier : 


14 


345 


6860 


163 


»Beaz, doz sire, bien vengnies vos, 
Garis nos aves et rescoz.« 
Illoq(ues) fu mesire Durmars, 
Bien scoles de XIII pars, 

Molt fu servis et honores 

Des prisons qu'il ot delivres. 

Tot environ lui s’asemblerent, 

À grant joie le desarmerent. 


Quant desarmes fa li Galoia, 

Beaz fu et gens et grans et drois; 
Creoreas le regarda, 

»Sire« fait il »entendes «ha. 

Dex nos a hui molt bieu mostre, 
Qu'il n'aime pas des[lolialte, _ 
Quant vos tos senz par vostre eors 
Nos aves deseonfiz et mors. 

Dex soit graeies et loes 

De ce, que je sui eschapes, 

Je promet a sainte Marie, 

Que jamais a jor de me vie 

Ne serai traitres ne fans, 
Dorenavant serai loiaus : 

Car je sai bien trestot de voir, 
Qu’encontre dea n'a nul pooir. 

Je quidai bies de vos orains, 

Que ce fuist mesires Gavains 

Por ce, que si estoutement 
Corustes seure nostre gent, 

Bien saves ababir un bome, 

Dites moi, comment on vos name, 
Se vostre nom vos plaist à dire.< 
»Durmars li Galois ai nom, sise.« 


»Sire,« ce dist Creoreas, 
»Vos estes travillies et las, 
Mestier aves de reposer.s 
À cest mot li fait affiebler 


11 * 


164 


I mantel vert a pene grise. 
En la sale de piere bise 
Est mesire Durmars entres, 
Beaz sieges i trova asses, 

5865 Si s'est assis entre sa gent, 
Molt s’ı acointe belement, 

Et de la roine d’Yrlande 
Mesire Durmars lor demande. 
c3: Ains par ealz ne fu avoies, 

5870 Cant I valles sailli en pies, 
Devant le Galois se lancha, 
Pardevant lui s'engenoilla 
Li valles comme bien senes. 
»Sire« dist il »se vos voles, 

6875 Par cele foi que je doi dieu. 
Demain vos menrai en tel lieu 
U on set tot ades noveles 
Et de dames et de puceles 
Et de chevaliers autresi. 

5880 Li chasteax n'est pas loins de ci; 
Car se nos le matin movons, 
Ains qu'il soit vespres i serons. 
Par mon chief, se vos i venes, 
Je quit bien, que vos i ores 

5886 Noveles qui tost vos plairont 
Que cil del chastel vos diront.« 


»Certes valles,« fait li Galois, 
. »Bien senbles sages et cortois, 
Dites, coment est vostre nons.e 
5890 »Sire, j'ai non Guivres li Blons, 
Chaens ai este prisoniers 
Plus a de IIII mois entiers. 
Fors de prison m'aves oste, 


* 


5881 im ms. doppelt geschrieben. Das 2te mal steht Et 
Die verszahl der spalte ist aber 56 da der große buchstabe : 
kleiner ist als sonst. 


35 


‘15 


Bo 


tre 2. 
2€ 


5530 


165 


Si vos di bien par verite: 

Je me tien por vostre vallet.e 
»Certes« fait li Galois »Guivret, 
Ensemble toi irai demain, 

Movons le matin alques main.« 
»Sire,« fait cil »quant vos plaira.« 


Mesire Durmars appela 
Creoreas le redote, 

Saigement l'a arraisone. 

»Sire« dist il »parles a moi, 
Vos aquiteres vostre foi 

Ensi, com je vos dirai ja: 
Demain, tantost que jors sera 
Al roi Artu vos en ales, 

De par celui le salues 

Qui par armes conquist l'atrier 
Brun de Morois en son vergier, 
Cest chastel recives del roi, 

Si l'en serves en bone foi, — 
Ja li rois ne le vos torra — 
Tos les prisons li mostres la 
Que vos m’aves ci delivres 

Et sens mentir le roi contes, 
Comment vos fustes hui conquis 
Et vostre compaignon ocis. 
Bien seres a la cort venus; 

Car prodom est li rois Artus. 
I autre voiage feres; 

Car en Gales vos en ires 

Droit a la roine Galoise 

Qui molt est vaillans et cortoise, 
Depar moi le salueres, | 
Je sui sez fiz, ce li dires, 
Contes la roine, coment 

Jo assemblai a vostre gent, 
Dites li, que je m'en parti 

Tot savement la deu merci 


166 


De trestote ceste aventure, 

Li contes la verite pure, 

Et quant vos li ares contee, 

Dont iert vostre foiz aquitee, 
5985 Laissies tos vos mavais usages 

Et si soies prodom et saiges.« 


Creoreas li respondi : 
»Sire, par deu qui ne menti 
Je vos ferai tot plsinement, 

5940 Quant que vos ai eh eovenent 
Tot ensi, con vos devises.« 

A tant fu li mangiers hastes, 
Creoreas a fait venir 
Sergans et valles por servir. 

5946 Ja estoit li jors trespasses, 
En la sale avoit alumes 
Plus de XXVII cierges cler. 
L’aive donerent « laver 
Li esquiier et li sergant, 

5950 Puis misent les tables avant. 
Li Gelois prist un chevalier, 
Delez lui l'asist al mangier, 
Servis fu mesire Durmars 
De pain et de vin et de chars, 

5955 Et trestot li autre ensement 

 Furent servi plenierement. 


Leve se sunt apres mangier, 

Si font le Galois dechascier, 

La le servent grant et petit, 

5960 Cochier le font en I beal lit. 

| Mais n’erent pas asseure 
Cil qui furent desprisone, 
Bien s’armerent et haubergierent, 
Trestote cele nuit vellierent, 

5965 Et si ont ceaz dedens boutes 
Fors del chastel tos desarmes. 


167 


La porte fu close et fremee, 
Li prisonier l'ont bien garde, 
” Devant le Galois ont veillie 
5970 X chevalier bien haubergie, 
Et si font-devant lui ardoir 
II grans cierges por cler veoir. 
La nuit fu gaities li chasteaz, 
Tant que li jors fu clers et beaz. 


5975 Tantost que li aube creva, 
Mesire Durmars se leva, 
Tost s'est armes et montes est; 
Car son cheval trueve tot prest. 
Son escu prent et puis sa lance, 
5980 Molt est de plaisant contenance, 
c2: Les prisons a araisones. 
»Saignore fait il »vos en ires 
Droit a la cort le roi Artu, 
Si que del roi sere[s] veu, 
5985 (Creoreas vos i menra, 
Et quant vos seres mostre la, 
Dont voist chascuns en sa contree.« 
»Sire« font il »molt nos agree, 
Que nos facons vostre plaisir, 
5990 Volentiers vos devons servir.« 
Chascuns envers lui s’umeliıe, 
Et li Galois les en mercie. 
Atant se parti des prisons, 
O lui s'en vait Guivres li Blons, 
5995 Lors commencierent a errer. 


Del Galois lairai a parler, 
Une grañût piece m'en tairai, 
De Creoreas vos dirai. 
Cant il parti de Rochebrune, 
6000 O lui n’amena gens nesune 
. Fors les prisoniers delivres, 
Al roi Artu s’en est ales. 


168 


Li bons rois Artus sejornoit 

A Glatingebieres tot droit, 
095 Creoreas i est venus, 

Devant la sale est descendus, 

Laens a ses prisons menes, 

A merveilles fu esgardes 

Des haus barons qui la estoient; 
‘ 60J0 Car li plusor molt le haioient. 


Devant le roi s'est arrestes 
Creoreas trestos armes, 
»Bons roise fait il »plains de largece, 
Dex gart vos et vostre hautece, 
6015 Cil qui eönquist Brun de Morois 
M'envoie a vos, beaz sire, rois. 
C'est cil qui rescost la roine 
Par sa haute proece fine, 
Salus vos mande en tel’ maniere, 
LU20 Que vos par la soie proiere 
Receves moi et mon homage 
Sens moi faire ennui et hontage. 
Por voir vos di de[l] chevalier, 
Qu'il desconfist nos XIIII hier, 
6025 Moi et ma gent desaiwa, 
XIII en ocist et affola; 
Et en la fin de la meslee 
Donai al chevalier m’espee, 
Del tot me miz en sa merei; 
6030 Car moi le covint faire’ ensi. 
Par sairement l’aseurai, 
Rochebrune li delivrai, 
De vos le me covient tenir, 
Por ce me fist il cha venir. 
6035 Depar lui vos ai amenes 
Ceaz que j’avoie enprisones, 
e3: Par sa proece sunt gari, 
Demandes lor, se j'ai menti. 
Bien doit on croire le message 


D4O0 


IS 


0Gs 


6070 


169 


Qui maine si bon tesmognage.« 
Dites moi,e fait li rois Artus, 
>Qu'est li chevaliers devenus 
Qui si grant proece fist hier, 
Demain vos devoie assegier; 

Et tantost .com je vos preisse, 
Si m’aut dex, je vos pendisse. 
Mais li bons chevaliers hardis 
Vos a ore en [son] conduit pfis, 
Par sa proece et por s’amor 
Vos lairai tote vostre honor.' 
Ja n’en querrai autre consel, 
Mais del chevalier me mervel, 
Comment il n'est a moi venus. 
Si m'ait dex et sa vertus, 

Se je l’avoie de maisnie, 

Molt seroit, ma joie avancie; 
Car li cors d’un bon chevalier 
Sor tote rien fait a proisier.« 


Cant li rois à dit son corage, 
Creoreas li fait homage; 

Par sairement l'asseura, 

Que loialment le servira. 

Li rois done as prisons congie, 
Cil s'en partent joiant et lie, 
Chascuns en son pais s'en torne; 
Creoreas la nuit sejorne, 

Tot li baron qui l’escoterent 
Li un as autres recorderent 
La mervelle qu'il ont oie 

De la haute chevalerie, 

Que mesire Durmars fist hier 
Se mervellent li chevalier. 
Mais je ne me doi pas meller 
De chascun mot a recorder; 
Car eil n’est mie bons contere 
Qui trop alonge sa matere. 


vwcl: 


6100 


6105 


6110 


170 


Creoreas & congie pris, 

Si s'est del roi Artu partis, : 
Tot droit vers Gales chevacha, 
Par ses jornees tant erra, 

Qu'il vint a la blanche cite, 

Le roi de Gales a trove 

Et la roine sa moillier — 

Cel jor i ot maint chevalier. 
Creoreas lor a contee 

La verite de sa meslee 

Que mesire Durmars venqui, 
Onques de mot ne lor menti, 

Tot plainement et tost lor dist 
Ce que mesires Durmars fist, 

Et si lor dist, qu'il est tos sains. 
Li rois entent vers deu ses mains, 
De son fil est lies et joians, 

Por ce qu'il est preus et vaillans, 
Et la roine a si grant joie, 

Que conter ne le vos sauroie. 
Tot cil qui les noveles oient 

Deu et sainte Marie en loient, 
Ne fisent mie joie a gas, 

Ci lairons de Creoress. 


Mesire Durmars s’en parti 

De Rochebrune un venredi, 
Guivres li Blons s'en vait o lui, 
Tot parlant chevachent andui. 
Mais li Galois parla premiers, 
»Guivres« fait il »beaz amis chiers, 
U est ce, que tu me menras?« 
»Sire« fait il »n'en dotes pas; 
Car je vos menrai droite voie 
A un chastel tot plain de joie, 
Chascun jor i ot on noveles, 
C'est li chastez as X puceles. 
Je vos dirai, se vos voles, 


ÿ! 


y' 


1€» 


“2: Lors se foné si bien aaisier, 


171 


Poreoi il est ensi normes. 
ZX puceles i a manans 
«Jones et beles et plaisans, 
"Tote lor terre ont mise ensemble : 
Dont eles ont, si com moi semble, 
Plus de XXXIX C liuress. 
Les puceles sunt assenees 
A X chevaliers de grant pris 
Beaz et cortois et bien jolis, 
"Trestot sunt si chevalerous, 
Bons chevaliers est mains prous; 
Tot se sunt a un acord mis, 
Si mainent ensemble todis, 
N'onques n'ont al mien escient 
Li uns al autre maltalent. 
Les puceles sunt si senees, 
Que ja n'ierent ensemble irees, 
Ne parole de vilonie 
N'iert ja par lor boches oie. 
Lor X amis les ont si chieres, 
Que lor commans et lor proieres 
Vuelent tot ades achiever, 
Il ne finent onques d’errer - 
À tornoiemens et a guerres, 
Molt sent proisie par maintes terres. 
Por ce qu'il oirrent loins et pres, 
Sevent noveles tot ades, 
Si vont querrant les aventures, 
Si font batailles fors et dures 
N’onques nus d'eas, c'est verites, 
Ne fu en.champ d'armes outres, 
Mavaisete het et perece, 
Mainte paine ont por lor proece ; 
Et cant il vienent sejorner 
À lor ostel por reposer, 


+ 
8124 verderbt, etwa: Que bons ch. 


6165 


6170 


6175 


6180 


6185 


Que je ne vos sm pes nouer 
La grant je ne le desdssk 
Qu'il ont et par jer et par must. 
Chans et notes et sons et less 
Ot on sevent em ler palam 
Sovent ı a granit assembler 
Des chevaliers de ls comiree 
Qui la vienent esbsncser. 

De riviere et de chacier 

Se desduisent a ler talent. 
Mokt vivent delitousement, 
Mains solas et mainte joie ont 
Li X chevalier qui pre sant. 
Li plus besz et k plus vaillans 
Il a a nom Geogenans, 

Chies est et sire de la rote 
Par sa haute proece estoute, 
Bien set estre de haut afaire, 
Beaz est et preuz et debonaire, 
N'onques ne fu d'armes vantere 
Sa suer germaine fu ma mere. 
Des X chevaliers ai conte 

Tot plainement la verite.« 


»Certes< fait li Galois »beaz frere, 
Ne quens ne rois ne emperere 
Ne trestot li prince qui sunt 
N'ont tant de joie cum il ont; , 
Car, puisque chascuns a s’amie, 
Ne pulent avoir millor vie. 

J’ai bien failli a si grant joie, 
Se damedeu ne m’i avoie.« 
Adont sospire d’amors fine, 

Si pense a la bele roine. 

Guivres li Blons le voit penser, 
Si ne le vuet pas destorber, 

Tant chevauchierent qufe] il sunt 
Desor I grant tertre reont. 


I. 


173 


ant il ont le tertre monte, 
si voient un chastel ferme 
Dejoste I eave roide et fiere, 
Pres d'une grant forest pleniere. 
Li chasteaz ert molt bien assiz 
De vingnes et de pres floris, 
"Tot environ est bien fermes 
De trencheis et de fosses 

Et de noveas murs batillies, 
Li manoirs est bien hebergies; 
Car n'i a chambre ne maison 
Qui ne soit coverte de plon, 
De loins perent les cheminees 
Qui laens sunt en haut levees. 


Mesire Durmars regarda 

Le chastel quant il l’aprocha, 
Molt le voit. bel et bien ferme, 
Maintenant l'a Guivret mostre. 
N’avoient pas e chevachier 
Demie liue al mien quidier. 
»Sire,e ce dist Guivres li Blons 
»Li manoirs que nos la veons 
A ces hauz murs a ces toreles 
C'est li chasteaz as X puceles, 
La devons eneui herbergier. 

Si ne vos devoit annuier, 

Molt volentiers iroie avant.« 
»Va dont,« fait li Galois errant. 


»Guivres s'en vait les grans galos 
Par mi un pre dejoste un boz; 
Ains qu'il soit el chastel entres, 
A les X chevaliers troves 

Devant lé porte cha defors, 

lluec desduisoient lor cors. 

Les X puceles i estoient, 

En mi I prael se seoient 


174 


Desos une vigne trellie 

Qui bien ert foillue et chargie, 
6225 La font harper notes et lais, 

Et li plusor tienent lor plais 

D’amors et de chevalerie, 

Sovent mainent sifaite vie 

A cele joie que la font. 


6280 Atant es vos Guivret le Blont 
Devant le prael descendi, 
Li X chevalier l'ont choisi. 
Tantost cum il le reeonurent, 
Molt lie et molt joiant en furent, 
6235 Tot le salaent hautement 
Et les puceles ensement. 
Guivres lor a bien respondu 
Ce qu'il doit, a chascun sslu, 
De totes pars a lui parolent, 
6240 Assez le baisent et acolent. 
Mais ses oncles Geogenans 
Cil en est tos h pluis joians, 
»Ha!« fait il »beaz nievs dont viens tu ? 
Je te quidai avoir perdu. 
6245 Comment fus tu desprisones ?« 


»Sirec fait il »ja le saures, 
De Rochebrune issirent hier 
Tot li XIIII chevalier, 
Por aventurer s'en aloiemt 
6250 Tot arme, si cum il soloient, on 
Mais il troverent aventure 
Qui molt lor fu cruels et dure; 
Car un chevaliers trop vaillans 
Les encontra fors as plains chans. 
6255 Cil chevaliers par son seul cors 
Les a tos desconfis et mors, 
Si qu'il en a les XIII ocis, 
Et Creoreas i fu pris. 


285 


6290 


175 


Xi chevaliers dont je vos di 
Le fist venir a sa merci, 
Rochebrune h delivra, 

"Tos les prisons li rendi la 
Dont il 1 avoit plus de cent. 
Li bons chevaliers voirement 
Nos a si faitement rescous. 
Dex, cum il est gentiex et dous 
Et beaz et sages et cortois! 

N a nom Durmars li Galois, 
J'ai hui estet ses esquiiers, 

Si vos di, que li chevaliers 
Vient chaens herbergier ennuit. 
Grant compaignie et grant desduit 
Li deves tot porter et faire; 
Car il est molt de haut affaire.« 


Li chevalier et les. puceles. 

Sunt molt joiant de ces noveles, 
Plus de C fois deu en loerent, 
Apres ces mos se regarderent, ‘ 
Si voient le Galois venir, - 
Lors s'avancent por ku servir. 
Quant il les a bien aprochies, 
»A foi, beaz sire bien veignies« 
Font cil et celes qui la sunt. 

Et mesire Durmars respont, 

Que deus lor doinst bone aventure. 
Lors sunt venu grant aleure 

De totes pars a son descendre, 
Li vallet vont le cheval prendre, 
Tantost cum il est descendus. 
Molt est li Galois bienvenus, 

Les puceles le desarmerent, 
Onques serjant n'i adeserent, 

Et quant eles l'ont desarme, 

À son col li ont affieble 


6295 I mantel de porpre sanguine, 


6300 


6305 


6310 


6315 


c 2: 


6320 


6325 


6380 


176 


Forre d’une penne d’ermine. 


Li Galois fa en son estage, 
Beas fu de cors et de visage, 
Nule beates ne li faloit 

De quant qu'a home covenoit. 
Geogenans lı bien apris 

A le Galois par le main pris, 
Bel se sot de lui acointier; 

Car il n’ert pas a enseignier. 
Tot li autre come cortois 

Se sunt acointie del Galois, 

Et les puceles autresi 

Ne le truevent pas enbahi, 

Mais molt sage et molt bien parlant 
Sens fole chiere et sens bubant, 
De lui honorer molt se painent, 
La sus el haut palais l’en mainent 
Qui molt estoit riches et beaz, 
Tos fu joncies de joins noveaz. 
Mesire Durmars dist por voir, 
C'ainsmais ne vit si gent manoir, 
Et si ne vit onquesmais gent 
De si trebeal acointement; 

Car des chevaliers li sembla, 
Qu'il en fust acointies piecha, 
Et les puceles a trovees 

Si cortoises et si senees, 
C'aincmais ne vit si bien aprises. 
Les tables sunt el palais mises, 
Cant li viande est aprestee, 

Li vallet ont l’eve donee, 
Tantost s'asient al mangier 

Et puceles et chevalier. 


La plus vaillans des damoiseles 
Qui dame estoit des X puceles 
Cele avoit a nom Dyonise, 


- I > 


355 


663 


BGE 


Pınar, 


177 


Deles le Galois s’est assise, 
Siemangierent andoi ensemble. 
Geogenans, si com moi semble, 
Se paine del Galois servir, 
Maintenant fait les mes venir. 
Li mangiers fu plaisans et nes, 
De bons poissons noveaz et fres, 
Lamproies orent et saumons 
Brars et mules et estorgons 

Et bons lus socis a plante 

A I chaut poivre gerofle 

Qui fu destempres a canele; 

Si ot chascuns doble esquiele, 
Bons vins orent et clers et sains 
Et bons raspes de toneas plains, 
Si ont de maint desduit parle, 
Anchois qu'il se soient leve, : 
Et tant com li mangiers dura, 
Une damoisele. harpa 

Notes et lais molt plaisanment. 
Apres mangier lues erranment 
Les tables ostent lı vallet, 

Si levent por 'estre plus net 

Cil et celes qui mangie ont, 
Laituaires aporter font 
D’espisces et de gingebras, 

À copes d'or .et-a henas 

Lors a om le vin aporte, 

Si boivent a lor volente, 

Bien sunt servi en itel guise. 
Mais n'en ferai atre devise, 
Chans et notes font vieler 

Qui molt plaisent a escolter. 


Li Galois parole .en seant 
À monsaignor (Geogenant, 
»Sire« dist il »se vos saves, 
D'une chose me respondes 


12 


6370 


c 3: 


6376 


6380 


6385 


6390 


6395 


6400 


6405 


178 


Dont je sui en pensee grande, 
C'est d'une roine d’Yrlande . 
Qui plaisans est et jone et bele, 
De li ne puis oir novele, 
N’onques ne fui en son pais, 
De ce sui je molt esbahis 

Qui ne sai la u ele maint, 

Et si ne truis qui la me maint. 
De li m’a om dit et conte, 
Qu’ele a passe de grant bealte 
Totes celes qui sunt vivans.< 


»Sire,« ce dist Geogenans, 

»Je vos di par verite fine, 

Que de cele bele roine 

Ne vos sai jo pas avoier; 

Mais on doit lundi tornoier, 

As Blanches-Mores en la lande 
Pres del chastel de Roche-Lande. 
La ont fait le tornoi crier 

II puceles a marier, | 
L'une est dame de Blanches-Mores, 
S1 est niece le roi des Mores, 
L'autre est dame de Roche-Lande, 
Li tornois iert en une lande: 

Voirs est, qu'il doit estre II jors. 
Chaens sera vostre sejors 

Dusqu’al movoir; se bel vos semble, 
Nos irons o vos tot ensemble 

À cel tornoi dont je vos di. 

Cil qui le vaintera lundi . 

Aura celi de Blanches-Mores 

Qui maint sor la marche des Mores, 
Cil qui mardi le vaintera 

Celi de Roche-Lande aura, 

Et qui IT jors le vainteroit 

L'une des puceles auroit 

Laquel(e) qufe] il vorra choisir, 


ID 


120 


625 


‚cl =: 


6430 


6135 


6440 


179 


Sens ce ne s'en puet il partir; 
Car l’une l'en covient il prendre. 
Mais bien vos sai dire et aprendre, 
Jurer covient le chevalier. 

Qu'il est bachelers sens moillier 

Et gentiez hom d’ancesserie, 
Autrement nen aroit il mie. 


»Je sai molt bien, qu'a cest tornoi 
Seront et duc et conte et roi, 
Par le mien escient vos di, 

Que diemenche ains miedi 

I aura chevaliers venus 

De XX jornees et de plus. 

En mi la place ara drecie . 

Une loge molt envoisie 

A III estages haute et lee, 

Tot environ enfenestree. 

Les hautes dames del pais 

Et les puceles, ce m'est vis, 
Seront en la loge montees, 

Molt en i aura d’acesmees, , 
Les II puceles i seront 

Por qui li preu soi peneront. 
Al tornoi aura jugeors, 

VII chevaliers, bons vavassors 
Qui furent as armes jadis 

De grant affaire et de haut pris, 
Cil sauront bien, si com je croi, 
Qui bien le fära al tornoi. 

Et se vos i voles venir, 

La pores noveles oir 

De ce que vos ales querrant; 
Car chevaliers i aura tant, 

Qu'il ne. puet estre al mien quidier, 
Qu'il n’i ait aucun chevalier 

De la contree la roine 

Qui si parest trebele et fine. 

. 12 Li 


180 


Et se vos el tornoi venes, 
Je sui molt bien entalentes 
6445 De vos servir, beaz sire chiers. 
Moi X[isme] de chevaliers 
Bien moverons a tens lundi; 
Car n’a pas V lines de ci 
Dusque la ou tornoiera. 
6450 Par deu sire ne laissies ja, 
Que vos ne veingnies al tornoi, 
De mes chevaliers et de moi 
Seres servis molt bonement 
Tot a vostre commandement.« 


6455 Mesire Durmars respondi, 
»Sire« dist il »vostre merci 
Tant m'aves dit et presente, 
Qu'a tos jors mais ai volente 
De vos amer et tenir chier; 

6460 Ja ne vos porai avancier 
En lieu, que je ne vos avance 
Et molt en desir la provance, 
Et se vos en lieu me troves, 
Je vos proi, que vos le proves, 

6465 Si pores adont parcivoir, 

Se je l'ai dit par decivoir. 

- A vostre consel me tenrai; 
Car a cest grant tornoi irai, 
Et si i vuel armes porter 

6470 Por moi desduire et deporter. 
Por vos atendre, je vos di, 
Sejornerai dusqu’s lundi.« 


»Sire,« ce dist Geogenans, 
»De ces noveles sni joians, 

6475 Jamais ne quier, que soit defaite 
L’acointance qu’avons ci faite, 


“ 


6471 ms. atendre dusqu'a ie. 


181 


Todis mais vos devons amer. 
Je fui a vostre desarmer 
Orains, quant vos venistes ci, 
Si esgardai molt bien et vi, 
Que vos armes sunt depecies 
Et estroees et percies, 

Et por ce vuel ore savoir, 
Quelz armes vos vores avoir. 
U a lions u a liepars.« 
»Certes,«< fait mesire Durmars, 
»Blanches armes totes noveles 
Me seroient plaisans et beles.« 
»Par foi sire, et vos les ares,« 
Fait Geogenans li senes, 

»Et si prendres de nos destrier: 
Les plus riches et les plus chie 
»Grans mercis« fait li Galois » 
De ce que je vos o c dire, 

La merci deu, j'ai bon cheval 
Qui molt puet soffrir paine et 
Bien sai, que por armes porter 
Ne poroie millor trover, 

Mais de ce que vos aves dit 
Vos sai bon gre, se dex m'ait, 
Assi grant, com se je prendoie 
Les chevax, se deus me doinst 


Que ke li doi vassal parlerent, 
Li autre chevalier joerent 

De plusors geuz dont il savoie 
Et les puceles entendoient 

As geuz veoir et regarder; 
Mais de totes choses conter 
Me sembleroit trop grans annu 
Li jors faut, si revient la nuis 
Les lis ont fai[s] li esquiier, 
Et quant il est tens de couchi 
Lors sunt alees les puceles 


6515 


6520 


6525 


6530 


6535 


6540 


c8: 


6545 


6550 


182 


En lor chanbres riches et beles, 
Cha fors el grant palais plenier 
Se juoient li chevalier. 

Lor lit sunt fait et bel et grant, 
Le Galois font couchier avant; 
Cant il l'ont fait bien aaisier, 
Dont se couchent li chevalier, 
Et quant ce vint al endemain, 
Ne se leverent pas trop main. 


Madamoisele Dyonise 

Qui molt est sage et bien aprise 
A fait le Galois presenter 

Blans dras linges a son lever, 
Et chauces noires de samis 

Et solers trancies laceis 

Et robe de soie novele 

Li envoie la damoisele 

Et mantel a penne d’ermine 

Et coler d’uevre sebeline. 

Gans et chainture et aumosniere 
Et fremal de riche maniere 

Et chapel d’or luisant et cler 
Ot mesire Durmars li ber, 

Ensi l’acesma de novel 

La damoisele del chastel. 

Li X chevalier sunt leve, 

Tost sunt vestu et acesme, 

Lor mains et lor boches laverent ; 
Mais le Galois tant onorerent, 
Qu'il le fisent anchois laver. 
Lors funt le chapelain haster, 
Si qu'il poront a lor plaisir 
Lues erranment la messe oir. 
Les X puceles sunt levees, 

Et quant eles sunt acesmees, 
Fors de lor chambres sunt issues, 
Si sunt en la sale venues. 


183 


Cant mesire Durmars les vo; 
Assitost cum il les parchoit, 
Lues erranment va encontre 
Bonement le(s) salue[n]t cel 
Qui sages et cortoises sunt: 
Li Galois si bel lor respont, 
Com on doit pucele respond 
Mais je ne sai pas tot despe 
Lor contenances ne lor dis. 


Les damoseles totes X 

Li font de lor jueaz present 
Et li Galois molt sagement 
Renfuse ce qu'il ne vuet pre 
Car il n’astoit mie a aprend 
Ains ert sages et bien apris 
Neporquant des jueas a pris 
Car, se il alcun n'en preist, 
Paor a, qu'il ne mespreist 
Vers les puceles qui li tende 
A lui servir totes entendent. 
Li Galois de. lor jueaz prent 
Ensi que de rien ne mespreı 
Car anchois qu'il s'en soit y 
Les a dones et departis 

As chamberieres de laens, 
Tot ce fu cortoisie et sens. 


Geogenans et li Galois 

Et tuit li atre demanois 
S'en alerent a la chapele, 
La messe oirent haute et be 
Et quant li services est fais, 
Lors s'en revinent el palais, 
Maintenant font l’eave done 
Tantost s'asient al disner. 


% 


184 


6685 Al mangier sisent longement, 
Bien sunt servi planierement, 
At apres mangier on[t] lave; 
Anchois qu'il se soient leve, 
Vieler font notes et chans, 
6590 Molt sunt les puceles sachans 
Et plaines de-grant cortoisie. 
Le Galois portent compaingnie 
Si sagement sens rien(s) mesprendre, 
Que l'on n'i seust que reprendre 
6595 De juer et d’esbanoier. 
Et de berser et de chacier 
f256rec1: Est mesire Durmars aaise, 
Drois est, que tex sejors li plaise; 
Car tuit l'onorent sens faintise. 


6600 Beles armes de mainte guise . 
Li presentent li chevalier, 
Li uns li presente I destrier 
Et li autres sa bone espee 
Clere et tranchant et amoree 
6605 Et li aultres elme dore. 
De quant qu'il li ont presente, 
Ne vout rien prendre li Galois, 
En merciant come cortois 
À tos les presens renfuses. 
6610 Mesire Durmars a asses 
De plusors desduis, ce sachies, 
Et ses chevalz fu aaisies 
Si bien, que riens ne li faloit, 
De quant que il li covenoit. 
6615 Il jors a sejorne issi, 
Et lues que ce vint al lundi, 
Li X chevalier s’atornerent ; 
Car le tornoi pas n'oblierent. 
Messe ont oie bien matin, 
6620 Ja se vorront metre al chemin; : 
Tantost cum il ont Mit trosser, 


b25 


6630 


6635 


6640 


664% 


161 


185 


or les paleffrois vont monter, 
Les X puceles sunt montees, 
À lor plaisir sunt acesmees. 


(ieogenans fu molt cortois ; 


_Car il fist monter le Galois 


Sor un grant palefroi amblant, 
Ferm et suef et bien portant; 
Son cheval fait mener en destre 
Li frans chevaliers de bon estre. 
Atant se metent a la voie, 

Vers le tornoi vont a grant joie, 
Li garcon chacent les soumiers, 
Li vallet mainnent les destriers, 
Et si portent escus et lances 

Et pengnencias de conissances. 
Cele route ne sembla mie 

Mal aperte ne esbahie; 

Car tuit ensemble vont chantant, 
Et si flahutent li alquant. 

.Tot desduisant molt plaisanment 
S’en vont vers le tornoiement, 
Tos chargies voient les chemins 
De chevaliers et de meschins 

Et de chevaz et de blasons 

Et de soumiers et de garcons. 


Fait mesires Durmars: »Parfoi, 
Tos li mons vient a cest tornoi.« 
»Sire,« ce dist Geogenans, 
»Voirement iert li tornois grans, 
Decha par devers Blanches-Mores 
Sera li gentiz rois des Mores 


cè: HE plus de VC chevaliers 


Qui tuit ierent a ses doniers. 


WS5 Li rois Ydier de Cornuaille, 


643 Ms 


+ 
chem’, 


6665 


6670 


6675 


6680 


6685 


6690 


186 


Cil ara molt grosse bataille 

Et li cuens Brandis de Galvoie 
Qui por fine amor se desroie. 

Li quens Galans del .Gat-Destroit, 
Cil iert decha; car estre i doit, 
Et li rois Bangon de Valon 

Et Galehes de Cornillon, 

Cis n'est pas mains riches d’un roi, 
Cil ne tenra pas en conroi; 

Car trop est rades et corans 

Et talentis et desreans. 

Bruns de’ Morois iert par decha 
Qui molt grosse bataille aura 

Et li beaz quens de Duveline 

Qui proece a en sa saisine, 

Et Clamador de la Bruiere 

Ara molt gent a sa baniere, 

Et li quens de la Grant-Montaigne 
Cil iert decha o grant compaingne. 
Bien doivent estre redotees ‘ 

Les rotes que j'ai ci nomees. 


»Cil decha aront plus de gent 
Que cil dela mien escient : 
Mais devers Roche-Lande ara 
Mellors chevaliers que decha: 
Bien que [cil] par dela seront 
Li mellor chevalier del mont, 
Cil del ostel le roi Artu 

Qui tienent proece en vertu 
Seront dela trestot ensemble. 
C’est lor recovriers, ce me semble. 
Li rois des Ysles iert dela 

Qui volentiers tornoiera ; 

Car il est chevaliers noveaz 

Et si est fors et grans et beaz 
Et bien riches et bien mueblez 
Et des armes entalentes. 


569E5 


6705 


6715 


7200 


6725 


187 


De bachelers ara grant route 
Chevalerose et bien estote, 
Molt pora ceaz decha grever, 
Si vuet durement assembler. 
Dela iert li rois d’Orcanie 
Qui molt a grant chevalerie, 
Et li rois d’Escosse ensement 
Cil iert dela a molt de gent, 
Et li rois qui tient Benewic 
Et li riches quens de Riswic 
Et li quens Braiains d’Arondel 
Qui bien set faire grant cembel 
Et li quens de la Blanche-Lande 
Cil seront devers Roche-Lande. 
Mainte grosse bataille ara 
Et par decha et par dela 
Mais ne vos sai pes uomer totes 
Ne les bataillés "ne les routes. 
Devers.Blanches-Mores serons 
A ceXz dela tornoierons, 
e vos le voles creanter.« 


Fait mesire Durmars li ber: 

»Je vuel estre molt volentiers 
Contre les millors chevaliers; 
Car je sai bien certainement, 
Qui tient meslee a bone gent 
SSes biens fais en est miez proisies, 
Portant qu'il soit a droit jugies. 
A] grant meschief doit om savoir 
Qui doit loz de proece avoir, 
"Telz set les mavais abaubir 

Qui n'ose les buens envair, 

Ensi se. quident avancier 

Li comte coart beubencier.« 
»Certes« fait Geogenans »sire 

De ceaz ne doit om nul bien dire, 
N'est mie sens mavaise teche 


6730 


6740 


6745 


6750 


6755 


6760 


wc 1: 


188 


Qui plus a beubant que proece. 
Beubans est une vainne chose, 


Nus bon[s] proudom mostrer nel ose.< 


Ensi chevacent tot parlant, 
Tost vont li palefroi anblant, 
Tant ont lor droit chemin tena, 
Qu’a Blanches-Mores sont venu. 
Adone regardent et si voient 
Les chevaliers qui s'en issoient 
Fors de la vile tot arme. 

La ot maint destrier ensele 

Et mainte bele coverture, 

Les routes s'en vont a droiture 
Vers la place por tornoter, 

Li grant chemin et li sentier 
Sunt des chevaliers t plain. 
Li plusor se metent al plain 
Por les presses qui sunt trop 
Sor les chemins et sor les rues, 
La ot mainte lance planee 

Et mainte baniere levee. - 


Mout sunt beles a regarder 
Les armes qui flanboient cler 
Et les banieres qui ventelent. 
Iluec flahutent et vielent 

Cil qui de ce sevent servir 
Por les chevaliers resbaudir, 
Li plusor servent de harper 
Et li alquant de flajoler, . 


Li auquant vont d'armes parlant, 
Et cil az tymbres vont tymbrant. 


La ot maint chevalier de pris 
Covert de soie et de samis, 
Del tornoi sunt joiant et lie 
Li vaillant et li envoisie. 

Ja sunt en la place venu 


189 


Cil qui promiers sunt apparu, 
Et encor sunt h deerain 

De Blanches-Mores si prochain, 
Qu'il s’en issent espessement 
Por aler al tornoiement. 


Mesire Durmars maintenant 

En apele Geogenant, 

»Sire« dist il »se vos voles, 

Car nos armons ci en ces pres 
Dejoste cest aunoi foilli.« 

»Je le voloie dire ausi,« 

Fait mesire Geogenans, 

»Molt est cis liez beaz et plaisans.< 
Lors descendent li chevalier, 
Tantost font lor chauces lacier, 
Bien s’armerent et par loisir, 

Et si font lor chevaz covrir 

De riches covertures beles 

De lor armes totes noveles. 
Tant li chevalier. sunt arme, 

Sor les palefrois sunt monte, 
Lors chevacent vers le tornoi 
Par mi un pre joste I aunoi, 
S’en vont les blans haubers vestus; 
Mais lor elmes et lor escus 

Font porter a lor esquiiers, 

Et si font mener lor destriers. 
Lor baniere est en haut levee 
Blanche et vermelle, eschequeree, 
Sor I grant destrier vigeroz 

Le porte I esquiiers molt proz. 


Geogenans come senes 

A tos ses vales apeles, 
»Saignore dist il »parles a moi, 
Je vos commant et si vos proi, 
Que monsaignor Durmart serves 


6805 


6810 


6815 


6825 


6830 


6835 


+80 


Si chier, com vos m’amor aves.< 
»Sire« font cil »tot plainement 
Serons a son commandement.« 
Or est li Galois assenes 

De bons valles preuz et senes, 
Li soliaz commence a haucier, 
Tant se hastent de chevacier 

Li X chevalier tot ensemble 

Et li Galois si, qu'il moi semble, 
Qu'il sunt venu droit en la lande 
La u l’asemblee est molt grande 
Des chevaliers trestos armes. 

Cil qui les avoient esmes 

Les prisoient a V milliers, 

La ot molt de riches destriers 
Qui sunt covert de dras de soie, 
Tote la place reflanboie 

Des armes qui cler resplendissent, 
Et li cheval si cler henissent, 
Que tote la place fremist. 

Mainte baniere i resplendist 
Batue a or et a argent, 

La ot maint bel acesmement, 

La veissies maint chevalier 

Son cheval corre et enlaissier. 
Deus, tant guimple et tante mance 
Et tante bele conissance 

Qui fu donee par amors 

Veissies porter les plusors. 

Bien doit faire chevalerie 

Qui porte juel de s’amie. 

La ot de molt lontain pais 

Et dus et contes et marcis 

Et haus barons et bachelers. 
Beaz est li tens et li jors clers, 
Et la place est et bele et dure, 
Plus d'une grande liue dure 
Trestote verde et tote igaus. 


3. DD 


355 


6875 


191 


Sor les elmes luist li solaus, 
Iluec fait molt bel et molt gent. 
De Il pars ont asses de gent, 
Bien doivent tornoier par droit. 


En mi lieu de la place droit 
Avoit une loge de fust, 

La plus bele qui onques fust, 
N’ert pas mains haute d'une tor, 
III C fenestres ot entor. 

La fisent cele loge faire 

Deus puceles de haut afaire 

Qui de bealte orent grant pris, 
Por celes. fu li tornois pris. 

Cel jor sont molt bien &cesmees, 
Sus en la loge sunt montees, 

El plus haut estage lamont 

As fenestres apoier vont. 

Les II puceles ne sunt mie 

En la loge sens compaignie, 
Ains i a mainte damoisele 

Et mainte dame cointe et bele 
Qui de lui acesmer se paine. 
Tote la loge en est si plaine, 
Que je n’en puis nombre savoir, 
Por le tornoiement veoir 

Sunt as fenestres araingies, 
Molt sunt celes joians et lies 
Qui les plus beaz liez ont saisis. 


D'ermine et de vair et de gris 
Sunt acesmees les plusors, 
La ot dras de maintes colors. 
plusors ont chainses vestis 
De blanc. diaspre, ce m'est vis, 
Et si ont manteaz affieblees, 
Et les auquans sunt acesmees 
De samis et de dras de soie. 


e3: 


6880 


6885 


6890 


6895 


6900 


6905 


6910 


192 


La sunt en solas et en joie, 

La ot maint gent cors avenant, - 
Maint vair uel et maint doch semblant 
Et mainte vermillete boche. 

Saverose, plaisant et doche 

Et mainte gorge clere et blanche 

Et° mainte bele contenance 

Et maint chief blont et maint cler vis. 
Bon chevalier d’ancise pris : 

Et qui dès armes conissoient 

Deles les dames se seoient,. 

Je quit, que cil les mosterront 

Les bienfais qu’al tornoi verront. 

Li chevalier as X puceles 

Se vont veoir les damoiseles, 

Des palefrois descendu sont, 

En la loge montent amont, 

Le Galois funt aler avant 

Et monsaignor Geogenant. 


Sus en la loge sunt monte 

Li X chevalier tot arme, 

Chascuns i a mene s’amie, 

Bien acesmee et bien vestie. 

Les dames et les damoiseles 

Font grant joie des X puceles 

Et des chevaliers ensement. 
Geogenans molt sagement 

Noveles enquiert et demande 

De cele roine d’Yrlande 

Que li Galois quiert et desire, 
Mais la nel en set on rien(s) dire. 
Monsaignor Durmart regardoient 
Les dames qui laens estoient, 

Et l’une al autre consilloit: 

»Cis est beaz chevaliers a droit.« 
La pucele de Roche-Lande 

De lui conoistre est molt en grande 


198 


Et la dame de Blanches-Mores 

Qui ærmaint sor la marche des Mores. 
or ce II fu pris li tornois, 
nOïstre vulent le Galois. 


Feogzenns lor conseilla, . 

D 22 x mes« dist il »entendes cha, 
D =  <æhevaliers tos blans armes 
j Ca 2 mars li Galois est homes, 
cit doit estre liez et joians, 

Se li plus beaz qui soit vivans, 
=. A = je vos di, que sa bontes 
nm + asses miez que sa bealtes.« 
L A <> mt se sunt en pies levees 
m IT dames comme senees, 
M7 JR _Æ font le Galois bel semblant. 
Si — === -mre Durmars passe avant, 
Ca == "est a eles acointies 
M Re preus et bien affaities, 
ing æ il n’i puet gaires parler; 
Li =. r la fors muevent por joster 
Cm «hevalier d'ambedouz pars. 

. gie prent mesire Durmars, 
u — = de la loge s’en issi 


25 A 


Et- 
L li X chevalier assı, 
Zu. 
B5 fors ont lor chevaz troves 


—n covers et bien enseles. 


m rs montent li X chevalier, 
10 — — -mmitost font les elmes lacier 
ji. Le "+ ’ 


Con 2 escus prendent et lor lances, 
NE —wert sunt de lor conissances. 
\ “ÆSsire Durmars est montes 
“Zn haume lacie tos armes, 
a wor buen cheval siet li Galois, 

& Ds est covers blans comme nois, 
aintenant a son escu pris, 
edens son cuer est tos espris 

. # 


194 


D'amors et de chevalerie, 
6960 Cant il a sa lance saisie, 
Son cheval fiert des esperons. 
Apres lui point Guivres li Blons 
Et X vallet tot apreste 
Qui portent lances a plante, 
6955 Pardevant le Galois coroit 
Cil qui le baniere. portoit, 
Li X chevalier vont apres 
Qui de bien faire sunt engres. 
Et les puceles tote[s] dis 
6960 A deu commandent lor amis, 
En la loge sunt demorees, 
Ja veront jostes et meslees. 
As fenestres sunt apoies 
Plus de VII XX dames proisies 
6965 Et plus de. trois C damoiseles, 
Les routes voient grans et beles 
Qui chevachent por assenbler, 
Molt reluisent li elme cler. 


Devant les dames premerains 
6970 Vient por joster mesire Yvains 
Tos covers sor I cheval sor, 
En chantel portet l’escu d’or 
À un vermel lion rampant, 
Tos est covers d’itel senblant, 
6975 De ses armes a lances taintes 
Plus de L a lions paintes, 
Cil qui les portent vont chantant. 
Et mesire Yvains vient devant 
L'escu pris acesmeement, 
6980 Sor frain galope cointement, 
Pres de lor chevaliers s’aproche. 
Mesire Durmars point et broche, 
Vers lui s’adrece, quant qu'il puet, 
Et mesire Yvains a li muet, 
6985 De grant ravine se requierent. 


195 


Al aprochier bien s'entrefierent, 
Si qu'il font percier les blasons, 
Les lances volent par tronchons. 

(2: Li chevalier n’ont pas hurte,' 

6%0 Demi arpent se sunt outre, 
Autres lances ont recovrees 
Que doi vallet lor ont donees. 
Voiant dames, voiant puceles 

ae | Fisent XXV jostes beles, 
“>  C'ains n’i falirent ne reculerent, 

N’onques ne se desaiwerent. 


Geogenans muet por joster, 
Quant que li chevaz puet aler 
AA un des compaignons Ywain, 

> Bien se trefierent tot de plain, 
“Si qu'il ont lor lances brisies. 

Lors sunt les jostes commencies 

res des dames a I arpent, 
=: i ara tornoiement. 


MPor joster muet mesire Kez 
Mntre II rens bien acesmez, 
D'un drap de soie tos covers, 
Bons est as armes et apers. 
u Lors le conoissent mainte gent 
A] escu noir, al chief d'argént 
Que mesire Kez porte bel 
Par les enarmes en chantel. 
As dyables le commandoient 
Tez III C qui venir le voient, 
rs Li plusor le heent de mort 
Qui le vorroient avoir mort; 
Car sovent dist grant felonie 
À ceaz qui ne li sient mie, 
Et si set bien en cort porter 


> 
es der vers hat eine silbe zu viel. 
| 18+ 


7020 


7025 


7030 


196 


Tos ceas cui il vuet deporter. 


Mesire Kez avant regarde, 

Si voit le Felon de la Garde 
Qui por joster vient d’atre part, 
Al esca d'or al noir liupart 

Le conoist bien li seneschauz, ° 
D’ire et de maltalent est chauz; 
Car lui ramenbre del meffait 
Que cil li avoit piecha fait. 
Cant monsaignor Ke en sovient, 
Vers lui s’adrece et eil li vient, 


: Cant que li chevaz puet randir, 


7085 


7040 


c 3: 


7046 


7050 


7055 


As lances baissier et brandir 
S’entrevienent plus que le pas 
Comme cil qui ne s'aiment pas. 
Bien se fierent al aprochier, 

Si qu'il font les escus percier, 
Les lances escligent et faingnent, 
Des cors et des chevaz s’enpaignent, 
Lor escus fendent al hurter, 

Et lor helmes font enbarer, 

Li archon des seles froerent, 
Ambedoi li cheval creverent _ 
Et li chevalier sunt [ve]rse 

En la place tot estone, 

En grant 'piece ne se remurent. 
Plus de C chevalier corurent 
Por rescore le seneschal 

Et cors et escu et cheval. 


Mesire Durmars lor adrece, 
Plains de vigor et de proece 
Vait tote la rote encontrer, 

Sa lance fait entors voler, 

III en abat a son venir, 

Outre fait le cheval bruir 

En la grant presse de la route, 


197 


Sn qu'il la tresperce trestote. 
SS or lui fierent al trespasser 
"us de XXX por lui grever, 


=> +t li Galois soffre et endure, 
S—S or lui est la meslee dure, 
Sais il s'en va bien descombrant, 


"I Vodis fiert et enpaint avant. 
M _ors poignent li X chevalier 


or monsaignor Durmart aidier, 
WDurement vienent enlaissie, 


_hascuns tient l’escu enbracie, 


1085 


1000 


AO for descloient. 


Hor lances portent abaissies, 
—A1 assembler les ont brisies. 
"Tote cele rote forscloient, 

” Pant font, que le Galois descloient 


W'entre les chevaliers dela, 
eogenans le fist bien la 
Et tot si compaignon ausi, 
Molt vienent bien come hardi, 
Et molt prisierent lor venue 
“Trestot cil qui l’orent veue. 
Devant les dames le fist bien 
Yvains li fiez roi Urien, 
Tant tint meslee a ceas dela, 
Que monsaignor Ke remonta, 
Sor I bai cheval chastelain 
Qu'il ot gaaignie de sa main. 


Mesire Kes est remontes 

De lui vengier entalentes, 

Le Felon de la Garde voit 
Qui de remonter se penoit. 
Mais Kez nel laisse remonter, 
Ains le vait del cheval hurter 
Si durement; qu'il le rabat 
Encontre terre trestot plat. 


+ 


198 


Ja l’eust pris et retenu, 
Cant al rescore sunt venu 
Plus de HIIXX chevalier 
Qui malgret sien li font laissier. 
7095 Li Fel de la Garde remonte, 
Maintenant vuet vengier son honte, 
Tantost fait lancier le cheval 
Par devant Ke le seneschal, 
Molt bien le quide retenir, 
7100 À ce qu'il voit sa gent venir. 
vecl: Al frain le prent, vers lui le tyre, 
Une grans bataille desire 
Por Ke le seneschal grever, 
Plus sunt de IIIC bacheler 
7105 Qui tot sunt venu a forclose. 
Et mesire Ywains qui bien ose 
I grant fais atendre et sofrir 
Commence mellee a tenir, 
Tos est enclos entre lor gent, 
7110 Trop demeure seurement, 
En la grant presse s’abandone, 
Cols ı recoit et cols ı done, 
Molt a sofert et endure, 
Entre lui et monsaignor Ke 
7115 Sunt trop enconbre et chargie. 


Atant vienent tot eslaissie 

Gil del ostel le roi Artu 

Qui bien ont le meschief veu, 

Por rescore lor compaignons 
7120 Fierent chevaz des esperons, 

Lor bataille est bien estendne, 

Tote serree et tote drue, 

Porprent plus d'une arbalestree. 

‚ La ot mainte enseigne levee 

7126 Et maint riche destrier covert 

Et maint buen chevalier apert. 

Cele rote est et bone et bele, 


199 


Mainmte manche de damoisele, 
7130 Mainte guimple et mainte entresaigne 
Veissies en cele compaigne, 
La ot maint cler elme lacie 
Et wmasint riche escu enbracie, 
Îlaec oissies flajoler 
7135 ve mnainte flahute soner, 
©N1t vienent acesmeement. 
Le ot chevaliers plus de cent 
Dont li pire, si com je croi, 
Quaïde bien vaincre le tornoi. 
7 re chevachent tot de front 
"0 Les lances droites” contremont, 
Et Quant il ont tant chevachie, 
Qua ”il sont pres des rens aprochie, 
= Pig = Tr Laissent corre tot ensenble 
ti xrement, que terre trenble, 
7145 Molt vienent tost esperonant. 


Be = re Grawains vient devant 
E Wu zancelos del Lac apres 
Feb ©» + li fiez le roi Ares 
= æagremors et Perchevauz 
7150 m ES vec et Gales li Chaus, 
ee == de Rogemont lı preuz 
. Ga, = ngrevains li orguilleuz, 
Mo» =m_res et Gaharies, 
Et «res li petis et Gifles 
7155 Qu > az cil de la deserte 
. Et = fist mainte proece aperte 
c 2° ca =—esire Ydier li fiex Nu. 
Ch =Ssunt tot ensemble venu, 
% =cung vuet estre premerains. 
1160 De aut vient mesires Gavains 
‚> monssignor Yvain rescore, 
A, que li cheval puent core, 
S  gievent tot si compaignon. 


Hors se tornent a esperon 


200 


7165 Cil dela qui joste avoient, 
Cant cele grant bataille voient 
Qui sor eaz devoit deschargier, 
N’ont cure de plus atargier, 
La place voident erranment, 
7170 Molt s'en vont effree[e]ment. 
Mesire Yvains est demores 
Comme bons chevaliers proves, - 
Et il et Kez sunt revenu 
Issi, qu'il n’i ont rien(s) perdu. 
7175 Assez orent en lor blasons 
Et fers de lances et tronchons, 
[Et] lor elme estoient casse, 
Et lor cheval alques lasse. 
A II valles II lances prisent, 
7180 El front de la rote se misent 
O cheaz de la table reonde 
Qui sunt li plus vaillant del monde. 


En la place ert li rois Artus, 

Grant piece a, qu'il estoit venus, 
7185 Les commenchalles ot veues 

Et les premeraines venues, 

Si dist, que le blanc chevalier 

En doit om durement proisier, 

Por ce qu'il vint o pou de gent 
7190 Assembler si hardiement 

Et por ce, que il trespercha 

Tos ceas a cui il s’adrecha. 

Ce estoit Durmars li Galois, 

Mais ne le conoist pas li rois, 
7195 Si l’a blanc: chevalier nome, 

Por ce qu'il le vit blanc arme. 

Li rois nè prisa mie envain 

Le bienfait monsaignor Yvain, 

Ains dist, qu{e] il l’avoit bien fait. 
7200 Mais n'en tenrai mie lonc plait 

De nomer tos ceaz qu'il proisa, 


201 
Ne de dire quant qu’il vit | 


N’ert mie seuz li rois Artus. 
Ains ot o lui contes et dus 
Et maint prince et maint vi 
Et maint chevalier de valor 
Qui sens armes sunt al torn 
Li rois sist sor I palefroi 
Qui molt estoit riches et grı 
Et beaz et fors et bien anb 
Molt valoit bien I bon dest 
Por I grant taz de gent peı 
Li rois avoit chainte s’espee 
Si ot une chape affublee 
D’une riche color sanguine 
Qui tote ert forree d’ermine 
Sor son chief portoit I chaj 
De paons molt riche et mol 
Entor le roi a gens armees 
Qui portent maces et espees 
Cil se painent del roi garde 
Ne laissent pas sor lui foler 
À lui ne puet aprochier nu: 
Se ce n’est rois u cuens u ( 
U riches pers de haute hon 
U chevaliers de grant valor 


Les routes chevachent avant 
Molt se vienent entr(e)apro« 
Ja iert grans li tornoiemens 
Li rois s’areste al cors des 
Por la venue de sa gent 

Qu'il vuet veoir. tot: plainem 
Ja vera les venues. totes, 

Fieres et rades et estotes. 

Entre II rens n’est demores 
Nus hom qui soit de mere 
Les banieres al. vent baloier 


202 


Et les batailles s'entrevoient. * 
Lors vont assembler le tornoi 
7240 Cil de la maisnie le roi, 
Li bon chevalier defensable 
Qui sunt de la reonde table; 
Tuit ensemble poignent et brochent, 
: Si pres de ceas dela s’aprochent, 
7245 - Qu'il font lors chevaliers fermir. 
Si vos di bien, qu'en lor venir 
Sunt lor banieres desploies, 
Les escus pris, lances baissies 
Vont si durement assembler, 
7250 Qu'il font la chanpaigne trenbler. 


Li rois Ydier de-Cornualle 
Muet a tote cele bataille, 
Il et li cuens de Duvelline 
Laissent corre de grant ravine 
7255 Et Bruns de Morois ensement, 
Cil III muevent premierement, 
A tot l'encontre s’abandonent, 
VC chevalier esperonent 
Qui de lor compaignie sont, 
7260 Lances baissies apres vont 
Si tost, cum il puent aler. 
A toz ceaz muet a encontrer 
Mesire Gavains li cortois. 
Mesire Durmars li Galois 
7265 S’adrece a lui tos premerains,. 
Et il et mesire Gawains 
S’entrefierent en lor vehir, 
Lor lances brisent al ferir, 
f258r°c1: Outre s'en vont sens arrester, 
7270 As grans batailles vont hurter, 
En la plante des chevaliers, 
Iluec adrecent lor destriers. 


Mout tost vient Lancelos li ber, 


1275 


7230 


1285 


7295 


7305 


7510 


203 


Cant qu'il puet le cheval haster, 
S'adrece a trestos les venans 
La u mains a des conissans; 
Car le deport ne quiert il point. 
Li cuens de Duveline point 
L'escu vermel al chief d’ermire 
Met en chantel par vigor fine, 
Et Lancelos vers lui s’eslaisse, 
Tot maintenant sa lance baisse. 
Mout se sunt bien entreferu, 
Andoi sunt percie li escu, 
Les esclices sunt haut volees 
Des lances qui tost sunt froees, 
Al trespasser bien s’entretaignent, 
Des escus et des cors s'enpaignent ; 
Mais Lancelos l'a si hurte, 
Qu'il la fors des archons porte. 
Li cuens de Duveline chiet, 
Or a mestier, c'on le reliet, 
Si compaignon l'ont bien outre, 
Si l'ont rescos et remonte. 
Lancelos met main a l’espee, 
Woantost s’adrece en la meslee, 
Kent la bataille et ront la presse, 
Avant s’enpaint, onque ne cesse, 
Si a outre les premerains 
Qui devant lui murent orains. 


Sor I riche destrier norois 

Vient tos covers Bruns de Morois 

Lance baissie l’escu pris, 

L'orguel et de fierte espris, 

Et Saigremors li desrees 

S'adrece a lui tos abrieves, 

En chantel portent lor escus, 

Des grosses lances as rois fus 
S'entrefierent pres des mentons, 
Por poi, ne vuedent lor archons. 


7315 


7320 


ce 2: 


7326 


7330 


7335 


7340 


7345 


204 


Si durement s'entrevierent, 

Que trestot se desaiwerent, 

Mais les lances sunt pechoies, 
Utre s’en vont resnes lasquies, 
Si se rafichent es estriers, 

Bien s’aferment sor les destriers, 
Chascuns se radrece endroit lui, 
Molt le velent bien faire andui. 


Li rois Ydier de Cornuaille 
Vient devant tote sa bataille 
Sor un cheval molt tost corant, 
Si ot escu riche et parant, 
D’ermine estoit frez et noveaz. 
En l’escu ot II lionceaz 

De vermel sinople rampans, 
Ses elmes fu clers et luisans, 
Tos estoit covers ses chevaz 
D’ermine a lionceaz vermaz. 
Durement s’adrece li rois 
Contre Perceval le Galois, 

Et Percevaz tos eslaissies 

S’est contre le roi adrecies. 

Sı tost com il vienent andui, 
S’adrece Percevauz a lui, 

Si se fierent des grosses lances, 
Les cleres alemeles blanches 
Font par mi les escus passer, 
En haut font les troncons voler. 
Mais je vos di, que Perceval 

A abatu jus del theval 

Le roi Ydier par sa proece; 
Car il n'est hom de sa vistece. 


Iluec est grans li frosseis, 
Or recommence pogneis, 
D’anbes II pars al assembler 
Veissies ces lances froer 


205 


Et ces escus percier et fendre 
Et chevaliers par terre estend 
Plus de X en [i] trebuchieren 
De troncons et d’espees fieren 
Cil qui lor lances ont froees. 
En mi le chaple des espees 
S’est Percevaz ferus li ber, 
La lı veissies cols doner 

Et tranchier helmes et blason 
Et rescore ses compaignons 
Et ceas dela si envair, 

Qu'il les fait arriere sortir. 
En mi la presse de lor gent 
Se combat si hardiement, 

Que tot abat et tot cravente 
Et durement les espaente. 


Durement est bons li tornois, 
Et Percevaz li bons Galois 
Est en la grant meslee ades, 
Si compaignon li sunt si pre 
Mais bien sovent le vont per« 
Car il tresperce si avant, 
Que nus hom ne le puet siwi 
As grans rotes qu'il voit ven: 
S’adrece sovent et menu. 

Cel jor li est si avemu, 

Qu'il venqui le tornoiement 
Molt bien et molt outreement 
Mais les dames n'i entendoier 
Ne esperance n’i avoient 

Por la queste del saint graal 
Car il [ert] castes et loial. 
Se ce ne fust, molt bien creu 
Que son amor avoir deussent. 


* 
Le. creissént. 


ce 3: 


1385 


73% 


7400 


7405 


7410 


7415 


206 


D’ambedoz pars poignent et broeent, 
Al assembler fierent et joignent, 

X grans batailles desroterent 

Qui de plain front s’entrecontrerent. 
La veissies chevaz crever, 


. Lances brisier, tronchons voler 


Et maint escu fraindre et percier 
Et abatre maint chevalier, 

La ot mainte janbe froissie 
Et mainte chanole brisie. 
Iluec assenble li tornois, 

Des lances est grans li effrois 
Apres commence la tenchons 
Des espees et des tronchons. 
La ot enseignes escriees 

Et banieres al vent levees, 

Li tornois est riches et buens, 
N'i a deport ne dus ne cuens, 
La prisoist on poi le dangier 
D'un fauz plaideor losengier. 


Al tornoi vient li rois d’Escosse ; 
Galehes de Cormillon broche, 

Si s’adrece molt durement 

Al roi et a tote sa gent, 

Et li rois se radrece a lui: 

Lor lances brisent bien andui, 
Li esclic sunt en haut lancie. 

À tot le tronchon alongie 

Est Galehes outre corus 

A ceaz qu'endroit lui a veus, 
Encontrer et ferir les vait; 

De son tronchon si bel cop fait, 
Qu'il en abat un chevalier ; | 
Devant fait corre le destrier, 

Si se radrece en mi le tas. 

Sor lui veissies maint esclas, 

Et mains tro[n]s de lances voler, 


2—>oO 


7425 


1430 


745Q 


207 


Il ne poist pas retorner. 
Ains fust ja pris, mes erranment 
Li sunt venu tote sa gent : 
Lances baissies tot de front, 
Plus de II C chevalier sunt 
Qui tuit vont des lances ferir, 
Si qu'il ont fait en lor venir 
Il grans batailles remuer 

Et l’une sor l'autre hurter. 

I arpent les mainent ferant, 
Et Galehes chace devant, 

As armes le reconissoient 

Li plusor qui le regardoient, 
Ses escus ert tos frez dores, 
Si ert de synople frestes 

À un vermel quartier luisant. 
Cel jor voient bien li alquant 
Sa justice et son hardement. 


Atant vient al tornoiement 

Li rois des Isles a grant rote, 
Sa bataille ert fiere et estote, 
Bien i a III C chevaliers 

Les escus pris sor les destriers, 
Lances levees, tos seres, 

Desos les elmes enclines. 

Et quant il sant pres del tornoi, 
Si chevacent a grant effroi, 

Lor lances alongent et bassent : 
Et II grans batalles s’eslassent 
Qui tost lor vinent de randon, 
C'est li rois Bangos d’Avalon 

Et li cuens Barndis de Galvoie, 
Cil sant andoi covert de soie, 

I et lor gens ensemble tienent, 
Lances baissies molt tost vienent, 
En lor II rotes, ce sachies, 

Ot bien -II C elmes lacies. 


208 


7456 Ces II batailles desrengierent, 
Al roi des Isles s’adrecierent. 
Et li rois al encontre muet, 
Can que li chevaz corre puet, 
Il et li riches rois Bangus 

7460 S’entrefierent sor les escus, 
Lor lances brisent, otre vont, 
Les escliches volent a mont, 
Lor batailles sunt assemblees. 
La ot tantes lances froees, 

7465 Que des tronchons et des escliches 
Et des encontres durs et riches 
Et de la friente de chevaz 
Et de la noise des vassaz . 
Est li bruis et li tons si grans, 

7470 Que trestos en fremist li chans. 
Biefi le fait li rois d’Avalon 
Et il et tot si compaignon, 
Et li quens de Galvoie ausi 

, Maint cop de s’espee i feri; 

7476 Mais fierement les encontra 
Li rois des Isles qui percha 
Lors batalles en son venir, 
Si qu'il les fist auques fermir. 
Tot si chevalier ensement 

7480 Assenblerent si radement, 
Qu'en lor venir chevaz creverent, 
Par mi II batailles hurterent, 
Si qu'il les remisent arriere 
Plus d'une traitie planiere; 

7485 Trestot desconfit s'en alassent, 
S’autres rotes n'es recovrassent. 


Li quens Galaus del Gaüt-Destroit . 
Cele desconfiture voit, 


Lors lasse core tos covers, 


’ * 
7487 Galaus, oben 6659.Galans ; u und n sind beide mal g 


A95 


700 


)5 


20 


1525 


209 


Bien acesmes et bien apers, 
De plain eslais, son escu pris, 
S'adrece entre les desconfis 
A chaus qui sor ces s’abandone, 
Sa lance pecoie et tronchone. 
A cel poindre sens renfure[r] 
A fait II chevalier verser, 
Outre s'en vait l'espee traite, 
Bele chevalerie a faite. 
Tantost sunt apres lui venu 
Si compaignon qui l'ont veu, 
Et li quens de la Grant-Montaigne 
Corut apres a grant compaigne. 
Ces II batailles recovrerent, 
Al roi des Isles assenblerent, 
Les fuians fisent retorner. 
La veissies al encontrer 
Ferir de tronchons et de lances 
Et d’espees cleres et blanches, 
La ot mainte enseinge escriee. 
Li rois des Isles tint mellee 
A III contes et a un roi; 
Lors laissent corre a grant desroi 
XI batailles por lui aidier, 
Plus sunt de VII XX bachelier, 
Qui tot assenblent a un bruit. 
La veissies maint arcon wit 
Et maint bel cheval estraier, 
Nluec puet on bien gaaignier. 


En mi le grant tornoi plus dru 
Endroit la gent le roi Artu, 
Tient mesire Durmars melee, 
Sovent i refiert del espee. 
Quant il voit les rens esclairir, 
Adont vait de lance ferir, 
Maint chevalier ı desconroie, 
Mainte grosse lance i percoie; 


7630 


7535 


7540 


7545 


ce 3: 
7550 


7555 


7560 


210 


Car a grant plante l'en donoient 
Li vallet qui de ce servoient. 
Molt set li Galois bien -joster 
Et molt set bien de lance en cler 
Et en la grant meslee drue, 
La vait ferir d’espee nue, 

Lor bataille perce et desront ; 
Laens se lance si parfont, 

Qu'i le fierent de totes pars. 
Bien le fait mesire Durmars, 
Cant il se voit trop encombrer, 
Belement se set delivrer. 
Chevaliers estone et abat, 

Par si grant vigor se combat, 
Qu'il senble bien apertement, 
K’armes ne li costent nient. 
Bien fait sa proece paroir, 
Plainement le puent veoir 

Celes des fenestres amont 

Qui la sus en la loge sunt. 
IIIIC sunt bien acesmees 
Dames et puceles senees, 

Molt en ı a de bien proisies 
Et de cointes et d’envoisies, 

O les dames a chevaliers 
Sachans d’armes et envoisies 
Qui les mostrent les bienfaisans 
Et les routes miez defendans. 


Monsaignor Durmart le Galois 
Prisent les dames maintes fois, 
Le blanc chevalier le nomeient 
Por ce, que son nom ne savoient, 
Assez i parolent de lui, 

Et molt i regardent autrui. 

Teles i a, si com je croi, 

Qui lor amis ont al tornoi 
Qu'eles amoient par amors, 


7565 


1570 


7575 


35 


595 


1600 


211 


Bien reconoissent les plusors 
Les guimples qu'eles ont donees 
Et lor manches qui sunt ridees. 
Cele qui voit sa guimple entire 
En son cuer commence a despire 
Celui qui le porte por li. 
La sunt li mavais escharni, 
Qui bien le fait devant s'amie 
Miex en vaut sa ehevalerie, 
Et qui le fait mavaisement 
Trop est escharnis malement, 
Por tant que s'amie le voie, 
U .por tant qu'ele dire l’oie. 
Tez i fu al matin ames 
Qui fu al vespre renfuses, 
Por ce qu’al tornoi fu veus 
Et de manaiste coneus. 


Encor en i a molt de teuz 
Cui les dames quident molt preuz, 
Por ce qu'il lor font a croire 
Mainte chose qui n'est pas voire. 
X lor dient, qu'il font mervelles, 
Et les chaitives ont orelles; 
Mais s’eles a tornoi alassent, 
«Je ne quit pas, qu'eles amassent 
Les coars beubanciers mavais 
Qui devant eles sunt criais 
Por escorder si quident bien, 
Que cil ne lor mentent de rien, 
Mais tot cil ne sunt pas vallant 
Qui devant eles font beubant, 
Recreans chevaliers vanteres 
Cointes et coars et borderes. 
Cil tient de lui molt grant sermon, 
Cant il ne voit se mavais non, 
Mais quant il est entre les buens, 
Adont n'est mie li plais suens, 


f259 r° c1: 
. 7606 


7610 


7615 


7620 


7630 


7685 


212 


Ains est tos mus et tos tapis, 
Por ce qu'il ne vaut un tapis. 
Qui tel chevalier vuet amer 
Trop a son cuer nice et amer, 
Molt doivent bien estre reprises 
Les dames qui la se sunt prises. 
Mais je quit bien avoir mespris, 
Cant j'ai cest afaire repris; 
Car les sages bien entendans 
Aiment les preuz et les vaillans 
Et les chaitives les chaitis, 
Ensi est .lı siecles assis, 

Si le nos covient esgarder, 
D'autre chose m’estuet parler. 


Del tornoi vos dirai avant, 

Mesire Durmars i fait tant 

Que li plusor qui l'ont veu 

Dient, qu’encore l'a vencu. 

OÖ lui sunt li X chevalier, 

Cil ne le vulent pas lassier, 

Ains le rescoent trop sovent. 

Et li Galois molt durement 

Les va rescorre et delivrer 

La u il les voit encombrer. 

Les plus grans presses fait partir, 
Molt peut d'armes grant faiz soffrir, 
Radement cort a la meslee, 
Al ferir qu'il fait del espee 

Tient haut son escu devant lui. 


»E! deus com cil l’a fait bien hui!« 
Dist li rois Artus qui le voit, 

»Je tesmoing et si di por droit, 
C’ainsmais ne vi un chevalier 

Nul jor a armes si manier. 

Certes, molt volentiers saroie 

Qui il est, et se li donroie 


45 


5O 


5 


70 


213 


De mon avoir a son talent, 
S'il voloit estre de ma gent.« 
Si faitement prise li rois 
Monsaignor Durmart le Galois, 
Et tot si haut baron qui l’oent 
Durement le prisent et loent. 


Del tornoi voient espessier 

Et les grans routes desrengier, 
Mains chevaliers molt bien le fait. 
Les dames en tienent grant plait, 
De la loge (la) u eles sunt 
Voient et aval et amont 

Et les jostes et les mellees 

Et la resplendor des espees. 

Les dames ont maint prisonier, 
Et si ont maint riche destrier; 
Car qui cheval i gaaignoit 

U qui chevalier i prendoit 

As dames en faisoit present 

Et as puceles ensement. 


Tulas de la deserte est pris 

Et il et Mordres li petis 
Trestos montes sor lor chevaz, 
Ausi est Kez li seneschaz. 

Li chevalier as X pucelles 

Les envoient lor damoiseles. 

Cil troi sunt en la loge entre 
Devant les dames tot arme, 

De lor haubers sunt chamoisie, 
As fenestres sunt apoie- 

Deles celes qui lieuz lor font. 
Por poi, que Kez de duel ne font 
De plusors mos qu'il ot la dire, 
Les unes voit juer et rire, 

Les autres ot d’armes parler, 
Tot ce faisoit Ke forsener. 


1675 


71680 


71685 


7690 


1695 


7700 


7705 


„Mesir Kez, Ce Tulaz. 
„Ceg dames ont J0! et solas. 
us 


gt s'aucuns À son frain perdu: 
1 col estendu, 


L tornois est bons et estables; 
Molt 1 & rotes deffensables, 
Gl qui sunt dever® Roche-Lande 


Par force et par vistece grande 
Vuelent chaus de la remuer; 


Ceaz qui sunt devers Blanches-Mo 
Lors chevace ji rois des Mores, 


qi fait 808 aralines soner 


215 


Et ses grans banieres lever. 

En sa rote a contes et dus, 
Plus i a de VII C escus, 

Lor elme luisent et flamboient, 
Lor banieres al vent desploient. 
La veissies maint grant cheval 
Covert de soie et de cendal, 
De loins perent les conissances, 
Ce senble une forest des lances. 
La a molt de bons chevaliers 
Qui sunt monte sor bons destriers, 
D’un front s’en vienent tot serre, 
Les escus pris, tot ordene, 

Et si ne se desroient pas, 

Ains chevacent le petit pas, 
Devant le roi sonent frestel : 
Et flahutes et chalemel, 

Et des flajoz et des vieles 

I sunt les melodies beles. 

Sor I grant cheval siet li rois, 
Sı est trestos covers d’orfrois, 
Ses armes sunt totes dorees 

A aigles d’azor eslevees, 

Ses elmes est d’or corones 

Et de pieres estinceles. 


Molt a li rois grosse bataille, 

Il ne vuet mie poindre a falle, 
Tot outre le tornoi s’en va 

Por desconfire ceaz de la; . 
Cant il a le tornoi foreloz, 
Maintenant muet les grans galos. 
À lui muet li rois d'Orcanie 

À tot molt grant chevalerie 

Et li rois qui tient Benfe]uic 

Et li riches cuens d’Evurie ù 
Et li quens Briains d’Arondel 
Sor un ferrant cheval isnel 


7760 


7755 


7760 


7765 


7770 


v° c 1: 


7775 


7780 


216 


Et li quens de la Blauche-Lande. 
Chacuns de ceaz a rote grande, 
Bons chevaliers a en chascune, 
De V batailles ont fait une 

Por le roi des Mores grever, 
Trestot vont a lui assembler. 

Li rois des Moreg set molt bien, 
Que nus depors n'i vaura rien, 
Tex V batalles voit venir 

Que ja voront del sien tenir. 

I lor adrece le destrier, 

Et il et tot si chevalier 

Vont assenbler a ces V rotes 
Qui de plain eslain vienent totes, 
D’anbes II pars li'plusor trenblent 
Lances baissies tot assenblent 

Sı durement a un effrois, 

Que l'on puet oir les escrois 
Bien pres d’une liue pleniere. 
Cele assenblee est dure et fiere, 
Lances i volent par asteles, 
Fraignent arcon(s) et brisent seles. 
La veissies al assenbler 

VC escus de front hurter, 

Maint elme veissies quassier 

Et maint cercle rompre et frossier. 
La ot maint cheval espale 

Et maint chevalier estone, 

Jus de son cheval abatu, 

À la terre tot estendu. 

Si vos di bien, qu'al redrecier 
N’ot mie chascuns son destrier, 
Onquemais plus dure venue” 

Ne fu a I tornoi veue. 


Li rois des Mores est corus 


* 


7770 Ms. esous escus. 


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217 


La u voit ceaz dela plus drus, 
Al conte d’Arondel hurta, 

Si qu'il tot le desaiwa. 

Cant il a brisie sa lance, 

En la presse bruist et lance, 
Tantost jete jus le tronchon, 
Del espee fiert a bandon. 
Molt est li rois de fier talent 
Et molt le fait hardiement, 
Sovent se voit al frain hauper, 
Mais nus ne l'en poist mener; 
Car bien le rescoent sa gent. 
La veissies espessement 
Chevaliers meller et ferir 

Et grosses batalles venir. 


D’anbesdoz pars li ren fremissent, 
Les espees cler retentissent 

Des coz que hi chevalier donent, 
Li elme tintent et resonent 

As durs encontres perilloz 

Dont li alquant sunt angoissoz. 
La est li tornois bien .ferus, 
Tant i a haus homes venus, 

Que de la noise des barons 

Et des hurteis des blasons 

Et des araines et des cors 

Est li bruis et lı tons si fors, 
Que la place en trenble et respont. - 
Al corre que hi cheval font 
Senble bien, que la terre fonde, 
Tot cil de la table reonde 
S’adrecent a cele meslee 

Les escus pris de randonee, 

Tot entor a forclos en vont, 
Ceaz outrent qui devers eaz sunt 
Et des atres VC u plus. 


7820 


7825 


c 2: 


7830 


7885 


7840 


7845 


7850 


218 


Mesire Gavains est corus 
Devant la rote tot premiers, 
En mi le tas des chevaliers 
Fait le cheval si tost aler, 
Qu'il en abat II al hurter. 
Parfont se met en la meslee, 
N fiert del poing et del espee, 
Del cors bruist et del cheval. 
Iluec veissies le vassal 

Et colz doner et colz soffrir, 
Sor lui oissies retentir - 

Le fust et le fer et l'acier, 


‚Sovent se voit al frain sachier; 


Mais il ne se dai(s)gne esbahir, 
Ains lance avant par grant air, 
Si fait semblant, que lui n’en challe, 
En la grant presse fiert et malle. 
Iluec est mesire Gavains 

Ferus et botes et enpains, 

Cil del ostel le roi Artu 

Sunt apres lui si tost venu, 

Qu'il ont le tornoi .remue 

Plus de plain arpent mesure. 

Les rotes qu'il troevent plus drues 
Ont trespercies et fendues, 

Trop malement desaiwerent 

Tos ceas a cui il-s’ajosterent, 

Le roi des Mores et sa gent 
Tornent de la place, erranment. 


Grans est li cris et la huee, 

La desconfiture est levee, 
Maintenant vont haper as frains 
Cil qui convoitent les gaains. 
La ot tire, la ot sachie 

La ot maint cheval gasignie 

Et maint baron pris tot monte. 
Cil s’enfuient tot effree 


7855 


7860 


7865 


‘870 


‚SB 


219 


Qui devers Blanches-Mores sunt, 
A esperon molt tost s’en vont 
"Tot desconfit en tel maniere, 
Quant Clamador de la Bruiere 
Vient al tornoi tos acesmes, 
Hardis et fiers et bien montes 
Sor grant cheval fort et isnel. 
Devant son piz tient en chantel 
L'escu vert a la fasse blanche, 
Si ert orlez par connissance 
D'une vermelle enbordeure, 
Endroit la grant desconfiture 
Fait adrecier lui et sa gent 

De plain eslais molt durement. 
Les desconfis a bien outres, 
Ceas qu'il chacent a encontres, 
Joins en l’escu, sa lance basse 
A tos ceas qui vienent s’eslasse(nt). 
Al ferir de lance abati 

I chevalier tot estordi, 

ll en a fait voidier les seles, 

Sa lance vole par asteles, 

Le cors et le cheval adrece 

En la presse par grant vistece. 


Tant de chevalier le ferirent, 
Por ‘un poi, qu'il ne l’abatirent ; 
Mais par grant vigor se retient, 
Tote sa rote apres lui vient, 
Bien i a III C bachelers 

Lacies les elmes drus et clers, 
Apres Clamador s’eslaissierent, 
De lances et de tronchons fierent. 
En lor venir ont abatus 

L chevaliers et plus. 

loc est la chace. arrestee, 
Clamador est en la meslee, 

Si commence d’armes a faire, 


220 


Mais il ne puet mie defaire 


. Tote la chace. ce sachies, 


7895 


7900 


7905 


7910 


7915 


Ains est trop durement chargies. 
Il et sa gent on[t] trop perdu 
Se d’atrui ne sunt secoru. 


Mais Galehes de Cornillon 

Et il et tot si compaignon 
Corent por Clamador rescore. 
Cant que li bons chevaz puet core 
Vient Galehes devant sa gent, 
Outre sa baniere I arpent 

Est alez de lance ferir, 

Si qu'il abat en son venir 

I chevalier fors des archons, 
Sa lance vole par tronchons. 
Et Galehes s’adrece avant 


_ L’espee nue paumoiant, 


Tost fait core le cheval sor 
Vers la baniere Clamador, 

Ceaz devers lui vuet bien otrer; 
Car il ne vuet mie foler 

Par mi ceaz qui devers lui sunt. 
Si chevalier apres lui vont, 
Mais ıl est si avant corus, 


- Qu'il est de X lances ferus, 


7920 


7925 


Ains que sa gens lui soit venue. * 
Galehes tient l’espee nue, 

Si ne fait pas semblant ne chiere, 
Qu'il velle retorner arriere. 

En la grant presse fait lancier 
Et cors et escu et destrier, 

Lors se combat molt fierement, 
Ne le fait pas doteusement. 

Tant a soffert, tant a feru, 

Que si compaignon sont venu 
Molt durement a esperon, 

À I bruit crient Cornillon, 


7930 


Fæ 
ve 


55 


221 


Tot ensenble de randonee 
S’adrecent en la grant mellee, 
Fierent et chaplent et burissent, 
Les rotes fendent et partissent. 


Molt sunt venu estoutement, 
Mais bien les encontre et atent 
Li rois des Illes d’autre part, 
Ne le truevent mie coart 
Mais hardi et chevaleroz. 
Vers lui a chevaliers si prouz, 
Qu'il osassent bien envair 

II tans d'autre gent et soffrir. 
Or sunt ensenble pres apres 
Mit Clamador et Galehes, 

3%t lor banieres et lor gent 
Molt le font bien apparanment, 
Wndroit eaz ont fait le tornoi 
Arrester et tenir tot coi, 

Ne le puent pas tot achaindre 


Ne toz ceas qu'il chacent destraindre. 


Derrier lor dos en mi les chans 
Est la desconfiture grans; 

(Car) Mesire Galehes chacoit, 
Et mesire Ydier le siwoit, 

Et Lancelos s’en vait corant 
Par mi les batalles hurtant 

Et Sagremors et Galehes, 

Des esperons brochent apres 
Tot eil.de la reonde table 
Qui trop sunt dur et defensable. 
Li rois des Mores s'en aloit 

N et li quens del Gaut-Destroit 
Et li quens Brandis de Galvoie, 
Ci troi se sunt mis a la voie 
Et totes lor gens autresi, 

Molt fa dolans qui la chai. 


7965 


7970 


7975 


7980 


7985 


7990 


7995 


222 


Quant mesires Durmars parchoit, 
Que cil devers cui il astoit 

S'en venoient si faitement, 

D tient tot coi, et a atent 
Chaus qui la vienent bruissant. 
Grosse lance cler fer tranchant 
Tient li Galois en sa main destre, 
Devers son escu a senestre 
Laisse les desconfiz passer. 
Tantost s’adrece a encontrer 

A toz ceas qui vienent. chaucant, 
De plain eslais en adrechant 
S’adrece az gens le roi Artu 
Tot droit, en mi le tas plus dru. 
Al hurter abat Saigremor 

Et le vallet al cercle d’or, 

En III pieces vole la lance, 

Et mesire Durmars s’avance, 

Si s’est en la presse lancies, 
Molt i fu enpains et chuquies, 
Ja sera pris et retenus, . 

Si n'est erranment secorus. 


Por li aidier poignent ensemble 
Li X chevalier, ce me senble, 

En la grant presse s'abandonent, 
Maint cop i rechoivent et donent; 
Mais trop alerent a meschief, 
N’en poissent venir a chief 

De monsaignor Durmart rescore, 
Quant Bruns de Morois laisse core 
Sor I riche destrier molt bel 

Fort et hardi et molt isnel. 
Devant sa baniere s’en vient, 

Par les enarmes l’escu tient, 
Quant que chevaz l'en puet porter, 
Vait as chevaliers assembler. 

Cant il a sa la lance brisie, 


223 


Tantost a l’espee enpoignie, 
Parfont s'est en la presse miz 
Comme bons chevaliers esliz. 
805 »Morois,« s’escrie hautement, 
Sa rote vient molt durement, 
Bien i a VII XX chevaliers, 
Jones bachelers et ligiers, 
Trestot se fierent a un fais 
010 En la presse de plain eslais, 
Fendent et percent les conrois. 
La le fait bien Bruns de Morois; 
Ce li doit on en bien retraire, 
Qu'il ot en bones gens afaire, 
5 MN'onques por ce ne s’esbahi, 
Mais tot ades lor envai. 


Wancelos par grant estoutie 
Æt par sa grant chevalerie 
A fait remonter Saigremor 
> Et le vallet al cercle d’or. 
Uns chevaliers en icel point 
Apres le roi des Mores point, 
(La) U il l'ataint, en haut li crie: 
»>Rois des Mores n'en fues mie; 
Car vos en seres trop blames. 
Gentiex sire, quar secores 
Brun(s) de Morois, vostre neveu, 
Le bon chevalier et le preu. 
Par mon chief, se vos retornes, 
Tos li tornois iert recovres.« 


Li rois des Mores retorna, 

Tote sa bataille arresta 

Li quens del Gaut-Destroit guenchi 
Et li quens de Galvoie ausi. 


085 Ces III batalles esperonent, 


* 


Ds Ma. re secores. 


8040 


8050 


c 8: 


8055 


224 


Tronpes et araines i sonent, 

A ceas qui chacent vont hurter, 
Si qu'il les vont tos arrester. 
Telz a chacie qui tient tot coi, 
Adont veissies bon tornoi: 

X batailles sunt retornees 

Les banieres en haut levees, 

Par si grant air recovrerent, 

Que tote la chace arresterent. 
Maint chevalier par terre estendent 
Et maint escu percent et fendent. 


Li quens Enor de Duveline 

Cil vient de si tresgrant ravine, 
Qu'il desaiue chevaliers ; 

Car il estoit bien costumiers 

D’un grant faiz enprendre et sofrir, 
Et bien savoit son miex veir. 

N’ert mie ses escus entiers, 

Qu’al tornoi vint a les premiers 

Et tote jor i ot este, 

N'onques n'i ot son elme oste, 
Molt le fist bien; quar preuz estoit 
Et mainte bone teche avoit; 

Car il estoit larges et frans 

Et debonaire et desduisans, 

Assez avoit de bien en lui, 

Mais parler nos covient d’autrui. 


Tos li tornois est asenbles 

Et bien ferus et bien melles, 
N'est pas en I lieu arrestans; 
Car en mains liex aval les chans 
Fu molt ruistes li chapleis 

Et des lances li froisseis, 

Et les chevaz molt encombroient 
Li tronchon qui par liex gisoient. 
Les mellees sunt grans et drues, 


8075 


180 


35 


35 


Oo 


225 


De tronchons et d’espees nues 
S’entrefierent menuement, 

La a molt grant espessement. 
De la fumee des chevauz 
Torble li airs et li solauz, 

De loins senble, que li pais 
Soit tos enbrases et espris. 
Les espees sunt tentissans 

Sor les elmes clers et luisans, 
Li cercle frossent et desrompent, 
Cornent et businent et tronpent 
Cil qui de ce servent le jor, 
La at d'armes grant resplendor. 


En mi la presse des barons 
En la plante des confanons 
Xluec est mesire Durmars, 

De lui dient d’anbes II pars, 
Que c’ert I de ces entresait 


Qui tot [l]e jor l’avoit miex fait; - 


Car longement fu en l'estor, 
Maint bel encontre fist le jor. 
Puisque li tornois commencha, 
Plus de II liwees dura 

Si granz et si chevaleroz, 

Que bien i conut om les proz. 
Tot assemblerent li conroi, 
N’onques ne vit om a tornoi 
Maniere de chevalerie 

Qui la ne fust cel jor fornie 
Et de combatre et de joster 
Et de forelore et d’encontrer 
Et de fuir et de chacier 

Et de perdre et de gaaignier, 
Bel ataindre et bel demorer, 
Bien soffrir et bien recovrer, 
Bel assenbler et bel partir, 
Tot ce puet om. iloc veir. 


Dr u 


ne 


8110 


8115 


8120 


8125 


8130 


8135 


8140 


226 


Ne me vuel ore pas mesler 

De tos les bienfaisans nomer; 
Car qui tos les vos nomeroit 
Trop grans ennuis vos senbleroit. 


Li tornoiemens dure tant 


Qu'il est pres de solial cochant 
D’anbes II pars sunt molt greve, 
Li plus preu sunt li plus lasse. 
Al vespre est li tornois espars, 
Lors s’en revont de maintes pars 
Et les rotes et les banieres 

Et les gens de plusors manieres, 
Chascuns a sa voie acuellie, 

Tot droit vers sa herbergerie. 

Li jugeor sunt en effroi 

Liques a vencu le tornoi, 

De monsaignor Durmart disoient 
Li plusor, qu'a lui se tenoient. 
N'est pas fines li jugemens, 
Ains s’acordent de tos lor sens 
Li un a monsaignor Gavain, 

Li autre a monsaignor Yvain, 
Maint en velent doner le pris 

A Lancelot, ce m'est avis, 

Et a Percheval le Galois, 

Et li alquant Brun de Morois. 
De Galehet de Cornillon 

Sunt li plusor en grant tenchon, 
Del roi des Isles ensement 

Font li plusor grant parlement. 
Chascuns i a ramenteu 

Ce qu'il a endroit soi veu, 

Cel jor ne sot on pas de fi 

Qui le tornoiement. venqui. 


As ostez vont, il n’i a plus, 
Lors s'en torne li rois Artus, 


435 


155 


8160 


8180 


227 


Cant il en voit la gent partir. 
À Roche-Lande vont gesir, 

Par devant lui en vont sa gent 
Les banieres droites al vent, 
En sa rote avoit maint escu 
Tot depecie et tot fendu 

Et maint elme tot enbarre 

Et maint visage dehurte. 

li rois se prent a esjoir, 

Ne se puet de parler tenir, 
Cant il voit sa chevalerie 
Par cui il maintient saignorie. 


»Dex,« dist li rois a Saigremor, 
>Com est riches de bial tresor 
Qui bons chevaliers a o lui! 
Molt riches et molt manans sui; 
Quar j'ai les millors chevaliers 
Que puist avoir rois ne princiers. 
«Ja vers eaz ne tenrai avoir; 
Car rois ne puet onor avoir, 
Se de chevaliers ne li vient. 
Quant del roi Daire me sovient 
Qui les chevaliers avilla 
Æt les vilains tos ensaucha, 
Molt sui joians, quant on me conte, 
Qu'il en fu mors viement a honte. 
Il ensaucha sers et vilains, 
Et cil l'ocisent de lor mains ; 
Mar avilla les chevaliers, 
Rendus l'en fu ses drois loiers. 
Molt doit on riche home blamer 
Qui chevaliers ne vuet amer. 


»Sire,« ce respont Saigremors, 
»Dex nos guarisse vostre cors; 
Car vos ames les chevaliers 

Et molt lor dones volentiers. 


8185 


8195 


8205 


8210 


8215 


228 


Ge ne vos en losenge mie; 

Car ce n’est pas losengerie, 

S’on dist le bien, quant on le voit; 
Car on le doit dire par droit.< 


À sa gent vait li rois parlant, 
Si se desduit en chevachant, 
Par devant lui est trespassez 
Mesire (savains tos armes. 

Li rois l’apele et il 1 vient, 
Sor l’espale son bras li tient, 
»Comment vos est fait il »beaz nies ?« 
»Sire, tos sui sains et haities,« ” 
Fuit mesire Gavains errant, 
»Mais molt aloie ore pensant 
À cest tornoi qui si bons fu, 
Moi senble, que tot l’a vencu 

I chevaliers trop beaz armes 
De blanches armes acesmes. 

E, dex! cum il est vigeroz 

Et sages et chevaleroz - 

Et fors et poissans et hardis! 
Il a hui fait, ce m'est avis, 
Molt de chevaleries beles. 

Li chevalier as X puceles’ 
L’ont al tornoi molt bien servi. 
Je me tien a fol esbahi 

De ce, que je n’ai demande 
Del chevalier la verite 

Qui il est et de quel pais 

Il aroit del tornoi le pris, 

S'il estoit sor moi a jugier.« 


>» A le fait li rois »del chevalier 
Voloie je parler sens falle, 

Je ne vi hui grosse batalle 

Ne rote la u (il) s’adrechaist, 
Qu'il nel fendist et tresperchaist.« 


229 


Ensi parloient d'un et d 
Tant qu'il sunt venu al 
Cant li rois Artus desce 
Lors fu asses qui le sers 
Muis a ceste fois nos tai 
Et del roi et de ses bar 
Assez i ot joie et’ desdui 
A Roche-Lande cele nuit 


Mesire Durmars s'en ala 
As Blanches-Mores par ( 
Ensenble o les X chevalı 
Qui lor escus n'ont pas ı 
Cant il sunt a l’ostel ve 
Lues erranment sunt des 
Maintenant se font desaı 
Puis vestent robes a parı 
Molt beles et molt envoi 
Bien ovrees et bien tran 
Cil de ostel les tables m: 
Si vos di bien, qu'il s’en 
Del bien servir al miex 

Chevalier et puceles leve: 
Tantost s’asient al soper. 
Lors veissies mes aporter 
L'un apres l'autre plaisa 
Bien sunt servi et larger 
De riches mes et de bon 
De chandelles et de tort: 
I fu molt grande la clar 
Et quant li mangiers fu 
Tantost sunt les tables o 
En seant ont lor mains . 
Le vin font aporter, si b 
Bien sunt servi, si cum i 
En l’ostel: oissies chanter 
Et sons et notes vieler. 


8260 


8265 


f 261 rel: 


8275 


8280 


8285 


230 


Par la cite a molt grant joie, , 
Tote la vile reflanboie . 
Des luminaires qui cler sunt; 

Del un ostel al autre vont 

Li chevalier par mi ces rues; 
Molt sunt les presses fors et drues, 
Cant li uns vait l’autre veoir. 
Maint cierge veissies ardoir 

Et mainte chandoille porter, 

Mais trop aroie a deviser, 

Se je disoie tos les nons 

Ne des contes ne des barons 

Ne quel ostel chascuns tint la. - : 
Mesire Durmars s’aaısa 

Al ostel les X chevaliers 

Qui molt l’onorent volentiers, 

Al cochier ont et fruit et vin, 
Dormir se vont dusqu’al matin, 
Qu'il voie[n]t le jor bel et cler. 
Et quant il est tens de lever, 
Lors se font chaucier et vestir, 
Al mostier vont la messe oir, 
Puis repairierent maintenant, 

Si se disnerent en seant 

Sor frois joinz noveaz aportes, 
Poucins ont tenres. bien lardes 

À vert jus qui de roisin fu. 

Cant il ont mangie et beu 
Ligierement sens trop chargier, 
Lor armes font aparillier, 

Les chauces de fer ont lacies 

Qui sunt blanches et bien mallies, 
Molt s’arment bien et cointement, 
Tot sunt acesme richement. 


Monsaignor Durmart acesmerent 
Les X puceles qui l’armerent, 


Il a blanches armes noveles, 


231 


Si vos di, que lew X puceles 
Sa ventalle molt bien li lacent, 
Chapeax de roses li atachent 
Par tote sa cote a armer, 

Ne pas n'i vulent oblier 

Les covertures del destrier, 
Ains i font chapeaz atachier 
L'un apres l’autre espessement, 
Et par tot l’escu ensement 
Sor blanc dyaspre tot novel 
Sunt bien atachie li chapel. 
Li elmes est tos frex dores 

Et par deseure est corones 

.De vermelles roses molt beles. 
Bien acesmerent les puceles 
Monsaignor Durmart le Galois; 
Car Geogenans li cortois 

Tres hui matin lor devisa 

Et docement lor commanda. 


Par les ostez de la cite 

Se sunt li chevalier arme, 

Tot sunt monte et tot s'en issent. 
Par mi ces grans presses bruissent 
Cil as grans destriers vigeroz 

Qui del issir sunt desiroz. 

Mesire Durmars li vaillans 

Et mesire Geogenans 

S'eu issent fors a la champaigne, 
N’ont pas enniose compaigne; 

Car les X puceles ı sunt. 

Si vos di, que tot chantant vont 
Les puceles et lor ami 

Et mesire Durmars ausi. 

Asses tost en la place vienent, 
Pardevers Blanches-Mores tienent, 
Et cil dela et cil decha 

Sunt en la place venu la. 


c 2: 
8330 


8335 


8340 


8345 


8350 


8355 


8360 


232 


En la loge se rasenblerent 

Les dames qui del pais erent 
Et les puceles autresi, 
Chascune a ja son lien choisi, 
As fenestres se vont rengant 
L'une deles l'autre apoiant. 

La fors en la chämpaigne voient 
Les cleres armes qui flamboient 
Et les banieres ventelans. 

Des rotes est covers li chans, 
Tot sunt arme lı chevalier, 

N'i a fors des elmes lacier 

Ja sunt monte sor lor chevaz. 
Mesire Kez li seneschaz 

Vait as X chevaliers parler, 
Briement vuet sa raison conter, 
A Geogenant s’aresta 

»Sires dist Kez »entendes cha, 
Vos presistes ier al tornoi 
Tulas de la Deserte et moi 

Et Mordret le petit ausi, 

Por nos III sui je venus ci, 

Se nos dites sens demorer, 

En quel point nos porons fiuer. 


(feogenans à respondu : 
»Certes, bien vos ai entendu, 
Sire, seneschal de Bertaigne, 
Ja n'en ferai longe bargaigne, 
Bien sai, que je de vos aroie 
Grant raencon, se je voloie. 
Vos estes riche home tot troi, 
Mais por vostre saignor le roi 
Qui tant aime la bone gent 
Vos clain je quite bonement, 
Si que ja rien(s) n’i perderes.« 


»Grans merci, sire,« ce dist Kez, 





y' 


233 


»Or me nomes le chevalier 
Celui qui si bien le fist hier 

Et qui fu acesmes tos blans.« 
»Üertes,« ce dist Geogenans, 
»C'est li plus preuz de son eage 
Qui puist parler de nul lengage, 
C’est cil qui Roche-Brune prist 
Et qui Creoreas conquist, 
Durmars li Galois a a nom, 
Bien doit estre de grant renom; 
Car il est molt et bons et beaz. 
C'est cil a ces vermauz chapeaz 
Sor cel destrier cörant et aspre 
Qui covers est de blanc diaspre.« 


Mesire Kez sens plus targier 
Se vait del Galois acointier, 
Mainte chose li presenta, 

Et li Galois l'en mercia. 
Atant s'en part li seneschauz, 
Si s'en revait pardevers chauz 
Qui devers Rochelande sunt. 
Li chevalier as elmes vont, 
D’anbes II pars les ont lacies. 
Sus en la loge ce sachies 
Sunt les dames et les puceles, 
Cel jor en i a molt de beles, 
Les rotes voient chevacier 

Et l’une vers l’atre aprochier. 


Avant se traient les conpaignes, 
Ja sera li tornois estraignes, 

Cil del ostel le roi Artu 
Chevachent molt sere et dru 

Le petis pas, les escus pris, 
Devant les atres se sunt mis 
Tot ensenble li compaignon, 

$i qu'il n'i a se lor gens non, 


8400 


8405 


8410 


8415 


8420 


8425 


8430 


234. 


Molt ont grosse batalle et bele.. 
Mesire Durmars en apele 
Geogenant, se li mostra 

»Sire« dist il »qui sunt cil la 

A tant d’enseignes baloians?« 
»Par mon chief,« dist Geogenans, 
»Cil qui la vienent a conroi 

Sunt de la maisnie al Bon roi 
Qui l’onor del siecle maintient. 


»Cele baniere qui la vient, 

Cele blanche al vermel quartier 
C'est monsaignor Gavain le fier, 
Et c'est la mesires Gavains 

Qui la vient o les premerains; 
Cil al escu d’ermine apres 

Ce est ses. freres Gahares, 

Cil d'argent a vermauz aiglies 
C'est lor freres Gaharies, 

Et ce est Mordres li petis 

Cil covers al vermel samis 

Qui sor argent est failloles. 
Telz ITIT XX en i vees 

Qui tot ont les elmes lacies 
Dont mesire Gavains est chies, 
Molt l'aiment cil de sa contree. 


»Cele autre baniere doree 

À cel vermel lion ranpant 

N'est mie sens saignor vallant ; 
Car elle est monsaignor Yvain 
Qui de bonte a le cuer plain. 
Tote cele rote a lions 

Que nos si plainement veons 
Conois je bien molt grant piecha, 
Certes bon chevalier i a. 

De tos ceaz vos sai je bien dire, 
Que mesire Yvains en est sire. 


LA 


235 


»Cele autre baniere a argent 
Qui contre le solel resplent, 
III bendes vermelles ı sont 
Qui totes ILE enbellin vont, 
C'est la baniere Lanzelot. 

Si vos di bien al autre mot, 
Que tot eil as escus bendes 
Que vos en sa rote vees 
Sunt jovencel de son parage, 
Ne n’i a nal de grant eage. 


»L’enseigne de vermel cendal, 

C'est la baniere- Perceval 

Qui molt est plains de grant vallance, 
Cil quiert le graal et la lance 

Dont je ne vos sai dire rien; 

Mais Perceval conois je bien. 


»Cele baniere en halt drecie 
D'or et de vermel losengie, 
C'est monsaignor Erec le sage 
Qui nez est de roial linage. 

Il prist une povre pucele, 

Por ce qu'il le vit jone et bele, 
Et s'est Erec molt riches hom 
Et fiez a roi de grant renom. 
Ce est il la que vos vees 

Qui si est ore hant montes, 
Cil a ces armes losengies 
D'or et de vermel envoisies. 
Tot cil as escus losengies 

Que je voi-dalez lui rengies 
Sunt chevalier de son pais 
Qu'il a toz fais et tos noris. 


»Ces noires banieres parans 
As chies d'argent resplendissans, 
Celes sunt Ke le seneschal. 


236 


8470 Je le voi sor un grant cheval, 
De ses armes est acesmes, 
Ce est iloc mesires Kes 
Cil qui la vient devant sa gent 
Al escu noir al chief d'argent, 
8475 Et cil qui porte el chief devant 
Le vermel honcel corant 
Ce est ses unies li Lais-Hardis 
Et ce est iloc Brans de Lis. 
Cil noirs qui d'argent est fretes 
8480 Est Saigremors li desrees, 
C'est cil as armes gironees 
D'or, de synoples eslevees. 
Cil d'argent al vermel lion 
À cele rue de paon, 
8485 C'est Engrevains li orguilleuz. 
Mesire Kez n'est mie seuz, 
Ains a o lui tex V banieres 
Dunt les rotes sunt grant et fieres, 
En chascune a bien XX escus, 
8490 En l’une mains, en l’autre plus. 


»Cele baniere en halt levee 

D'or et de noir escartelee, 

Ce est Aullas de Roche-Mont 

Qui les batalles perce et ront, 
8495 Bien set ferir de grosse lance. 


»Et cele autre baniere blanche 
c2: A la vermelle faisse en mi, 
C'est le bon chevalier hardi 
Giflet le fl Do de Carduel’ 
8500 Qui n'aime pas vilain- orguel. 
Plus vigeroz de lui n’i sai, 
Ne plus loial voir, ne plus vrai. 
Tot eil a ces escus fassies 


, 
8498 Ist damit nicht Tulaz de Roge-Mont gemeint? v; 


8505 


e 


/ 


Le) 


237 


De plusors tains entreseignies 
Sunt o lui et de sa mainie, ' 


“"Molt est sa rote resoignie. 


»Vees vos cele autre baniere 
Qui ne chevace pas derriere ? 
Cele estachie contreval 


” De vair et de vermel cendal 


Al chief d'or qui si resplendist ? 
C'est Tristans qui onques ne rist, 
Cil est sires de grans chasteaz 
Et de manoirs riches et beaz, 
As armes est bons chevaliers 
Fors et poissans et durs et fiers 
Et estouz et chevalerouz; 

Mais trop est fiers et orgilloz. 
Certes, si fuist bien entechies, 
Par tot le mont fuist resoingnies. 
Riches hom est et bien meubles, 
Il deust todis estre armes; 

Car il ne vaut s’a armes non. 
Maint home l'ont trove felon, 
Mais de ce le tien je a sage, 
Qu'il ne mostre pas son outrage, 
Sl ne voit molt bien son affaire 
A quel chief il en pora traire. 

O lui vient Melians de Lis; 

Car ses nies est et ses amis. 
C'est cil a la baniere blanche 

Qui porte le vermelle manche 

En cel escu taint a argent 

Et en la baëiere ensement. 

De la table reonde sont 

Tot eil qui-la vienent de front, 
N’ai loisir de chascun nomer; 
Car sor l’eure astons d’asenbler.« 


Queque Geogenans parla, 


8540 


8545 


8550 


c 8: 


8555 


8560 


8565 


8570 


8575 


238 


Mesires Durmars l’escouta ; 

Les batalles sunt aprochies, 

Ja ı ara seles voidies. 

Li cuens de Duveline en va 

Por asenbler a ceas dela 

Devant sa gent par grant vigor. 
Ses armes sunt d’une color 
Vermeille comme graine fine, 


. Fors tant que Heies sunt d’ermine, 


Tei escu ot et’tele ensaigne. 

Et il et tote sa compaigne 

Vait asenbler et tost et droit 
Al roi des Isles qui venoit. 

Li rois des Isles fu molt beaz 
Et joves chevaliers noveaz, 

Bien senbloit de geste roial, 

Cel jor sist sor un grant cheval, 


: Ses armes sunt d’asor ovrees 


À flors de lis d’or eslevees 
Dont li tains est enlumines. 
Molt ert li rois bien acesmes, 
Tos fu covers il et sa gent 

De ses armes entierement, 
Asenbler vait devant sa rote. 
Sa bataille derenge tote, 

Li rois s’adrece de ravine 
Droit al conte de Duveline, 

Et li quens se radrece al roi. 
Si cum il vienent a desroi, 
S’entrefierent si durement, 

Que li tronchon volent al vent. 
Des grosses lances qu'il ffoerent 
Al trespasser s’entre hurterent, 
Si que les bocles des escus. 
Chairent a la terre jus. 

Li II baron pas ne verserent, 
De plain eslais s’abandonerent 


En mi les grans batailles drues 


239 


Qui d’anbes II pars sunt venues. 


Li tornois assenble a un fais, 
Les escus pris de plain eslais 
S’entrevienent les grosses rotes, 

A I bruit assenblerent totes. 

La a si grant escroseis, 

Que la noise et les froiseis 

Et le hurteis des escus 

Ot on une liee u plus. 

Cant les rotes hurtent ensenble, 
Tos li chans en fermist et trenble, 
Cheval ı crient et affolent, 

Et chevalier par terre volent. 
Plus de III C en i chairent _ 

Qui lor chevaz iloc perdirent, 

Cil qui chaient al assenbler 

Ne puent pas lues remonter; 

Car par mi eaz s’en vont hurtant 
Les batailles en trespassant. 
D’anbes II pars ensenble chuquent, 
Maint en i gisent et trebuchent, 
La a grant noise et grant tencon, 
Al vent bruient li gonfanon 

Et li peignon et les banieres 

Qui su[n]t de diverses manieres. 


La u li tornois assenbla 

Dont veissies et cha et la 
Maint bel encontre dur et fier; 
Apres veissies commencier 

Les chapleis et les mellees, 

Et des tronchons et des espees 

: Volent les pieces contremont, 

A terre en gisent li grant mont 
Des escliches et des asteles. 
Maint bon cheval a tot lor seles 
- S'en vont fuiant tot estraier. 


8615 


8620 


8625 


8630 


8635 


8640 


8645 


240 


Apres commencent a chacier 

Cil qui les gaains convoitoient, 
Li un as altres les toloient, 

Telz ı convoita del autrui 

Qui del sien ot molt grant ennm. 


Durement est bons li tornois, 
Mesire Durmars li Galois 

Est en la grant. mellee ades, 

Li X chevalier li sunt pres, 
Mais bien sovent le vont perdant; 
Car il tresperce si avant, | 
Que nus hom ne le puet siwir. 
As grans rotes qu'il voit venir 
S’adrece sovent et menu; 

Cel jor li est sı avenu, 

Qu'il venqui le tornoiement 

Sı bien et si utreement, 

C'onques n'en estriva nus hom. 
Cil qui la he sevent son nom 
Dient la u sunt par tropeaz: 
»Tot a vencu cil as chapeaz.« 
Ensi vont del Galois parlant, 
Molt le regardent li auquant. 


Mesire Gavains d’autre part 

La grant presse ront et depart, 
Maint cop done et maint en a pris, 
Des armes est si bien apris, 

Qu'il en a fait, quant qu’en affiert. 
À destre et a senestre fiert, 

En mi les chevaliers s’enbat, 

Si vos di bien, qu'il se conbat 

A loi de chevalier parfait. - 

La u il est en son bien fait, 

Li est avenus grans meschies; 

Car il est durement blecies 

Et si navres en la main destre, . 


241 


) Qu'il ne puet plus a tornoi estre. 
N et sa gent et sa baniere 

Se traient maintenant arriere, 
Son escu et son elme osterent 

Si vallet qui pres de lui erent, 
Sa ventaille fait deslacier, 
Durement voit sa main saignier, 
Bien quide avoir les ners copez. 
Uns esquiiers s'en est tornes, 

Al roi le vait conter et dire. 


Li rois Artus forment sospire, 
Dedens son cuer est molt ires 
De son neveu qui est navres, 
Lues maintenant a lui s'en va, 
Les maistres-mires i mena. 
Cant li rois vient a son neveu, 
»Beaz niese dist il »certes, je veu, 
Que jamais jor joie n'aurai 
Dusqu'adont, que je vos saurai 
Tot sane et tot fin gari.« 
Mesire Gavains respondi: 
»Certes sire, je n’arai mal.« 

I buen mire sage et loial 

Fait li rois avant apeler, 

La plaie li fait regarder. 

Cant li mires l’a bien veue, 
De sa main destre tote nue 
Fiance monsaignor Gavain, 
Que il le rendera tot sain; 

De tant cum a la plaie afiert, 
Tos garis et tos sanes iert 
Ains XV jors, por voir li jure. 
Mesire Gavains s’aseure, 

Quant il ot, qu'i pora garir; 
Mais ce l’ot fait molt esmarir, 
Qu’il quidoit, que la main perdist, 
Anchois que li mires venist, 


16 


242 


Miex vosist estre mors asses 
Que vivre joves affoles. 


Li rois Artus molt grant joie a 
8699 De son neveu qui garira, 
Atant regardent le tornoi. 
Les batalles et li conroi 
Sunt ensenble mesleement 
En XX lies al tornoiement. 
8695 Qui dur encontre vuet aver 
Tost le puet iloc recovrer, 
Et cil qui vuet ferir d’espee 
Puet trover la dure meslee. - 
Et cil a beag acesmemens 
8700 Puent joster entre II rens, 
Que ja ne s’i veront haper, 
Ne as frains prendre ne tirer. 
Cel jor se sunt iloe mostre 
Li cointe coart acesme 
8705 Qui de lance sevent ferir 
Sens altre proece fornir, 
Et mains bons chevaliers eslis 
Si mostra bien comme hardis. 
Mais totes les chevaleries 
8710 Qui la furent cel jor fornies 
Ne puis je pas ramentevoir, 
Ne de chascun dire le voir. 


Tot le tornoi d’anbes II pars 
A vencu mesires Durmars, _ 
8715 Li rois Artus le tesmoigna 
Et maint autre qui furent la, 
Et les dames le tesmoignoient 
Qui lasus en la loge estoient. 
Li jugeor s’i acorderent, 
8720 C’ains de rien(s) ne s’i descorderent 
c 3: En cel point, que de lui parloient. 
Lors le regardent, si le voient 


8725 


8730 


3735 


Az, 


SQ 


243 


En mi les chevaliers burir 

Et meslee rendre et soffrir. 

Pres des dames en lor regars 
Bien le fait mesire Durmars, 
Plaisans chevaleries beles ; 
Dames le voient et puceles, 
Les plusors vont de lui parlant. 
Dist l’une al autre eh consillant: 


»Lı blans chevaliers fait mervelles 


As chapeaz de roses vermelles, 
Tos est depecies ses escus, 

Il a de ses chapeaz perdus; 
Telz les poist avoir portes 

Qui -molt mielz les eust gardes.« 
Tot issi del Galois disoient 

Les dames qui le regardoient. 


Molt desire H rois Artus, 

Qu'il soit fors del torñoi issus; 
Car volentiers l’acointeroit 

Por la proece qu'en lui voit. 

Li rois mande Geogenant, 

Qu’a lui veigne(nt) parler errant; 
I chevalier i envoia 

Qui lues maintenant le trova, 
(La) u il avoit son elme oste. 
Cant li chevaliers l’a trove, 
»Sirec dist il »venes al roi; 

Car il vos a mande par moi, 
Que tost venes a lui parler.« 
Geogenans sens arrester 

Fier[t] le cheval des esperons, 
Si est lui tierch de compaignons 
Venus al roi hastivement, 

D le salue sagement 

Comme cil qui bien le sot faire. 
Mais li gentiez rois debonaire 


‚Le salua encor anchois. 


16 * 


244 - 


8760 »Geogenan,e ce dist lı rois, 
»Conissies vos le chevalier 
Que vos tant parsiwistes hier? 
Por ce le vos ai demande, 
Que vos aves ensenble este 
8765 Et vos et il et vostre gent 
A cest tornoi molt paranment, 
Pres li aves este todis 
Et hier et hui, ce m'est avis.c 


»Sire,« ce dist Geogenans, 

8770 »Li chevaliers est molt vallans, 
De ces noveles sui joians 
II jors a o moi sejorne, 

Certes, molt ai en lui trove 

8775 Sens et cortoisie et valor, 

Il n'est pas fix de vavassor, 

vw c1: Ains est fiez le bon roi vallant 
Qui tient Danemarche le grant 
Et totes Gales ensement. 

8780 Cis est plains de grant hardement, 
Il a nom Durmars li Galois, 
Molt le doit hair cis tornois; 
Car il l’a orendroit vaincu. 
Maint cop en a en son escu, 

8785 Il fist une chose l’autrier 
Dont tos li mons l'en doit prisier, 
Molt me senble beaz li recors; 
Car il conquist par son seul cors 
Ceaz qui Roche-Brune gardoient 

8790 Et qui le pais destraignoient. 

C prisons i fist delivrer 
Sens nule raencon doner.« 


Le 
8772 fehlt, der schreiber hat den raum einer zeile fre 
Ich schlage vor: Qu'il est a vos ausi plaisans. 8780 M: 
Cis. der schreiber scheint ursprüngliches eil in cis geändert 


8795 


3800 


O5 


20 


245 


»Commente« fait li rois »est ce cil?« 
Geogenans respont: »Oil, 

De lui vos di certainement, 

Que s'il puet vivre longement, 

Il venra a molt grant hautece; 
Car en lui n’a malvaise teche, 
Et s’a des armes tant enpris 

Et tant fait, qu'il en est en pris. 
Certes, bien le doit on prisier 

Et tenir a bon chevalier. 

Li rois respont: »Vos dites voir, 
Cestui me covient il veoir, 

C'est cil que j'ai tant desire, 
N'onkes ne le vi desarme 

Ne arme, s’a cest tornoi non. 
Certes, je vos donrai beal don, 
Se vos tost a moi l’amenes, 
Gentiex sire, car vos hastes, 
Ains que soit espers li tornois.« 


Lors s’en vait querre le Galois 
Geogenans plus que le pas, 

Mais il ne le trovera pas; 

Car, quant li tornois departi, 
Mesire Durmars s'en parti 

Et dist, que por ce s'en ala, 

Que nul bons demorer n'est la, 
Puis qu’il ne puet estre avoies 
De ce dont il est desvoies. 

Des X chevaliers s'est enbles, 

De tant s’est en son cuer blasmes, 
Qu’a Geogenant. ne parla; 

Mais d’autre part il se pensa 

De trop longement arrester, 
Amors le commence a haster, 
Qu'il voist tost (la) u ele l'envoie. 


Maintenant se met a la voie, 


8830 


c 2: 


8835 


8850 


8855 


8860 


246 


Lues que fine amors le eommande 
A nului congie ne demande; 
Car mout durement le hastoit 
Fine amors qui sa dame estoit, 
Et ıl se paine utreement 

De faire son commandement. 
Bien pense mesire Durmars, 
Que mavais cuers fauz et coars 
Ne doit de fine amor joir, 
Coars cuers n’oze deservir 

Ce qu’amors puet guerredoner. 
Todis doit fins amis penser, 
Que fine amors l'avancera ; 

Qui bien aime ne s'en vait ja, 
Mais ait bon’esperance ades ; 
Car telz est de grant joie pres 
Qui le pert por un poi atendre. 
Fins amans doit ades entendre 
U a morir u a ataindre, 

Ne se doit esbahir ne faindre. 


Mesires Durmars a enpris 

A estre fins loiauz amis 

Et dist, qu’en loialte morra, 
U il de fine amor gorra,. 

De la roine li sovient, . 

Lors dist, que querre li covient, 
Jamais ne quiert faire séjor 
En I ostel qu'un tot sol jor 
Dusqu’adont, qu'il ora noveles 
Qui li seront plaisans et beles. 
Atant s'en vait bele aleure 
Tot une voie bele et dure, 
Tant chevacet sens nul arest, 
Qu'il entre en I grant forest. 


Ci laira de lui a parler, 
Del roi Artu vos vuel conter, 


8865 


€870 


3875 


380 


38 = 


8900 


247 


De ce fu molt dolans li rois, 
Qu’a lui n'ot parle li Galois 
Ne Geogenans ne sa gent 

Ne l'en sorent dire noient, 
Asses l'ont quis et demande; 
Mais il ne l'ont mie trove, 

Ne sevent qu'il est devenus. 
Dolans en est li rois Artus, 
Tantost fait I letres faire 
Comme cortois et debonaire, 
Les envoie al roi Jozefent 

A qui totes Gales apent. 

Ce li manda li gentiex rois, 
Que ses fiex Durmars li Galois 
Avoit le grant tornoi vencu 
Qui devant Blanches-Mores fu, 
Et s’ot ei) tornois chevaliers 
Par nombre plus de C miliers. 


Cant li rois Jozefens oi, 

Que ses fix le tornoi venqui, 
Plus de C fois deu en loia, 

Grans fu la joie qu'il mena, 
Et il et la gentiez roine 


Sospirerent de joie fine, 


Totes lor gens deu en loerent, 
Grans fu la joie qu'il menerent. 
Li rois a guise d’ome sage 
Fist doner beal don le message 
Qui les letres li aporta, 

Grant solas et grant deport a 
Des noveles qu'il a oies, 

Molt les a hautement joies. 
Mais por ma raison avancier 
Me covient ore ci laissier 

A parler del roi Jozefent 

Et de la roine ensement. 


8905 


8910 


8915 


8920 


8925 


8930 


8935 


248 


Quant li grans tornois fu fines, 
Et li Galois s’en fu enbles, 
L’endemain a la matinee 

Fu molt tresgrande l’asenblee 
Devant la loge as damoiseles. : 
Je vos di, que les II puceles 
Por qui li grans tornois fu pris 
Ont lor cuers dolans et maris, 
Cant celui n'i voient noient 
Qui venqui le tornoiement. 

As X chevaliers ont parle, 
Tant ont enquis et demande, 
Qu’elles sevent bien del Galois, 
Qu'il est de contes et de rois. 
Tant oient prisier sa hatece 

Et sa bealte et sa proece, 
Qu'elles sunt de s’amor soprises, 
De si grant sens furent aprises, 
C’a nului senblant ne mostrerent. 
Mais onque por ce n’oblierent 
Monsaignor Durmart ne s’amor, 
Ains penserent a lui maint jor, 
Tant l’amerent sens oblier, 
C’ains ne se vorent marier, 
Ains renfuserent dus et contes, 
Mais plus n’en parole li contes. 
Del Galois vos dirai avant, 
Comment il li fu avenant. 


Quant mesires Durmars li ber 
Voit le tornoiement finer, 

Tot a enblees s'en parti, 
Asses tost devant lui choisi 
Une forest foillue et grande. 
Tant chevace par mi la lande, 
Qu'il est en la forest entres, 
Maintenant s'est achemines, 
Par mi le forest chevacha, 


249 


Tant que li solax se coucha. 
Del herbergier fu tens et drois, 
Icele nuis giut li Galois 

A la maison d'un vavassor 

Qui li porta molt grant honor, 
Et l’endemain i sejorna 

Por son cheval qu’il reposs. 
Cant ce vint al juedi matin, 
Li Galois se met al chemin, 
Tos seuls chevache molt pensant, 
A lui meisme va disant: 


»E! deus u porai je trover 

Celi qui m'a fait oblier 

Totes pensees fors a li! 

Cant je premierement le vi, 

Ne quidai pas que ce fust cele. 
Beaz sire dex, ja fu ce ele 

Qui si bel senblant me mostra, 
De ses beaz uelz me regarda 
Issi tresdebonairement, 

Que je quidai certainement, 
Qu'elle me vosist lues amer. 

Ce quidier lairai or ester, 

S'ele m'esgarda docement, 

Ele nel pot faire altrement ; 
Car ele ad si tresdoz senblant, 
Qu’ele ne puet ne tant ne quant 
Regarder se docement non. 
S'ele avoit le cuer bien felon, 
‘N'en poroit ele senblant faire, 
Que ne senblaist fins debonaire ; 
Car si bel uel riant et cler 

Le font docement regarder. 
S’ele docement m'esgarda, 
Onques por ce plus ne m’ama, 
Ne quit, qu’ele i pensast de rien. 
Mais adont le quidai jo bien, 


250 


8975 Or ai perdu mon bel quidier 
Qui si me faisoit rehaitier. 


»Mais ce me fait sovent joiant, 

Qu’ele me fist si bel senblant 

Le premier jor qu'a li parlai, 
8980 A lı meisme demandai, 

S’ele savoit nule novele 

De la roine plaisant bele, 

Celui a qui mes cuers s'otroie, 

Et c’ert ele a cui je parloie, 
8985 Je ne le conissoie mie, 

Et si fui en sa compaignie 

VII jors tos plains, se dex me voie. 

Ele sot bien que je l’amoie; 

Car je li dis, que d’amor(s) fine 
8990 Amoie la bele roine 

Celi d’Yrlande o le cler vis, 

Et, c’ert ele a cui je le dis, 

Mais ce ne savoie je pas. 

Ce me fait vivre en grant solas, _ 
8995 Que, cant je li dis mon pense, 

Moi senble bien par verite, 

Mellor senblant m'en fist apres. 

De ce me menbre tot ades, 

Moi senble, qu'ele me baisa, 
9000 Cant en la forest m'evella. 

Bien m'a cis doz baisiers trahi, 

Se ju as autres ai failli; 

_ Cant ele me vint esvellier, 

Ce fu por le grant chevalier 
c2: De cui ele s’aloit dotant, 
9006 Qu'il ne m'ocesist en dormant. 


Ȁ douce dame debonaire, 
Molt me doit la grans bo[n]tes plaire 
Que vos dont me fesistes la, 

9010 Jamais mes cuers m’obliera. 


251 


Certes, ce me vient molt en gre, 
Qu'en vostre servise ai este 
Tos armes le haulme lacie. 
Por vos eu je mon cors plaie 
15 Devant Landog en mi la pree, 
Ce fu a la grant assenblee 
U je me combati por vos 
Encontre Cardroain le roz. 
Je vos fis avoir l’espervier, 
20 Vos desistes al repairier, 
Que, s'en vostre pais aloie, 
Ensenble o vos la troveroie 
La bele roine d’Yrlande 
Dont je sui en pensee grande. 
25 Vos esties la bele roine, 
Mais vos celies vostre covine 
Si, qu’adont n'en ‘peu rien(s) savoir, 
Ce m’a done molt bon espoir, 
Qu’i vos plaisoit, qu’o vos alasse 
'O Et compaignie vos portasse. 


»Dame a oui je me sui dones, 

Tant me plaist la vostre beates, 

Qu’ades m’en sovient en vellant, 

Et la nuit vos voi en songant. 
35  D'amors n'ai, las, autre desduit 

Fors penser et songier par nuit, 

A ce me covient deporter. 

Dame je ne puis oblier 

Vo beal sens ne vostre aco(n)intance 
40 Ne vostre plaisant contenance. 

Bele roine blonde et gente, 

Ce fu en la vermelle tente, 

Que je l’autre jor vos perdi. 

Elas, onques puis ne vos vi, 
045 Que de la tente m'eslongai; 

Cant je revenir i quidai, 

Je forvoai par trop penser, 


9050 


9055 


c 2: 


8070 


9075 


252 


Onques puis n'i sou rasener ; 
Molt en sui en mon cuer dolans, 
Je ne do; pas estre joians. 

Cant ensi vos sui eslöngies, 

Doce dame, asses tost quidies, 
Que de gre vos ale guerpie. 
Jamais n'arai joie en ma vie, 

Se de vostre amor ne me vient, 
Mes Cuers se dote molt et crient 
De ce, que n’aies pris mari 

Puis l'ore que je me parti _ 

De vostre doche compaignie. 
Bien sera ma joie fallie, 

Se donee estes a nului 

Fors moi que vostres liges sui.e 


À lui meisme ensi parloit 
Mesire Durmars qui pensoit 

A la rien qui plus li agree, 
Le jor le voit en sa pensee 

Et maintes fois songoit la nuit, 
Qu'il ert o li en grant desduit. 
Cant il songoit qu'il ert o li, 
Todis vossist dormir ensi, 

Et quant le jor a li pensoit, 
Sa pensee tant li plaisoit, 
Qu'il ne vossist jamais dormir. 
Mais ne poroie a chief venir 
De tos ses penses recorder, 
D'autre chose vorrai parler. 


Mesire Durmars li Galois 

À erre plus de IIII mois, 
Puisque del grant tornoi parti. 
Dedens ces IIII mois vos di, 
C’ains de la tresbele roine 

Ne pot oir novele fine. 

S'il seust bien les drois sentiers 


253 


Et les plains chemins droituriers, 
908%  Dedens I mois poist trover 
- La bele roine al vis cler; . 
Mais il trovoit tant de bruieres 
Et de fores grans et planieres, 
. Qu'il ne sot tenir droite voie. 
%3O Et se je tot vos racontoie, 
En quant liez il se herberga 
Ne confais ostelz i trova 
Ne quantes fois la mer passa 
Ne al quels pors il arriva, 
3098 Ce seroit parlers por noient, 
Trop i aroit d’alongement. 
A. grant matere bien descrire 
Covient de mainte chose dire, 
91 Mais on i doit parler briement 
00 Et bien fornir ce c’om enprent. 


Un jor d’iver qu'il ot gele 
Ot mesires Durmars erre 
"Tres le matin, qu'il ajorna, 
"Tant que li solaz esconsa, 
C'onques ne vit home vivant 
Dusques pres de solel cochant, 
Qu'il est sor I tertre montes. 
Lors s’est li Galois arrestes, 
Si regarde tot environ, 
Sı veroit chastel ne maison; 
Car volentiers herbergeroit. 
Devant lui regarde, si voit 
Chevaliers qui vont riverant, 
À pie coroient li alquant, 
Grant noise mainnent et grant bruit 
Cil qui la sunt en lor desduit. 
* Quatre faucons en haut jeterent, 
Et cil qui de ce se meslerent 
120 Fisent bien sordre les oiseaz, 
Molt lor senbloit li desduis beaz; 


05 


110 


9115 


°c 1 


9125 


9130 


9135 


9140 


9145 


9150 


254 


Car quant li un faucon montvient, 
Li autre faugon descendoient, 

Si tost se vont aval coler, 

Que la ne lor puet eschaper 
Hairons ne ane ne mallars. 


Molt tost vait mesire Durmars 
Vers ceaz qui la vont en riviere, 
Par mi une verde jonciere | 
S'en vait lı Galois chevachant; 
D'un vallet se vait aprochant 

À cui il a molt tost parle, 

» Vallete fait il »par ta bonte 
Di moi, qui eil chevatier sunt.< 
Et li esquiiers li respont: 

»Sire, ja le sares erraiit, 

C'est mesitre Bruris de Branlant 
Qui ci vint or esbanoier, 

Ce sant o lui si chevalier. 

Ci la sor cel blanc palefroi 

C'est mesire Bruns par ma foi - 
À cele grant ehape foree 

Qui de graine est enluntinee.< 
Queque li Galois entendoit 

Al vallet qui li respondoit, 


Maintenant vient Bruns de Branlant 


Vers monsaignor Durmart amblant. 


»Nire,« dist il »bien veignies VOB, 
A nuit herbergeres o nos, 

Ce ne poes vos contredire.« 

Et li Galois respont: »Beaz sire, 
Jhesus del ciel vos: beneie, 
L'ostel ne renfuse je mie, 

Ains vos sai de ce molt bon gre, 
Que vos le m’aves presente 


* 


9148 Ma. li ualles gäloie. 


255 


155 Si bel et si cortoisement.« 
Et mesires Bruns erranment 
En envoie un vallez devant, 
»Va t'enc fait il »esperonnant, 
Fai tost un grant fu alumer.« 
9160 Et cil s’en vait sens arrester 
Por l’ostel faire aparillier. 
Adont vont lor faucons loier 
Cil qui les orent a garder, 
Vers l’ostel vuelent retorner; 
165 Car le solel voient couchier. 
I] n’a vallet ne chevalier 
Qui n'ait le Galois salue, 
Molt li ont bel senblant mostre. 
A] ostel vienent, si descendent, 
7@ A monsaignor Durmart entendent 
Li vallez qui l'ont desarme, 
Par la main destre l’a mene 
Bruns de Branlant en son palais. 
Li fus est alumes et fais, 
75 Li siege sunt fait environ, 
Bien senble ostex a haut baron, 
Les chandoilles sunt haut levees 
Qui sunt a la perce alumees, 
Laiens fait molt bel et molt cler. . 


180 Le Galois prent a raviser 
Mesire Bruns qui l’esgarda, 
»Sire« dist il »nel celes ja, 
Comment estes vos apeles.« 

91 Ȇertes sire, ja le saures, 

85 Durmars li Galois ai a nom, 
Et vos qui molt estes prodom 
M’aves herbergie autrefois.« 
»Ausi m'ait dex li grans rois,« 
Fait mesire Bruns de Branlant, 

9190 „Je vos aloie ravisant, 

Si ne vos savoie nomer. 


9195 


9205 


9210 


9215 


9220 


9225 


256 


Certes, molt faites a loer, 
Vos venquistes le grant tornoi 
Devant Blanches-Mores par foi 
Et Roche-Brune conquesistes. 


Puisque vos de chaens partistes, 


On m'a molt bien dit et conte, 
Comment vos aves puis ovre; 
Car ne doit estre pas celee 
Haute proece renomee. 

Aores soit dex de lasus, 

Cant vos chaens estes venus 

En cest ostel qui nostres est, 
De vos servir sommes tot prest.« 


Lors le commence a acoler, 

Et se li a fait affiebler 

I sorcot vert, forre de gris 

Et un mantel, ce m'est avis, 
D’escarlate forre d’ermine. | 
Bruns de Branlant de joie fine 
Fait molt tost sa mollier mander 
Por le Galois faire honorer 

Et ses II filles qui sunt beles, 
Et la dame et ses II puceles 

I sunt venues erranment, 


_ Acesmees sunt p[l]aisanment. 


Li Galois est encontre ales, 
De totes III fu acoles 

Et salues premierement, 

A chascune sou salu rent, 
Elles l'ont bien reconeu ; 

Car autres fois l’orent veu. 
Grant solas li font et grant joie, 
Ne sai que plus deviseroie. 

Li mangiers est aparillies, 
L'aiwe donerent, ce sachies, 
Cant ont lave, tost vont seoir. 


8: 
9230 


235 


2410 


mare 


257 


Certainement vos di por voir, 
Que longement al mangier sisent, 
Cil qui del servir s’entremisent 
Servirent bien si cum il durent. 
Apres mangier apreste furent 
Cil qui les tables lues osterent, 
D'eave chaude lor mains laverent 
Cil et celes tot a loisir 

A cui on en devoit servir, - 
Apres lor ont le vin done 
Cortois vallet et bien sene. 


Deles le Galois se seoit 

Mesire Bruns qui l’araisnoit, 
»Sire« dist il »je sui molt lies, 
Cant chaens estes herbergies. 
Certes, je n'ai pas oblie 

Ce que_je vos ai presente, 

Cant je piecha vos herbergai. 
Por voir vos dis et creantai, 
Que, se vos par ci revenies, 

Tot autretel escu aries ‚ 
Et ausi fais (et) acesmemens, 
Com vos aportastes chaens, 

Cant vos l’autrier i herbergastes. 
Bien sai, que vos adont portastes 
I escu de synople taint, 

Doi liepart d’or i furent paint, 
Molt i avoit riches enarmes. 

Je sai bien, qu'asi faites armes 
Vi jo vostre pere porter 

Jadis, quant je le vi errer. 

Tot ausi faites vos donrai, 
Puisque promises vos les ai; 

Car de prometre sens doner 

Ne doit nus en grant pris monter. 
Certes, ja vos seront mostrees 


Les armes qui bien sunt ovrees.« 
17 


9265 


9270 


9275 


9280 


f264 roc 1: 


9286 


9290 


9295 


9300 


258 


Mesires Bruns sens plus parler 
A fait les armes aporter - 
Devant le Galois en present, 

Et mesires Durmars l’en rent 
Molt docement gres et mercis, 
En son cuer est molt esjois 

De ses droites armes qu'il a, 
Molt volentiers les regarda. 

Li blans haubers est bons et riches, 
Les chauces de fer sunt closices, 
La cote est de vermel samis 

À liepars d'or molt bien assis, 
Les covertures teles sant 

Qui sor le bon cheval seront, 

Li escus est molt bien ovres 

Et li elmes tos frez dores 

À corone resplendissant. 

Molt vait li Galois regardant 
Les armes qui li sunt donees, 
Cointement li sunt presentees ; 
Car la lance pas n'i faloit 

Ne la sele qui tainte estoit 

De ses armes tote novele. 

Clere espee tranchant et bele, 
Et grant destrier rade et corant 
Li vaut doner Bruns de Branlant. 
Et li Galois molt l’en mercie, 
Mais le cheval ne prent il mie; 
Car il ne vuet mie changier 

Ne s’espee ne son destrier. 


»Mesire Brun,« fait li Galois, 
»Je vos di bien, et si est drois, 


Que tos sui a vostre plaisir, 


Ne ja deus ne me laist morir, 

Si vos aie guerredones 

Tos les biens que vos faiz m’aves. 
Conquis aves moi et ma gent, 


259 


Ce sachies bien certainement, 
Qu’a mon pooir vos aideroie, 
Se je vostre besoing savoie; 
3305 Car vos l’aves bien deservi. 
Et jo par verite vos di, 
Que haus hom ne doit bonte prendre, 
S'il ne vuet le gerredon rendre, 
A Jhesu vos commanderai ; 
Car bien matin chevacherai.« 
»Sire« fait Bruns »ne vos hastes, 
Ensenble o moi sejorneres, 
Si laires passer la froidure 
Qui trop est enuiose et dure.« 
Fait mesire Durmars li ber: 
»Je ne poroie sejorner, 
Ne proiere n'i a mestier. 
Mais saries me vos ensegnier 
La u li rois Artus seroit ?« 
»Voir« fait mesire B[runs] »tot droit 
A Glastingebiere en ires, 
Le roi Artu i troveres, 
Li chemins est larges et grans, 
Asses troveres marcheans 
Et gens qui cele part iront 
Qui la voie vos mosteront. 
Cant vos demorer ne voles, 
À deu soies vos commandes.« 
Et li Galois a respondu : 
»Sire, dex vos tiegne en vertu.« 


810 


3520 


32, 


De la bone dame vos di 

Et de ses filles autresi, 

Qu’a deu commandent le Galois ; 
Mais mesire Durmars anchois 
Les avoit a deu commandees 

Et de lor semblans merciees. 
Atant vait li Galois cochier, 
Quant il voit le jor esclairier, 


17 * 


260. 


Tantost se lieve et si s’atorne; 
9340 Car lui semble, que trop sejorne. 
c2: Cil del ostel molt bien l’armerent 
Et son cheval lı amenerent, 
Lors monte mesire Durmars 
Et prent son escu a liepars. 
9345 Li liepart sunt tot fres dore 
Sor synople sunt esleve, 
D'itelx armes est tos covers, 
Bien seans est et bien apers, 
Tele lance a, cum il demande, 
9350 Ceaz del chastel a deu commande. 
Atant s'en va, si s’achemine, 
Cel jor trestot d’errer ne fine, 
Tant qu'il est bien pres de complie, 
La nuit giut a une abeie, 
9855 Et l’endemain s’en est partis, 
Tantost s'est a la voie mis. 


Cel jor a son oire tenu, 
Tant que bien pres de vespre fu, 
Al issir d’une forest voit 
9360 I vilain qui buce portoit. 
Mesires Durmars le hucha, 
Et li vilains le regarda, 
Se li a dit: »Que vos plaist sire ?« 
Fait li Galois: »Sez me tu dire, 
9365 Se cele grant voie planiere 
Va bien droit a Glastingebiere ?« 
»Sire« fait cil »vos ales bien, 
Et si vos di une autre rien: 
Li rois Artus i vint tres hier, 
9370 Si a o lui maint chevalier, 
Demain tenra grant cort li rois; 
Car il a pres de III mois, 
Que la novele en est oie, 
Ja i a grant chevalerie. 
9375 Sire, molt iert riche la cors, 


261 


Et si sera demain li jors 

De la sainte nativite 

Qui molt est de grant dignite, 

Ja pores devant vos choisir 
9880  Glastingebiere. sens faillir.« 


Li Galois se part de celui, 
Asses tost choisi devant lui 
Glastingebiere et le chastel 
Et le grant palais riche et bel 
9385 La u li rois Artus estoit. 
As fenestres del palais voit 
IIC escus qui i pendoient 
Et trestot arengie estoient. 
Dedens le palais ensement 
En pendoient bien plus de sent; 
Chaus n’a pas li Galois veus, 
Mais il regarde les escus 
Qu'il voit as fenestres paroir, 
Et si ne set mie de voir 
Por coi li escu pendent la, 
Mais encor ancui le sara. 


390 


= Atant est li Galois entres 
Dedens la vile tos armes, 
Asses de gent le regardoient 
Dont li un as atres disoient: 
» Voies bel chevalier et grant 
Et bien apért et bien seant, 
Et si est richement montes 
Et molt cointement acesmes, 
Par senblance doit estre preus 
Et hardis et chevalereus.« 
Ensi disoient li auquant, 

Et li Galois chevauce tant, 
Qu’al maistre chastel est venus. 
Des hautes fenestres lasus 

Le voient oil qui laiens sunt 


3405 


9410 


9415 


9420 


9425 


9430 


9485 


9440 


94465 


262 


En une haute loge amont 

Qui joignoit al palais todroit. 
Kex li seneschaus i estoit 

A une fenestre apuies 

Molt joins et molt aplanoies, 
Sor son chief ot I chapel d'or, 
La consilloit a Saigremor ; 

De lor affaires consilloient 

Et molt de choses devisoient 
Tot par desduit et solachant. 


Lors voient venir chevalchant 
Monsaignor Durmart tot arme, 
Et Saigremors Île mostre a Ke, 
»Voies« fait il »beal chevalier 
Bien acesme sor grant destrier, 
Molt a riches armes et beles, 
Et si senblent totes noveles.« 
»Certes«, fait Kez li seneschaus, 
Bien est acesmes li vassaus, 

Je vuel aler a son descendre 
Et li ferai son cheval prendre, 
Si l’envoierai al ostel, 

Et se li chevaliers vuet el 

Que herbergier et reposer, 
G'irai, sel vorrai escolter.« 

Fait Saigremors: »Dont vos hastes !« 
Atant avalent les degres, 

Del Galois se sunt aprochie, 
Molt hautement l’ont bienvegnie, 
Et il comme bien porpenses 
Les a hautement salues. 

Mesire Kez sens plus atendre 
Fait l'escu et la lance prendre, 
Et li Galois l'en rent mercis 
Comme sages et bien apris, 
Descendus est sens plus targier, 
Kex a fait prendre le destrier, 


9450 
cl: 


9455 


160 


470 


9475 


480 


263 


Si l'a I vallet commande 

Qui maintenant l'a estable, 

Et Saigremors comme cortois 
À oste le healme al Galois 

Et si fait recivoir s’espee; 

A monsaignor Durmart agree 
L'acointance qu'il trueve a aus. 
»Sire,e fait Kex li seneschaus, 
»Lasus vos ferons desarmer, 
Bien ferai vos armes garder 
En une chambre la deseure, 

Et s’il en vient ne poins ne eure, 
Que vos en ales nul mestier, 
Tantost les vos ferai baillier.« 


Mesire Durmars otroia 

Ce que mesires Kez dist la, 
Et sı l'en a molt mercie, 

Puis a sagement demande 

Des escus qni lasus flanboient, 
Par quel raison il i pendoient. 
Fait Saigremors li desrees: 
»Ce vos dirai je bien asses, 
Tant comme la cors durera, 
Doivent li escu pendre la, 
Dedens VII jors trestos entiers 
Ne pora venir chevaliers 

Por aventure demander, 

Qu’il ne le puist chaens trover. 
Si vuet joster, il jostera, 

Si com ja piz nel en fera, 

Et se il vuet avoir bataille, 
Je ne quit mie qu'il i faille, 
Ains en pora avoir asses, 
Tant qu'il en sera tos lasses. 
As chevaliers de chaens sont 


+ 


M9 Ms vallz. 


9490 


9495 


9500 


9505 


c 2: 


9510 


8515 


264 


Li escu qui pendent lamont, 
Je vos di, que cil s’armera 
Quel escu que on abatra; 
Car a celui se doit conbatre 
Qui venra son escu abatre.« 


Tant que li Galois escoulta 

Ce que Saigremors li conta, 

Tot parlant montent les degres. 
Al un des huissiers a dit Kez, 
»Je vuele fait il »que tu me dies, 
Se li »rois a vespres oieg.« 

»Sire« fait il »nenil encore, 

Li rois ala a vespres ore 

Et si chevalier ensement, 

El palais n’a gaires de gent.« 

Et mesires Durmars et Kez 

Et Saigremors li desreez 

N'ont iloc plus lonc plait tenu; 
Laiens el palais sunt venu, 

Lors truevent grant fu sens fumiere. 
El palais ot une chaiere, 

Des ars estoit si conjuree 

Et fu par nigremance ovree, 

Que poi de gent s'i asseissent, 
Que tantost lor sens ne perdissent. 
Tant i a d’uevres bien taillies 
Qui de fin or ı sunt treslies, 
Qu'al deviser m’anueroit. 

Cant li Galois regarde et voit 

La chaiere de tel faiture, 

Cele part s'en va a droiture; 

Car de plus pres le vuet veoir 
Por les uevres qu'il voit paroir. . 


»Sire« dist Kez »a la chaiere 
N’aprochies en nule maniere ; 
Car se vos i ales seoir, 


>20 


25 


30 


35 


40 


545 


550 


265 


Tost vos en pora mescheoir. 
Or entendes, si ne vos griet, 
En la chaiere nus ne siet, 
S'il n'est bons chevaliers eslis 
Larges et loials et hardis 

Et cortois et bien entechies, 
Qui tantost ne soit enragies, 
Avers ne trahitres ne faus 
Ne parjures ne desloiaus 

N'i puet seoir, c'est verites, 
Que maintenant ne soit desves. 
Sens et largece et cortoisie 
Et treshaute chevalerie 
Covient le chevalier avoir, 
Qui s’i osera asseoir, 

Et s'il ces bones teches n'a, 
S'il s’ı assiet, il desvera. 
L’autrier i vi perdre lor sens 
Quatre chevaliers de chaens 
Que l'on tenoit forment a preus, 
Trop est cis sieges perilleus, 
Maint chevalier i ai veu 

Qui son sens i-avoit perdu, 
Cant je les desves regardoie, 
Et jo cha dedens les veoie 
Et corre et salllir et triper 
Et a ces maisieres hurter, 
De la chaiere m’enlongoie, 
Por I roiame n’i seroie, 

Ja si fait siege n’amerali], 
Ce sui ge qui ja n'i serai 


En la chairete desvee, 


De mal fu soit ele enbrasee, 
Gardes bien, que vos n'i sees, 
Si chier com vostre sens aves.« 


Cant mesires Durmars entent 
Que mesires Kez li deffent, 


9560 


c 3: 


9566 


9570 


9575 


9580 


9585 


9590 


266 


Qu'en la chaiere ne sesist, 

Tantost maintenant s'i assist, 

Li Galois sens plus arrester. | 
Kez le commence a regarder, - 
»Saigremorse dist il »alons ent; 
Car cis desvera erranment, 

Pres de lui fera mavais estre, 
Lors se sengne de sa main destre. 
Mesires Durmars en riant 
»Saignor« dist il »venes avant, 
N'aies de moi nule paor; 

Car ge ne sen mal ne dolor.« 
»Sire chevaliers,« ce dist Kez, 
»Cant en vostre sens demores, 
Vos teches sunt bones eslites, 

Si vos plaist vostre nom me dites; 
Car molt le desire a savoir.« 
»Durmars lı Galois ai nom voir, 
Et si sui fiex le roi de Gales 

Qui tient chasteaz et tors et sales.« 
Adont fu Kex lies et joians, 

Il et Saigremors li vaillans 

Se sunt acointie demanois. 

Atant vient de vespres li rois, 
Mesire Kez encontre ala; 

Si tost com: le roi encontra, 

Ains qu'il fuist el palais entres, 
»Certes sire rois,« ce dist Kez, 

En la chaiere s'est assis 

I bons chevaliers trop hardis, 
Mais onkes son sens n'i mua, 

Ne sa parole n'i changa. 

Ja est ce Durmars li Galois 

Cil qui set vaintre les tornois, 

Il en venqui I grant l’autrier 

U il ot maint bon chevalier, 

Ce fu par dela Roche-Lande 


vw 


267 


Vers Blanches-Mores en la lande.« 
»Certes,« ce dist li rois Artus, 
»Molt sui lies, cant cil est venus 
Qui Roche-Brune me conquist 

Et qui les prisons me tramist, 

Il doit estre de moi molt bien, - 
Ses peres fu germains le mien, 

Et eis m'a ja molt bien servi, 
N’onques sens armes ne le vi.« 


EI palais vient li rois parlant, 
Si trueve le Galois seant 

En la chaiere mervelleuse 

Qui a maint home ert perilleuse 
Encontre le roi se leva 

Li Galois qui le salua 

Molt sagement comme cortois. 


-»A foi beas sire,« dist li rois, 


»Bien soies vos venus chaens, 
Vos estes mes prochains parens, : 
Servi m'aves sens moi veoir. 
»Beaz sire de tot mon pooir« 
Fait li Galois »vos serviroie . 
En tos les lies u je seroie.« 
Lors le fait li rois desarmer, 

I chanberlain fait aporter 

Une robe tote novele 

D’une color inde trop bele, 

Et si fu d’or estincelee, 

Tot estoit d’ermine forree 

Et [col] et mantel autresi. 
Mesire Durmars se vesti 

De la robe qui molt fu riche, 
D'un fermal d'or son col affiche, 
Si chaint une chainture d'or. 
Lor dist li rois a Saigremor: 


Pe 


[col] ist verwischt. 


9630 


9635 


9640 


9645 


9650 


9655 


9660 


268 


»Faites la roine venir, 

Se lı dites sens escharnir, 
Qu'ele viegne al bon chevalier 
Qui le geta fors del vergier.« 


Lors s’en est Saigremors tornes, 
Si est por la roine ales, 
Maintenant li dist et conta 
Tot ce que li rois li manda, 
La verite li a contee 

De la chaierole desvee, 
Comment li Galois i ot sis, 

Et comment il s’en ert partis, 
Et dist, que Durmars a a nom 
Cil qui si est de grant renom. 
La roine molt s'esjoi | 

De ces noveles qu'ele oi. 

Lor manda monsaignor Gavain 
Et o li monsaignor Yvain 

En une chambre u il estoient, 
Deles beles dames seoient. 

Li messages lor dist briement, 
Que la roine les atent, 

Et il n’i ont plus atendu, 

A la roine sunt venu. 


»Saignor« dist ele »or en venes, 
La fors el palais troveres | 

Le bon chevalier, le cortois 

Que tant prisies vos et li rois, 
C'est cil qui conquist Roche-Brune, 
Mavaise teche n’a nesune,. 

Bien l'a prove nostre chaiere ; 

Car il i sist en tel maniere, 

Qu'il onques son sens n’i perdi, 

Ses bones teches l'ont gari.« 


* 


9650 Ms. roine voirement les. 9653 Ms. dist il. 


9665 


1670 


75 


3O 


85 


690 


269 


»Dame«, fait mesire Gavains, 

»Se li chevaliers fuist vilains, 

Il ne se fust mie leves 

De la chaiere bien senes, 

Sa cortoisie li aida 

Ö la grant proece qu'il a. 

Bons chevaliers d’armes prisies 
Doit estre molt bien entechies ; 
Car o la grant chevalerie 

Siet molt bien la grans cortoisie.e 


Fors des chanbres ist la roine, 
N'a o li dame ne meschine 

Qui molt ne soit bien acesmee; 
Cant ele est el palais entree, 
Tot li baron encontre vont 

Et li chevalier qui la sont. 

Li Galois l’a molt tost veue, 
Contre li vait, si le salue. 

La roine l’a ravise, 

Si l’a bonement salue, 

Ne le vait pas desconissant, 
Ains »li mostre molt bel senblant. 


»Sire«, dist la roine al roi, 
»Monsaignor Durmart que ci voi 
Deves amer et tenir chier ; 

Car il se paine d’ensaucier 
Vostre honor et vostre avantage, 
Il fist venir a vostre homage 
Brun de Morois, c'est verites, 
Et Roche-Brune, ce saves, 

Vos fist avoir par sa proce, 

Et por lui et por sa hautece 

Le deves vos tant honorer, 

Qu'il vos en doive mercier.« 
»Dame«, fait li rois en riant, 


. »De moie part vos di ge tant, 


æ 


270 


Que, se je molt nel oneroie, 

9700 Mavaisement me proveroie.« 
»Certesc fait li Galois, beas sire, 
Tant m’aves fait, dex le vos mire, 
Que, tos sui en vostre service 
De tot mon pooir sens faintise.« 

9706 Fait li rois: »Molt vos doi amer.« 
À ces mos sens plus deviser 
S’avance mesire Gavains 
Et ses compains mesire Yvains, 
Al Galois s’acointent andui, 

9710 Maintenant sunt si bien de lui 
Et il d’eaus si, qu'il lor senbla, 
Qu'il fussent compaignon piecha. 


Lasus el grant palais hautain 
Lez l’escu monsaignor Gavain 
9715 Font pendre l’escu le Galois. 
»Mesire Durmarse, fait li rois, 
»Tel escu porta vostre pere. 
He deus, cum il fu beaz jostere 
Et com il fist de sa main destre! 
9720 Par nature deves bons estre; 
Car vos estes de bon linage 
Et tos estrais de haut parage. 
Une chose vos vuel proier 
Que bien me deves otroier, 
9725 Se moi et mon onor ames: 
De ma maisnie demores. 
Maint buen chevalier ai o moi 
Dont li pere sunt conte et roi, 
Je vuel, que lor compains soies, 
9730 Et si en seres sire et chies, 
Vos et Gavains seres ensenble. 
Je vos di bien, et voir me senble, 
c 3: Que ma cors en iert essaucie, 
Se vos estes de ma maisnie.« 


271 


; Li Galois respont sagement : 


S'! 


»Sire je doi molt hautement 
Damedeu servir et loer, 

Cant tant me voles onorer, 

Que de vostre maisnie soie. 

Bien sai, que molt m’avanceroie 
D’estre avec si tresbone gent, 
Proie m'en aves doucement, 

Si vos en doi savoir bon gre. 
Mais j'ai dedens mon cuer voe 
Un veu que je molt bien tenrai, 
Ja de maisnie ne serai ; 

Car je nen puis estre a nul fuer. 
I pense ai dedens mon cuer 

Que je ne puis a nului dire, 

Cis penses me defent, beax sire, 
Que ja de maisnie ne soie; 

Car mon grant veu trespasseroie. 
Mais certes sire bien sachies, 

Je sui todis aparillies 

De vos servir a mon pooir, 

Si qu'il vos senblera de voir, 
Que de vostre maisnie soie, 

Ausi bien com se jo n’estoie. 
Vos servirai, quant vos vores, 
Haus hom et riches sui asses 
Por vos servir al mien demaine.« 


Li rois Artus plus ne se paine 
Del Galois requerre a enui, 
Seoir le fait bien pres de lui, 
De son beal respons le mercie. 
Laiens a si grant baronie 

Et tant de bachelers vallans 
Et de beles dames plaisans, 
Ne sai, que nonbre vos en die 
De la grande chevalerie 

Com de la sale raemplir. 


9775 


9780 


9785 


vocl: 


9790 


9795 


9800 


9805 


272 


= 


Anchois que li jors puist fallır 
I a C tortins alumes, 

Cant li mangiers est aprestes, 
U vallet ont l’eave cornee, 

A II araines l'ont sonee. 

Li rois Artus leve premiers, 
L’eave donent as chevaliers, 
Cant li bons rois en est servis 
Et la roine o le cler vis. 

Par le palais molt beal s’asisent, 
Li chevalier les dames prisent 
Et les ‘puceles ensement, 

Doi et doi sizent plaisanment, 
Pres de lui fait seoir li rois 
Monsaignor Durmart le Galois. 
Je ne dirai pas tos les nons 
Ne des contes ne des barons 
Qui par les tables sunt assiz, 
La a maint chevalier de pris. 
Des mes i a si grant plante, 
Ja par moi ne seront conte, 
Bons vins i ot et clers et sains. 
La ne senbloit mie vilains 
Mesire Kes qui bel servoit, 

XV chevaliers i avoit 

Qui estoient de sa maisnie, 
Chascuns tint la verge enpoignie, 
Tot servoient ensenble o lui. 
Tost eust dit bien grant ennui 
A un beubencier orguilleuz, 
Mais molt amoit les sages preus. 


Tantost com li mangiers fina, 
Les tables fisent oster la 
Ceas qui s’en devoient mesler. 
Doi C tortich i ardent cler 
Qui la en haut sunt atachie, 
En Il parties sunt rangie, 


3810 


3815 


820 


825 


82: 


3840 


273 


Molt est grans la clartes laiens. 
La a de plusors estrumens, 
Li auquant harpent et vielent, 
Xi plusor chantent et favielent 
Et cil qui set dire beaz dis, 


"X est molt volentiers ois. 


La ot grant joie et grant desduit, 
Grant piece sisen[t] de la nuit; 
Mais la roine se leva, 

Tantost com il li enuia, 

Dedens ses chanbres est alee, 
Mainte dame a o li menee 

Et mainte pucele vaillant, 

Bele et cortoise et bien parlant. 


À monsaignor Durmart grevoit 
Ce, que la bele n’i estoit 

Por cui amor il vait pensant, 
La n’en sot il ne tant ne quant. 
Sagement a al roi parle, 

Se li a congie demande; 

Mais li rois le vait molt proiant 
De demorer a la cort tant, 

Que li VII jor soient passe. 

Li Galois l’a bien renfuse, 
Sagement li a escondit; 

Et li rois Artus li a dit, 

Que demain dusqu’apres mangier 
Ne puet il mie chevacier, 

Ains ora messe et disnera 

Et tot le jor sejornera. 

Tant l’en proie li rois Artus, 
Que duc apres mangier sens plus 
Li otroie de demorer 

Li Galois qui bel set parler. 

Et li rois l'en a mercie 

Et dist, qu'il l’en set molt grant gre. 


18 


274 


e 2: Atant vont as ostez cochier 
9846 Li baron et lı chevalier, 
Li palais voide de la gent, 
Et li riches rois Artus prent 
Monsaignor Durmart par le main, 
9860 Puis dist a monsaignor Gavain: 
»Menes ent le Galois, beaz nies, 
Gardes, qu'il soit bien aaisies.« 
Mesires Gavains fait grant joie 
Del Galois dont li rois li proie, 
9865 Par le main l'a pris liement. 
» Beas sire« dist ıl »alons ent, 
Al ostel nos aaiserons, 
Cant vos plaira, si cocherons.« 
»Mesire Gavains,« ce dist Kez, 
9860 »Se le chevalier me toles, 
Ce ne sera pas cortoisie, 
A vostre ostel n'ira il mie, 
Ains l'en menrai certes al mien. 
Jamais ne vos amerai bien, 
9865 Se vos meismes n'i venes, 
Or i parra, se vos m'ames.e 
»Alons i,« fait mesire Yvains. 
»Certes,« fait mesire Gavains, 
»Je ne l'ose Ke renfuser.« 


9870 Ains font lor palefrois mander, 
‘Tost sunt monte et tost s'en vont, 
Devant l’ostel descendu sont, 
Et quant il sunt laens entre, 

| I grant fu truevent alume, 

9875 En l’ostel est la clartes grans 
Des grosses chandoilles ardans. 
Cant li chevalier sunt assis, 

La s’enbanoient de beaz dis, 
Asses orent vin et clare, 

3880 Longement on[t] sis et parle. 

Maintenant sunt li lit tot prest, 


275 


Lors vont cochier, quant tens 
L'endemain par matin leveren 
De beles robes se parerent, 
Et quant il sunt bien acesme 
Tantost sunt al mostier ale. 
Li rois i estoit ja venus, 
Ensenble o lui a rois et dus 
Et maint conte et maint hau 
De dames i a grant foison 
Et de puceles ensement. 
Mesire Durmars sagement 

A le roi Artu salue, 

Et sı l’a del chief encline ; 
En riant li a dit li rois: 
»Bien veignies vos, sire Galoi 
Lors le fait aprochier avant, 
Lez a lez furent en estant 
Et il et mesire Gavains 

Et d’autre part mesire Yvain: 
Li rois fait messe commencieı 
Molt hautement sens plus tar 
Li clerc lievent en haut lor < 
Li plusor notent le deschant, 
Li un servent d’encens porteı 
Li autre des orges soner, 
Molt hautement font le servis 
Mais n’i vaut nient longe de 


Quant li servises fu fines, 

Li rois Artus s'en est tornes, 
Et tantost cum il est venus 
En la haute sale lasus, 
Monsaignor Durmart apela, 
A ses haus barons l’acointa 
Qui molt l’ont cel jor onore. 
Molt a li Galois regarde 
L’ostel al riche roi Artu, 
Maint chevalier i a veu 


9920 


9925 


9930 


9935 


9940 


9915 


9950 


9965 


276 


Qui riches robes ont vesties, 

Li un les avoient parties 

Et li autre d’orfroi bendees, 

Sı sunt tranchies et coees. 

Telz i a qui les ont entieres, 
Ce ne sunt mie les mains chieres, 
Tant i a des penes d’ermine 
N’en sai pas la verite fine. 

De riches dras a or batus 
Veissies les plusors vestus, 

Tote la sale reflanboie 

Del or qui luist et de la soie. 
Laiens a tant de chevaliers 

Et de barons et de princiers 
Et de damoiseaz acesmes, 

Ne les aroie hui tos nomes. 
Tot i a dames assenblees 

Et puceles bien acesmees, 

Que je n'en sai dire le nombre. 
La ne se traient pas en ombre 
Ne les dames ne les puceles 
Celes qui quident estre beles, 
Aıns se sunt volentiers mostrees; 
Car ne velent pas estre enblees. 


Kez fait haster le [grant] mangier, 
Sı a fait les tables drecier, 
Blanches napes fait sus estendre, 
Bien set a son mestier entendre. 
Le sel fait metre en ces salieres 
Qui sunt d'or fin beles et chieres, 
Enpur le cors estoit remes 

Li seneschaus tos defubles, 

Si ert d'une cote vestis 

D'un molt riche vermel samis 

A vimieles d'or bien assises 

Qui plaisanment i furent mises, 
La cote ert d’ermine foree, 


277 


Et si estoit molt bien coee. 
cl: Mesires Kex fu en estant, 
Le cors ot gent et avenant, 
Acesmes fu molt richement 
9960 Lui L time de sa gent, 
De lor manteaz sunt defuble, 
Tot serviront ensenble o Ke, 
Chascun a mis a son mestier 
Dont il doit servir au mangier. 
965  C damoisel se deffublerent, 
Par le palais l’eave donerent, 
Et cant li bons rois est assis, 
Maintenant ont lor sieges pris 
Li chevalier et cha et la. 
La roine cha fors manga; 
Car por la cort plus essaucier 
Le fist on el palais mangier, 
OÖ li a mainte dame bele 
Et mainte haute damoisele, 
Et dedens les chanbres laiens 
En seoient plus de III cens, 
Cil jove bacheler ligier 
S'i sevent molt bien acointier. 
Molt volentiers laiens servoient 
Cil qui par amors i amoient, 
A grant foison vienent li mes, 
Et molt ı ot haus entremes. 


370 


375 


9380 


Mesires Gavains li cortois 
Se sist dejoste le Galois, 
9985 Fors tant qu’entres II s’ert assise 

Une pucele bien aprise, 
Suer ert le conte d’Arondel. 
Kes ‘fait servir et bien et bel, 
N'i laisse noisier ne crier 

3890 Tot por la cort a destorber, 
Molt plainement s’entreveoient 
Cil et celes qui la seoient, 


278 


Ne se haustent pas de lever 
Al deerain mes aporter, 
9995 Si que om en doit parservir. 


Cil de laiens voient venir 
Par mi la porte I chevalier 
Tot arme sor I grant destrier, 
Li chevaliers ert molt apers, 
10000 De vert cendal fu tos covers 
Il et ses destriers ensement, 
Sı ert fallolez sor argent, 
L’escu et la cote a armer 
Avoit fait molt bel falloler, 
10005 Par mi le vert cendal paroit 
Li argens qui resplendissoit, 
Cant li vens faisoit venteler 
Les fuelletes al solever. 
Par devant le piz del cheval 
10010 Avoit I molt riche poitral, 
VII campanetes 1 sonoient 
Qui molt grant noise demenoient. 
c2: Devant le chevalier venoit 
Une pucele qui seoit 
10015 Sor une molt riche sambue 
Qui tot estoit a or batue, 
Li palefrois est bien anblans, 
La pucele est bele et plaisans 
Et jone et blonde et eschevie, 
10020 D'un vermel samin fu vestie, 
Si ot une manche affublee 
Qui blanche estoit et bien ridee. 
V lances a li chevaliers, 
Porter les fait sor V destriers 
10025 V nain[s] qui tot sunt bocere 
Et gros et cors et remuse. 
De vers dras sunt li nain vesti, 
Si ont vers chaperons assi, 
Tot pres apres li gocet vienent, 


279 


1030 Verdes lances en lor mains tienent 
A V beaz peigoncias fermes, 
Si les portent en haut leves. _ 
Li doi nain vienent flajolant, 
: Et li IH vienent tot chantant 
0035 A grosses vois sens point tenir, 
De bien loins les puet on oir. 
Devant eaz vient li chevaliers, 
Molt bien li sient es estriers 
Li pie qui sunt volti et bel. 
040 I] tient son escu en chantel 
Sor son chief a elme dore, 
Tot freschement enlumine. 


Li chevaliers tot a cheval 

Est entres el palais roial, 
Ligierement i est montes; 

Car n’i a pas roides degres. 
Deles lui vient la damoisele 

Qui plaisans est et blonde et bele, 
Apres sunt venu li V nain 
Chascuns une lance en sa main, 
Li doi servent de flajoler, 

Et li III servent de chanter, 

Les vois ont grosses et bruians, 
Et si n’apointent riens lor chans. 
A mervelle sunt regarde, 

Cant il sunt el palais entre, 

N'i a dame ne chevalier 

Ne pucele ne esquiier 

Qui ne regart les nains bochus. 
Mesires Kez les a veus, 

Tantost les a al roi mostres. 
»Sire« dist il »or esgardes, 

Cis chevaliers est trop hardis 

Et molt doit estre de grant pris, 
Cant en infer a pris la proie, 
Certes, hardiement guerroie. 


3245 


250 


055 


008; 


280 


Dedens infer prist il ces nains, 
Tant i gaaigna il a mains. 


c 3: Lors se taist Kez, si passe avant, 
10070 Et li rois va molt regardant 
Le chevalier qui vient issi. 
Assitost cum il l'a choisi 
Lui et les nains et la pucele, 
II chevaliers li rois apele, 
10075 Si fait la voie desconbrer. 
Ja ont fait les tables oster 
Cil de laiens qui servi ont, 
Tot li vallet arriere vont. 
Kez lor fait le palais voidier ; 
10080 Car il vuet que li chevalier 
Et les dames s’entreveissent. 
Li escuier del palais issent, 
Tot maudient le seneschal. 


Or est laiens sor son cheval 
10065 Li vers chevaliers tos armes, 
Devant les nains s'est arrestes, 
Il vait regardant les escus 
Qui pendent el palais lasus, 
L'une de ses V lances prent, 
10090 Le cheval broche vistement, 
Tost le fait lancier et saillır, 
Tot le palais fisent tentir 
Les campanetes qui sonoient 
Al poitral u eles pendoient. 
10095 |; chevaliers ne salua 
Ne roi ne conte qui fuist la, 
Vers les escus s’est aprochies, 
Venus ı est tos eslaissies, 
Tantost en a I abatu 
10100 Qui d’un riche sinople fu 
A IT liepars d'or flanboians. 


30 


135 


281 


Mesires Durmars li vaillans 
Voit bien, que ce est ses escus 
Qui devant lui est abatus, 

Lors maintenant en piez sailli, 
D’orguel et de fierte rogi, 

De son mantel s'est defubles, 
Molt se hastet, qu'il soit armes. 
Tantost a li Galois ostee 

Sa cote d’ermine foree, 

N ert d'un vert porpoint vestis 
Qui fu d'un molt riche samis. 
Lors sunt doi chanberlain venu 
Qui devant lui ont estendu 

I drap de soie bien ovre, 

Vert 'et vermel eschequerre. 
Iluec est li Galois assis, 

De II puceles fu servis, 

D'une part est mesire Yvains 
Et d’autre mesire Gavains, 

As II puceles enseignoient, 
Comment le Galois armeroient. 
Ses armes sunt aparillies, 

Cant il a ses chauces lacies 
Tot par loisir et en seant, 

Sor ses pies se drece en estant, 
Il a son blanc hauberc vesti 
Et sa cote a arme ausi. 

Cant la ventaille est bien fermee, 
Maintenant a chainte s’espee, 
Les II puceles l’aprochierent 
Qui son cler elme li lacierent. 


Li Galois ert si beaz armes, 
Qu’a mervelle estoit regardes, 
Por ce qu'il ert si bien seans 
Et si drois et si avenans. 

Por lui proie mainte pucele 
Et mainte dame riche et bele, 


10140 


10145 


10150 


10155 


10160 


10165 


10170 


10175 


’ 


“ Que la roine li envoie, 


282 


Et la roine bonement 

En proie a deu molt doucement, 
Que li gart s’onor et son cors. 
Atant s'en est issus cha fors 
Mesire Durmars tos armes, 

Si trueve devant les degres 
Son cheval tot aparillie. 

Doi esquiier li ont baillie 

Tot covert et tot ensele, 

Et si l'ont molt bien enfrene. 
Li Galois monte apertement, 
Lues maintenant son escu prent, 
Tantost a son col le pendi, 
Par les enarmes le saisi. 

V puceles bien acesmees 

Avuec le Galois sunt alees 

À tot V peignenciaz de soie. 
Deles le Galois s’aresterent 
Celes qui les lances porterent. 
Je vos di, qu'il li mescheroit, 
S’a chascune joste faloit; 

Car les puceles s’asenbloient 
Et les dames qui se penoient 
De lui veoir et regarder; 
Grant mestier a de bien joster. 


Devant le grant palais plenier 
Siet li Galois sor son destrier, 
Le haume assis sor la ventaille, 
S1 est tos pres de la‘bataille, . 
N'i a fors de la lance prendre. 
Mais il li covient tant atendre, 
Que la grans presse soit alee 
Qui devant lui est assenblee. 
Del autre chevalier vos di, 
Celui qui l’escu abati, 

Il ert issus la fors al plain, 


283 


O lui sa pucele et son nain. 
Devant la porte fu tos cois, 
La ot atendu le Galois, 
Le chief del destrier a torne 
180 Vers le palais par grant fierte, 
C2: Ein chantel a son escu mis, 
Si ne senble mie esbahis, 
La cors est grans et bele et lee, 
Et si n'est de rien enconbree. 
85 A une fenestre lasus 
S’est apoies li rois Artus, 
© lui a maint baron poissant 
%t maint buen chevalier vaillant, 
Et cil qui laiens ne pooient 
Deles les murs s’avironoient, 
Et sor les aleoirs ausi 
Montent li plusor a estri, 
Si s’arengent espessement, 
La a molt grant plante de gent. 
A une fenestre entaillie 
S’estoit la roine apoie, 
Ces dames vont prendre lor: lies 
Et ces puceles qui miex miex, 
Maintenant se sunt arrangies 
Et as fenestres apoies, 
Les IT chevaliers regardoient 
Qui sor les grans chevas seoient. 
Tot arme les elmes lacies. 


IO 


I5 


Li uns s’est del autre eslongies, 
Tant cum on puet d’un boion traire, 
Tot prest sunt de lor joste faire, 
Les lances tienent en lor mains. 
Lors ont abandones les frains. 

Si laissent lor chevaz aler ; 

De plain eslaiz sens renfuser 

Se vont encontrer et ferir, 


0219 


10215 


10220 


10225 


10230 


10235 
c8: 


10240 


10245 


284 


Les escliches fisent faillir 
Des grosses lances qu'il brisierent. 
Li chevalier pas ne chuquierent, 
Tost ont getes les tronchons jus, 
Bel s’acesment de lor escus. 
Andoi se sunt molt bien outre, 
Tot belement sont retorne, 

II autres lances recovrerent 

Que II puceles lor donerent. 

Li uns vers l'autre se radrece 
Molt durement par grant vistece, 
Beal sevent lor escus porter 

Et bel s’acesment al joster, 

De plain eslais ferir se vont, 

Et les lances brisies sont. 
Anbedui sunt si bien jostant 

Et as armes si bien seant, 

Que tot cil qui les regardoient 
Par fine verite disoient, 
C'ainsmais ne virent chevaliers 
Si bien seans sor les estriers 

Ne qui miex seussent ferir 

De grosses lances sens faillir ; 
Car tot ades haut assenoient, 
N'onques al joster ne failloient. 


Mesires Durmars je vos di 

Et li vers chevaliers ausi 

Ont lor jostes bien enploies, 
Chascuns a V lances brisies, 
Onques lor chevaz n’i tochierent, 
Se des esperons n'es brochierent, 
Bien haut ont lor escus troes, 
Mais n'ont pas les haubers fauses 
Cant il ont lor jostes parfaites, 
Tantost ont les espees traites, 

Si les entoisent par air, 

Si durement se vont ferir 


10250 


’O 


285 


Sor les clers elmes qui resplendent, 
Que li cercle rompent et fendent. 
Et des pumeaz et des brans fierent, 
Par molt grant air se requierent, 
Come hardi se combatoient, 

Vers les visages se lancoient 

De lor espees bien sovent. 

Nus ne savoit certainement, 

Li quelz en avoit le millor 

Fors tant, que par plus grant vigor 
Li coroit seure li Galois. 

Et eil n’ert mie si destrois, 

Qu'il ne se defendist si bien, 

C'on ne l'en sot blasmer de rien. 


Mout se combatent igalment, 

La bele pucele al cors gent 

Qui vint o le vert chevalier 

Ne se vot pas plus atargier, 

Ains vint al roi lues erranment, 
Si a parle entendanment. 

»A!« fait ele »rois debonaire, 

Vos qui les grans biens soles faire 
Je vos vien un don demander 
Que vos me deves bien doner, 
Certes n'est pas drois, que g'i faille. 
Sire, apaisies ceste bataille, 

C'est li dons que je vos demant, 
Li chevalier sunt si vaillant, 

Que trop grans damages seroit, 
S'a nul d’eaz IL i mescheoit. 

Li vers chevaliers est molt preuz 
Et sages et chevalereuz, 

Molt est jolis et envoisies 

Et larges et bien entechies. 
Gladain le vert l’apele on, 

Il est fiz a un haut baron 


1028; De la Menor-Bretaigne ver, 


286 


Il est decha passes la mer. 
Par dela est bien conneus; 
Car il a ja tornois vencus 
Et batailles -et poigneis. 

10290 Or vient decha querre son pris, 
Molt se puet d'armes travillier, 
Chaens s'est venus acointier 

67r°c1: Et a vos et a vostre geñt, 
Il veut en son acointement 

10295 Sa chevalerie mostrer, 

Si l'en deves plus onerer. 
Sire por deu, je vos requier. 
Que lui et l'autre chevalier 
Faites orendroit demorer, 

10300 N’en laissies nul d'arme otrer; 
Car, se li uns d’eaz est conquis, 
Trop iert honteus et desconfis, 
Et s’en cest point sunt desevre, 
Ja de rien n'en seront blasme, 

10305 Chascun poes s’onor saver 
Sens vostre cort desonerer.« 


»Üertes« fait li rois »damisele, 
Ceste requeste est bone et bele, 
Vos n’aves pas requis utrage, 
10310 Molt me senbles cortoise et sage, 
Je me sui ja tos consillies 
De ce dont vos si me proies.« 
Lors ne laisse li rois Artus 
Les chevaliers conbatre plus, 
10315 En tel guise se departirent, 
Que sanc ne menbre n'i perdir« 
N’ains lor chevaz n'i enpiriereı 
Ne de rien(s) ne s’i avillierent 
Congie demande li Galois, 
10320 Mais ne li done pas li rois, 
Ains li proie de demorer, 
Et la roine o le vis cler 


‘0330 


335 


287 


L'en va proiant molt docement. 
Mais tot ce ne lor vaut nient; 
Car li Galois s'en vuet partir 
Por achiever son grant desir. 

Il a tant d’occoisons trovees, 
Que lor proieres sunt gastees 
Fors tant, qu'i lor en set bon gre. 
La li a om molt presente 

Chevaz et armes et joeaz 

Et riches dons plaisans et beaz, 
Mais mesires Durmars n'en prent 
Fors une lance seulement, 

Al departir le roi encline 

Et lui et la gentil roine 

À damedeu a commande 

Et monsaignor Gavain et Ke; 
Tantost cum il a congie prist, 
Atant s'est de la cort partis. 


Li vers chevaliers est remes, 
Si vos di, qu'il est demores 
De la maisnie al roi Artu, 
Et sa bele pucele fu 

De la maisnie la roine. 

Ci remaint li contes et fine 
Del roi Artus a ceste fois, 

Sı vos conterai del Galois, 
Quelz aventures il trova, 
Puisque de la cort s'en torna, 
De nomer totes ses jornees 
Ne ses ostez ne ses disnees 
Ne ferai pas longe devise. 

Li Galois a grant convoitise, 
Que cele por cui il se paine . 
Sache de verite certaine 
Trestos les maz qu'il sent por li. 
Adont se tenroit a gari, 


Se la bele savoit de voir, 


10360 


10365 


10370 


10375 


10380 


10385 


10390 


10395 


m _ 


Comment s’amors le fait doloir. 


Molt vait li Galois sohaidant, 
Qu'ele seust son covenant, 

Si quidast, qu'ele le seust, 
Grant joie et grant solas eust. 
Mais por sohaidier solement 
N’a om mie tot son talent, 
Ains se covient molt travellier ; 
Car, s’on avoit por son haidier 
Trestos ses voloirs acomplis, 
Telz hom est povres et chaitis 
Et pereceuz et viez et nices 
Qui dont seroit manans et riches, 
Ne ja ne s'en travilleroit, 

Mais en gisant sohaideroit. 


. Si aroit tot son desirier, 


Lors ne saroit on pas jugier . 
Qui seroit bons ne qui mavais, 
Se chascuns avoit ses sohais. 
On conoist ore miex les preuz. 
Entre les mavais pereceuz; 
Car li preu sunt par lor bonte 
Et par lor traval amonte, 

Et li mavais sunt despisie 

La u li vaillant sunt prisie. 


Molt vat vigors, molt vat proece, 
Et molt doit om hair perece; 
Car por perece, ce saves, 

Est mains hom povres et blasmes, 
Ne ja n'iert de haute valor 

Qui trop amera le sejor. 

Se li Galois n'eust erre 

Et as armes son cors pene, 

De lui ne fust nus beaz dis fais, 
Nient plus que des nices mavais 
Qui les hystoires pas ne croient, 


289 


Por ce que faire n’oseroient 

Les grans proeces que cil fisent 

Qui de haute uevre s’entremisent. 

Des buens est li biens recordes ; 
0400  Molt est li hom preus et senes 
Qui se travaille por bien faire, 
Et tot cil sunt de viel affaire 
Qui pooir ont de faire bien, 
Quant en lor vies n’en font rien; 
De sifaite gent me tairai, 
36 Mais del Galois vos conterai. 


Ce fu en Yrlande tot droit, 
Que mesires Durmars erroit 
Par mi le savage pais, 
I jor chevachoit molt pensis 
Tos armes, la teste enclinee, 
Si ot erre tres la jornee, 
Tant que mie dis fu passes. 
Lors est ‘en I pais entres 
U il a devant lui trovees 
Les viles arses et gastees, 
Fortereces voit abatues 
Et glises arses et fondues, 
Les molins trueve depecies 
Et les jardins tos essillies. 
Mesires Durmars n'a trove 
Qui li die la verite, 
Par quel raison cele contree 
4 Estoit sifaitement gastee. 
25 Mais tot ainsi cum il erra, 

Plus de VII C homes trova 

Sor le chemin sanglens et mors, 

Trestot nu gisoient li cors, 

Si n’estoient pas mis en terre; 
©4309 Bien senbloit, qu'iluec eust guerre. 
Li pais ert si destorbes 
Et si malement desertes, 


1O 


15 


10435 


10440 


10445 


10450 


10455 


10460 
v°c 1: 


‘ 10465 


290 


Qu'en vint liues en I tenant 
N’ot home ne feme manant. 


Mesire Durmars tant chemine, 
Qu'il trespasse cele gastine, 
Et tantost cum il l'a passee, 
Si a une forest trovee 

Dont li arbre sunt gros et haut. 
La lune lieve et li jors faut, 
Et mesires Durmars erra, 
Tant que forment li enuia, 
Et bien li devoit ennuier ; 
Car ne savoit u herbergier, 
Ne le pais ne conissoit. 


Que que il ensi chevacoit, 


A main destre choisi I fu 

Qui desos I grant arbre fu. 
Cant li Galois voit la clarte, 
Cele part a son frain tire, 

Si s'est vers le fu adrecies, 

Et quant il s’en est aprochies 
Atresi pres cum un arpent, 
Lors voit le fu tot plainement, 
D'atre part voit I grant destrier 


.Et I brachet et I levrier. 


Par delez le fu se seoit 

I archiers qui la se chafoit, 

Si avoit o li I garchon, 

Et cil rostisoit venison 

Que li archiers prist al berser. 


Cele part vait sens arrester 
Mesires Durmars tost et droit, 
La seche raime debrisoit 

Par desoz les pies del destrier. 
Li archiers ot le boiz froissier, 
Et si ot la terre bondir, 

Il se commence a esbahir, 


10470 


1475 


1850 


185 


2490 


10500 


10505 


291 


Maintenant a son arc tendu, 
Si espoeres cum il fu, 

Vers son cheval molt tost ala, 
De son frain metre se hasta, 
Comme cil qui monter voloit. 
Mesires Durmars le parchoit, 
Vers lui s’adrece, se li crie, 
»Frere« fait il »ne fuies mie, 
Parles a moi, vos n’aves garde.< 
Atant li archiers se regarde, 
Si voit le Galois tot arme 
Qui la l'avoit assegure. 


Maintenant li dist li archiers: * 
»Bien vegnies vos, beaz sire chiers, 
Si vos plaist o nos a descendre 
Et de nostre viande prendre, 

Je vos donrai a graut foison 

Et pain et vin et venison. 

De ce soies certains et fis, 

Je ne sui mie desgarnis; 

Que, quant je doi en boz aler, 
Et je quit auques demorer, 

Je faiz porter et pain et vin 
Et blanche tuaille de lin 

Et un molt bel henap d'argent 
Et esquieles ensement 

Que je fais metre en I male 
Qui n'est mie a trosser trop male; 
Cant derrier moi la fait trosser, 
Ce ne puet mon cheval grever. 
Todis ai o moi I garcon 

Qui molt me siet pres del talon, 
J'ai I brachet et I levrier 

Qui durement font a proisier. 
Puisque j'ai pain et vin et sel. 
Je ne m'esmaie gaires del; _ 
Car j'ai tost I beste prise. =. 


19 * 


10510 


10515 


c 2: 


10520 


10525 


10530 


10535 


292 


Ci sui herbergies en tel guise, 
Que j'ai viande et vin assez 
Dont vos ares, se vos volez. 
La livreson de mon destrier 
Vos partirai sens engignier 
Por doner a vostre cheval.« 


»Foi que doi deu l’esperital,« 
Fait mesires Durmars li frans, 
»Molt estes cortois et vaillans, 
Cant vos ce m’aves presente, 

Et je vos en sai molt bon gre.< 
A cest mot li Galois descent, 
Et li dW&hiers son cheval prent, 
Al miex qu'il puet l'a estable, 
Et quant li a le frain oste, 
Par devant le cheval a mise 

La livreson qu'il ot promise. 

Li Galois oste son escu, 

Si l’a a I chane pendu, 

Et li archiers tost li aida, 

Son cler elme li deslacha. 

Del Galois vos di ge sens faille, 
Qu'il n’abat mie sa ventaille, 
Mais I poi en fait deslacier, 

Si qu'il pora boivre et mangier. 
Il a fait ses mains desarmer, 
Deles le fu qui si art cler 
L’espee chainte s'est assis, 

Pres de lui a son elme mis, 

Si que, s’il en avoit mestier, 
Maintenant le poroit lacier. 
Tantost fait laver le Galois 

Li archiers qui molt est cortois, 


. Apres li aporte a souper, 


10540 


Et se li done bon vin cler 
Dont li. Galois boit volentiers. 
Bonemeit le sert li archiers, 


293 


Apres mangier lors se chaufere 
Mais onques des lis n’i parlereı 
Jar il n'es poient avoir la. 


À monsaignor Durmart menbra 
Je la terre qu'il ot trovee 

Si] essilie et si gastee 

Et .des homes qu'il trova mors, 
L’archier en araisona lors, 
»Frere« fait il »j'ai hui trove, 
lot ensi comme j'ai erre 

„es viles arses et brulees 

Et les glises totes gastees, 

Et si trovai homes asses 

Mors et sanglens et tos navres. 
Tot nu et tot deschauz gisoien: 
Et li charbon tot vif estoient 
Des maisons arses que je vi. 
Por ce me senble, je vos di, 
Que ce soit fait novelement, 
Trop ont chevacie crualment 
Cil qui la terre ont si malmise 
Ni ont laissie maison ne glise, 
Tot li manoir sunt essillie, 
Ensi com j'ai hui chevacie. 
Car me dites. qui cest pais 

À si deserte et malmis, 

Ne quelz hom l'a a maintenir, 
Cant il ne le puet garantir.« 


A cest mot respont li arciers, 
»Certes« fait il »beaz sire chieı 
Ce est damages et pechies 

Del pais qui est essilies 

Et des prodomes qui sunt morl 
La guerre est commencie a tor 
Li grans rois d’Yrlande, beaz s 
De cui on ne doit nul bien dir 


10580 


106RS 


10890 


10595 


10600 


10605 


10610 


294 


Car trop est fel a demesure, 

Et si na de loialte cure — 

Il a a nom li rois Nogans, 

Mais por ce que il est trop grans, 
MN l'apele on le grant roi. 

En lui na proece ne foi, 

N guerroie sa lige dame, 

Se li vuet tolir son roiame; 

Et s'est sa germaine cosine. 

Ce est la plus bele roine 

Que l'on puist el siecle savoir. 
Je vos conterai tot le voir 

Por coi li grans rois le guerroie 
Qui de malfaire se desroie. 


>Une grans feste fu criee 
Devant Landoc en mi la pree, 
Il ï ot gent de maint pais, 
Sor une perce estoi[t] assis 
Uns esperviers trestos mues, 
Moit beaz et molt bien enpenes. 
Cardroains li roz le gardoit 
Qui chascun an le defendoit 
Encontre un autre chevalier 
Qui vers lui l'osaist chalengier. 
Li grans rois d’Yrlande j ala, 
La bele roine 1 mena 

Qui dame estoit et sa cosine, 
Et quant ce vint a la atine, 
Qu'il li dut doner l’espervier, 
Il ne l'osa pas desrainier 
Encontre Cardroain le rouz 
Qui trop ert hardis et estouz, 
La bele roine i laissa 

Cil qui conbatre ne s’osa. 

Ele remest molt esbahie 


+ 


10596 Ms. estois, 


10615 


10620 


10625 


68 r° c 1: 


10630 


10635 


10640 


10645 


10650 


295 


Entre Cardroain et s’amie, 
L'eussent en prison menee, 

Si qu'il l’avoient arrestee, 
Cant I chevaliers s'avancha 
Qui trestos armes estoit la. 
Cil ot piete de la roine, 

Por li enprist cele aatine, 
Qu’a Cardroain se conbati 

Et al joster mort l’abati. 

Li chevaliers sifaitement 
Conquist l'espervier erranment, 
Et tantost qu'il en ot saisine, 
Se le dona il la roine 

Qui dame est de ceste contree, 
C'est la plus bele qui soit nee. 
Encor li vi je tenir hier 
Dedens sa chambre l'espervier, 
Le chevalier qui le dona 

Ne vit ele molt grant piech'a; 
Mais ele en parole sovent 

Et molt le prise bonement, 

Et ele le doit molt prisier; 
Car il li ot molt grant mestier. 


»Cant la roine o le cler vis 

Fu revenue en cest pais, 

Del roi Nogant dit et conta, 
Comfaitement il le laissa 

Al grant besoing coardement, 
Blasmes en fu de mainte gent. 
Et quant il sot de verite, 

Que la roine avoit parle 

De la coardise qu'il fist, 

Lues maintenant li grans rois dist, 
Qu'ele en cest pais n'avoit droit, 
Et qu'ele a grant tort le tenoit ; 
Lors vint sor lı a ost: banie, 

Et si l'a de guerre essillie. 


10655 


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10680 


c 2: 
10686 


296 


»Li rois Nogans a grant tresor, 
Si don’ ent tant argent et or, 
Que ce n'est se mervelle non. 

Li chevalier et li baron 

Qui doivent la roine aidier 

Li sunt failli comme lanier 

Por les doniers que il rechoivent. 
Certes, malement se dechoivent 
Et grant blasme doivent avoir, 
Cant il prendent sifait avoir 
Dont il sunt trahitor prove, 
Todis mais lor iert reprove. 

Molt doit on bien celui reprendre 
Qui se honist por avoir prendre; 
Car, quant li avoirs est ales, 
N'est pas li blasmes oblies. 

Mais de ce ne se gardent mie 
Cil qui la roine ont trahie, 
Comme mavais li ont failli. 


»Certes, j'ai grant piete de li; 
Car sa terre est arse et maumise, 
Et si l'a li grans rois assise 

En la cite de Limeri, 

I ı vint hier a mie di; 

Cant il ot le pais gaste, 

Si vint asseoir la cite. 

Dex, que pense li mavais rois? 
Certes, il n'est mie cortois 

Ne de haut cuer ne de vallant, 
Cant il a tort vait gerroiant 

La plus bele et la plus vaillant 
Qui soit en cest siecle vivant. 
Tot. cil qui le puent veoir 

Dient por raison et por voir, 
(Dient) qu'il onques ne virent plus bele; 
Et si vos di, que la pucele 

N’est mie por sa bealte fiere 


297 


Ne trop baude ne trop parliere, 
"Ne se melle pas de mesdire 
30 Ne de gens blasmer ne despire, 
Ains est sage de bel parler, 
Bien set a point rire et joer. 
Ele est de si bone acointance 
Et de sı bele contenance, 
35 Que li sage bien entandant 
Qui del siecle sunt clerveant 
Ne sevent en li que blasmer ; 
Ele est encor a marier. 
Dex, cum iert sire qui l'aura 
Et cui ele bien amera!« 


Quant li Galois ot ces noveles, 
Se li sunt molt plaisans et beles; 
Car il pense bien et devine, 
Que chu est la bele roine 

Cui il.aime sor tote rien 

Dont li arciers dist tant de bien. 
N a molt longement pense, 

En son cuer a grant volente 

De la roine desegier, 

Durement li vorra aidier. 

Or ne set il que il fera; 

Quar se il en Gales s’en va, 

Il se crient de trop demorer 
Por I grant secors amener. 
D'autre chose se porpensa 

Et dist, qu’el chastel errera 
Avuec la roine sa dame 

Por aidier li et son roiaume. 

Le grant roi Nogant ne sa gent 
Ne dote li Galois noient, 

Ains les quide bien desconfire, 
En son cuer convoite et desire, 
Que la roine le veist 

En tel point, que d’armes feist 


25 


10 


715 


10725 


10730 


10735 


10740 
c3: 


10745 


10750 ' 


10755 


10760 


298 


Et qu'il ss enemis grevast 

Et voiant li les damagast. 

Il pense tant por li a faire, 
Que, s’ele n’est de trop mal aire, 
De son bienfait li sara gre, 

Et se li iert gueredone. 


En sa pensee s’esjoi 

Li Galois qui pas ne gehi 
L’amor qu'il a a la roine, 

En sospirant le chief encline, 
»Beaz freres,« fait il al arcier, 
»Se la roine avoit mestier 

D’un tel chevalier con ge sui, 
Je ne lairoie por nului, 

Que je ne li alaisse aidier 

A mon pooir de cuer entier.« 
»Par deu sire,« fait li archiers, 
»Il avient, c’'uns bons chevaliers 
Raloıe tos ceaz d'un pais, 

Et por ce si m'est il avis, 

Que chascuns se doit bien pener, 
Qu’il puist les millors resenbler. 
Li aventure d'un ‚seul jor 

Fait d'un povre home I grant saignor, 
Et par un tot seul cop, beaz sire, 
Rescout I hom tot un empire. 
Por ce me senble bien a faire, 
Qu’a la roine debonaire 

Facies et secors et aie, 

Ne por peril ne laissies mie; 
Car ja bien prodom ne sera 
Qui tos peris renfusera. 

Par mi periz covient passer 
Ceaz qui vulent el pris monter : 
S'il a en vos pris et honor, 

Et vos ames sens et vigor, 
Dont venes aidier la roine 


10765 


10770 


10775 


0780 


0785 


10790 


10795 


el: 


299 


Qui tant est bone et bele et fine, 
Je sui ses hom et ses venere. 


‘Fait mesire Durmars; Beas frere, 
Je li aiderai volentiers, 

Et si serai ses chevaliers. 

Mais par la foi que tu dois dieu 
Maine moi demain en cel lieu 

U je li puisse miex aidier 

Ses enemis a damagier.< 

Fait li archiers: »N'en dotes ja, 
Demain tantost com jors sera, 
Vos menrai droit a Limeri, 

N’i a pas VII liues de cı, 

Et por vos miex asseurer 

Vos vuel ma fiance doner, 

Que je loialmeut vos menrai 

Et sens trahir vos servirai.« 


La fiance prent li Galois, 

Et li arciers fist que cortois, 
Cant il ensi l'aseura ; 

Car li Galois miex l'en crera. 
Tantost cum il est ajorne, 

Sı sunt sor lor chevaz monte, 
Lors s’acheminent, si s'en vont 
À tel compaigne cum il ont, 
Devant chevache li arciers, 

Por ce qu'il set les drois sentiers. 
Li Galois l'a a raison mis, 

»Por deu« fait il »beaz doz amis, 
Dite moi, quel nom vos aves.« 
»Sire, Cesars sui apeles, 

Si vos di que veneres sui, 

Je n’en doterai nului 

Ne de tyaire ne de berser 

Ne de bien ocier I sengler, 

Et si saı des oiseaz asses 


800 


Atant com nus hom qui soit nes.e 


»Certes Cesar,« fait li Galois, 

10800 »Molt estes sages et cortois, 
Cant de chiens et d’oiseaz saves, 
Je vos di que miex en vales.e 
Atant vont lor oire efforchant, 
Le chemin truevent bel et grant, 

10805 De chevacier tant se hasterent, 
Que la grant forest trespasserent, 
Et tantost qu'il sunt fors issu, 
Et qu'il sunt as plains chans venu, 
La cite de Limeri voient 

10810 Et les murs qui horde estoient. 
Li chastias siet sor roche haut, 
Si vos di, qu'il ne crient assaut 
Ne de traire ne de miner, 
Ne periere n’i puet grever. 

10815 Se C chevalier le gardoient, 
Vers C mil homes le tenroient, 
Por tant qu'il fussent bien garni 
Et bien loial et bien hardi. 

- Al pie de la roche seoit 

10820 La cites qui molt bele estoit, 
De grans fosses iert bien fermee 
Et de haus murs avironee. 
Ens el forbore qui molt ert grans 
La s'ert logies li rois Nogans, 

10825 Si a o lui maint chevalier. 
La cite ne puet assegier 
Fors que d'une part solement, 
En l'ost a grant plante de gent, 
Buens ostes avoient asses ; 

10830 Car li forbors ert grans et lez. 
Les banieres qui venteloient 
Et les armes qui cler luisoient, 
Choisi bien’ mesires Durmars. 


35 


10 


15 


5O 


55 


860 


10865 


10879 


301 


DDejoste lui venoit- Cesars 

Li archiers qui molt fu cortois, 
>» Beaz sire,« fait il al Galois, 
> La vile que tant regardes 
Et ces haus murs que vos vees, 
C'est la cites de Limeri, 

Ains miex herbergie ne vi, 
Mainte bele maison 1 a. 

Wins el grant forborc par decha 
S'est li rois Nogans herbergies, 
Mais par verite le sachies, 
Que, se cil qui sunt ensere 
Ont de defendre volente, 
Devant VII ans tos acomplis 
Ne seroit pas li chasteaz pris 
Ne la cites qui desoz siet. 

Se ceas de laiens ne meschiet, 
Longement se puent tenir; 

Car je vos di sens escharnir, 
Qu'il i a VII XX chevaliers 

Et M serjans et C arciers, 

Et si a borjois en la vile, 

Molt bien arme[s] plus de III mile. 
I ont a boivre et a mangier 
Dusqu’a II ans al mien quidier, 
Mais de laiens n'osent issir, 

Ne les portent n’osent ovrir. 


»Li rois Nogans a chevaliers 
Devant la vile VII miliers 

Et C mil homes d'autre gent, 
Molt guerroie seurement ; 

Car il n'est onques destorbes. 
De ci todroit, se vos voles, 
Poes bien ceas del ost choisir, 
Mais ne ‘puent a nos venir; 

Car v(e)es ci I mares trop grant 
Et une riviere corant. 


302 


La riviere cort par dela, 
Et li mares est par decha, 
‘ Li oz siet outre la riviere, 

Je voi de ci mainte baniere 
10875 Et mainte ensegne venteler. 

La bele roine al vis cler 

N'a plus de chasteaz devers li 

Que la cite de Limeri, _ 

Et trestot si home ensement 
10880 Li sunt fali communalment 

Fors cil qui laiens sunt o li.« 


Ce que li Galois entendi 
A ce que li arciers disoit, 

Devant lui as fenestres voit 

10835 Une forterece hordee. 
Li Galois l’a molt regardee, 
L’arcier le mostre maintenant, 
»Cesar« fait il »por deu le grant, ” 
Quel forterece puet ce estre 

10890 Que je voi cha a miain senestre ?« 
»Sire« fait Cesar »je vos di, 
C'est li molins de Limeri, 
Il ï a X molins molans, 

Si vos di qu'il n'est onques ans, 

10895 Qu'il ne valent bien VC mars.« 
»Par deu,« fait mesires Durmars, 
»Por les murs et por les cretealz 
Quidai, que ce fust I chasteaz.« 


»Certese fait li arciers »beaz sire, 
10900 Je ne vos oi de rien mesdire; 
Car qui le voit chastealz resenble, 
Il ı a X molins ensenble, . 
Tot sunt covert d’une maison 
Qui batellie est environ. 
10905 [i molin sunt si bien ferme 
Et si sagement atorne, 


ce 8: 
9910 


15 


20 


25 


380 


10940 


303 


Que ja le morre ne lairont 

Por trestos ceas qui en l’ost sont. 
Laiïens a sale riche et bele, 
Chanbre et cosine et chapele 

Et estables al mien quidier 

Por VII XX chevaz herbergier. 
Ge ne vi onques de son grant 
Sı fort chastel ne si seant, 

Li mares l’enclot cha deriere, 

Et par devant cort la riviere 
Qui parfonde est et grans et lee. 
La forterece est bien fermee 

De haus murs et»de grans tranchies 
Et de turneles batellies, 

Li chasteaz des molins a nom, : 
Sifaitement l'apele om. 


»Et cil qui del chastel est sire 
Est molt vaillans, bien le puis dire, 
C'est un valles joves et beaz, 
Procidas a nom li danzeas, 

N'a pas XVIII ans passez. 
Dusqu’a I an iert adobez, 
Chastelains iert de Limeri, 

Molt a le cuer fier et hardi. 

On l'a ja molt bien esprove 

De vigor et de loialte; 

Car quant la guerre commencha 
Trop hardiement se mesla 

Vers ceas qui le grant roi aidoient 
Et qui lor dame travilloient. 

I lor arst viles et maisons, 

Si prist lor bues et lor motons 
Et lor homes et lor vilains, 
Tant gaagna li chastelains, 
Qu'il a bien son chastel garni. 
Dusqu’a un an tot aconpli 

Ont. assez. viandes et vins 


304 


Dedens le chastel des molins. 
10945 [a ens est Procidas li fiers 
Lui LXtisme d’eseuiers | 
Qui tot sunt de guerre sachant, 
Chascuns a cheval bien corant 
Et beles armes ensement, 
10950 N'i sunt pas esclariement ; 
Car il ont C serjans a pie 
Qui d'armes sunt aparillie. 
Procidas est lor liges sire, 
Et de lui vos sai je bien dire, 
10955 Qu'il est hom liges la roine. 
Je conois tant lui et *s’orine, 
Qu'il ne fauroit mie sa dame 
Por tot l'avoir d'un grant roiame.« 


Fait mesires Durmars li ber: 
10960 »Procidas fait molt a amer, 
Cant si preuz est et si loiauz, 
Bien en doit estre ses pris hauz. 
On se doit molt bien travellier 
Por la bele roine aidıer, 
f269 r°c1: Et ge vos di sens decivoir, 
10966 Que ju a trestot mon pooir 
Vorrai chaus del ost destorber 
U les porai je plus grever 
U del chastel de Limeri 
10970 U des molins que je voi ci.< 


»Sire,« fait Cesar li senes, 

»Se vos en la cite ales, 

Vos ne pores la fors issir 

Por l’ost grever ne estormir; 
10976 Car les portes sunt enterrees, 

‘ Et si sunt tot ades fermees. 

Cil de laiens n'ont volente 

Fors de defendre lor cite, 

Ja ceas del ost ne requerro(ie)nt. 


380 


35 


DS 


305 


Mais. el chastel des molins sont 
LX vallet jovencel 

Qui tot convoitent le cembel. 
S'uns bons chevaliers i estoit, 
Je vos di bien, qu'il les menroit 
Tot la u les vorroit mener 

Por lor hardemens esprover, 

Por tant que il bien le creusent, 
Et qu'il l’amassent et cremissent. 


Ȇr vos dirai que nos ferons 

A cest mares descenderons 
Vostre cheval ferai mener; 

Car a pie vos covient aler 
Parmi I sentier si estroit, 

Que, se li chevaz mespassoit, 
Tot li covenroit demorer, 
Jamais ne l’en poriens geter; 
Car il charoit es grans molieres 
U en fosses u en crolieres. 

Ne ju autre voie ne sai 

Que celi que je vos menrai. 

Et s'i n’estoit si dur gele, 

Je vos di bien par verite, 

Que nus hom n’i poroit aler 
À pie ne a cheval passer; 

En plusors lies a cloies mises 
Et planches* qui bien sunt assises. 
Ci parent me voiz archoier, 
Quant en la forest voiz chacier, 
Ceste voie ne me torroient 

Tot cil del ost, s’ı bien voloient. 
Je vos di, que de ceste part 
N’a mie la cites regart 

Ne de prendre ne d’assaillir, 

On n'en poroit a ehief venir. 
Al chastel des molins irons 

Et nos chevaz iloc lairons, + 


+ 


306 


A mon garchon les baillerai; 
Car je vos di et bien le sai, 
S’en la cite voles entrer, 

11020 N'i poes a cheval aler, 

c 2: Mais tot a pie, se dez m'ait, 
Par mi I guichet si petit, 
Qu’il vos covenra abaissier, 
Et si vos ferai nagier 

11025 Tot le fil d'une eave corant.« 


»Par Jhesu le haut roi poissant,« 

Fait mesires Durmars li fiers, 

» Ensenble o moi iert mes destriers, 

Sens mon cheval n'irai je mie; 
11080 Car ce me senbleroit folie, 

Se je en la cite estoie, 

Et je mon cheval n’i avoie. 

Je seroie tos esbahis ; 

Car se bataille u poigneis 
11035 Commencoit devant la cite, 

Se tot li autre erent monte, 

Et je a pie i demoroie, 

Dolans et corecies seroie; 

Car chevaliers qui veut valoir 
11040 Doit bien a grant besoing paroir 

Et en tel point se doit mostrer, 

Qu'il i puist sa paine salver; 

Cant la proece est renomee, 

Dont est biem la paine(e) salvee. 


11045 Or entendes que je ferai, 
Al chastel des molins irai, 
Metes moi ens, je vos en proi, 
Laiens iert mes chevas o moi. 
Ce me vient assez miez a gre 
11060 Qu'a estre a pie en la cite, | 
Qu’a Procidas m’acointeres, 
Li et ses .esquiiers dires, 


307 


Que je viegn cha por e 
Et por chaus del ost gı 
La roine me salues 

Et de par moi se li dir 
Qu'elle] a un novel sol 
Qui se tient por son ch 


»Sire,« fait Cesar li coı 
»Vostre nom me dites : 
De par qui le salueroie, 
Se je vostre nom ne sa: 
»Cesar« fait il »vos le : 
Durmars li Galois sui n 
Dites moi la bele roine, 
Qu’ele iert joians a brie 


‚ Car sa cites iert desegii 


Et sa guerre iert tote a 
Anchois qu'ele ne quit : 
Tot ce li dites et conte: 
»Sire,« fait Cesars li ar 
»Je le dirai molt volent 
Et ele en sera molt jois 
Car ces noveles sunt pl: 


Ensi vont anbedui parla 
Li uns al autre en chev 


: Cant il sunt al mares v 


Rd 


L A 


Tantost sunt a pie desc 
Le cheval le Galois a p 
Cesars qui molt ert bieı 
A son garcon fait le sie 
Li Galois ne le set repr 
De chose qu{e] il en lu 
Li arciers qui bien set 
S'en vait devant le peti 
Si vos di, qu'il ne se fs 
Del cheval mener sagen 


Li Galois le siet errang 


11090 


11095 


11100 


11105 


11110 


11115 


11120 


308 


Il ne vont mie lez a lez; 

Car li sentiers n'est pas si lez. 
Cant le chastel vont aprochant, 
Ausi tost le vont eslongant ; 
Car énsi les covient aler 

Por le mavais pas eschiver, 
Tant i truevent de tornioles 
Et de crolieres qui sunt moles, 
Por poi qu'il n’i sunt demore. 
Il eussent plus tost erre 

De bone voie III loees 

U XXX grans arbalastrees 

Que VII traities de celi. 

Tant ont ale et reguenchi, 
Qu’il sunt venu, ains que nuis soit 
Al chastel des molins todroit, 
Les murs voient et les fosses. 
Et si truevent les pons leves. 


Cesars s’escrie hautement : 
Abaissies ces pons erranment 
Et cele porte tost ovres, 

Lors vient I sergans tos armes, 
Si monte sor les murs amont 
Et voit ceas qui la defors sont, 
Ne conoist pas le chevalier, 
Mais il reconoist bien l'arcier. 
»Cesar« fait il »or entendes, 
Celui qui la vient tos armes 

Ne conois je ne tant ne quant.e 
Et Cesars respont en riant: 
»Beaz amis, se tu ne me crois, 
Par cele foi que tu moi dois 
Fai moi parler a Procidas, 

Et cil s'en vait plus que le pas, 
Si l'a maintenant amene. 


# 
, 11107 Ms. Mesars fehler des illuminators. 


ms D 


BO 


35 


ES 


309 


X vallet cortois et sene 

Sunt avuec Procidas venu, 

De roies dras sunt bien vestu. 
Cant il sunt as creteaz monte, 
Le Galois voient tot arme, 

Et tos covers est ses chevaz. 
Sor le mur qui grans est et hauz 
S’areste Procidas tos cois, 

Li archiers le mostre al Galois, 
»Sire« fait il »cis damoiseaz 
Qui si est avenans et beaz, 

Cil que nos en droit nos veons 
As cheveaz crepes, I pou blons 
A cel gent cors a cel fier vis, 
Ce est Procidas li hardis.« 


Li arciers n'a mie parle, 

Cant Procidas l'a apele, 

»Üesar« fait il »parles a nos, 
Dites moi tost, conoissies vos 
Celui a ces liepars dores 

Qui deles vos s’est arrestes.« 
»>Sire,« fait Cesar en riant, 

»Del chevalier vos di jo tant, 
Qu'il a nom Durmars li Galois, 
Molt est beaz parliers et cortois, 
Et molt pert bien a sa senblance, 
Qu'il soit de bien haute vaillance. 
Enuit si com je me chauffoie 

En la forest u jo estoie, 

La me trova par aventure, 

Si fu bien raisons et droiture, 
Puis qu'il vout que ci(}) l'’amenasse, 
Que compaignie li portasse. 
Certes, je le quit molt vallant, 

Je li ai dit le covenant 


% 


199 Ms, murs. 


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111,5 


11180 


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11190 


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Fe u 26 de RE AR 

Ws vs gcee E chbres. 

Le a zure = a cumte 

oc piment a verte. 

k = na ec qu :1l asbera 

La rm. quart quil pora 

Er ger grevers ceaz del cat. 
Faites wie porté OSELr tort. 

S reuses ek cheraber 

Var chaens vent por vos ardıer.« 


>Cesar.c fait Procdas li sages 
»Je ne sui me si volages 

Que je tot era le rechoire: 

Car je eren. qui ne vos dechoire. 
Mais sil me voet or sains jurer. 
Qu'il nœ aidera sens fauser. 
Volenuers le receverai 

Et grant honor h porterai.e 
Fait h Galois: »Molt dites bien, 
Je ne vos doi blasmer de rien. 
Se vos me querres seurte. 

Cant lı saint seront aporte, 
Molt volentiers vos jurerai, 

Qu’a mon pooir vos aiderai.< 
Procidas ne s'areste plus, 

Del haut mur est avales jus, 

O lui vienent XXX esquier, 
Chascuns est fiez a chevalier. 
Cant li pont sont jus avale, 
Contre le Galois sont ale 

Li vallet molt isnelement, 

Tot le saluent hautement : 


I es a molt beal respondu, 


Si lor rent briement lor salu. 
Et Procidas molt tost s’avance, 
Sı rechoit l’escu et la lance 
Et l’espee qui fu tranchans, 


311 


Tantost fait venir II sers 
Si fait le Galois desarme 
Les armes a fait comman 
A un vallet qui les gard: 
Molt regardent le Galois 
Cil qui le voient desarme 
Cant il l'ont assez regard 
Tot en jurent la loi de E 
C'ainsmais ne virent si bt 


Devant les haus murs cre 
La ot on les sains aporte 
I chapelains les ot cochie 
Sor un paile qui fu ploie: 
Li Galois s’agenoille as a 
Il les aore a jointes main 
Doucement les a enclines. 
»Procidas« fait il »entenc 
Par tos les sains que je : 
Et par la foi que doi cel 
Que j'ain d’amor loial et 
J'aiderai la bele roine 

Et vos et tos ceaz qui su 
Tant que vos seres devers 
Ausi me doinst deus d’am 
Malgre celui qui le gerroi 
_ Tenra ele sa terre en pai 
Anchois que soit passez n 
U cil qui le guerroieront 
Le peior de la guerre aro 
De cel sairement s'esjoirer 
Cil del chastel, quant il I 
Et Cesars li archiers jura, 
Qu'a la roine contera 

Ce que mesires Durmars « 
Cant icele seurte fist. 


Li Galois s'est levez en pi 


812 


Tantost qu'il a les sains baisies, 

Et Procidas tot maintenant 

Li vient devant tot en riant, 
112356 Et dist: »Beaz sire, doblement 

Aves fait vostre sairement; 

Car vos aves sor sains jure 

Et sor la grande fealte 

Que vos a fine amor deves, 
11240 Que loialment nos aideres, 

Je vos croi atant com mon cérs. 

Adont s’entrebaisierent lors 

Et li Galois et Procidas, 

Cil del chastel et haut et bas 
c 3: Le vont en bone foi baisier, 
11246 Tot se vont a lui acointier, 

Et il comme bien entendans 

Demande le nom des alquans. 

Quant il les a trestos veus, 
11250 Sı bien a lor nons detenus, 

Qu'il en set pres de C nomer. 

Ains qu'il soit ore de soper, 

En la grant sale le menerent 

Li vallet qui molt l’onorerent, 
11255 A I grant fu le font chaufer 

Qui laiens art et bel et cler. 


Li Galois n’a pas robe vaire, 
Mais d'un burel gros comme haire 
Li font vestir cote et mantel. 
11260 Telz robes avoit el chastel, 
Autre n’orent li esquiier, 
Ne laiens n’avoit chevalier 
Fors monsaignor Durmart sens plus 
Qui a cel jor estoit venus. 
11265 Procidas l’onore forment 
Et tot si vallet ensement, 
Sor I siege le font seoir, 
Chascuns le sert a son pooir. > 


ot 


© 


313 


Tantost qu'il voient aves 
Lors font chandoilles alu 
Li keu ont haste le mau 
Tantost font l'eave apari. 
Procidas sens plus arrest, 
Fait mousaignor Durmar! 
De lui servir molt s'abar 
Tl meismes l’eave li done. 
A une table s'est assis 
Mesires Durmars, si a pı 
I chapelain qui siet o lu: 
Ensenble mangierent and 
A la table n'en sisent pl 
Et li valet s’asisent jus, 
Si mangierent par terre 
Al mangier servi Procida 
Devant le Galois en esta 
Les napes ostent lı serjaı 
Lues que ce vint apres 8 


Cesars vait als Galois pa 
Devant lui s'est engenilli 
»Sire« fait il »de ce sui 
Que je vos ai amene ci, 

Je m'en vois or a Limeri 
Bien i venrai al mien qu 
Ains qu'il soit ore de co« 
Commandes moi vostre p 
Je sui tos pres de vos se 
Et li Galois respont l'arc 
»Cesar« fait il »je vos re 
Et si vos proi por amor 

Que vos me dites la roin 


: Qu'ele ne face mavais pla 


Por nul consel qu'ele onc 
Que secorue iert par celu 
Qui l’a getee d'autre enn 
C'est dex qui bien i puet 


814 


Tant li poes dire et noncier, 

Qu’ele ara force et pooir 

De tote sa terre ravoir, 

Ains que li Penthecoste viegne, 
11310 $e li dites, qu’i li sovingneft) 

De tos ceaz qui servie l'ont.e 

Et li archiers molt bial respont: 

»Sire, tos ces mos li dirai, 

Si que ja de rien n'i faurai.< 
11815 Lors en est li archiers partis, 

Cant al Galois a congie pris. 


Li tens est clers la nuis est bele, 
En une petite nacele 
Se met Cesars lues maintenant, 
11320 Tost vient a Limeri nagant. 
Lors est fors del batel issus, 
Cant ıl est al chastel venus, 
Laiens se met sens contredit 
Par mi un guichet molt petit 
11325 Que doi serjant li defermerent 
Qui le conurent et amerent. 
Et li archiers d’errer ne fine 
Dusqu’en la sale la roine, 
Cant il est en la sale entres, 
11330 Si trueve chevaliers asses 
Et maint serjant bien affaitie. 
Lors primes avoit on mangie, 
La bele roine al vis cler 
_ Fait une pucele harper 
11885 Por desduire ses chevaliers. 
Atant est venus li archiers 
Devant la roine senee, 
S1 l'a hautement saluee, 
Pres de li s'est engenillies. 


11840 »Cesarc fait ele »bien veignies, 
Dites moi tost dont vos venes.« 


815 


»Dame« fait Cesars »entendes, 
Je vien de la forest todroit 
U j'ai molt bien fait vostre esploit. 
1345 Car I chevalier i trovai 
A cui je dis tot et contai 
Por coi li grans rois vos guerroie. 
Li chevaliers fist molt grant joie, 
Cant je li ou dit et conte. 
850 Dame, il m'a dit et creante, 
Qu'il sera vostres sodoiers. 
Je vos di, que li chevaliers 
Est al chastel des molins ore, 
Et si vos conterai encore, 
1355 Por coi il vuet la demorer. 
Il m'a dit, qu'il pora grever 
ce 2: Vos enemis molt plus assez, 
Que s'il ert chaens enserez. 
Dex cum il est bien chevachans 
1860 Et grans et beas et bien parlans! 
Et les armes li sient si, 
C'ainsmais si bienseans ne vi. 
Dame, il nos a sor sains jure 
1136 Et sor la grande fealte 
5  Qu'i doit a fine amor loial, 
Qu'il ja ne querra vostre mal, 
Ains vos aidera loialment. 
Par moi vos mande bonement, 
Que trop ne soies esmaie; 
Car par celui seres aidie 
Qui d'autre anui vos a getee. 
Vostre guerre iert tote achievee, 
Et tot vostre pais ravres, 
Anchois que nus mais soit passes. 
Tot ce vos ali) mande par moi 
Li chevaliers foi que vos doi, 
Et si moi dist al departir, 
Qu'il vos doit molt bien sovenir 
De tos ceas qui vos ont servie.« 


13709 


11380 


11386 


11390 


11895 


11400 


11405 


11410 


c 3: 


11415 


316 


»Cesar, se dex te beneie,« 

Fait la roine en sospirant, 

»Ne mé va mie escharnissant.« 

> Dames fait il »ce sachies bien, 
Je ne vos ai menti de rien. 
Cant je parti del chevalier, 

Molt docement me vint proier, 
Que de par lui vos saluasse 

Et que tos ces mos vos contasse, 
Ensi com vos aves oi.« 

La bele roine entendi 

Ce que Cesars li a noncie, 

Mais il li a bas consillie, 

Si a bien tos ces mos fornis. 
»Cesar« fait ele »beaz amis, 
Comment a nom li chevaliers ?« 
»Certes dame,« fait li arciers, 

»]l a nom Durmars li Galois, 

Et s'il est quens u dus u rois, 
Se li pert il bien par senblance.« 


Cant la bele roine france: 

Ot Durmart le Galois nomer, 
Fine amors le fait sospirer, 

Bien set sa pensee covrir. 

»E! dexe fait ele »tant sospir 
M'a fait geter li rois Nogans, 
Trop m'a [il] guerroie lonc tans.e 
Lors sospire plus de VII fois 

La roine por le Galois, 

Mais del roi Nogant se covroit ; 
Car en sospirant se plangnoit. 
Adont commence a desirer, 

Qu'ele soit seule por penser; 
Lors li dient si chevalier, 

Qu'il est molt bien tens de cochier, 
Et la roine s'est levee, 

Si est en ses chanbres alee. 


11420 


425 


I30 


35 


LO 


45 


450 


817 


Voiant la gent a fait senblant, 
Qu'il ne li soit ne tant ne quant 
De quant que Cesars li a dit. 
Cant ele cochie en son lit, 

Si a docement recorde 

Quant que Cesars li a conte. 


»Üertes« fait ele »poissans rois, 
Est ce dont Durmars li Galois, 
Qui me mande par mon archier, 
Que pas ne nt doi esmaier, 
Que par celui arai socors 

Qui ja me socorit aillors ? 

U ou jo onques mais mestier 
De nul secors de chevalier ? 
Avoi! je me sui porpensee 
Devant Landoc en mi la pree, 
La me secoru li Galois 

Comme bons chevaliers cortois, 
Molt me jeta de grant enui. 

Et por ce bien certaine sui, 
Que ce est il qui mande m'a, 
Qu’a ceste fois me secora 

Cil qui d'autre enui.m'a getee. 
Bien sai de verite provee, 

C'uns chevaliers de bas pooir 
Ne m'osaist pas mander por voir, 
Qu'il poist ma guerre achiever, 
Mais cis le m’ose bien mander; 
Car poissans est en mainte marche, 
Fiz est le roi de Danemarche 
Et de totes Gales ausi. 


»Le promier jor que je le vi 
Me dist il par verite fine, 

Qu’il querroit la bele roine 

Celi d’Yrlande et se dist bien, 
Qu'il l’amoit plus que nule rien, 


11455 


11460 


11465 


v° cl: 


11470 


11475 


11480 


11485 


11490 


318 


Et c’ere je cui il querroit 

Et a moi meisme(s) parloit; 
Mais il ne me conissoit mie. 
Certes, je fiz grant felonie, 

Cant je me celai envers lui, 

De cest meffait dolante sui. 
Mais d'une chose m'esbahis 

Dont mes cuers est sovent maris, 
Cant nos de Landoc repairames 
Et nos ensenble chevachames 
Dusques en la tente vermelle, 
De ce me vient a grant mervelle, 
Qu'il en la tente me laissa, 

Nais puis a moi ne repaira, 

Ne ne moi manda nule rien. 

Et se li avoie dit bien, 

Que je le menroie a celi 

Que si amoit de fin cuer si; 
Mais s’il m’amaist ne tant ne quant, 
Il fuist repairies maintenant 

A la tente, se dex me voie. 

Or sai je bien, que je foloie, 
Jamais a lui ne penserai, 

DI ne m’aimme, je l’amerai. 
Voire par foi, ce m'est avis, 

Puis qu'amors a mon cuer sopris, 
Je n'ai pooir, que jel retraie. 
Dont n'est ce mie amors vraie 
Qui malgre mien me fait amer, 
Ains le doit on force apeler ; 
Car en prison covient manoir 
Celui qui ne s'en puet movoir. 
Mais qui a droit vuet esgarder, 
L'amor c'om ne puet oblier 

Et dont on ne se puet partir 
Doit on bien a vraie tenir, 

Dont aimme je bien vraiement; 
Quar partir ne me puis noient. 


495 


1500 


05 


20 


528 


319 


Et puis que fine amors m’ensaie, 
Et ele m’a trovee vraie, 

Dont me doit ele bien doner 

Ce qu’ele me fait desirer. 


»Por deu amors je vos requier, 
Se ja me voles avancier, 

En tel point me dones ma joie, 
Que je ja blamee n'en soie. 

I sunt maintes joies d'amors 

Qui grant blasme font a plusors, 
Mais la joie plus onoree 

Doit estre la plus desiree. 

A! certes Durmars li Galois, 
Bons chevaliers preuz et adrois, 
Al chastel des molins iroie 

Molt volentiers, se ju osoie. 

Mais je sai molt bien tot de voir, 
Se je vos aloie veoir, 

Ne se je chaiens vos mandoie, 
Beaz amis, je vos perderoie; 

Car mi chevalier et ma gent 

Me mescreroient errament, 

Par envie vos ociroient 

Et moi meisme trahiroient. 

Beaz, doz amis, ce sachies bien, 
Plus dot vostre anui que le mien, 
N’al chastel des molins n’irai, 

Ne chaens ne vos manderai; 
Mais quant veoir:ne me poes, 
Les penses de mon cuer aves. 

Et li pense[s] del cuer vaut miex, 
Que ne face veoir des ielz; 

Car plus loins puet li cuers penser, 
Que uel ne pussent esgarder. 
Dont vaut miex la pensee assex 
Que li veoirs, c’est veritez; 

Mais li penses et li veoirs 


320 


Valent molt miez, chu est toz voirs, 
Que chascuns ne valle par lui, 
11580 Volentiers veroie celui 
Que je tant convoite et desir. 
E! deus par le vostre plaisir, 
Car assenbles et moi et lui 
En tel maniere, que nos dui 
11535 Soions ensenble todis mais. 
Molt me senble beaz cis sohais, 
Cant autre chause avoir n'en puis, 
Al sohaidier la me desduis.« 


Tot ensi, com je vos ai dit, 
11540 Parloit la roine en son lit, 
Molt est ses cuers loiauz et fins, 
Dedens le chastel des molins 
S’est mesires Durmars cochies, 
De tant est il bien aaisies, 
11545 Que ses lis est loins de la gent, 
Si puet penser a son talent, 
Ne puet somellier ne dormir, 
En pensant gete maint sospir, 
De la roine li menbroit 
11550 Et en sospirant recordoit 
Son bel parler et son doz riz 
Et son gent cors et son cler viz 
Et sa tresbele contenance. 


»E!« fait il »doce dame franche, 
11555 Tant desir vostre doce amor, 

Que je ne sai mal ne dolor 

Ne paine que je ne soffrisse 

Ne meschief que je n'en preisse 

Par si, dame, que je seusse, 
11560 Que por tant vostre amor eusse. 

Molt desir a veoir sovent 

Vostre bel cors plaisant et gent. 

Douce dame, sens vos veoir, 


321 


Ne porroie grant joie avoir, 

Del cuer vos voi entierement, 
Mes des uelz ne vos voi noient. 
Ce me fait molt sovent doloir, 
Que vos ne saves pas de voir 
Des maz qu’ai por vos endures 
Ne des perilz que j'ai passes. 
Doce dame, se vos savies 

Les grans paines et les meschies 
Dont j'ai este por vos greves, 
Vos m'ameries plus asses ; 

Mais vos ne le saves noient, 

Ce me grieve trop durement. 
Gentiex roine, je sai bien, 

Cant que j'ai fait ne me vaut rien, 
Se je ne fais devant vos iex 
Tel chose dont je vaille miex. 
Certes, j'ai molt grant desirier 
De vos enemis damagier 

La u je les porai trover, 

De tot mon cuer sens renfuser. 
Comme fins amis droituriers 

Et comme vostres chevaliers 
Vos servirai ma dame chiere.« 
Tot ensi et en tel maniere 

Vait mesires Durmars pensant, 
Tant qu'il voit le jor(s) bel et grant. 


Matin se lieve li Galois 

Et Procidas comme cortois 

Le vait servir a son lever, 

Puis fait le chapelain haster, 
Maintenant le fait revestir, 

Et li Galois vait messe oir, 

De molt bon cuer l'a escoutee. 
Tantost com la messe est finee, 
Li Galois ist de la chapele, 


D Procidas a consel apele. 


21 - 


322 


»Je vos ai molt oi prisier, 
Et, molt sunt preu vostre esquiier, 
Se c’est voirs que l’on m'en a dit. 
Orendroit sens plus de respit 

11605 Vorai savoir et esprover, 
S'on vos doit prisier ne blasmer, 
Ceaz del ost irons estormir. 
Mais dite moi sens escharnir, 
Comment on les puet plus grever.< 


11610 »Sire,« dist Procidas li ber, 
»Ce vos dirai je asses tost, 
Chascun jor vienent cil del ost 
A I gue qui siet cha devant, 
Lor esquiier et lor serjant 

11615 I mainnent boivre lor destriers, 
Et sı amainent chevaliers 
Por eaz conduire a savete. 

Si vos di, qu'il sunt tot arme; 
Mais se nos al gue(z) les trovons 

11620 Et nos bien les envaissons, 
Bien porons lor cors damagier 
Et de lor chevauz gaaignier. 
Tantost com nos serons monte, 
La fors isterons tot arme, 

11625 Tot une escluse vos menrons. 

_ Éntre II grans mares parfons 
Est la voie tote pavee, 
Si vos di, qu’ele est bien si lee, 
Que, se X chevalier i vont, 

11630 Chevacier i puent de front 
Trestot ensemble, lez a lez. 
Plus de VII arpens mesures 
Poons aler seurement, 

Nos n'avons garde de lor gent, 

11635 Facent forelose ne cenbel 

+ Entre nos et nostre chastel : 

f271recl: Car li mares est trop parfons. 


323 


Por deu sire, quar nos hastons, 
Si nos en issons erranment.« 


640 (ant mesires Durmars entent 
La volente de Procidas, 
Il l’acole d’andeuz ses bras, 
»Certes« fait il »prodoın seres, 
Bien voi, que faillir n’i poes.« 
11645 Adont n’i out plus atendu, 
Cant il sunt el palais venu, 
Li Galois s’arme isnelement 
Et tot li valles enseinent, 
Tant sont monte, lor glaives pendent, 
11660 Lor armes luisent et resplendent. 
Et li serjant a pie s'armerent 
Sus as cresteaz del mur monterent, 
Dient qu'il lor gens secorront, 
S'il voient, que mestier en ont. 
11655 Tos covers et tos acesmes 
Est mesires [Durmars] montes, 
[Sor] son chief a son elme mis, 
Plaisanment a son escu pris, 
Grosse lance tient enpoignie. 
Procidas:-haste sa maisnie, 
Et il. meismes est montes 
Sor I grant destrier tos armes, 
Maintenant fait le porte ovrir, 
Lors s'en commencent a issir. 
Li Galois s'en ist premerains 
- Et Procidas li chastelains, 
Apres eauz se sunt arrote 
LX vallet tot arme 
Sor grans chevauz fors et corans, 
Armes ont cleres et luisans, 


11660 


1670 


L 
16 
ADS + 11657 [] sind durch ein loch im pergament zers 
"a BSa4 _ 9 


21* 


824 


Tot sunt hardi et coragouz, 
N'i a celui qui ne soit prouz. 
Li Galois chevace le pas, 
Dejoste lui vait Procidas, 

11675 Cant il ont Ill arpens ale, 
Devant lor gent sunt arreste, 
II batailles ont devisees 
Qui sunt assex bien ordenees : 
Car o le Galois s'en iront 

11680 XXX vallet qui molt preu sont, 
Et XXX en a fait arrester, 
Cil tienent coi sens desreer, 
Tost iront les autres aidier, 
S'il voient, qu'il en ont mestier. 


11685 Mesires Durmars o. sa gent 
Chevacet tot seurement, 
Sa route n'est pas effree. 
Cant il ont l'escluse passee, 
Lors ont de ceas del ost veus 
11690 XL chevaliers u plus 
Trestos armes sor les destriers. 
Cil conduisent les esquiiers 
c2: Qui lor chevauz ont abuvres, 
Ja sunt tot issu fors des gues, 
‘11695 Si repairent vers l'ost roial, 
XL vallet a: cheval 
Avoit en cele compaignie 
Et molt i ot d'autre maisnie, 
Garchons et pages et ribaus, 
11700 Palefroiz mainnent et chevauz, 
Vers l’ost repairent tot chantant 
Li esquiier et li serjant. 


Quant li Galois les a choisis, 

En son cuer s'en est esjois, 
11705 À ses valles les a mostres, 

»Saignor« fait il »or esgardes, 


1710 


715 


2O 


3 


325 


Vez ci vos mortes enemis, 
Gardes, qu'il soient bien requis, 
As chevaliers assenblerons - 
Et as serjans nos meslerons, 
D'autre gaagn n'avons mestier 
Que de lor cors a damagier ; 
Mais sil tornent al desconfire, 
Dont vos sai je bien por voir dire, 
Que lors fera bon gaagnier.« 
»Sire penses del chevacier,« 
Font li vallet »n’ales dotant, 
Nos ferons tot vostre cominant, 
Ne ja sens vos n'en partirons 
Por nul meschief que nos aions.« 


Lors se sunt tost es galos mis, 
Cant cil del’ost les ont choisis, 
Vers auz brochent sens plus atendre. 
Canque li bons chevaz pot rendre 
S’adrece li Galois a auz, 

Et cil radrecent le[s] chevaz 
‚Encontre lui molt durement. 

Tos les encontre fierement 

Li Galois sens nul esmaance, 

Al encoMtrer fiert si de lance, 
Qu’i lor abat III chevaliers, 
Chaoir les fait sens les estriers. 
Sor le Galois al assenbler 
Veissies escliches voler, 

Maint tronchon a en son escu; 
Car plus de XXX l'ont feru. 

Si cum il tresperce lor gent, 

Par mi eauz cort si radement, 
Qu'il porte a terre les auquans, 


\ 
17 4O Chevaliers abat et sergans, 


Et il n'i est pas deportes, 
Ains ı rechoit des colz assez. 


11745 


c3: 


11760 


11755 


11760 


11765 


11770 


11.775 


826 


Procidas fiert des esperons, 

Lui XXX time de compaignons 
S’est vers ceaz del ost adrecies, 
Plus de XXX en ont derochies 

Il et sa gent en lor venir. 

La poissies grant noise oir, 

Des grosses glaives troncon volent, 
Ceaz del oz tuent et affolent 

Cil des molins qui molt preu sont, 
Et mesires Durmars deront 

La grant presse si durement, 

Qu'il effroie tote lor gent. 

Quant il voit I des siens tenır, 
Tost le rescot par grant air, 

Molt set bien les siens delivrer 

Et chaus del ost bien enconbrer. 
Pres de lui se tient Procidas 

Qui ne se conbat mie a gas, 

Ains le fait si hardiement, 

Qu'il en est prisies durement, : 


‘Det sa gent molt bien i fierent 


Et ceaz del ost si bien requierent, 
Qu'i lor font la place voidier. 
Lors commencent a gaagnier 

Cil des molins qui molt sont sage, 
Cel jor ont fait grant vaselage; 
Mais li Galois a tot vencu. 


Bien l'ont regarde et veu 
Cil del chastel de Limeri, 
Chevalier et dames ausi 


_ Sunt as cretealz et as toreles, 


Et molt ı a de damoiseles 
Et de serjans et de borjois. 


- Voiant ealz broche li Galois 


Comme bons chevaliers seurs, 
Sovent ‘le voient cıl des murs 
En mi ceaz del ost adrecier 


327 


O. Et poindre et ferir et chacier. 
Li plusor qui Font regarde 
Dient sor lor crestiente, 

Que III chevalier bien proisie 
Seroient assez travillie 

5 De faire atretant com il fait. 
Tot ensi en tienent lor plait 
Cil qui sunt as cresteaz lasus, 
XXVII chevalier et plus 
En sont a la roine ale, 

' Se li content la verite 
Del pogneis qui si bons fu. 


»Dame« font il »fors sunt issu 
Cil des molins a ceus del ost, 
Si les ont envais. molt tost. 
Avuec eaz a I chevalier 
Qui bien se set d'armes aidier, 
Cil chevaliers a tot vencu, 
Si que nos l'avons bien veu, 
D’armes vermelles est armes 
Et si porte liepars dores. 
Molt l'avons regarde lafors, 
Tant a fait d'armes par son cors, 
Que nos le tenons a mervelle, 
Et dex qui ses amis conselle 
Le nos, je quit [a] envoie; 
* Car par lui sunt esparpellie 
Cil del ost si tresmalement, 
Qu'il sont esbahi durement. 
Tot ensenble l'ont bien fait hui 
Cil des malins ensenble o lui.« 


(0e 


Quant la roine a entendu 
Ce que si home ont despondu, 
»Par deu« fait ele »beal saignor, 
J'ai grant fiance el criator; 
5 Car il conseille chaus qui l’aimment 


11820 


11825 


11830 


11835 


11840 


11845 


11850 


11848 Ms. gaagnics. 


328 


Et qui de bon cuer le reclaiment. 
Dex qui plains est de grant pitie 
Nos a en secors envoie 

Le chevalier dont vos parles 

Qui nos enemis a greves.< 

À cest mot se taist la roine, 

I petitet le chief encline, 

Bien pense, que c'ert li Galois 
Qui ceaz del ost tient si destrois, 
Por lui sospire maintenant, 
Apres se plaint del roi Nogant 
Qui sa terre li a gastee, 

Molt set bien covrir sa pensee; 
Car cil qui pres de li estoient 
Par fine verite quidoient, 

Qu’ele sopirast por sa terre 

Qui gastee estoit de la guerre. 
Mais d’autre chose li tenoit; 

Car por le Galois sospiroit. 

Ele le veoit en pensant, 

Mais de li me tairai atant. 


Mesire Durmars s’en repaire 
Comme cil qui bel le sot faire 
Et remaine arriere sa gent 

Le petit pas sereement. 

X chevaliers trestos montes 

Et XV destriers enseles 

Ont cil des molins gaagnie[s], 
Molt joiant se sont repairie. 
Bien lor avint de lor aaillie; 
Car ains que l’ost soit estormie, 
Sunt il en lor chastel entre 
Et descendu et desarme. 

De lor haubers sunt ehamoisie, 
Durement sont joiant et lie 


* 


329 


De ce qu'i lor est avenu. 

Sor I siege pres d'un grant fu 
S’est mesires Durmars assiz, : 
Si est d’uns roies dras vestis, 
Son col et son vis a lave. 

Et Procıdas a commande 
Maintenant la table a drecier, 
Li Galois s’assist al mangier, 
Delez lui siet li chapelains 
Qui n’est mie fous ne vilains, 
Et li vallet se sunt assis, 

Jus a terre ont lor sieges pris. 


En riant lor dist li Galois 
Comme debonaire et cortois: 
»Saignor, se dex me beneie, 
Vos me fales de compaignie, 
À moi tot sol est delivree 

Une grans table longe et lee, 
XX chevalier bien 1 seroient 
Et tot a aise i mangeroient, 
Et je .n’i voi or a parmain 
Fors que moi et cest chapelain. 
Quant a grant table a pou de gent, 
Ce mesavient trop durement; 
Mais se vos mon consel crees, 
Ains quart jor a table seres. 
Nos avons a plante chaiens 
Chevauz et autres garnemens, 
Faisons demain XX chevaliers, 
‘Si en iert plus beaz li mangiers, 
Cant a la table ierent assiz. 
Lors dist Procidas li hardis: 
»Certes beaz sire, je l'otroi, 
Mais vos feres chevalier moi 
Et XIX vallet ausi | 
De ceas que nos eslirons ci, 
Demain par matin le serons 


11890 


11895 


11900 


11905 


11910 


11915 


c3: 


11920 


330 


Et tot vostre commant ferons.« 
Cant li Galois ces mos entent, 
Il s'en esjoist durement. 
Maintenant vont la table oster 
Li esquiier apres soper; 

Entre les valles s'est assiz 


Li Galois comme bien apris, 


Bone compaignie li portent, 

La se desduisent et deportent, 
Tant qu'il est ore de couchier, 
Lors se cochent sens plus targier. 
De ceas del chastel me tairai, 
Mais de ceaz del ost vos dirai. 


Li rois Nogans fu molt iries, 
Onques cele nuit ne fu lies, 

Por ce que si home ont este 

Si malement desbarete. 

Por consillier manda li rois 

Plus de VC de ses rois, 

Aus plus hauz et a plus sachans 
Se consilla li rois Nogans. 
»Saignor< fait il »en cel jor d’ui 
Avons eu honte et ennui, 

J'ai hui de mes homes perdus 
Que mors que pris XL u plus. 
Cil des molins par lor outrage 
Nos ont hui fait cest grant hontage, 
Se nos fuissiens bien viguerouz, 
Ja n'en fuist eschapes I souz; 
Mais si lentement nos armames 
Et si viement en esploitames, 


C'anchois que nos fussiens monte, 


Furent il en lor fermete. 

X de mes 'chevaliers ont pris 
Et XX de mes serjans ocis 
Sens les autres qui navre sont 
Qui jamais ne respasseront. 


331 


11925 Consillies moi que g’en ferai, 
Et comment g'en .esploiterai.« 


Lors a parle I chevaliers 
Qui ot nom Briains de Rochiers, 
Cil ot este a ld meslee, 
1930  Maint cop i ot feru d’espee. 
»Sire,« fait il au roi Nogant, 
»Cil des molins sont molt vaillant, 
Et si sevent bien gufer|roier, 
Trop sunt bardi li e[squüer] ; 
935 Mais il trestot, ce [remenbr]es, 
Ne nos ont mie tant greves, 
Com J solz chevaliers a fait. 
Je ne quit pas, qu'en cest siecle ait 
Mellor chevalier de celui, 
to (il nos a tos desconfiz hui, 
Nus ne le puet al frain saisir 
Qui longement le puist tenir ; 
Car trop est fors et vigeroz 
Et des armes est engignoz, 
"48 I] set trop bien gens enconbrer 
Et desconfire et malmener. 
Je ne sai dont li chevaliers 
Est venus ot les esquiiers ; 
Mais s'il puet longement durer, 
Durement nos pora grever, 
S'ausi nos tenons desgarni, 
Com nos avons fait dusque ci. 
Voiant vos barons vos dirai 
ho Le meillor consel que je sai: 
55 (il des molins nos sont trop pres, 
Faites chascun jor tot ades 
LX chevaliers armer | 
Et C serjans pot-l'ost garder. 
La nuit en gaiteront IIIC 


: | 
‘ V1933 _ 35 [1 durch das 11656 erwähnte loch im pergament zerstört, 


11960 


11965 


11970 


f272r°cl: 


11975 


11980 


11985 


11990 


832 


Qui seront arme richement, 

Et li bon destrier abrieve 

Seront ades si apreste, 

Que, se cil des molins venoient, 
Lues maintenant monte seroient 
Nos serjant et nos chevalier. 

Ja n'en poroient repairier 

Cil des molins sens grant damage.« 


Cel consel tint li rois a sage, 
Lues maintenant si acorda, 

Et tot li baron qui sunt la 

S’i acordent sens estriver. 

Lors vont cochier et reposer, 

Si dorment desi a cler jor, 

Par l'ost getent grant resplendor 
Les ensegnes et les banieres 

Qui sunt de diverses manieres. 


Ülers est li jors et li matins, 

Et cil del chastel des molins 
Cant del jor voient la clarte, 
Lues maintenant se sunt leve. 
Procidas li preuz et li nes | 
Lui XXtisme de ses valles 

S'en es droit al Galois venus 
Qui ja ert chaucies et vestus, 
Lave ot son vis et ses mains. 
Et Procidas lı chastelains 

Li a dit comme bien senes: 
»Sire bien soies vos leves.« 

Fait li Galois: »Dex vos doinst joie, 
Et deus vos mete en droite voie, 
Que vos soies hui chevaliers ; 
Car vos XXtisme d’esäuiiers 

Le deves estre en cest jord’ui.« 


* 


11982 Ms. Lui XXX tisme. 


LL 2 


V'! 


833 


»Et je tos aprestes en sul,e 
Fait Procidas »si le serai; 
Mais une chose vos dirai 

Dont je sui ennuit porpenses 
Que je ferai, se vos voles. 
Puisque nos serons chevalier, 
Il nos covient aparillier, 

Si que nos chevalier semblons. 
Cant nos nos armes porterons, 
Ce ne moi senbleroit pas bel, 
Se nos nos cotes de burel 
Vestions desoz nos haubers. 
Chascuns de nos iert plus apers, 
Cant il ara cote a armer 

De [fin]cendal novel et cler. 
Ja seront or endroit mandees, 
Ains que vespres soient sonees, 
Seront cosues et taillies - 

Et de nos armes enseignies, 


Et si ferons blasons covrir; 


Car nos n'avons mie loisir 
D’atendre tant, qu'il soient taint.« 
»Ausi m’ait dex et si saint,« 

Fait li Galois »bien en parles, 
Huimais soit li respis dones, 


Et demain seres chevalier, 


Mais penses de tost esploitier ; 
Car vos n’aves que demorer.< 


Adont fait Procidas entrer 

En I batel IT esquiiers 

Sages ét preuz et beaz parliers, 
Cil feront bien ce qu'il commande, 
N’oblieront pas ce qu'il mande. 
Tost sunt venu a Limeri, 

Lors sunt fors del batel sailli, 


L 


[fin] drei buchstaben sind verwischt. 


ec? % sanc ale plus que le pas 
1330 Todroit al oste Prmeidas 
ai ler a fait a lor voloir 
Cendauz et bokeranz avoir. 
Marder font li doi esquiier 
l'eaz qui serent heusdre et taillier, 
1#35 Plus de vint en ont fait venir 
Por kır afaire tost fornir. 
Lors funt taillier et deviser 
Molt riches evtes a armer 
Et covertures ensement. 
1340 Ce n oblierent ıl noient 
Tost ont fait XX blasons covrir, 
Moit se hastent de revenir. 
Assez de gent lor demanderent 
Uui ces noveles armes erent, 
12645 Ne quex gens sen acesmeront. 
Li dui vallet qui sage sont 
Ne lor en dient nule rien, 
Ains lor sevent celer molt bien 
Par mencoignes [et] par beaz dis. 
12059 Cant il ont fait ce qu'il ont quis, 
Tantost font el batel porter 
Blasons et cotes a armer 
Et XX elmes tos fres dores 
A laz de soie bien ovres, 
12055 Si les envoient Procidas 
Borjois qui ne le heent pas. 


Quant li valles sunt el batel, 
De bien nagier sunt molt isnel, 
Al chastel des molins s'en vont, 
12060 En poi d’eure venu i sont. 
Del batel issent maintenant, 
Lors vienent vallet et errant 


% 


12030 Ms. ostel. 12049 [et ist verwischt. 1254 Ms. sie 1 
darliber bien. 


175 


Io! 


295 


8, 


æs 


Qui tost ont les armes ostees, 

Fors del batel les ont portees. 

C lances i avoit et plus 

As clers fers tranchans esmolus 
Que li doi vallet achaterent, 


A Procidas les presenterent, 


Molt bien ont fait sa volente. 
Dedens la sale en sunt entre 

Cil qui portent les conissances 

Et les clers elmes et les lances, 

En mi la sale s’aresterent, 
Monsaignor Durmart les mostrerent 
Qui molt a les armes proisies; 

Car beles sunt et envoisies. 

Tot ce devisa Procidas, 

Li Galois ne l’en blasma pas, 

Ains l'en prise molt durement; 

Et Procidas molt bonement 

Li a les elmes presentes 

Que on li avoit aportes. 

Fait [1ji Galois: »Je sai molt bien, 
Annulit] mais seront trestot mien 
Cist escut et li elme ausi; 

Mais il seront demain parti 


À ceaz qui chevalier seront.« 


Dedens I chanbre s'en vont 
Cil qui les armes ont mostrees, 
Si les ont laiens enserees, 


.Mais cha defors sunt li escu, 


Si sunt en la sale pendu. 

Piecha que li jors est faillis, 

Laens a grans tortins espris, 

Et li keu hastent la viande. 
Apres mangier sunt molt en grande 


* 


2 Ms. presentes aportes. 12083 [1] ist verwischt. 12084 


Gti 


12100 


12105 


12110 


12115 


12120 


12125 


12130 


386 


Li serjant et ki esquiier 

De joer et d’esbanoier, 

As eschez juent et as dez 

Et d’autres jeuz juent assez, 
Grant bruit demainnent et grant joie. 
Mesires Durmars s’esbanoie 

Ô les esquiiers cele nuit, 

Grant piece mainnent lor desduit, 
Puis font les lis aparillier, 

Ni vont resposer et cochier, 

Cant voient le jor esclarcir, 
Adont ne vuelent plus gesir. 


Li Galois se lieve premiers, 

XX valles a faiz chevaliers, 
Onques n'i orent baing tempre, 
Et si ne sunt pas acesme 
D’escarlate ne de samis ; 

Mais en lieu de vair et de gris 
Lor fait li Galois aporter 

Blans haubers por lor cors armer, 
Chaces de fer lor fait lacier, 

Les esperons lor fait chaucier 

Et les haubers les [a] vesti. 

Et cotes a armer ausi. . 
Nifaitement les acesma 

Li Galois qui molt tost s'arma, 
Et tantost cum il est armes, 

Ses chevaliers a doctrines. 


»Saignor< fait il »or est ensi, 
Chevalier estes deu merci, 

Bien est raisons, que je vos die 
Qu'il covient a chevalerie: 
Chevaliers doit estre hardis, 
Beaz et cortois et bien apris, 
Larges et loiauz sens folie 

Et beaz parliers sens vilenie. 


887 


Tot ce doit estre chevaliers, 
Et si soit orguilloz et fiers 

5 Encontre tos ses enemis 
Et debonaire a ses amis. 
Et si vos di cui qu'il annoit, 
Qu'il n'est pas chevaliers a droit 
Cil Qui chevalier n'a feru 

O Et qui n'a porte son escu 

: U en tornoi u en bataille. 
Por ce vos di ge bien sens faille, 
Qu'il vos covient tant esploitier, 
Qu’a droit aies nom chevalier. 
Par droit est chevaliers nomes 
Cil qui s'est as armes proves 
En tel point, qu'il en soit prisies. 
Je vuel molt bien, que vos sachies, 
Qu'en cest jor d’ui vos covient faire 
Chose qu'on doie en bien retraire; : 
Car tot li novel chevalier 
Doivent hautement commencier, 
Et qui n'a bon commencement 
Ses pris en vient plus lentement. 
Je vos ai dit droite raison, 
Ne vos ferai plus lonc sermon.« 


Mesires Procidas respont 
Et tot li autre qui la sont: 
»Sire, molt aves bien parle, 
Et nos somes tot apreste 
De referir nos enemis; 
Anchois que li jors soit faillis, 
Serons nos chevalier a droit.« 
> Et d[amjedeus le nos otroit,e 
> Fait hi Galois molt döcement, 
»La messe orons premierement, 
Puis estormirons chaus del ost. 
| . 
[am] ist verwischt. ® 
8 


2 


12170 


12175 


12180 


12185 


12190 


12195 


c 2: 


12200 


838 


Li novel chevalier tantost 

Font le chapelain revestir, 
Maintenant vont la messe oir, 

Et tantost cum i l'ont oie, 

Bien sachies, qu'il n’arestent mie 
En la chapele longement, 

Ains s'en issent lues erranment; " 
Mais ains que lor elmes lacassent, 
Ne que sor lor chevaz montassent, 
Li Galois lor chaint les espees, 
Et si lor done les colees. 


Lors sunt monte li chevalier, 
Chacuns siet sor riche destrier, 
Lor elmes metent sor lor chies, 
Sı les ont maintenant lacies. 
On lor aporte lor escus, 

Tos les ont a lor colz pendus, 
Arme sunt de lor conissances, 
En lor mains tienent groses lances. 
Mesires Procidas seoit 

Sor un destrier qui molt valoit, 
Il ot vermel escu luisant 

A un lion d’argent ranpant, 
Acesmes est molt cointement. 
Lors a fait desploier al vent 

II banieres totes noveles 

Qui sunt assez riches et beles. 
Ne deviserai pas chacune, 

De ses armes en estoit une, . 
L'autre est des armes le Galois. 
Molt fist Procidas que cortois, 
Cant il ot tot ce devise, 
Hautement l'en a. mercie 
Mesires Durmars en riant. 
Desor I bai destrier corant 

Qui de bonte est esproves 

Sist li Galois trestos agnes, 


339 


5 Il a parle molt sagement 
A Procidas et a sa gent. 


»Saignor« dist il »or entendes, 
Je vos dirai que vos feres: 
Ains que nos de chaiens issons, 
O III batailles ordenerons. 
Li chevalier, se buen vos senble, 
Seront en un conroi ensenble, 
XX serjant a pie nos sieront, 
Bien sai, que mestier nos aront. 
5 En l’autre bataille derriere 

Je vuel, que la soit ma baniere, 
XX vallet arme s’i tenront 

Qui pres de nos chevaceront, 
Et XXV serjant a pie 
Venront apres auz tot re[n]gie. 
La.tierce batalle feront 

XX vallet qui nos socorront, 
S[e] voient, qu'il en soit mestiers 
<J'[ai] grant fiance es esquiiers 
Et XXX serjant tot arme 
Venront apres auz tot serre. 
XII batalles ai devisees, 

Et puis qu’eles ‘sont ordenees, 
I n'i a mais que del issir.« 


A ces mos fait la porte ovrir 

Mesires Procidas errant, 

Li chevalier issent avant 

Tot batillie, les escus pris, 

Les elmes ‚sor les chies assiz. 
5 Quant li chevalier sont issu, 

Li vallet n'ont plus atendu, 

Ains s’en issent tot batillie, 

“ En II batalles sunt rengie. 


* . 
€ [ai] ist verwischt. 12225 Ms. vallet t. cf. 12581. 
22 * 


12240 


12245 


12250 


c 3: 


12255 


12260 


12265 


12270 


12275 


340 


Et li serjant a pie s'en issent 
Qui molt durement s’aatissent, 
Qu’a ceaz del ost assenbleront, 
Tot en tel maniere s’en vont 
Si batillie et si serre, 

Que li Galois ot devise, 

N'i oissies ne cri ne hu. 

En petit d’eure sunt venu 

La u li escluse faloit, 

I grant pont de piere i avoit, 
Outre passent li chevalier, 

La demeurent li esquiier, ° 

Li Galois les fait arrester 

A1 pont del escluse garder. 


»Saignor« fait il »soies tot prest 
De nos aidier, se mestier[s] est.« 
Et eil li jurent et creantent, 

Et si s’afichent bien et vantent, 
Qu'i li aideront sens faintise, 
Ne ja n'i feront coardise. 

Fait li Galois: »Bien aves dit, 
Et jo, saignor, se dex m'ait, 
Vos vodrai durement aidier. 

Nos n'avons si povre esquiier, 
Se je le voi trop enconbrer, 
Que je nel voise delivrer 

U ju i serai mors u pris.« 
Atant s'est des valles partis 
Mesires Durmars erranment, 
Mesires Procidas l’atent 


Et tot si novel chevalier. 


Li Galois les fait chevachier, 

Lues qu'il est en lor compaignie; 
Mais bien sachies, qu’il ne vont mie 
Plus d’une grant arbalestree, 

Cant il sunt pres d’avoir meslee; 
Car il voient issir d’un guez 


341 


LX chevaliers armes 

Et bien C sprjans tot de front 
Qui sor grans chevauz monte sont. 
Briains de Rociers les menoit 

Qui lor connestables estoit 


»Saignor« fait il »aves veu, 

Cil des molins sont mal venu, 
Cant ci les avons encontres: 
S’un seuz en estoit eschapes, 
Que tot n’i fuissent mort u pris, 
Nos en seriens blasme todis. 
Trop ont chevacie folement, 
Mais je me mervel durement, 
Dont chevalier lor sont venu. 
J'ai bien celui reconeu 

Qui l'autriæ nos fist tel damage, 
Or soions tof: viseu et sage 

De lui prendre u de lui ocire.« 
Lors laissent eore sens plus dire 
Cil des molins premigrement ; 
Devant les autres radement 

S'en vait mesires Procidas, 

Si s'adrece en mi le grant tas 
De ceaz del ost qui molt tost viennent 
Et qui por enemis les tienent. 
Procidas fiert si le premier, 
Qu'il li fait les arcons voidier, 
Sor I autre brise sa lance, 

Puis trait l'espee clere et bla[n]ce, 
Si lor cort seure estotement, 
Trop s’abandong, fierement. 

Cil del: ost fierent tot de plain 
Sor Procidas le chastelain. 


Li novel chevalier descochent, 
Por lui aidier poignent et brochent, 
Mesires Durmars vient devant, 


12315 


12320 


12325 


12330 


12335 


12340 


12845 


342 


Tot de plain eslais en corant 
S'adrece en mi lor gent si tost, 
Qu'il desconroie ceaz del ost. 
Sor I chevalier hurta sı, 

Qu’a tot le cheval l'abati, 

Sa lance brise al assenbler. 
Sor lui fierent al encontrer 
XXV chevalier et plus. 

Si com il est avant corus, 
Procidas a sı bien outre, 

Qu'il l'a rescoz et delivre. 

Et li novel chevalier sont 
Venu ensemble tot de front, 
De plain eslais sens renfuser 
Vont a ceaz del ost assenbler, 
Bien les fierent en lor venir, 
Si qu'i lor font les fers sentir, 
Des lances percent les eseus. 
La ot chevaliers abatus 

Et serjans narres et ocis, 
Molt cruelz est li poigneis. 


Cil des molins bien le faisoient, 
XX serjans a pie i avoient 

Molt hardis et molt bien armes, 
Tot ensenble vont les a lez, 

De glaives fierent et d’espees, 
Ceas del ost donent grans colees, 
XXX destriers lor ont ocis. 

Lors se sont a la voie mis 

Cil del ost qui molt tost s'en vont 
Comme cil qui desconfit sont, 
Mesire Durmars broche apres, 

Et Procidas est molt engres 
D'eaz damagier et d'eaz destruire. 
Des noveaz chevaliers puis dire, 
Qu’il vont durement destraignant 
Ceas del ost qui s'en vont fuiant. 


ws 


343 


(il de Limeri sont monte 

Sor les hauz murs de la cite, 
Les dames et li chevalier 

S'en vont as cresteaz apuier, 
Voient l’estor et la meslee. 

La bele roine est montee 
Desor une haute torelle 

U ıl a mainte damoiselle. 
Cesars lı archiers est o li, 
Monsaignor Durmart a choisi, 
As armes l'a reconeu, 

Bel li voit porter son escu 

Et ferir de lance sovent. 

Lors parla Cesar[s] hautement, 
»Dame«, fait il & le roine, 
»Je vos di par verite fine, 
Que molt me deves avoir chier; 
Car j'amenai le chevalier 


Qui vostre guerre achievera. 


Certes, dame je le voi la, 
Moit a hui chaus del ost greves, 
C'est cil a ces liepars dorese. 


Lors li mostre Cesars a doit, 
Cant la bele roine voit 
Monsaignor Durmart tot arme, 
De ces beaz uels l’a regarde. 
En cel point qu’ele l’esgarda, 
Mesires Durmars s’adrecha 
Apres ceas del ost radement, 
Voiant la roine al cors gent 
Porte a terre III chevaliers. 
Molt le regarde volentiers 

La roine qui tant est bele, : 
Et li Galois fiert et martele 
Voiant ses uelz d’espee nue. 
De son loial cuer le salde 
La bele roine en penkant, 


344 


Mais ele ne fait nul senblant, 

Qu’ele ait a lui nule pensee, 

Et neporquant molt lı agree, 

Cant ele ot son bienfait proisier. 
12390 Ele desire l’anutier, 

Et qu'ele soit loins de la gent, 

Si penseroit a son talent. 


De la roine me tairai, 

Mais del pongneis vos dirai, 
12395 Dusques herberges ont chacie 

Cil des molins tot eslassie. 

Lors s’estormissent cil del ost, 

Si corent as armes tantost, 

Les araines le roi sonerent, 
12400 Chevalier et serjant s’armerent. 

Quant mesires Durmars oi, . 

Que cil del ost sunt estormi, . 

Le petit pas sa gent enmaine, 

Cel jor sofri d’armes grant paine. 
12405 Devant l’escluse pres d'un guez, 

La s’est li Galois arrestes, 

Si qu'il a l’escluse adossee, 

Lors a sa gent arraisonee. 


»Saignore fait il »tot coi tenons, 
12410 Cis mares est grans et parfons, 

Puisque nos l'avons adosse, 

Nos somes tot a savete. 

Ceaz del ost atenderons ci, 

Ne devons pas estre esbahi, 
12415 Qu’encor avons telz II batalles 

Qui lacies ont les ventalles 

Qui n’asenblerent encor hui. 

Molt lies et molt joians en sui 

De ce, qu'il sunt frez et novel, 
12420 Et si vos di, qu’i m'est molt bel 
© 8; De ce que vos l’aves bien fait; 


125 


(wi 


345 
Mais ce sachies bien entresait, 
Que vostres bienfais ne vaut rien, 
Se vos ci ne le faites bien. 
Al grant besoing, chu est la some, 
Conoist om l’uevre del prodome, 
Mal ait qui le pont passera, 
Si [n]’ara ferus ceaz dela. 
Certes bien nos defenderons, 
S’al grant meschief bien le faisons, 
Tant sera nostres pris plus grans. 
Telz est beubenciers et bruians, 
Quant il quide avoir le millor, 
Qui tost s’enfuiroit del estor, 
Se il le grant meschief veoit, 
Ne consillier ne s’ı saroit; 
Et quant telz gens quident valoir, 
On en doit grant despit avoir. 
Or ne resenblons mie chaus, 
Mais aions les cuers fiers et haus, 
Et sı nos defendons si bien, 
C’om ne nos puist blasmer de rien.e 


Procidas respont sagement: 
»Sire ne vos dotes noiant, 

Que molt bien ne nos defendons, 
Ja coardie n’ı ferons.« 

À ces mos vienent cil del ost 
Sor les chevaz qui corent tost, 


-Ne chevacent pas en conroi, 


Ains vienent a si grant desroi, 
Pres qu'il n’estanchent lor destriers. 
Devant les autres vient premiers 
Cleor I riches cuens poissans 

Qui trop ert fel et malquerans, 

Ce fu cil qui premierement 

Trahi la roine al cors gent, 

Et s'ert ses hom liges par droit 

Et tot son fief de li tenoit. 


12465 


12470 


12480 


12485 


124% 


Devant les äutres plain arpent 
S'en vient Cleor molt durement ; 
Car premerains vuet assenbler. 


A lai s’adrece a encontrer 
Mesires Durmars tost et droit, 
Et Cleor, tantost com le voit, 
S’adrece vers lui a bandon, 
Bien s’entrefierent li baron 

Des grosses lances sens failhr, 
Les escliches en font saillir 

Et les tronchons en haut voler, 
Il ont fait ensenble hurter 

Et cors et escus et chevauz, 

Si qu'il font ronpre les poitrauz 
Et les archons devant froissier. 
Andoi chancelent li destrier, . 
Li chevaz Cleor est creves, 

Et Cleor chiet tos estones, 


: Sı a le braz destre brisie, 


Tot le cors a si deffrosie, 
C'onques puis armes ne porta. 
Cil de. sa route vienent la, 
Plus de XX en sont descendu, 
Cleor metent sor son escu, 

As herberges l'en ont porte, 
Por lui sont cil del ost ire. 


Li Galois siet sor son cheval, 
Ne ıl ne ses chevaz n'a mal, 
Il s’adrece par grant air 

A tos ceaz cui il voit venir, 
Et Procidas broche apres lui, 
Tot ensenble vont anbedui 
En mi les chevaliers ferir ; 
Mais il ne porent pas sofrir 
Ceaz del ost qui vienent si d 
Que tot li chanp en sont ve: 


347 


95 Mesires Durmars fiert d’espee, - 
Sa proece est bien nedetee;; + 
Car il tranche testes et bras. 

Iluec le fait bien Procidas, 
Li novel chevalier i sont 

% Qui bien et cointement le font, 
Et lor serjant a pie i-fierent 
Qui lor enemis bien requierent ; 
Mais cil del ost, c’est verites, 
Les ont de la place getes. 


> Lors laisse core une batalle, 
C'est de chaus des molins sens falle, 
XX valles i a fervestis 
Et XX serjans preuz et hardis. 
Le pont passent hastivement, 
Si tost vont socorre lor gent, 
Qu'en lor venir ont abatus 
XIIII chevaliers et plus 
De ceaz del ost font remuer. 
Lors veissies l’estor mesler 
- Devant l’escluse pres del pont. 
Mesires Durmars fent et ront 
Lor batailles et lor conrois, 
La fait tant d'armes li Galois, 
Qu'il est a mervelle esgardes. 
» Iluec est enpains et botes, 
Et par deriere et par devant, 
Et il tient l’espee tranchant, 
Sor ceaz del ost fiert. et charpente, 
Maint eu ocit et escravente, 
> De ceaz qu'il prent molt bien se venge. . 
La tierce batalle desrenge 
De ceaz des molins erranment, 
Molt vienent bien et sagement. 
XX valles i a tos armes 
> Sor grans chevaz molt bien montes, 
Et XXV serjant a pie 


c 2: 


12535 


12540 


12545 


12550 


12555 


12560 


12565 


"12538 Ms. ne nesse. 


348 


Visnent apres eaz tot rengie. 
Tantost qu'il ont'le pont passe, 
A ceaz del ost sont assenble, 

En mi le dur estor felon 
S’adrecent de si grant randon, 
Qui derompent la plus grant presse. 
Et mesire Durmars ne cesse 

De ferir ne de chaploier, 

Devant lui fait les rens ploier, 
Sor ceaz del ost forment s’aire, 
De lor gent fait si grant martire, 
Que li plusor s'en esbahissent, 
Devant lui fuient et fremissent, 
Chevaliers abat et estone, 

Trop hardiement s’abandone. 


Cil de Limeri l’esgardoient 

Qui desor les hauz murs estoient ; 
Car il [pooient] (pulent) bien choisir, 
Cant il fait les rens eselairir.. 

La bele roine al cors gent 

Le voit le jor'assez sovent, 
Cesars li archiers li mostroit; 
Mais li Galois pas nel savoit, 
Que la roine l'esguardaist. 

A toz jors mais miez s’en amaist, 
Si quidaist qu'ele le veist, 

Et por li tel chose enpresist, 

Que C nel fornesissent mie. 


Procidas et sa conpaignie 


‚Le font bien et seurement, 


Mais cil del ost ont si grant ge 
Qu'il les ont a la voie mis. 
Comme bons chevaliers hardis 
Se vait defendant li Galois, 


: 
* 


12570 


12575 


580 


349 


De lui fait chastel et defoiz, 
Sovent guenchis por retorner, 
Devant lui fait sa gent aler, 

Ses escus est plains de tronchons. 
Por saver tos ses conpaignons 
S'est deriere les autres mis, 

Ne s'en vait pas comme esbahis, 
Ains ne degna le pont passer 

Ne il ne Procidas li ber 
Dusqu’adone, que tote lor gent 
Furent passe tot savement. 

Maint cop donerent et reciurent 
A por un poi que pris ne furent; 
Mais (lijuns a l'autre delivre, 

Si qu'il sont andoi eschape. 

Tot savement le pont passerent, 
Droit sor l’escluse s’aresterent. 
Telz les puet huimais enchacier 
Qui-rien n’i pora gaagnier. 

Tote lor gent font arrester 

Et les chies des chevaz torner, 
Sor l’esluse tienent tot coi, 

Ne sunt mie en trop grant effroi. 


Cil del ost s’en sunt repairie, 
Molt dolant et molt corecie, 
Des lor truevent LX mors 


| Dont il en font porter les cors, 


259; 


A lor herberges descendirent, 
Ains cele nuit ne s’esjoirent. 
Ne li rois Nogans ensement 
Ne se contint pas liement, 
Dolans fu de ce qu'il perdi, 
Par l'ost sunt trestot esbahi. 


Oil des molins sunt retorne 
En lor chastel a savete, 
Lors se desarment tot joiant 


12605 


12610 


12615 


12620 


12625 


12630 


350 . 


Chevalier vallet et serjant, 
Navres en i ot XXXVI; 

Mais cil qui plus est malbaillis 
lert tot garis et tos sanes, 
Anchois que li mois soit passes. 
Perdu ont VI chevaz de pris 
Que cil del ost lor ont ocis, 
Ains n’i perdirent autre rien; 
Mais il pensent et sevent bien, 
Que mesires Durmars li ber 
Les sava tos al pont passer. 

De lui dient certainement, _ 
Se ses cors ne fuist seulement, 
Que tot i fuissent mort u pris. 
Et si en donent molt grant pris 
A Procidas le chastelain ; 

Cel jor le fist bien de sa main, 
Et tot li novel chevalier 

Le fisent bien sens esmaier. 


Enti parolent et devisent, 

Et hi vallet les tables misent, 
Maintenant font l'eave doner, 
Sı font les chevaliers laver. 
Tantost sunt al soper assiz, 
Et apres mangier font les liz. 
Li vallet et li esquiier, 

Lors se cochent li chevalier. 
Cele nuit se sunt repose, 

Et l’endemain se sunt leve, 
Cant li jors est et clers et beaz, 
Si font X chevaliers noveaz;: 
Mais li Galois les adoba. 


En icel jor lor envoia 


* 


12621 Ms. parolent les et. 12632 Ms. XX ch. cf. 12688, 130 


13559, 10946. 


N 


12635 


12640 


re]: 


[2646 


2650 


2670 


351° 


La roine de ses joeaz 

Fermauz, cnaintures et aneaz. 
Laiens a tos les chevaliers 
Departi Cesars li archiers 

Les joeaz de par la roine. 

Sı vos di par verite fine, 

Que li Galois ot le premier 

Et le millor et le plus chier; 
Car par Cesar li envoia 

La roine et se li manda, 

Qu'il n'a pas servi en pardon, 
Ains ara molt bel guer[re]don 
De ce, qu'il l'a si bien servie. 
Cele parole ne dist mie 

Cesars voiant tote la gent, 
Ains la di bien celeement, 
Comme eil qui sages estoit 

Et par son grant sens parcivoit 
La doce amor loial et fine 

Del Galois et de la roine; 

Mais onques en nule maniere 
N'en veut mostrer senblant ne chiere. 
Telz [om] parchoit maint covenant 
Qui n’en mostre mie senblant, 
D'itel maniere estoit Cesars. 


Joians est mesires Durmars 
Des joiaz qu'il a receus. 


‘Molt sagement a deceus 


La roine ceas del chastel ; 

Car a chascun tramist joel, 

Por ce que nus d’eaz ne quidast, 
Qu’a monsaignor Durmart pensast ; 
Car, s’ele al Galois solement 

Eust, fait des joiaz present, 

Ele dotast, que li plusor 
N’aparceussent lor amor; 


. Car qui bien aime coralment 


"852 


Sovent se doté, que la gent 
N’en sachent tot le covenant ; 
D'itel ehose s’aloit dotant 
12676 La roine qui molt ert sage. 
Cis auctors dist en son lengage, 
C'om doit bien doter et cremir 
Chose dont enuis puet venir. 
Mais briement vos dirai avant; 
12680 Car li conte en sunt plus plaisant, 
Cant on les dit briement et bien, 
Trop grans alonge ne vat rien. 


Trente novel chevalier sont 
Cil des molins qui sovent font 
12686 As chaus del ost grans envaies, 
Il faisoient molt d’assaillies 
Ou il gaagnoient sovent, 
Et si perdoient de lor gent; 
Mais lor conpaignons rachatoient 
12690 Des prisoniers que pris avoient. 
Iluee venqui bien li Galois 
VII pogneis dedens I mois, 
Ceaz del ost a si destorbes 
- Et si durement effrees, 
12695 Qu'il se font tot ades gaitier, 
Sovent les aloit esvellier. 
Li Galois et sa conpaigie 
I fist mainte chevalerie, 
Que je ne sai mie retraire, 
12700 En quel point il les ala faire, 
c 2: Ne comment il les achieva; 
Mais ceaz del ost tant damaga,. 
Que lor engiens arst et defist 
Et de lor riches homes prist. 
12706 Voirs est, qu'il lor fist maint ennui, 
Ci se taist li contes de lui. 


Un jor a fait li rois Nogans 


12710 


353. 


Escrire unes letres pendans, 

Al roi Artu les envoia. 

Li messages qui les porta 

Ne se faint mie del errer, 

Tant oirre et par terre et par mer, 
Qu'il vint a Carduel la cite. 

Le roi Artu i a trove, 

Si le salue maintenant 

De par le riche roi Nogant, 

Les letres li done erranment. 

Et li bons rois Artus les prent, 
Tantost les fait lire et despondre, 
Al messagier ne vuet respondre . 
Nule chose de son talent, 
Desqu'il ad parle a sa gent, 
Monsaignor Gavain apela 

Et maint des autres qui sunt la. 


»Saignore, ce dist li rois Artus, 
»Ci m'est un[s] messagiers venus, 
Voirs est, que li grans rois d’Yrlande 
Par ses letres pendans me mande, 
Qu'il a I cite assise 

Qui ne puet estre sens moi prise. 
La citez a nom Limeris, 

Piech’a que li rois i a siz, 

Cil qui sunt ensere laiens 

Ce sunt unes mescreans gens. 

Ce dient les letres por voir, 

Et si dient sens decevoir, 

Que li rois Nogans me donra 
Cele cite, se je voi la, 

Et si me donra XX chasteaz, 
Molt est cis dons riches et beaz, 
Et de moi tenra lige(me)ment 
Son roialme et son casement. 
Ainsmais a nul jor de ma vie 


N'oi en Yrlande saignorie 
’ 23 


12756 [eal] ist erwischt. 


12780 


785 


| A) 


10 


365 


Pres de Limeri la cite; 

Avant sunt li plusor ale 

Por logier et por ostez prendre. 
Li rois Nogans sens plus atendre 
Monte sor I riche destrier, 

OÖ lui s'en vont maint chevalier, 
Contre le: roi Artu s'en va, 

La endroit u il l’encontra 

Le bienvegne molt hautement 

Et maintenant voiant sa gent 
Li fait present de II cites 

Et de XX chastiaz bien fermes, 
Ses hom tos liges devenra, 

Si dist, que bien le servira, 

De lui tenra tot son pais. 

Li rois Artus dist: »Grans mercis, 
Vos m'aves fait molt bel present, 
Et je le preng par tel covent, 
Que sens nului desireter 

Me puissies cest don aquiter.« 

Et li rois Nogans li otroie; 

Lors chevacent tot une voie, 

Li uns al autre s'acointa. 

Li rois Nogans molt presenta 

As gens le riche roi Artu, 

Tot parlant sunt en l’ost ven[u]. 
Li rois Nogans fait a sa gent 
Voidier maint ostel bel et gent, 
Il meisme le sien voida, 

Li rois Artus i herberga. 


Cil del chastel des molins voient 
Ceas qui la defors se lojoient ; 


‚ Et quant mesire Durmars voit, 


1. 


Sız 


Que li oz enforcie[s] estoit, 
Ses compaignons apele a lui, 
»Saignore fait il »bien certains sui, 


Que cil del ost sunt efforcie, 
23 * 


857 


N’en puissies lait reproche avoir.e 


| »Sire,e ce respont Procidas, 

»Endroit moi ne vos dotes pas; 
12855 Car je. vos di bien par mon chief, 

Ne por paine ne por meschief 

Ne por nule paor de mort 

N’ores de moi vilain recort 

Ne de mes compagnons ausi.e 
360 »Et je damedeu en grasci,c 

Fait mesires Durmars li sages. | 


Li rois Artus et ses barnages 

S’estoient piech'a herbergie, 

Ja avoit on piech'a mangie. 
5  Cant li rois Artus a some, 
Voiant ses homes a parle 
Al roi Nogant qui bien l’entent, 
»Rois d’Yrlande« fait il »quel gent 
Tienent vers vos ceste cite? 
> Et si me dites verite, 

S'il font onques nule saillie, 

Ne s’on i fist chevalerie 

Ains, puisque vos venistes ci.« 


Et li rois Nogans respondi: 
S  »Sire, ce vos dirai je bien: 
Cil de laiens ne valent rien, 
VII XX chevaliers ont montans 
Et C archiers et mil serjans 
Et bien IIII mile borjois 
3>O Qui sunt arme a lor defois: 
Mais il n'ont pas chief de saignor 
Qui les ost conduire en estor. 
Il ont une roine a dame 
Qui ne donroit gaire por s’ame; 
85 Car ele est mescreans et fole, 
De deu ne vuet oir parole, 


358 


Mariage het et despise 
Et sacrament de sainte glise. 
Tot eil qui laiens sont o li 
12890 Sunt mescreans; mais je vos di, 
Se je les puis a force prendre, 
Je les ferai ardoir u pendre 
U sachier les menbres des cors, 
Il n’osent issir cha defors 
12895 Li mescreant lı desloial; 
Mais une gens nos fait trop mal 
Qui molt sovent nos envaissent, 
Fors del chastel des molins issent, 
Tot ensi a nom lor reces, 
12900 Et cil chasteaz nos est si pres, 
Que l’on trairoit bien a VII fois 
De ci dusques a lor deffois. 
Je vos di, que cil del chastel 
Nos ont fait maint cruel cenbel, 
12905 Et ci n'ont mie IIC homes, 
Et nos plus de C milles somes, 
Ne ja ne nos gaiterons si, 
Que nos ne soions estormi 
II foiz u III en la samaine, 
12910 Et si est verites certaine, 
Qu'il n'ont que trente chevaliers, 
Et si n'ont que XXX esquiiers 
Et C serjans qui sunt a pie; 
Mais diable(s) ont a compaignie. 


12916 »I chevalier{s] assenble o auz, 
Si est ses escus tos vermauz 
A II liepars qui sunt dore, 
Et si sunt d'argent corone. 
(fe ne vi onques chevalier 
12920 Qui si bien seust guerroier; 
Car il nos set trop bien grever 
Et sa gent conduire et saver. 
Les armes li sient si bien, 


c8: 


12926 


12930 


335 


350 


">55 


1294 


” 


359 


Que Yon n'i set amender rien; 
Cant il assenble a nostre gent, 
Molt nos effroie durement, 

I set sı de lance ferir, 

Qu’arme ne puet ses coz soffrir, 
Et quant il.est en la meslee, 
Si bien se conbat del espee, 
Que volentiers voie li font 

Li plus preu qui contre lui vont, 
Et cant il se voit trop chargier, 
Ne se daigne pas esmaier, 

Ains maine sa gent a garant 
Le petit pas tot defendant. 

Nus ne(l) creroit por oir dire 
La proece de lui, beaz sire; 
Mais je vos di par verite, 

Que je vos ai tot voir conte.< 


»Par mon chief,« dist li rois Artus, 
»Buens chevaliers puet faire plus, 
C'on ne puet croire ne quidier ; 

Et je croi bien del chevalier, 

Que c’est voirs que dit m’en aves.« 
Apres ces mos s’avancha Kez, 
Devant le roi s’abandona, 

Molt pres de lui s’agenoilla. 

»Siree fait Kez »done m(e)’ I don.« 
»Volentiers, s'il i a raison,« 

Fait li rois Artus en riant. 

»Sire« fait Kez »je vos demant, 
Que demain sens plus arrester 


M'en laissies la defors aler, 


O moi L chevaliers 

Tos armes sor les grans destriers. 
Ne quier fors ceaz de ma maisnie, 
Je m'en irai lance drecie 

Tot droit al chastel des molins, 
De tant vos sui je bien devins, 


360 


Que, se li chevaliers s'en ist 

Dont on si grant mervelle dist, 

Je le vos renderai sens faille 

U mort u pris, comment qu'il aille. 
12965 Ceaz del ost faites cois tenir, 

Ni laissies apres moi venir 

Fors ceaz qui de ma rote sont.c 


Et Li rois Artus li respont: 
»Mesire Ke, je vos otroi 
13970 Cest don que demander vos oi, 
Et si vos irai esgarder. 
»Sire ce fait a mercier,« 
Ce li respont li seneschauz, _ 
Lors s’en torne joians et bauz. 
12975 Cant lı rois Artus est cochies, 
A sa herberge est repairies 
Mesires Kez molt liement, 
Si fait cochier lui et sa gent; 
Li reposers pas ne lor grieve. 
12980 L’endemain par matin se lieve 
f275r°c1: Mesires Kez premierement, 
Sı est armes lues erranment, 
Montes est sor I grant cheval. 
La veissies le seneschal 
12985 Bien covert et bien acesme, 
Tot si chevalier sunt monte 
Sor granz destriers beaz et apers, 
N’i a celui ne soit covers 
De ses armes tot frescement. 
12990 Del ost s’en issent cointement; 
Chascuns porte droite sa lance; 
Plains de fierte et de beubance 
Chevacet Kez devant sa route, 
Ceaz des molins noient ne dote. 
12995 Cienquante chevaliers armes 
Enmaine o lui mesires. Kez, 


V! 


861 


Maintenant set li rois Artus, 
Que li seneschauz est issus 

A la champaigne la defors, 

Et li gentiez rois monte lors, 
En riant dit a ses barons, 
»Saignor« dist il, »quar en issons, 
Si verons la proece Ke.« 
Tantost sunt li baron monte 
Sens armes sor lor palefrois; 
Car defendu avoit li rois, 

Que nus ne s’en issist armes 
Fors seulement mesire Kez 

Et cil qui de sa rote sont. 
Apres le roi Artu s'en vont 
Maint haut baron tot desarme, 
De lor chapes sunt affieble 

Et si ont chaintes lor espees, 
Autres armes n'’i ont portees. 
Mesire Gavains s'en issi 

Et mesire Yvains autresi 

Et Percevauz li renomes 

Et Lancelos li redotes. 

Fait mesire Yvains en riant: 
»Saignor chevacons si avant, 
Que chascuns de nos voie ja 
Ce que mesires Kez fera.c 
Dist l’uns al autre: »Je l'otroi.c 


À ces mos chevace a desroi 
Mesires Kez qui tost s'en va; 
Mais je quit bien, qu'il trovera 
Chevalerie, ains qu'il repaire. 
Si vuet, ja pora d'armes faire; 
Car mesires Durmars hi ber 
Se fist al point del jor armer, 
Si est fors del chastel issus 

Et XXX chevalier sens plus, 


13085 


c 2: 


13040 


13045 


13050 


13055 


13060 


13065 


862 


Bien arme et bien monte sont, 
Ensenble o le Galois s'en vont, 
XL serjant les siwoent, 

Estaches et cloies portoient ; 

Car la u li esluse faut 

Vuet li Galois drecier en haut 
Une bertece defendant 

Et bares lancies avant. 

Ja sunt les estaches levees 

Et les cloies en haut portees, 
Cant mesires Kez vient pongnant, 
Lance levee maintenant, 

Pre[s] de lui sunt si conpaignon. 
Lors s'est escries a haut ton 
Mesires Kez li seneschauz, 

» Vose fait il »chevaliers vermauz 
Qui portes ces liepars dores, 

Se vos decha le pont passez, 

Ja ares en molt petit d’eure 

La joste, s’en vor ne demeure, 
Vos n’ares garde de ma gent 

Ne je de la vostre ensement.« 


Quant mesires Durmars oi, 

Que mesires Kez l’aati, 

Vers lui guencist molt fierement, 
Par les enarmes l'escu prent. _ 
»Vassal« fait li Galois »par dieu, 
Ja ne me troveres esquieu 

De joster a vos orendroit, 

Et si vuel que sens deport soit; 
Car chevalerie a deport 

Ne sera ja a mon acort; 

Mais quant je doi le pont passer, 
Faites vostre gent arrester. 

Tant seulement tiegnent tot quoi, 


* 


18033 im ms. nach 13084 nochmals geschrieben. 


863 


Sn 


Que nos aions joste nos doi.« 


Mesires Kez sens plus targier 
13070 Fait de lui sa gent eslongier, 
Plus d'un arpent ariere en vont, 
Et li Galois passe le pont 
Comme cil qui vuet faire d'armes. 
Il tient l'escu par les enarmes 
3075 Et la lance par le chamois, 
Des esperons fiert li Galois, 
Li chevaz cort par grant vistece. 
Et Kez encontre lui s’adrece 
Canque li chevaz puet venir, 
>80 Si bien se vont entreferir, 
Que les grosses lances pecoient 
Sor les escus qui cler flanboient. 
Li cheval sunt si droit ale, 
Qu'il ont des espales hurte; 
PSS Mais il ne versent, ne trebuchent. 
Et li chevalier andoi chuquent 
De lor piz et de lor escus, 
Et li seneschaz verse jus, 
Si que les II janbes en vont 
SD A reversees contremont. 
Li Galois qui le cuer a fier 
== : Ne daigne le cheval baillier ; 
Mais I sien serjant qui tost vient 
Fait tant, que par le frain le tient, 
35 Si l'a outre le pont mene. 
Atant brochierent les gens Ke, 
Tot eslaissie vienent corant, 
Et li Galois en adrecant 
Les encontre si durement, 
®100 C’un chevalier par terre estent. 
Outre celui s'est eslaissies, 
Par grant vigor est adrecies 


* 
3102 Ms. durchstrichnes eslaissies und übergeschriebnes adrecies, 


364 


A ceas qui s'eslaissent a lui. 


N’en puet pas partir sens anui, _ 
18106 Quant li XXX chevalier brochent, 
Vers ceaz del ost si tost descochent, 
Qu'en lor venir font noise grant. 
Ces grosses lances vont frossant 
Et passent par mi ces escus, 
18110 Al assenbler verserent jus 
Plus de XIII chevalier. 
Iluec veissies commencier 
Buen pogneis de tant de gent; 
Car molt chevalerosement 
18115 S’entrefierent al encontrer, 
D’anbes II pars sens deporter 
De trons de lances et d’espees 
S’entredonent si grans colees, 
Que li cler .heime en retentissent. 
13120 Li un sor les autres bruissent, 
Procidas abat un Breton, 
La le font bien si conpaignon; 
Mais il ont une gent trovee 
Qui miex tienent a auz meslee 
18125 Et qui miex les sevent grever 
Que cil que il suelent trover. 
Procidas molt bien le faisoit, 
En mi la presse abandonoit 
Tot plainement cors et cheval. 


13180 Devers la gent le seneschal 
Le fait molt bien li Lais-Hardis, 
En mi le chapleis s’est mis, 
Tant fiert del poing et del espee, 
Qu'il a la presse trescoupee. 
13185 Le senescal a bien outre, 
Al reguencir l'a remonte 
Sor un destrier qu'il gaagna. 
Ce virent bien li plusor la, 


865 


Que li seneschaz i fust pris, 

13140 Cant le rescost li Lais-Hardis. 
A cheval est mesires Kez; 
Mais anchois qu'il fust remontes, 
Ot entor lui maint cop feru 
Voiant le riche roi Artu. 

‘145 Mesires Durmars fiert et maille, 
La presse ront et esparpaille, 

1: Il froisset elmes et escus, 
Chevaliers porte a terre: jus, 
Vers ceaz del ost pas ne se. faint, 

5O Par mi lor gent avant s'enpaint, 
Les siens rescout, les siens remonte. 


Iluec le voient roi et conte, 
À grant mervelle le prisoit 
Li rois Artus qui l'esgardoit, 
»& Ses hauz barons a apeles, 
»Saignor< fait il »or esgardes 
Celui a ces dores liepars, 
Certes, il n'est mie coars, 
Ains est hardis et vigeroz 
$3OQ Et soffrans et chevaleroz, 
Bien set fornir par sa proece 
Ce qu'il enprent par sa vistece. 
A por I poi, que je ne di, 
C'ains millor chevalier ne vi 
65 Apres IIII que g’en conois«. 
_ Cele parole dist li rois, 
La ne sevent grant ne petit, 
Por quelz III li rois l'ot dit. 


Li rois Jozefens tesmoigna 
‘70 Ce que li rois Artus dist la, 
»Siree fait il »si m'ait deus, 

. Sifait escu porte mes fiuz, 


* 


%7 steht im ms. doppelt. 


366 


Com cil l’a que vos tant prisies, 
Et je sui molt joians et lies 
13175 De cestui qui si bien le fait 
Et bien vuel, que le pris en ait 
Por les armes mon fil qui porte«. 
En ces paroles se deporte 
Li rois Jozefens cui molt plaist. 
18180 Bien sachies, que pas ne s'en taist 
Mesires Gawains li cortois, 
Ains va molt prisant le Galois 
Et por son pris plus avancier 
Le mostroit a maint chevalier. 


13185 Que que li autre dient la, 
Mesires Durmars se pensa, 
Que, se cil del ost s'esmovoient 
Et lor grans batailles venoient, 
Il nel poroient pas soffrir. 

18190 Le petit pas sens esbahir 
En remaine sa gent ariere, 
Tot ensi et en tel maniere 
Est li pogneis demores. 
Droit vers l’ost s'en repaire Kez, 

13195 De gens est covers li chemins ; 
Tot droit al chastel des molins 
S'en revait mesires Durmars ; 
Cel jor ont fait d’anbes II pars 
Mainte chevalerie aperte, 

18200 De lor gaagn ne de lor perte 
Ne vos acointerai je plus. 
Ja est li Galois descendus, 

c2: Et desarmes il et sa gent, 

Tantost laverent errament, 

13205 Lors se font molt bien aaisier 
Et bien servir sens trop noisier, 
Et si parolent li plusor 
De ce qu'il ont veu le jor; 
Mais asses petit en parlerent, 


867 


0 Por ce que noveles gens erent. 


Al ostel le bon roi Artu 
Sunt li bien fait ra(re)menteu, 
Del Galois parolent sovent 

Et de Procidas ensement, 

5 Et si dient bien sens boisdie, 
Qu'il ont bone route hardie. 
Tot ce tesmoigna li bons rois 
Et ses nies Gavains li cortois 
Et Percevauz et Lancelos; 

Mais de recorder tos lor mos 
Seroit un alonges trop grans. 
La bele roine plaisans 
Savoit ja bien en la cite 
Del pogneis la verite, 
Comment li Galois l’ot vencu; 
Car Cesars ses arciers i fu 
Qui tot li ot dit et conte. 

La roine vient molt en gre, 
Et molt li plaist cele novele, 
>» En une chanbre painte et bele 
Estoit cochie, et si pensoit 

Et a li meisme(s) disoit: 


»Beaz sire dex, par quel raison 
Deveroit estre se preuz non 
5 Chevaliers qui Il cuers aroit, 
Cant on maint bon chevalier voit 
Qui n'a fors I seul cuer en lui. 
Se li Galois le fist bien hui, 
Certes il le diet faire bien; 
Car il a son cuer et le mien. 
Bien doit estre bons chevaliers, 
Cant en lui a Il cuers entiers. 
Dex me doinst joie de s'amor 
Sens pechie et sens desonor, 
5 Ains n'amai par amors fors lui, 


© 


368 


Ne jamais n’amerai autrui, 
Vers lui serai loiaz et fine.« 
Tot ensi disoit la roine, 
Al Galois avoit sa pensee, 
18250 Et il ne l’ot pas obliee, 
Ains pensoit tot ades a bi. 
Sovent disoit: »Dame mercis 
Sens li aprochier ne veoir. 
Mais ne sai pas ramentevoir 
13255 Tot lor pense entierement, 
D'autre chose dirai briement. 


Cil del ost se sont endormi, 
Et cil del chastel autresi 
c 3: Se couchierent et reposerent. 
13260 Cant les gaites le jor cornerent, 
Mout fu li tans beaz et gues ; 
Ains que li soliaz fuist leves, 
Mesires Gavains se leva, 
Tot coiement en l’ost s’arma. 
13265 Sı vos di, que mesire Yvains 
S’arma o lui tot premerains, 
Il et mesires Sagremors 
Fisent molt bien armer lor cors, 
Lors monterent sor grans destriers. 
13270 Lui XXXtime de chevaliers 
Enmena mesires Gavains 
Amerouz et de joie plains, 
N’a chevalier en sa compaigne 
Qui ne port aucune entresaigne 
13275 De jone dame cointe et bele 
U de bien haute damoisele, 
D’amors et d’armes lor sovient. 


Devant le roi Artu s’en vient 

I chevaliers qui li conta, 
13280 Que mesires Gavains s'en va 

Vers les molins tos desrees. 


et 


869 
Tantost est li bons rois montes, 
Cant ıl est chacies et vestis, 
Princes et contes et marcis 
A fait ensenble o lui monter; 
Mais il n'i va pas por grever 
Ceaz des molins, bien le sachies, 
Ains dist molt bien, tant com ses nies 
Iert al deseure de lor gent, 
Ne s'en mellera il noient, 
Et si le voit trop enconbrer, 
Il i fera telz gens aler 
Qui durement le secorront 
Et qui bien le deliveront. 
Mais li rois dist et si jura, 
Que ja hauberc n'i vestira 
Por ceaz del chastel des molins; 
Car il senbleroit coars fins, 
Et si dist, que vieltes seroit, 
Se por si peu de gent s’armoit. 


Que que li rois vait si parlant, 
Mesires Gavains maintenant 
Pres del chastel des molins vient, 
Devant l'escluse tot coi tient, 
Decha le pont s'est arrestes, 
Ses conpaingnons a apeles, 
»Saignore fait il »tenes tot coi, 
Tant faites por l'amor de moi, 
Que vos le pont ne passes mie, 
Se je n'ai grant mestier d’aie, 
Ne por le cors d’un chevalier 
Ne m'i venes onques aidier. 

Je passerai le pont dela 

Por savoir, se nus en istra 
Fors del chastel encontre moi«. 
Fait mesire Yvains: »Je l'otroi, 
Or passes tot seurement, 

Nos vos secorons durement, 


370 


Se vos aves mestier de nosce. 
13320 »A beaz compains gentiez et dose, 
Fait mesire Gavains lı ber, . 
»Apres le roi vos doi amer 
Sor tos homes et tenir chier; 
Car onques de moi avanciér 
13325 Ne fustes periceuz ne vainse. 
Lors passe mesires Gavains 
Outre le pont lance levee, 
Sor le haute escluse pavee 
| S'areste li bons chevaliers 
13330 Li larges et li beaz parliers. 


En cel point qu'il estoit ensi, 
Mesires Durmars s'en issi 
Trestos armes fors del chastel, 
Si XXX chevalier novel 

13335 S'en issent o lui tot arme, 
Les escus pris, bien acesme. 
Molt sont li chevalier apert, 
Lor cheval sunt de fer covert 
Et de(l) lor armes par deseure. 

13340 Mesires Durmars a cele eure 
Qu'il ist fors de la porte droit 
Devant lui sor l’escluse voit 

. Monsaignor Gavain(s) le proisie 

Tot arme, le haume lacie, 

13345 Et si voit bien outre le pont 
Les chevaliers qui venu sont 
Por monsaignor Gavain(s) aidier, 
S'il voient, qu'il en ait mestier. 
"Devant l'escluse tot coi tienent, 

18350 Et cil del ost apres ealz vienent 
Cha vint cha XXX, cha XL 
Cha IIII XX et cha sexante. 


Quant mesires Durmars choisi, 
Que cil del ost vienent ensi, 


13355 


18360 


3365 


375 


388; 


, 


871 


Ceaz del chastel arraisona, 
»Saignore fait il »de ceas de la 
Poes veoir a grant plante, 

Sor l’escluse voi arreste 

T chevalier molt folement, 

Trop s’est eslongies de sa gent, 
Molt li voi bel senblant mostrer. 
Certes, je vuel a lui joster ; 
Mais onques de lui ne de moi 
Ne vos meves, je vos en proi. 
Et se cil del ost le pont passent, 
Et il sor l’escluse s’entassent, 
Dont lor laissies les chevaz core, 
Si pongneis tost por moi secore. 
Lor les encontres durement, 

Et se nos poons a lor gent 


= Par force l’escluse tenir, 


Et que nos lor poissons tolir, 
Outre le pont ne chacies mie, 
Trop chevaceries a folie; 

Car cil del ost, c'est verites, 
Ont millors chevaliers asses 

Et bien IIII tans de pooir, 
Que il ne soloient avoir. 

Por ce nos devons miex garder 
De folement abandoner, 

Et en tel guise nos gardons, 
Que nos nos honors i savons. 
Or ne passons mais trop sovent 
Outre le. pont si folement, 

Que nos soliens faire l'autrier, 
Nos les poons bien enchacier 
Dusqu'al pont tot seurement; 
Mais outre ne passons noient«. 


À ce que li Galois a dit 


S'acordent bien sens contredit 


Cil del chastel molt volentiers, 
| . 24 * 


18395 


13400 


13405 


13410 


13415 


13420 


13425 


c 8: 


872 


Et mesire Gavains li fiers 

A monsaignor Durmart s’adrece, 
Et li Galois par grant vistece 
S’adrece radement a lui. 

Si tost com il vienent andui, 
S’entrefierent de grosses lances, 
Les cleres alemeles blanches 
Font par mi les escus passer, ° 
En haut font les troncons voler 
Des lances qui menu volerent, 
Et des frons et des piz hurterent 
Li doi cheval qui rade sont. 

Al chuquier que li destrier font 
Hurtent li chevalier ensenble 

Si durement, que bien lor senble, 
Qu'il aient les cerviaz perdus; 
Car des elmes et des escus 
S’entratagnent si plainement, 
Qu'il sont estone durement, 

Li cercle des elmes rompirent, 
Et lor escu andoi fendirent. 


Cil encontres est orguillouz 

Et trop durs et trop perillouz; 
Car andui crievent li cheval, 
Andui trebuchent li vassal 

Jus a terre si laidement, 

Que lor visage en sunt sanglent, 
Par les boches et par les nes 
Lor est li vermauz sans voles. 
Li chevaz monsaignor Gavain 
Gist sor sa quisse tot de plain 
En tel point, qu'il ne puet lever 
Ne le braz del escu oster, 

De lui blecier forment se crient, 
Et al Galois si bien avient, 
Qu’il se relieve sus tos drois. 
Mesires Gavains gist tos cois, 


v'! 


873 


Ce fa molt grans aligemens 
A toz ceaz del chastel laiens; 


Car s’i fust tost leves en pies, 


Molt les eust adamagies, 
Tos les eust par sa proece 
Remis dedens lor forterece. 


Li Galois fu si estones, 

Que, puis qu'il se fu releves, 
N'ot il en grant piece pooir 
Ne d'entendre ne de veoir, 

Et monsaignor Gavain fait mal 
Ce, que li grans faiz del cheval 
Gist sor sa quisse et tant li grieve, 
Qu'en grant piece ne se relieve. 
Por lui aidier tos premerains 
Passe le pont mesire Yvains, 
Radement fait le cheval core, 
Por monsaignor Gavain rescore 
Vient tos eslassies par fierte, 
Apres lui ont le pont passe 

Si compaignon qui molt tost vienent. 
Cil del chastel plus ne se tienent, 
Ains lor adrecent les destriers, 
Procidas qui vient tos premiers 
S’adrece a monsaignor Yvain, 
Si pres de monsaignor Gavain 
Brisent lor lances al joster, 
Qu'il font de lor lances voler 
Sor monsaignor Gavain todroit 
Qui contre terre se gisoit. 

En cel point qu'il ont si joste, 
Et qu'il se sont un pou outre, 
Mesires Durmars vient corant 
Vers monsaignor Yvain errant, 
A IT mains le prent par l’escu. 
Li Galois l’a si ferm tenu 

Et si fort tire et sachie, 


874 


Qu'il l'a contreval enbroncie 

Et sachie a la terre jus. 

Et mesires Durmars saut sus 

Sor le destrier qui tost li lance, 
13470 Par vigor trait l’espee blanche. 


Huimais iert li Galois cremus, 

Bien ot veu li rois Artus 

Ce que mesires Durmars fist, 

A ses barons li rois dont dist, 
13476 Que c'est li miedres chevaliers 

Et as armes li plus maniers 

Qui soit en la crestiente 

De tant, cum il l’a esgarde. 

»Sirec, dist li rois Jozefens, 
13480 »Ge m'acort bien a vostre sens.» 

Que que li rois et si baron 

S’acordent a cele raison, : 
vocl: Mesire Yvains a tant tire 

Et tant sachie et tant bote, 
13485 Qu'il fait relever en estant 

Monsaignor Gavain le vallant. 

I poi fu estordis et vains, 

»Conpains«, fait mesires Gavains, 

»Nos somes or andoi a pie, 
13490 Ja seromes tot debrisie, 

Se nos ne savons bien guenchir ; 

Car je voi IT routes venir 

Qui par mi nos assenbleront, 

Or gaitons bien chauz qui charont, 
13495 Et si gaagnons II destriers.« 

Fait mesire Yvains: »Volentiers, 

Or nos gardons al assenbler.e 


A ces mos se vont encontrer 

Cil del chastel et cıl del ost, 
18500 Les escus pris vienent si tost, 

Qu'il font le chaucie fermir 


375 


Et le fu des pieres saillir. 
Saigremors vient si tost devant, 
Qu'il vait les atres eslongant, 

5 Tos eslassies fiert Procidas, 

Sa lance vole par esclas, 

Outre s’adrece de randon, 

Si fiert le Galois del: troncon 
Et lı Galois en son venir 

L'a feru de si grant air 

Del pomel et del poing arme, 
Qu'i l’a contre terre porte; 

Car li chevaz font desoz lui. 
Saigremor|s] torne a grant ennui 
De ce, que ses chevaz fondi ; 
Mais il li est avenu si, 

Qu'il s'est a tot lui releves, 

Ce fu bele aventure assez. 

Lors commence le pongneis, 
Dluec est grans li froisseis, 
D’anbes Il pars al assenbler 
Veissies ces lances froer 

Et ces escus percier et fendre 
Et chevaliers par terre estendre. 
Plus de X en [i] trebuchierent, 
De troncons et d’espees fierent 
Cil qui lor lances ont froees. 


En mi le chaple des espees 
Est mesires Durmars li ber, 
La lı veissies colz doner 

Et tranchier elmes et blasons 
Et rescore ses conpaignons 

Et ceaz del ost si envair, 
Qu'il les fait endroit lui flatir, 
° En mi la presse de lor gent 
Se conbat si hardiement, 
Comme s’il ne les dotast rien. 
En cel point qu'il le fait si bien, 


c 2: 
13540 


13545 


13550 


13555 


13560 


13565 


13570 


376 


Remont mesires Gavains 

Et ses compains mesire Yvains 
Sor II chevaz qu'il gaagnierent, 
Par si grant vigor se lancierent 
En mi la grant mellee drue, 
Qu’il ont la presse derompue 
Et Saigremor i delivrerent 

Cui il a grant meschief troverent; 
Car cil des molins le tenoient 
Qui durement le laidengoient. 
Tant a fait mesires Gavains, 
Qu'i lor a fait voler des mains. 


Grans est la noise et li hustins, 
La le font bien cil des molins, 
Vers ceaz del ost bien se defendent, 
Trop hardiement les atendent. 
Maintenant ont le pont passe 

Plus de C chevalier arme 

Qui tet sunt al estor venu, 

Lors sunt fors del chastel issu 
XXX vallet tot abrieve, 

Bien arme sunt et bien monte, 
Tost laissent corre les chevaz, 

Si s’adrecent vers les roiauz, 

Et L serjant a pie 

Vienent apres tot batillie. 

‘Quant a chaus del ost assenblerent, 
Chevaz et chevaliers navrerent, 

Jus del escluse i trebuchierent 

Telz XIII qui i noierent; 

Car il sont en l’eave chau, 

Et si ne sont pas secoru. 


Li pogneis vait efforchant, 

Iluec le font bien li auquant, 
Chevalerous est li estors, 

Molt est beaz et plaisans li jors. 


75 


vi 


877 


Ces armes .getent grant clarte, 
Sor l’escluse sunt assenble 
D'aubes II pars melleement 
Et li soliaz luist et resplent 
Sor les clers elmes flanboians. 
Iuec est la presse si grans, 
Que je vos di bien sens mesprendre, 
Qui chevalier i vossist prendre 
I] ne l'en poist pas mener 

Ne fors de la presse torner. 
La brisent seles et archon, 

Et escartelent cil blason, 

Et ces espees resplendissent 
Qui sor ces elmes retentissent. 
La ot si grant martelison 

Et tel effroi et tel tencon, 
C'on ot bien la noise et le cri 
En la cite de Limeri. 


Lors estoit la bele roine 

As creteaz de la tor perine, 
Des pucelles bien acesmans 

Et des beles dames plaisans 

Ot grant plante ensenble o li 
Et de chevaliers autresi 

Qui le pogneis regardoient. 
Molt durement se mervilloient 
De ce que li Galois faisoit; 
Car tot ades s’abandonoit 

A eauz qui frescement venoient. 
Tot li plus hardi le dotoient 
De ceaz a cui ıl s’adrechoit; 
Car li Galois lor decopoit 
Elmes ou escus ou haubers 

Et lor troncoit braons et ners 
Et tot ades entre lor gent 

Se conbat si delivrement, 
Comme s'il fuist tos fres venus. 


13615 


378 . 


Molt le prise li rois Artus, 

»Certes« fait il »cil as liepars 

A tot vencu d’anbes II pars, 

Molt puet soffrir et molt puet joindre 
Et molt fiert bien de lance al poindre 
Fait li rois Jozefens: »Beaz sire, 


De lui puet om mervelle dire, 


13625 


18630 


13635 


18640 


13645 


J’ai si grant paor de son cors, 
Qu'il n’i soit affoles u mors, - 

Que tote la chars me fermist, 

Si° m'ait dex, li cuers me dist 

En mon penser, que c'est mes fiex; 
Mais il n’est ore mie liex 
D'enquerre son non et son estre; 
Car il fait tant de sa main destre 
Et tant li covient colz soffrir, 
Qu'il n'a de parler nul loisir. 
Mais demain, se vos me crees 

Le bon chevalier manderes, 

Qu'il viegne a vos tot savement, 
Et si viegne a cest parlement 


.La roine de Limeri, 


Si amaint son consel o li, 

Et nos la verite sachons 

Por quel chose nos guerroions. 

Se nos n'avons droit en la guerre, 
Laissons la roine sa terre, | 
Se ralons en nostre pais; 

Car rois sacres et beneis 

Ne doit pas guerroier a tort.« 
»Et je volentiers m'i acort,« 

Fait li rois Artus »par mon chief, 
Je quit molt bien venir a chief 
De ce que vos me dites ei.« 


A ce qu'il parolent issi,. 
bele roine esgardoit 
Le pongneis qui bons estoit, 


13650 


rel: 


3655 


660 


6565 


670 


675 


879 


Ele voit le Galois sovent, 

Si l’esgarde si bonement, 

Et tant docement li agree, 

Qu'il i met tote sa pensee. 
Chevaliers li voit enconbrer 

Et colz recoivre et colz doner, 
Tot li sien recuevrent a lui, 
Molt pou regarde vers autrui 

La bele roine al vis cler, 

Ele n'en puet ses uelz torner, 
Et s'ele por sa gent osast, 

Molt volentiers a lui parlast, 

Et se prisast ce qu'il faisoit ; 
Mais la roine s'en taisoit 

Por ses gens qui pres de li sont, 
Ele sospire de parfont ; 

Car ele ne s’en puet tenir. 
Apres si dist por li covrir: 
»Certes dames, j'ai grant paor; 
Car li nostre en ont le pior, 
Trop durement les voi chargier, 
Je me doi molt bien esmaier ; 
Car se ceas des molins perdoie 
Tote ma joie perderoie, 

Molt sui por ealz en grant dotance. 
E! deus par la vostre poissance 
Garissies hui, je vos en proi, 
Tos ceaz qui la sunt devers moi, 
Que nus d’eaz n’i soit mors ne pris.« 


Ce proa la bele al cler vis 
Por le Galois tot seulement 
Plus que por tote s’autre gent; 
Et li Galois a regarde 

En icel point vers la cite. 

Si voit sor les hautes toreles 
Les dames et les damoiseles 
Qui plaisanment sont acesmees, 


13690 


15695 


13700 


13705 


13710 
c 2: 


13715 


13720 


880 
Volentiers les a regardees 
Mesire Durmars si adroit; 
Car il pense, que cele i soit 
Qui tot son cuer a devers li. 
En sospirant a dift]: »Merci, 
Douce dame a cui je m’otroi.« 
Lors tient li Galois trestot coi, 
Si regarde amorosement 
Vers les dames si longement, 
Qu’il se sent tot desaiwe, 
Ains qu'il ait son chief retorne; 
Car cil del ost l'ont si feru 
Et sor son elme et sor l’escu, 
Pres qu'i n'at les estriers gerpis. 
Molt fierement est regenchis 
Mesires Durmars vers lor gent, 
Si se lance si durement 
En la presse des chevaliers, 
Qu'il desaiwe les premiers, 
Les plusors fait fors des arcons 
Chaoir a terre tos enbrons 
Et les auquans al trespasser 
Fait les escus des colz voler. 


En cel point la ne fait il rien 
Que les dames ne voient bien, 
Et li Galois bien se pensoit, 
Que la roine l’esgardoit, 

Et que les dames l'ont veu. 

Ce li done si grant vertu, 

Que bien li senble a cel talent, 
Qu'il soit venus tot frescement. 
Lors renovele sa proece, 

En la mellee se radrece 

Si tost et de si grant vigor, 
Que s’en effroient li plusor, 
Tote sa gent fait raloier 

Et ceaz del ost aclaroier. 


Ut 


881 


Cil des molins molt bien le font, 
Mais a trop grant meschief i sont; 
Car les XIII de lor gent 
Covient defendre contre eaz cent. 
Il n’eussent pas tant dure, 

S'il as plains chans fussent trove; 
Mais entre Il mares estoient, 
Nule forclose ne dotoient. 

Can on ne les puet mie outrer 
Ne forclore ne sormonter, 

Il n'ont garder fors devant aus. 
Ceas del ost tuent lor chevaz, 

Cil des molins sifaitement 

Se defendent molt longement; 
Mais mesire Gavains li ber 


. Se paine si d’eaz enconbrer 


cn 


Et tant les damage et enpire, 
Qu'il sant molt pres del desconfire, 
Molt le dotent li plus hardi. 


En cel point qu'il les destraint si 
Vient Engrevains li orguilloz 

En mi l'estor plus perillos, 

Le cors et le cheval adrece. 

Lors mostre bien sa grant proece, 
Ceaz des molins tresperce et fent, 
Trop les enconbre durement, 
Cant mesires Durmars i vient, 
Del espee nue qu’il tient 

Quida bien ferir Engrevain, 

Ne l’ataint mie bien de plain; 
Car li Galois par grant air 

Se haste si de lui ferir, 


‘Que li colz descent contreval, 


Si tranche le col del cheval. 
Mors est li chevaz trebuchies, 
Et Engrevains resaut en pies, 
Par molt grant vigor se radrece 


382 


13760 Et tant a fait par sa proece, 
Qu'il se lance sor I destrier 
Qu'il voit devant lui estraier. 
Tantost cum il est remontes, 
Maintenant s'est abandones 
13766 El chaple des espees nues 
U les proeces sunt veues. 
c 3: Mesires Gavains entresait 
Ne prise noient son bienfait 
Ne de ceaz qui devers lui sont, 
13770 Por ce que si peu de gent sont 
Cil des molins qui tant se tienent, 
Et cil del ost tot ades vienent. 


En cel point vient mesire Kez, 
Si est outre le pont passez 
13775 Lui L time de vassalz 
Trestos covers sor lor chevaz. 
Li seneschas tant esploita, 
Qu'a chaus des molins assenbla, 
Sor Procidas brise sa lance, 
13780 Par grant vigor outre s’avance, 
Si s’adrece en mi les serjans 
Qu'il a trove bien defendans. 
Il n’est mie a deport venus; 
Car ses chevaz i fu ferus 
18785 De III glaives par mi le cors, 
Si qu'il chai desoz lui mors, 
Et li seneschaus est navres 
En IIII liex, c'est verites, 
Se li covient l’estor laissier. 
.18790 Lors l’en portent si chevalier 
Devant le roi Artu todroit 
Qui le pogneis regardoit. 


- Quant li rois voit le senechal, 
»A! Kec fait il »aves vos mal ?« 
13795 »SBire« fait Kez »bien garirai ; 


383 


. Mais ja deu n'en gracierai; 
Car il me vuet todis honir, 
Nus biens ne me. puet avenir. 
C'est por noient, que je me paine; 
13800 Car je beu del erde fontaine, 
Par coi je si si mescheans. 
Jamais ne serai biendisans, 
Ne jamais n'amerai nului,. 
Honis soit tos li siecles hui.« 
3805 Adont rient li plus gene 
Des paroles monsaignor Ke; 
Mais li rois n'en osa pas rire, 
Ains fait venir son maistre-mire, 
Si fait les plaies regarder, 
S1O Tantost qu'il l’a fait desarmer, 
Et li mires dist loialement, 
Qu’il iert garis prochainement. 
Li seneschaus a affieblee 
Une chape de gris foree, 
315 Sor un palefroi est montes, 
Vers l’ost repaire tos ires, 
A sa herberge est revenus, 
Molt laidement fust respondus 
Qui dont vossist a lui parler, 
320 Desor I lit se vait oliner. 
Lors monterent por lui vengier 
Plus de IIII C chevalier, 
= 1: Si durement s'en vont pognant 
Vers la meslee maintenant, 
?325 Encor est bons li pogneis, 
Molt est grans la noise et li cris. 


Cil des molins sont trop greve, 
Tant ont soffert et endure, 

Que tot cil del ost s’enstormissent, 
Et que lor batalles s’en issent 

Les escus pris, lances levees, 

Les banieres desvolupees, 


13839 


N} . 


13835 


13840 


13845 


13850 


13855 


13860 


18865 


884 


Si vienent tot frez et novel. 

Lors voien[t] bien cil del chastel, 
Qu'il nel porroient pas soffrir, 
Adont les en covient partir; 
Mais il s’en vont tot defendant, 
D'eures en autres recovrant. 

Et cil del ost huent apres 

Qui del enchacier sunt engres, 


 Iluec veissies recovrer 


Et reguencir et demorer _ 
Monsaignor Durmart si sovent, 
Qu'il s'en mervelle mainte gent, 
Comment il puet tant endurer. 
Par sa proece vuet mener 

Tote sa gent a garison, 

En son escu a maint troncon, 
Et s’espee est tote sanglente. 


Iluec met li Galois s’entente 
En sa gent rescore et garir 

Et en colz doner et soffrir, 

Ses elmes est tos depecies, 

Molt est dolans et corecies, _ 
Cant lui covient place guirpir. 
Mais nus ne l’en doit escharnir ; 
Car il s’en vait le petit pas. 

Il et mesires Procidas 

Mainnent les autres a garant, 
Li uns vait l’autre rescoant, 

Et andoi lez a lez s’en vont. 

Si vos di, que tant d'armes font 
Et tant durerent et soffrirent, 
C'ains chevaliers ne se partirent 
De nul estor plus belement 

Ne plus chevalerosement ; 

Car par lor grant chevalerie 
Ont lor gent savee et garie. 
Laiens en lor chastel entrerent, 


885 


'O Et cil del ost s'en retornerent, 
Si en ont devant auz portes 
Tos lor mors et tos lor navres. 
À pie s’en revont li alquant 
De lor espees apuiant ; 

"5 Des ehevaz qui sont demore 
Sor l'escluse mort et navre 
Est la voie molt enconbree 
Et en mains liex ensanglentee. 

' = Droit vers l’ost s'en sont repairie 

SO Plus de cent chevalier a pie 
Qui tot ont lor chevaz perdus. 


De tant est liex li rois Artus, 
Que mesire Gavains ses nies 
Revient tos sains et tos haities. 
35 La u li bons rois l’encontra 
Tot en riant a lui parla, 
»Bon nies« fait il »bien certains sui, 
Que bone gent trovastes hui, 
Vos n'aves mie trop conquiz 
30 Sor ceaz des molins, ce m'est viz, 
Certes, il sunt bon chevalier, 
Et si ont le millor mosnier 
Qui gardaist molin onquesmais, 
Bien set ferir de plain eslais 
95 Et tenir mellee en soffrant. 
Il [a] hui fait des armes tant, 
Qu'il a le pogneis vencu, 
Et cil qui portoit I escu 
Vermel a I lion d’argent 
00 Le fist bien et hardiement; 
Mais tot venqui, c'est verites, 
Li vermauz a lupars dores.e 
Lors respont mesires Gavains, 


+ 


7 Ms. bn. 
Are . 


13905 


13910 


886 


»Sire« fait il »bien sui eertains 
Del chevalier dont vos parles, 
Qu'il a hui fait d'armes assez. 
Ausi m'ait deus de lasus, 

Ja n’eust [il] fait onques plus 
Que ce qu'il a hui fait beaz sire, 
Si doit hom par verite dire, 
Qu'il est bons chevaliers a droit, 
Et qui ce ne tesmogneroit 


‚ I] seroit fel et nonsachans 


13915 


13920 


13925 


13930 


c3: 


13936 


U envioz u mesdisans ; 

Car on laisse bien a prisier 

Par envie maint chevalier. 
Sovent avient de mainte gent, 
Que, quant il ne valent noient, 
Qu’i lor torne a molt grant annui, 
Cant il oient prisier autrui. 

Li envioz ne li malvais 

Ne prisent mie les bienfais, 

Ains se corocent bien a ceauz 
Qui les bons prisent voiant eauz. 
Mais por eaz n'en laira om rien; 
Car des bons dira om le bien 
Maugre les envioz felons.« 


Fait li rois Artus: »C'est raisons, 
Et a ce m’acor je, beaz mies, 
Que prodom soit todis proisies, 
Et que li mavais soit blasmes. 
Ja de moi ne sera ames 
Mavais chevaliers envieuz 

Ne jou(e)nes riches periceuz; 
Mais a ceaz donrai mon avoir 
Qui sevent al siecle valoir.« 
Mesires Gavains s’esjoi | 
De ces mos, quant il les oi. 


Atant descent li rois Artus, 


ut 


887 


Cant il est al ostel venus; 

Et mesires Gavains descent, 
Desarmer fait lui et sa gent. 
Tantost cum, il est desarmes, 
Si s'est vestis et acesmes 
D'une riche robe de sole, 
Mainte uevre a or i reflanboie. 
Desarme sunt li chevalier ; 

Et li rois s’asiet al mangier, 
Si tost que li jors est faillis; 
OÖ lui a princes et marcis 

Et hauz barons et sodoiers 

Et plagte de bons chevaliers. 
En l'ostel a molt grant clarte 
De tortins qui sunt alume, 

AI mangier a longement siz 
Li rois qui molt est bien serviz, 
Et il et tot oil del ostel 


- Asses parolent d'un et d’el. 


Sr 


Apres mangier leve li rois, 

Puis a parle come cortois 

Al roi Jozefent son coisin, 

»Par mon chief« fait il »le matin 
Manderai le bon chevalier, 

Veoir le vuel et acointier, 

Tos ceauz del chastel des molins 
Vorai veoir, c'en est la fins, 

Et si manderai énsement 

La bele roine al cors gent, 

Si amenra ensenble o li .. 

Et clers et chevaliers ausi 

Et les borjois de sa cite. 

Par sauf conduit seront mande, 
Si sarai de quel loi il sont, 

Et comfaite creance il ont. 

Bien saves, que lı rois Nogans 


Les tient a felons mescreans. 
25 * 


13980 


13985 


13990 


f278rP el: 


13995 


14000 


14005 


14010 


888 


Et je vorai demain savoir, 
Se il nos dist menconge u voir.e 


»Certes,« fait li rois Jozefens, 
» Vos feres cortoisie et sens, 
Se vos la roine mandes, 

Et se vos bel l’araisones. 

Or envoies demain por li, 

Ne le metes mie en obli, 

Et si le mandes par tel gent 
Qui le conduisent savement ; 
Car on dist, que li rois Nogans 
Est molt fel et molt malquerrans. 
Fait li rois Artus: »Vos ires 
Qui savement le conduires ; 
Quar prodom estes et loiauz 
Et riches et poissans et hauz 
Beal saves a dames parler, 
Por ce vos i fai jo aler. 

Et al chastel des molins droit 
Ira li quens del Guat-Destroit 
Por le buen chevalier hardi 
Et por ses conpaignons ausi, 
Par sauf conduit les amenra.« 


Chascuns des barons l’otroia 
Ce que li rois a devise, 

À lor herberges sunt ale, 
Tantost se cochent en lor lis. 
Et quant li jors est esclarcis, 
Lors se lieve li rois Artus, 

I chapelains est revestus 

Qui de chanter pas ne s'oblie. 
Cant li bons rois a messe oie, 
Maintenant s’asiet al disner 
Et apres mangier fait monter 


13998 Ms. autresi. 


889 


Ceaz qui por la roine iront; 
Et al chastel des molins vont, 
Cil que li rois a commande; 
Chascuns a dit sa volente. 


Ge vos di, que li rois Nogans 
Est molt corecies et dolans 

De ce, que li rois Artus mande 
La bele roine d’Yrlande. 

Mais ja por lui ne remanra; 
Car li rois Jozefens i va 

Vers la cite sens plus targier, 
Et bien III C chevalier 

S'en vont o lui trestot arme 

Et VII C serjant tot monte. 
Por ce vait li rois si garnis, 
Qu'il ne vuet mie estre sopris, 
Se nule gent li queurent seure, 
Todis voloit este al deseure, 
De quant q@e # voloit enprendre, 
N’ert mie ligiers a sosprendre. 
Tost est venus a Limeri 

Li rois Jozefens, je vos di, 

Les fosses voit parfons et lez 
Et les murs hauz et bien hordes, 
La forterece prise mout, 

Et il et si chevalier tout 
S’arestent devant la cite. 

Li rois meismes a parle 

À ceauz qui sor le mur estoient 
Qui l’une des portes gardoient. 


»Seignor« fait li rois »or oies, 

Ne jo ne ma gent, ce sachies, 

Ne venons ci por nul mal faire, 
N'i laissies ne lancier ne traire 
Vers moi ne vers mes conpaignons. 
Par verite le vos disons, 


c 2: 


14050 


14055 


14060 


14065 


14070 


14075 


14080 


390 


Que de nos et de nostre gent, 
Sunt bones trives loialment 

II jors tos plains, si vos est bel.« 
Lors respondent cil del chastel, 
Qu'il n’ı ara lancie ne trait, 

Et li rois plus avant se trait. 
»Segnor« fait il: »or entendes, 
De Gales sui rois corones 

Et de Danemarche autresi. 

Or oies, por coi je vien ci, 

Je vuel parler a la roine 

Sens tencon et sens aatine. 
Tant vos di jo bien sens mentir, 
Je poroie tel chose oir 

Et de li et de son covine, 

Qu'ele aroit pais a brief termine. 
Or me faites savoir briement, 
S’ele otroie cest parlement.« 


»Sire«, ce dist I chevaliers, 
»Je li dirai molt volentiers 
Tot ensi, com vos aves dit.e 
À ces mos sens nul contredit 
S'en est li chevaliers tornes, 
Si est a la roine ales, 

En une chanbre l'a trovee 
Par devant une cheminee, 

Si avoit o li assenble 

De son consel a grant plante. 
Li chevaliers l’araisona, 
»Dame« dist il »entendes cha, 
À cele porte vos atent 

Li rois de Gales o grant gent, 
Volentiers parleroit a vos. 
Dame, ce dist li rois a nos, 
Qu’il puet de vos tel chose oir 
Dont grans biens vos pora venir; 
Car vos ares bone pais fine.« 


v! 


L5 


891 


»Beax sire deus,« fait la roine, 
»Car me dones et pais et joie 
En tel guise, com je voroie.« 


À ces mos sens plus arrester 

Se fait la roine adestrer, 

Tant qu’ele est sor le mur montee, 
Entor li a grant assenblee 

De chevaliers et de serjans. 

Ele ert si bele et si plaisans, 
Que cil qui la defors estoient 

De sa bealte se mervilloient. 

Li rois Jozefens le salue 

Lues maintenant, qu'il l'a veue, 
»Dame« dist il »en cest jor d’ui 
Vos doinst deus joie sens enui.« 
Et la roine respondi: 

»Sire, deus vos doinst joie ausi.« 
Lors l’acointe li rois briement, 
Se li a dit cortoisement: 

»A! dame, estes vos la roine? 
Dites m’en la verite fine.« 


»Sire,« dist la bele senee, 

»Roine sui jo apelee, 

Sı doi en cest pais avoir 

Maint chastel et maint bel manoir 
Dont li rois Nogans me fait tort. 
Certes sire, il me het de mort, 
Et si ne set qu'il me demande. 
Bien sevent li baron d’Yrlande, 
Qu'il est mes hom liges par droit, 
Et dex qui tot set et tot voit 

Le poroit bien si atorner, 

Qu'il n’aroit soing de moi grever. 
S'il a ore mes chastias pris 

Et mes riches manoirs saisis, 


- Je sai bien, qu'il les guerpira 


392 


14120 Tot erranment, quant deu plaira. 
Telz gaagne al commencement 
Qui puis pert al definement, 
Et vos qui si bel m'aparles, 
Comment estes vos apeles? 

14125 Si vos plaist, dites le moi sire.« 


»Dame [me] le plaist bien a dire,« 
Fait cil qui molt ert plains de sens, 
»J'ai a nom li rois Jozefens, 
S’i sui de Danemarche rois 
14180 Et sires de tos les Galois, 
Briement vos vuel dire et conter, 
Por quoi je vieng a vos parler: 
ame, li riches rois Nogans 
Dist, que vos estes mescreans 
14135 Ni, que vos ne crees noient 
Ne bautesme ne sacrement 
Et si despisies mariage. > 
Je tenroie a trop grant damage, 
Se si tresbele creature 
14140 Mescreoit la sainte escriture 
Et ce que deus a estore. 
Por nostre grande savete 
Cil de vostre cite laiens 
Sunt mescreans et fause gens, 
14145 Tot ce nos a dit et conte 
Li rois Nogans par verite. 


»Certes dame(s), li rois Artus 
Il est a ce siege venus 
Por les mescreans justicier 
14150 Et por la loi deu avancier, 
Je sui venus ci de par lui, 
Que ses parens et ses hom sui. 
Se vos venes a lui parler 
Et al venir et al aler, 
14155 Vos conduirai tot savement 


vum 
(el 


"TO 


L'75 


80 


85 


898 


Et vos et tote vostre gent, 
Si que ja n'i perderes rien, 
De ce vos aseur jo bien. 

Se vos poes mostrer al roi, 
Que vos soies de bone loi, 

Il est si fins cortois et vrais, 
Qu'il laira tot en bone pais 
Et vos et tot vostre roiame, 
Si en seres saisie et dame 
De quant que vos deves tenir, 
À ce ne poes vos fallir. 

Por deu bele roine france, 
Ostes vos de fole creance.« 


>Üertes« fait la roine »sire, 
Volentiers m’irai escondire 

De ce que li rois Nogans dist, 
Ma boche et mes cuers le dedist 
De cest blasme qu'il me met sus, 
Et se deus plaist, li rois Artus 
Sara molt bien encor enqui 

Qui tort a de moi et de lui. 

Se je puis sauf conduit avoir, 
Je ne lairai por nul avoir, 

Que je ne voise al roi parler, 

Si m’irai de cest blasme oster. 
Por deu sire, ne vos annuit, 

Se je vos demant saf conduit : 
Car je me crien de ceaz de l’ost.« 
Li bons rois Jozefens tantost 

Si comme rois l’aseura, 

Que savement le conduira. 

Cil qui la sunt o la roine 

Et qui plus l’aiment d’amor fine 
Li loienk bien en bone foi, 
Qu'ele voist parler al bon roi, 

A lor consel s’est acordee 

La bele roine senee. 


‚ 14195 


14200 


14205 


14210 


c8: 


14216 


14220 


14225 


894 


Ele a dit al roi Jozefent: 
»Sire, ne vos enuit noient, 
Atendes moi, si vos agree, 
Tant que je me sole acesmee« 
»Dame« fait li rois »volentiers, 
Mais il n’est mie grans mestiers 
De vos acesmer autrement; 

Car nul plus bel acesmement 
Ne poes avoir ne mostrer 

Que vostre bel viaire cler 

Et vostre gent cors avenant.« 
Lors s’en est tornee riant 

La roine sens plus parler,. 
Maintenant se fait acesmer, 

Si cum a roine covient; 

Mais desor tot ce li avient 

Sa contenance et ses beaz sens. 
Trop seroit grans alongemens 
De deviser tos ses conrois, 
Chevaliers et clers et borjois 
A fait ensenble o li monter 

Et telz gens qu’ele veut mener. 
La bele roine est montee, 
Quant ele s'est bien acesmee, 
Lors chevace, si l’ad estrerent 
Si plus haut home qui la erent. 
XX dames et XXX puceles 
Bien acesmees et bien beles 
Enmaine la roine o li, 

Dedens son cuer molt s’esjoi 
De ce, que li rois Jozefens 
Doit conduire li et ses gens. 
Ele est molt joians et molt lie 
De lui et de sa compaignie, 
Por ce qu'il est peres celui - 
Qui tot son cuer a devers lui. 


La roine s'en vait tot droit 


895 


© Iluec u % 'rois l’atendoit, 
Ele a fait la grant porte ovrir. 
Lues que li rois l'en voit issir, 
_ Contre hi vait comme cortois, 
»Bien vengnies dame,« fait li rois. 
:5 »Sire,e dist la. bele gentiex, 
= »Bone aventure vos doinst diex« 
Lors chevacent sens trop coitier,. 
“ Et li rois por li acointier 
Se met par devers li a destre, 
!0 Molt bel li enquiert de son estre. 
Solone ce que li rois disoit, 
La roine li respondoit 
Si a point et si sagement, 
Qu’ele n’i mesprent de noient, 
Et tot si mot bel li avienent, 
Vers l’ost chevacent, tost ı vienent. 


Devañt l'ostel le roi Artu 
Sunt li chevalier descendu, 
Doi haut baron riche et poissant 
' Qui de grant terre sunt tenant 
Ont la roine descendue. 
Cant ele est jus de la sambue, 
Li rois Jozefens l’adestra, 
Cant la bele roine entra 
> Dedens l’ostel le roi Artu, 
Lors sunt encontre li venu 
Li chevalier et li baron 
Dont laiens ot a grant foison, 
Li rois meismes s’est drecies, 
> Si a dit: »Dame, bien vengnies.« 
»Sire,« dist la bele al cors gent, 
»Dex vos doinst bon avancement.« 
Lors lawiet deles lui li rois 
Qui molt fu sages et cortois, 
5 [luec veissies assenbler 
Por la roine regarder 


14270 
c8: 


14275 


14280 


14285 


14290 


14295 


14800 


896 


Molt grant plante de chevaliers 
Qui molt le voient volentiers. 
Por voir dient cil qui la sunt, 
Que c’est la plus bele del mont. 
Li rois Artus a li parloit, 

Si vos di bien, qu'il le trovoit 
De bel respons et de bel sens. 
Laiens a molt de plusors gens 
Qui molt prisent sa contenance 
Et sa maniere et sa senblance ; 
Li rois Artus forment le prise 
Et molt l’oneure sens faintise. 


Laiens est li grans rois Nogans 
Qui molt est en son cuer dolans 
De ce, qu'il voit tant onorer 
La bele roine al vis cler. 

Del roi Artu s’est aprochies, 
»Sire« dist il »de voir sachies, 
Que tant est de mavaise loi ' 
La roine que je ci voi, 

Qu’ele ne doit terre tenir; 

Car trop li plaist a maintenir 
La fause loi(s) qu'ele maintient. 
Tote la terre qu'ele tient 

Et son tresor et son avoir 

Doi je par jugement avoir, 

Ce ne me puet nus contredire, 
Ele ne se puet escondire 


. Ne voiant clers ne voiant lais 


De cest blasme qui si est lais 
Dont ele ne se vuet recroire, 
C'est de deu hair et mescroire. 
Pres sui de mostrer or endroit, 
C’on le doit essillier par droik, 
Et puis c'om le set si meffaite, 


* 


14804 Ms. tropt. 14800 Ms. Ce le. 


897 


Ele doit estre arse u defaite, 
« Ne crees ja son escondit.« 


»Certes vos ares trop mesdit,« 

5 Fait la roine »sire rois, 

C'est grans folie et grans desrois 
De si vilainement mesdire. 

De ce vos oz je bien desdire, 
Que je ne sui pas mescreans, 

© Ains sui en damed[e]u creans 

Et tot ades en lui crerai, 
Si que ja ne m'en recrerai 
À nul jor que je soie envie. 
Par fausete et par envie 

5 Me voles d'un blasme encôper 
Dont je me sai bien descoper. 
Vos deves mes liges hom estre, 
Si vos truis de si mavais estre 
Et si felon et si amer, 

’ Que je ne vos doi pas amer, 
Cant vos a tort me metes sus, 
Que je mescroi deu de lasus; 
Mais je croi tant deu et sa mere, 
Que ja vostre parole amere 

' Ne me pora de rien grever. 
De duel vos covenra crever, 

-: Quant vostre mencoinge iert atainte 
Et vostre parole iert estainte; 
Preste sui de moi escondire : 

) Et de vos fauser et desdire. 
Ensi, com on esgardera, 

Dex et li drois me gardera. 
Ce sachent bien li archevesque 
Et li abe et li evesque 

5 Qui la roi de Rome sostienent 

Et qui l'escriture retienent, 
» 


ı Ms. ne nem oder ne nom. 


898 


C'ains n'ou talent de deu mescroire. 
Menchoinge voles faire croire, 
Quant moi tenes a mescreant, 

14840 Je vos ferai tot recreant 
De ce que vos aves enpris, 
Dex qui tos les biens met en pris 
Et qui tos les biens set aprendre 
Me face parler sens mesprendre. 


14345 sr entendes, comment je eroi 

En deu que je pas ne mescroi : 

Je croi la sainte trinite 

Et si sai bien de verite, 

Que deus nasqui virginelment 
14850 Et prist baptesme disnement, 

Et qu'il establi mariage, 

Ce doivent croire tot li sage, 

Et si morut en crois por nos 

Li sires qui piez est et dos 
14365 Et al tier jor resuscita 

Et ses amis d’infer geta 

Par debonaire entention, 

Et al jor del ascention 

Monta en son ciel la amont 
14860 Cil qui sire est de tot le mont 

Et cui on doit servir par droit, 

Al jor de penthecoste droit 

Ses sains apostles assensa, 

Molt grant docor vers auz pensa. 
14866 Tot ce croi je bien vraiement, 

Et si vos di certainement, 

Cant je voi le cors deu sacrer 

Del cuer le croi sens mespenser, 

En deu ai tote ma creance 
14870 Sens engien et sens mescreance. 

Et se li rois Artus mes sire 

Ne me croit de ce qu’il m’ot dire, 


Si face I grant fu alumer 


wu 


> 


899 


Et beneir et conjurer, 

Et je irai par mi le f(e)u. 

Se deus qui tot tens iert et fu 
Me fait eschaper savement, 

Dont sara om certainement, 

Que je me serai bien ostee 

De ce dont vos m’aves restee, 

Et vos remanres, ce sachies, 

En tel point, com vos me jugies; 


: Car par tort fait mal autrui, 


y! 


Li malz doit revertir sor luı.« 


Quant la roine a si parle, 

Cil de Limeri la cite 

Et chevalier et clerc et lai 
Avant se tra(h)ient sens delai 
Por la roine delivrer 

Et por le roi Nogant fauser, 
Tant ont parlet et tant ont dit, 
Qu’il ont le roi Nogant desdit 
Et que sa parole ont fausee, 
Et la roine est delivree 

Del blasme qu'il li ot sus mis; 
Longement dura li estris. 


Li rois Artus dist a sa gent, 

Que solonc les mos qu'il entent 

A molt grant tort li rois Nogans. 
Encor encui sera joians 

La bele roine sense, 

Ja sera sa guerre finee; 

Car mesires Durmars li fiers 

Lui XXXtisme de chevaliers 


Droit vers l’ost se vient chevachant. 


Desor un grant cheval ferrant 
Siet li Galois trestos covers, 
Si est molt beals et molt apers, 


:Chauces de fer avoit chaucies 


14410 


14415 


14420 


14425 


14430 


14485 


ce 8: 


14440 


14445 


400 


Molt blanches et molt bien maillies, 
Si ot un blanc hauberc vestu 

Qui de molt bone malle fu. 

Sa cote a armer fu molt bele, 

El’ ert tote fresce novele 

D’un vermel samin bien ovre 

A lupars d'or qui sont borde, 
Tele le fist Procidas faire 

Sa bele seror debonaire 

Qui bien savoit de soie ovrer, 

Ne vos en quier plus deviser. 
Mesires Durmars tot ensi 

Fu acesmes, com je vos di, 
Chainte ot l’espee a poing dore, 
Deles lui vienent tot arme 

Cil des molins qui molt l’amoient, 
Sor molt riches destriers seoient, 
Escus et lances font porter 

Et elmes qui sont bel et cler. 


Li riches quens del Gaut-Destroit 
Qui par conduit les amenoit 

Lor a dit, que li rois Nogans 
Les tenoit tos a mescreans, 

Et por ce tot arme venoient, 
Que il defendre se voloient 

Del blasme que sus lor metoit 

Li rois Nogans qui tort avoit; 
Mais [s’] il lor vuet faire prover, 
Por voir dient sens renfuser, 
Qu’en plaine cort s’en osteront 
Vers autant de gent cum il sont. 
Li Galois s'est bien aatis, 
Qu’anchois que li jors soit faillis, 
Rendera il le roi Nogant 

Tot vencu et tot recreant, 

S'il a qui justic’ i li tiegne, 
Molt desire, qu'a la cort viegne. 


401 
Il et li quens del Guat-Destroit 


S'en vienent par mi l'ost todroit, 


Et en cel point qu'il sont venu 
Pres del ostel le roi Artu, 

Si ert li rois Artus entres 

En une chanbre molt ires; 
Corecies s’ert al roi Nogant,- 
Por ce qu'i l’ot- engignie tant, 
Que por faire tost et boisdie 


_L’ot fait venir a ost banie 


Encontre la bele roine 

Qui pucele est et orfenine. 
Honteuz en est li rois Artus, 
A ses contes et a ses dus 
Vin[t] li rois consel demander, 
Coment il en pora ovrer. 


Mesires Kez li seneschauz 

Qui de parler est fiers et bauz 
Li dist, que se li rois Nogans 
Ne li tient bien ses covenans, 
Qu'il le tiegnet tant en prison, 
Que il en ait grant raencon 
Qui bien vaille la covenance, 
N'en soit ja en autre balance, 
Et a la roine al vis cler 
Facet ses trahitors livrer, 

Si en face tot son plaisir, 

Et de quant qu'ele doit tenir 
Li face resaisir li rois, 

Si ara fait comme cortois. 

Tot ce loia mesires Kez, 

Iluec ot des barons assez 

Qui contre ce pas n'estriverent, 
Laiens en la chanbre parlerent 
De mainte chose longement, 


* 


Ms. bien en uaille. 


26 


14520 


5350 


540 


1545 


14550 
c 2. 


403 


N’aparceust son covenant. 


Or est en dotance et en Joie 
Mesires Durmars qui s’effroie 
En son cuer amerosement. 

La roine tot ensement 

De joie et d’amor s’esbahi ; 
Cant ele le Galois choisi, 

Ele l'esgarde, si rogist, 

Et s’ele en cest point li fesist 
Voiant la gent si lie senblant, 
Com ele en ot son cuer joiant. 
Bien parceusent li plusor 

Lor acointance et lor amor. 
Li Galois a joie de li 

Et ele de lui autresi; 

Mais lor joie pas ne mostrerent, 
Ains le covrirent et celerent 
Por le dotance de la gent, 

Et ne porquant molt docement 
S’entregatderent anbedui. 


Ele se lieve contre lui 

Et contre ceauz, qui o lui vienent 
Qui por liege dame le tienent. 

>» Douce dame,« fait li Galois, 

> Deus qui sire est de tos les rois 
Vos doinst tant d’onor et de joie, 
Comme je avoir en voroie.« 
»Sire,« dist la bele roine, 

»Dex vos doinst bone joie fine, 
Et bien soit venus Procidas.« 
Apres cel mot ne se faint pas 

De mostrer sa gent bial senblant, 
Chascun vait par nom saluant; 
Monsaignor Durmart acola 

La roine qui s’oblia 

De la grant joie qu'ele avoit, 


26 * 


14555 


14560 


14565 


14570 


14575 


14580 


14585 


404 


Et quant la bele s’aparchoit, 
Qu’ele ot le Galois acole, 
Lors a molt bel senblant mostre - 
A tos les atres de commun | 
Et si vait acoler chascun 
Por ce, c'om ne s’aparceust, 
Que del Galois soprise fust. 


Ci me tairai de la roine, 

Li consauz depart et define, 
D'une chanbre ist li rois Artus, 
Si est en la sale venus. 

Quant ıl a choisi le Galois, 
Tantost le reconoist li rois, 

Si s’en esjoist durement, 

Lors le mostre al roi Jozefent. 
»Rois de Galesc fait il »par foi, 
C'est vostre fiex que je la voi.< 
Li rois Jozefens s’esjoi 

De son fil, quant il le choisi ;. 
Adont ne s’atargierent plus 

Il et h riches rois Artus 

S'en vont andoi vers le Galois. * 
Cant il a choisi les II rois 

Qui vers lui vienent le grant pas, 
Sachies, qu'il ne s’areste pas, 
Ains les vait molt tost saluer 
Comme cil qui bel set parler. 


»Sire,« dist il al roi Artu, 
»Deu[s] vos tiegne en bone vertu 
Et monsaignor le roi mon pere. 
Grasces a deu, le grant savere 

Je ne le vi mais grant piech’a.« 
»Et deus qui tot le pooir a,« 
Fait li rois Artus en riant, 

»Vos doinst bone vie et plaisant.« 
Lors li fant son chief desarmer, 


405 


145% Baisier le vont et acoler, 
Iluec vient mesires Gavains 
Et ses conpains mesire Yvains 
Et Saigremors li desrees 
Et mesires Gifles et Kez, 
14595 ” Al Galois se vont racointier, 
Saluer le vont et baisier, 
Por lui honorent Procidas. 


Li rois Artus n’oblie pas, 
Qu'il n’ait le Galois demande 
14600 Tote la droite verite, 
Comment il vint en cel pais. 
Et li Galois fut bien ois, 
Si lor dist briement et conta, 
Comment li arciers le mena 
14605 Et mist el chastel des molins, 
Des pongneis et des hustins 
© 3: Tor dist tote la verite, 
Comment il en orent ovre, 
Puis qu'il fu el pais venus. 
14610 Volentiers l’ot li rois Artus. 
De Procidas tot plainement 
Lor conta li Galois briement 
La loalte et la proece 
Et le grant sens et la vistece. 
4615 Ii rois Artus l’a acole, 
Molt l'onore por sa bonte 
Et por le Galois ensement, 
Et si honeure molt sa gent 
De fin cuer et de bel semblant. 


14620 Atant es vos le roi Nogant 
De son consel est repairies, 
Si est durement esmaies, 
Cant il a le Galois veu 
Si pres del riche roi Artu; 


14 . . . . 
625 De lui voit faire si grant joie, 


406 


Qu'il s'en esbahist et effroie. 
Li rois Nogans en pies estoit, 
Cant mesires Durmars le voit, 
Lors a parle par molt grant ire, 
14630 »Rois Artus de Bretaigne sire,« 
Fait li Galois »entendes cha, 
Li rois Nogans que je voi la: 
Guerroie a tort sa liege dame, 
Se li a gaste son roiame 
14635 Comme fel trahitres proves. 
Se vos justice m'en tenes, 
Certes, tos aparillies sui 
De mostfer cors a cors vers lui, 
Qu'il est mavais trahitres fauz 
14640 Fel et parjurs et desloiauz, 
Et qu'il a tort vers la roine.« 
Cant li Galois sa raison fine, 
Procidas molt isnelement 
Al roi Artu son gage rent, 
14645 Et tot cil des molins ausi 
Tendent lor gages a estri. 


Li rois Nogens por l’aatine 
Trenble et norcist de paor fine, 
Li plusor quident sens faillir, 
14650 Que ce soit d’orguel et d’air; 
| Car il a dit al roi Artu: 
»Sire j'ai molt bien entendu 
Cest vassal qui si m'aatist,. 
J'ai grant despit de ce qu'il dist; 
14655 Car de mon cors contre le sien 
Ne le doteroie je rien. 
Bien sai, que molt tost l'ociroie, 
Si que ja ne m'en greveroie; 
Mais je vuel savoir et despondre 
14660 En quel point je le doi respondre 
U par avoe u par moi. 
L'on me dist, qu'il est fiex de roi, 


35 


407 


Mais il n'est pas rois corones, 
Et je sui rois, bien le saves, 

Si ne sai mie la raison, 

Que je responde se roi non.« 


Fait li rois Jozefens: »Par foi, 
Puisque vos responderes roi, 

Dont responderes vos mon fil 
Comme haut roi franc e gentil. 
J'ai II roiames a tenir, 

Je l'en doins l'un sens retolir, 

Si le ferai ja coroner, 

Puis ne le pores renfuser, 

Ains le vos covenra respondre; 
Mais bien vos sai dire et despondre, 
S'il est vencus par vostre cors, 

Que je le ferai banir fors 

De tote la terre que j'ai, 

Ne a mon fil ne le tenrai. 

Ja, s'en lui a haute proece, 

Ne s’esmait por vostre grandece ; 
Car on voit avenir sovent, 

Que trop grans hom ne vaut noient.< 


De cest mot rist li rois Artus, 
Li rois Nogans tos esperdus 
S'i vait a sa gent consillier, 
Sı haut baron et si princier 


Sont environ lui assenble, 


Bien a [a] consel demore 

Plus de V lieues d’ereure. 

Or entendes quele aventure, 

Il avint a cel consel la, 

Li mavais rois Nogans s’embla 
Fors del consel si coiement, 

Qu'il le seurent molt pou de gent, 


M 


à Ich vermuthe cele a. 


> 


14700 


14705 


14710 


14715 


c 2: 


14720 


14725 


14780 


408 


Sor I dromadaire est montes 
Qui molt tost li fu aprestes, 
Maintenant s’eslonge del ost, 

Si entre en la forest molt tost, 
Fors del grant chemin est issus, 
Ne ensenble o lui ne va nus, 

Il n’atendoit mie sa gent, 

Ains s'en fuioit si durement, 
Que nus ne le peust ataindre. 
Paors le fait trenbler et taindre, 
Fuir s’en wet al cor d’Yrlande 
U il a bone terre et grande 

Et mainte riche fermete, 

La. voroit estre a savete, 

De lui ne vos conterai plus. _ 


Je vos di, que li rois Artus 

Se mervelle del roi Nogant 

Por quel chose il demeure tant 
Et dist, que trop a consillie. 

Lors li a on dit et noncie, 

Que li rois Nogans s'en ‚fuioit, 
Ne ataindre ne le poroit 

Nus hom vivans qui fust en l’ost; 
Car il s'en va fuiant si tost, 
Qu'il est bien quatre liues loing; 
Bien senble, qu'il ait grant besoing, 
Cant il en tel guise s'en va. 

Li rois Artus se mervilla 

De ces noveles durement 

Et tot si baron ensement. 

La roine est joians et lie 

De ce, qu'el’ est si bien vengie 
Del roi Nogant son enemi. 


Li bons rois Artus, je vos di, 
Fist la grant cortoisie fine; 
Car les trahitors la roine 


409 


Cant c'om en puet trover par l’ost 
Fait li bons rois prendre molt tost, 
L735 Si les fait devant lui venir. 
Or en puet faire son plaisir 
La bele roine al vis cler; 
Car li rois li fait delivrer. 
Mesires Kez les vuet jugier 
4740 Ü a pendre u a escorcier, 
Et cil qui molt sunt esbahi 
Proient la roine merci 
Comme lor lige dame fine. 
Cant or voit la bele roine, 
14745 Que si lige home vont plorant 
Et jointes mains merci proiant, 
Lors pense la bele al cors gent, 
Qu’el’ ara merci de sa gent; 
Car fins cuers amerous, gentiez 
Doit estre debonaire et piez, 
Cuers qui plains est de fine amor 
Ne puet estre sens grant dochor. 
La bele roine Fenise 
Est si de doce amor soprise, 
Qu'ele n’a cuer ne volente 
De faire nule crualte, 
Ains pardone molt bonement 
A ses homes son maltalent : 
Mais la roine, je vos di, 
En ot en tel guise merci, 
Qu'il li renderont ses damages 
Et se li donent bons ostages, 
Que loialment le serviront, 
, . Et tant de sairemens li font, 
SS Qu'ele est molt bien asseure. 


4750 


so 


Atant est la guerre finee, 
La roine molt grant joie a, 
Le roi Artu abandona 

Tos ses joeaz et son avoir; 


410 


14770 Mais li bons rois n'en vuet avoir 
Fors le gre de lı solement. 
Et la bele roine prent 
Par le main destre le Galois, 
Voiant contes et voiant rois 
c3: Li a dit la bele al cler vis: 
14776 »Mesire Durmart, ce m'est vis, 
Que tant aves fait de ma guerre, 
Que par vos rai tote ma terre. 
Certes, vos m’aves bien servie, 
14780 Mainte dure chevalerie 
Aves faite por moi servir. 
Je le vos doi molt bien merir; 
Car qui bel service oze prendre 
Bien en doit bel guerredon rendre. 
14785 Et je vos di, que vos ares 
Tel don, com vos me roveres, 
Por tant, com je le puisse avoir, 
Ce vos di je sens decivoir.< 


Mesires Durmars s’esjoi 
14790 De la promesse qu’il oi, 
»Dame« fait il »vos aves dit, 
Que ju arai sens contredit 
Tel don que je avoir vorai. 
| Verites est et bien le sai, 
14795 Que vos me poes plus merir, 
Que je ne puisse deservir, 
Et se vos me voles doner 
(Et) tel don com je sarai rover, 
Si haut don vos demanderai, 
14800 Que trop grant outrage ferai 
De demander si riche don, 
On le tenra a mesprison. 
Mais grans desirs et fors talens 
Font trespasser raison et sens, 
14805 Tot assi iert ja de moi. 
Je vos demanderai par foi 


149310 


14815 


14820 


4825 


411 


Le don que mes cuers plus desire, 
Grant paor ai del escondire. 
Dame dones moi quitement 

Tot vostre cors entierement 

Et vostre amors sens repentie, 

Si arai la plus bele amie 

Et la millor qui soit vivans, 

A tos jors mais serai joians, 

Se je puis si bial don avoir. 

Je ne desir tant nul avoir 

Com le don que j'ai demande, 

Et fine amors m'a commande 

À demander si hautement, 

Si ne. le puis faire atrement, 
Cant fine amors le me commande. 


»Grans est li dons que je demande, 
Et se je a cest don faloie, 
Jamais atre don ne querroie, 
Ains aroie a tos biens failli. 
Douce dame, et se je mesdi, 

Si en prendes le vengement 
Tot a vostre commandement. 
Dex doinst, que je n'aie parle 
Encontre vostre volente. 

Si bien vos plaist ce que j'ai dit, 
Certes, dont n'ai je pas mesdit, 
Et s'il ne vos plaist bonement, 
Dont ai je parle folement. 
Dame tot a vostre plaisir 

Me poes ci faire tenir 

A bien fol u a bien sene. 

Se j'ai ce que j'ai demande, 
Lors dira on certainement, 

Que par sens et par hardement 
Arai si riche don conquis 

Et comme sages le requis. 
Certes et, se je fail al don, 


14845 


14850 


14855 


14860 


14865 


14870 


14875 


412 


A fol parlier me tenra on, 

Li plusor diront par envie, 

Que je requis trop grant folie. 
Il avient, quant I hom enprent 
Une chose hardiement, 

Se bien l’en vient, molt est loes, 
Si l'en meschiet, si est blasmes. 
Tot en tel aventure sui 
D’avoir grant joie u grant enui, 
J’arai lequel que vos vorres, 
Dame, merci, ne vos ires, 

Se j'ai requis vostre amor fine.< 


»Certes,« fait la bele roine, 
»Beaus doz amis, n’en dotes mie, 
Cil doit bien avoir haut’ amie 
Qui hautement l’oze conquerre, 


Mais ne doit hate amor requerre 


Nus hom qui deservir ne l'ose. 
Ne vos dotes de nule chose; 
Car vos n'aves de rien mesdit 
De cant que vos aves ci dit, 
Ains aves parle si a point, 
Qu'il ne me desagree point. 

Se vos aves m'amor requise, 
Vos l'aves hautement conquise, 
Si n'aves requis nul desroi. 

Vos estes fiex de riche roi, 

Et je sui par verite fine 

Fille de roi et de roine, 

Se m'est avis, se bel. vos senble, 
Que nos avenons. bien ensemble, 
Et deus nos doinst si assenbler, 
Qu’a tot le monde puit senbler, 
Que bone soit nostre assenblee, 
Jamais ne soit desassenblee 
Nostre conpaignie a nul jor.« 


413 


»Or n'en faites plus lonc sejor,e 
Fait mesire Kes en riant, 
»Faisons les noces tot errant.« 
»Por deu,« ce dist li rois Artus, 
»Por coi targeroient il plus ? 
Mais il fiancent al parmain, 

Si facent les noces demain« 
Fait Kez: »Si espeusent enuit, 
Il aront plus de lor desduit ; 
Car li pensers lor grevera. 

Dex, quar fuissent il cochie ja 
En une chanbre a recelee 

Loins de la gent une loee !« 
»Par mon chief,« fait mesire Yvains, 
»Cis sohais n’est mie vilains.« 
Li plusor rient de ces mos, 
»Dex,« fait mesire Lancelos, 
»Com est li Galois bien paies! 
Ainsmais sodoiers, ce sachies, 
Ne reciut si beles sodees 

Cum al Galois sunt hui donees.« 
Fait mesire Gavains li ber: 

»Je ne vi onquemais doner 

Si bial don si hastivement, 
Andoi ont ovre sagement.« 
»Voir,« fait mesire Percevauz, 
»Mout est cil dons riches et beauz, 
Et si est molt bien apointies, - 
Tant doit il estre miex proisies.« 
Tot ensi vont le don proisant 
Cil qui la sunt li plus vallant. 


Grant joie a li rois Jozefens, 

Et il et trestotes ses gens 
Prisent et loent cel affaire; 

Mais je ne puis mie retraire 

Tos les mos que chascuns i dist, 
Ne de presens que l'on i fist 


414 


A la roine al Galois 
Ne dirai pas a ceste fois. 
Li Galois molt joiosement 
14920 Fait desarmer lui et sa gent, 
Et ses peres li rois de Gales 
De ses escrins et de ces males . 
Fait molt riches robes oster, 
Si fait son fil bien acesmer 
14925 Et tos ses compaingnons o lui. 
Vos tenries a trop grant enui, 
Se de tos lor desduis parloie ; 
Cil del ost fisent molt grant joie 
Cele nuit et cele vespree, 
14980 La roine s'en est ralee 
En sa cite de Limeri 
Et tot si haut baron o li. 
La nuit duques al esclairier 
Fisent laiens coudre et taillier 
14935 Riches robes cointes et beles ; 
D’acesmer li et ses puceles 
Se vait la roine penant. 
L’endemain al solel levant 
Fait mesire Durmars lı ber 
14940 Tos ceaus des molins atorner, 
Bien sont vestu et richement 
De riches robes frescement. 
c 3: Et bien dusqu’a cent esquiiers 
A fait li Galois chevaliers, 
14945 Molt cointement les adoba, 
Chevaz et robes lor dona. 
Par l'ost est la joie efforcie ; 
Iluec retint de sa maisnie 
:  Mesires Durmars voirement 
14950 Procidas et tote sa gent 
Et d’autres chevaliers asses 
‚Bien prisies et bien renomes. 


Je ne quier plus d’alonge faire, 


14955 


‘oO 


I3BQ 


985 


415 


Li jors s’esbadist et esclaire, 
Li bons rois Artus s'est leves, 
Si tost, cum il est acesmes, 
Monte li rois et si baron. 

La veissies molt grant foison 
De beles robes envoisies, 

Les rotes vienent eslaissies 
Des damoisiaz riches et hauz 
Qui sient sor les grans chevauz 
Les escus pris por behorder. 
La veissies tost encontrer 

Et brisier lances par revel, 
La ot grant joie et grant cenbel, 
Chevaliers et contes et dus 
Veissies prendre les escus 

Et poindre et fuir et chacier 
Et bel joer sens corecier. 

A joie faire s'abandonent, 
Flaviel et flahutes i sonent, 
Laens en la cite monterent 
Tot li borjois qui behorderent 
Por la joie plus efforcier. 


Todroit a I riche mostier 
La fu la roine amenee, 

Li rois Artus l'a adestree; 
Car ıl le vuet molt honerer. 
Je ne quier pas tot deviser, 
Comment la bele est acesmee. 
Si bien fu vestue et paree, 
Com & roine covenoit. 

Et mesires Durmars estoit 
Acesmes si bel et si bien, 
C’ainsmais nul home terrien 
Ne vit hom si bien acesme. 
Li evesques de la cite : 

Li a la roine esposee, 


990 Or est bien lor joie afermee, 


14995 


f281r°cl: 


15000 


15005 


15010 


15015 


15020 


15025 


416 


Plus seur sont et plus joiant, 
Qu'il n’eussent este devant, 
L’uns ne puet mais l’atre faillir, 
Se mors ne les fait departir. 


Li plusor blasment et reprendent 
Tos ceaz qui lor amies prendent; 
Mais ne sont pas d’amors sopris. 
Certes, n’en doit estre repris 
Fins amans qui s’amie prent, _ 
Je di, que cil qui l’en reprent 

A le cuer felon et amer; 

Car fins amans doit plus amer 
La joie qui li est donee 

Que celi qui li est prestee. 

Cil est en perilleuz dangier 

Qui s’amie n'a a moillier; 

Car uns autres li puet tolir- 

Et devant lui prendre et saisir 
Et esposer devant ses iex. 

Tot li sage ameroient miex, 
C'uns beaz avoirs lor fust dones, 
Qu'i lor fuist par dangier prestes. 
Qui s’amie prent a moillier 

Il ne le vuet pas eslongier, 

Ains le prent por avoir.todis, 

Et si en vuet estre saisis 

Et sa joie si affermer, 

Qu’altre n’i puist nul droit clamer. 
Qui s’amie voit devant Jui. 
Baisier et acoler autrui 

Et faire trestos ses desduis 

Ce li senble trop grans enuis, 
S'il aime bien de cuer entier; 
Dont doit fins amans convoitier, 
Qu'il ait s'amie quitement 

En sa baillie fermement. 


417 


Certes fins amans n'est il mie 
Quil renfuse a prendre s’amie, 
N'a amie nel tient il pas, 

Cant il ne fi ne son solas 

Ne vuet prendre sens departir, 

Il n'en a mie grant desir. 

Tot cil qui font chiere d’amors 
Ne sentent mie les dolors; 

Mais mesires Durmars li frans 
Ama bien comme fins amans: 
Car il ama sens repentir 

Et sens dechoivre et sens mentir: 
Bien sachies, qu'il ne se faint mie, 
Cant il prist a moillier s’amie. 


Cel jor fu il rois corones, 

Si fu rois d’Yrlande clames, 
Desor son chief le corone a, 

Li rois Artus le corona, 

Et li et la roine ausi 

El haut palais de Limeri 

Sunt repairiet baut et joiant. , 
Apres la messe maintenant 

Li keu ont le mangier haste, 
De bien servir sunt apreste 

Cil qui s’en doivent entremetre. 
Lors veissies ces tables metre 
Et blanches napes sus estendre, 
L’eave donent sens plus atendre, 


: Chascuns a son mestier entent. 


Li rois Artus plus n'i atent, 
Maintenant leve et puis s’asiet, 
Dedens son cuer li plaist et siet 
Ce, qu’il voit tant de bele gent. 
Li renc sunt grant et bel et gent 
De ceaz qui sunt assiz as tables, 
Molt est li mangiers delitables, 
Il i a rois et dus et contes. 


15065 


15070 


16075 


15080 


15085 


15090 


15095 


15100 


418 


Ne devise mie li contes 

Tos les mes dont on i servi; 
Mais il i ot, bien le vos dj, 
Plante de hautes dames beles 

Et molt de plaisans damoiseles, 
D’acesmees en i ot mainte - 
La ne fu mie joie estainte; 

Car on i aporte en chantant 
Les mes qui sont bel et plaisant, 
Et apres mangier si carolent, 
D’amors et de joie parolent.- . 
Li I velent oir chanter, 

Et li alquant font vieler, 

Harpes et gigues i sonerent, 
Dames et puceles chanterent. 


Mout fu bien la joie esbaudie, 
El palais ot grant melodie 

De psalteres et de citoles, 
Quant finees sunt les caroles, 
Lors funt juer de plusors .giex. 
Iluee avoient bien lor liex 

Cil qui savoient bien chanter 
U beaz mos dire u vieler, 
Adont estoient de grant pris 
Cil qui faisoient les beas dis, 
Cil ert molt ames et molt sire 
Qui bien savoit a cel tens dire 
Des hystoires et des chancons, 
A ceaz donoient les beaz dons. 
Or voi errer et chevacier 

Une vöide gent sens mestier 
Qui ne sevent raison mostrer 
Por coi on lor doive doner. 

Li un dient: »Je sui al roi.« 
»Je vois de tornoi en tornoi« 
Fait li altres qui ne set el 
Que tencier et braire al ostel. 


15105 


>22 


S x %y 


-D 29 


22190 


À 5155 


419 


Li un contrefont le sot-sage, 
Si sunt lor mot nice et volage, 
Li atre font si le cortois, 

Qu'il heent les amans des dois, 
Li un sunt de C contenances, 
Si contrefont autrui senblances, 
Et li plusor portent paroles 
D’unes amors nices et foles. 
Portant velent beaz dons avoir, 
Et si quident asses valoir. 


: Cil qui set livre contrefaire 


Rueve maintenant robe vaire, 
Trop en voi de fouz et de nices 
Cui on done beaz dons et riches; 
Mais li sage bien entendant 

Ne vont pas telz genz alevant, 


- Ains vos di, que li chevalier 


Mal entendant et garconier 

Cil alievent gent garconiere, 

Por ce qu'il sont de lor maniere. 
Chascuns aime gens a son fuer, 

Selonc ce qu'il est de halt cuer, 
Li sage aiment les entendans 

Et li nice les nonsachans; 

Encui il n'a sens ne bonte, 

De ce vos ai asses conte. 


Grans fu la joie, je vos di 

En la sale de Limeri, 

Cel jor i ot asses donees 
Robes tranchies et coees. 

Li bon menestreu de haut pris 
Orent palefrois et roncis 


Et beaz joeaz et bons doniers, 


Molt lor fist doner volentiers 
Mesire Durmars li gentiex, 


% 


13119 Ms. Qui. 


27 * 


15140 


15145 


15150 


15155 


15160 


15166 


ve 1: 


420 


Et si fu lor dons si hastiex, 
Qu'il orent tost et plainement, 
Onques n’i ot detriement. 
Tantost com li jors declina, 
Li bons rois Artus s'en ala : 
A son oste por aaisier, 

Prince et baron et chevalier 
Sunt tot a lor ostelz ale. 
Lors vait veoir en la cite 

Li uns l'autre par grant desduit, 
Il i ot done cele nuit 

As chevaliers maint bel soper, 
Et maint tortin i ardent cler. 


Mais del Galois vos vorai dire, 
Cum il est de grant joie sire, 


. En une chanbre loins de gent 


En un bial lit .plaigent et gent 
S’est mesire Durmars cochies 
Lez s’amie joians et lies. 

Li evesques de Limeri 

Segna lor lit et benei, 

Fors de la chanbre tost s'en ist, 
Et mesire Durmars se gist 
Desoz I covertoir d’ermine 

Molt pres de la bele roine. 


Si vos di bien, qu'il l'a sentue 


Entre ses bras suef et nue, 
Et ele comme debonaire 
Li soffri tos ses bons a faire. 


Mesires Durmars ot la nuit 

Si grant joie et si grant desduit, 
Comme fins amans puet avoir, 
Cant il a bien tot son voloir, 
Grans fu la joie l’endemain 


* 


15136 Ms. gentiex hastiex. 


421 


Ladesor el palais ha: 
III jors ont les noce: 
Et al quart jor par 
A pris li rois Artus 
Si a al departir bais 
Et le Galois et la rc 
Lors est montes, si s 
Al plus droit quil p 
Molt chevace a riche 
Li rois Durmars le € 


_ Si vos di, qu'il li pr 


Trestot son cors enti 
À faire son commanc 
Et ses manoirs et ses 
Et si dona de ses joe 
Al roi Artu et a sa 

Les plusors done or : 
Et as atres comme «€: 
Done chevaz et palef 
Hennas et copes et d 
Donoit as povres che 
Grifauz et ostoirs et 

Ce donoit il as hauz 
Des joeaz prent li ro 
I bel ostoir norois se 
Li Galois s'en est ret 
Al departir, c’est ver: 
Le baisa mesires Gav 
Et Gifles et mesire Y 
Et Saigremors et Per 
Ausi fist Kes li senes 
A ceaz de la table re 
Qu'estoient li millor : 
À hi Galois tant fait 
Qu'il l'aiment tot sen 


später zugefügt. 


15205 


15210 


15215 


15220 


15230 


15285 


15240 


422 


Atant s'en vait li rois Artus, 
Cant il est a la mer venus, 

Il et ses gens es nez entrerent, 
Et quant en Bretaigne arriverent, 
Grans fu la joie, ce sachies. 

Li rois Durmars est repairies 
Droit a Limeri sa cite, 

Iluec furent tot assenble 

Li haut baron de la contree, 

Se li ont fealte juree, 

Et des chasteaz et des cites 

Est il molt bien asseures. 

Par tote la terre d’Yrlande 

Font ce que li Galois commande, 
Molt se fait amer a sa gent, 

Del sien lor done largement, 

N'i a si feble ne si fort 

A cui il velle faire tort, 


- Ains lor fait droit sens loier prendre. 
: L’uns n'oze vers l’autre mesprendre, 


Tote la terre est si en pais, 
Que nus hom n’i guerroie mais. 
Cant li Galois i ot assises 

Ses costumes et ses devises, 

De Procidas le chastelain 

A fait son baillieu soverain, 
Tote sa terre li commande, 
Gonfarioier l’a fait d’Yrlande, 
Si est-ses maistres-seneschauz, 


-Por ce qu'il est preuz et loiauz 


Et plains de vigor et de sens. 
Voirs est, que li rois Jozefens 
A tant avuec son fil este, 
Qu'il a tot son regne aquite. 


Or est li Galois molt aaïse:; 
Car il n'a rien qu'i li desplaise. 
Entre lui et sa doce amie 


423 

Mainent andui si bone vie 

Et tant s’entr(e)aiment docement, 

Qu'il rehaitent tote lor gent 
15245 De la bele vie qu'il mainent. 

Verites est, qu'andui se painent 

Et li Galois et la roine 

De maintenir lor joie fine, 

Andoi recordent molt sovent 
5250 Le premerain acointement, 

Quanqu'amors lor a fait sentir 

Dist l’uns al autre sens mentir, 

Bien ont gehis et recordes 

Tos les mals qu'il ont endures 
285 Et lor joies et lor envis, 

Et ce lor senble grans desduis. 

Cant il recordent lor amors 

Et lor joies et lor dolors 

Et lor desirs et lor pensers, 
=&0 Je vos di, que li recorders 

Fait lor amor croistre et esprendre; 

Mais je ne puis mie or entendre 

A deviser tote lor vie. 


Li Galois ne s’oblia mie; 

= 65 Car tres le jor, qu'il (l’)esposa, 
Todroit a sa mere envoia, 
Et il et ses pere ensement 
Se li mandent certainement, 

_ Qu'il sunt tot sain et tot haitie, 

270 Et de quantqu'il ont esploitie 
Li font la verite savoir 
Et se li mandent bien por voir, 
Qu'il seront a brief terme o li. 
De ces noveles s’esjoi 

- 8275 La roine molt durement, 
Volentiers les ot et entent. 


* 


SS Ms. lors. 


424 


Tot si enui sont oblie, 
Cant ele sot la verite 
De son mari et de son fil. 
c3: N’j a ne meschief ne peril 
15281 Que hi Galois n'ait trespasse 
Qu'il n'ait a sa mere mande, 
Et ens es letres bien h mande, 
Qu'il est rois et sire d’Yrlande; 
15285 Ce dient les letres al lire, 
Qu'il a quantque ses cuers desire. 
La roine fait molt grant joie, 
Par le pais letres envoie 
Et as dames et as puceles, 
15290 Si lor fait savoir les noveles, 
Comment son fil est avenu, 
Et chascune en loie Jhesu 
Le haut segnor de tot le mont, 
Par totes Gales joie font 
15295 Chevalier et clerc et borjois. 


Huimais vos dirai del Galois 
Et de sa moillier ensement 
Et del riche roi Jozefent; 

I jor ont lor oire apreste, 

15800 De chevaliers mainent plante, 
Et cant a la mer venu sunt, 

Es nez entrent qui molt tost vont. 
Tant ont nagie, tant ont sigle, 
Qu'il sunt en Gales arrive, 

15805 Des nez issireut, puis monterent, 
Lors chevacierent et errerent 
Todroit vers la blance cite. 

Mais je vos di par verite, 
Cant il en sunt bien pres venu, : 

15310 Lors ne se sunt pas coi tenu 
Cil de la grant cite laiens, 

Ains s'en issent totes les gens, 
Et povre. et riche qui la sont 


‘ 


15315 


5320 


325 


4 5 


425 


Encontre les IT rois s'en vont 


A porcession haute et grande; 
Car la roine le commande. 

Ele meisme s’en issi 

Et mainte dame ensenble o li 

Et mainte pucele senee, 

Bien vestue et bien acesmee. 

La ot asses et vair et gris, 

Iluec veissies revestis 

Hauz evesques et hauz abes 

Et hautes persones asses, 

La u les II rois eucontrerent 

Bel senblant et lie lor mostrerent. 
Cil & cheval sunt descendu, 

Et quant li doi roi sunt venu 
Pres de lor gent qui contre auz vont, 
D’anbes II pars grant joie font. 
Je n’aroi’ en piece acontes 

Tos ceas qui les ont salues 

Ne totes eeles ensement. 


Li rois Durmars premiers descent 
Contre la roine sa. mere, 

Et li rois Jozefens ses pere 
Descent encontre sa moillier, 
Acoler le vait et baisier, 

Et ele lui premierement 

Et puis son fil molt docement, 
Longement le tient acole. 
Anchois qu'ele ait a lui parle, 
De joie se taist et sospire, 

Et tantost qu’ele puet mot dire, 
» Beaz fiexe fait ele »en mon vivant 
N'oi je mais mon cuer si joiant, 
Comme j'ai por vos orendroit.« 
»Dame« fait il »dex vos otroit, 
Que vos soies joian[s] et lie. 

De ce que vos estes haitie, 


426 


C'est la plus grans joie que j'ai, 
Ensenble o vos sejornerai 
Grant piece sens vos eslongier. 
Dame, vez ici ma moillier 
15365 Par cui je sui rois corones, 
Je vos proi, que molt l’onores.« 
»Beas fiex« fait ele »volentiers, 
‘Vers li sera mes cuers entiers. 
Lors s'est envers li aprochie, 
15860 Si l'a hautement bienvegnie, 
Et ele son salu li rent, | 
Molt s’entracointent docement. 


La bone roine Andelise 
Baise la roine Fenise, 
15365 Et quant ele a bien remire 
Son cler ‚vis et sa grant beate, 
»Fille« fait ele »bien sachies, 
Mes fiex n'iert pas bien consillies, 
S'il jamais vos eslonge I mois 
15370 Ne por guerre ne por tornois 
Ne por querre nul aventure 
Qui soit perillose ne dure. 
Puis qu'il a tot son desirier, 
Por coi s'iroit mais travillier ? 
16876 Bien doit garder en reposant 
Ce qu'il conquist en travillant.e 
»Dame,« fait la bele roine, 
»Si m'aime de bone amor fine, 
Tant doit il miex son pris garder - 
15880 Por lui et por moi honorer, 
Et deus li doinst garder si bien, 
C'on nel en puist blasmer de rien.< 
Les IT roines tot ensi 
S'entracointent, com je vos di, 
15385 Dedens la cite sunt entrees. 
Laiens sunt les cloches sonees 
Par ces glises molt hautement, 


427 


Les rues sunt plaines de gent, 
Et si sunt bien encortinees 

De verdes foillies ramees 

Et de porpres et de cendas. 

La behordent sor grans chevas 
Maint chevalier et maint borjois, 
Grant joie font par les II rois. 


À une glise renomee 

Qui fu en l’onor deu fondee 

- Li doi roi descendu i sont, 

Molt riches offrandes 1 font 

Et les doz roines ausi, 

Chascune d’eles i offri 

Riches pailes et dras de soie. 
Apres vont faire lor grant joie 
Li doi roi el palais plenier, 

La veissies maint chevalier 

Et mainte dame bien vestie, 

De gens est la grans sale enplie, 
Li un as aultres vont parlant 
Et molt grant joie vont menant. 
La ot mainte harpe sonee 

Et mainte viele atempree, 

Es chanbres vont les II roines, 
Lor puceles et lor meschines 
Les ont laiens bien acesmees, 
Puis sont el palais retornees. 
Maintenant fu pres li sopers; 

Et que voroit lons devisers ? 
Apres mangier lors se leverent 
Cil et celes qui la soperent, 

À ostex vont quant li jors faut. 
Trop grans alongies riens ne vaut, 
La nuis passe, et li jors revint, 
Et li bons rois Jozefens tint 

Sa cort pleniere VIII jors entiers. 
A tos les povres chevaliers 


15425 


15480 


15435 


15440 


15445 


c 8: 


15450 


15455 


15460 


428 
Done li rois Durmars beaz dons 
Et a tos les riches barons 
Se fait molt durement amer ; 
Car molt bien les set onorer. 
Les II roines sagement 
Donent’lor avoir largement 
Et as dames et as meschines 
Et as puceles orfenines 
Et as povres nonains gentiex, 
Molt orent lor cuers ententiex 
Les II roines en bien faire; 
Mais ci me covient d’eles taire. 


Li Galois maine bele vie, 
Par sa bonte a resbaudie 
Chevalerie en maint pais, 
Molt est larges, molt est jolis 
Et sages et bien entendans. 


Les povres chevaliers vaillans 
Que l’on tient a chevaleroz, 


Cant il les voit sages et proz, 
De sa maisnie les retient. 

Tot ades croist ses pris et vient, 
Durement amoit sa moillier ; 
Mais il ne vot onques laissier 
Por li né por sa compaignie 

Son pris ne sa chevalerie, 

Ains maintenoit bien sa’ proece; 
Car il pensoit a grant hautece. 
Qui jones est et sains et riches 
Trop est mavais et vielz et nices, 
Cant il por sa moillier enpire 
Ne por chose qu’ele puist dire, 
Ja qui de bien haut cuer sera 
Por sa moillier n’enpirera, 

Ains s’avance molt durement 
Prodom qui bone dame prent. 

Li periceus as cuers laniers 


429 


Cil enpirent por lor moilliers; 
Mais li Galois n’enpira mie 

‘ De ce, qu'il esposa s’amie. 
Verites fu, que molt l’ama; 
Mais ains por li ne sejorna 

Por tant, qu'il quidast en l’errer 
Son pris avancier ne garder. 


En sa bone chevalerie 

Et en sa plus grant seignorie 
S’est li rois Durmars porpenses, 
Que par deu est il amontes, 

Et que nus biens ne molteplie, 
Se damedeus n’i fait aie, 

Et des biens que dex fait venir 
Le doit on volentiers servir. 

À ce pense ententivement 

Li rois Durmars celeement, 

Bien voit, que totes les hateces 
Et le beuban et les richeces 

Et tos les terriens solas 

Covient finer, c'est I trespas; 
Mais la joie de paradis 

Icele durera todis, 

Ne puet finer ne abaissier, 

Por celi doit on bien laissier 

La joie qui lues passe et faut. 
Cant li hom muert, rien ne li vaut 
Ses grans beubans ne ses parages, 
Cil qui deu aime cil est sages; 
Car deus.rendera, ce savons, 

De tos services gerredons 

Et des biens et des maz ausi 

Que chascuns ara deservi. 
Chascuns hom set bien, qu'il mora; 
Mais l’eure que la mors venra 

Ne savons pas a deviner, 

Todis ades sens demorer 


15500 


vel: 


15506 


15510 


15515 


15520 


15525 


15580 


430 


Doit chaseuns estre si garnis, 
Qu'il ne soit en pechie sopris. 


Li rois Durmars a ce pensoit 
Et tot ades l’en sovenoit, 
Molt en a sa vie amendee, 
Mainte abeie a estoree 

Et mainte haute chanesie. 

Les povres chevaliers marie 

As dames qui grans terres ont, 
Les puceles qui povres sont 
Fait prendre as riches amasses 
Ki terre et avoir ont asses, 
Les veves dames consilloit 

Et le povre gent sostenoit. 

N ne creoit nul losengier 

Ne ne daignoit prendre loier 
Por droit ne por justice faire, 
Faus jugemens ne li pot plaire, 
Ains n’ot talent de droit fauser 
Ne de nului deseriter. 

Molt haoit mavais consilliers, 
Tant ert loiauz et droituriers, 
Que, se aucuns li consillast, 
Que il nului desiretast, 

Ce meismes faisoit celui 

Que cil looit a faire autrui, 
Tant qu'il l’avoit espoente 

Et fors de son consel oste. 


À deu et al siecle plaisoit 

Ce que li rois Durmars faisoit, 
Molt donoit robes et destriers 
Et molt amoit les chevaliers 
Et les dames et les puceles, 


- Bovent tenoit grans cors et be 


* 


15526 ist später zugefügt. 


431 


Tant parert de joli senblant, 

Que bien quidoient li auquant, 
15535 Qu'il n’amast se le siecle non; 

Mais sa plus grans entention 

Metoit en Jhesu Crist servir, 

Deu et le siecle vot tenir, 

Molt fu prodom li rois Durmars, 

15540 N'ert mie de bien faire eschars. 


I jor estoit en boz ales 

Et o lui chevaliers asses, 

Cel jor li plot molt a chacier. 

Tant que li soliaz dut cochier, 
P545 Dure la chace et li desduis, 

Lors vient li vespres et la nuis, 

Et li rois Durmars s'oblia, 

Si corut tant et cha et la, 

_ - Qu'il perdi ses chiens et sa gent. 
SO Par le boz vat huchant sovent 

Ses veneors et ses archiers 

Et apelant ses chevaliers ; 

Mais molt li torne a grant enui, 
| Cant il n’ot respondre nului. 
'S535 Lors a devant lui regarde, 

Si voit une grande clarte 

Si clere, qu'il s’en esbahist, 

Vers la clarte li rois guenchist, 
in Et quant il vient desor I gaut, 

0 Lor voit sor I grant arbre en haut 
- Tant de chandelles atachies, 
=: Si espessement arengies, 
Que nus ne les seust conter, 
= Et les plusors ardent si cler, 
Se& Que li Galois s'en esmervelle. 
Noire flanbe inde et vermelle 
Les plusors chandoilles jetoient 


* 


SSSs £ Vgl, 1507 € 


(A) 


433 


C'est de par deu le’roi Jhesu; 
Mais ja a nul jor de*ta vie 
Ne saras que @ signifie 

De ci adont, que tu;seras 

La u tg te' confesseras .. 

Al saint apostole de Rome: 
Qui done consel a maint home. - 
A Rome, ce sachies sens dote, 
Est li chies de vostæ loi tote, 
Dont est ce li plus hauz voiages 
Et li plus hauz pelerinages 
Qui soit nul lieu, e’est verites 
Fors en la terre u deus fu nez. 
La meisme(s) tienent la gent 
La loi de Rome hautement. 
Sor tote la crestiente 

A l'apostoiles poeste; 

Car el lieu saint Piere est asgıs 
Qui les cles a de Paradis. 

Se tu vues del enfant savoir 
Et des chandelles tot le voir, 
D’aler a Rome t'aparelle, 

Al apostoille te conselle, 

Si croi ce que il te dira. 
Jamais joie ne te faura, 

Se tu tiens bien sa commandise, 
Menbre toi del jor del juise 
La u li bon seront joiant 

Et li mavais seront dolant. 

Va t'ent de ci, pense de toi, 
D'orenavant ser le grant roi 
Qui tos les services merist.« 


La vois se taist, que plus ne dist,. 


Et li rois Durmars s'en torna, 
Grant aleure chevacha 


# 


] Ms. tu saras. 


rg 


28 


15640 


15645 


15650 


15655 


15660 


15665 


15670 


f283 rel: 


434 


Par mi le grant forest ramee. 

Si tost cum il l'a trespassee, 

Si ot une noise de gent, 

Cele part ‘broche durement, 

Tost les ataint, si conoist bien, 
Que ce sunt si home et si ehien. 
Il lor eserie: »Atendes moi.« 
Cant cil reconoissent le roi, 
Vers li retornent hement, 

Si veneor li font present 

De la venison qu'il ont prise, 
Chascuns lı raconte et devise, 
Comment il lor avint el bois. 
Volentiers les ot li Galois 

Lor aventures raconter, 

Chascun vuet molt bien escoter; 
De maintes choses lor plait tienent, 
Tot devisant al ostel vienent. 


Li rois descent a I desgres, 
En la haute sale est montes, 
Laiens a sa mollier trovee, 

Si l'a baisie et acolee 

Et ele lui molt docement, 

De sa venison fait present 

Al bon roi Jozefent son pere 
Et a la roine sa mere. 

Li veneor et li archier 
Racontent el palais plenier, 
Comment il lor avint le jor, 
Asses i mentent li plusor; 
Laiens n’ot parle cele nuit 
Fors de joie et de grant desduit. 
Li rois Durmars apres mangier 
Se vait reposer et cochier 
Deles la roine al vis cler 

Et l’endemain apres disner 
Vait a son pere consillier, 


or 


4 


Lui et sa mere et 
Dist li Galois cele 
Que lui covient al 
Droit a Rome en 
En tel point i doi 
Que lui coyient pe 
Dedens XL jors n 


Li rois Jozefens r 
»Beaz fiex, a Rom 
Por la compaignie 
Et si menrons ens 
Bons chevaliers et 
Et bons serjans p 
Tant en menrons 

Que nos porons p: 
Par mi les perillo: 
Atant envoient les 
Et en Gales et en 
Et en Danemarch: 
Chevaliers et serja 
Si vos di, qu'il en 
Dedens I mois si ; 
Que dedens la bla: 
Ne porent pas tot 
Ains en covient la 
Tant con je ne sa 
Li duc et li prine 
Ont molt enquis e 
Por quel besoigne 
Et li rois Durmar 
Et tant de beas p 
Que li voiages lor 
Bien ont lor estoiı 


Quant la bele roin 
Que li rois Durma 
Et qu'il s’eslonger 


436 


Ele li va priier merci 
»Beaz doz amis,« dist la roine, 
»Vos ne m’ames pas d’amor fine, 

15715 Se vos a Rome ales sens moi, 
Por deu la merci vos en proi, 
Que vos sens moi n'i ales mie.« 
»Certesc fait li rois »doce amie, 
Molt volentiers vos i menrai 

15720 Et vostres chbvaliers serai.« 
Fait li rois Jozefens ses pere: 
»Et je i menrai vostre mere 
Por l’amor de vostre moillier ; 
L'on ne se doit pas mervillier, 

15725 Se nos nos moilliers i menons; 
Car bien sai, que miex en varons 
La u mestiers iert de valoir. 
Beax fiex, ce vos di ge por voir, 
Que de son pris renoveller 

15780 Se doit todis prodom pener. 

c2: En ce voiage u nos irons 

Nos II roines i menrons, 
Si vuel, que devant nos amies 
Faisons beles chevaleries, 

15735 Se nos les trovomes u faire. 
L'on ne doit pas son pris defaire, 
Por ce s’on vait enviellissant, 
Ains doit om vivre en amendant. 
Cil qui fine mavaisement 

15740 Pert quantqu'il fait en son jovent, 
Ja vers la fin n’enpirerai, 
Ains vos di, que, plus viverai, 
Tant amerai je plus largece 
Et joie et honor et proece. 

15745 Je vuel rerioveler mon pris; 
Car ju aroie tot mespris, 
Se je vers la fin enpiroie.e 


Li rois Durmars fait molt grant joie 





437 


De ce qu'il ot son pere dire, 
»Sire« fail il »sens contredire 
Sui tos a vostre volente.« 

Atant ont lor oire apreste 

Li doi roi qui tost s’acheminent, 
Dusqu’a la mer d’errer ne finent, 
Devers Bretagne en mer entrerent, 
Par devers Gales arriverent, 

Il ne vont pas trop sejornant, : 
Ains vont grans jornees faisant, 
Maint savage pais troverent; 
Mais par force de gens passerent 
Par mi les estragnes contrees, 
Tant chevachent par lor jornees, 
Que la cite de Rome voient. 

En icel tens venu estoient 

IIII roi paien devant Rome 

Et plus de IIII C mil home 

Qui tot haioient sainte glise, 

La cite avoient assise, 

N'i avoient que II jors siz, 

Molt s’effroient cil del pais. 


De cele aventure fu lies 

Li rois Durmars, bien le sachies, 
Et il et ses pere ensement 
Armer fisent tote lor gent 

Et lor batailles conreerent. 

Si vos di, que il assenblerent 
As mescreans molt durement, 
En l'onor deu omnipotent 

Se conbatirent tot I jor 

Et tant soffrirent en l'estor, 
Qu'il desconfirent les paiens. 
Ce fu grans joie as crestiens, 
Plus de II liues les chacierent, 


+ 


3 M4. en la mer. 


438 


Pardedens le Toivre noierent 
15786 Plus de XX mile mescreant. 
N'onquesmais ne fist d'armes tant 
c3: Li rois Durmars en un sol jor, 
Cum il fist la en cel estor, 
Ne li rois ses pere onquemais 
15790 Ne soffri d'armes si grans fais, 
Com il fist en cel estor la; 
Mains chevaliers li tesmoigna, 
Qu'il ot vencue la bataille. 


Des IT rois vos di ge sens faille, 
15795 Que molt hautement esploitierent ; 
Car tot l'avoir qu'il gaaignierent 
As chevaliers le departirent. 
Tot cil de Rome s'en issirent 
Bien acesme de beaz conrois, 
15800 Si vont encontre les II rois 
A molt haute procession. 
La lor a fait beneicon 
Li apostoiles, ce sachies, 
Si les(t) assost de lor pechies. 
15805 Li doi roi a lui s’acointierent, 
Dedens la cite herbergierent, 
A molt grant joie i sejornerent, 
De lor pechies se confesserent 
Et il et lor moillier ausi 
16810 A l'apostoile, je vos di. 
Molt fü l’apostoles prodom 
Et de bonte ot grant renom, 
Li rois Durmars a lui parla, 
Del arbre qu'il vit li conta 
15815 Et del enfant et des chandelles 
Qui li senblerent grans mervelles. 
L'apostoles li respondi, \ 
»Beaz amis« fait il »je te di, 
Li arbres que tu veis la 


439 


15820 Trestot le mont senefia, 
Et les chandoilles voirement 
Senefient tote la gent. 
Celes qui clerement ardoient, 
Sachies, qu’eles senefioient 
323 (eauz qui sont par lor dignite 
Del saint esperit alume, 
Celes qui vers terre clinoient 
Et qui laide flanbe jetoient 
Senefient les outrageuz 
330 Et les chaitis luxurieuz 
Qui sunt espris de mavais fu 
Dont li pecheor sunt perdu, 
Et li enfechons qui saignoit 
Et qui pardeles lui metoit 
Les cleres chandoilles a destre 
Et les autre devers senestre 
Ce senefie Jhesu Crist. 
Tot si, con dex receut et prist 
Le martire en la sainte crois, 
Si se mostera li grans rois 
Tot droit al jor del jugement, 
Tos ceaz et celes ensement 
= Qui ses commans aront tenus 
a Tornera a destre Jhesus, 
LS En paradis les meters; 
Et a senestre laissera 
Tos les pecheors desloiaus 
Et totes celes et tos chaus 
Qui passe aront les commans. 
Les cleres chandelles ardans 
Que tu veis lancier amont 
Ce sunt li hom qui monteront 
Avuech Jhesu en paradis, 
LS Et les autres que tu veis 
355 Qui si laide flanbe jetoient 
Et qui vers terre trebuchoient 
Ce sunt cil qui mavais seront 


355 


Bug 


15860 


15865 


15870 


15875 


15880 


15885 


15890 


440 


Et qui dedens infer charont, 

Et li effrois que tu ois 

Ce senefie, beaz amis, 

La grant iror que deus ara, 
Quant tos eis siecles finera. 

Va t'ent, a deu je te commant, 
Que tu faces d’orenavant 

Les commandemens Jhesu Crist.e 


Tantost sa penitance prist 

Li rois Durmars come senes, 

A deu est ses cuers atornes, 

Al apostoile pren[t] congie. 

Andoi li roi sunt repairie 

Et les II roines ausi 

Tot droit vers Gales, je vos di, 
Molt ont bien lor voie fornie; 
Mais je ne vos puis ore mie 

Totes les jornees conter. 

Tant vont et par terre et par mer, 
Que droit en Gales venu sunt, 

Cil del pais encontre vont, 

Grant joie font de lor venue. 

Lors fu une grans cors tenue 
Todroit a Bangort la cite, 

Maint riche don i a done 

Li rois Jozefens, ce sachies ; 

De lui se part mains hom tos lies. ° 
VII jors tos plains la cors dura, 
Et al departir s'en ala 

Li rois Durmars a Limeri 

Et la bele roine ausi, 

Cil del pais encontre alerent, 

Et maint bel present lor donerent. 


Droit a Limeri el chastel, 
El haut palais plenier et bel 
Qui molt fu fors de totes pars 


ID 


441 


La tint sa cort li rois Durmars, 
Molt i dona de riches dons. 
Por voir tesmoigne Savechons, 
Que bien avient o la proece 


. Grant cortoisie et grant largece. 


y' 


Cant haus hom est bons chevaliers, 
Et il est trop fel et trop fiers 
Et trop avers et trop vilains, 
Certes, sa proece en vaut mains. 
I cortois larges, bien apris 

Doit estre plus tost de haut pris, 
C’uns fel avers plus preus de lui 
Qui plains est d’envie et d’anui. 
Cant li hom est bien entechies, 
Ses bones teches, ce sachies, 
Font sa proece renomer 

Et son pris croistre et amender. 
Et vos, saignor, bon chevalier 
Qui d’armes faites a prisier 

Haes orguel et felonie 

Et avarisce et vilenie, 

Largece et cortoisie ames, 

Si iert vostre pris corones. 


Li rois Durmars que sages fist; 
Car ensi com li contes dist, 
Largece et cortoisie ama, 
Tant cum il vesqui et dura, 
Molt ama deu et sainte glise, 
Et si tenoit droite justise. 
Aveques ce, que deu amoit, 
En tel point le siecle tenoit, 
Que tot cil qui joli estoient 
Lui et sa conpaignie amoient. 
Molt tenoit beles cors sovent 
Et del sien donoit largement, 
N'onques vers la fin n'enpira; 


'30 Que plus vesqui, plus se pena 


442 


De maintenir sa grant bonte; 
Por ce sont de lui raconte 
Li bienfait qu'il fist a son tans. 


Cant li hom est haus et poissans, 
15935 Il doit tant en sa vie faire, 
C'on puist apres sa mort retraire 
Chose dont il face a loer 
Et par coi ses nons puis durer. 
Li bons rois Artus est fenis, 
15940 Mais encore dure ses pris, 
Et de Charlemaine ensement 
Parolent encore la gent, 
Et d’Alixandre, ce savons, 
Dure encore li grans renons. 
15945 De lor pris et de lor valor 
Chantent et content li plusor, 
Por ce que de haute onoŸ furent; 
Puisque lor nom encore durent, 
Dont vos di je bien sens envie, 
15950 Qu'il valurent molt en lor vie. 
Chascuns hauz hom se doit pener, 
Qu'il puist en tel guise finer, 
C'on doive son nom retenir; 
Cant il covient l’ome finir, 
c8: Et ses nons muert ensenble o lui, 
16956 Je conte por noient celui. 


M” 


Or entendes a ma raison 
Roi et duc et conte et baron, 
Vos qui les grans terres tenes 

15960 Et qui povre vie menes, 
Menbre vos des bons anciens 
Qui jadis fisent les grans biens 
Dont il les grans honors conquisent, 
Faites ausi comme cil fisent 

15965 Dont li grant bien sunt raconte, 
Sovigne vos de lor bonte, u 


448 


Soit renovele et florie, 
Et que par vos soit rensaucie 
37O Onors qui trop est abaissie; 
Car li auctors dist et li contes, 
Que c'est damages et grans hontes 
De ce, que li siecles enpire. 
A paines, qu'en tot I empire 
75 Puet om I riche home trover 
Qui velle le siecle amender, 
Moi est avis, que trop meffont 
De ce, que si poi de bien font 
Li roi et li duc et li. conte. 


SO Ci fine l'ystoire et li conte, 
Mainte gent le prisent et loent 
Et molt volentiers dire l’oent, 
Et se g'i ai aucun mot dit 
Que Jhesus Crist tiegne a mesdit, 
S& Dex qui ne vout onques mentir 
Me face si bien repentir 
Et de mesdis et de meffais 
Et de quanque je sui meffais, 
Que mi forfait et mi pechie 
’3Q Soient defait et depecie. 
Beaz sire deus, devant la fin 
Me faites si bon et si fin, 
Que je vostre pardon rechoive, 
Et que je l’enemi dechoive. 


"395 Del roi Durmart li conte fine 
Et de sa doce amie fine, 
Or proions deu qui lasus maint, 
Qu'il en son paradys nos maint. Amen. 


* 
8867 ist ausgefallen, die lücke ist im ms. nicht bemerkt. Ich 
&e vor: Que lor largece et cortoisie. Vgl. 15898. 15915, 


444 
Ci finist li romans de Durmart le Galois. 


Explicit. 


445 


 NACHSCHRIFT DES HERAUSGEBERS. 
I. 


Während meiner studien über die altfranzösischen handschriften 

der Oxforder bibliotheken durchmusterte ich auch den katalog der 
werthvollen sammlung zu Bern, welchen Sinner in der zweiten 
hälfte des vergangnen jabrhunderts verfaßte und stieß dabei auf 
den Romans de Durmart le Galois, den ich vorstehend zum ersten 
mal veröffentlicht habe. Die ausgabe darf auch die erste bekannt- 
machung des inhalts desselben beanspruchen, da die kurze erwäh- 
nung und die wenigen ausgehobnen verse bei Sinner und kaum 
mehr die mysteriöse notiz in Jubinals Rapport über die Beruer 
handschriften, welcher ebenfalls eine kurze textprobe beigegeben 
war, dieses verdienst nicht beanspruchen können. Die worte Ju- 
binals: c'est un vieux roman gaulois d’environ 9000 vers (ich citiere 
aus dem gedächtnis) lassen selbst an seiner ausdrücklichen äußerung, 
er habe das gedicht gelesen und werde eine analyse davon ver- 
öffentlichen, zweifeln. In der that ist meines wissens dieselbe nie 
erschienen. Nach Jubinal hat noch Rochat unsern roman kurz er- 
välnt (Percheval li Galois, 1855, einleitung), ferner Holland und Bech 
(Germania 2, 163 und einleitung zum Iwein Hartmanns von Aue XIII). 
Die beiden letzteren machen nur auf den schluß desselben auf- 
Merksam, welcher mit der einleitung des deutschen Iwein (v. 1—20) 
auffällige ähnlichkeit zeigt. 

Von Oxford nach Basel übersiedelnd wapdte ich mich durch 
die Basler bibliotheksbehörde nach Bern um die betreffende hs., 
welche mich zunächst wegen der complainte Jerusalem contore Rom 
(siele II, 13) interessierte. Bereitwilligst entsprach der Berner 
Oberbibliothekar herr von Steiger meinem wunsch und fühle ich 
Mich gedrungen, ihm hier meinen schon in meinem Cod. MS. Digby 86 
Ausgedrückten dank zu wiederholen; denn nahezu ein jahr (bis zu 


446 


meinem aufbruch nach Italien ende October 1871) konnte ich die 
hs. in der Basler bibliothek ausnutzen. Auch meinen verehrten 
collegen und freunden, den Basler bibliothekaren herren prof W. 
Vischer jun., dr Sieber und dr Meyer, bin ich für die erleich- 
terungen jeder art, die sie mir dabei erwiesen, zu danke verpflichtet, 

Bei durchmusterung der zahlreichen stücke der Berner hs, 
lenkte sich mein interesse besonders auf zwei umfangreiche ge 
dichte, auf die Chanson des Loheraim (siehe II, 1), welche in zahl- 
reichen hss. überliefert ist und von der ich eine kritische ausgabe 
vorbereite und auf vorstehenden Romans de Durmart. Es ergab 
sich aus nachforschungen und nachfragen aller art, daß letztereg 
gedicht allein in unserer hs. erhalten sei. Die fast vollständige 
unbekanntheit seines inhalts und sein trotz der über gebühr großes 
länge nicht unbedeutendes interesse für die litteraturgeschichte be 
wogen mich, eine ausgabe des gedichts in angriff zu nehmen. Den 
Stuttgarter litterarischen verein und seinem wohlverdienten präsider- 
ten, welcher mein anerbieten bereitwilligst aufnahm, verdankt das 
gelehrte publicum das schnelle erscheinen derselben. 

Ich habe der ausgabe des Durmart mehrere beigaben hinzt- 
gefügt, eine besehreibung des gesammten inhalts der hs., eine ans- 
lyse unseres romans, bemerkungen, literargeschichtlichen linguistischen 
and metrischen inhalts, erklärende und verbessernde noten, sowie 
ein verzeichniß der namen und der in den noten besproehnen oder 
sonst bemerkenswerthen worte. Hier noch einige kurze erläuterur 
gen über das verhältnis meines textes zu dem der hs. 

Der umstand, daß unser gedicht in einer einzigen hs. und is 
leidlich gutem zustand auf uns gekommen, daß ferner weder ver ! 
faßer, alter oder entstehungsort ausdrücklich angegeben sind oder | 
durch sichere anspielangen festgestellt werden können, ließ mir ki 
einer editio princeps keinen zweifel über die zu wählende methode 
Die handschriftliche überlieferung war getreu bis aufs kleinste zu 
achten. Nur einige unbedeutende änderungen habe ich mir erlaubt, 
so die auflösung der abkürzuugen, die unterscheidung von u und", 
i und j gemäß den principien der übrigen publicationen der biblio- 
thek, ebenso die setzung großer buchstaben bei eigennamen und 
die interpunktion. Auch auf die absätze der hs., welche durch 
große, die vordere hälfte von acht zeilen beanspruchende, bunte 
initialen angedeutet sind, habe ich mich nicht beschräukt. Da ou 
ein initial in jeder spalte steht (aber auch fast ausnahmslos stehen 
muß), da dieser öfters nicht einmal einen satzanfang andeutet, und 
da gegen den schluß hin auch noch ein zweites absatzzeichen (() 


447 


“a rande erscheint, so hahe ich zwar die initialen der hs. durch 
ftten druck wiedergeben lassen, die absätze aber nach eignem 
ermessen geregelt. Schreibfehler, welche durch unterpunktieren 
Ws solche kenntlich gemacht waren, habe ich unter den text ver- 
iesen, wo auch die fälle bemerkt sind, in denen buchstaben oder 
orte beschädigt oder vom schreiber lücken gelassen sind. Alle 
deren durch [ | angedeuteten zusätze fehlen durchaus in der hs. 
id beschränken sich wie die durch ( ) eingeschloßnen überflüßigen 
chstaben und worte auf fälle, wo metrum oder flexion verletzt 
hienen. Viele derselben werden in den bemerkungen über den 
lekt des schreibers und dichters oder in den anmerkungen als 
thwendig ausdrücklich nachgewiesen, einige voreilig bei textcon- 
tution oder bei der correctur gemachte werden ebenda zurück- 
zogen werden. In den anmerkungen werden ferner einige weiter- 
hende besserungen vorgeschlagen und eine reihe besonders in 
e ersten bogen eingeschlichner druckfehler namhaft gemacht wer- 
nm. Ob ich alle besonders weniger wichtige fehler und inconse- 
ıenzen zZ. b. bei der interpunktion oder worttrennung bemerkt, 
eiß ich nicht, wiewohl ich zeit und mühe nicht gespart habe. 

Gern hätte ich die litterarischen, grammatischen und lexicalischen 
udien, welche ich beigefügt habe, in vollständigerer und durch- 
serbeiteterer gestalt veröffentlicht, und befriedigendere resultate 
itgetheilt. Bilden doch diese studien den wahren reiz und er- 
dhen sie doch beträchtlich das verdienst derartiger publicationen. 
ber die verhältnisse ließen mich das kaum begonnene nicht mit 
abiger und ungestörter muße zu ende führen. Nach kaum einem 
br akademischer thätigkeit im stillen Basel drückten sie mir von 
euem den wanderstab in die hand, der mich zuvor nach Frank- 
eich und England geführt hatte und nun nach dem schönen süden 
leutete; sie ließen mich die bibliotheken von Bern, Neuenburg, 
ienf, Lyon, Grenoble, Turin, Genua, Pisa, Lucca, Florenz, Rom 
nd Neapel durchwandern und manchen wichtigen fund machen, 
i6 legten mir aber auch gegen die Berliner gesellschaft für neuere 
prachen, deren unterstützung ich genoß, zeitraubende verpflich- 
ungen auf, sie führten mich in eine reihe neuer studien, und ver- 
wlaßten mich schließlich als mitherausgeber der ersten romanischen 
hchzeitschrift Italiens (Rivista di filologia romanza) für die ein- 
übrang der bisher in diesem lande allzu sehr vernachläßigten 
studien für meinen theil mitzuwirken. Diese umstände, zu denen 
noch persönliches misgeschick kommt, und vor allem der mangel 
der nöthigsten litterarischen hilfsmittel in meinem jetzigen aufent- 


448 


halt werden bei billig denkenden lesern manches versäumte ud 
verfehlte entschuldigen. Ein schlichter dank für die bereitwillige 
unterstützung, welche mein freund E. Monaci mir bei lesung der 
druckbogen gewährt hat, möge diesen ersten abschnitt der nac- 
schrift schließen. Geschrieben Rom den 1 August 1872. 


IL. 


DIE HANDSCHRIFT. ' 


Die einzige handschrift, welche uns den Romans de Durmart 
le Galois erhalten hat, ist die werthvolle handschrift der Berne 
stadtbibliothek, welche daselbst die nummer 113 trägt. Sie stammt, 
wie die andern Berner handschriften altfranzösischen inhalts aus 
der sammlung des hochverdienten rathgebers Heinrichs IV Jacques 
Bongars, geb. 1554, welcher eine hälfte der samınlung des Pierre 
Daniel nach dessen tode 1603 käuflich erwarb. Die andere hälfte 
der bibliothek Pierre Daniels gelangte durch mehrere hände an die 
königin Christine von Schweden und wird gegenwärtig im Vaticas 
zu Rom aufbewahrt. Pierre Daniels bibliothek aber stammte zum 
grösten theil aus dem Benedictiner kloster Fleury zur Aube, di 
cese Orléans, dessen bücherschätze 1562 von den soldaten Condë 
geplündert und verschleppt wurden. Durch Daniels opferwilligkei 
und entschloßenheit wurden die meisten manuscripte aus den his 
. den der rohen horden gerettet. | 

Die abfaßungszeit des größeren theils derselben fällt in die 
regierung Ludwigs IX (f 1—217)*. Der zweite kleinere thal 
(£ 218—290) ist wahrscheinlich kurze zeit nach dem ersten etw 
gegen ende des 13 jh. nachgetragen und eine dritte hand en& 
lich ebenfalls ziemlich derselben zeit hat den freigebliebnen tbeil 
des vorletzten blattes (f 290) ausgefüllt. Das letzte blatt ist le® 
abgesehen von einigen lateinischen worten einer späten klosterhand und 
von einem autograph Bongars. Ein ausgekratztes wappen ist nf 
noch an den umrißen erkennbar. Das format der handschrift ist 


+ 


* Vgl. unten nummer 11 der in der hs. enthaltenen werke. 9 
Meyer (Romania I, 8. 245) hat meine auf gleicher argumentation be 
ruhende altersbestimmung der Oxforder hs. Digby 86 angefochten, ohne 
dagegen gründe vorzubringen. 


449 


io. Die seiten sind in 3 spalte 
on getheilt. Fast jede spalte it 
r farbe an beliebiger stelle gez 
nan bemerkt aber besonders im 
ichmäßigkeit, welche jeder sy 
Da ein solcher in der regel di 
beansprucht, so beläuft sich di 
alte auf 57 oder 56 verse. Die 
ıer hand und läßt eine lückı 
ı f112 und 113 unberücksichtig 
rollständig erhalten. 
. genaues verzeichnis des gesamm 
denn die beschreibungen von Sin 
14), Jubinal (Rapp. sur une miss 
(Percheval li Galois, Zürich 18 
end. 
le hand des 14 jhdts hat auf der 
nt-deckblattes die titel der ,r 
rerzeichnet; doch sind dieselbe 
:hlichsten stücke namhaft macl 
les blattes nicht vollständig erl 
xite des zweiten papierdeckblati 
gebe daher nachstehend ein 
n auf die einschlägige litterat 
ulänglichen hilfsmitteln mir mi 
f 1—86 v° c 3. La Chanso 
)300 verse umfaßende text reic 
klause. Da ich in einer spezia 
>» untersuchen werde und da a 
mer (l. c. und Extraits de qu 
Lausanne 1759 s. 20 ff.) gedruck 
rauf, die der Oxforder handschr 
n. Die letzte tirade beginnt f 
De Pampelune s’est Gerbere 
Ensamble lui Mauoisins et 
Molt sont ioiant do conte E 
Que il ont fait l'arme do cı 
‚ch 34 weiteren versen schließt 
Or faut l’estoire do Loherer 
Et de Fromont qui ot deu 
Et de Guillaume l'orgillos « 
Do fil Fromont l’orgillos F' 


450 


Et de Gerbert le roi poesteis 
Qui taute terre a son espie conquist. 
Explicit. 

Von einem großen theil des gedichtes besitze ich collation oder 
abschrift, welche ich für eine spätere kritische ausgabe zu ver- 
werthen gedenke; zu gleichem zweck habe ich die Turiner hs. des 
gedichts einer eingehenden durchmusterung unterworfen. Vgl. mer 
nen demnächst erscheinenden aufsatz über die Oxforder Chansons de 
geste hss. (Romanische Studien, heft 3). 

2) £ 87 v—115 v° c 2. Li Romans de Percheval le 
Galois, ein etwa 9550 erhaltene verse bietendes gedicht. Ei 
lücke zwischen f 112 und 113 von wenigstens 8 blättern bringt die 
zahl auf circa 12200 verse oder mehr. A. Rochat (Über eine 
bisher unbekannten Percheval li Galois, Zürich 1855) hat davon em 
inhaltsangabe mit umfangreichen proben circa 2050 verse geliefert? 
In einem späteren aufsatz (Pfeiffers Germania IV s. 414.) co 
statiert er, daß unser gedicht nichts sei als ein fragment des langen 
Conte del Graal, dessen verfaßer und fortsetzer Chrestiens de Troë, 
Gautiers de Denet, Gerbers und Manessiers sind. Ob der gas 
hier vorliegende theil dem Gautier de Denet zu komme, desss 
eigenthum Rochat von dem schluß des sogenannten Percheval k 
viel, also ein beträchtliches stück vor anfang unseres textes, begi- 
nen läßt, oder ob Chrestiens werk bis zu der lücke unserer band- 
schrift gehe, will ich hier nicht entscheiden, obgleich mir die letzter 
ansicht die wahrscheinlichste scheint. Volles licht auf diese stret 
frage wird erst eine kritische ausgabe, die wenigstens bis zu des 
schluß unseres textes reicht, werfen. Es sei mir erlaubt, hier ned 
auf eine neue hs. des chrestienischen werkes aufmerksam zu maches, 
welche ich im ms. 2943 der bibl. Ricardiana zu Florenz entdeckt 
habe. Ihr inhalt ist im catalog Lamis, s. 344 sowie in dem hand 
schriftlichen alphabetischen verzeichnis der mss. Ricc. angegebe 
als: «Romanzo di Filippo di Fiandra,» dem bekanntlich Chresties 
sein werk widmete. Diese irrige bezeichnung beruht, wie aus eine 
note hervorgeht, auf einer angabe des emsigen Sainte-Palaye. Noch 
verschlimmert wurde sie durch Lacroix (Diss. VII 105 oder Mel 
hist. III 320), welcher daraus einen «Roman de Phelippe de Franæ 
machte, ohne freilich die nummer anzugeben. Keller (Romr. %) 
konnte die hs. nicht finden. Sie gehört dem 12. jh. an, ist in $' 

+ 

* R. hat trotz dem er »v« für »ue und »je für »i< durchführte, die 
öfters fehlerhafte worttrennung des ms. beibehalten, ja noch vermehrt 
Auch sonst merkt man der schrift an, daß sie eine erstlingsarbeit "3 


I" © U © RS 


U a UT U 


451 


blongo einspaltig und besteht aus 128 blättern zu 60—62 zeilen. 
Jückenhaft am schluß und sonst. Der text ist vielfach beschädigt. 

3) f 115 v° c2— v’c1. Les XIV conquestes Jerusa- 
im ohne angabe der überschrift. Dasselbe stück findet sich auch 
ı ms. Hatton 77 der bodleianischen bibliothek zu Oxford mit 
igen abweichungen. Es beginnt: Voirs est que li plusor ont este 
enqueste et sont encore de sauoir par quantes fois la sainte 
ps de Jherusalem a este prise et que Sem li fix Noe commenca 
mes et por co que bon est a sauoir je le uos ferai sauoir. Voirs 

que lonc tans [Der eingang bis hierher fehlt im ms. Hat.] de- 

ıt l’incarnation nostre segnor ert une cites en Gresse qui est 
lee Elide u.s.w. Die ersten 6 eroberungen durch Nabugodonosor, 
tiochus Epiphanes, Ponpeius, Cassius, Titus, Eliadrians stimmen 
beiden versionen; dann folgt nur in unserer die des Costentin 
Elaine, die 8—14 unseres ms., die des Codroe roi de Perse, des 
acle empereor, der heiden, des Charle le Grant und Costant de 
stantinoble, der Türken, des Buiamont, Roiamont und Godefroi 
Buillon und des Salahadin entsprechen der 7—13 eroberung des 
tton ms., welches schließt: A. M. e CCXLIIII anz le rendi nostre 
aur iesu crist a templers, cheualers sa duce regne dicel. Te deum 
ıdamus. Unsere handschrift dagegen schließt: Et encor le tienent 
Turc en partie car nos nen somes mie en uraie possession ct 
st par les pecies de nos mauais crestiens ne ne sauons par cui 
: quant ele iert deliuree. Dex solement le set qui par sa uraie 
isericorde nos laist veoir sa delivrance. 

4) f 115 v° c 1 — c3. Or commence cil estoire de 
angre d’Auteuile le pere Robert Guiscart. 

Anfang: Tangres d’Auteuile ot IX fix et IIlI filles. Li ainsnes 
# fix ot nom Rogiers u.s. w. 

Schluß: Ensi conquist Robers Guiscars totes les terres, qu’il 
ons et departi a ses amis et se ferma par mariages en totes terres 
ont il fu cremus et redoutes et deca mer et dela et donc li 
oi et li conte sont estrait et li prince des terres. 

Ich besitze abschrift davon. 

5) f 116 r° ce 1 — f 166 v° c 1. Chi commence li cro- 
ikes de le terre d’outre mer. 

Siehe über diese noch unedierte chronik die Hist. litt. XXI, 

679 f£., wo auch 3 Pariser mss. citiert werden. 

Anfang: El non le pere et le fil et l’esperit saintime. oies et en- 

endes coment la terre de Jherusalem et la sainte crois fu conquise 


e Sarrasins sor Crestiens. Mais ainscois que iel vos die vos no- 
29 * 


452 


merai les rois et les segnors qui furent puis le tans le duc Godefroi 
de Buillon u.s. w. 

Schluß: Quant li rois Jehans fu ariues en Constantinoble. I 
cheualier de le terre alerent encontre et le rechurent a grant iois 
et a grant honor. Quant li rois ot I poi seiorne en Constentinoble. 
il manda tos les cheualiers de le terre et fist espouser se fille d 
vallet qui empereres deuoit estre et li fist porter corone. (us 
li valles ot porte corone et il fu empereres li rois li requist qu 
li fesist ses couenenches et il et li cheualier de le terre. Li em 
pereres et li cheualier li fisent uolentiers quanqu’il deuisa si com 
il Pauoient en couent et li rois atant s’en tint. Explicit. 

6) £ 166 rc 2 — v° c 3. Oies la deuise del saint lie 
de Jherusalem und des heiligen landes. 

Anfang: Oies la deuise del saint liu de Jherusalem qui onq# 
les uora cerkier por orer si uoist par le porte saint Esteuene. & 
fors le porte deuant l’asnerie est li lius u il fu lapides. 

Schluß: Et deuers occident par desous est li cites de Nas 
reth u nostre dame fu nee et anoncie plaine del saint espir p# 
Gabriel l’angle et la fu sa maisons. De Nasareth a Saforie a we 
liue et la fu S. Anne nee. De Saforie al Safran a III liues et is 
fu nes mesire sains Jakes de Galisse. Explicit. 

7) f 166 v° ce 3 — 169 v° ce 1. Lettre du prestre Jebat 
a Menual l’empereur de Costentinople. Ohne angabe de 
überschrift. Diß ist der bekannte brief, welchen Jubinal (Oeuvres 
de Rutebeuf II s. 454—470) und Denis (Le monde enchanté, Paÿ 
1843 s. 185—205) edierten. Der letztere in einer verjüngten gr 
stalt des 15 jh. Er steht ebenfalls im ms. der bibl. des ducs & 
Bourg. zu Brüssel no. 9310 und provenzalisch im ms. 10535 4 
Paris (Bartsch L. B. s. XXI u. grundris s. 92.). Zahlreiche ander 
französische manuscripte davon sind in Paris, London, Oxford; w. 
Jubinal (1. c., s. 443) und meine beschreibung des ms. Digby & 
(Halis 1871 s. 5.) Jubinal sagt, er habe den text unserer hart 
schrift mit seiner ausgabe collationiert. 

Anfang: Prestres Jehans par la grasse de Jhesucrist rois entre les 
rois crestiens mande salus et amor a Menual l’empereur de Gr 
stantinoble. Nos faisons sauoir a la uostre amor. et il nos a ee 
plusors fois raconte que uos desires molt a sauoir uraies engegne® 
de nos et de nos couines et de nos terres et de nos choses. 

Schluß: et de quanque nos uos auons dit de nostre cort € 
de nostre terre et de nostre iestre et de nos choses est si u0Ï 
que uos crees deu nostre segnor estre el ciel. car nos ne u0ß dr 


453 


riens ne mentiriens en nule maniere ne de che ne d’autre chose 
Explicit. 

8) f 169 v° c 1 — f 170 rc 2. Lapidaire ohne angabe 
ler überschrift. Folgende steine werden beschrieben: 

La iagonce. Li topas. Li esmeraude. Li rubis. Li safirs. 
À iaspes. Ligure. Li camahins. Li amatistes. Li crisolites. 
‚onicles. Li bericles. Li diamans. L'’alectores. Li chelidoines. 
à corals. Le corneline. Le pierre de l'aigle qui a a nom indiose. 
di mannes. Le cheranne. L’eliotrope. Li geracintes. L’ematistes. 

Es ist eine verkürzte prosaische übersetzung des Liber de Gem- 
us von. Marbodius (letzte ausgabe im anhang von Hildeberti opera. 
dita’a Beaugendre 1708), aber ohne rücksicht auf die dort be- 
olgte reihenfolge. Von einer provenzalischen, ebenfalls prosaischen 
warbeitung ist ein bruchstück erhalten und davon von P. Meyer 
Jahrb. f. r. u. e.1. IV s.78 ff.) eine probe mitgetheilt. Im ms. 2738 
ler ehemaligen bibliothek des duc de la Vallière (De Bure, Catal. 
J, s. 245) findet sich auch eine afr. prosaübertragung des Liber de 
jemmis. Ebenso im Turin. ms. 138 [L VI 41 alt i I 32] (J. Pasinus, Cat. 
sodd. mss. Taur. 1749 IT s. 494). Ob die erstere mit der unsern iden- 
isch ist, vermag ich nicht zu sagen, die letztere ist verschieden. 
Eins poetische altfranz. version ist in erwähnter ausgabe des Mar- 
»dius neben dem lateinischen text gedruckt, handschriftlich ist eine 
wiche im ms. 51 (2 abth.) der bibl. de la ville de Chartres f 101—113 
vgl. Cat. des mss. de Chartres. 1840, s. 140). 

Unser stück beginnt: La iagonce granas de sarde. nule vertu 
te truis en li fors tant qu’ele tout liror de l’onicle. Li topas 
à le color d’or cuit. Le plus oscur tient a millor. il rent proeche 
à home et garist do mal c’om apele emoroides et siut le lune et 
remet l’ome en pais de toutes ireus et de tos coros ausi com il 
refroide les ondes boillans. 

Schluß: Ematistes est une piere molt bone. ele est bone as 
maladies d’iels et a la carnure des papieres. et prendes do jus 
de la grenate et de le glaire del uef et frotes le piere. metes sor 
les nix et de la bouche sanglente et escumeuse et de le menison 
et do sanc de totes ces maladies garist ele .... et si est de II 
&lors rosse et ferrine. en Ethiope et en Aufrike et en Arabe la 
trouve on ces pierres qui bien les conistroit. Explicit. 

9) f 170 r° c 3. — 175 r° c 2. Histoire de la franchise 
de France et por coi on l’apelle France et comment la 
franchise fut conquise. 

Anfang: Si com nos trovons escrit es anciens liures Troye fa an- 


454 


ciennement la plus noble cites del monde. 

Schluß: Et tant dura la guerre que li rois Jehans pa 
besoing qui de la vint ala en Engleterre et li rois entra e 
mendie et tant fist li rois que secors ne aie ne porent au 
roi Jehan et rendirent au roi Phelippe de France la terre 
fortereces par le commandement al roi Jehan qui secorre ne le 

10) £ 175 r° c2 — 178 r° cl. Relation du patri 
au pape Innocens de l’estat des Sarracins et 
terre sainte. Ohne angabe der überschrift und ohne 
welchen absatz. Aus Jacobi de Vitriaco historiæ orientalis 1 
(Gesta dei per Francos. Hanoviæ 1611 b. I, 8. 1125 ff. I 
stück findet sich im Oxforder ms. Douce 137. f2 v°— r° un 
scheinlich im ms. 10411 der bibl. des ducs de Bourg. zu B: 

Anfang: Li apostoles Innocens uolt sauoir les costume: 
usages des terres as Sarracins et les nons de ciaus qui se; 
estoient et qui por le defendre encontre l'ost des crest 
estoient aparellie. Si manda al patriarche de Jherusalem q 
queist la verite et le mandast a l’eglise de Rome par se: 
Et li patriarches li manda uraiement ausi com il ot enquis 
en tel maniere en son escrit. [Dieser eingang fehlt im ms. 
Doi haut home frere Sarasin estoient. Li uns ot nom Sale 
autre Safadins...... f 176 v° c 2 unten: Ilec emblerent li V 
le cors saint Marc a tote la sepulture ilec eslist on les pratr 
et sacies bien que les pois et les feues et les veces et cesn 
de semences i quieut on cascan an de le feste saint Martin 
Marc. et tos les fruis. et les chieures et les berbis i fac 
fois l’an [Hiermit schließt ms. Douce und fügt hinzu: Et 
manda li patriarches a l’apostoele de Rome] a tot le mai 
hier stimmt es mit Vitriacus. 1. c. s. 1127 1. 5; was folgt 
gänzlich verschieden] La terre de iherusalem est asise e 
(c. 3) monde et en la plus grant partie a molt de montagn 
terre est molt plentives d’arbres. devers orient est Arabe. 
midi lg terre d’Egipte u. s. w. 

Schluß: Nos auons dit la diuersite des crestiens O: 
de ciaus qui.ne sont mie crestien et ont en la terre ma: 
ee sun«Gui qui sunt plus mauais que femes et si sont serf 
Explieit. 

Von f 176 v° c 2 unten an besitze ich abschrift. 

11) f178 r° c1—c2. C'est la uie des rois del} 

Anfang: Cloeuis li premiers rois de France regna X) 
Clotaires li fix Cloeuis LVI ans. 


455 


Schluß: Loeys li gros li fix Phelipon regna XXXIII ans. Loeys 
x Loey li gros XLVI ans. Phelipes li fix Loey XLIIII ans. Loeys 
x Phelipe III ans. et III mois. Et Loeys qui ore regne de le 
ie Huon Capet. Explicit. | 
Dieser theil der handschrift rührt also aus der zeit Ludwigs 
IX her. ‘ 
12) f 178 r° c 2 — 198 v° c 3. Li romans de tous les 
losophes par Alars deCambrai. Gedicht von circa 7000 
en, zuletzt besprochen in der Hist. litt. XXIII. p. 243£. Es 
at sich noch in der Pariser arsenalhandschrift 175 woraus F. 
1el (Chans. des Saxons, préf. LVII) anfang und schluß mitgetheilt 
sowie in der S. Germ. handschrift 658 f182—220, und unvoll- 
dig im ms. bibl. imp. 7534 f 211—252, worüber man die Hist. 
.c. nachsehe. Das gedicht ist noch unediert und wird es wohl 
ı noch geraume zeit bleiben. Ich theile deshalb hier eine etwas 
ere probe mit, welche das gedicht hinlänglich characterisiert 
eigenthümliches interesse bietet. 
Anfang: Cil qui en soi a point de sens, 
Ki set les dis et les assens 
De dire et de biax mos trover 
Volenters se doit esprover . 
5 En raison et en verite 
Dunt il puist droite autorite 
Traire avant, quant mesters li est. 
21 D'une oure me wel entremetre 
Dont a tesmoing puis traire et metre 
Les plus maistres clers qui ainc furent 
Qui tot sorent et tot conurent. 
25 Je, Alars qui sui de Cambrai 
Qui de maint bel mot le nombre ai 
Vos wel ramenteuoir par rime 
De ce qu'il disent il meisme. 
De lor sens est grans li renons, 
30 Or uos uorai nomer les nons. 
Tulles qui molt fu sages clers, 
\ De totes clergies plus fers 
Que tot autre maistre de pris, 
. Est premiers esleus et pris. 
85 Apres est nomes Salemons 
Qui tant sot, ce iuge li mons, 
C’om ne trovast nul plus sage home 
En [tres]tot l’empire de Rome. 
Seneques est apres nomes 


456 


40 Qui tant ert preus et renomes, 
Que tos li mondes le prisoit 
Par le sens que en lui avoit. 
Terences est nomes li quars 
Qui sauoit bien totes les ars, 

45 Li quins est apeles Lucans 
Qui sot de musique et de cans : 
Et a merueilles fu cortois, 

Cil sauoit bien totes les lois. 
Perses est apres li li simes, 

50 Cil troua les uers leonimes 
Et fist le liure des auctors 
Com cil qui bien en sot les tors. 
Li sepmes ot non Cicerons, * 
Cil n’estoit mie trop enbrons, 

55 A meruelles estoit haities, 

Prex et cortois et afaities. 
Boece apres est ici mis 

Li witimes com urais amis, 
Molt fu prex et bien se proua, 

60 Maint exemple dist et troua. 
Diogenes est li nouimes, 

Orases apres li disimes 
Qui par l'entente qu'il i mist 
Maint bel-liure troua et fist. 

65 Li onsimes est Juvenax 
Qui molt fu cortois et loiax. 
Socrates li dosimes fu, 

Bons clers ert et de grant vertu. 
Ouides li tresime estoit 
70 Qui molt noblement se vestoit 
- Et molt par fu de bones mors, 
En ses liures parla d’amors. 
Li XIIIne ert Salustes 
Qui ainc ne pensa mauaistes. 
vw cl: 75 Li quinsimes ot nom Ysidres 
En deu crei plus que [crei] es ydres. 
Le sesime ot non Aristotes 
Qui ne prisa onques gens sotes, 
Molt fu bons clers et molt sotiex, 
80 Larges, cortois et ententiex. 
Li dieseptimes [ert] Catons 
* 


* In den Pariser mss. scheint Boece vor Cicero genannt zu wer‘ 
Vgl. Hist. litt. 1. c. 


457 


Et li disuitimes Platons, 

Icil furent bon compagnon 

Et bon clerc et de grant renon. 
85 Virgiles fu apres li sages, 

Bien fu emploies ses aages, 

Grans science en lui habonda, 

Mamte riche cite fonda. 

Li vintimes ce fu Macrobes 
90 Qui tos iors uesti blances robes. 

Li poetes est apres dis 

Qui molt estoit plains de bons dis 

Et li philosophes apres 

Qui molt fu de bien faire engres. 
95 S8. Pols est mis en cest escrit 

- Qui tant ama deu Jhesu Crist. 


Tulles nos deuise le premier point d’amistie. 
113 Tulles nos dist a ces besoins, 
Qu'en amiste a IIII poins 
115 Laues de tote malvaistie. 
Li premerains poins d’amistie 
Est d’amer ce que li hom aime 
Qui sens engien ami le claime. 
Et ce qu'il het doit il hair, 
120 S'il ne wet amistie trair. 
Et ie uos di ici endroit, 
Que cis n'est pas amis adroit 
Qui [m’] aime et siut mon anemi; 
Et li hom qui het mon ami 
125 Loial amor pas ne me porte, 
Quant il por moi ne s’en deporte. u. 8. w. 
s gedicht schlicßt: 
Cil qui cest liure a rimoie 
A si son afaire amoie, 
Que de plus ne uos est contere; 
Car ici fine la matere 
Del liure de moralite 
Qui est estrais d’auctorite. Explicit. 
) f198 v° c 3—199 v° c 2. La complainte Jerusa- 
ıntreRome. Satirisches gedicht von 25 zwölfzeiligen stro- 
2mal herausgegeben von A. Jubinal 1) aus unserer 2) aus 
aager handschrift (Rapp. s. une mission en Suisse und Lettre 
mss. de la bibl. roy. de la Haye s. 65 ff.) und kürzlich von 
:h den beiden genannten und einer Oxforder handschrift in 


458 


kritischer gestalt. (Cod. ms. Digb. 86 s. 106 fi.) Eine 4te hs., du 


Pariser ms. fr. 12471 f 106 citiert P. Meyer (Romania I, s. 247.) 

14) f 199 v c 2—200. Exemples des mors. Fragment 
eines ebenfalls in 12zeiligen strophen verfaßten gedichtes, welches 
theils Helinand theils Thibaud de Marly* zugeschrieben wird und 
4mal nach verschiedenen mss. herausgegeben ist. Näheres darüber 
sehe man bei Mussafia (Über eine afr. hds. zu Pavia. Wiener 
sitzungsberichte LXIV, s. 546 ff). Man vrgl. noch Les vers du 
Monde, welche Jubinal (Contes et dites II 124 ff.) abgedruckt hat. 


1 
d 


| 


Ist die ehemalige la Val. hs. 2738 (De Bure Cat. II 246) mit einer 


der von Mussafia citierten Pariser hss. identisch ? Sie enthält 575 zeilen 
oder 48 strophen. Auch die hs. 9413 der bibl. des ducs de Bour- 
gogne enthält: Le dit de le mort. etc. und beginnt wie die Val. he.: 


Mors qui m’as mis muet; ebenso die Turiner hs. fr. 134, vgl. 17 unten. | 


Mir ist leider außer den 3 strophen des Adam de la Halle bei Jubinal 
(Contes et dits II, 273), welche sich in unserer version nicht finden, 
keine einzige ausgabe zur hand. Ich setze daher die reime der 20 vor- 
handenen strophen von der zweiten an hierher. 2. droitüre, pois 3. en- 
voisies, termine (das erste reimwort dieses reimes ist mit zeile 3 ausge- 
fallen) 4. crient, faille 5. commence, filosophie 6. vials, delite 7. rent, 
cols 8. äste, essiliés 9. saint, fâble 10. pensassent, argent 11. guerröies, 
Outräges 12. füme, fices 13. cras, recövre 14. uns, vengieres 15. di 
vers, laidengiés 16. apérte, foire 17. mars, senéstre 18. ont, juise 
19.** communement, confort 20 desirée, natüre. 
Die erste strophe ist in unseren ms. arg verstümmelt und 

lautet also: 

Mors fait a tos dis en brun cape 

Et de la pure terre nape 


5 Mors conuertist et roi et pape 
Mors fait de franc hom cuivert 


* 


* P. Meyer (Romania I, s. 246) sagt: >»Je publierai dans le pre 
chain numéro de la Romania un texte qui confirme la première de 
ces attributions.« 

** In der Digby handschrift steht diese strophe als 16 und letste 
der Compl. Jerus. (n. 13), woraus hervorzugehen scheint, daß beide um. 
eine vorlage hatten, in der die beiden gedichte einander folgten. Der 
schreiber von D. copierte vom zweiten’ gedicht nur diese strophe, ws 
mit seiner auch sonst deutlich hervortretenden neigung zu zusammer 
siehungen ganz im einklang steht. 


459 


Mors rent-cascun co qu'il desert 

Qui mains li done plus i pert 
10 

Le sien li tout et bien le frape. 

Die zweite lücke kann möglicherweise auch nach dem vers 6 
zusetzen sein, denn weder sie noch die erste ist im ms. kenntlich 
macht, wie denn überhaupt das ganze gedicht ohne irgend wel- 
en absatz sich wie ein unstrophisches dem ersten blicke darbietet. 
h besitze abschrift des ganzen. 

15) f 200 r’c3— 201 r® cl. Li fabliax des bons vins 
ler La bataille des vins par Henri Andeli. 

Das gedicht ist gedruckt nach der Pariser hs. 837 (anc 7218) 
m Barbazan Méon (Fabliaux et contes I, s. 152—158) und besprochen 
m der Hist. litt. XXIIL, s. 227, wo jedoch als verszahl irrig 104 
att 204 angegeben ist. Vgl. noch Paul Meyers aufsatz: Henri 
'Andeli et le chancelier Philippe (Romania I, s. 190). Unser text 
ietet folgende varianten von Méons druck: 1. Segnor oies une 
. Qui auint jadis sor la.t. 7. son anmacor 10. but quil auoit soi 
l.fa 13. C’al. le m. vin q: 15. Primes 17. d’Ausois 26. saint 
ion 31. Vin de Sesane 35. Sansuere 36. Verselai 37. Tonaire et de 
\aueni 38. Soueni 51. dant Mauel 52. Qui crois ens esclos de 
iauer 55. Et mesire Rogel 59. Les cacha li prestre de oort 60. 
atant ferant d’un baston cort 63. Moe uure u B. (undeutlich und 
a rasur) 64. Clermont lor chier v. 65. Ces II vins 68. Ne proisa 
0. qu’en este se t. 73. Vin d’Ariences, Chambure, Resnes 76. Je 
ai 82. Tu sues 83. Iceste triues sont e. 85. Au tesmoing do vin 
7. bee sac 88. trop dolent 91. Que fait dant Croe de S. 92. de 
“on de Tausons 93. pesent 95. Auuiler 98. te fais 99. paissons 
00. les goutes 102. Lors saut 105. a cort 111. Les Colonois p. 
argent 113. Aunis de la R. 114. Aussois 11%. gent herre 117. B. 
ormans, Flamans, Galois. 125. Qu’i li 127. Agolesmes 128. Si i 
129. li bons vins blans 134. fait il toster 137. Chauueni 138. et 
eteoi 140. Furent deuant le roi tot un (141 u. 142 umgestellt) 
il. De trestos nos bons vins francois 143. Li vin fr. se d. 144. 
nic. 149. Vermentun 150. la gent 152. force uiuer 156. pies et 
8, no laissasent 159. com il e. 163. C’estoit un p. t. 171. e. les 
goit 173. A c. vin d. u. bont 174. i se gont 175. Bi s. T. 176. 
dditoet 178. Hersoi drincoi fu 183. si s’ala 184. III jors III nuis 
6. son don 188. com vraiee. 189. Pus fist 191. V contes 194. ot. 
D. Desci a Tore qu'il m. 204. Bumons t. v. com. d, n. d, 


460 


16) f 201 r° ec 1— 202 r° c 1. La riote du mondei 
prosa, herausgegeben von Fr. Michel 1834 nach der Pariser hs. 
1553, (anc. 7595). Vgl. Hist. litt. XXIII, 104. 

Anfang: Ge sui d’une maniere dont j’ai molt de compagnons. que 
ie boif plus volentiers apres mangier que devant si ne mangai on- 
ques uolenters a mon ostel. 

Schluß: Au luminaire nostre dame dites li qu’ele manguce de 
iors si ne l'en covenra point. Explicit. 

Unsere version scheint bedeutend von der Pariser abzuweichen. 
Leider ist mir Michels ausgabe nicht zugänglich, sondern nur die 
proben im Pariser hss.-catalog und in der Hist. litt. 

17) f 202 r° c1— 203 r° cl. Li doctrinals le Saunage. 
gedruckt von Jubinal nach der par. hs. fr. 837 (anc 7218). Weitere 
mss. werden citiert. Hist. litt. XXIII 238 und Stengel Cod. ms. Digby 
86. s. 69 ff. 

Auch im ms. 9422 de la bibl. des ducs de Bourgogne zu Brüssel 
im ms. Harl 4333 zu London (Romania I, s. 208) und im Turiner m. 
fr.134 [jetzt L V 32, alt GI 19; Passini in seinem katalog II, s. 4% 
verzeichnet nur das erste stück. Die beschreibung Schelers (Notice 
de deux mss. de Turin) liegt mir nicht vor.] steht er. Vgl. noch ms. 
10397 und 10459 de la bibl. de Bourg. zu Brüssel. 

Wie die ausgabe enthält unser ms. 59 strophen, doch fehlt 
ihm die strophe 1 und 16—22 derselben und folgen die übrigen 
strophen in anderer reihenfolge. Ich setze hier die nummern der 
strophen der ausgabe her in der ordnung, wie sie unsere handschrif 
bietet, in klammern dazu die entsprechende strophe der Digby ls 
2—7 (3—8) 10 (9) 8 (11) 9 (10) 11—13 (12—14) 31 (15) 32-3 
(16—21) 14(22) 15 (51) [folgt. 1. strophe, welche der ausgabe fehlt 
und anfängt: Celui qui vaillans est et bien le set a voir (32)] 2 
(70) 25 (fehlt D) 24 (30) 26 (31) 27—30 (23—26) [folgen 4 strophen, 
welche der ausgabe fehlen und anfangen: Voirs est que bones teche 
sont bones (beles) et plaisans (27) Puisque li riches hom set bien 
gent herbergier (se set b. h.). (28) Et s’il est aucuns hom (si il 
est a ki) qui voluntiers tornie (29) S'il ert un rices princes et au 
ce sauoit (33)] 38—45 (34 56—61. 63) [folgt eine strophe, welche 
der ausgabe fehlt und anfängt: Apres son grant despens doit sibel 
(ben) esparnier (62)] 46—48 (fehlen D.) |folgt 1 strophe, welche 5% 
wohl der ausgabe wie D. fehlt und anfängt: Li haus hom doit auoï 
si bone conoissance] 49—56 (66 67 65 52—55 68) [folgt 1 stropke, 
‚ welche der ausgabe fehlt und anfängt: Or nos dites por deu se 20 
tot uos rendons (Or me d. p. d. si tous nous rendisoums) (69)] 57-® 


461 


71. 72) Ich besitze eine vollständige collation dieses stückes. 
Brüsseler und Turiner hss. entbehren wie die unsere und wie 
hs. Notre Dame 273 der anfangsstrophe der ausgabe. 

18) f 203 r° ce 1 — c 3. Li fabliax de Paradis. 

Da ich den besonders von strophe 18 an interessanten text 
ends sonst nachzuweisen vermag, drucke ich ihn nachstehend 
tändig ab. Der dichter war wohl ein Picarde. \ 


1. Se je uos fas entendre, si me deues oir 
Une uraie raison por le fol maintenir. 
Quant dex uenra en terre por le monde veir, 
Les bons fors des mauais en uora departir. 


2. Oies le iugement que tot doient oir 
Cui dex uora a uoir es grans biens maintenir. 
Oies que dex dira as grans et as petis, 
Quant il venra en terre iries et engramis. 


3. Escoutes, car oir le deues et aprendre 
Que uos aues ci quis, ie uos ferai entendre: 
Cascuns de uos me doit de ses fais raison rendre, 
Si en deues de moi le guerredon atendre. 


4. Mais ie uos doi ainscois raconter et retraire, 
Por coi uos deussies le mien seruice faire. 
Quant ie fis d'ome primes et de feme la paire, 
J’es mis ansdex ensanble por croistre et por fruit faire. 


5. Je fis home danblant a la moie figure, 
Sa face estoit molt bele et clere et nete et pure, 
D n’auoit en lui point de pechie ne d'ordure, 
Je li donai poissance sor tote creature. 


6. Et quant i’oi sa faiture de biaute si garnie 
Et ie li oi done pooir et segnorie 
Sor tote icele rien que i’auoie establie, 
Do bien c’oi en lui mis ot diables enuie.- 


I 


À lui deceuoir ot molt longement bae. 

I tot sol arbre auoie que ie li oi vee, 
Que ne maniast do fruit, et si li oi grae, 
C’ases eust de l'autre a trestot son ae. 


8. Quant diables uit l’ome en liu tant delitable, 
Cil lius estoit tant biaus et tant esperitable 
Tant li ala entor par engien et par fable, 
Que il le bota hors de uoie ueritable. 


9. Et quant ce uit diable qui tos les bons gerroie, 
Que il ot tel pooir, si en ot molt grant ıoie. 
Li hom par tel engin fu fors de bone voie, 
Que il mania le fruit que vee li auoie. 


10. 


11. 


12. 


13. 


14. 


16. 


17. 


18. 


19. 


20. 


462 


Por ce de paradis ietai l’ome et la feme 
Qui roine quida estre des ciex et dame. 

En terre laborerent, a la mort misent l'ame 
Deables en infer; ensi cuet qui si seme. 

De tote lor lignie auint molt longement, 
Que li diable estoient a lor definement, 

Ja nns n'eust uescu tant bien ne saintement 
Qui n’alast en infer sans contretenement. 
Quant ie ui, que uos tot alies si a perte, 
Por ce que li premiers auoit fait la deserte, 


Je pris car en la uirg(e)ne, co est bien cose aper—# 


Sos humaine char fu ma deites couerte. 


Ja ne fust restoree l’ame qui ert perdue, 
Se une autresi bone ne fust por li rendue; 
Et por ce fu de char ma deites uestue, 
Qu’ele ne fust el monde de diable coneue. 


Je me soffri por uos a trair et a uendre, 

Et quant ie fu uendus, ie me soffri a prendre, 
En la crois qui ci est me soffri por uos pendre 
Et ces pies et ces mains closfichier et estendre. 


Je fui por uos plaies ou coste malement, 

Sanc et eve en issi por uostre sauuement. 
Vees ici la lance, celi nomeement 

Qui la plaie me fist et les clos ‚ensement. 


L'orguel et la fierte al diable plaisai. 

Quant mort soffri en crois, en infer m'abaissai, 
Les portes en brisai, onques puis ne cessai, 
Jusques j'oi tos les miens, les autres i laissai, 
Por ce que cis max ert a uos tos auenus, 

Fui auec uos en terre XXXIII ans tenus. 

Lors remontai es ciex dont ie sui ca uenus, 
Por iugier bons et maus sui a uos descendus. 


Or uos traies auant li mauais corone, 

Car uos deues bien estre premiers araisone. 
Je uos auoie sens plus c'as autres done 

Et mon cors a baillier trestot abandone. 


Molt deussies net estre, quant uos me baillies 
Et ma car et mon sanc i cascun ior usies, 

En uos mains nuement le mien cors tenies, 
Celui nomeement qui fu crucefies. 

Molt deussies net estre de pechie et d’ordure, 
Quant ie uos prestai sens de conoistre escriture, 
Les ames uos baillai et en garde et en cure, 


468 


Mais uos ne m'en rendes ‘rie catel ne usure. 

Gros et cras esties, quant au siecle vesquistes, 
Les rentes des autes malement despendistes, 
Onques a nul bien faire vostre main n'estendistes, 
Poures ne herbergastes, ne bien ne lor feistes. 
Sor mon pule auies hautece et segnorie, 

Or aures en jnfer dolor et pullentie, 

En ordure serois et en tai et en lie; 

Tant com ie serai dex, ne uos faura ce mie. 


. Or ca li cheualier apres deues uenir 


Qui tant uos solies noblement contenir. 
Je uos prestai espees por iustice tenir, 
Ne le uos prestai pas por orguel maintenir. 


Vos erries au siecle roi et empereor. 
Amiral, conte, prince et maistre iugeor, 
De iustice ténir esties tricheor, 

Tot le mont meties en ire et en freor. 


Robes achaties cascun mois bien II paire, 

Li une estoit d'ermine li autre gris u vaire. 
Quant uos les laisies, ie ne m'en wel pas taire, 
Li riche les auoient, n’en volies el faire. 
Malement le feistes, molt chier le compares, 
Do plus parfont infer el puis uos bagneres, 
En ordure et en tai et en ire serez 

Et iamais a nul ior ca ne reuertirez, 


Les dames trainoient apres eles lor coe, 

Sor lor testes ardra & cascune la soe, 

Apres uos en iront celes a male eure, 
Dedens infer bouront, ia n’iert qui les secore. 


Departes uos en II, li un iront a destre 

Et li autre seront par deca a senestre, 

Et as bons et as max wel demostrer mon estre, 
Je wel bien, que on sace, por c'on m’apele mestre. 


Quant en terre vesquistes, riche nie menastes, 
Poures fui entre uos, mal sanblant me mostrastes, 
Ainc ne me reuestistes, ne ne me soelastes; 

Mais quant uos mangies, uostre porte fermastes. 


Il auint maintes fois, quant entre uos estoie, 
Que ie par grant besoing l'ostel uos requerroie, 
Et uos que desies: »Fui ribaus, va ta voie !« 
Et ie qui ere estragnes es portes me gisoie. 


Li poures ce sui ie, bien le wel a tos dire. 
Nus bien ne me feistes, nel poes contredire, 


464 


S'en ires en tenebres, en dolor et en ire 

En paine et en torment, en doleros martire. 
32. Or uos traies auant ma gent boneeuree, 

Vos aues fait por moi mainte grant consiree, 

Or entres en la ioie c'aues tant desiree 

Qui uos est a tos iors otroie et donee. 


Ähnliche gedichte sind viele vorhanden. Ich erwähne hier 
eines in gleichem versmaaß abgefaßten, von dem aber nur der 
schluß und auch der halb zerstört erhalten ist im ms. Rawl. Mix. 
1370 f 85 der bodl. bibliothek zu Oxford. Ferner eines ähnliche 
des schlußes entbehrenden im ms. 473 der nämlichen sammlung. 
Dieses ist aber in 8 silbern. Von einem dritten li vers de juis 
hat Paul Meyer (Arch. des Miss., trois. rapport) aus ms. Can. Misc. 74 
der bodl. bibl: proben mitgetheilt. Das gedicht findet sich ebens 
im Par. ms. 19525. In dem letzten ms..ist noch ein „Sermon sur 
le jugement de Dieu“ in 6silbigen versen Mit schweifreimen, we- 
chen Jubinal danach veröffentlichte (Paris 1834). Er ist noch et 
halten im Arundel ms. 292 des brit. museum f 31—38, im ms. 45 
des Caius college zu Cambridge f 129—135 und unvollständig m 
ms. Digby 34 zu Oxford f 76—80. | 

19) f 203 r° ce 1— 236 r® c 3. Li romans de Parthenope 
de Blois von Denis Piramus. ‘ 

Die angabe des autors mangelt in dieser, wie in allen übrigen 
hss. In einer ausdrücklichen äußerung in der vie seint Edrud 
von Denis Piramus (Michel, Rapp. 1838, s. 251) giebt dieser sich 
als verfaßer eines Partenope an .und ist daher Hist. litt. XIX 
* 8. 629 ihm die vorliegende einzig bekannte version des altfransi- 
sischen Partenope zugeschrieben. Ob mit recht und ob besonden 
die gesammtheit des romans als sein eigenthum anzusehen, muß ich 
dahin gestellt sein laßen. Herausgegeben wurde das gedicht ohne 
angabe des verfaßers von Crapelet (Paris 1834) und zwar nach 
der ältesten hs. (A), welche in der Pariser arsenalbibliothek auf 
bewahrt wird und die numer 194 trägt. Ferner enthalten das ge 
dicht: 2) (G) die hs. S. Germain 1830, wovon die verse 1449—1590 
in facsimile, ferner zur ergänzung von lücken in A die verse 191 
—1946, 5099-5416, 5577—5894, 6375—6694 in abdruck bei (r# 
pelet stehen, außerdem die verse 1105—1610 bei Le Grand d’Ausy 
(Fabl. et Contes, 3 éd. vol. V, append. s. 15) und circa 1200 weitere 
verse in Roqueforts aufsatz (Notices et extraits, Paris 1813, st. 
partie, s.3—84). 3) (P) die bs. der Pariser nationalbibliothek £f. 
868 (anc. 6985), wovon die verse 1503—1654 in facsimile bei (rs 


465 


xelet stehen. 4) eine früher im besitz des marquis Garnier befind- 
iche hs., von welcher ich nur durch die notiz bei Crapelet (préf. 
.25) kenntnis habe. Robert (ib. s. LXIII) sagt, er habe sie nicht 
wffinden können. Maßmann (Parthenopeus s. 125) und Bartsch 
Parthenopier und Melior) ignorieren sie gänzlich. 5) die hs. 207 
ler bibliothek zu Tours, aus welcher Raynouard (Journal des Savans 
1834, 8. 731 ff.) eine reihe varianten mittheilt. Er setzt die hs. in 
las fünfzehnte jahrhundert. Weder Maßmann noch Bartsch haben 
Raynouards entdeckung erwähnt. 6) zwei vorsatzblätter der hs. f. 
r. 792 (anc. 7190 5. 5 A) der Pariser nationalbibliothek, welche 
in fragment des Parthenope bieten und von Bartsch erwähnt wer- 
len. Siehe über sie den catalogue des mss. français der biblio- 
hèque impériale vol. I, s. 82. Unsere hs. (B) bringt die zahl auf 
ieben. Sie ist sonderbarer weise weder von Crapelet noch von 
Raynouard, Maßmann oder Bartsch erwähnt. Ihr text besteht nach 
meiner zählung aus 11068 versen. Ihr verhältnis zu A G und P 
läßt sich mit hülfe der facsimile, welche Crapelet von diesen letzteren 
gegeben hat und unter berücksichtigung des von A abweichenden 
schlußes in B GP leicht feststellen. Es ergiebt sich, daß G und P 
auf eine gemeinsame quelle z weisen, welche mit B auf eine ge- 
meinsame quelle y leitet, die dann mit A aus x der urquelle (oder 
aus der die gesammte überlieferung umfaßenden und dem original 
zunächststehenden quelle) floß. Auf die mittelbare quelle y weist, 
wie der mit BG P gemeinsame schluß andeutet, auch die Tourer 
&s. ‘Welcher der drei hss. (BG P) sie aber zunächst steht, vermag 
ich gegenwärtig nicht festzustellen, 8 mir die materialien dazu fehlen. 
Man sieht, daß es, für eine kritische constituierung des textes der 
zusammenstellung der von A abweichenden lesarten in y bedarf, 
da für die lücken* in A y dieses vollständig ersetzen muß und 
daß bei feststellung der lesart von y unsere hs. die erste stelle 
einnimmt. Herr Lutz, lehrer an der realschule in Basel, hat die 
interessante und sicher lehrreiche aufgabe übernommen, den eben 
dargelegten andeutungen folgend, zunächst die lesart von y und 
darauf die von x zu reconstruieren. Daß A nicht ungetrübt die re- 
œnsion von x erhalten hat, läßt sich schon aus den varianten der 
verse erkennen, von welchen Crapelet ein facsimile mittheilte. Die 
bewaise für die eben angedeutete classification, wird herr Lutz in 


* 


* Eine dieser lücken (nach vers 8936) hat Crapelet unausgefüllt 

gelaßen und seine und Roberts angaben über die ausdehnung dersel- 
(préf. s. 22; =. LVI und vol. IL, s. 133) widersprechen sich. 
Durmars 30 


466 


seiner arbeit, die. hoffentlich nicht zu lange auf sich warten läßt, 
mittheilen. Ich habe ihm alles darauf bezüglich gesammelte sowie 
meine copie von vers 8741 der hs. (v. 8867 ed.) bis zum schluf, 
und einige andere auszüge zur verfügung gestellt. Vielleicht wird 
herr Lutz durch die resultate seiner untersuchung veranlaßt, eine 
neue dem jetzigen standpunkt der wißenschaft entsprechende und 
zugleich zugänglichere ausgabe des gesammten gedichtes besorgen 
und dabei auch die vergleichung der verschiednen deutschen, nor- 
dischen, spanischen und catalanischen versionen mit dem französ- 
schen original ins auge fassen. Eine aus dem spanischen ins cats- 
lanische übersetzte bearbeitung finde ich in Quaritschs Catalogue 
of Romances of Chivalry, London 1872, No. 3480: General Historia 
del esforgat Cavaller Partinobles, Comte de Bles: y apres fonc 
Emperador de Constantinopla. Gerona, Jaume Bro (circa 1700) ı 
kl. 4° 68 seiten. | 

Bemerkt sei hier noch, daß mit blatt 218 oder mit vers 4891 | 
(v. 5001 ed.) die’zweite hand der handschrift beginnt. 

20) f 236 r° ce 3— 283 v° c 3. Li romans de Durmartle 
Galois. 

21) f 283 v° c 3 — 290 r° c 3. Ici apres commence li hy 
stoires del saint Graal et comment il fu conquis et quel 
cheualier l’alerent querre. Si nos tesmoigne Josephes | 
qui ceste hystoire fist par l’anontion del angle et si dist 
que. Perceuaus et mesires Gawains et Lancelos delLs 
furent li troi cheualier qui le queste en fisent. Et sine 
dist Josephes qui i fu. que Perceuaus le conquist. R 

Dieser unvollendete text ist vollständig erhalten in der Oxforder 
hs. Hatton 82 und wohl auch sonst wo. 

Anfang: Li hystoires del saintisme uaissel que on apele k 
Graal o quel li precioze sans al saueor fu receus al ior qu'il fu era 
fies por le peule rachater d’infer. Josefes le mist en remembran®' 
por l’anontion de la uoiz d’un angle .... Li hauz liures del gra 
commence el nom del pere et del fil et del saint espirit etc. 

Schluß: Sire fait la damoisele qui le coffre ot aporte faites les 
letres lire qui sunt dedens le cofre seelees d’or. Si saurois qu 
li chevaliers fu et de quel linage et por quele ocoison il fu oc#. 
Li rois sist deioste la roine et fist apeler son chapelain. Puis ft 
asseoir tos les cheualiers de la sale et commanda al chapelain. 

22) f 290 r° c 3 — v° c 4. Fragment einer bearber 
tung der Maccabäerbücher in einreimigen tiraden von seb 
silbern, bestehend aus 318 versen. Ob diese bearbeitung mt 


467 


iner andern von der Hist. litt. XXIII (liste générale des écrivains 
u XIII 8.) erwähnten identisch ist, vermag ich leider nicht zu 
gen. Das fragment ist sehr schwer lesbar und hat daher von 
abinal (Rapp. s.21) für ein fragment der Chanson d’Antioche aus- 
egeben werden können. Rochat vermuthete in ihm sogar «einen 
er zahlreichen lais, welche zur zeit der kreuzzüge entstanden und 
erumgesungen wurden.» Ich besitze abschrift davon. 


III. 
INHALT DES ROMANS DE DURMART. 


Einleitende bemerkung des dichters: Derjenige, welcher etwas 
viße, müße es andern mittheilen, aber nur denen, welche ein un- 
xfangnes interesse seiner mittheilung entgegenbringen. Eine kö- 
igliche abenteuergeschichte habe er sich zur aufgabe gestellt kurz 
md ohne lästige weitschweifigkeit zu erzählen (1—20). 

In Wales gab es einst einen edlen könig Jozefens, dessen schöne 
rau Andelise die tochter des Dänenkönigs und erbin seines reiches 
wer. Aus der glücklichen ehe dieser beiden entsprang ein sohn, 
welchem sie den namen Durmart gaben (92). 

Bis zu seinem 15 lebensjahre wurde er zu hause auferzogen 
und versprach an körper und geist ein vollendeter ritter zu werden 
(148). Da beschloß sein vater ilın zu weiterer ausbildung dem 
seneschal »der weißen stadt« (so hieß die hauptstadt von Wales) 
zu übergeben. Dieser ein reicher aber schon bejahrter mann 
hatte die thorheit begangen, sich mit einem noch nicht 18jährigen 
bildschönen mädchen zu verheiraten, auf welche Durmars schon 
lingst ein auge geworfen hatte. Der junge königssohn kam somit 
ia nächste berührung mit dem gegenstand seiner wünsche (210). 
Auch die dame wandte ihre neigung von dem alten gemahl ab und 
auf den frischen Jüngling, wuste es jedoch aus klugheit vor den 
leuten zu verheimlichen (220). 

Eines tages reitet der seneschal mit sämmtlichen genoßen Durmarts 
auf die jagd aus. Durmars ist zurückgeblieben, ein unwohlsein 
torschützend. Kaum sind aber die andern fort, so begiebt er sich 
ia das empfangszimmer, wo er die geliebte allein antrifft, die gerade 
in die lektüre eines romans vertieft ist. Sie bemerkt ihn und beide 
begrüßen sich und setzen sich vor einem köstlich ausgestattetem 
bett nieder. Die junge frau entschuldigt sich, daß sie noch nicht 
sekommen sei sich nach seinem wohlbefinden zu erkundigen, worauf 

30 * 


468 


Durmars dankt und ihr seine liebe in längerer rede gesteht (282). 
Die dame erwidert gleichfalls in längerer rede, daß sie seine liebe 
annehme und bemerkt ausdrücklich, er sei ihr erster und werde 
ihr einziger geliebter bleiben. Durmars dankt ihr und beide ver- 
bringen den ganzen tag in ungestörtem liebesgenuß mit einander, 
ohne jedoch darüber die mahlzeit zu vergessen (341). 

Der seneschal kehrt von der jagd, auf welcher er zwei hirsche 
erlegt hat, zurück und ist höchlichst erfreut über das wohlbefindee 
seines pfleglings. Die ganze gesellschaft setzt sich zu tische, wobd 
es weder an köstlichen speisen noch an kühlen, herben und klares 
weinen mangelt. Nach der mahlzeit treibt man allerhand kurzwal, 
man geigt, spielt die harfe, würfelt oder vergnügt sich am bret- 
und schachspiel. Durmars hingegen verlangt nur nach der das 
seines herzens und weder er noch sie machen jetzt ein hebl vo 
ihrer gegenseitigen liebe, so daß es selbst der seneschal bemerkt, 
Obne seine frau zu schelten, zieht er sich in ein waldschloß zurick 
und läßt Durmars, welchen auch alle seine begleiter bis auf eines 
diener verlaßen, allein mit seiner untreuen gemahlin zurück (39%) 

Drei jabre führt Durmars dieses leben und will von krieg us 
turnieren nichts wissen, da hört sein vater Jozefens von sein 
unritterlichen lebenswandel. Jozefens ist kaum aus Dänemark, ve; 
hin ihn regierungsgeschäfte gerufen hatten, zurückgekehrt, als e 
auf allen seiten schlimmes von seinem sohne reden hört. Nachdem. 
er genaueres darüber in erfahrung gebracht hat, läßt er den 058 
18jährigen Durmart vor sich rufen. Dieser, obwohl ungern, gehorc | 
und kommt mit seinem einzigen knappen, welcher ihm beim ab 
steigen das pferd hält (432). Die im schloße befindlichen lestt 
spotten seiner. Ohne sich jedoch um sie zu kümmern oder sie auch 
nur eines blickes zu würdigen, geht Durmars gerade auf sein 
vater zu, dessen gesicht keinen freundlichen empfang versprick. 
Er kniet vor ihm nieder und begrüßt ihn geziemend (450). Der 
könig läßt ihn hart an und fordert ihn auf, seinen leichtsina 
gen liebeshandel aufzugeben und seine 60 junker zurückzurufes 
In 2 jahren werde er ihm dann zugleich mit 100 gefäbrten des 
ritterschlag ertheilen. Höre er jedoch nicht auf seine mabnungts, 
so möge er seine ausgaben von einem anderen bestreiten labes, 
zu ihm dürfe er nicht mehr kommen, und wenn er etwa sich etwas 
vom besitz seines vaters aneigne, so würde er die tiefe der kerkef 
erblicken (508). 

Durmars weigert sich den mahnungen seines vaters folge 5 
leisten und wird darauf von diesem verstoßen (520). Er kebrt # 


469 


lame seines herzens zurück, welche ihn durch versicherung ihrer 
iebe und durch die aussicht auf beßere zeiten nach seines vaters 
bleben tröstet. Sie setzen sich an ein schachspiel (545). Tag und 
acht verbringen die beiden mit einander, einzig auf den genuß 
hrer liebe bedacht. Durmars wird genöthigt, seine mäntel, gürtel 
nd kostbarkeiten zu versetzen, und muß von seiner dame sich er- 
alten laßen; zusammen mit seinem knappen besitzt er nur noch 
inen einzigen gaul. Alle welt hält sich über ibn auf und befürch- 
et die zeit, wo er die leitung des reichs übernehmen wird (566). 

So vergeht der winter, zu ostern hält könig Jozefens hof in 
ler »weißen stadte. Eines morgens als Durmars sich angekleidet, 
ritt er ans fenster, und während er über die grünen wiesen schaut, 
las heitere wetter beobachtet und auf den gesang der lerchen horcht, 
æwachen in ihm gedanken über die verwerflichkeit seines bisherigen 
ebens (592). Er ruft seinen diener Dionet uud theilt diesem seinen 
ıntschluß mit, eine seiner würdigere lehensweise zu beginnen. Er 
vil sich von seiner buhle trennen und zu seinem vater gehen. 
Wenn dieser ihm den ritterschlag verweigere, werde er anderswo 
lenselben zu erlangen suchen und solche proben seiner tapferkeit 
kblegen, daß sein vater bereue, ihm seine unterstützung entzogen 
su haben (640). Diones bestärkt seinen herren in dem gefaßten 
vorsatz und versichert ilım, könig Jozefens werde sich mit freuden 
seiner annehmen (654). Darüber kommt Durmarts buhle herzu. 
Auf ihre frage, warum er so nachdenklich sei, erwidert Durmars, 
er wolle zu hofe und ritter werden, müße sich also von ihr trennen, 
doch könne er sie auch entfernt wohl lieben (675). Die buhle er- 
widert leichten herzens, so lange er ihr treu bliebe, werde sie ihn 
za lieben fortfahren; anderenfalls würde sie nicht vor gram sterben, 
wenn er sie vergäße. Sie werde Gott bitten, sie mit ihrem gatten 
suszusöhnen (692). So trennen sie sich ohne abschiedskuss. Die 
dame läßt sich keinen verdruß anmerken. 

Durmars geht über den markt, wo er von den bürgern. und 
frauen mit einer stubenmagd verglichen wird, und tritt dann in 
begleitung seines dieners in den palast; hier trifft er den könig 
mit 100 rittern und die königin mit 50 damen (725). Die gesell- 
schaft hört gerade den vortrag eines jongleurs an. Viele erheben 
Sch und begrüßen den eintretenden Durmart. Dieser erwidert 
ihren gruß und geht auf seinen vater zu, ihn geziemend zu be- 
grüßen. Der könig erwidert jedoch seinen gruß nicht, und Durmars 
"endet sich zur königin, welche ihn willkommen heißt; kniend er- 

er mehr denn sieben küsse von ihr (761). Unterdessen wird 


470 


das eßen aufgetragen. Durmars ergreift eine kanne (bocle 
bringt seinem vater waßer. Der könig wäscht sich, ohne 
zu seinem sohne zu sprechen. Als Durmars darauf auf die 
zugeht, entreißt ihm ein knappe die kanne und ruft ihm h 
zu, er solle der frau des seneschals das waßer reichen, 
man ihm antrauen werde; einer königin zu dienen, sei € 
werth. Durmars schlägt ihn zu boden und hätte ibn getödtet, 
nicht die ritter dazwischen getreten. Die königin drückt il 
friedigung über die bestrafung des vorwitzigen knappen a 
setzt sich auf einen hohen thronseßel (808). 

Durmars ergreift nun ein meßer und legt die speise 
wobei er die bewundernden blicke der anwesenden auf sicl 
welche nur beklagen, daß ihm der rittersinn abgehe (826). 
dem eßen wird wein aufgetragen und Durmars geht zum 
um sich mit ihm auszusöhnen und ihm seinen entschluß, ein 
ritter zu werden, mitzutheilen. Der könig hört erfreut : 
ermahnt seinen sohn, seine liebe nur einer königlichen pri 
oder einer regierenden königin zuzuwenden, wie er selbst € 
gethan. Die versühnung wird durch einen kuss besiegelt 
Auf wunsch der königin wird die erhebung Durmarts in der 
stand auf kommende pfingsten festgesetzt, worüber Durma 
erfreut ist; er ruft nun alle seine begleiter wider zurück 
Eines tages bittet er auch noch den könig, den seneschal mi 
frau wieder auszusöhnen, was denn auch geschieht (920). 

Im monat mai, gerade am pfingstfeste, versammeln sic) 
und frauen auf den ruf von Jozefens und seiner gemahlin in 
anzahl in der »weißen stadt«, sämmtliche zimmer sind mit 
und binsen bestreut, ebenso markt und straßen (948). Mel 
1000 reichgeschmückte ritter und damen sind anwesend. I 
beichtet bei einem bischof und hört zwei feierliche messen 
denen sich alles hinzudrängt, um den schönen und stattlich 
deten jüngling zu bewundern. Die frauen besonders richt 
blicke auf ihn und jede möchte ihn den ihrigen nenneı 
Nach der zweiten messe kehrt man aus dem kloster zurt 
begiebt sich auf eine mit hohen dichtbelaubten bäumen be 
wiese, dort wird ein großes mahl abgehalten, dabei wart 
jungfrauen und ebensoviel ritter auf, und singen dabei laut 
lieder (1033). In freudiger stimmung und ohne streitigke 
das eßen vorüber. Nachdem die diener die tischtücher ab 
men, beginnt harfen und geigenspiel, die knappen steigen. zt 
und turnieren (1049). Nach mittag läßt das erscheinen einer: 


471 


sen wolke es rathsam erscheinen, vor dem losbrechen des sturmes in 
lie nahe stadt zurückzukebren, damit die festkleider nicht leiden. 
Alles eilt zu pferde (1068). 

Durmars einer der letzen ist in eifrigem gespräch mit einem 
ritter, als er vor dem hauptthor der stadt einen großen, alten bauer 
srblickt, welchen er nie zuvor geselien. Dieser verneigt und be- 
kreuzigt sich 3 mal, nnd indem er seine hände erhebt, ruft er aus, 
daß er hier ein wunder erblicke, ein anderes jedoch, was er früher 
erblickte, sei größer als dieses (1090). Durmars fragt ihn, wel- 
ches wunder er erblicke und warum er sich 3 mal bekreuzigt habe, 
worauf der bauer erwidert, seine übermäßige schönheit sei das 
Bine wunder, das andere sei indess noch größer. Durmars fragt, 
was das denn sei (1115). Die königin von Irland, versetzt der 
bauer, welche durch ihre schönheit alle frauen der erde übertrifft. 
Sie ist noch nicht 18 jahr alt und noch unverheirathet. Er, Durmars, 
welcher an schönheit alle männer übertreffe, passe für sie und 
müße, wenn er ein tapfrer mann sei, vor keiner gefahr zurück- 
scheuen, um sie aufzusuchen (1162). Auf Durmarts befragen nach 
dem namen der schönen königin weiß der bauer nichts anzugeben, 
ebensowenig vermag er ihm den weg dalıin zu zeigen, denn der- 
selbe sei sehr gefahryoll. Durmars entschließt sich gleichwohl die 
königin aufzusuchen, deren verehrer er von jetzt an zu sein gelobt; 
zum dank beschenkt er den bauer mit 100 sous und mit seinem 
prächtigen mantel. Der bauer bedankt sich demüthigst und geht 
fort (1203). 

Durmars kommt nachdenkend bis zum palast, wo unterdessen 
musik und tanz von neuem begonnen hatten. Bei seinem eintritt 
wird er geziemend begrüßt (1228). Zu seinem vater gewendet, 
‚iordert Durmars sofortige übergabe seiner waffen und des besten 
pferdes, widrigenfalls er auf nimmerwiedersehen davon gehen werde. 
Auch will er nicht sagen, welches abenteuer er aufsuche, bevor er 
de waffen empfangen hat (1248). Beschreibung seiner ausrüstung 
(1282) Die kônigin seine mutter macht ihn durch überreichung 
eines kostbaren gürtels zu ihrem ritter. Durmars küsst sie 7 mal. 
Der könig gürtet ihm das schwert um (1305). Hierauf erklärt der 
sue ritter, daß er ohne begleiter die kônigin von Irland, welche 
sin herz besitze, aufsuchen wolle (1330). Vergeblich sucht ihn der 
könig in seinem entschluß wankend zu machen. Durmars empfiehlt 
inem vater seine gefährten und verabschiedet sich (1372). Draußen 
wutet sein pferd; beschreibung der vorzüge desselben. Er ergreift 
schild und lanze (1426). Ermahnung des vaters an Durmart, stets 


472 


der rittertugend eingedenk zu sein (1456). Durmars verspricht es 
nach kräften zu thun und bittet seine mutter, gottes schntz für ibn 
anzuflehen, darauf reitet er freudig davon. Der könig kehrt in 
den palast zurück. Die königin ist nachdenklich und beträbt über 
die trennung von ihrem sohn (1473). 

Bemerkung des dichters: Es sei vormals allgemeine sitte dee 
königssöhne gewesen, auf ritterthaten auszuziehen. Seien sie dan 
zurückgekehrt, so haben sie, von aller welt geehrt, die herrschat 
übernommen. Auch haben damals verherrlichungen solcher ritter- 
thaten reichen lohn eingebracht, jetzt seien die reichen leute ver- 
weichlicht, nur im zanken und spielen, schmeicheln und lügen, ir 
trikieren und großprahlen seien sie stark (1495). 

Durmars reitet 10 meilen bis er bei anbruch der nacht in einen 
wald kommt. Dort erblickt er einen baum, von unten bis obes 
voll brennender kerzen. Über der spitze des baumes sieht er 
ein nacktes kind, das noch glänzender war als die kerzen. Eine 
stimme mahnt ihn jedoch, nicht näher heranzukommen, da er, sobald 
er die wunder des kindes und der kerzen gesehen, bei todesstrafs 
die aufträge ausführen müße, welche er dann hören werde (1542). 
Durmars, in furcht gesetzt, reitet davon und kommt zu einem 10% 
nenkloster, wo er für die nacht eine unterkunft findet. Den ander 
morgen bricht er auf, passiert in 3 tagen das meer und betritt 
Irland. Der dichter will nicht alle einzelheiten erzählen, um 
lange weile zu vermeiden und bemerkt, daß jetzt erst die eigent- 
liche geschichte beginne (1574). 


Als Durmars aus dem schiff gestiegen, reitet er bei schönsten 
wetter ins land hinein, er kommt in einen wald und gegen mittag 
erblickt er einen ritter mit einem jagdhund. Sie reiten auf einander 
zu und begrüßen sich (1603). Durmars erkundigt sich nach seiner ge 
liebten (1618); wird darauf aber von dem ritter befragt, wie viel 
turniere und kämpfe er schon um ihrer liebe willen bestanden, und 
schließlich, als er gesteht, noch keine, von ihm hart angefahren und 
zu dem schimpflichen gelöbnis aufgefordert, von seiner liebe abre- 
stehen oder mit ihm zu kämpfen (1644). Durmars erwidert, wie 
es sich gebührt. Der ritter zieht sich ein stück zurück, bindet 
seinen bund an einen tannenzweig und kommt dann auf Durmart 
zu. Der kampf beginnt. Des ritters lanze bricht während desselben 
in 3 stücke, worauf ibn Durmars vom pferde zu boden schleudert, 
so daß er ganz betäubt nicht wieder aufstehen kann (1692). Dar 
mars steigt vom pferd, stößt seine lanze in die erde und geht mit 


473 


rezücktem schwert auf ihn zu. Der ritter bittet um gnade (1705). 
Jurmars schenkt ihm das leben, unter der bedingung, daß er ihm 
age, was er von der königin von Irland wiße, und daß er sich als 
refangner zur königin Andelise begebe (1730). Das letztere ver- 
pricht der ritter zu thun. Von der königin von Irland weiß er 
ıber nichts, giebt ihm jedoch seinen jagdhund, mit der weisung, er 
olle immer den weg einschlagen, welchen dieser nehmen werde 
1748). Darauf steigt der ritter zu pferd und reitet davon nach 
ler weißen stadt, wo er wohl aufgenommen werden wird. Doch 
ill der dichter nicht weiter von ihm erzählen (1760). 

Durmars reitet sammt dem hunde ebenfalls von dannen. Er 
xommt in einen wald. Gegen 9 uhr abends gelangt er auf eine 
haidefläche von mehr denn einer meile ausdehnung. Hier erblickt 
pr einen häßlichen zwerg. Durmars redet ihn figur an, worüber 
der swerg sehr erzürnt ist, gleichwohl aber nicht umhin kann, die 
Fitterliche gestalt und die waffen Durmarts zu loben (1804). Darauf 
reitet er davon; Durmars will ihn noch ausfragen, fürchtet aber, 
wenn er ihm nachreitet, vom weg abzukommen und folgt deshalb 
der spur des hundes nach. Da kommt ein großer ritter (Nogans) 
über die haide, hoch zu ross und prächtig ausgerüstet (1830). Durmars 
bewundert ihn. Beide nähern sich und bewillkommen einander. 
Durmars erkundigt sich bei ihm wiederum nach seiner geliebten 
(1853). Der große ritter weist seine frage unwillig zurück. Hätte 
er Durmart nicht begrüßt, so würde er ihm für solche zumuthung 
den kopf spalten (1864). Durmars erwidert, das würde ihm nicht 
s leicht werden. Der große ritter heißt ihn fliehen, da ein sieg 
über ihn ihm keinen rum einbringen werde, und kehrt dann, ohne zu 
warten, um. Durmars ist zwar über den schimpf aufgebracht, doch 
trennen sie sich ohne kampf. Durmars zieht seines wegs über die 
hide weiter und beginnt zu eilen (1887). 

Da kommt auf einem weißen zelter eine liebliche jungfrau 
(Fenise, die königin von Irland) ganz allein aus dem wald. Beschrei- 
bung ihrer kleidung und der gestalt. Sie hat das gesicht verschleiert 
und ist das schönste mädchen, welches männer und frauen ihrer 
zeit je gesehen haben (1939). Durmars sieht, als er näher ge- 
kommen, wie sie ihren kopf aufhebt und ihr gesicht entblößt. Da 
de so schön ist, nähert er sich ihr und grüßt sie höflich. Sie er- 
Wdert seinen gruß. Darauf hält Durmars sein pferd an und er- 
kundigt sich bei der jungfrau nach der königin von Irland, der sie 
allein an schönheit nachstehe (1972). Die jungfrau lächelt und 
fragt, ob er geschenke und boten von ihr empfangen, und ist auf 


474 


Durmarts verneinende antwort über die seltsame liebesleidenschaft 
erstaunt, verlangt deshalb, um Durmart auf die probe zu stellen, 
bei der treue, welche er seiner geliebten schulde, den ihn begleitenden 
hund. Durmars überläßt ihr denselben mit einem seufzer und bittet 
nur um auskunft über seine geliebte (2000). Die jungfrau räth 
ihm mit ihr nach Landoc zu gehen, wo tags darauf Cardroains ein 
fest feiere. Dabei werde ein sperber ausgesetzt für die schönste 
frau, welche Yde de Landoc, Cardroains geliebte, zu sein glaube; 
wolle eine andere den sperber erlangen, so müße sie einen ritter 
mitbringen, welcher ihre größere schönheit gegen die von Ydan 
im kampf mit Cardroain vertheidige. Verliere jener, so werde Yde 
ihre nebenbuhlerin schänden und in’s gefängnis werfen (2036). 
Cardroains habe zwar schon 7 ritter bei solchen festen getödtet, 
dennoch habe sie die fünfwöchige reise unternommen und hof, 
den sperber davon zu tragen, denn ihr ritter sei der, welchen Dur- 
mars wohl kurz zuvor angetroffen habe (2049). Durmars versichert, 
er habe nie einen so großen ritter gesehen. Die jungfrau meint, 
niemand dürfe weder ihren noch des großen ritters namen erfahren, 
bevor sie in ihre heimat zurückgekehrt seien. Der große ritter 
sei ihr lehnsmann. Durmars solle aber mit nach Landoc kommen, 
wo er hoffentlich über seine dame nachrichten erfahren werde. 
Wenn sie übrigens jetzt zu dem großen ritter kämen, solle er ba 
der treue, welche er seiner dame schulde, auf rohe zumuthunge 
desselben immer höflich erwiderp, doch nur so lange, bis sie erprobt 
haben, wie er sich morgen gegen Cardroain benehme (2096). 
Durmars willigt gern ein (2109). Sie holen den großen ritter 
ein, welcher die jungfrau mürrisch ermahnt zu eilen und Durmart, 
ihren begleiter einen schelm heißt. Durmars erwidert, er sei nur 
gekommen ihm zu dienen und könne deshalb seine reden ertragen 
(2134). Sie reiten ihres wegs und treffen den zwerg, welcher unter 
einer eiche ein feuer angezündet hat und daran ein großes stück 
speck bratet. Er ruft ihnen zu, das fleisch sei schon gar (2150). 
Als er Durmars erblickt, erschrickt er und fragt, welches unbeil 
ihn herführe. Durmars fertigt den zwerg zu großer heiterkeit der 
jungfrau und des großen ritters ab, während dieser vor ärger bei- 
nah geborsten wäre (2172). Die ritter steigen ab, Durmars hilf 
der jungfrau vom pferde, der zwerg holt aus seinem koffer das 
tischgeräth und deckt auf grünem boden den tisch. Die ritter 
waschen sich, zuerst jedoch die jungfrau, dann setzen sie sich, und 
der zwerg wartet auf (2198). Durmars und die dame eben 8% 
einer schüßel, während der große ritter aus einer andern aleis 


475 


ißt, und sobald er mit seiner portion fertig ist, die der beiden 
jungen leute ergreift und ebenfalls vertilgt (2216). 

Nach dem eßen horchen sie auf den vogelgesang und verbrin- 
gen die zeit bis anbruch der nacht mit unterhaltung (2230). Der 
große ritter befiehit Durmart, der jungfrau und fern davon ihm 
ein nachtlager zu bereiten und die nacht zu wachen. Falls er ihn 
beim schlaf ertappe, werde er ihn tödten. Durmars bereitet gedul- 
dig die lagerstätten (2252). Sie begeben sich zur ruhe; die jung- 
frau mag aber nicht schlafen, da sie gedanken nachhängt, über 
welche der leser später mehr hören wird. Noch vor tagesanbruch 
legt sie sich ihre kleider an, schürzt des thaues halber ihre röcke 
in die höhe und geht so auf Durmart zu, welchen sie schlafend 
findet, und wegen seiner schönheit die der mond ihr recht deutlich 
erblicken läßt, bewundert. Um ihn zart zu erwecken, küsst sie ihn 
3 mal und mahnt den erwachten an des großen ritters drohung (2286). 
Durmars erhebt sich und macht, unterstützt von der jungfrau, alles 
zum aufbruch bereit. Als der große ritter erwacht und alles bereits 
in ordnung findet, freut er sich und versichert der jungfrau, sie 
werde noch heute seine tapferkeit erproben (2312). Sie steigen 
aun zu pferde und reiten davon. 

Gegen neun uhr kommen sie auf der wiese vor Landoc an, in deren 
mitte eine vergoldete stange mit einem sperber darauf aufgerichtet 
war. Viele leute waren versammelt. 12 ritter, die zu kampfrich- 
tern ausersehen waren, hüteten die stange. 102 mädchen sangen, 
ebenso ritter und damen und trieben andere kurzweil (2338). In 
einem zelt fern von der stange befand sich Cardroains,: wohl ge- 
vaffnet, und seine geliebte, Yde. Cardroains glaubte ohne kampf 
den sperber zu bekommen (2352). Da kam der große ritter durch 
die menge, hinter ihm die jungfrau, Durmart und der zwerg. Die 
leute glauben, Cardroain werde es schlecht ergehen, erklären die 
jangfrau für die schönste und bewundern auch Durmart (2374). 
Der große ritter fordert die jungfrau auf, den sperber zu ergreifen, 
de thut es beherzt (2388). Yde bemerkt es und verlangt von Car- 
droain, daß er ihr denselben zurückgebe. Dieser verspricht es, 
wird von ihr darob drei mal geküsst und dann gewaffnet (2405). 
Cardroains hoch zu ross und begleitet von Ide, reitet auf die stange 
zu. Ide verlangt von der ‘jungfrau hochmüthig den sperber zurück. 
Diese weigert sich‘ und verweist Ide ihre heftige sprache. Der 
&treit sei sache der männer. Die leute bewundern die kluge rede 
der jungfrau (2450). Cardroains befragt nun den großen ritter, 
0b er wirklich bebaupte, der jungfrau gebühre ihrer schönheit halber 


476 


der sperber. Der große ritter bejaht es, worauf sie sich gegenseitig 
herausfordern (2472). Cardroains hat die prahlerei des großen 
ritters erkannt und schickt sich zum kampf an, worauf der große 
ritter erschrocken nachgiebt und den sperber zurückzugeben ver- 
spricht (2486). Die jungfrau will nicht glauben, daß dieses ver- 
sprechen dem großen ritter ernst sei, wird aber von diesem des 
gegentheils bedeutet. Er habe nie mit Cardroain kämpfen wollen, 
sondern geglaubt, er werde diesen durch seine größe einschüchtern 
und so den sperber bekommen (2506). 

1de und Cardroains wollen die jungfrau ergreifen und ins ge 
fängnis werfen lassen. Diese weint (2521). Da stürzt Durmars 
vor, eilt bei dem großen ritter, welchem er beinah einen tritt vor 
die brust versetzt hätte, vorbei, stürzt 30 andere ritter zu boden 
und setzt Cardroain zur rede. Die jungfrau sei die schönste, ihr 
gebühre der sperber, er sei bereit, für diese seine behauptung zu 
kämpfen, wenn jemand ihm widerspreche (2542). Cardroains nimmt 
die herausforderung an und läßt die jungfrau los. Beide ziehen 
sich zurück und machen sich kampfbereit (2563). Dann stürzen 
sie auf einander mit gefällten lauzen, durchbohren die schilde und 
entmaschen die halsberge, die rosse prallen an einander und beide 
ritter stürzen verwundet und betäubt zu boden (2586). Eine stunde 
lang bleiben sie bewegungslos liegen, so daß die leute sich nähern 
und beide für tot erklären (2598). Da kommt Durmars wieder 
zu sich, zieht’ sein schwert und kommt stracks auf Caïdroain zu; 
wie er ihn aber bewegungslos liegen sieht, greift er ihn nicht at, 
sondern geht das blut seiner wunde zu stillen (2616). Er zieht 
sich den lanzenstumpf heraus, verbindet sich mit dem seidenen 
lanzenfähnchen .und geht zur nahen quelle (2628). Dort entwafnet 
er sich und stillt mit dem fähnchen das blut, aber seine wunde 
schmerzt ihn sehr, doch fühlt er, daß sie nicht lebensgefährlich ist. 
Die jungfrau hätte ihm gern geholfen, doch ließ man das nicht za 
(2648). AlsDurmars sich verbunden und schild und schwert wieder 
ergriffen, geht er wieder auf Cardroain zu, welcher mitten durchs 
herz getroffen, tot dalag (2660). Einer der kampfrichter trit 
vor, erkennt der jungfrau den sperber zu und läßt Durmart für 
seine zerbrochene lanze nach der sitte des landes eine ander 
reichen. Durmars dankt (2674). Der rftter ermahnt nun Durmarh, 
welcher schon zu ross gestiegen, eiligst davon zu reiten, da Car 
droains bruder Bruns von Morois, wie auch andere jahre, sich in 
der nähe versteckt halte und, sobald er seines bruders tod vernebm®, 
hervorbrechen werde, um denselben zu rächen. « 


477 


Durmars dankt auch für den guten rath (2704) und reitet mit 
der jungfrau, welche den sperber mit sich nimmt, davon. Die jung- 
frau bietet ihm zum dank für seine hilfe unterwegs ihre dienste 
an, sofern dadurch ihre ehre nicht geschädigt würde und fragt ihn 
nach seinem namen. Durmars nennt sich (2731). Die jungfrau 
drückt hierauf ihr bedauern über seine verwundung aus, und ver- 
spricht ihm, wenn sie in ihr land gekommen seien, ihm die königin 
von Irland zu zeigen, doch müße er bis dahin sich alles weiteren 
nechforschens enthalten. Durmars verspricht das (2768). So reiten 
sie eiligst weiter, da kommt der große ritter ihnen nachgeeilt, wel- 
cher von seinem zwerg erfahren hatte, daß Durmars verwundet sei, 
ud nun meint, leicht ihn besiegen zu können (2783). Die jung- 
frau bemerkt ihn zuerst und zeigt ihn besorgt Durmart. Dieser 
beruhigt sie (2796) und erwartet den heraneilenden großen ritter, 
weicher die jungfrau von ihm zurückfordert. Sie bereiten sich zum 
kampf (2812). Sobald der große ritter merkt, daß es ernst wird, 
verliert er den muth. Durmars wirft ihn vom pferde, platt auf den 
boden. Sein pferd eilt davon (2841). Durmars und die jungfrau 
reiten durch den tannenwald weiter. Diese lobt Durmart und 
wünscht, daß sie bald einen arzt für seine wunden finden mögen 
(2853). | 

Während sie so reiten, holt sie Bruns von Morois ein und ruft 
Durmart zu, daß er seinen bruder rächen wolle. Durmars und die 
geängstete jungfrau halten an (2882). Durmars fordert Brun von 
Morois auf, zuerst ihn anzuaören (2894). Bruns von Morois hält 
an und fragt, was Durmars ihm zu sagen habe. Durmars erklärt 
hierauf, er sei tötlich verwundet und Bruns von Morois brauche 
deshalb seinen bruder nicht zu rächen; wenn aber durch Gottes 
hilfe er Durmars ihn überwinde, so werde das Brun von Morois zu’ 
ewiger schande gereichen (2914). Bruns von Morois ist noch nicht 
$inzlich beruhigt, worauf Durmars verspricht, daß er, falls er wieder 
genese, binnen 60 tagen sich zum kampf mit ihm stellen werde 
(2937). Bruns willigt unter dieser bedingung ein und bestimmt als 
kampfplatz sein schloß Morois. Durmars gelobt ihm sein versprechen 
zu halten (2954). Darauf reitet Bruns von Morois davon und trifft 
auf den großen ritter, welcher wieder zu pferde sitzt und sagt, er 
habe beabsichtigt, Brun gegen Durmart zu helfen; er wird darauf 
von Brun mit näch seinem schloß genommen (2986). 

Durmars reitet weiter, doch seine wunde schmerzt ihn mehr und 
Mehr. Unter einem baume steigt er und die jungfrau vom pferde, 
‘utwaffnet sich und besorgt die rosse. Die jungfrau hilft ihm (3001). 


478 


Beide setzen sich unter eine belaubte eiche, Durmars lehnt auf bitten 
der jungfrau sein haupt auf diese und schläft sogleich ein. Die 
jungfrau wacht die ganze nacht hindurch bis zum morgen (3026). 
Durmars erwacht und fühlt sich wunderbar gestärkt. Sie reiten 
weiter auf breitem wege (3045). Der tag wird sehr heiß und Dur- 
mart schmerzt seine wunde. Gegen 3 uhr kommen sie zu einer 
schönen waldlichtung, wo eine tiefe quelle sprudelt; dabei steht 
ein rothes zelt. Unter einem baum sind zwei knappen mit braten 
beschäftigt (3068). Durmars reitet herzu und schaut in das zelt. 
Er erblickt ein prächtiges bett darin, auf welchem ein fräulein sad, 
damit beschäftigt ihre haare zu kämmen. Vor ihr hielt ein junges 
mädchen einen spiegel und vor dem bett spielten zwei knaben. 
brüder des fräuleins, schach (3104). Durmars und das fräulein be- 
grüßen sich. Diese erhebt sich und fordert Durmart und die jung- 
frau auf abzusteigen und ins zelt zu kommen (3120). Die knabe 
helfen Durmart vom pferde und ebenso der jungfrau und besorgen 
den sperber und die rosse (3136). Durmars entwaffnet sich und 
wird dabei von den beiden jungfrauen unterstützt. Das fräulein 
bemerkt, daß sein waffenrock blutig ist (3155). Sie fragt, ober 
verwundet sei, und als er es bejaht und über schmerzen klagt, ver- 
spricht sie, ihn vor 4 tagen zu heilen. Sie legt ein pflaster auf 
die wunde und giebt ihm einen starken trank ein (3179). Darauf 
spricht sie ihm muth zu und läßt ihm einen mit hermelin verbräs- 
ten mantel geben. Eine magd breitet vor dem bett ein seidnes 
tuch aus und knappen decken den täsch (3216). Nachdem sie ge 
geßen, wird der nachtisch und wein aufgetragen und das fräuleu 
spielt auf der harfe einen laich. Darauf setzt sie sich neben Dur 
mart (3237) und erzählt ibm von ihrem freund Gladinel dem 

N Rothen und von dem grausamen Fel de la Garde, welcher jedweden, 
gleichviel ob dame, ritter, knappe oder priester, wenn er ibm be 
gegne, sein pferd wegnehme (3272). Gegen ihn sei ihr freund t 
vorher am morgen ausgeritten und sie sei seinethalber in großer 
sorge (3288). Durmars spricht ihr muth zu (3300). Er und di 
jungfrau mit dem sperber bleiben 3 tage in dem zelte des Gladistl 
und werden aufs beste bewirtet. Gladineaz kehrt aber nic 
zurück (3322). 

Am dten tag früh rüstet sich Durmars zur weiterreise, ebes% 
seine begleiterin. Er nimmt abschied von den? fräulein (3358) 
Da kommt ein knappe herbeigelaufen mit zerrißenem wams. Ds 
fräulein erkennt ihn als ihren diener und verspricht sich böse ns 
richten (3382). Der knappe tritt unterdes ins gelt und berichte, 


479 


wie li Fels de la Garde ihm sein pferd geraubt und erzählt habe, 
dad Gladineaz sein gefangner sei. Das fräulein ist ob dieser nach- 
richt sehr bestürzt (3410). Durmars fragt den knappen nach dem 
weg, welchen li Fel de la Garde eingeschlagen; der knappe erklärt 
sich bereit, ihm den weg zu zeigen (3426). Durmars rüstet sich 
und läßt seine begleiterin im zelt (3458). Der knappe läuft ibm 
zu fuß voran und es dauert nicht lange, so sehen sie den Felon de 
de la Garde, welcher mit seinem zwerg nach hause zurückkehrt. 
Der knappe zeigt ihn Durmart und dieser ruft ihm zu, er solle hal- 
ten (3499). LiFel de la Garde hält und beide kämpfen. Schließ- 
Ich bleibt Durmars der sieger (3572). Li Fel de la Garde bittet um 
guade und verspricht, alle befehle Durmarts ausführen und sich beßern 
zu wollen (3596). Durmars läßt ihn geloben, Gladinel sogleich in 
freiheit zu setzen und bei dessen freundin verzeihung zu erbitten. Dar- 
sufsolle er zu könig Josefent reiten und sich der königin als gefangnen 
übergeben, mit dem bemerken, daß er von ihm geschickt sei (3623). 
Li Fel de la Garde gelobt es und darf darauf wieder zu pferde 
steigen. Der knappe besteigt sein pferd ebenfalls wieder und Dur- 
mars trägt ihm auf, mit dem Felon de la Garde zu reiten, um 
seinen herren Gladinel zu befreien. Er selbst, Durmars, werde bei 
dessen ankunft im zelt schon abgereist sein (3680). Auf befragen 
des knappen giebt Durmars seinen namen an und reitet davon. 

Er kommt an eine stelle, wo drei wege aus einander gehen und 
Schlägt statt des linken den rechten ein. In gedanken än die kö- 
nigin von Irland vertieft, bemerkt er seinen irrthum nicht und 
reitet mehr den 20 meilen ohne das zelt zu erreichen (3684). Li 
Fel de la Garde führt sein versprechen getreu aus (3698). Die 
jungfrau mit dem sperber ist sehr betrübt, als Durmars nicht zurück- 
kehrt, besonders da sie sich fürchtet ihren weg allein fort zu setzen 
(3715). Gladoins bietet ihr seine begleitung an. Die erzählung 
Schweigt nun für lange von der jungfrau mit dem sperber (3736). 


Durmars bemerkt endlich, daß er sich verirrt und betet zu 
Gott, daß er ihm den rechten weg zeige (3763). Da hört er ein 
jagdhorn und eilt darauf zu. Es ist ein jäger. Er bittet um aus- 
kunft über das rothe zelt (3785). Der jäger weiß aber nichts von 
einem solchen, zeigt ihm jedoch den weg zu dem schloße des Brun 
von Branlant, wo er gute unterkunft finden werde (3804). Dur- 
mars reitet nach dem schloß und findet das hauptthor offen. Knappen 
bewillkommnen ihn und nehmen ihm pferd und waffen ab (3836). 
Er steigt hinauf in das schloß und wird von Brun von Branland 


480 


freundlichst aufgenommen, ebenso von den rittern, deren viele im 
saale waren (3874). Auch die frau und die zwei töchter Bruns 
kamen, um Durmart zu begrüßen (3896). Sie setzen sich zu tisch 
(3914). Nach der mahlzeit erkundigt sich Durmars nach dem rothen 
zeit (3934). Bruns weiß nichts zu melden, worauf Durmars beric- 
tet, daß er in dem zelt eine jungfrau zurückgelaßen habe, welche 
ihm versprochen hatte ihn zur königin von Irland zu führen (3964) 
Bruns von Branlant erzählt Durmart, daß er die königin von Irland 
.vor Landoc gesehen habe, dort habe sie den sperber durch di 
tapferkeit eines ihrer zwei begleiter davon getragen. Derselbe habe 
die nämliche rüstung wie Durmars gehabt (4020). Durmars fragt 
woher Bruns wiße, daß jene jungfrau die königin von Irland gr 
wesen, worauf Bruns erwidert, er habe es von einem ritter, welches 
er dort vorübergehend gesehen, gehört, wiße aber leider nichts 
näheres (4038). Durmars weiß nun, daß er bisher mit seiner ss 
erkornen gereist war. Auf befragen, giebt er seinen namen um 
herkunft an und erfährt darauf, daß Bruns, als er noch ledig war, 
mit Durmarts vater in engem verhältnis gestanden habe. Bras 
verspricht Durmart deshalb eine neue, seiner jetzigen ganz gleiche 
rüstung, und zwar solle er dieselbe in empfang nehmen, wenn & 
wieder bei ihm, dem Brun vorspreche (4067). Durmars dankt, nf 
nachdem er vergeblich gebeten ist länger zu verweilen, legt er sich 
zur ruhe (4088). Die nacht träumt er, er schlafe bei seiner ge 
liebten, und erwacht sehr enttäuscht (4111). 

Er bricht nun in aller frühe auf, um das rothe zelt wieder 
aufzusuchen (4145). Gegen abend kommt er an einen waldssum, 
und trifft einen knappen an. Er erkundigt sich bei ihm nach dem 
zelt, bekommt aber keine auskunft. (4168). Als er darob sich sehr 
beklagt, meint der knappe, er habe heute einen ritter gesebes, 
welcher noch weit mehr unglück gebabt habe. Durmars bittet des 
knappen ihm näheres zu berichten (4184). Gestern (heute) morges, 
so erzählt nun der knappe, ritt könig Artus mit seinen rittern 
der königin auf die jagd aus. Ydier dem sohn des Nu war die 
bewachung der königin übertragen. Die jagd hatte sich entfers 
und Ydier befand sich mit der königin und einer kammerjungfet 
allein an einem kreuzwege (4206). Da kam Bruns von Morois, de 
in die königin seit lange verliebt war, in voller rüstung herbei, bob 
die königin zu sich auf den sattel und schlug Ydier, welcher seia® 
pferd in die zügel fiel, mit der faust in die zähne, so daß er A 
boden stürzte. Ydier ritt ihm nach und machte ihm wegen sis 
unritterlichen raubes vorwürfe. Hätte er waffen bei sich, würde @ 


481 


ihm seinen verrath beweisen (4238). Bruns von Morois hielt an 
ınd versprach vor der nacht sich an der königin nicht zu vergreifen. 
Wenn bis dahin ein ritter in sein schloß komme und ihn im zwei- 
tampf besiege, solle die königin frei sein. Er verbürgte außerdem, 
laß der ritter in seinem schloß sich nur vor ihm zu hüten habe 
4254). Bruns kehrte darauf mit der königin in seine burg und 
[dier, der nicht wagte zu Artus zurückzukehren, folgte ihm und 
rartet nun vor dem schlosse (4278). 

Durmars dankt für des knappen bericht, denn es ist ihm dadurch 
ein versprechen wieder in den sinn gekommen, daß er nach seiner 
riederherstellung Brun von Morois aufsuchen wolle, um mit ihm zu 
impfen. Durmars bittet also um angabe des weges, und erhält 
jereitwillige auskunft (4302). Nicht lange hat er zu reiten, so ge- 
sngt er in die nähe des schlosses, das eine von der natur sehr 
geschützte lage hat. Bruns hat dasselbe von keinem herren als 
lehen, seine unterthanen sind getrea und nicht, wie jetzt viele barone, 
verräther (4340). Sieben wälle umgeben die stadt, jeder ist durch ein 
thor verschlossen. Ganz nahe bei denselben findet Durmars Ydier, 
der sogleich auf ihn zukommt und ihn bittet ihm roß und rüstung zu 
leihen, um sich an Brun von Morois rächen zu können (4372). Dur- 
mars schlägt ihm seine bitte ab, da er selbst mit Brun kämpfen 
mise, er wolle aber Ydiers sache zugleich mit verfechten. Ydier 
ist hoch erfreut und beide ziehen in die stadt (4398). 

Die stadt ist groß und reich und schön gebaut, und ist die 
kauptstadt der ganzen gegend, 140 ritter sind darin ansäßig (4418). 
Es giebt auch viele schöne frauen darin, auf welche Durmars und 
Ydier oft ihre blicke richten (4438). Als sie nun zu dem eigent- 
lichen schloß gekommen, erblicken sie an den schieBcharten eines 
(turmes 40 durchlöcherte schilde (4465). Alsbald sehen sie einen 
MBlichen zwerg über den hof kommen, welcher einen affen bei sich 
ht, Durmars und Ydier spotten über ihn und nennen ihn figur. 
Dermars beschwört ihn bei seiner häßlichkeit, er solle ihnen seinen 
kerren zeigen und erklären, was die schilde zu bedeuten haben 
(496). Der zwerg erwidert ihnen ingrimmig, die schilde seien alle 
Yon rittern, welche sein herr besiegt habe, der Durmarts würde 
"eh heute dazu kommen und der kopf Ydiers würde auf einen pfahl 
testeckt werden, darauf zeigt er ihnen den weg zu Brun von Morois 
4520). Über eine brücke kommen sie durch eine thür in einen 
arten. Unter einem baum ist ein mit gold durchwirktes seidenes 
ach ausgebreitet (4536). Dort sitzt Genoivre die königin, vor ihr 

von Morois, sechs frauen und vier jungfrauen sitzen dabei. 

Durmars 31 


nn 


482 


Bruns von Morois fleht um die liebe der königin, während diese 
ihn beständig abweist (4572). 

Da kommt Durmars herbei und fordert Brun von Morois zum 
kampfe heraus, er komme die königin zu befreien und sein wort 
einzulösen (4598). Bruns obwohl widerwillig nimmt die herausfor- 
derung an (4610). Er erhebt sich, stößt in ein elfenbeinhorn zum 
zeichen, daß seine knappen ihm seine waffen bringen und die ritter 
des schlosses als zeugen des kampfes zur stelle kommen sollen. 
Bruns droht Ydier mit dem tod, sobald er Durmart besiegt habe 
(4634). Seine knappen rüsten ihn. Er steigt auf sein streitroh 
(4656). Die ritter und damen bilden einen kreis um sie. Bruns 
hat auf seinem schild einen goldnen adler (4676). Der kampf be- 
ginnt. Beim ersten anprall zersplittern ihre lanzen, ihre rose 
stürzen und die ritter fallen beide betäubt zu boden, springen aber 
bald wieder auf, und der kampf erneuert sich mit den schwertern. 
Beide verwunden sich mehrfach (4730). Die zuschauer bewundern 
den harten kampf, der noch unentschieden ist (4758). Endlich 
betäubt Durmars durch einen wuchtigen schlag seinen gegner und 
streckt ihn zu boden, er wirft sich dann quer über seine brus. 
Die königin und Ydier sind hoch erfreut (4780). Bruns sieht, 
daß weitere vertheidigung unmöglich ist und bittet um gnade, æ 
verspricht alle rachegedanken wegen des todes seines bruders Car- 
droain aufzugeben und allen befehlen Durmarts zu gehorchen (4820) 
Durmars willfabrtet ihm unter der bedingung, daß er Genoivre 
noch heute dem könig Artus zurückgebe und seine feste von diesem 
zu ichen nehme, daß er außerdem andern tags sich in die gefangen 
schaft der königin von Wales, der frau des könig Josephent be 
gebe (4857). Bruns verspricht die befehle auszuführen, 

Darauf stehen beide auf und gehen auf die königin Genoim 
zu, von welcher Durmars verzeihung für Brun von Morois erbittet und 
erhält (4878). Die königin will nicht länger verweilen und Bram 
von Morois giebt ihr 20 ritter und 20 frauen als begleiter mit. & 
und Durmars lassen sich entwaffnen, und Durmars bietet der kônigs 
seine dienste an, schlägt aber deren aufforderung unter könig Arte 
ritterschaft zu treten aus, da er dazu noch nicht würdig sei (4934) 
Ydier küßt Durmart beim scheiden. Die königin und ihr gel 
kommen bis anbruch der nacht nach Bel-Brullet. Als sie Ar 
wieder gefunden, berichtet sie ihm ihr abenteuer. Dieser sufang 
sehr aufgebracht, wird durch die versicherung der 20 begleitenden 
ritter, daß die ehre der königin ungeschädigt sei und durch üb 
worte der königin, daß Bruns sein land von Artus zu lehen nehm 


> ur 


483 


werde, beruhigt und erklärt auf den rath seiner ritter sich bereit 
Brun zu seinem lehnsman anzunehmen (4974). 

Durmars wird unterdes von Brun aufs beste bewirthet (5014). 
Für seine zerstückten waffen, läßt Bruns ihm neue, ganz weiße 
während der nacht fertigen, und verspricht ihm andern morgens 
seinen weg nach dem schloß La Garde zu zeigen und selbst nach 
Wales aufzubrechen (5040). Andern tags brechen demnach beide 
frühzeitig auf und reiten 7 meilen miteinander, wonach sie sich an 
dnem kreuzweg trennen (5061). Bruns kommt sonntags (14 tage 
nach pfingsten) nach Bangot, wo er Josephent, seine frau und viele 
ritter antrifft (5078). Der könig kommt grade aus der messe. 
Bruns tritt mit seinen zerhauenen waffen in das schloß und richtet 
seinen auftrag aus (5104). Er wird gut aufgenommen und muß 
den tag über da bleiben, um von Durmart zu erzählen. Innerhalb 
der nächsten fünf tage huldigt er könig Artu (5124). 

Durmars bringt die erste nacht in einem wald bei einem ere- 
niten zu und kommt tags drauf an die stelle, wo vormals das rothe 
lt stand, er erkennt den ort sogleich wieder (5141) und bricht 
à klagen aus, die mit reflexionen über wahre liebe untermischt 
und (5194). Beim scheiden von dem platze kann er die thränen 
sicht zurückhalten. Diese thränen nennt der dichter liebesreliquien 
(6202). Er kommt alsbald an eine mit schießscharten versehene 
mauer und an einen viereckigen turm. Ein knappe der mit vogel- 
fang beschäftigt ist, theilt ihm auf befragen mit, es sei La Garde 
(5222). Durmars findet im schloß auf einer wiese den schloßherren 
ait seiner frau und sieben rittern, wie er grade einem sänger zu- 
hört, Alle gehen ihm entgegen und bewillkommen ihn. Die knappen 
Gui pferd in empfang und entwaffnen ihn. LiFel von La- 

hit\ihn in den saal und läßt ihm einen mantel umhängen 
au f Nach der mahlzeit sagt Durmars auf befragen seinen namen 
(5280). Li Fel von la Garde erzählt ihm darauf, daß er erst kürz- 
lich von Wales, wohin ihn Durmars geschickt hatte, zurückgekehrt 
sei, und daß die jungfrau im rothen zelte, welche Durmars zurück- 
gelassen, seinetwegen sehr betrübt gewesen. Sie sei mit Gladinel 
td seiner geliebten weiter gezogen, wohin wiße er aber nicht (5312). 
Durmars erklärt, daß er gerade diese jungfrau suche und bittet 
um rath, wo er sie erkunden könnte (5324). Am hof des könig 
Arta, meint Li Fel von la Garde, der. seit vorgestern zu Gladin- 
gubieres drei tagereisen von la Garde jenseits des meerarmes sich 
aufhalte, könne er sicher etwas hören. Er könne ihn nicht hin- 
begleiten, wolle ihm aber den weg beschreiben (5346). Beschrei- 

81 * 


484 


bung des wegs (5364). 

Durmars dankt, verabschiedet sich, legt sich schlafen und ver. 
läßt andern morgens früh das schloß (5384). 6 meilen reitet er 
im thal, auf der höhe angekommen hört der weg auf und er reitet 
durch wüstes land grade auf das meer zu. Er läßt sich übersetzen 
und setzt den andern morgen seine reise zu land fort. Er trift 
an einem kreuzweg eine einsiedelei und fragt den einsiedler nach dem 
wog nach Gladingesbieres (5416). Dieser sagt es gebe deren zwei und 
räth ihm den längern als den sichereren einzuschlagen, auf dem as 
dern laufe er gefahr mit den rittern des schlosses Roche-Brune zu- 
sammen zu stoßen, welche seit mehr denn einem jahre den weg 
unsicher machen. Freilich haben kürzlich Gavains, Yvains, Lance- 
los, Engrevains, Sagremors, Perchevals und Ques 36 derselben ge- 
tödtet, 14 andere seien aber entkommen und nach wie vor über- 
müthig, denn noch gestern haben sie vor seinen augen einen ritter 
getödtet (5454). Durmars beschließt den gefahrvollen kürzeren weg 
einzuschlagen. Der einsiedler sucht ihn vergeblich davon abzurathen. 

Durmars reitet ein und eine halbe meile im wald, bis er an 
eine lichtung, die von kastanienbäumen umgeben ist, kommt. Dort 
erblickt er sieben bewaffnete ritter, die sobald sie ihn sehen eilig 
auf ihre pferde steigen (5490). Zwei stürmen vor den andern gegen 
ihn an. Den ersten tödtet Durmars mit der lanze und wirft den andern 
mit dem lanzenstumpf betäubt zu boden (5519). Auch die andern 
fünf erlegt er (5552). Der dichter beruft sich wegen der wahr- 
heit dieser heldenthat auf seine quelle. Durmars wischt sein schwert 
an seinem waffenrock ab und steckt es in die scheide, steigt vom 
pferde und führt sein pferd, um es verschnaufen zu lassen, herum, 
dann sitzt er wieder auf, nimmt eine der lanzen der erschlagnen 
und reitet davon (5572). 

Keine meile weit außerhalb des waldes erblickt er zur Fechten 
das schloß Roche-Brune, das ganz in vertheidigungszustand gesetzt 
war, da seine insassen einen angriff des könig Artus erwartetes 
(5589). Durmars reitet hart dabei vorbei, kommt in einen tanner 
wald und hört in der ferne hilferufe (5604). Er eilt dahin und findet 
sieben ritter, von welchen drei ganz unbewaffnet sind, die vier übrige 
aber weder helme noch schilde kampfbereit haben. Fünf ritter ak 
ihren frauen führen sie gebunden mit sich (5626). Sobald die freue 
Durmart erblicken, flehen sie ihn an sie zu befreien. Ohne lang@: 
zaudern stürmt Durmars auf ihre führer los, überwältigt zuerst die 
drei unbewaffneten und danach auch die andern (5660). Alle bis 
auf einen tödteter. Dieser eine sucht zu entfliehen, wird aber vol 


ki 


485 


Durmart eingeholt und zu boden geschlagen (5676). Er bittet 
Durmart um gnade und verspricht ihm dafür Roche-Brune zu über- 
liefern, so wie mehr denn achzig gefangne, welche dort seien. Er 
sei Creoreas der herr von Roche-Brune (5701). Hierbei fällt er 
auf die knie und Durmars schenkt ihm das leben. 

Sie kommen zu den fünf frauen zurück. Diese haben ihre 
männer schon befreit und mit den rüstungen der erschlagnen ge- 
waffnet. Sie grüßen Durmart und danken ihm. Durmars bittet sie 
An nach Roche-Brune zu geleiten. Sie erklären sich bereit dazu 
(6742). In Roche-Brune angekommen, melden dreißig bewaffnete 
diener dem Creoreas das schicksal der andern sieben ritter. Nur 
Creoreas neffe Pinels li Bruns habe noch etwas leben gehabt und 
iinen den ritter beschrieben, welcher sie getödtet habe (5769). Die 
beschreibung passt auf Durmart, weshalb ihn Creoreas unter zusi- 
therung ihn deshalb kein leid zuzufügen fragt, ob er die that gethan 
babe (5786). Durmars erzählt darauf, daß er von ihnen angriffen 
worden und sie erschlagen habe. Er verlangt überdies, ehe er den 
belm abnehme, die herausgabe der gefangnen (5809). Creoreas 
fügt sich bereitwillig seiner forderung. Die neunzig befreiten ge- 
Angnen bewillkomnen Durmart und entwaffnen ihn (5832). Creoreas 
ttspricht von jetzt an sich su bessern und fragt Durmart nach 
einem namen (5856). Darauf führt er ihn zur rast in den schloß- 


Durmars erkundigt sich bei den gefangnen nach der königin 
on Irland, keiner aber weiß ihm auskunft zu geben, ein knappe ver- 
pricht ihm jedoch in ein benachbartes schloß zu führen, wo er er- 
ünschte nachrichten vernehmen werde (5886). Der knappe hieß 
tüivres li Blons. Durmars nimmt sein anerbieten an (5899) und 
tägt:dem Creoreas auf, andern tags zu Artus zu reiten, diesen von 
em besieger des Brun von Morois zu grüßen, sein schloß Roche- 
rune vom könig als lehen zu nehmen und ihm alle seine nunmehr 
efreiten gefangnen vorzustellen. Darauf solle er zur königin von 
Vales fahren, sie von ihm, ihrem sohne grüßen und ihr seine waffen- 
baton erzählen (5936). Creoreas verspricht es zu thun. Darauf 
etzen sie sich zu tisch (5956). Nachher legt man Durmart in ein 
Chönes bett. Die befreiten gefangnen wachen vor ihm die ganze 
acht und zwingen die schloßinsaßen die nacht unbewaffnet außer- 
ab des schloßes zuzubringen (5974). 

Andern morgens verabschiedet sich Durmars und reitet mit Guivret 
e Blont davon (5995). Creoreas seinerseits begiebt sich mit den 
Jfangnen zu Artu nach Glatingebieres (6010) und richtet Durmarts 


486 


befehl aus (6040). Artus verzeiht Creoreas wegen Durmart und be 
dauert, daß dieser nicht selbst gekommen und in sein gefolge 
eingetreten sei (6058). Creoreas bleibt die nacht am hofe und die 
gefangnen kehren heim (6076). Tags darauf reitet Creoreas nac 
Gales und richtet in der »weißen stadt« Durmarts auftrag au 
(6100). Durmars reitet unterdessen mit Guivret le Blont zum zehen- 
jungfrauenschloß. Guivres erklärt ihm, weshalb das schloß diesen 
namen trage. Es wohnen zehn jungfrauen und zehn ritter in dem 
schloß. Die letzteren seien weit und breit wegen ihrer tapferkeit 
bekannt. Ihr anführer heiße Geogenans und sei sein, Guivrets 
oheim (6172). Durmars denkt bei dieser rede an seine geliebte 
und beide reiten stumm weiter bis in die nähe des schlosses (6200). 
Guivres reitet voran, um Durmars anzumelden (6214). Er trifi 
die schloßbewolner vor dem thor (6229) und wird als ein längst 
aufgegebner herzlich bewillkommt (6245). Er berichtet, wie er 
durch Durmart befreit sei und, daß dieser die nacht im schloß 
zubringen werde (6274). 

Indem kommt auch schon Durmars herbei und wird von allen 
freundlichst begrüßt. Die jungfrauen selbst entwaffnen ihn und 
bekleiden ihn mit einem purpurmantel (6296). Im palast machen 
sie sich näher mit einander bekannt und setzen sich dann zu tische 
(6328). Durmars ißt gemeinsam mit der schönsten der zehn jung- 
frauen, welche Dyonise heißt. Das essen ist großartig, jeder bekommt 
doppelte teller (6364). Durmars erkundigt sich nach dem essen 
bei Geogenant nach der königin von Irland (6379). Geogenans 
weiß ihm nichts über sie zu sagen, meint aber, Durmars werde 
nächsten montag bei anlaß eines turnieres zwischèn den schlôssen 
Blanches-Mores und Roche-Lande auskunft erhalten können. Diese 
turnier haben die damen der beiden schlösser ausrufen lassen, ®& 
solle zwei tage dauern. Der sieger des ersten tages erhalte die 
dame von Blanches-Mores zur frau, der des zweiten, die von Roche 
Lande (6412). Zu diesem turnier kämen ritter von zwanzig tar 
reisen her. In der mitte des turnierplatzes sei für die frauen und 
jungfrauen des landes, besonders für die zwei jungfrauen, derentwege® 
das turnier statthabe, eine große tribüne von 3 stockwerken, ringr 
um mit fenstern versehen, erbaut. Sieben bejahrte ritter seit 
die kampfrichter. Dort könne Durmars über seine geliebte siche 
näheres hören. Er solle bis montag bei ihnen verweilen, dann wär 
den sie alle mit ihm dorthin ziehen und ihm als gefolge diene 
Der turnierplatz sei nur fünf meilen entfernt (6454). Darm 
willigt ein (6472). Geogenans fordert ihn darauf auf.zu 5% 


487 


was für neue waffen er haben wolle, da seine ganz zerhauen seien. 
Durmars wünscht sich neue weiße, schlägt aber das anerbieten 
Geogenants, sich ein neues streitroß auszusuchen aus, da sein roß 
ihn die besten dienste thue (6502). 

Nach diesen reden legen sie sich zur ruhe und stehen tags 
darauf nicht zu früh auf (6522). Dyonise schickt Durmart frische 
wäsche und neue kleidungsstücke. Die ritter kleiden sich an, hören 
die messe. Durmars begrüßt darauf die damen (6559). Die ge- 
schenke, welche sie ihm anbieten, wagt er nicht auszuschlagen, 
schenkt sie aber vor seiner abreise den kammermädchen wieder (6576). 
Naeh der messe setzt man sich zu tische und treibt dann aller- 
hand andere kurzweil (6599). Die gaben, welche die ritter Dur- 
mart anbieten, schlägt er aus. So vergehen zwei tage, montag in 
aller frühe brechen sie auf, auch die zehn jungfrauen reiten mit 
(6624). Durmars besteigt ein anderes pferd, sein streitross wird neben 
iım hergeführt. So reiten sie davon; alle wege sind voll von men- 
schen, welche auch zu dem turniere ziehen (6646). Geogenans 
zählt ihm die ritter auf, welche an demselben theilnehmen werden. 
Auf seiten von Blanches-Mores werden sein: li rois des Mores, 
könig Ydier de Cornuaille, graf Brandis von Galvoie, graf Galans 
del Gaut-Destroit, der könig Bangon von Valon, Galehes von Cornillon, 
Bruns von Morois, der graf Enor von Duveline, Clamador von la Bruiere, 
der graf von la Grant-Montaigne und ihre genoßen (6676). 

Auf seiten von Roche-Lande sind nicht soviel leute, aber bessere 
fitter. Dort sind die Artusritter, li rois des Isles, die könige von 
Orcanie, von Escosse, von Benewic, die grafen von Riswic, von 
Blanche-Lande und der graf Braiains von Arondel. Geogenans 
schlägt vor, daß sie selbst sich zu denen auf der seite von Blanches- 
Mores wenden (6713). Durmars willigt ein (6732). 

80 kommen sie in die nähe des kampfplatzes, wo schon alles 
bereit ist (6770). Durmars, Geogenans und seine gefährten wappnen 
sich auf dem plan und reiten dann mit erhobnem banner fürder 
(6843). Sie kommen zur tribüne und steigen in die höhe (6894). 
Geogenans erkundigt sich erfolglos nach der königin von Irland. 
Die frauen und jungfrauen begehren Durmart kennen zu lernen, 
und werden durch Geogenant mit Durmart bekannt gemacht. Doch 
hat dieser nicht zeit zu vielen worten, denn das turnier beginnt 
(6988). Durmars und seine gefährten steigen zu pferd und reiten 
vorwärts (8968). Ein zweikampf zwischen Yvain und Durmart bleibt 
in 25 Gängen unentschieden (6996). Geogenans kämpft mit einem 
gefährten Yvains (7004), und Kez mit dem Felon von la Garde. Beide 


488 


Le 


letzteren stürzen zu boden (7048). Durmars und Yvains mischen sihin 


den kampf. Kez steigt wieder zu pferde (7082), auch li Fel von la Garde 
wird befreit und beritten gemacht. Ywains und Kez werden sehr 
bedrängt (7115). Da kommen die übrigen Artusritter zur hilfe 
herbei, Gawains, Lancelos del Lac, Sagremors, Perchevauz, Ere, 
Gales li Chaus, Tulaz von Rogemont, Engrevains, Gahares, Gaharies, 
Mordres li petis, Gifles, Tulaz von la Deserte und Ydier der sohn des 
Nu. Gawains befreit Ywain und Ke (7182). 

Artus schaut zu und bewundert Durmart, welchen er aus un- 
kenntnis seines namens seiner waffen halber den weißen ritter nennt, 
auch Ywain lobt er. Artus hatte viele begleiter bei sich (7226). 
Ydier von Cornuaille, der graf von Duvelline und Bruns von Morois 
rücken vor, gegen sie Gawains. Durmars richtet sich gegen Gawain 
(7272). Kampf zwischen Lancelot und dem Grafen von Duvelline. 
Der letztere fällt, wird aber wieder befreit (7300). Kampf zwischen 
Brun von Morois und Saigremors, zwischen Ydier von Cornuaille und 
Perceval le Galois, der letztere wird vom pferd gestoßen (7342). 
Allgemeine kämpfe (7400). Der könig von Schottland streitet mit 
Galehet de Cornillon (7435). Li rois des Isles mit könig Bangon 
d’Avalon und graf Barndis de Galvoie (7486).- Diese wären jedoch 
zurückgedrängt und besiegt, wäre ihnen nicht graf Galaus del Gaut- 
Destroit nebst dem grafen von la Grant-Montaigne zu hilfe geeilt (7518) 

Unterdessen kämpft Durmars zur bewunderung der frauen und 
jungfrauen mit den rittern aus Artus gefolge (7554). Reflexionen 
des dichters über prahlerische aber untüchtige ritter (7614). Dur- 
mars reitet in das dichteste gedränge und wird von den zehn rittern 
aufs kräftigste unterstützt. Artus und seine begleiter können ihn 
nicht genug bewundern (7642). Die damen haben manche gefangne 
und streitrosse, die ihre ritter ihnen geschickt haben. Die sebn 
jungfrauen erhielten von ihren rittern Tulaz de la Deserte, Mor- 
dret le petit und Ke als gefangne. Diese sind gegenstand des 
spottes der frauen. Kez ist darob sehr: erzürnt und verwünscht 
die frauen (7700). | 

Li rois des Mores rückt vor. Gegen ihn die könige voa 
Orkanie und Benuic, die grafen von Evuric und Blanche-Lande und 
der graf Briains d’Arondel (7780). Die ritter von der tafelrande 
kommen noch dazu und drängen den könig des Mores zurück 
(7846). Da kommt ihm Clamador von la Bruiere zu hilfe, auch ef 
wird jedoch sehr bedrängt (7896). Zu seiner unterstützung eilt 64- 
lehes de Cornillon herbei (7932). Ihm stellt sich aber der könig 
des Illes entgegen (7948). Indessen wenden der könig des More, 


489 


graf Brandis von Galvoie und der graf del Gaut-Destroit sich zur 
facht (7964). Durmars stürmt zur hilfe herbei, sticht Saigremor 
vom pferde, doch er und die zehn ritter gerathen arg ins gedränge. 
Bruns kommt sie zu unterstützen (8016). Lancelos befreit indessen 
aigremor, doch nun kehrt auch der tliehende könig des Mores und 
lie grafen del Gaut-Destroit und von Galvoie um, und so ist die 
rankende schlacht wieder ins gleichgewicht gebracht (8062). 

So währt das turnier bis sonnenuntergang, da trennt man sich 
nd kehrt in die quartiere zurück. Die kampfrichter können sich 
iicht einigen, wem sie den sieg zuerkennen sollen. Neben Durmart 
kommen noch in erwägung Gawains, Yvains, Lancelos, Perchevaus, 
Bruns de Morois, Galehes und li rois des Isles (8142). Artus kehrt 
föhlich mit seiner schaar nach Roche-Lande zurück, und unterhält 
Seh mit Saigremor (8184). Gavains meint der ritter mit den weißen 
wfen (Durmars) sei heute der sieger gewesen. Artus theilt seine 
ansicht. So kommen sie nach Roche-Lande (8224). Durmars und 
die zehn ritter begeben sich indessen nach Blanches-Mores, wo sie 
Weisen und dann zur ruhe gehen. Andern morgens nehmen sie 
tien nicht zu starken imbiß und waffnen.sich (8286). Durmars 
rrd von den jungfrauen gewappnet und mit rosenkränzen geschmückt 
8308). Dann reiten alle gemeinsam aus auch die jungfrauen (8326). 
lez erkundigt sich bei Geogenant über sein schicksal (8350). Geo- 
bnans läßt ihn und seine mitgefangnen ohne lösegeld frei (8361) 
td theilt ihm auf befragen Durmarts namen und heldenthaten mit 
876), worauf Kez sich mit Durmart bekannt macht und dann sich 
ich Roche-Lande wendet (8390). Die Artusritter rücken in ge- 
hlossnen reihen vor. Geogenans nennt Durmart die führer der 
nzelnen abtheilungen und beschreibt ihre wappenschilde und 
isrüstung. Die führer sind Gavains, Ivains, Lanzelos, Percevaus, 
rec, Kes, Aullas de Rochemont (Tulas de Rogemont?) Gifles und 
ristans (8538). 

Das turnier beginnt von neuem Der graf von Duveline reitet gegen 
an könig des Isles, keiner bringt aber den andern zum fall (8578). 
er kampf wird allgemein. Durmars ist immer im dicksten gewühl, ı 
lle sagen, daß er der sieger des turnieres sei (8636). Auch Gavains 
ümpft wacker, wird aber in der rechten hand verwundet und kehrt 
ammt seinen leuten heim (8659). Die ärzte versprechen ihn binnen 
ierzehn tagen zu heilen (8688). Das turnier nimmt unterdessen 
Binen verlauf. Durmars blgibt„sieger, Artus und die kampfrichter 
wkennen ibs den preiß zu, auch die frauen und jungfrauen be- 
randern ihn sehr (8738). Artus hätte ihn gern kennen gelernt 


9 e D es. 


490 


und schickt deshalb nach Geogenant. Dieser kommt sogleich mi 
drei begleitern. Artus erkundigt sich, wer der ritter sei (8768) 
Geogenant steht ihm rede (8792). Der könig bittet ihn darakdf, 
Durmart zu ihm zu führen (8811). 

Durmars jedoch hat sich schon heimlich hinweg begeben, um 
die spuren seiner geliebten aufzusuchen. Ohne rast reitet er, bis 
er einen großen wald erreicht hat (8862). Artus ist traurig, daß 
Durmars nicht gefunden werden kann, läßt aber Josefent durch 
einen brief die nachricht von dem sieg seines sohnes zukommes, 
worauf dieser und sein ganzer hof hocherfreut sind (8900). Die 
beiden jungfrauen aber, derentwegen das turnier statt hatte, sind 
betrübt, als sie Durmarts heimliche abreise erfahren. Sie sind 
80 in ihn verliebt, daß sie nie heirathen (8928). 

Durmars reitet indessen voran, bleibt die nacht und den tag darauf 
bei einem vavassor und reitet donnerstags weiter (8948). Selbstge 
spräch Durmarts über die aussichten seiner liebe (9076). 

Über vier monate lang nach dem turnier irrt er umher ohs 
seine geliebte zu finden (9100). An einem wintertage kommt er 
wieder zu Brun von Branlant, der sich grade mit seinen rittern bei 
der falkenjagd vergnügt und von einem knappen Durmart gezeigt wird. 
Alsbald kommt Bruns auf Durmart zu (9146). Durmars wird be 
willkommt und ins schloß geführt (9179). Kaum hat er seines 
namen genannt, so erkennt ihn Bruns wieder, auch er hat schen 
von Durmarts turniersieg gehört (9204). Er bewirthet daher Dur 
mart aufs beste und läßt auch seine frau nebst seinen zwei töchtern 
herbeirufen (9216). Diese begrüßen ihn. Darauf geht man a 
tische (9238). Bruns hat sein früheres versprechen, Durmart, wen 
er wieder vorbei komme, eine neue, seiner ersten gleiche wafler 
rüstung zu schenken, nicht vergessen, sondern lässt sie ohne vers 
herbeibringen und Durmart überreichen. Durmars nimmt sie dar 
kend an, verweigert aber das streitroB und das schwert, da de 
seinigen ihm die besten dienste thun (9294). Er verabschiedet sie | 
darauf von Brun, um sich zu Artu nach Glastingebiere zu begebe 
(9330). Auch von den frauen nimmt er abschied, legt sich zur rad 
und bricht andern tags früh auf(9356). Bei einem bauer erkundig 
er sich, ob er auf dem richtigen weg sei und erfährt außerdem, daß dot 
morgen am tag sanctæ nativitatis großer hoftag abgehalten werde (9380). 

Durmars kommt bald nach Glastingebiere und sieht an da 
palastfenstern zweihundert schilde aufgehängt, drinnen hingen ned 
weitere hundert. Er weiß sich den grund davon nicht zu sg 
(9396). In die stadt gekommen, erregt er die bewunderung d# 

Pe Pd ® | 





4 


491 


leute. Auf einem erker des palastes unterhält sich Kez mit Saigre- 
mor (9421). Sie erblicken Durmart, gehen ihm entgegen und be- 
willkommen ihn (9462). Durmars erkundigt sich nach den schilden, 
worauf Saigremors ihm erklärt, daß sie während der acht tage des 
boflagers da hingen, jeder ritter dessen schild sich darunter be- 
finde, sei verpflichtet, falls sein schild herabgeschlagen werde mit dem, 
welcher es thue zu kämpfen (9488). So gehen sie weiter und kommen 
in den palast, der könig hört grade messe. Im schloßsaale befin- 
det sich ein zauberkräftiger stuhl, welcher jeden der sich darauf setzt, 
wahnsinnig macht; nur ritter von bewährter tapferkeit können darauf 
wnbeschadet sitzen. Kez erzählt dies Durmart und warnt ihn (9554). 
Durmars aber setzt sich kühn darauf und bleibt zur verwunderung 
von Ke und Saigremor ungeschädigt. Er giebt sich hierauf auf 
Kes frage zu erkennen und wird von diesem nun um so freundlicher 
begräßt (9579). Artus kommt indes aus der vesper und wird durch 
Ke von Durmarts ankunft benachrichtigt. Artus ist hoch erfreut, 
denn Durmars ist sein vetter (9602). Er findet Durmart noch auf 
dem zauberstuble sitzend. Gegenseitige begrüßung. Saigremors muß 
de königin rufen (9632). Diese läßt wiederum Gavain und Yvain 
a sich kommen und begiebt sich mit ihnen und vielen frauen und 
jngfrauen in den saal. Die ritter und Durmars begrüßen sie. Sie 
wkennt Durmart wieder (9684) und empfiehlt ihn ihrem gemahl. 
Gvains und Yvains machen sich mit Durmart bekannt (9712). 
Durmarts schild wird neben den Gavains aufgehängt. Artus fordert 
Durmart auf in seinem gefolge zu verbleiben (9734). Dieser schlägt 
®@ aber aus (9761). Der könig dringt nicht weiter in ihn. Man 
seht zu tische. Kez mit 15 rittern warten auf (9802). Nach tisch 
Vergnügt man sich bis tief in die nacht mit musik und erzählungen 
(8822). Durmars will vom könig abschied nehmen, dieser bewegt 
Ihn aber den folgenden tag noch zu bleiben (9844). Die ritter 
entfernen sich nach und nach und Durmars geht mit Gavain und 
Yvain in Kes wohnung (9869). Dort unterhalten sie sich noch 
eine weile, legen sich dann zur ruhe und begeben sich andern 
mosgens ins kloster, wo sie mit dem könig die messe anhören (9908). 
3 Artus macht darauf Durmart mit den rittern und damen seines 
hefes bekannt (9942). Kez bereitet unterdes die mahlzeit. Man 
setzt: sich, auch die königin nimmt an dem mahle theil (9982). 
Durmars sitzt bei Gavain, zwischen ihnen die schwester des grafen 
von Arondel (9995). Während sie noch bei tafel sitzen, sehen sie 
®inen ritter hoch zu roß herbeikommen, vor ihm her eine jungfrau, 
hinter ihm fünf zwerge, von denen jeder eine lanze trägt (10042). 


492 


Der ritter und seine begleiter reiten gerade auf das schloß zu, dis 
treppen in die höhe und gerade in den saal zur verwunderung de 
anwesenden und besonders Kes (10068). Cladains, so heißt de 
ritter, schlägt Durmarts schild herunter (10101). Sogleich springt 
dieser auf und rüstet sich zum zweikampf (10185). Artus, die kb 
nigin und der ganze hof schauen dem bevorstehenden turniere = 
(10200). Der kampf entbrennt heiß, bleibt aber unentschieden 
(10262). Da bittet die jungfrau, welche mit Cladain gekommen, 
Artu die streitenden zu trennen (10306). Der könig thut es und 
so endet das turnier für beide glücklich. Durmars verabschiedet 
sich, Cladains bleibt an Artus hof (10345). Durmars reitet davos 
Der dichter will nicht alle seine abenteuer erzählen, Durmars wünsch 
seine geliebte wüste von all den drangsalen, die er ihretwegen durch 
macht. Reflexionen des dichters (10406). 


Eines tags gegen mittag (Durmars reiste grade durch wüste 
gegenden Irlands) gelangt er in ein land, dessen städte verbrannt 
dessen burgen zerstört und ganz verlaßen sind, weiterhin findet 
er sieben hundert leichen quer über dem weg liegend (10434).. Is 
einem wald erblickt er nach längerem reiten einen jäger an einem 
feuer sitzend (10461). Dieser will fliehen als er Durmart nahen 
sieht, bleibt aber auf dessen zuruf (10481). Er bietet Durmart an 38 
seiner mahlzeit theil zu nehmen und ebenso dem ross Durmarts, ds 
hälfte der ration des seinigen zuzutheilen (10511). Durmars nimmt 
es dankbar aı (10545). Er erkundigt sich darauf bei dem jäger 
nach der ursache der verwüstungen, welche er am tage gesehes 
hat (10570) und erfährt, daß sie vom könig Nogant verübt seien, 
welcher seine lehnsberrin und verwandte die königin von Irland 
bekriege (10592). Veranlassung dazu sei sein benehmen bei des 
sperberfest vor Landoc gewesen (10636). Die königin habe, ab 
sie nach hause gekommen sei, überall Nogants feigheit erzählt, sobal 
er das erfahren, habe er die rechtmäßigkeit ihrer thronansprücht 
angefochten, viele ihrer unterthanen zum abfall bewogen und bels- 
gere sie nach verwüstung ihres landes seit gestern mittag in ihre 
residenz Limeri (10700). Durmars erklärt nach kurzer überleguig 
daß er der königin gern gegen Nogant helfen möchte (10740). De 
jäger, welcher ein dienstmann der königin ist, meint, er solle & 
nur thun und erklärt sich bereit, ibn in die stadt zu führen, die 
nur 7 meilen entfernt sei (10778). 

In der that brechen sie andern tags früh dahin auf, Der jäger 
mit namen Cesars vorauf, Durmars hinterher. Bald erblicken st 





493 


Limeri, dessen schloß sich hoch auf einem felsen befindet, die stadt 
wibst liegt am fuße desselben und ist rings mit mauern und wällen 
ımgeben. In der vorstadt hat sich Nogans festgesetzt. Durmars 
man seine banner wohl erkennen (10833). .Cesars zeigt ihm alles. 
ie burg und stadt können sich sieben jahre halten, denn es seien 140 
itter, 1000 diener, 100 bogenschützen und mehr als 3000 bewaffnete 
ürger darin, und lebensmittel für zwei jahre (10860). Nogans habe 
000 ritter und 100,000 andre leute, sie können aber wegen des 
meses und des sumpfes nicht zu ihnen gelangen. Limeris sei die 
inzige feste der königin (10881). Die mühle von Limeri zur linken 
ei auch befestigt und heiße daher mühlenschloß. Der herr des- 
elben sei der junge Procidas, ein knappe von achtzehn jahren. Er sei 
ler königin treu ergeben und sehr wacker. Beiihm seien 60 knappen 
md 100 diener (10,959). Wenn Durmars sich ihnen anschließe und 
ie führe, könne er Nogant tüchtig belästigen, gehe er aber in 
lie stadt, so sei dies nicht möglich (10988). Ihr weg bis zum 
Mählenschloß sei sehr eng, er führe über den morast und sei nur 
mgen des harten frostes gangbar. Durmars müße absteigen und 
mfuß gehen, er, Cesars, wolle sein pferd führen. Im mühlenschloß 
süßen sie beide ihre pferde zurücklassen, wenn er in die stadt 
Wle, denn sie müßen über den fluß fahren (11025). Durmars will 
lber im mühlenschloß bleiben und bittet Cesar, der königin seine 
wkunft zu melden und sie von ihm zu grüßen und sagt deshalb 
%ar seinen namen (11074). 

So kommen sie nach langem beschwerlichen weg noch vor anbruch 
te? nacht vor das mühlenschloß (11106). Die zugbrücken sind in 
6 hôhe, Cesars ruft, man solle sie niederlassen. Der diener weichert 
h, da er Durmars nicht kenne, will aber Procidas rufen. Dieser 
mmt mit zehn knappen. Üesars zeigt ihn Durmart (11138) und 
gt darauf zum Procidas, daß Durmars gekommen sei ihnen zu 
lfen (11168). Procidas verlangt, Durmars solle auf die heiligen 
s beschwören, und steigt, als dieser dazu bereit ist, über die 
ücke zu ihm. Sie entwaffnen Durmart (11204). Durmars schwört 
wegen heiligen der königin, getreulich zu helfen und wird ein- 

und freundlichst beherbergt (11256). 
.„ Beim eßen sitzt er mit einem caplan allein am tisch, die knappen 
sen ans boden (11287). Durmars trägt Cesar, welcher nach Limeri 
afbricht, auf die königin zu grüßen und ihr zu sagen, daß vor 
Ängsten ihre noth beendet sein werde (nach vers 11222 und 11374 
t es noch etwa ein monat bis dahin) (11316). Cesar richtet seinen 
uftrag aus (11399). Die königin erinnert sich sogleich Durmarts, 


- ‘ 


494 


verbirgt aber ihre freude vor den lesten. erst, als se im bett rab 
laßt sie ihren gedanken freien lauf (11538) Auch Durmars kan 
nicht schlafen, sondern denkt an seine geliebte (11590, Anden 
tags nach der messe fordert Durmars Procidas za einem ausıll 
gegen die belagrer auf (11609). Procdas schlägt vor, diese bein 
tränken der pferde zu überfallen. Ein breiter gepfasterter weg 
zwischen zwei morästen führe sie sicher bis an die tränke (11639) 
Sie wappnen sich und theilen sich in zwei haufen Dreißig knappen rer 
ten mit Durmars und dreißig bleiben als reserve (11684). Bald stoßen 
sie auf die feinde, welche grade zurückkehren, vierzig ritter derselbe 
decken den zug (11702). Dieselben machen sogleich kehrt als ss 
Durmart und seine schaar erblicken, sie werden jedoch übel rage 
richtet, besonders durch Durmart (11770). Im schloß Limeri kat 
man den ausfall mit angesehen und Cesars meldet der königin die 
waffenthaten Durmarts. Sie weiß ihre freude darüber zu verbergen 
(11836). 

Durmars und seine gefährten kehren ins mühlenschloß zuräck. 
Durmars schlägt vor, tags darauf zwanzig der knappen zu ritters 
zu schlagen. Procidas ist damit einverstanden (11900). Der küaig 
Nogans über seinen verlust erzürnt, hält rath und befolgt Brisiss 
von Rochiers vorschlag täglich sechzig ritter und hundert diener das 
lager bewachen zu lassen (11976). Der andre tag bricht an. Pr» 
cidas schlägt vor in aller eile ritterkleidung anfertigen zu lases 
und so lange zu verziehen. Durmars giebt zu bis zum nächstes 
tag zu warten (12021). Zwei knappen fahren nach Limeri und be 
sorgen zwanzig waffenröcke, decken, wappenschilde und helme (12056). 
Sie bringen sie Procidas, welcher sie Durmart übergiebt, erst tag 
darauf vertheilt dieser sie unter die neuen ritter (12108). Durman 
hält denselben ibre pflichten vor und fordert sie auf gleich am sr 
ben tag einen neuen ausfall zu machen (12156). Procidas ist ber® 
und läßt die messe singen, darauf empfangen die neuen ritter d# 
degen und den ritterschlag von Durmart (12178). 

Sie steigen zu pferde und theilen sich in drei haufen. Di 
zwanzig ritter, von Durmart angeführt nebst zwanzig dienern bilde 
den ersten, je zwanzig knappen mit dienern die beiden andap 
haufen die erst eingreifen sollen, wenn die ritter der hilfe bedüries 
Durmars läßt diese an der brücke am ende der sehleuse haltet 
(12252). Die ritter reiten weiter und stoßen einen armbrustschsd 
weit davon auf Briain von Rociers nebst sechzig rittern und hundet 
dienern. Briains ermahnt die seinen keinen der ausfallenden eur 
kommen zu lassen. Aber durch Durmarts, Procidas und der übrige 





495 


uen ritter tapferkeit werden sie zurückgetrieben (12348). Von 
meri schaut die kônigin und ihr hof dem kampfe zu (12392). 
urmars und die seinen verfolgen Briains schaar bis zu ihren lager- 
ätten, ziehen sich aber, als das ganze heer Nogants gegen sie 
wückt bis zur schleuse zurück, um im rücken gedeckt zu sein 
2408). Durmars ermahnt zum ausharren, da kommt auch schon 
leor, ein reicher graf und ungetreuer vasall der königin von Irland, 
ırbei, er ist den andern einen morgen voraus (12461). Durmars 
ürzt ihn zu boden, wobei ihm der rechte arm bricht. Die seinen 
agen ihn auf seinem schilde aus dem kampfe (12484). Die große 
berzahl drängt indessen Durmart und seine schaar zurück, auch die 
den andern haufen, welche zur hilfe anrücken vermögen auf die 
ser nicht stand zu halten. Durmars deckt mit Procidas den 
kkzug bis alle die brücke überschritten haben, wo sie vor wei- 
ser verfolgung sicher sind (12588). Die belagerer haben sech- 
ig todte, die belagerten aber nur 36 leicht verwundtete (12620). 
is Durmars und die seinen zurückgekehrt, laßen sie sich eßen 
md ruhe wohl thun und machen am andern tag zwanzig neue 
fter (12633). Die königin schickt ihnen am selbigem tag durch 
%sar allerhand schmucksachen und Durmart speziell das versprechen 
&hönen lohnes für seine dienste, was ihm Cesars heimlich verkün- 
kt, Durmars war darob hoch erfreut (12682). 

So vergeht eine geraume zeit. Durmars bleibt während eines 
wnats in sieben kämpfen sieger und flößt dem heer Nogants große 
rcht ein (12706). Deshalb sendet eines tags Nogans an Artu 
xd verspricht ihm Limeri, zwanzig schlösser und anerkennung 
iner lehnsoberhoheit, wenn er ihm helfe Limeri einzunehmen 
2749). Auf Gavains rath willigt Artus ein, sammelt in Rovelent 
n heer von mehr als 10000 rittern, in dem auch könig Jozefens 
it vielem volk sich befindet (12770). Nogans kommt Artu ent- 
gen, wiederholt feierlich seine versprechungen und raümt ihm 
in Quartier ein (12808). Durmars bemerkt die verstärkung des 
lagerungsheeres und ermahnt zum ausharren, worin ihm Procidas 
stimmt (12861). Artus erkundigt sich bei Nogant über die ver- 
“diger vonLimeri und des Mühlenschloßes (12940). Darauf bittet 
n Kes andern tags allein mit fünfzig rittern seiner schaar gegen 
ıs Mahlenschloß reiten zu dürfen und rühmt sich Durmart leben- 
g oder tot dem könig zu überliefern (12967). Artus willigt ein 
ad Kez bricht andern morgens früh auf. 

Artus und seine gefährten folgen ihm unbewafinet um dem 
ımpf zuzusehen (13023). Kez sprengt vorwärts und trifft Durmart 


496 


nebst dreißig rittern und vierzig dienern, wie sie gerade das ende 
der schleuse befestigen, er fordert Durmart zum zweikampf herau 
(13054). Durmars nimmt ihn an. Kez stürzt beim ersten anprall, 
seine und Durmarts gefährten eilen nun herbei. Kez wird zwar 
von seinem neffen le Laid-Hardi befreit, aber er und seine schasr 
werden, obwohl mit mühe, zurückgedrängt (13151). Artus lobt 
Durmart laut. Jozefens hat bemerkt, daß der tapfre ritter seine 
sohnes wappen trage (13184). Indeßen wendet sich Durmars un 
und kehrt mit den seinen in das mühlenschloß zurück (13210). Die 
königin von Irland hat von Durmarts neuer waffenthat durch Cem 
kunde erhalten und ist sehr fröhlich, auch Durmars denkt an sie (13256). 

Andern tags reitet Gavains mit dreißig rittern in aller stils 
gegen das Mühlenschloß. Artus hört es, verbietet den andern sich | 
zu rüsten, und reitet wie am tage zuvor, um den kampf mit anze 
sehen. Gawains läßt seine begleiter jenseits der brücke, dieæ 
selbst überschreitet (13330). Durmars kommt mit dreißig gefäbrtes 
aus dem ..schloß, erblickt Gavain und läßt nach einer ermahnung 
zur vorsicht die seinen ebenfalls zurück (13388). Kampf zwische 
Gavain und Durmart. Ihre pferde brechen zusammen. Beide stürzen. 
Gavains kommt unter sein pferd zu liegen, während Durmars wieder 
aufspringen kann und nur betäubt ist (13454). Von beiden seiten 
eilen die gefährten herbei. Durmars reißt Yvain vom pferd ws 
besteigt es selbst (13470). Yvains befreit nachher Gavain. Sagr- 
mors wird von Durmart zu boden geworfen (13527), aber von Ganü 
und Yvain, die wieder zu pferde sitzen, befreit (13550). Durmat 
kommen dreißig knappen und fünfzig diener zu hilfe (13592). Die 
königin von Irland von Limeri und Artus vom lager aus bewundern 
Durmart. Jozefens, der vermuthet, daß der tapfere ritter sein sohn 
sei, schlägt vor tags darauf ihn sowohl wie die königin von Irland 
unter zusicherung freier rückkehr vor Artu zu laden und von ihnes 
die ursache des krieges zu erkunden. Artus ist damit einverstandes 
(13645). Die königin von Irland hat indessen große angst um Dur- 
mart (13677). Dieser schaut voll liebe nach den damen im scblof, 
so daß er fast umzingelt wäre, er schlägt sich aber durch, tödte 
das roß von Engrevain, der jedoch schnell ein andres besteigt (13778). 
Kez mit fünfzig gefährten mischt sich in den kampf, wird aber vos 
den dienern vierfach verwundet und muß den kampfplatz vwerlades 
(13792). Artus leibarzt untersucht ihn und verspricht seine baldigt 
heilung. 400 ritter brechen auf Ke zu rächen (13826). 

Durmars und die seinen müßen weichen, ziehen sich aber bd 
bester ordnung zurück, beschützt durch Durmart und Procidss 


497 


‚uch die belagerer kehren heim, mehr als 100 ritter ohne pferd 
13882). Artus begrüßt Gavain und dieser preist Durmart (13938). 
rtus, Gavains und die übrigen pflegen der ruhe; nach tische sagt 
rtus aufs neue zum Jozefent, daß er Durmart und die königin 
m Irland tags darauf zu sich kommen lassen wolle und trägt Jo- 
fent auf, die königin zu geleiten, den grafen Galant aber Durmart 
œuholen (13999). Nogans ist sehr erbittert über des königs ent- 
hluß. Jozefens bricht früh mit 400 rittern und 700 dienern nach 
imeri auf, läßt die königin auf die mauer rufen und verkündet 
r Artus botschaft (14168). Die königin ist bereit, sich wegen der 
ıschuldigungen Nogants vor Artu zu rechtfertigen und unter sicherem 
oleit sich zu ihm zu begeben (14196). Darauf geht sie um sich 
a schmücken und reitet ohne weiteres verweilen mit zahlreichem - 
efolge in Jozefents gesellschaft zu Artus lager (14246). Sie wird 
om könig aufs freundlichste empfangen und von allen ihrer schön- 
sit halber bewundert (14278). Nogans erneuert seine anschuldi- 
ungen (14303). Die königin weist dieselben als falsch zurück und 
rklärt sich zur feuerprobe bereit (14384). 

Indessen kommt auch Durmars mit seinen dreißig rittern, ge- 
sitet vom grafen Galant, während gerade Artus mit seinen rittern 
sth hält (14482). Die königin von Irland und Durmars begrüßen 
ich. Artus erkennt sogleich Durmart und er und Jozefens begrüßen 
bn (14597). Durmars berichtet seine erlebnisse (14619). Nogans 
tommt aus einer berathung mit seinen anhängern und wird von 
Jurmart zum zweikampf herausgefordert (14646). Nogans meint, 
rw brauche nur die herausforderung eines königs persönlich anzu- 
whmen und Durmars sei nur der sohn eines königs (14666). Dar- 
wf tritt Jozefens Durmart eines seiner beiden königreiche ab und 
nacht ihn zum könig (14684). Nogans geht sieh mit den seinen 
m berathen und entflieht dann heimlich (14711). Als Artus und 
lie andern es erfahren, ist große freude. Die königin von Irland 
rerzeiht ihren abtrünnigen unterthanen (14765) und fordert Durmart 
wf, sich eine belohnung zu wählen, welche er wolle (14788). Dur- 
nars bittet zaghaft um ihre liebe (14855). Bereitwillige zusage der 
königin (14879). Betrachtungen von Artu und seinen rittern dar- 
über (14910). Man trennt sich um die morgende hochzeit vorzg- 
bereiten (14952). Hochzeits- und krönungsfeierlichkeiten der nächsten 
drei tage (15204). Am vierten kehrt Artus nach Bretaigne zurück. 


Durmars nimmt besitz von Irland und ernennt Procidas zum 
jonfanoier von Irland. Jozefens bleibt bei seinem sohn, in dessen 
Durmars 32 


498 


gesellschaft er nicht lange nachher nach Gales zu seiner frau An- 
delise reist. Auch Fenise, die königin von Irland, reist mit. Sie 
werden feierlichst empfangen (15333). Begrüßung der ankömmlinge 
durch die königin Andelise (15436). So lebt Durmars glücklich, 
ohne dabei aber seiner regentenpflicht und seines ritterthums zu 
vergeßen; auch bleibt er Gott ganz ergeben (15540). Eines tags ist 
er auf die. jagd ausgeritten und hat seine leute verloren, als er 
plötzlich einen hellen lichtschein erblickt, darauf zureitet und des 
wunderbaren lichterbaum, welcher schon anfangs (1507 f£.) erwähnt 
wurde, sieht. Bald darauf verschwindet die vision und eine stimme 
sagt ihm, er werde in Rom vom papste die erklärung derselbe 
erfabren (15635). Nicht lange, so hat Durmars seine leute wiede 
gefunden und kehrt mit ihnen heim. Es werden viele jagdgeschid- 
ten aufgetischt. Durmars erzällt seinen eltern und seiner fra, 
was er gesehen und erklärt seinen entschluB, binnen vierzig tagen 
nach Rom aufzubrechen (15682). Jozefens will ihn begleiten ud 
ritter und diener mit nehmen. Sie entbieten eine große anal 
von allen seiten, welche sich im laufe eines monats in der weißes 
stadt versammeln. Auch die beiden königinnen machen die pilger- 
fahrt mit (15747). Die reise geht durch die Bretagne und viele | 
wüste gegenden, durch die sie mit gewalt sich den durchzug æ 
zwingen müssen. Vor Rom finden sie vier Heidenkönige mit 400000 
mann, welche es seit zwei tagen belagern (15770). Dieselben we 
den geschlagen, mehr als 20000 ertrinken in dem Tiberstrom (1578) 
Die Römer mit dem papst an der spitze, ziehen ihren befreiern entgegt 
und bewillkomnen sie. Der papst ertheilt ihnen absolution und er 
klärt Durmart seine vision (15816). Der lichterbaum bezeichne dé 
menschheit, die aufwärtsgerichteten lichter die guten, die abwärts 
gerichteten die schlechten menschen, das blutende kind Christ 
(15865). Durmars und die seinen kehren heim und halten in der 
stadt Bangort in Gales ein 7tägiges hoffest ab (15890). Durmn 
kehrt darauf nach Limeri zurück, regiert lange und gut und be 
wahrt stets seine ritterschaft. Ermahnung des dichters an di 
fürsten seiner zeit Durmart nachzuahmen, dann würde ihr andenkes 
nicht vergessen werden, wie man ja von Artu, Karl dem Großes 
und Alexander überall noch reden höre. SchluBworte (15998). 


499 


IV. 


LITTERARGESCHICHTLICHE BEMERKUNGEN. 


Bei vorstehender analyse des romans von Durmart le Galois 
abe ich besonders rücksicht genommen, nichts was zur beantwor- 
ung der litterargeschichtlichen fragen dienen könnte, unbeachtet 
a laßen. Leider wird der leser schon die spärlichkeit und das 
ınzureichende der eingestreuten auspielungen bemerkt haben. Sie 
agen uns nichts über den namen, die stellung und die lebenszeit 
les verfaßers, sie geben uns keinen anhalt zur feststellung, wo, für 
wen und wann das gedicht verfaßt ist. Es können daher auch die 
sachstehenden bemerkungen nur weniges und unbefriedigendes bieten, 
tumal ich von der einschläglichen litteratur, litterargeschichten so- 
wohl wie texte an meinem gegenwärtigen provisorischen aufenthalt 
5 gut wie nichts vorfand, also auf die wenigen von mir mitgebrach- 
ten bücher beschränkt war. 

Was zunächst den autor anlangt, so ist, wie gesagt, dessen 
name weder im gedicht noch in einer überschrift in der einzigen 
handschrift überliefert, die überschrift fehlt vielmehr gänzlich, und 
die schlußschrift giebt nichts als den einfachen titel des romans. 
Möglich, daß ein glücklicher zufall uns wie bei dem Partenope de 
Blois durch eine anspielung in einem andern gedichte den autor 
enthüllt. Auch der roman von Partenope de Bloi wurde ja als 
anonymes werk von Crapelet herausgegeben, da in keiner der vier 
ihm bekannten und auch in keiner der drei weiteren oben (II, 19) 
dtierten, der autor genannt wird; aber wenige jahre darauf fand 
sich in des anglonormannen Denis Pyramus Vie de S. Edmund le 
ri, die angabe, daß er verfaßer eines Roman de Partenope sei: 
mit welchem grund dann diese angabe auf den uns erhaltnen roman 
de Partenope, der melırere verfaßer haben könnte, bezogen ist, ist 
hier nicht der ort zu untersuchen. 

Möglich ist ferner, daß andere hss. unseres gedichts aufgefun- 
du werden, und daß diese uns den namen des autors offenbaren; 
ach das ist ja eine im mittelalter gewöhnliche erscheinung. Ich 
erinnere hier nur an den romans des Loherains, «dessen haupttheil, 
Mr von vier handschriften dem Jean de Flagy zugeschrieben wird, 
in allen andern fehlt jede erwähnung eines autors. Auch hier ist 
feilich und zwar in erhöhtem grade die so bezeugte autorschaft 
hit großer vorsicht aufzunehmen. Ich werde anderweitig nachweisen, 
daß jene vier handschriften aber auch nur jene allerdings das werk 

32 * 


500 


Jeans de Flagy enthalten, daß dieses aber nur eine leichte überar- 
beitung der recension ist, welche uns die andern handschriften mehr 
oder wenig getreu erhalten haben. Für unsern Durmart habe ich wenig 
hoffnung, weder auf die eine noch auf die andere möglichkeit für 
entdeckung des autors, denn die zahl der unbekannten gedichte 
“ und der unbekannten handschriften, wenigstens solchen umfangs, ist 
heut zu tag nach vielseitigen nachforschungen auf altfranzôsischom 
gebiet sehr gering anzuschlagen. Denn es sind wenige bibliotheken 
von bedeutung, die nicht wenigstens flüchtig von romanisten besucht 
sind, oder von deren handschriftlichen schätzen niemand kunde 
hätte. Ich selbst habe eine beträchtliche anzalıl von bibliotheken 
besucht, nirgends aber eine spur von unserem Durmart gefunden. 


Lassen wir aber das auf sich beruhen, so entsteht eine andere 
frage nämlich die: Ist für den Roman de Durmart le Galois ein 
autor im eigentlichen sinne des wortes anzunehmen, oder haben 
wir, wie bei den meisten gedichten der Karlssage es zunächst mi 
einem blosen überarbeiter zu thun, hinter dessen werk in schatten 
haften umrissen ein oder mehrere ältere litterarische vorlagen und 
schließlich die volkssage erscheinen ? 

Ich glaube, daß schon im allgemeinen die ansicht zutrifl, 
welche die gedichte, die dem sagenkreis von Artus angehören, a 
kunstepen bezeichnet, denen also der stempel der individualitk 
eines bestimmten dichters unverkennbar aufgedruckt ist. Der dicr 
ter eines Artusromans kann und wird sicherlich eine vorlage gr 
habt haben; da der inhalt derselben aber seinem zuhörer und leser- 
kreis fern stand, da er nicht der lebendigen heimischen sage ange 
hörte, so steht der dichter seinem stoff unabhängig gegenüber, #% 
ist genöthigt ihn nach dem geschmack des publikums umzuwandch. 
In der volkssage war der dichter von anfang an gebunden, sowoll 
weil er selbst sich von seinen jugenderinnerungen nicht losmache 
konnte, als auch, wenn er es gewollt hätte, bei seinem publikut 
auf entschiedenen widerspruch gestoßen wäre. Dieser umstand &- 
klärt auch, wie die heimische Karlssage sich so schnell von de 
phantastischen überspannten abenteuergedichten über Artus un 
seine ritter hatte verdrängen lassen. Es war die zeit gekommen, 
wo das individuum sich aus der masse hervorzuarbeiten begans 
wo der dichter seine schöpferische kraft zeigen wollte und die sudt 
nach neuigkeiten im litterarischen publikum aufkam. 

Daß es freilich mit der unabhängigkeit und individuelle 
schöpferkraft des dichters noch sehr schwach bestellt war, liegt su 


501 


der hand und schon die parallele ausbildung der beiden sagenkreise, 
die vielen analoga, welche die charakteristik von Artus und Karl 
und die ihrer respectiven begleiter bieten, zeigen, welchen großen 
einfluß die heimische sage auf die von der fremde her eingeführte 
übte. Aber auch die einzelnen dichter waren im entlehnen von 
episoden aus anderen werken ähnlicher art oder gar in kaum ver- 
schleiertem plagieren nicht im mindesten zaghaft. Ein solches pla- 
gat mit geringen neuen zuthaten, liegt in der mehr denn zu viel 
md zu vorurtheilsvoll discutierten frage über das verhältnis von 
Guiot zu Chrestien de Troies vor. Ein beispiel von entlehnen und 
schbilden des grundgedankens und vieler einzelnheiten aus Chre- 
#iens Parzival so wie aus seinen übrigen werken bietet der Fergus, 
wie Martin in seiner kürzlich erschienenen ausgabe deutlich nach- 
gwiesen hat. Ganz ähnlich würde sich das auch aus unserem 
'mman nachweisen lassen. 

Martin meint, daß der ebenfalls anonyme verfasser des Fergus 
die fabel seines gedichtes selbständig erfunden habe, und daß seiner 
ausdrücklichen angabe »en escrit trove l’ai« (110, 34) kein glauben 
zu schenken sei. Der grund, welchen er dafür anführt, daß eine 
sage von Fergus nirgends bezeugt ist, scheint mir nicht hinreichend 
um einem dichter des dreizehnten jahrlıunderts, wie viel auch immer 
er sich ähnlichen gedichten angelehnt, die schöpferkraft zuzugestehen, 
welche zur erfindung des Fergus nöthig war. Wie viel von celtischer 
sage ist uns in zuverlässigen quellen erhalten, und sind die studien 
über mittelalterliche sagenstoffe wirklich so ‘weit gediehen, um mit 
einiger gewißheit das nicht vorhandensein einer Fergussage zu be- 
haupten? Für mich ist das gedicht über Fergus ein beweis, daß 
eine solche sage existiert hat, möglich, daß sie verloren, möglich 
ferner ja im hohen grade wahrscheinlich, daß sie uns in dem ge- 
dieht arg entstellt ist. 

Ich habe. mich länger bei diesen fragen aufgehalten, wejl sie 
ebenfalls bei unserem roman von Durmart aufgeworfen werden können. 
Die autorschaft eines bestimmten dichters ist bei dem roman von 
Durmart unverkennbar. 

Dafür spricht, die deutlich hervortretende moralische tendenz, 
die strenge geschloßenheit und fein durchgeführte gliederung, von 
welcher weiter unten die rede sein wird. Ebenso aber scheint mir 
das vorhandensein einer sage von Durmart und deren benutzung 
durch unseren dichter nach den wiederholten und deutlichen an- 
spielungen desselben -darauf (964, 1750, 3665, 3699, 3734, 4438, 


6076, 8926, 12706, 15064, 15972) nicht zu bezweifeln, obwohl mir 
% 


502 


wenigstens keine solche bekannt ist. Welcher art die vorlage var, 
ist schwer festzustellen. Die namen contes und matere, mit welchen 
der dichter sie bezeichnet, erlauben keinen sichern schluß. 

Daß jedoch unser dichter sich seiner vorlage sehr frei gegen- 
über stellte, daß er vielfach andere sagenstoffe herbeizog oder epi- 
soden nachbildete, daß er seine einfache vorlage zu einem gedicht 
von 16000 versen ausdehnte und vielfach für seine zwecke umge- 
staltete, dafür liegen viele kennzeichen vor. Die entlehnungen, 
welche unser dichter besonders ausChrestiens gedichten genommen, 
sind zahlreich. Leider kann ich sie aus mangel der texte im ein- 
zelnen nicht nachweisen. Ich erinnere daher nur an den kampf 
um den sperber ja Erec, welchem der kampf um den sperber Ides 
in der wiese von Landoc 2313 ff. entspricht, und an welchen auch 
das pfingstfest im Lais du Graelant (Poésies de Marie de France 
p. p. Roquefort, b. I) anklingt, an welchem Artus seine frau auf einer 
estrade allen seinen rittern unverhüllt zur schau stellt, um ihre 
schönheit bewundern zu lassen. Ferner findet sich die entführung 
der königin Ginevra durch Morois und der zweikampf Durmarts 
mit Cladain le Vert an Artus hoftag in Glastingesbieres (4185 f. 
9996 fi.) im eingang des Romans du chevalier a la charette wieder, 
nur daß dort beide episoden in eine einzige zusammengezogen sind. 
Der gefährliche stuhl, auf welchen sich Durmars im palast des kônig 
Artu setzt, hat sein Analogon in dem gefährlichen bett des Conte 
del Graal, in welches sich Gawains legt (Holland Chrestiens von 
Troies p. 202) das wunder des lichterbaumes mit dem kind daraf 
1507 und 1555 erblickt auch Gawains (ib. p. 204) und so ließen 
sich noch viele züge sammeln, welche unser dichter aus andern 
dichtungen entlehnt haben kann. 

Bemerkenswerth sind die anspielungen, welche der dichter 
Geogenant bei aufzählung der artusritter in den mund legt. Gavains 
wird da kurzweg als «li fiers- (8410) bezeichnet, Ywains hat le cuer 
plain ‘de bonte (8427). Lancelos hat lauter junge leute zu gefährten, 
von Perceval sagt er (8447 fi.): 

Qui molt est plains de grant vallance 
Cil quiert le graal et la lance 
Dont je ne vos sai dire rien, 
Mais Perceval conds je bien. 
Erec der sage stammt aus königlicher familie. 
Il prist une povre pucele 
Por ce qu'il le vit jone et bele. 
Er ist auch reich und sohn eines berühmten königs. Von Ke u 


4 


503 


3 de Rouge-Mont wird nichts bezeichnendes gemeldet. Gifles 
john des Do von Carduel n’aime pas vilain orguel (8500) Tri- 
endlich qui onques ne rist (8512) ist herr vieler burgen und 
üchtiger ritter. 
Mais trop est fiers et orgilloz, 
Certes, si fuist bien entechies, 
Par tot le mont fuist resoingnies. 
Riches hom est et bien meubles, 
I deust todis estre armes; 
Car il ne vaut s’a armes non. 
Maint home l'ont trove felon, 
Mais de ce le tien je a sage, 
Qu'il ne mostre pas son outrage, 
S'il ne voit molt bien sou affaire 
A quel chief il en pora traire. 
\ußer den zunächst liegenden entlehnungen aus den übrigen 
ıten des Artuskreises hat unser dichter aber offenbar manches 
aus den beiden andern großen sagenkreisen entnommen, wie er 
%h in den schlußversen ausdrücklich darauf aufmerksam macht. 
(arlssage könnte wohl den kreu”zug Durmarts zur befreiung 
veranlaßt haben und für seine kenntnis der Alexandersage 
t eine anspielung auf den schimpflichen tod des Darius (vgl. 
ımerk. zu 8166). Für weniger deutliche ähnlichkeiten mit 
an und jenem gedichte irgend welches sagenkreises siehe die 
Außer den entlehnungen aus epischen gedichten führt unser 
r eine reihe allgemeiner sentenzen und sprichwörter an, welche 
n schluß dieses abschnittes zusammenstelle, da sie, soweit sie 
vom dichter selbst herrühren, gerade zur ermittlung seiner 
n beträchtlich beitragen. Zwei mal werden solche lebensregeln 
äcklich einem ungenannten gewährsmann zugeschrieben. 
1) Li auctors tesmoigne et retrait, 
Que bons chevaliers entresait 
Puet plus faire, c'om ne puet croire. (5553 ff.) 
2) Cis auctors dist en son lengage, 
C'om doit bien doter et cremir 
Chose dont enuis puet venir. (12676 ff.) 
beiden fällen derselbe gewährsmann gemeint ist, und welcher 
ich noch nicht feststellen können, doch möchte ich auf eine 
in Dante aufmerksam machen, die ganz ähnlich klingt und 
leicher grundquelle geflossen sein mag. Virgil sagt Inferno II, 
0 zu Dante: 
Temer si dee di sole quelle cose, 
C’hanno potenza di fare altrui male; 


504 


Dell’ altre no, che non son paurose. 
Man beachte auch im zweiten beispiel die worte en son lengage, 
welche auf eine nichtfranzösische also wohl lateinische quelle ge- 
deutet werden können. Ein drittes mal v. 15896 wird Savechons 
(Sauvages) namhaft angeführt (s. die anmerkung zu v. 15896). 

Zu all diesen mehr oder weniger wahrscheinlichen entlehnungen 
könnte man noch eine andere rechnen, welche unser dichter aus 
- der lebensgeschichte eines trobador gemacht haben müßte. Yon 
allen einzelheiten des gedichtes ist offenbar die hervorstechendste 
und scheinbar originellste die nach Josephents ansicht nahezu ur- 
sinnige liebe Durmarts zu der königin von Irland, die er nie ge 
sehen und von der er nicht weiß, wo sie wohnt, noch wie sie beißt, | 
die er vielmehr nur von einem etwas mystisch sprechenden pilger 
hatte preisen hören. Diese liebe bildet den knoten der verwicklung 
des ganzen gedichts. In keinem gedicht des mittelalters ist de : 
excentricität der liebe, so weit ich wenigstens weiß, derart ausge 
bildet. Wir haben wohl den fall, daß durch die künste einer ver- 
liebten fee ein junger ritter ohne es selbst zu wissen wie in es 
fremdes land und an ihre seite geführt wird, daß er geloben muß 
eine gewisse zeit lang ihren anblick nicht zu verlangen oder wie 
im Lais de Lanval, im Lais de Graelant (Poesies de Marie de France 
p. p. Roquefort 1820 v. I) und im Roman der Chastelaine de Vergy 
wenigstens das geheimnis ihrer liebe zu bewahren. Von da aber 
ist es noch weit bis dahin, daß ein jüngling mit vollem bewußt 
sein auszieht, um eine ihm bis auf den namen und wohnort unbe 
kannte dame, die er nie gesehen, aufzusuchen. 

Ein einziges ziemlich nahekommendes analogon bietet die für 
geschichte ausgegebne biographie des trobador Jaufre Rudel, deres 
anfang ich hier, nach Mahn. Biogr. XV zu vergleichung hersetze. 
Jaufres Rudels de Blaia si fo molt gentils hom princes de Blais 
Et enamoret se de la comtessa de Tripol ses vezer per lo gra 
ben e per la gran cortesia quel auzi dir de lieis als pelegrins 
que vengron d’Antiochia ...... e per voluntat de lieis vezer el s@ 
crozet e mes se en mar per anar lieis vezer . 

Es ist bier nicht der ort, die historische glaubwärdigkeit der 
provenzalischen biographien zu prüfen; doch kann von niemand 
geläugnet werden, daß sich in diese aufzeichnungen, die für mehrere 
dichter circa 100 jahre nach ihrem tod fallen (denn sie werden 
schwerlich vor der mitte des dreizehnten jabrhunderts aufgezeichnet 
sein), manche sagenhafte züge eingeschlichen haben können, dad 
öfters die vermuthung nahe liegt, als seien sie aus falsch ausge- 


505 


legten andeutungen und excentrischen äußerungen der dichter selbst 
hbriciert. Dic so weitverbreitete sage vom herz des geliebten, das 
siner dame zur speise vorgesetzt wird, begegnet außer in der 
biographie Guillem Cabestaings auf französischem gebiet z. b. noch 
im Chastelain de Coucy und im Lais d’Ignaures von Jean Renault. 
Kann nicht auch in diesem biographischen bericht über Jaufre Rudel 
lieselbe sage in historischem kleid auftreten, welche etwas verän- 
iert und verschärft in unserm gedicht und vielleicht schon in dessen 
orlage aufbewahrt ist? Diez möchte freilich die historische glaub- 
aftigkeit der biographie aufrecht erhalten, doch haben mich seine 
ründe nicht überzeugen können. 

Diez sieht sich nämlich genöthigt, Jaufre Rudel zwei mal nach 
em heiligen land pilgern zu lassen, ein mal im jahre 1147 als 
eilnehmer an Ludwigs VII kreuzzug, auf diese reis utet ein 
yd, welches beiMahn, Gedichte der Troubadours n°88 vollständig steht, 
ıd worin. er nach einer feurigen lobpreisung seiner herrin abschied 
m ihr nimmt, um nach dem heiligen lande zu ziehen, das zweite 
al etwa im jahre 1170, wozu die lebensverhältnisse von Melisende 
chter des grafen Raimund I, in welcher Diez die gräfin von Tri- 
lis der biographie zu erkennen glaubt, nöthigt. Ich frage nun: 
t es wahrscheinlich, daß ein ritter, nach dem er schon vor 23 
hren eine pilgerfahrt nach dem heiligen lande angetreten, bei der 
* eine geliebte zurückgelassen hatte, noch die tolle idee fassen 
onnte, ein zweites mal dahin zu ziehen, nicht um für das heilige 
nd zu kämpfen, sondern um eine nie gesehene dame aufzusuchen, 
ı die er sich auf die berichte von pilgern hin verliebt hatte? Daß 
in mittelalterlicher jüngling derartige abenteuerliche gedanken 
ssen und ausführen konnte, begreift man, aber bei einem mann 
on circa fünfzig jahren wird sich höchstens die phantasie in dich- 
rischen ergüßen soweit verstiegen haben, an praktische ausführung 
onnte er schwerlich je gedacht haben. 

Und sind denn wirklich die anspielungen auf diese liebe in 
aufrés gedichten so deutlich, daß sie die biographie bestätigen 
ıüssen, daß sie nicht den anlaß zu der erfindung des romantischen 
xerichtes geliefert, vom dichter selbst aber nur als ein phantasie- 
piel betrachtet wurden, ein phantasiespiel, das er selbst aus ihm 
wkannten sagen entnommen haben könnte? Diez bezieht zwei 
ieder Jaufres auf jene phantastische liebe. In dem einen (Rayn. 
OL 101, M. W. I. 65, Bartschs liste 262, 2) erinnert sich der dichter 
d'un amor de lonh; daß er seine geliebte aber noch nicht gesehen, 
3teht nirgends, im gegentheil deuten mehrere stellen z. b. Mas tot 


506 


sia cum lieys platz auf frühere gegenseitige bekanntschaft. ÂÀlr- 
liche anspielungen auf eine ferne liebe kommen auch in andern 
gedichten Jaufres vor, werden aber von Diez auf einen früheren 
liebeshandel bezogen. Sie bezeugen im gegentheil, daß Jaufre mit 
demselben gedanken stets neue phantasiespiele anstellte, und die- 
selben schließlich in dem andern von Diez auf die gräfin von Tri- 
polis bezognen gedichte auf die spitze trieb, indem er zur ent- 
fernung von der geliebten auch die bisherige unbekanntschaft mit 
derselben hinzufügte. 
Das gedicht ist abgedruckt bei Rayn. III. 97 und M. W. I. 64, in 
„e“ findet sich dasselbe in zwei versionen. Die eine wohl aus ,M° 
entlehnt besteht aus nur 4 strophen (1, 2, 4, 6 der drucke) die 
andere aus einer verlornen hs. ehemals in Pläs besitz, besteht zwar 
aus 6 strophen und geleit, weicht aber im texte stark ab. Ich will 
diese noch unbekannte version daher hierher setzen, getreu, wie der 
text der bs. ,e“ sie bietet: zunächst die darauf bezügliche note Pläs: 
Questa canzone di quattro sestine vien anche riportata dal Bastero 
nella sua Crusca Provenzale alla p. 119. Nel mio Codice perd d 
legge la stessa in sei sestine, quasi che fosse stata rifatta ed acer 
ciuta d’altra mano con molte varianti .... (s. 195) 
1) No sap chantar qui'] so non di, 
Ni vers trobar, qui’ls motz non fa, 
Ni conois de rima co’s va, 
Si razd non enten ensi. 
Mai lo mieus chantars comens’ aisi, 
Con plus l'audiretz, mais valra. 
2) Nulls hom no’s meravill de mi, 
Sieu am 80, que ia no’m veirà, 
Que’l cor ioi d’autr’ amor non à 
Mai d'aissella, que anc non vi; 
Ni per nuill ioi aitan non ri, 
E no sai, c’als bes men venrà. 
3) Colp de ioi mi fer, que m’ausi, 
E ponha d’amor, que’'m sosträ 
La carn, don lo cors magrirà. 
Et anc mai tan greu no’m feri, 
Ni per nuill colp tan non langui; 
Car no covè, ni non s’esch. 
4) Anc tan soven no m’adurmi, 
Mos esperitz tost non fos là; 
* 
Str. 1, 5 hat eine silbe zu viel vgl. se l«: Perd mon chant c. # 
2, 2 vgl. »e l<: que non veirai ih. 4, 1 vgl. »e Le: tan suau. 


507 


Ni tan d'ira non ac de sà, 
Mos cors ades non fos aqui. 
E can mi reisit lo mati, 
Totz mos bos sabers mi desvà. 
5) Ben sai, c'anc de lieis no’m iauzi, 
Ni ia de mi no’s iauzirà, 
Ni per son amic no’m tenrà, 
Ni coven no’m farh de si. 
Anc no’m dis ver, ni no'm menti; 
Ni no sai, si ià mi veirà. 
6) Bos es lo vers; anc no i failli, 
Si tot so, que i es, ben esta: 
E sel, que de mi l’apenrà, 
Gart nol franha, ni nol pessi. 
E vueill l'avia en Caersi 
En Bertrams el Coms en Tolza 
7) Bos es lo vers, e faran hi 
Calque re, don hom chantarà. 

Die zweite strophe ist die, auf die es hauptsächlich ankommt. 
Jer ganze zusammenhang des gedichtes aber, die gekünstelten rede- 
'eisen und die vokalreime zu deren getreuer bewahrung der dich- 
r den sänger, der sein gedicht lerne, ermahnt, widerstehen einer 
ellen auffassung seines geständnisses, das vielmehr eine poetische 
stion darstellt und der biographie das material zu dem erwähnten 
richte lieferte. 

Wie dem auch sei, es könnte leicht unser dichter, sei es direkt 
ler indirekt den zug von Durmarts romantischer liebe der an 
tufres namen mit recht oder unrecht gehefteten geschichte ent- 
>mmen haben, nur hätte er ihn dann in freiester weise behandelt. 
er junge Durmars, der vor eifer brannte, seine jugendsünde zu 
ihnen, mußte der aufforderung des mystischen pilgers die schöne 
Ünigin von Irland aufzusuchen, folge leisten, weniger aus wirk- 
ch schwärmerischer liebe, als aus durst nach ritterabenteuern. Leicht 
ätte aber diese romantische liebe, wenn auf harte proben gestellt, 
rkalten können, unser dichter läßt daher unseren helden wenige 
age nach seinem aufbruch von hause, mit seiner unbekannten ge- 
ebten zusammentreffen, ihre neigung durch wackeren ritterdienst 
rwerben, sie dann verlieren und nun erst vernehmen, daß er mit 
em gegenstand seiner wünsche mehrere tage zusammen verbracht 

* 

5, 5 u. 6 bilden in »e le die schlußverse von str.1. 6, 5 übersetzt 
Le avia mit abbia er hätte auia schreiben sollen; vgl. »e l«: Car si 
&üone C. 6,6 vgl. »e I«: Lo coms de Tolsa l’entendrà, 


N 


508 


babe. Daß er jetzt mit neuem eiter alle abenteuer und gefahren 
bis zu ihrem endlichen wieder-auffinden und zu seiner ehelichen 
verbindung mit ihr besteht, ist natürlich. Es ist freilich nicht sicher 
auszumachen, ob unserem dichter die ehre dieser glücklichen än- 
derungen zukommt, dem nüchternen, überall auf wahrscheinlich 
machen der vorgänge ausgehenden geist, den das ganze gedicht 
verräth, entsprechen dieselben aber in hohem grade. 


Nachdem ich die abfaßung unseres Durmart durch einen be- 
stimmten dichter und dessen verhältnis zu seinen quellen, so wei 
es mir möglich, angedeutet habe, wäre es angemessen, einiges über 
seine lebensverhältnisse zu sagen. Wie schon bemerkt, ist darüber 
nichts bestimmtes im gedicht angegeben. Daß er ein dichter vos 
profession gewesen, scheint wahrscheinlich, aus den öfteren klagen 
tiber den geiz der großen gegen dieselben, und die rühmende ber- 
vorhebung der freigebigkeit Durmarts, von dem Li bon menestra 
de haut pris Orent palefrois et roncis Et beaz joeaz et bons de 
niers (15131—33) und das schnell und ohne zaudern. Bezeichnend 
sind auch die voraufgehenden verse, wo er der ebre, welche a 
Durmarts zeit dichter und sänger genossen, die brotlosigkeit der- 
selben zu seinen lebzeiten entgegenstellt und dabei auch einige hiebe 
gegen seine collegen austheilt. Die einen verlangen gaben, indem 
sie sich als hofsänger ausgeben, andre ziehen von turnier zu turnier, 
die einen ahmen den sot-sage nach, die andern machen die höfls- 
ge und sprechen von liebe in unsinniger weise. Wer ein bu 
nachzumachen, zu plagiieren wisse, verlange gleich ein prachtgr 
wand dafür. 


Zu diesen andeutungen können wir noch die fügen, daß unse 
dichter ein guter römischer katholik war; das geht aus mehreren 
stellen des gedichtes hervor, z. b.: 

A Rome, ce sachies sens dote, | 

Est li chies de vostre loi tote, | 

Dont est ce li plus hauz voiages 

Et li plus hauz pelerinages 

Qui soit nul lieu, c’est verites 

Fors en la terre u deus fu nez (15611—16). 
Freilich rügt er auch indirekt die seiner zeit so häufige unsitte, dis 
religion mit der politik zu vermischen, indem er den ungetreues 
vasallen Nogant seine lebnsherrin Fenise bei Artus der ketzerei 
beschuldigen läßt, in der absicht, sie aus ihrem erbe zu verdränges. 

Für welchen fürsten unser dichter sein werk abgefaßt, ist ur 


509 


bekannt; nur muß derselbe sehr fromm und moralisch gewesen sein, 
da abgesehen von der jugendliebe Durmarts, der überdies äußerst 
delikat behandelten scene im wald, wo Fenise und Durmart durch 
drei küsse erweckt, und den späßen der Artusritter vor der hoch- 
zeit keine einzige stelle an die unmoralität der verwandten gedichte 
erinnert. 


Diese moralische tendenz, verschiedene anspielungen und klagen 
üer verfall des ritterthums, die wahrscheinliche entlehnung des 
Jaufreschen liebesabentheuers, die äußerung (15939—46), daß von 
Artu, Karl dem Großen und Alexander überall gesungen und erzählt 
wird, bieten abgeseben von den schlüssen, welche sprache und metrik 
lsfern werden, den einzigen anhalt, um die abfaßungszeit des ge- 
üchts etwa in die erste hälfte des 13 jahrhunderts zu setzen. 
Der abfaßungsort ‚kann lediglich aus sprachlichen beobachtungen 
jestimmt werden, was im nächsten abschnitt geschehen wird. Hier 
ch einige bemerkungen über den litterarischen werth unseres 
dichtes. 


Um die stellung, welche unser denkmal in der litteraturge- 
thichte einnehmen wird, zu ermitteln, bedürfte es einer genauen 
ergleichung mit den gedichten verwandten inhalts, in bezug auf 
öndenz, disposition und ausführung. Eine solche anzustellen, mangelt 
ir zeit und material. Auf die tendenz des gedichtes, welche sich 
urs als die versöhnung des mittelalterlichen ritterthums mit der 
hristlichen moral bezeichnen läßt, habe ich schon aufmerksam ge- 
nacht. Diese findet sich etwa den Percheval ausgenommen, in keinem 
ler mir bekannten Artusgedichte, auch nicht in solchen, welche 
vie Partenopeus dem sagenkreis nahe treten. Sie zeichnet also 
user gedicht aus und sichert ihm einen wichtigen platz in der 
itteraturgeschichte. 

In gleicher weise bemerkenswerth ist die disposition des stoffes, 
reiche sich der dichter entworfen hat. Fünf abschnitte sind es, in 
weiche unser gedicht deutlich zerfällt; doch habe ich, um nicht von 
ler handschriftlichen überlieferung abzuweichen, unterlaßen diesel- 
ven im text kenntlich zu machen, obwohl der dichter selbst 
lieselben unverkennbar angedeutet hat. Die eigentliche erzäh- 
ang umfaßt die drei mittleren abschnitte und wird durch einen 
inleitenden und einen abschließenden abschnitt vervollständigt. Die 
igentliche handlung umfaßt ein jahr, die jugend Durmarts wird in 
ler einleitung, das spätere leben im schluß berichtet. Die drei 


510 


mittleren abschnitte schildern die zeit des kampfes und der prüfung 
unseres helden, die beiden äußeren die des ruhigen genußes, des 
naiven wie des wohlerworbnen. 

Der verlust der unschuld, das ringen die begangnen fehler zu 
sühnen und der ruhmesglanz nach erworbnem sieg, das ist der klar 
hervortretende ideengang des gedichtes. Das suchen nach der 
königin von Irland, nach einer Durmarts würdigeren liebe, zerfällt, 
wie ich schon bemerkt, selbst wieder in drei abschnitte, erstes un- 
bewußtes auffinden, verlust und neues suchen, und bewußtes wieder- 
auffinden derselben. Auch hierin läßt sich "eine allgemeine ethische 
ideenentwicklung nicht verkennen und die steigerung der nach und 
nach geschilderten scenen ist eine durchaus kunstgerechte. 


Die disposition läßt sich noch weiter bis ins kleinste verfolgen, 
können wir doch im dritten abschnitt selbst wieder zwei unterab- 
theilungen unterscheiden. Die erste abtheilung umfaßt Durmarts 
aufnahme bei Brun de Branlande, seinen kampf mit Brun von 
Morois zur befreiung der königin, seine besiegung von Creoress 
und dessen gefährten, seinen aufenthalt im zehnjungfrauen-schloß 
und den triumph, welchen er bei dem zweitägigen turnier zwischen 
Roche-Lande und Blanches-Mores davon trug. Die zweite abtheilung 
ist durch einen zeitraum von mehr denn vier monaten von der 
ersten getrennt, sie beginnt mit einer zweiten und glänzenden auf- 
nahme Durmarts bei Brun de Branlande, an die sich eine noch 
glänzendere am hofe des könig Artu schließt, bei der Durmars 
durch die probe des zauberstuhles und im 'zweikampf mit Gladain 
le Vert gelegenheit hat, seine tapferkeit und ritterlichkeit vor der 
ganzen tafelrunde zu erweisen. Damit ist das ende der prüfungen 
gekommen. Der nunmehr allseitig als wackerer kämpe anerkannte 
Durmars hat seine jugendsünde getiigt und ist des preises seiner 
ritterthaten, des besitzes der geliebten würdig. Der vierte abschnitt 
führt ihn wirklich auf die spur derselben, doch muß er, um in den 
besitz seiner dame zu kommen, noch harte kämpfe gegen ihre feinde 
und selbst gegen die durch falsche vorspiegelungen herbeigerufnen 
Artusritter bestehen. Er erhält dann aus Artus hand die krone 
und seine geliebte. Der glückliche besitz darf aber den menschen 
nicht der immer fortgesetzten thätigkeit überleben und neben dem 
irdischen wohlergehen, darf er nie das heil der seele und das wohl 
der kirche vergessen, das darzulegen, dient die fünfte abtheilung. 


Wer bemerkt nicht die mathematische genauigkeit, die fort: 


511 


währende gleichmäßige steigerung bis z 
wachsen der gefahren und der aus i 
ehren, welche Durmart entgegentreten 
nicht genug, der dichter hat sorge get 
eignisse genau abzugränzen, die hauj 
jahr in anspruch und wir- können hieı 
eignisse fixieren. 

Der ritterschlag Durmarts erfolgt z 
gelangt er nach Irland, trifft ohne sit 
besiegt am folgenden tag Cardroain, zieh 
und gelangt einen tag später in das ro 
er dort, um seine wunde zu heilen, an 
den Rothen und übernachtet bei Brun 
findet der zweikampf mit Brun von Mo 
nacht bei einem einsiedler, eine ander: 
eine dritte auf dem meere, eine vierte 
gende tag ist ein Freitag, am abend 
zehnjungfrauen-schloß und bleibt dort bis. 
ist das turnier, bis Donnerstag darauf 
und irrt dann mehr denn vier monate 
finden. Schließlich kommt er wieder 2 
tags darauf nach Glastingebieres an Ar 
nachtsvorabend. Am weihnachtsfest kä 
wieder großer zwischenraum. Etwa eir 
langt er nach dem mühlenschloß, und s 
Pfingstfeste statt. 

Diese präcision der zeitbestimmung 
in der uns überlieferten gestalt des gec 
Mehr denn vier monate vom weihnac 
geben anfang bis mitte August, und d 
drücklicher angabe (921) in die ersten 
zwischenzeit aber, welche das gedicht 
minen ergiebt, beträgt höchstens vier, x 
wochen. Um ferner den Freitag, an we 
verließ, mit den früheren zeitbestimmu: 
bleiben nur conjecturen übrig, denn i« 
wortlaut der augaben nach nur zwei ' 
so daß Durmarts aufbruch von Roche-Br 
Ich weiß nur eine wahl, die zahl der 
verringern und die nacht bei dem eins 
La Garde zu streichen, beide sind ur: 


512 


können sogar als entstellangen und interpolationen angesehen wer- 
den. Auch die vier monate, welche Durmars nach seinem turnier- 
sieg herumirrte, laßen sich leicht in sechs ändern und dann HB 
die zeitbestimmung und aufeinanderfolge der thatsachen an präcision 
nichts vermissen. Aber auch schon ohne diese herstellung, wird 
schwerlich ein anderes Artusgedicht und noch weniger eines 
der andern sagenkreise eine ähnliche fein entworfne und streng 
© darchgeführte disposition und zeiteintheilung bieten. 


Was nun schließlich die ausführung des planes, den poetischen 
werth des gedichtes anlangt, so läßt diese ja allerdings besonders 
für unsern geschmack viel zu wünschen übrig, und ich weiß nicht, 
ob der zuversichtliche ausspruch dichters: 

Mainte gent le prisent et loent 

Et molt volentiers dire l’oent 
wirklich ein urtheil seiner zeitgenoßen enthält und nicht vielmelr 
einen frommen wunsch des autors. Was mir diese vermuthung st 
drängt, ist einerseits das vollständige schweigen der zeitgenössische 
litteratur über den Roman de Durmart (bisher wenigstens ist wede 
mir noch anderen in altfranzösischer litteratur bewanderten freu» 
den eine notiz davon aufgestoßen), als auch die vollkommne isolier 
heit desselben, welche nicht sehr für einen weitverbreiteten beifsl 
der moralischen geschmacksrichtung in derartigen ritterromam 
spricht, ferner der umstand, daß wir nur eine einzige handschr# 
davon erhalten haben. 

Die etwas allzubreite ausführung, das gefallen an stereotypes 
seelenstimmungen der liebenden, die sucht nach verflachung und 
wahrscheinlichkeitmachung unwahrscheinlicher abenteuer, der gas 
etwas allzu berechnende prosaische ton, welcher das gedicht dard- 
klingt sind offenbar keine allzu großen vorztige des gedichte. Es 
zelne facta sind außerdem nicht recht vermittelt in den zusammer 
hang gefügt. Das erscheinen und die mystischen worte des pilgen, 
welcher Durmart auffordert, die königin von Irland aufzusuchen, &# 
hilfe, welche Durmart dabei der jagdhund des ersten von ibm über* 
wundenen ritters leisten soll, die sonderbare unkenntnis, welch 
alle irländischen ritter, die Durmars befrägt, über die königin r@ 
Irland (wenn auch nur eines beträchtlichen theiles desselben) br 
kunden, die unwahrscheinlichkeit schließlich, daß ein jängling v® 
noch nicht zwanzig jahren solche ritterthaten und in so kurzer 3% 
ausführen, die besten und erprobtesten helden überwinden kans, 
diese umstände und noch mancher andere sind offenbare schwack 


513 


iiten des gedichts. Aber sind das fehler, welche unser gedicht 
allein aufweist, für welche also sein verfaßer verantwortlich gemacht 
werden kann? Weisen nicht alle anderen gedichte der zeit die- 
selben unserem heutigen geschmack misfallenden nachläßigkeiten 
mehr oder weniger stark hervortretend auf? 

Die weitschweifigkeit oder ‘vielmehr die redseligkeit ist freilich 
bei unserem dichter besonders entwickelt und er ist sich selbst durch 
immer wiederkehrende selbstermahnungen zur kürze, derselben be- 
wust (diese ermahnungen sind außerdem aber ein poetischer kunst- 
griff, der spärlicher verwandt auch sonst begegnet und die aufmerk- 
snkeit der hörer oder leser aufrecht erhalten soll); doch fehlt es nicht 
& noch viel langathmigeren gedichten dieses und anderer sagenkreise, 
ih erwähne hier nur des noch gänzlich unbekannten Romans de 
ne de Nansay (nicht Lone de Nansay wie Passini im catalog der 
Turiner hss. II, s. 468 druckt. Die gegenwärtige signatur der be- 
treffenden hs. ist L.I. 13), dessen umfang ich auf circa 22000 verse 
Abschätze. 

Die unwahrscheinlichkeiten, welche unser dichter sich zu schul- 
len hat kommen lassen, verschwinden gegen die, welche andere 
fedichte aufweisen. Wo sind in unserem gedichte, die feen und 
iesen, die zauberschlösser, wunder und ungethüme, die den apparat 
mderer Artusromane ausmachen? Die fee hat sich in eine reizende 
imefräuliche königin, die riesen haben sich in pilger, raubritter oder 
Biglinge, wie Nogans, die zauberschlösser in einfache, an günstigen or- 
en angelegte burgen verwandelt, die wunder sind bis auf den zauber- 
&uhl in Artus palast und die vision deslichterbaumes verschwunden, 
‘on ungethümen ist nirgends mehr die rede, überall springt aber die 
walogie mit den phantasiegestalten der früheren romane in die 
wgen. Man kann behaupten, daß für mittelalterliche leser diese 
ystematische vermenschlichung und verwahrscheinlichung einen ver- 
ust an poetischen reiz mitführte, wird aber zugestehen, daß die 
estrebungen des dichters in dieser richtung dem litterarhistoriker 
m hohen grade anerkennenswerth erscheinen müssen; mag auch 
lamit etwas romantik verloren gegangen sein, sie deuten ein 
amlenken zu anderer und künstlerischer geschmacksrichtung an. 

In der darstellung und lebhaftigkeit der ausmalung kann unser 
gedicht, abgesehen von einigen längen, wohl den vergleich mit den 
übrigen aushalten, ein bild folgt auf das andere, jedes in sich ab- 
gerundet und scharf ausgeprägt, die scenen wechseln beständig und 
der dichter weiß jeder ein neues interesse zu verleihen. Scenen, 
wie die des ersten zusammentreffens der beiden geliebten im walde, 


Durmars 33 


514 


können dreist zu den perlen der mittelalterlichen poesie g 
werden, und wenn man auch die turnierbeschreibung und d 
kämpfe um Limeri kürzer gefaßt sehen möchte, so laßen sie 
an klarheit und lebendigkeit nichts zu wünschen übrig. 

Dazu kommt aber als größter vorzug die durchdringn: 
ganzen gedichtes in allen seinen einzelnen theilen von eth 
motiven, jede einzelne ritterthat Durmarts hat eine sittliche 
feder, er vertheidigt seine ehre, hilft der im stiche gelassnen 
gin, befreit den geliebten seiner pflegerin, befreit die könig 
nevra und löst zugleich sein ehrenwort ein, züchtigt die raul 
und so weiter, nirgends eine jener lüsternen scenen, nirgend 
spur von laxer moral und wo der dichter doch ausnahmswei: 
versuchung nicht widerstehen konnte, wie in der meister 
waldscene, eine so delikate und zarte andeutung derselben, d 
nur bei zeloten anstoß erregen kann, oder eine derbe und gt 
scherzhaftigkeit, welche nicht im mindesten das moralische 
verletzt. Auch die unmoralische jugendliebe des helden w 
angemeßener weise erzählt und bildet überdieß den anlaß zu 
späteren tüchtigkeit. Nirgends aber tritt die moralisierende ri 
des dichters so deutlich zum vorschein, als in der großen 
eingestreuter sentenzen, deren meiste er aus den damals circu 
den sammlungen von moralsprüchen geschöpft haben wird, 
denn wirklich eine solche ausdrücklich und zutreffend Sa 
beilegt, was ich schon oben bemerkt habe. Ich will hier zum: 
dieses abschnittes die kürzeren derselben zusammenstellen uı 
längeren citieren: 


168 . jounes viellece despist. 
Bien va le diable chacant 
170 Vielz hom, sachies, qui prent enfant. 


183 . ja vilain n'ierent si riche, 
Que lor conseil ne soient niche. 


615 . on doit bien l'amor laissier 
Dont on ne fait fors empirier. 


639 Nus ne se doit desesperer 
Mais plus et plus al bien penser. 


643 . quant li hom dist sens et bien, 
Si ne le fait, ce ne vaut rien. 


1446 . uns avers mal entechies 
Est de mainte chose blasmes 
Dont uns cortois seroit loes. 


. 8 


515 


Mains kom par sa malvaise teche 
Pért bien grant cri de sa proece. 


1917 À visage de crucefiz 
Avient li tains et li vernis, 
Mais dame ne s'en doit meller, 
Trop est viez chose a porpenser. 


4565 Nus ne doit corocier de rien 
Ce qu'il aime de fin cuer bien. 


4853 De grant mefait doit estre prise 
Grans veingnance u hate amendise. 


6731 Beubans est une vainne chose, 
Nus bon[s] proudom mostrer ne l'ose. 


7597 Cil tient de lui molt grant sermon, 
Cant il ne voit se mavais non; 
Mais quant il est entre les buens, 
Adont n'est mie li plais suens, 
Ains est tos mus et tos tapis, 

Por ce qu'il ne vaut un tapis. 


7609 . les sages bien entendans 
Aiment les preus et les vaillans, 
Et les chaitives les chaitis, 
Ensi est ıı siecles assis. 


815. Com est riches de bial Wesor 
Qui bons chevaliers a o lui! 


8164 . rois ne puet onor avoir, 
Se de chevaliers ne li vient. 


8175 Molt doit on riche home blamer 
Qui chevaliers ne vuet amer 


8182 . ce n’est pas losengerie, 
- 8’on dist le bien, quant on le voit; | 
Car on le doit dire par droit. 


8617 Telz i convoita del autrni 
Qui del sien ot molt grant ennui. 


9261 . de prometre sens doner 
Ne doit nus en grant pris monter. 


9307 . haus hom ne doit bonte prendre, 
S'il ne vuet le gerredon rendre. 


9669 Bons chevaliers d'armes prisies 
Doit estre molt bien entechies; 


9383 * 


516 


Car o la grant chevalerie 
Siet molt bien la grans cortoisie. 


10399 Des buens est li biens recordes; 
Molt est li hom preus et senes 
Qui se travaille por bien faire, 
Et tot cil sunt de viel affaire 
Qui pooir ont de faire bien, 
Quant en lor vies n’en font rien. 

10663 Molt doit on bien celui reprendre 
Qui se honist por avoir prendre; 
Car, quant li avoirs est ales, 
N'est pas li blasmes oblies. 


10742 Il avient, c’uns bons chevaliers 
Raloie tos ceaz d'un pais. 
10747 Li aventure d’un seul jor 
Fait d'un povre home un grant saignor. 
Et par un tot seul cop, beaz sire, 
Rescout uns hom tot un empire. 


10755 . ja bien prodom ne sera 
Qui tos peris renfusera ; 
Par mi periz covient passer 
Ceaz qui vulent el pr‘: monter. 


11089 . chevaliers que veut valoir 
Doit bien a grant besoing paroir 
Et en tel point se doit mostrer, 
Qu'il i puist sa paine salver. 
Cant la proece est renomee, 
Dont est bien la paine salvee. 


11483 . en prison covient manoir 
Celui qui ne s'en puet movoir. 


11486 L'amor c'om ne ge oblier 
| Et dont on ne sè puet partir 
Doit on bien a vraie tenir. 


11499 Il sunt maintes joies d’amors 
Qui grant blasme font a plusors 
Mais la joie plus onoree 
Doit estre la plus desiree. 


11537 Cant autre chause avoir n'en puis 
Al sohaidier la me desduis. 


11873 Quant a grant table a pou de gent 
Ce mesavient trop durement. 


517 


12188 . il n'est pas chevaliers a droit 
Cil qui chevalier n'a feru 
Et qui n'a porte son escu 
U en tornoi u en bataille. 


12145 Par droit est chevaliers nomes 
Cil qui s'est as armes proves 
En tel point qu'il en soit prisies 


12151 . tot li novel ehevalier 
Doivent hautement commencier, 
Et qui n’a bon commencement 
Ses pris en vient plus lentement. 


12425 Al grant besoing, chu est la some, 
Conoist om l'uevre del prodome. 


12432 Telz est beubanciers et bruians, 
Quant il quide avoir le millor, 
Qui tost s’enfuiroit del estor, 
Se il le grant meschief veoit 
Ne consillier ne s'i saroit; 
Et quant telz gens quident valoir, 
On en doit grant despit avoir. 


12657 Telz [om] parchoit maint covenant 
Qui n'en mostre mie senblant. 


12671 . qui bien aime coralment 
Sovent se dote, que la gent 
N’en sachent tot le covenant, . 


12825 Al grant besoing sont esprove 
Li riche cuer plain de fierte. 


14121 Telz gaagne al commencement 
Qui puis pert al definement. 


14383 . [cil qui] fait mal autrui 
Li malz doit revertir sor lui. 


14749 . fins cuers amerous, gentiez 
Doit estre debonaire et piez, 
Cuers qui plains est de fine amor 
Ne puet estre sens grant dochor. _ 


14783 . qui bel service oze prendre 
Bien en doit bel guerredon rendre. 


14803 . grans desirs et fors talens 
Font trespasser raison et sens. 


14847 DI avient, quant uns hom enprent 


518 


Une chose hardiement, 
Se bien l'en vient, molt es loes, 
Si l'en meschiet, si est blasmes. 
14858 Cil doit bien avoir hant’ amie 
Qui hautement l'oze conquerre, 
Mais ne doit hate ainor requerre 
Nus hom qui deservir ne l’ose. 
15121 Chascuns aime gens a son fuer, 
Selonc ce qu'il est de halt cuer, 
Li sage aiment les entendans 
Et li nice les nonsachans. 


15951 Chascuns hauz hom se doit pener, 
Qu'il puist en tel guise finer, 
C’on doive son nom retenir ; 
Cant il covient l’ome finir, 


15955 Et ses nons muert ensenble o lui, 
Je conte por noient celui. 


Zu diesen kürzeren sentenzen füge noch folgende längere mo 
ralisch-didactischen ergüße: vr. 1—10, 283—298, 860-867, 332 
—40, 5155—70, 7581—96, 883648, 10365—90, 11523—9, | 
12831—48, 13915—27, 14995— 15034, 15453—62, 15478—15500 
sowie einige ans volksthümliche streifende redeweisen und bilder: 

710 Icil majintenra le regne 
Assi cum une chamberiere. 
1882 A foi, fait il, mavais fus-arde, a. 
Celui qui la vient s’il n’est preus. 
2464 Vos aves menti grans clochiers. 


Ÿ. 
LINGUISTISCHE BEMERKUNGEN. 


Im vorigen abschnitt haben wir geschen, wie leider jeder 
äußere anhalt für befriedigende feststellung der abfaßungszeit un 
des abfaßungsortes unseres gedichtes mangelt, wie die entstehung der 
selben nur im allgemeinen etwa in die erste hälfte des 13 jh. gesetzt 
werden kann; suchen wir hier nun durch untersuchung der lait- 
und flexionsverhältnisse etwas genaueres über die gegend, in de 
unser dichter seine heimat hatte, festzustellen. Es liegt auf der 
hand, daß wir bei dieser untersuchung nicht die überlieferte form 


519 


es gedichtes als entscheidend ansehen dürfen, diese kann ja das 
rerk des gegenwärtigen und früherer schreiber sein, bliebe darüber 
ıoch ein zweifel, so genügte ein blick in das inhaltsverzeichnis der 
andschrift in abschnitt III denselben zu beseitigen, denn wir finden 
la werke von autoren picardischer, normannischer und burgundischer 
ierkunft und diese sind fast ganz in das nämliche orthographische 
wand gehüllt. Unser hauptaugenmerk wird also auf die reime 
u Fichten sein, zu welchen als zweiter factor für einzelne fälle der 
lexion die elisions und hiatverhältnisse kommen. Mit diesen hilfs- 
nitteln müßen wir dialekt und flexionsgesetze des dichters zu er- 
schließen versuchen und feststellen, welche veränderungen der oder 
lie schreiber sich erlaubt haben. 

Man sollte meinen die große ausdehnung des gedichtes, welches 
3000 reimpaare bietet, sollte unschwer ein festes resultat erzielen 
ßen. Aber man weiß, wie wenige der romanischen reime einen 
tichhaltigen schluß auf die aussprache und somit auf einen be- 
timmten dialekt erlauben, und wie häufig eine betonte endung mit 
ich selbst reimt, wie wenig fernerhin bisher die unverkennbaren 
tennzeigen der altfranzösischen dialekte aufgespürt und zusammen- 
restellt sind. Dazu kommt noch für mich der fast absolute mangel 
er nöthigen hilfsmittel. Doch greifen wir der untersuchung nicht 
or und stellen wir zunächst die hauptsächlichsten facta zusammen. 

I. Zur lautlehre. a) Vokale. 

A. 1) = lat.ain position. — 2) in dans, dame und seinen ablei- 
ingen. Hier hat es möglicherweise eine dumpfere geltung, denn dame 
ıimt stets (4031, 10586, 10717 u.s. w.) mit roiame, dessen a = 
fr. au — lat. al ist, was auch die schreibung roialmes 542 andeu- 
t. — 3) — lat. al nfr. au in dem eben angeführten roiame und 
nst, doch mit al und au abwechselnd z. b.: atre 58 (altres 234 
ıtre 4274) atrui 496 (autresi 320) chafoit 10458 haz 172 (halz 88 
wuz 4214) hateze 27 (hautece 189) mavaise 803 (malvais 406) res- 
ıdir 465 (resbaudir 610) sceneschaz 171 (seneschalz 203 scenes- 
aus 152) vat 10385 (valt 289 vaut 285) u.s.w. Mitnfr. au wech- 
it es ferner in ara 637 (aurai 308) saroies 4163 (saures 4507) — 4) 
- lat. ell(us), ill(us), welche endungen mit wörtern von 3) reimen 
b.: chevauz: auz 5493, 13733 auz: vermauz 12915 chevaz: vermaz 
327 chevauz: solauz 8075 chauz: seneschauz 8381 loiaus: chaus 
5847, sonst werden diese worte gewöhnlich mit ea, ia, e geschrie- _ 
n z.b.: eaz 380 cealz 4509 soliaz 4135 chevealz 580 chevalz 660 
ıevelz 110 chastialz 1175 chastez 6112 bealz 1 bialz 1264 belz 139 
ıealz 1976 juiaz 327 jovencialz 482 jovencels 970 u.8.w. — 5) = 


520 


lat. a vor einfacher consonanz wie nfr. in der endung al(is) z. b. 
emperial 864 esperital 906 loial 150 poitral 1385 roial 17. Das 
diß nicht blose etymologische schreibung ist, sondern die aussprache 
des dichters wiedergiebt, beweisen die reimwörter: sceneschal 
149 vassal 18 u.s.w. — 6) = nfr. ai vor mouilliertem Il z. b.: 
batalle 2350 (bataille 1297) mallent 4722 (maille 1274) allors 
628; außerdem in den endungbetonten formen von amer 23, 
in lasse 7489 (laisse 479) praeries 4318 vraement 4568 (rames 
11470). — 7) = nfr. & in chane 3002 (chaine 2139) — 8) = 

e in crualment 10562. 

Ai 1) = lat. a vor nasalen und in einigen andern fällen. Außer 
den auch dem nfr. bekannten formen bemerke man: champaigne 129% 
a compaigne 2125 compaignons 491 compaignie 392 gaaignet 2% 
sairement 4972 aive 5948 (eve 335 eave 2193). In saige 166, 186 
saigement 5902 ist wohl ai bloße schreibung, da sonst stets sage 33, 117 
sagement 841 stehen und keines der wörter auf age den vokal ai 
aufweist. Einzeln stehen ebenfalls haioient 6010 neben haoit 15519 
eschais 544 (esches 373) — 2) = lat. @i und i in position 2. b.: 
chaine 2139 (chane 3002) desdains 132 (r. compains) enpaint 1681 
(r. remaint) fainte 1285 frain 2421 mainent 550 (mener 559) mains 
298 paine 10355 (r. certaine) plain 6745 (r. plain). 

An 1) = lat. an. — 2) = lat. en, ien z. b.: tena[n]t: estant 
759 corans: rescintelans 1279 tans: chans 369: poissans 1593 
covenant (r. vallant) 11158 covenent (r. plainement) 5940. Außer 
den part. pres. der e und i conjugation hat übertritt von lat. en 
zu an, in tans stattgefunden, d. h. es reimt nie mit wörten, welche 
ersteres bieten. Das einzige covenant schwankt scheinbar zwischen 
an und en (vgl. anm. 4208). Der schreiber freilich hat das ety- 
mologische en öfter wieder hergestellt, z. b.: tens 1476 (r. dolans), 
wie er im gegentheil in anderen worten es durch an ersetzt, wo 
der dichter en sprach z. b.: argant 2348 (r. escient) ebenso en- 
samble 4082 (ensemble 4189) an 1515, (en 1319) annuit 12084 
(ennuit 11997). 

Au 1) siehe A 3) und 4) — 2) vereinzelt — lat. au: chaus 
11537 (chose 4059). 

E hat zwei verschiedene geltungen, welche nicht miteinander 
reimen, jenachdem der laut auf lat.a oder auf lat.e und i zurück . 
. geht. Einige ausweichungen müßen dabei aber berücksichtigt werden. 
— 1)=lat.az.b.: avers 158 eve 768 (s. Ai 1)) leve 2195 sevent 7 teche 
1449 atretel: charnel 4749 ostel: el 203 u.s.w. Dazu kommen 
folgende ausweichungen: bacheler 865 (r. amer) cruel 3473 (r. ostel) 


521 


le 2051 (r. éncontre) erent 1375 (r. commanderent) ere 4061 (r. pere) 
natere 566 (r. pere). Zwei dieser worte zeigen auch ie nämlich 
achelier und diex, siehe Ie. — 2) — lat.e, i und a mit folgendem 
uttural: esches 373 (r. ades). — 3) = nfr. ai ist es in: het, 
eent 6145, 5344 livreson 10509 mes 7419 (mais 38) pers 7225 
ez set 460, 2154 (seit 1) feble 2878 (floibes 1692). — 4) = nfr. 
i vor mouilliertem ll: mervelles (r. chandelles) 1537 (merveille 1087) 
ermelle 1927 parelle 1088 consel 474 (conseil 184). — 5) = nfr.o, 
u außer der tonsilbe z. b.: felenie 3593 (felonie :091) honerer 
4979 (honorer 3592) corecies 267 (corocies 426). — 6) = nfr. oi 
„b.: aver (r.recovrer) 8695 (avoir 992) vees 4503 veans 119 (voiant 
81) esteles, wie statt estoiles 1514 (r. chandoilles) stehen sollte; 
lenn chandelles reimt, wie soeben (unter 4) angegeben wurde, 
wf mervele. — 7) = ue nfr. en: velle 7920 velent 7318 
valent 3). 

Ea 1) — a, au, ia, e z. b.: bealz, cealz, eaz (s. A 4) — 2) 
= lat. a in eave 2193 (s. Ai). 

Ei 1) = ein: chandeilles 5368 conseil 184 merveille 1087 
pougneis 13368 queil 1097 soleil 3747 veinguance 4854. — 2) = iin 
sei 4973 (si 4957). 

. En = lat. en ist außer wenigen verlusten an an (worüber 
dort) von diesem getrennt geblieben. Auch feme hat noch nicht 
den nfr. laut a, wie der reim mit gemme 111 beweist. Man beachte 
das fem. dolente 3701 (r. gente) 5296 (r. tente), welches also nicht 
fem, des part. pres. dolans ist, wogegen auch schon die flexion sprechen 
würd. Die schreibung dolante 700 ist also verwerflich. Vgl. 
Sanglente 13849 (r. entente) sauglens 4226 (r. dens) sanglent 13418 
(r. laidement). 

Eu 1) = lat. al: teuz 7581 (r. preuz) — 2) = lat. ël: crueuz 
2088 (r. orguilleuz) 2781 (r. preuz) — 3) = lat. 6 tritt meist nur 
ih der endung osus ein, und auch da ist o gewöhnlicher, und be- 
gegnet dabei ou. Vgl. O 2). — 4) — lat. u: deseure 9459 (r. eure) 
queurent 14027 (corent 4677 courent 3775). — 5) in deus 13171 
(r. fu), wo jedoch der dichter ie sprach (siehe dort). 

Il) = lat.i— 2) = nfr. e’estrine 803 (r. aati(s)ne). 3) = 
if, ei: pigne 3089. 4) = nfr. oi: ti 873 (r. li) veir (r. partir) 
8108 (veoir 8259) damisel 237 (damoisel 356) —- 5) — lat. a, zu- 
Smmenziehung von ie veranlaßt durch folgendes e z. b. irie: araisnie 
427. Für irie begegnet auch iree 2444 (r. mostree), ganz wie für 
fies auch ires vorkommt. Vgl. Ie 1). 

Ia = a, au, ea, c (s. A 4). Es sollte regelrecht sobald das 


522 


flexivische s wegfällt sich in el auflösen, doch begegnen: bial 508 
solial 3746, 8114 (bel 201 solel 8436). 

le 1) = palatal influenziertem lat. a z. b.: targier 1340 (r. 
mestier) congie 1206 (r. pie). Einige der hierhergehörigen worte 
haben eine doppelform auf é: z. b.: iries 11901 (r. lies) und ires 
2171 (r.creves) pitie 2680 (r. consillie) und pite 4803 (r. mavaiste). 
Für pite: mavaiste liegt es nahe pitie: mavaistie zu bessern, dem 
wenn auch 1390 malvaistes 4804 mavaiste begegnen (vgl. amiste: cline 
3015) und pites belegt ist, gerade wie ires (vgl. Tobler, Aniel, s XXX 
und v 308),-so spricht doch ein metrisches gesetz, daß zwei auf 
einanderfolgende verspaare nicht denselben reim aufweisen dürfen, 
für die änderung. Die formen bacheler und de (s. E 1)) haben 
neben sich: bachelier 7514 (r. aidier) ‚and diex. Die schreibungen 
deus und dieu sind nichts als orthographische schattierungen. — 
. 2) = lat. € — 3) = lat. ï vor 1 und v: gentiex 14235 (r. dien) 
15433 (r. ententiex) 15135 (r. hastiex) gentiez 14749 (r. pie). 
Vgl. auch liege 14540, 14633 (liges 10953). — 4) = lat.d: lies 10197 
(r. miex) liex- 13624 (r. fiex) iex 15009 (r. miex) vielz 507 (r. mieb) 
gie 875 (r. baisie). | 

Teu = ie im auslaut der wörter, welche zu den abtheilungen 
2) — 4) von ie gehören. dieu: lieu 5875 dieu: esquieu 13059. 

Iu 1) = ie 3) und 4): fiuz 13171 (r. deus) gentiuz: giuz 1049 
gentiuz: eskiuz 133 lius 1007 viut (veut) 2790 (r. siut) 2) = 
reciute 803 biurent 835 parciurent 394. Es ist schwer von un 
scheiden. 

O hat wie e zwei verschiedene geltungen, die nicht durch des 
reim verbunden werden können, jenachdem es auf lat. o in position 
und au oder auf lat. ö und u in position beruht. — 1) = lat. oi 
position und au. Es wird stets ungetrübt bewahrt. — 2) = lat. Ÿ 
und u in position. — nfr. o eu und ou. Vor nasalen wechselt 6 
öfters mit u: font 1016 (funt 5046) sont 4396 (sunt 4317 *) nombre 
2317 (numbre: umbre 1001). In der endung osus und einzel 
wechselt es mit eu und reimt dann, wie wir .dort sahen, mit ht 
al und el: orguilloz 2012 (orguilleuz 2087) proz 2176 (preuz 18% 
prouz 1429). Die reime vos: dols 251: ameroz: doz 1931 ros: of- 
guilloz 2011 beweisen, daß eine feste scheidung von o und eu ent- 
sprechend nfr. ou und eu nicht existiert. Seltener als der wech 
mit eu ist der mit ou: prouz: chevalerouz 1429, honor 4 (honour 294 

* 

* sunt.ist die häufigste schreibung, weshalb ich sie auch bei auf 

lösung der abkürzung eingeführt habe. 


523 


ıneure 14618) courent 3775 douces 63 pou 13460 (poi 1830); 
fters begegnet er in tot: mot 178 mout *: tout 14035 (vgl. auch 
uit: fuit 2863). — 3) — lat. ü in mollier 416 (moillier 38). — 

— oi öfters meist in unbetonten silben: boz 4291 (boiz 4318) 
oement 14507 (coiement 14695) cosine 10910 (coisin 13961) fros- 
eis 7343 (froisseis 8068) loal 4329 (loial 150) loaltes 14613 norcir 
4648 (noir 1778) sevent 730 siwoent 13035. 

Oil) — lat. & und i. Es tritt noch öfter als nfr: auf, so 
‚b. in: floibes 1692 (feble 15221) irois: troverois 4289 (sonst 
ıntet die endung aber stets es) poise 200 proi 1289 (r. moi, aber 
i: pri 1999). Daß es öfters mit ai, e, i wechselt, ist an den be- 
reffenden orten schon nachgewiesen. — 2) — lat. au, 0, u. Auch 
ier hat der umfang des vokals im nfr. einbuße erlitten, es begegnen 
. b. doi 1150 (r. roi aber lui: dui 11533) loie 15292 oi (r. moi) 
1979 (eu 9014 ou 11349). Wir sehen, es begegnen mancherlei doppel- 
formen, welche noch dazu meist durch die reime bestätigt werden 
und eine zwischen & ö und i schwankende aussprache vermufhen 
laßen. — 3) = ue ui in voit 2640 (wit 3872), wo es aber durch 
keinen reim gestützt wird. — 4) = palatalinfluenziertem lat. au: 
poi 1830 (pou 13460). “ 

Ou — 0 2). 

U 1) = lat. ü wie nfr. — 2) = lat. 6 in fuz 3068 fu 1509 (r. 
tenu) — 3) = O 2) mit dumpfer aussprache z. b. utre 7314 (outre 
443). 

Ue = lat. d, nfr. eu, z. b.: cuer: fuer 197 vüel: orguel 241 
vuet: duet 329 muet: puet 1659 buens: suens 7599 buens: cuens 
7897. Für buens findet- sich schon meist die nfr. schreibung bons 
72, 240 u.s.w. Hingegen hat der schreiber ie 4) öfters durch ue 
wiedergegeben so: uelz 275, vuelz 495 vuez 845. 

Ui 1) = palatalinfluenziertem 6 oder ü, z.b.: desduis: ennuis 
289 puis: desduis 11537 hui: sui 2159 lui: audui 1601 u.s. w. Die 
doppelform doi für dui ist schon unter Oi 2) erwähnt. Für doi 
sprechen die reime 2587, 2976, 13068 u.s. w. für dui 4758, 6103, 
9709, 14537 u.s.w. Ganz ähnlich ist die unter O 2) aufgeführte 
doppelform tuit und tot; wenn dagegen in vuis und seinen ablei- 
tungen ui durch oi ersetzt wird, wie voit 2640, voide 15094 voident 
7169 (vuedent 7310) u.s.w., so ist dieser wechsel durch keinen 
reim gestützt, während für ui eine anzahl sprechen: nuit: wit 3871 

* 


* Die abkürzung mit, welche in den meisten fällen steht, habe 
ch molt aufgelöst. 


524 


desduit: vuit 4103 bruit: wit 7516 u.s.w. — 2) = u: fui 272 
(fu 868) fuist 700 (fust 139) pluis 6242 (plus 111). 

Y = i dyables 7013 (diables 169 deable 4602) dyaspre 8299 
(diaspre 8376) hystoires 10395 tymbres 6760. 

Consonanten. 

Auslaut. 1) Die verhärtung der mutae im auslaut läßt sich 
recht deutlich bei den dentalen beobachten und entspricht wie viele 
reime beweisen der aussprache des dichters: grant 2050 (grande 
255) quant 368 entent 195 mont 848 froit 367 ot 11948 (od 125 0 431) 
at 400 (ad 12722 a 329) u.s.w.; ebenso bei gutturalen: lonc 108 
(longe 161) blanc: sanc 103 (blanche 151) renc 15060 (raingies 998); 
ebenso wird v zn fin vif 10558 saf 14182 brief 11066 aber pensiv : podir 
661. — 2) Auch die schreibungen z undx für einfaches s, obwohl nicht 
principiell durchgeführt und beständig mit einander und mit s ab- 
wechselnd, scheinen eine härtere oder schärfere aussprache anzt- 
deuten. x wird am seltensten verwandt und fast nur nach ursprüng- 
lichem aber unterdrückten l-laute, z. b.: beax 9750 beaz 459 beals 
1 beals 72 dex 450 deus 755 fix 8776 fiez 8777 frex 8301 fre 
12419 fres 12053 assex 11678 assez 4044 asses 11611 gardex 1439 
gardes 1431. — 3) Statt des zischlautes begegnet öfter ein palatales ch 
oder c, welche durch vereinigung eines gutturallautes mit des 
schluß-s entstanden sind, so: ainc 341 und ains 886 avuech 74. 
avuec 397 doch 4093 doz 4542 dols 252 miech 285, 514 miex 4541. 
Abfall des s läßt sich häufig beobachten: bon 6732 chevalier 12915 
deu 3378 14582 (deus 755) dite 11608 (dites 663) esquiier 3822 (escuier 
3438) jor 3325 (jors 240) le 2571 lor 3809 (lors 64) mestier 12254 nain 
10025 onque 122 (onques 59) pense 11521 perdu 5755 pucele 3447 
(puceles 75) Saigremor 13514 (Saigremors 13503) sere 5984 (seres 
3166) tote 6959 (totes 5) un 3280, 6253, 12726 (uns 69). — 4) Ebes- 
so begegnet abfall von t: a 329 (at 400) di 13690 (dit 177) doi 
4338 (doit 12371) es 1399 (est 10) fier 4672 (fiert 11743) 0 
431 (ot 11948) on 7895, 9880 (ont 363) oren 3223 (orent 358) 
oz 11750 (ost 10649) par 3649 (part 526) qui 2642 (quit 685) sisen 
9816 voien 13834 (voient 358). — 5) Seltner kommt der abfall von 
r. vor, ich habe nur zwei fälle bemerkt renfure 7495 und arme 5046; 
I fehlt häufig dem pronomen il 189; c fehlt in ren 7797 (renc 15060); 
p in plon 6198 (r. maison). Die schreibung plonc 4449 bestätigt 
ebenfalls, daß der dichter und schreiber plon sprachen. Im übriges 
ist ziemlich sicher anzunehmen, daß der abfall der consonanten 5; 
t uud r der sprache des dichters nicht angehört, sondern nur der 
des schreibers, er ist deshalb aber für den sprachhistoriker nicht 


525 


reniger interessant, da er schon ganz die tendenzen der neueren 
prache erkennen läßt. Näher darauf einzugehen, ist hier nicht 
er ort. 

Inlaut. 1) Ausfall des ersten von zwei einander folgenden con- 
onanten hat statt, wenn der erste consonant ein ] ist, der schreiber 
ewahrt hier öfter die etymologische orthographie, doch beweisen 
ie reime deutlich, daß er damit die sprache des dichters verschlim- 
essert: z. b. vos: dols 251 gentiex: diex: ententiex: hastiex: piez 
le 3)) gentiuz: giuz: eskiuz (Iu) ‘roiame: dame (A 1)) ros: or- 
uilloz 2011 estolz: rolz 775 seulz: dangereuz 2201 teuz preuz 7581 
rueuz: preuz 2781 u. s. w. Es sind also rein willkürliche schwan- 
ungen, wenn uns begegnen: fiz 4196 filz 18 fiuz 13172 coz 3539 
olz 3546 escolte 842 escouta 3965 eaz 380 cealz 4509 chauz 8382. — 
) Derselbe ausfall hat statt, wenn der letzte consonant ein sodern 
st, bei allen mutæ. z. b. grans 98 (r. ans) frans 2098 (r. vaillans) chans 
'470 dras 980 haubers 10244 und so durchweg. Vorn: digne 783 (r. 
vine) linage 2332 orine 2775 senefie 15837. — 3) Ist der zweite conso- 
ant ein r, so fallen dentalen vor ihm aus oder werden assimiliert z. b. 
‘haront 13494 crerai 14311 desirrier 4111 desirier 849 gorra 8852 
wa 8857 pora 14082 roberes 4232 seres 11876 verrai 1242, ebensd 
sin: laires 2804 sorriant 1973. — 4) Auch s, fällt häufig vor 
folgendem consonanten weg, was wieder eine nfr. tendenz ist, aber 
aicht mit sicherheit als der aussprache des dichters gemäß bezeich- 
net werden kann. Nur einige der hauptsächlichsten beispiele: 
blamer 421 (blasmer 7) cretealz 11773 (cresteaz 11787) defer- 
mer 11325 duc 9840 (dusques 12395) evella 9000 (esvellier 
9008) forclose 11635 (forscloient 7069) tojors 674 (tos jors 533) 
tretot 382 (trestos 124). — 5) Wo n vor folgenden consonan- 
ten ausfiel, kann ich nur eine nachlässigkeit des schreibers er- 
kennen, welcher das abkürzungszeigen dafür (den strich über der 
ile) zu setzen vergaß. Es kommt freilich oft genug vor z. b. 
blace 12304 bote 9008 regie 12220 voiet 8271 tenat 759, ebenso 
1804, 1544, 1618, 2473, 3193, 3309, 4256, 4508, 4928, 4935, 
5248, 7417 u.s.w. — 6) Seltner ist der ausfall einesr vor zweitem 
eonsonanten und wird wohl ebenfalls auf schlechter schreibung be- 
ruhen. Ich habe bemerkt coves 4644 esclacir 4135 herbegera 192 
hæbigliler 3794. Steht r an letzter stelle, so wird es häufig hinter 
den ihm folgenden tonlosen vokal gesetzt, doch so, daß es nicht in 
den -auslaut zu stehen kommt. z. b. Bertaigne 8353 (Bretaigne 
10285) burir 7931 (bruir 13120), enfernes 1383 enterras 500, 
femir 271 (fremir 7706) enconberroie 2120, mosterront 6887 


526 


(mostrera 2695) pernes 4857 (prendre 9448 pormene 5565 G _por- 
cession 15315 (procession 15801). Eine entgegengesetzte um- 
stellung begegnet in fremee 5967 (fermes 987). Stoßen durch er- 
stere versetzung zwei r zusammen, so wird oft nur eines bewahrt 
z. b. deliveront 13294 mosterai 2742 repaieras 3633. — 7) Ein 
schiebung eines euphonischen consonanten ist ein anderes mittel, 
um die aussprache unbequemer consonantenverbindungen zu erleich- 
tern. Sie findet statt zwischen Ir und nr. sr. z. b. mieldre 1313 
voldroie 756 vindrent 45 poindre: joindre 1673 vaintre 9590 keusdre 
12034. Dabei fällt dann bei ldr meist der erste consonant au, 
das d assimiliert sich mit r und doppeltes r wird zu einfachem, 2. b.: 
miedre 1296 vodres 692 vorroie 4109 voreie 14086 morre 1090 
torroies 476. Daß auch bei ndr wenigstens in einzelnen fällen diese 
vereinfachung statt hatte, dafür sprechen: merres 1739 und derreis 
tolirent: sorvinrent 793, welcher beweist, daß der dichter sorvirest 
sprach. Der schreiber hat freilich meist die harte lautverbindung 
bewahrt und nie findet sich n nach einschiebung’ von d unterdrückt 
z.b. devinrent: tinrent 4019 venres 4606 menrai 9863 reponre 1490 
0.8.w. — 8) Die fälle der assimilation sind schon besprochen; ihr 
entgegengesetzt zeigt sich dissimilation, wo m. vor einen labial tritt, 
es wird dann nämlich zu n, doch bewahrt der schreiber daneben die 
formen mit m, z. b.: chanbres 4451 (chambres 4408) guinples 51 jar 
be 7389 (jambes 99) ronpre 12472 (rompent 8081) senble 316 (semble 
328) ensenble 4191 (ensemble 4189) u. s. w. der umgekelırte fall, die 
verwandlung von n zu m zeigt sich in emprendre 650 (enprendre 797). 
— 9) Der vereinfachung von doppelconsonanten ist schon mehrfach er- 
wähnung gethan, hier noch einige weitere fälle; 1: bele 33 cele 332 
puceles 75 (pucelles 233) toreles 11773 (torelle 12855) valet 223 
(valles 438) vieler‘ 370 (vielle 733); m: feme 112 (femme 472); r: 
core 7489 (corre 7414); s: groses 12186 (grosses 12467). Umgt- 
kehrt findet verdoppelung eines einfachen consonanten statt bei B 
z. b. donner 463 (doner 335) ennuit 11997 (enuit 11151) vainne 6781. 
Ähnlich: leffrus 1785 (lefrus 107). Wie viel von all diesen fällen der 
dissimilation der vereinfachung und verdoppelung dem dichter, wie 
viel dem schreiber zuzuschreiben, ist schwer zu bestimmen. 

Anlaut bietet nichts besonderes zu bemerken. 

Einzelne consonanten iman-undinlaut. — 1) Die liquides 
l. und r. gehen in einander über, z. b.: roi 14335 (loi 13973) © con 
tralient 7698 (für contrarient) pulent 6179, 12549 (porent 7318) — 
2) n wird öfters eingeschoben, z. b.: ensaie 11491 enstormir 1383 
(estormir 11846) ensaucha 8168 (essaucier 9971) renfuser 21%: 


527 


freilich könnte in mehreren dieser fälle n auch anders erklärt wer- 
len. — 3) Der nasal wird auf verschiedene weise ausgedrückt darch n 
ın) ng (nc) und gn ngn z. b. vien 10271 viegn 11053, ähnlich tien 
L800 om 9 on 249 plon 6198 plom 4504 plonc 4449 gaagn 11711 loing 
330 loingn 4071 (r. besoing). Tritt der nasal in den inlaut, so verliert 
sr nfr. bald die nasale aussprache bald bewahrt er sie, das letztere 
ı. b. wenn ibm ein palatales g folgt. Dieses palatale g hat weder 
ei unserem dichter noch bei dem schreiber statt, wie verschiedene 
‘eime beweisen, z. b. compaigne: estrange 3123 montaigne: estraigne 
5353, und wie die vorwiegenden schreibungen ngn und gn darthun 
r. b. vengnier 2685 vengnement 2906 (vengement 14827) vengnies 2900 
vengies 2909) estragnes 15761 (ganz analog finden sich: engignies 425 
engingnies 4107 enseignies 118 ensengnier 1999 ensengnemens 511 
poigneis 12332 pongneis 12394). Wir haben also wohl für alle 
fälle, wo nfr. vor g das n nasaliert, die einfache aussprache anzu- 
nehmen. Ob dieselbe aussprache vor euphonischen und ursprüng- 
lichen labialen anzunehmen, bleibt ungewiss. — 4) Zu den eigentlichen 
dentalen ist nichts zu bemerken, wohl aber zu s. Oefters steht 8 
für c im an- und auslaut: se 2967, 11056 (ce 46) si 2695 (ci 646) 
sent 9390 (centisme 491) gars 452 (garcons 795). Hierher gehört auch 
dessiree 3364 (nfr. dechirée). — 5) Für s tritt z nur vereinzelt im 
inlaut auf, während es im auslaut, wie wir oben sahen, gar häufig 
ist z. b. choze 528 4569 (chose 4059) ocezisse 1327 oze 4257 ozoit 
4550 (ose 4543) perillozes 1186; ähnlich: hateze 27 (hautece 189), 
ebenso vereinzelt ist sc für s u. ss, z. b. sceneschal 149, 152 (sene- 
schaz 177) seneschalesce 205 (r. ostesse) senechaucesse 230; doch 
vertritt dieses sc häufig einfaches c, z. b.: grasces 5572, grasci 12860 
(gracierai 13796) avarisce 15914 bisce: honisce 3393 espisces 6357. — 
6) Doppeltes nfr. ss wird meist durch c ausgedrückt. z. b. chacier 221 
(chasser) chacies 579 (chaussé) largece 1436 perece 457 simplece 257 
tristece 636 viellece 168; daneben aber auch ostesse 206 senechaucesse 
230. Interessant ist der reim: teche: proece 1449. Nehmen. wir dazu 
rime wie boche: doche 6879 (douces 63 dochor 14752 docor 3108) 
manches: conissances 51 bla[n]che : contenance 3193 franche : semblance 
4091 nices: riches 10371 u.s. w., so ergiebt sich deutlich, daß den 
afr. lauten ch ç und ss nur ein einziger entspricht, daß dieses 
t sein müsse, ist zwar wahrscheinlich, läßt sich aber nicht mit .be-: 
-immtheit feststellen. Die schreibung dieses lautes ist eine sehr 
Schwankende; im allgemeinen wiegt ch vor, in einzelnen fällen aber 
tigt sich sogar qu, was auf gutturale aussprache des schreibers 
deutet: quele 14692 (cele 332 cheles 2127) mequeance 3285 (me- 


528 


schies 8647). — 7) Der weiche palatallaut wird auch durch zwei schrift- 
zeigen wiedergegeben, welche häufig mit einander abwechseln: 
chanjaist 4324 change 327 je 5 ge 224 jehir 214 gehir 310 joer 
372 gius 209 joir 902 gorra 8852 lojoient 12810 logier 12781 
serjans 438 sergans 4934 (servant 3904). — 8) Der harte gutturallaut 
hat drei schreibungen: c. k. qu., welche oft vertauscht werden z. b. 
cant 4067 quant 4077 car 602 kar 7 quar 35 -c’ 556 (ce 10882 
ist wohl ein bloBer schreibfehler) ke 4925 que 563 ki 1 qui 20 
corent 4677 queurent 14027 cuist 3159 keu 12095 querre 3067 es- 
cuier 431 esquiier 4076 (eschuiers 799 ist wohl nur ein schreib- 
fehler) onkes 40 onques 59 u.s.w. Im allgemeinen ist k am sel- 
tensten verwandt. Mit dem weichen gutturallaut wechselt c in 
gonfanon 8600 confanons 8086. — 9) G vor hellen vokalen sollte, wo 
es gutturale aussprache hat, stets durch ein euphonisches u von 
diesen getrennt werden, doch fehlt dieses u öfter, so z. b. guaires 
1238 gaires 1553 guenchi 12567 regenchis 13700 longe 161. — 10)H 
fällt in- und anlautend häufig weg, doch nicht consequent z. b.: 
flautoient 3813 flahutent 6754 traitre 4339 (trahitres 4231) boorder 
1048 (behordoient 348) (erbe 584 herbe 2186) om 9 (home 444) 
onore 14616 (honore 3218, in honor 2969 muß h unterdrückt wer- 
den, da der voraufgehende vokal von o elidiert wird) auberc 3332 
(hauberc 3145) elmes 3517, 7326, 10132 (helmes 1302, 3559, 6944, 
10167 alles beispiele in welchen h den hiat verhindert). Wir sehen 
in helmes (und wohl auch in haubers) ist die aspirierte aussprache 
in erbe, om onor hingegen ist h stumm, ganz wie imnfr. — 11) P 
erweicht sich vereinzelt zu u (v): bautesme 14136 (baptizies 89). 

I. Zur flexion. 

1) Der artikel fem. s. lautet oft le z. b.: 230, 9849, öfter 
auch li und nur in dieser schreibung widersteht er der elision vof 
folgendem vokal. z. b. li uevre 1323 li atre 2032 li aube 4114 
5975 (l’abe 2261) li viande 6325 (la viande 12095) li aventure 
10747 li oz 10873. — 2) Das s des nom. sing. der declination 
steht regelrecht, wo ihm im lat. ein s entspricht. Den unregel- 
mäßigen abfall desselben, haben wir schon bei den auslautsgesetzen 
besprochen und dem schreiber zugewiesen. Fehlt hingegen im lat. 
nom. das s, so ist die frage verwickelter. Sämmtliche feminina der 
ersten deklination entbehren es und es schiene, als wenn auch die 
feminina, welche sich aus der lat. dritten deklination herleiten, dasselbe 
entbehren. Denn es begegnen: honor 4 poison 3173, 3181, daneben frei- 
lich: chalors3050 dolors 3946 raisons 3733 und, was besonders gewichtig 
ist, der reim foisons: .barons (obl. pl.) 951. Wir werden also den 


529 


+‘ 


emininen dieser deklination ein nominativ szuerkennen müssen und 
ıonor[s] poison[s] zu bessern haben. Wegen der declination von 
iens, amors, gens siehe die anmerkungen zu vv. 43, 48, 404. Von 
len masc., welche im lateinischen im nominativ s entbehren, kom- 
ıen zunächst die worte auf re in betracht. Es begegnet atres 199, 
998 (beide fälle durch sonst eintretenden hiat unterstützt) dagegen 
utre 4274, maistres 180 15233, dagegen maistre 334, li vostres 
513 (vor folgendem vokal), dagegen nostre 823 vostre 2130 (mit 
bidiertem schluBvokal). freres 2926 dagegen frere 2697 (mit 
lidiertem schlußvokal 10764 (r. venere); ebenso verlangt 2693 die 
setrik untrückung des s. peres 636 (vor folgendem vokal, man 
‘ünnte allerdings leicht ara in avera bessern = 1744) pere 15267, 
15773, 15789 (mit elision des schlußvokals) 15336, 15721 (r. mere 
bl. 8.) 5279 (wo der vers unterdrückung des s verlangt). — mere 
147 (r. pere obl. s.) sires 3915 mesires 4054, dagegen sire, 
nesire 709, 3896, 4297, 4323, 4422, 6489, 13265, 13444, 14110 
1.8.w. (alles fälle, in welchen vers oder reim das fehlen des s be- 
Hätigen) contere 6075 (r. matere) empcrere 6174 (r. frere) lerres: 
roberes 4231 trahitres 4231 vanteres 1434 vantere 6169 (r. mere) 
veneres 10793 venere 3805 (r. clere) miedres 13475 miedre 1296 
(1313 folgt vokal, durch elision wird aber der vers gefälscht. Die 
beßerung »[o] est« liegt nahe) pire 3280 (r. dire). Die zusammen- 
stellung dieser beispiele ergiebt, glaube ich, mit sicherheit, daß den 
wörtern auf re kein nominativ s zukam, und daß, wo ein solches 
steht, es dem schreiber zukommt, der sogar einige mal seiner 
sprache zu liebe den vers fälschte. Unsicher bleibt jedoch, ob atre 
und maistre unter diese regel fallen, es scheint wahrscheinlicher, 
daß sie wie wörter auf lat. us behandelt wurden, und daß die fälle, 
wo s fehlt, dem schreiber zur last fallen. bei vostre (und also auch 
kei nostre) ist eine spaltung eingetreten, absolute form ist vostres 
whrend die adjectivische vostre blieb. Zu diesen worten kommen 
Boch einige andere, welche ein nominativ s nicht zulassen. Regel- 
recht sind: om 9 ber 2808 (r. aler) 6536 (r. cler) fel 776, lor 72. 
debonaire 120 deputaire 776 (beide worte mit elidiertem schluß- 
vokal, vgl. anmerk. zu v. 256), schwankungen zeigen cil 11 cis 316 
bien 4 biens 805 li demorer 3347 aber li recorders 15260 (r. pen- 
ses obl. pl.). Die worte, welche auf st ausgehen, unterdrücken t 
Wr dem nominativ s und ziehen dann die beiden s in s oder z 
fwammen:. fuz 1417 fores 1518 oz 10873. Die worte mit stamm- 
kaftem schluß s bleiben unverändert. — 3) Der casus obl.s. scheidet 
Sich gewöhnlich nur durch mangel des s vom nominativ. Die ver- 
Durmars . 34 


530 


setzung des accentes und lautgesetze bringen einige bedeutendere 
abweichungen hervor, die aber im afr. durchgängig herrschen. Eben- 
so ist die pluralbildung die gewöhnliche. Ich führe nur die fälle 
auf, in welchen die regel verletzt ist oder scheint. So steht en- 
seignement 185 (enseignemens 511 1456) vallet 11696, 11885 
(valles 11893, 12110) valles 9171, 11648, 12057 (vallet 348, 9238, 
12062) vis 518 (vif 10558) arcons 7768 (archon 13585) jors 115% 
(jor 11612) lois 14289 (loi 14285), meismes 3336, 11454, 13232, 
15617 (meisme 3696, 4205, 11514) uns 3132 (un 14) dames 14147 
(dame 14133) garcons 795 (gars 452) savere 14584 (für saveor im 
reim auf pere, siehe die anm.), traitre 4339 (trahitor 10661) samit 
1258, 1278, 3086 samin 10020, 14415 sami 3088 (samis 979, 1898, 
3081, 3284, 4984, 6527, 8418, 9275, 9952, 10112, 12113, alles 
fälle, welche durch den reim gestützt werden, während keine der 
anderen schreibungen durch denselben bestätigt werden) glaives 
(n. pl.) 11649. Wegen der flexion von guez siehe die anm. z. 11619. 
— 4) Folgende worte werden nur oder meist pluralisch gebraucht: 
covertures 4645 dras 980, 4536, 9927, 10027, 11854 (drap 134, 
3199, 4211) esperons 1270 fons 87 galos 3505, 11721 lettres 8873, 
12708 trives 14048 u.s.w. — 5) Die femininbildung der adj. 2 en- 
dungen und part. præs. ist erst vereinzelt zu beobachten. Durch- 
geführt erscheint sie in-ois lat.-ensis z. b.: cortoise 934, cor- 
toises 4554 Galoise 5923 (r. cortoise). Jones 868 hat im fem. 
n. 8. jou(e)ne, jone 281, 6371 (der schlußvokal wird elidiert) 
n. pl. jones 1025 (m. jone, jou(e)ne 1028, 210). Grans 450 lautet imf.2. 
s. grans 359, 3058, 3771, 4454, 9875, 11868 u. s. w., grande 255, 
3050, 4532, 6812, 8245 u. s. w., imf. obl. s. grant 22, 354, 2144, 3354, 
4558 u.s.w., grande 756, 5136 u.s. w., im f. n. pl. grans 4401, f. 
obl. pl. grans 6966 grandes 102. Die part. pres. lauten im fs 
wie das m. s., und, wenn 700 dolante steht, so haben wir schon in 
der lautlehre gesehen, daß hier ein fem. von dolentus und niet 
von dolans vorliegt, wenn ferner begegnen: plaisant 159 (r. as) 
vaillant 3151 (vaillans 3302) so ist daran offenbar nur der jüngere 
schreiber schuld. Im pl. n. dagegen zeigen sie wie jones und gran 
ein 8 z. b. plaisans 8858, 10702, 11074 (r. joians n. s. f.), während 
das masc. desselben regelrecht entbehrt z. b. dolant 2515. Que 
hat im f. n. s. ques (quelz) 1093, 2156, im f. obl. s. quel 1597, 
1820, 3414, 4269, 10889 u.s. w., quele 1245 (mit elidiertem e; ia 
le quele 507 und la quele 6405 wird durch unterdrückung de 
schluß e der vers hergestellt), im f. n. pl. quelz quex 10349, 12065 
im f. obl. pl. queles 5024.  Ebenso flectiert telz 8617, im f. n. 5 


531 


telz 10, im f. obl. s. tel 1724, 2081, 10315, 11588, 12558, 13192 
a.8.w., dagegen tele 1636 (mit elision von e) 9349, im f. n. pl. 
elz 12347 teles 9277, im f. obl. pl. telz 1195, 8487, 11260, 12415, 
13292, 14214 u. s. w. teles 5022. Wenn man bedenkt, daß neben telz 
‘ne zweite form itelx, atelz 2264, 4064, 4264, 9347 vorkommt, so lassen 
ich alle wirklichen fälle von neuer femininbildung durch einsetzung 
lieser form beseitigen, abgesehen davon, daß auch durch andere 
inderungen leicht die integrität des verses bewahrt werden kann. 
3ei anderen adj. zweier endungen habe ich keine spur der neuen 
emininbildung gefunden. Hier einige beispiele: f. n. s. cruelz 6252 
fentilz 4491, 14235 viez 1920, f. obl. s. brief 11066 emperial 4211 
oial 60 natural 4330, f. pl. n. fors 8258, f. obl. pl. fors 1186 gentiex, 
15483,adverbia : briement 15 forment 196 igalment 10263 viement 11918. 
Man sieht: im ganzen ist, mit ausnahme von jone grans und der 
sadung ois, der lat. standpunkt sei es getreu bewahrt, sei es leicht 
herzustellen; bemerkenswertli ist aber das eindringen des s im f. 
n.pl., welches, wie die vorstehenden beispiele lehren, zur regel er- 
hoben wurde und somit als ein vorläufer der vollständigen neuen 
femininbildung anzusehen ist. Dasselbe s ist auch bei den weib- 
lichen substantiven, die in der lat. dritten declination ihren ur- 
sprung haben, im n. pl. anzunehmen. 

Verbum. — 1)In der ersten pers. s ind. præs. beobachte ich 
einige doppelformen: ain 309, 5316 aimme 11489, clain 8360 claime 
8202, oz 4340, 12746 ose 264 (r. enclose) 9869 ferner. faiz 4250 
fais 10495, 11579. fai308, 602 fait (faic?; vgl. hac 513 und fac im 
Fergus 42, 11) 10497. Andere formen sind regelmäßig. z. b. doins 
814 muir 2925 puis 673 truis 683 vois 675 voiz 11007, amain 2045 ataing 
8422 comant 675 demant 10275 dot 11516 lais 2941 preng 12796 
sen 9568 ser 2128 tien 166 val 4916 vien 10271 vuel 180. ai 181 
di 224 doi 612 lo 12751 o 642 otroi 313 proi 11299 (pri 2000) 
si 597 sui 599 veu 8666 voi 597. — 2)In der dritten person s. ind. 
pres. bezegnen einige unregelmäßige formen mit t,.so: appelet 593 
aber apele 10283, 10583 (im hiat) 11600 (r. chapele) assemblet 938 
chevacet 8861, 11686 aber chevace 1567 (müt elision) 8947, 11673, 
13024 (mit elision) froisset 13147 hastet 10108 portet 6972 aber 
aporte 12183 (ebenso im conj. diet 2080 tieguet 14467 aber tiegne 
14582 facet 14472 aber face 14475), auch das part. præt. hat eini- 
ge mal archaisches t: estet 3007, 6269 parlet 2450 repairiet 15047, 
vel. auch pret 3980. — 3) Die endung der ersten pers. pl. ind. pres. 
ist ons, doch begegnet stets somes 13489 außerdem: seromes 13490 
trovomes 15735. — 4) Die erste pers. s. ind. imperf. lautet oie für 

34 * 


532 


alle conjugationen, und daß das nicht eine unberechtigte schreibung 

“ist, sondern eine der sprache des dichters gemäße, bezeugen reime 
wie: racontoie: gasteroie 547 trovoie: ociroie 2246, und ebenso 
bietet die zweite person s. oies, die dritte pers. s. oit und die dritte 
pers. pl. oient z. b.: creoies: torroies 475 amoit: parcivoit 217: 
plaisoit 377 tenoit: justicoit 417 seoit: portoit 1891 corroit: droit 
1397 esgardoient: disoient 975 querroient: estoient 1477 u. 8. %. 
Unregelmäßigkeiten einzelner verba werden in den anmerkungen 
besprochen werden. 

Sehen wir nun nach dieser leider nur unvollkommnen dar- 
legung der laut- und flexionsverhältnisse, welchen schluß wir aus 
denselben ziehen können. * In der lautlehre ist besonders ein 
gesetz wichtig, die sonderung von lat. en und an. Wie P. Meyer 
dargethan hat, ist dieses gesetz nur im normannischen in kraft ge- 
blieben und wir hätten demnach die heimath unseres dichters in 
der Normandie zu suchen; noch ein anderes zeichen spricht für 
diese annahme,. das begegnen von e für oi. Leider ist dieser 
übertritt ganz vereinzelt. Bedenklich macht ferner die dem nor- 
mannischen fremde gleichstellung der imperfectendungen sämmtlicher 
conjugationen. Wie kommen wir also aus dem Dilemma von theils 
normannischen theils unnormannischen kennzeichen, ich glaube auf 
durch annahme eines mischdialectes, indem wir entweder den dich- 
ter an der grenze der Normandie und Picardie geboren, oder 
wenigstens, wenn er aus der eigentlichen Normandie stammte, später 
nach der Picardie übergesiedelt und dort sein gedicht verfaßt baben 
laßen. Für annahme eines solchen mischdialectes sprechen auch die 
anderweitigen zwiefachen behandlungen vieler laute, die wir oben auf- 
geführt haben. Näher darauf einzugehen, und zu scheiden, was in 
jedem einzelnen fall für normannisch oder picardisch zu halten, 
muß ich aus mangel an zeit und hilfsmitteln hier unterlassen. Nur 
noch eine bemerkung, welche die früher gegebene altersbestimmung 
unseres gedichtes noch etwas mehr præcisieren könnte. Die flexion 
unseres gedichtes ist entschieden archaischer als die des Fergas, 
wo die worte auf re schou das nominativ s angenommen haben, 
während unser gedicht wie Crestiens werke dasselbe noch nicht 
zuläßt. 


VI. METRISCHE BEMERKUNGEN. 


Die altfranzösische metrik ist bekanntlich sehr einfach. Des 
princip der silbenzählung läßt eine mannigfaltigkeit, wie sie. iM 


533 


eutschen und beschränkter im italiänischen vers herrscht nicht zu. 
‘ennoch haben die dichter sich den so einfachen versbau noch da- 
ırch erleichtert, daß sie einigen worten doppelformen zugestehen, 
biche die silbenzahl um eine vermehren oder vermindern lassen. 
uch unser dichter hat sich diese erleichterung häufig zu gute 
mmen lassen. So begegnen avuec 397 aveques 15923 com 241 
mme 3744 or 853 ore 803 encore 2260 ancors 5709 sor 1061 
ure 14027 desor 660 desore 1003 nient 5162 (r. sovient, also 
nsilbig) noient 4700 (r. ensement, also zweisilbig) derrains 1070 
serain 2832 midis 3686 miedis 6416 prez 1005 pree 2005 prael 
321 praerie 996 vaus 5131 vallee 5351 vespres 5882 vespree 3753 
os 709 nostre 823 vos 257 vostre 2130 levrier 1765 leverier 1595 
wriere 1654; dahin gehören auch die endungen ons und omes beim 
erbum ert 161 eret 4197; ferner die futura: avera 1744 ara 1755 
veroie 2470 aroit 14062 renderai 2398 rendra 5707 u.s.w. Um 
lision zu vermeiden, tritt ein abgefallner endconsonant wieder an, 
ie wir das bei der dritten pers. s. præs. sahen. Auch die gesetze 
ber elision und hiat sind für einzelne worte sehr elastisch. Wenn 
uch hiate wie: fille al 37 elme estoient 7177 dem schreiber allein 
mfallen, so wird doch que unbedenklich vor einem folgenden vokal 
jeduldet z. b. 424, 592, 1587, 1905 u.s.w., daneben wird es na- 
trlich auch elidiert z. b. 5, 403, 1993, 4132, 7201 u.s. w. Ebenso 
rird ce behandelt, im hiat steht es z. b. 492, elidiert aber wird 
#2.b. 7448. Meist stehen im hiat für ce die formen co 177 cho 17, 
bu 3257. Dasselbe findet mit je statt, im hiat lautet es je 1876 
0 2126 oder ju 3960, elidiert wird es z. b. 13. Der artikel m. 
1 8. sollte nie elidiert werden, und doch kommen manche fälle 
iner <elision vor. z. b. 3280, 5058, 15620, 15811, 15817. Das 
eminin la hingegen, welches in der regel elidiert wird, hält sich im 
üst in der schreibung li. Auch die partikeln se, si lassen theils 
ist, theils elision zu: 4058, 4150, 4217, 11398. Das f. possessiv. 
a dagegen wird stets elidiert: z. b. 5679, 6049, 10360. 

Der reim, welcher nie mehr als zwei verse verbinden darf, ist, 
ie gewöhnlich, frei von dem nfr. interlacement des rimes, doch 
ät sich vorliebe für wiederhohlung desselben reimwortes in ver- 
diiedener bedeutung beobachten. z. b. avoir 14291 chief 13643 
ünte 1285, 1415 feroie 2611 garde 3389 gens 1219 haste 2191 
is 14295 lasse 1595, 1763 part 2151 point 497 tapis 7601 trait 
4051 faire: afaire 477 metent: entremetent 763 part: depart 8637 
semble: semble 45 balance: lance 2523 delitables: tables 1009 
datre: combatre 2029, 9487 enbat: conbat 8643 avoies: desvoies 


534 


8819 conroi: desroi 12449 revient: sovient 527 erranment: enten- 
danment 10267 morra: gorra 8851. Diese vorliebe, welche gewübn- 
lich nur vereinzelt auftritt, wird an zwei stellen zum princip er- 
hoben, um denselben größeres gewicht zu verleihen. Die vers 
14287—14346 welche die erste stelle bilden, enthalten die feierliche 
anklage Nogants und die vertheidigung der königin Fenice. Die 
zweite stelle machen die 40 schlaßverse aus, in denen der dichter 
die moral seiner erzählung seinen lesern oder hörern einschärit. 
Dieselbe tendenz eines reichen reimes begegnet auch anderswo, 
doch sind die stellen bei weitem kürzer als in unserem gedicht, 
Es wäre nicht uninteressant, die ausdehnung, welche dieser reiche 
reim im ganzen gebiet der altfranzösischen poesie genommen hat, 
festzustellen; es würde dadurch ein neuer factor gewonnen, welcher 
die abfassungszeit, wenn nicht den abfasser unseres gedichte 
zu bestimmen helfen könnte. Ich muß dieser anziehenden unter- 
suchung vorläufig aus den mehrfach angegebenen gründen entsage. 


VII. ERKLÄRENDE ANMERKUNGEN UND VER- 
BESSERUNGEN. 


8. L. reprendre 9. L. [mains] 

16. annioz steht deutlich in der hs.; vgl. annuis 10 ennuis 2% 
anuis 93 anui 126 enui 4176 annuier 546 anuit 576. 

16. alongemens, 14210 = Aufschub, verzögerung ebenso alot- 
ges 3736, 4655, 13221, 14953 alongies 15420, welches in along(i)es 
zu bessern ist; vgl. alongier 2312, 6076, 7445. enlongier 21, 
403, 520, eslongier 670, 829, 4200, 14699, 15014 lons (anm. 2384). 

17. Beßere: roial[s] und ebenso 18 vassal[s] 

22. conrois = sorgfalt, putz, ordnung, heeresabtheilung 14211, 
12449, 6664, 12212, 12517; vgl. conreer 15775 desconroier 12314 
desrois, 8568, 12450 (unordnung), 14306, 14869 (thorheit) 2536, 
2894 (unrecht), se desroier 6658 10592 (sich bemühen) desrees 8482 
(eifrig, beständiges epitheton von Saigre mors) desreans 6666 (hitzig) 

23. Al. die verbindung der verbalpræposition mit dem artikel 
des objects läßt sich oft beobachten z. b. 1043, 3424, 7221, 9906, 12252, 
12612; siehe Toblers beispielsammlungen über diesen fall in Herrig's 
Arch. 26, 288; Chev. au lion 12; Aniel v. 5. 

23. siecles = welt, leben 465, 668, 1482, 1849, 13804; 72. (5310 
bessere sfilecle); vgl. mons (anm. 1143). 

31. poigneis, pongneis — schlacht, kampf 12332, 12394; "6! 


535 


puindre 1673 pongneis 13368 poingnent 2564. poins — faust 4224, 
14423 enpoignier 1697, 11659 poins — punkt (anm. 12700). 

37. Beßere: Fille [ert] al. 

40. belissor (Diez E. W. ‘II 220); vgl. bealz, biaz, beaz 1, 33 
201, 328, 2176, 5188 belement 4160 bealtez, bealtes, beates, biates 
255, 1121, 1127, 1848 abelir 1215, 2256 jolis 108, 1211. 

43. rien(s). Auch sonst begegnet fehlerhafte flexion, welche, 
wie hier, dem schreiber allein zur last gelegt werden kann, z. b. 
n. 8. rien 46, 2167 riens 101, 377, obl. riens 749, 2090, 3043, 
6593, 6906, 7174, 8361, 8720, 9027, 10054, 10318 rien 848, 857 
(r. bien) u.s.w.* Das s. im casus obliquus ist wohl als das der 
adverbia anzusehen. Ich bemerke noch, daß riens eine poetische 
bezeichnung für wesen, individuum ist 2090, 4141, 5317, 9065; 
1790, 2167; vgl. chose, choze 10, 528 afaire 590, 604, 1884. 

45. L. Quant. 

48. amors ist wohl der form nach als obl. plural zu faßen, 
wie es so oft vorkommt: 265, 324, 1033, 1266, 2891, 5155, 5204, 
6182, 6829 (r. plusors obl. pl.) 6949, 7563 (r. plusors obl. pl.) 8989 
(mit adj. fine im reim auf roine) 9035, 11499 (r. plusors obl. pl.) 
13245, 14811 (mit vostre) 14997, 15108 (mit art. unes, und adj. 
nices und foles r. paroles) 15257 (r. dolors). Mehrere der ange- 
gebenen beispiele beweisen, daß es trotzdem wie ein sing. behan- 
delt wurde, nur eines weist mit bestimmtheit pluralbedeutung auf, 
doch zeigt dieselbe sich im n. pl. amors 4145 (verbum ont.).. Die 
flexion ist, wie man sieht, auch hier die der feminina, welche wir 
bei den adj. zweier endungen beobachteten. Der sing. begegnet 
und hat singulare form z. b. n. s. 261 obl. 35; vgl. amer (anm. 
4566). 

51. guinple, guimple halstuch der frauen, welches ihre ritter 
sich auf helm oder lanze befestigten z. b. 1901, 3179. 

52. conissances — les couleurs chevaleresques ou les figures 
symboliques par les quelles on se donoit à conaître (Gachet) 5025, 
12071, sing. connissance 7864; vgl. conoistre, conois, conoist, conui, 
coneust, conoistras 140, 277, 493, 3953, 4033 desconoistre 5166 
er 853, 5141, 14566, 15646 acointans (anm. 120). 

. L. Notes, vielles 

% Beßere: en lor maison[s] 

79. covine = benehmen, verhältnis, zustand, plan 384, 2058, 
2776, 2858, 3658, 9026. Feminin, wie hier, ist es 2058. 

94. L. tot. 

101. sofraindre = mangeln; vgl. Du-Cange-Henschel s. v. so- 


536 


fraindre und Scheler im Jahrbuch f. r. u. e. 1. X, 268. 

107. Was bedeutet anscais? In den wôrterbüchern finde ich 
cs nicht. Es scheint hier synonym mit lefrus = aussätzig zu sein, 
vgl. leffrus 1785 lentilloz 4473 rossez 4473. 

114. antres ist mir dunkel. 

115. engiens, engins 2951, 3600, 12703, 14370; vgl engigno 
5073, 11944 engignier 425, 4107, 14454 ars 9505 trichier 4260 
tricherie 2951 trahir 10668, traisons, trahisons 4235, 4331 trahitres 
4339, 10661 lerres 4231 roberes 4232 proie 10065. 

117. envoisies — heiter, munter, frisch, auch von leblosen 
dingen, wie waffen, kleidern gebraucht 163, 726, 953, 1128, 5075, 
8233, 10281,.12076; vgl. s’envoisier 2219 envosiement 4647. 

119. parliers f. parliere = beredt, geschwätzig 1434, 10688, 
11148; vgl. parler 428, 524, 4161 aparler 14123 parlemens 8138, 
13632, 14064 parole 279, 2424 beaz dis 9813, 12049 moz 1, 543, 840. 

120. acointans = umgänglich; vgl. acointier 4034, 4608, 5054, 
13964, 14101, 14238 (kennen lernen) 3403 (bekannt machen), entra- 
cointier 15384 racointier 14595 acointance 4063, 4070, 5728 acoin- 
temens 2762, 4093, 15250 cointes — geputzt, schön 1023, 8704, 
14935 cointement 376. 

129. escremir — esquermir 4719, 4753. 

130. riber ist hier wohl = saillir (anm. 7002). Die bedeutung, 
welche D.-C.-H. ihm beilegt (folätrer, badiner ind&cemment avec un 
femme), paßt hier nicht. 

134. eskiuz, esquiez — feind, abhold 13060 s. D.-C.-H. eschis?; 
vgl. eschiwer = meiden 409 5423, 5453 s’esquiver 5458. 

141. entules = thöricht; ebenso: Quant aucuns est trop P& 
resseus, Enturlez, lours et oublieus. Boet. Consol. MS. lib. 4. s. D.-C.-H. 
s. v. lurdus. Man streiche also die note zu 141 und beßere: Ner 
toit d’entulee m. 

145. L. C’onques. 

148. estre bien de q. — auf gutem fuß mit j. stehen 406, 
4195, 4913, 9599. Wegen der flexion von estre s. anm. 13490. 

159. Beßere: plaisans 

160. Man erinnere sich, daß auch Kes der seneschal des könig 
Artu, eine junge, schöne aber ungetreue frau hatte, namens Arriere 
oder Androete; vgl. Mant. maut. v. 414. Wolf, Lais s. 351 u. 367. 

162. acesmer — ankleiden, putzen, bedecken 1422, 2293, 3450, 
14924; vgl. acesmeement 6979 acesmemens 6824, 14200. 

168. L. jou(e)nes, ebenso 1361, 3141, 3880. So und nicht 
jov(e)nes zu schreiben veranlaßt mich jones (s. oben s. 530); 


537 


rgl. jonece 852, jovens 15740 jovencels 3098, 4658 jovencele 1148 
rielz, vies 178, 3079 viellece 168 enviellir 56 eages, aages 165, 1982, 
3882, 5099 sire obl. saignor, seignor 806, 2096, 3631, 15089, 15150 
s. oben s. 529) saignorie, seignorie 2064, 12744, 15470. 

170. enfes, obl. enfant 87, 95, 3121; vgl. enfecons, enfechons, 
bl. enfancon 15590, 15833, 1523; 15575, 15586 enfance 137. 

185. Beßere: enseignemens; vgl. 511, 1456, 1459. enseignier, 
nsengnier 118, 164, 179, 1999, 4493 mostrer 6, 68 demostrer 1107. 

187. Die wiederhohlung des objectes durch le wird oft unter- 
assen SO Z. b. 538, 778, 793, 2666, 8306—8, 10146, 12553, 13550 
uch la fehlt 1992, 4218 und sogar les 14738. 

188. teche — eigenschaft, tugend 1449, 4653, 8798; vgl. en- 
echies 1432, 1446 vertus (anm. 2522). | 

189. ifl]; ich habe später das 1 nicht mehr hinzugefügt, obwohl 
ke unterdrückung vielleicht dem schreiber angehört, z. b.: 5112. 

194. nicetes = einfalt; vgl. niches, nices 184, 2414, 2902, 
10371. | 

195. Die zusammenstellung von synonymen ist eine vorliebe 
unseres dichters; bisweilen erstreckt sie sich sogar auf ganze redens- 
arten z.b.: La lune lieve et li jors faut 10440. Alliteration gesellt 
sich selten dazu, so 201. 

200. L. n’en 

201. bon, bel sind neutra, ebensd 248, 508, 866, 4239, 11715, 
12003 u.s.w. Sichere spuren einer neutralen substantivflexion, wie 
ie Tobler und Mussafia (Arch. 26, 288. Jahrb. 8, 128; 9, 116) 
inderwärts nachgewiesen haben, sind mir nicht aufgestoßen. 

205. L. seneschalesce; vgl. seneschaucesse 230, sceneschaz, 
Cenechauz, senechalz 149, 152, 171, 203, 5011. 

211. L. N’irai 212. L. tant, 218. L. s’en parcivoit. 

219. volages — einfältig 1129, 11170, 15102; vgl. voler 2561, 
696, 13550. 

221. Beßere: ales. 

222. arcoier — jagen und archoier 11007 = sich durchwin- 
en; vgl. ars 10469 arciers 10706 archons 1894 chacier (anm. 4187) 
erser 6596 venere 347, 3805 venisons 10460, 15649. 

225. Beßere: se failn]t malhaities. 

225. Malhaities = unwohl, von hais wohlbefinden, heiterkeit 
art. 3299, 8580; vgl. haities 353 (gesund) dehaities 250 (unwohl) 
ehetier 2230 dehes 458 (unglück) rehaitier 2760, 3300, 8976, 
5244 haidier 10368 (wünschen) sohais 10378, sohaidier 10365. 

226. voidier — leeren, räumen, verlassen 7169, 10079, 12806, 


538 


intr. 9847: wegen der verbindungen voidier les archons 7310, 12302 
v. les seles 7875 s. Tobler Aniel 103; vgl. vois, vuis 2640, 4104 
(leer) 15094 (arm). 

227. L. sotainement; vgl. premerains 687 deerains 1070 6767 
seulz, seuz, souz 232. 235, 1575, 4550, 10365 seulement 2093. 

228. chambre = schlafzimmer der hausfrau; vgl. chambreles 
234 chamberiere 711 chamberlains 1199 sale 154 soliers 4408 loge 
1379, 6420 logier 10824, 12781, 12810 cheminee 4451, 6199, 14072. 

229. s’abandonner = sich überlassen, wo verweilen, sich wohin 
begeben 1231, 4588, 4763, 12947, 14971; activ steht es 4673, 14768. 

233. meschine 3197, 4203, 15431; vgl. meschins 4076. 569% 
meschinete 3092 toselz 3102 tosete 3091 pucele, pucelle 75, 23 
virginelment 14349. 

249. L. on me 

250. vains — schwach, unwohl, feig 2878, 5157, 5704, 6731, 
13487; vgl. envain 7197 (schwach, gering) vantere 1434, 6169, 7595 
s’envanuir 15589. 

251. Setze apostroph hinter devoi, ebenso 1168, 1333, 18%, 
2118, 3063, 3713, 4192, 4197, 4362, 5819, 10652, 11625, 14414. 

256. debonairetez = güte 3154; vgl. debonairement 2106, 393, 
4052, 8957. Diese weiterbildungen beweisen, daß debonaire 12 
demalaire 5714 deputaire 776 als adjectiva behandelt wurden, obwohl 
ibnen noch nicht das nominativ s zukommt und obwohl man noch 
theilweise die alte zusammensetzung durchfühlte, wie de trop mal 
aire 10728 beweist; vgl. airs = luft 1582, 4136. 

259. L. dame, 

268. destrois 3742, 4748, 10260, 11824; vgl. destrois 5440 
(engpaß) destrece 258 destraindre (anm. 1384) lez — weit 70, 
1773, 11090. ' 

269. teut und 270 peut; in anderen fällen steht o oder ouz.b. 
122, 1690 ferner sot: desplot 411 sot 220 plot 15543 ot 1691 vol 
1056 vout 4222 vaut 9290 sou 9048 ou 11349 oi 1979 eu 914 
peu -9027 porent 2318 pulent 6179 orent 3515 seurent 14696. 

270. que = car 18, 44, 2614, 3113, 3161, 3727, 4186, 4259, 
5783 (?), 8054, 14152, 14434, 15930 = comme 1514, 4286, 15917 
— seit 3288 — so daß 330, 341, 444, 524, 3182, 4222 queque 
655, que = daß 1187; tilge die note zu 270. 

272. entremesler — die farbe wechseln; vgl. mesler (anm. 1644) 
palir 272 pales 5704 mors de sanc 104 se pasmer 5297. 

277. Sel, 1 deutet vorläufig den objectssatz 280 an, 

279. Streiche das komma, 


539 


280. L. escole 1372; vgl. so auch Et le chastie de parole Mais 
l'a cure de s’escole. Fabul. tom. I. p. 65 bei D.-C.-H. =. v. 

284. Nies habe ich wohl verlesen für vies. 

286. torte = grobes schwarzbrod. z.b. Li abbes... doit a chas- 
ans ... dishuit pains ... la moytie blanc et l’autre moitie tourte. 
-C.-H. 8. v. panis tornatus. — Andere worte, welche geringfügig- 
eit ausdrücken, sind: point 497 mie 285, 1869, 11139 pas 312 
vient 292, 604 nient 5162, 5178 II nois 408 pome 4960 II cene- 
5 1358 gote 4333, tapis 7602 ne tant ne quant 5074. 

291. detriemens — zaudern 15138, von trier = auswählen. 
lez E. W. ‘IT. 444. 

308. dangiers 2849, 7399, 15005; vgl. dangereuz 2203 perilz, 
eriz 3520, 10754 perilloz, perillouz, perilleuz 1186, 13414, 15005. 

305. promerains — premerains 687, 12461, 13266; ähnlich 
romierement 1842, 4159 promiers 1994, 11448; vgl. primes 11332 
rinstens 571 princes 1020, 6175 princiers 8162, 9932, 14688. 

309. entirs = unversehrt, unbescholten 680, 4458, 4723, 7567; 
gl. entiers 606, 5424, 9923 tos 5, 29, 32, 440, 14036. 

311. (je); die personalpronomina fehlen häufig 216, 829, 851; 
2505; 11411; 827. 

322. araisnier hat in den formen mit tonlosen flexionsendungen 
en volleren stamm, gerade wie parler (841, 655); doch hat sich 
ler vollere stamm auch sonst öfters erhalten z. b. arraisona 3413, 
0550, 12408, 13855, 14075 araisones 2856, 4049, 13982 gegen 
raisna arraina 1359, 2232, 5268 araisnoit 9240 arainie 1842, 3778. 

327. L. juiaz, ebenso. 552. joiaz; vgl. 1976, 6561, 6566, 12635. 

333. L. mangier; vgl. 273 mangue 2207 mainga 2201 mangiers 
897. | 

334. L. maistre-serjans; est ist als compositum zu fassen, 
benso: maistre-mires 8664, 13808 maistres-seneschauz 15233 maistre- 
orte 1067 maistre-chastealz 4445, 9409; vgl. maistres 180. 

354. A grant merveille = sehr 412, 1828, 10055, 11464; 
benso a merveille 817, 6008; vgl. tres, tre 124, 382 molt 9844 
ıolt tres 4193 bien 24, 44, 9864 durement 2619, 11890 menuement 
073 asses, assez, assex 1217, 8687, 11574, 11678 par 27 plus 4143 
i 7366 tant 59 trop 10869, 11576, 11934 tot 4208. 

361. viande — speise 3905, 10484, 10943, essen 2150, 12095. 

365. L. riche[s] 

375. L. sifaitement; ebenso 6265, 7639, 13735; vel. sifais 478, 
Jmfais 626; aber assi fais 1826, 4003 bleibt besser getrennt. 

388. gaus — wald 2868, 4152, 5128, 15559; vgl. boiz, boz 


540 


142, 1888 boscages 5402 fores 1518 brulles, bruilles 5596, 5609 
bruiere 5335 lande 3056, 3360, 4531 larris 2956, 4128. 

388. pleniers, planiers = groß. 736, 949, 1021, 2593, 4597, 
5390, 15423 adv. plenierement, planierement — reichlich 5956, 
6586; vgl. plains 25, 6745 plantes 4189, 14074 complie 9353 acon- 
plis 10942 enplir 15406 raemplir 9771. 

392. Tilge das semicolon, denn Tos les valles gehört zu com- 
paignie. | 

404. gens die flexion dieses wortes ist schwankend n. s. gens 
7917, 12896, 14144 gent 7, 404, 617, obl. gent 2147 n. pl. geus 
1570, 4201, 5162, 12437, 13210 dagegen gent 12868 (r. entent) 
obl. pl. gens 5.; vgl. gens — zart 98, 161, 816, 1219 gentiuz, 
gentilz 133, 186, 562 gentilece 2892 persone 15324 hom, om 6, 9, 
562 poples 4322. 

409. L. eschiwoit 

430. s'en deporter = ausweichen einer sache 686; vgl. se de- 
porter = sich ergehen 13178 deporter = vortheil bringen 1862= 
schonen 3269, 4815, depors — spiel 13062, 13783. pors 5063, 
5394 porte (s. 334 anm.) porter — tragen 51, 85, 87, 11156, 11176 
porter a terre — niederwerfen 11739, 12379, 13512 aporter 8l0, 
1195 enporter, emporter 3618, 3834, 4243 

433. L. palais. 

439. Durmart. Der falsche reim läßt sich nur durch eine 
starke emendation beßern, etwa: Et quant i est entres Durmars; 
doch könnte der fehler auch wohl dem dichter angehören. 

440. en geter, jeter 4905, 4942, 9632, 10996, 14356 geter 
1907, 4755, 4757, 12504; vgl. anm. 4935. 

452. L. Gars, 

491. Toi centisme, diese häufige redeweise (970, 6446, 8754, 
10946, 11744, 11982, 11992) steht immer im casus obliquus, auch 
wenn sie sich auf einen nominativ bezieht; vgl. jointes mains 1474 
Salve m’onor 2717. | 

493. L. entre ci 

497. L. auras 

507. Beßere: lequel(e) que; vgl. oben s. 530, 5). 

518. Beßere: a vif (s. Fergus 19, 8); vgl. vis (anm. 10558). 

520. Vgl. lasse m’ent en pais 1855 lasse me ester 1874. 

522. maltalens — unwille 2304, 2699; vgl. talens 2273, 4100, 
12721, 13715, 14803. atalenter 2744 entalenter 4046, 4100, 6444, 
6692, 7637 talentis 6666. 

535. L. Sel 


541 


543. Beßere: ces mos 

556. roncis = gaul, pferd der diener 1777, 3268, 3391, 3476, 
628, 3773, 5622, 15132; synonym damit ist chacere, obl. chaceor 
405, 4156. palefrois ist das reitpferd der frauen und ritter 1061, 
418, 2519, 3135, 13815; 1891, 4227, 6622, 7208, 15188 auch 
gesehene sänger erhalten ein solches als belohnung 15132. Das 
reitroB der ritter heißt chevaus 1236, 1827, 2291, 4212, 15188 
der destriers 432, 3135, 12987; vgl. soumiers 6633, 6646 droma- 
aires 14697 dromons 1838. 

560. L. chevalerie; 561. L. rien. 591. L. Et 

595. va 4522 eine zweite durch den reim bewiesne form ist 
ait 4442, während vat 15550 nicht im reim erscheint. Auch für 
en suabj. præs. begegnen zwei formen voist 5327 (erste pers. 
. voise 2103 dritte pers. pl. voisent 5731) aille 12964 (r. faille); 
gl. aloient aler. alerent, ales, alaisse, alissiez 70, 221, 224, 647, 
160, :1881, 10739 vois 654, 675. vont 4116 irai 1241 irois 4289 
ir (anm. 4315) aleoirs 10191 aleure 6286, 15638 congies 485, 
94, 4829 raler 5119, 8118 ramper 6973. 

603. Tilge das komma. 

606. Beßere: Passe[s], denn das mit avoir verbundene parti- 
ip richtet sich nach dem object, gleichviel ob dasselbe vorauf- 
eht oder nachfolgt 506, 803, 1121, 1195, 3351, 9260, 10856 
irme[s]), 11311, 11911, 11985 ein’ einziges mal spricht der 
tim gegen diese regel gaagnie[s]: repairie. Der schreiber hatte 
derst gaaignies geschrieben, es dann aber unterpunktiert. Sollte 
ier, wo zwischen object und part. das subject tritt, die regel eine 
asnahme erleiden? Fehlt ein bestimmtes object, so tritt das part. 
\ die oblique form des singular masc. oder vielmehr des neutrum, 
b. 339, 1015, 1036. Das pron. vos der höflichen anrede hat 
as part. im sing. bei sich, z. b. 11379. 

632. quidiers 1836, 8960, 8975; s. Tobler, Aniel 104; vgl. 
utrequidance 501 outrequiderie 1635 quidier 65, 685, 789, 4333. 

649. entendre — hinneigen 845 hören 596, verstehen 4039 
ich befassen mit 1208, 15262 austrecken 6092; vgl. entente 162 
ntentions 15536 ententiex 15434 ententivement 15477 tendre 5139, 
210, 6569, tente 4041 tenter 3168 estendre 4535 destendre 5306 
tente 2406 atendre 1240 conträtendre 2114 contendre 2485 tentir 
079 retentir 4152 tencons (anm. 10192) enteser 1699, 4224. 

657. diaspres, dyaspres, ein kostbarer stoff 1898, 8299, 8376 
D.-C.-H. druckt fälschlich diaspr& während der accent auf der vor- 
ten silbe ruht, wie das reimwort aspre 8375 beweist). 


542 


669. losangier, losengier — schmeicheln, besänftigen 8181 
lügen 1489, in der wappenkunde ist es — ausschmücken. 8452, 
8461, 8463; vgl. losengiers — schmeichler 15513 losengiers ad). 
7400 losengerie 8182 mentir 679, 4278 menchonge, mencoigne 4820, 
12049, 14338 boisier 1718, 3622, 4955 boisdie 13315, 14455 guile 
4419. 

"683. bobance beubance 12992; vgl. bubans, beubans 6310, 6730, 
15480, 15489 bobanciers, beubanciers 2476, 6726, 9801, 12432. 

685. derver, desver 9530, 9536 — muer son sens 9587 enrs- 
gier 9526 esragier 3461. 

695. tors adj.; oben 532 stand tort als verb (s. Fergus 12, 18; 
13, 30); vgl. tors = unrecht 1634 und anm. 805. 

703. L. Par mi und so überall, wo diese beiden worte ver- 
bunden sind. Man kann darüber streiten, ob es nicht besser sei 
sie durchgängig zu verbinden und somit als wahre præp. anzusehen. 
Es sprechen gewichtige gründe für diese ansicht, nur müßte dann 
ebenso en mi verbunden werden; vgl. en mi lien 5135 midis, miedis 
1589, 3686, 6416, 10413 demis 620, 3804 mis mais 11222, 11374 
moities 12816. 

707. Coi[je]ment; vgl. 441, 822. 

719. esclariement = von spärlichem gefolge umgeben, sonst= 
in geringer anzahl 10950, ebenso esclarics adj. 5067; vgl. esclairir= 
lichten 7523, 12550, aclaroier = zerstiehen 13722 esclairier = 
hellwerden, beginnen 4112, 9338, 14933 — sich aufklären von der 
erzählung 1762 esclarcir, esclacir 1582, 4135 resclarcir = glänzen 
3200 clers (sbst.) 1395, 1530 clers 367, 446, 4152 clartes 359 seris 
3047. 

731. tristorg = tristece 636; vgl. tristes 3380 mornes 1472 
3712 maris 4842, 8908 esmarir 8684 doloir (anm. 2988). 

775. estolz, estouz, estoz — übermütlig, tapfer 4651, 6166, 
10610 adv. estotement, estoutement 5851, 12305; vgl. estoutie 8017 
orguilloz, orguilleuz 2012, 2087, 7152, 8485 orguelz 242, 7304 6 
vertuer (anm. 2522) fiers (anm. 4709) norois 7301, 15194. 

796. Beßere est[o]ies, denn es ist 2 p. s., die 2 p. pl. wäre über 
dies zweisilbig 1156. 

804. L. aati(s)ne — herausforderung 1656, 4250, 14647; 1 
aatir — herausfordern 10606, 10620, 13056, 14441 s'aatir — cifif 
wünschen, geloben 3274, 12240. 

805. al chief del tor; s. Burguy s. v. tor; vgl. de chief € 
chief 82, 538 venir a chief 11014, 13644 chies 4534 (ende) 43 
7010 (kopf) 6165 (anführer) 4417 (hauptstadt) derechief 894 aschié- 


543 


er achiever, achiver 3679, 4548, 4762 meschies 8647, 11572, 12435. 

811. dierent — durent 9231 diurent 1226 vgl. diet 13239 diut 
710 dut 747 doi 612 dois 1197 doit 2 doies 1784 doie 2108 doive 
doivent 866 deves 304 devoi’ 251 deveroit 13234 deusse 605 
eussent 7340 deussies 781. 

821. consillier rath pflegen, sprechen 827, 840 (im geheimen), 
555 consillier q. — rath ertheilen, helfen 1467, 3779, 11804 se 
onsillier — sich helfen 12436 se consillier a q. — sich ratbs er- 
olen 2003 desconsillies — rathlos 4177. consealz 184, 474, 718, 
3634, 14562. 

823. damoisiaz, damoiseaz, damoisealz, damisialz eigentlich = 
anger adlicher mann 202, 210, 237, 315, 481, 1584, 3222, 11133, 
ier = prinz, junker; vgl. damoisele 1064 dansealz 355. dans 1867 
lamedex 14310 dame 39, 75, 4885 diemence, diemenche 5062, 6416. 

835. nes — gefäß 1577, 5395 — schiff 2146, 4412, 11981 — klug; 
gl. nacele 11318 nagier 11024, 11320 batealz 11321. sigler 15303. 

860. ff. Ähnliche worte verwendet der vater im roman von 
Aucassin und Nicolette: »De ce (mit einem mädchen niederer her- 
aunft) n’as tu que faire, et se tu femme viz, je te donrai le fille 
à on roi u à un conte.« Hist. litt. XIX. 750. 

865. bachelers, bacheliers 951, 5075, 6410, 6835, 7514, 7883, 
008: vgl. vavassor 861, 865, 5072, 7205 (Sämmtlich cas. obl. s. 
der pl. n.. Wie lautet der nom. sing.?) chevaliers (aum. 4146) 
er, obl. baron 951, 4332 barnages 12862 sire, obl. saignor 4323, 
1325 mesire 4509 cuens, dus, rois, emperere (anm. 15238) sene- 
chalz (anm. 205) escuiers (anm. 7417) arciers (anm. 222) valles 
anm. 1793) pages 11699 jovencels (anm. 168) toselz (anm. 3091) 
ars 1355, 6633, 11699 garconiers 5528, 15119 serjans (s. oben 

527, 7) sers 8171 hom 10839 homages 4846, 487 1 vilains (anm. 
164) ribaus 4336, 11699. 

882. fie — mal, ist häufig steht für fiee nach den laut- 
esetzen und ist = af. fiede L.R. 11 it. fiata und nicht = dem 
implex via, wie Diez E. W®. I. 243 anzunehmen scheint. Ich glaube 
iberdies, daß altsp. altpg. pr. vegada, rhätor. gada identisch damit 
ind und nicht auf vice zurückführen; vgl. fois, foiz 61, 759. 

923. glais = glaie nfr. glaïeul, iris, siegwurzel; vgl. Quant jo 
rois la glaie mare Et le rosier espanir. Chans. de Raoul de Soissons, 
aborde s. 218. bei D.-C.-H. s. v. 

942. jons, joins =binsen 6314; vgl. joncier = mit binsen oder 
!umen bestreuen 940, 946, 6314, jonciere binsengegend 9128. 

943. Unterdrückung von qui und que begegnet oft z. b. 364, 


544 


4459, 7310, 11635. 

956. Beßere: ne sembla 

980. Beßere: D’uns dras, denn der pluralische gebrauch von 
uns ist häufig, besonders bei dualischen begriffen. z. b. 1270, 8873, 
8893 und auch dras kommt häufig pluralisch vor z. b. 4536, 11854. 

983. Vgl. Et coler d’uevre sebeline 6532. 

990. ligiers bereit, behend 1273, 1361, 4640, 8008, 11361, 
14030 = legiers 1028; vgl. aligemens 13429. 

998. raingie — reihe; vgl. rens 1021, 7006, 7797, 15060 
rengier 12532 araingies 6885, 15562 desrengier, derengier 7455, 
8564, 12309 ordenes 963 ordener 7722, 11678. 

1010. Beßere: i erent 

1018. se faindre = nachlässig betreiben, feig werden 128, 
2569, 3639, 12711, 13149, 15039; vgl. faindre — sich den anschein 
geben 2774 faintement 3218 faintiz 1694 faintise 1389, 1451, 360. 

1026. L. en purs, ebenso 9949; vgl. Et la contesse en pur w 
paile bloi. Aubri, Becker Fierabr. s. 159*; vgl. purs 1102, 190, 
5932 nes 4408, 4412, 4936 esmeres 1120 esmereement 1911. 

1037. foler = ausgelassen sein, sich unvernünftig benehmen 
7222, 7912, 11474; vgl. affoler 2928, 4695, 5546 folz, fous, fou 
796, 2414, 11860, 15113 folie 479 folement 4206 folages 2430 
buinars 796. 

1060. ores 1065 — orages 1056; vgl. vens, venteler 1000 
ventaille 10558 baloier 7237. 

1075. ester 479, 1474, 1874, 2535, 2746, 2889, 15237; vgl. 
contrester 2044 rester 14380 arester, arrester 1212, 4126, 41% 
estages — lage, stellung 4745. 6297 — stockwerk 4979, 6421 ests- 
giers 4624, estables 7701, 10911 establer 5243, 9450 connestables 
12280 establir 2013, 14351 a estal 4485 estaler 5487. 

1079. esclavine = sorte d’habillement ou casaques propre su 
Sarrasins ou Esclavons. D.-C.-H. | 

1080. bordons = pilgerstab; s. Et un petit bourdon ferre. 
Chast.. de Couci 6613. D.-C.-H; vgl. pelerins 1991 pelerinages 15614 

. 1084. encliner q. = sich vor j. verbeugen 1206, 5197, 10335, 
11211; vgl. encliner 3516, 3562, 7442, 11822 énclins 3764 cliner 
3016, 13820, 15827 decliner 15139 declins 2136 s’umelier 124 
humilites 5468 apuier, apoier 583, 4868 enbronchiers 3194 enbror- 
cies 3368, 13466 enbrons 13706. 

1092. fins 284, 3228; vgl. finir, finer 3466, 8127, 8360, 15952; 
15954 fenis — tot 15939 definer 14562 definemens 14122. 

. 1111. L. bien oi 


545 


1121. Tilge das komma. 

1123. L. ne m’a 

1131. L. clere [et] 

1143. mons, obl. mont, monde 848, 1484, 1853, 2914, 6648, 
182; vgl. mons 3796, 8610, amont 2637 lamont 6855 contremont 
086 monter 1047, 1815, 3230, 3812, 4359 montans 12877 amonter, 
0382, 15472 desmonter, demonter 3258, 3404 remonter 4229, 5567 
ormonter 13732 montaigne 5353. 

1150. avenir = geziemen, passen, stehen 312, 3093, 14208, 14245 
=sich ereignen 1153, 14683 — reichen, sich ausdehnen 1082; vgl. ave- 
ans = lieblich 14203 desavenans 4642 mesavenir 11874 venir — 
eziemen 2613 aventure 14, 1245, 2041, 4387 malaventure 2156 par 
wenture 3298, 4363 aventurer 6249. 

1164. despondre — auseinandersetzen 11812, 12719, 14659, 
4676; vgl. reponre 1490 reposer, resposer 2254, 5566, 12106, 
15375 reposers 12979. . 

1181. fel, obl. felon, adj. — bös, gefährlich 776, 3402, 4476, 
10579, 12535, 15001 subst. 464; vgl. felonie, felenie = bosheit 2360, 
3593, 4236 — beleidigung 2091 bricons 2124 coars 4523, 8704 
sardement 10641 coardise 1390, 10645 coardie 12446 cuvers, cul- 
vers 2840, 4231, 5483 gaignars 5314 engaigne 2126 borderes 7596 
aniers 10656, 15461 pautoniers 4500, 5626, 5714 rolz 776. 

1188. fais, faiz— aufgabe, last 1190, 5650, 7107, 8579, 15790. 

1194. ainz = angelhaken; vgl. Li vales vint au chastelain Que 
mours avoit pris a l’ain. D.-C.-H. 

1198. baillier, ballier = aushändigen, übergeben 1236, 2671, 
462, 14496 ergreifen 2432, 4218, 5444, 13092; vgl. malbaillis 
2604 baillieus 15230 baillie 199, 5170. 

1202. loer = belohnen; sonst — loben 15292, 15937 = rathen, 
kistimmen, 2075, 4958, 14189 u. s. w.; vgl. oz — lob 6722 loiers 
= belohnung 8174, 15223, 15514. 

1220. L. trueve 

1229. L. avant; 

1234. Eine beßerung von mais in mes liegt sehr nahe. 

1239. L. prendre ? 

1250. espawires, espeures, espoeres — in sorgen, furcht 2830, 
470: vgl. paors 3718, 4259, 14648, 14706 espoenter 3376 espa- 
nter 7362. 

1270. L. Uns esperons; ähnlich: La fille le duc li chauca uns 
Sperons, puis l’acola.. Rom. de Trubert. Hist. litt. XIX. 745; vgl. 
berons 3518 a esperon 3631, 5037 esperoner 2819, 7258 brocher 7401. 


Durmars 35 


546 


1280. L. restincelans; vgl. estinceler 1899, 7734 estincele 4720. 

1298. L. d’outremer. 

1290. Beßere: depar; ebenso 1726, 5098, 5925, 6035, 15604. 

1336. Beßere: nostre 1346. L. Sire, 

1358. cenele — frucht der stechpalme. Vgl. Je ne prise mie 
deux ceneles Vos siaumes ne vos misereles Mir. MSS. B. M. \.lib.l. 
s. D.-C. cenitus. 

1365. L. si. 

1384. estrains — festgesattelt. Vgl. destraindre — bedrängen 
4767, 7948, 8790, 12347, 13742. 

1388. delivres; vgl. delivrement 13610 delivrer 86, 4939, 56% 
livrer 4811 livresons 10509 rescore, resquere 3395, 4241, 5826, 
6017, 7621, 10750, 13860. 

1392. Beßere: drue; vgl. 2521, 6747; drus — dicht 2186, 
3332, 7884, 8394, 8577 u.8.w. 

1398. radement scheint sich mit roidement (der dichter sprach 
vielleicht raidement) gemischt zu baben; vgl. 1665, 1673, 1681, 
1684, 11738, während die adj. noch geschieden sind: rades 6665, 
13403 rois 1418, 2580, 2678, 3550, 6189, 10046 ; vgl. ravine 6985, 
7254. 

1425. Beßere: plaisans, 

1433. Beßere: beubanciers; vgl. 683. 

1434. Beßere: parliers; vgl. 119. 

1450. cris = geschrei, ruf 5605, 13826; vgl. crier 2801, 3501, 
4230, 6387 criais 7590 s’escrier 4580 braire 15100 glatir 4151 
henir 6820 friente 7467 bruir, burir 5650, 7786, 7931, 8723, 1312 
bruis 128, 7469 noisier 9986, 13206 noise 13551 hustins 14606 
toner 1054 tons 7469, 7808, 13046 vois 1534, 1786, 3769, 5628, 
10053 s’effroier 15770 effrees 7854 effree[e]ment 7170 effrois 415, 
1392, 7444; 8123; 2520, 5752. 

1464. blastenge = tadel, schmach; vgl. blastingier 786. 


1467. L. gart.e 1469. L. en vait. 1471. L. en torne. 
1484. L. mous; 1485. L. plaire. 

1495. L. a P’avcnture. 1503. d. s’en va. 

1510. L. chemin tenu. 

1539. L. estuelt| ne; estovoir — müssen 2807, 2500, 3491 
1542. L. »cers.« 


1545. hocier — beben (s. Ferg. 16, 37: Sor le mavois qu 
vait hocent); vgl. bondir 10467. 

1551. estores 4418, 14141, 15504; vgl. estoire 15708 game 
mens 11878 garnir 414, 2763 desgarnir 4413, 10488. 


547 


1573. hontes 7096, 15972; vgl. honir 2035, 3394 hontages 
609, 6022 hontos, honteuz 4256, 4922. 

1581. virs — vers 1588, 3980, 4529, 6839, 15390, anm. 10285; 
gl. verdoier 584 azors 7732, 8557 bais 1401 bis 5862 blans 103, 
5l blanchoier 925 blons 110, 161, 3087 brunis 1894 chanus 1780 
ris 5861 indes 1918, 15566 noirs 1778 norcir 14648 rogir 2304, 
0106 sors 2054, 7909 vairs 955, 1931, 8510, 11257, 12114, 15112, 
5821 vermes, vermaz, vermauz 2348, 4041, 4164, 4434, 13420 
ermilles 6879 ferrans (anm. 3773) sinoples 1408, 4046 colors 6870 
ernis 1918 taindre 12015, 14706 tains 1824, 1918 tainture 1916 
stains 1445, 14328 paindre 6976, 1408. 

1604. Beßere: La u (il) 

1621. Beßere: Quant pogneis. Der auffällige sing. steht auch 
827—28, 11405; vgl. quans 3663 tans 3708, 13377. 

1632. L. N’onques chevalier n’i 

1640. L. Orendroit — ebenso 4272, 4284, 4384, 5270; vgl. 
mdroit 7317, 8140, 12854 orains 5849, 7300 dorenavant 3590 
Jesor 4045. 

1644. mellee, meslee, melee — kampf 1882, 3266, 7521, 13124, 
13543; vgl. meller — handgemein werden 7795 se mesler de q. 
h. = sich womit abgeben 3163; 4602, 6073 mellecment 13577 en- 
remesler (anm. 272). 

1646. eschars — karg 15540; vgl. escars — lichtung 3471 
schars — spott 440 escharnir 7570, 11382 chiches 158 avers 3908, 
1527 avarisce 1441 larges 8059 largement 15220 largece 121. 

1678. Sa lance ist zugleich object zu a brisie und subject zu 
st enclichie. Fälle dieser art sind meines wissens im afr. noch 
licht nachgewiesen, wohl aber im mhd.: z. b. er het Li ôsterlande 
in hüs an Ungermarke stät. Klage 1113 A (anders B.C.D.) s. Hil- 
lebrands aufsatz in Zachers zeitschrift II 261. Ähnlich ist 3311 
owohl auf 3310 als auf 3312 zu beziehen, ebenso 3539 auf 3538 
ind 3540. 

1692. floibes — febles 2878, 15221; vgl. affebli 4784 affebloier 
2615. . on 

1713. L. Parsi 1715. L. mesire 

1728. prisons — gefängnis, gefangenschaft 2036, 3397, 4800 — 
efangener 5710, 9598; vgl. prisoniers 3615, 5891 enprisoner 6036 
lesprisoner 5962, 6245 mesprisons (anın. 4236). 

1734. desvoies — rathlos 3759; — falsch 3758; vgl. desvoians 
= irreführend 1182, desvoier 3802 forvoier 3749, 3782, 9047 
Voier 3760, 3793, 5558 ravoier 3933 convoier 5338, 15179 en- 

35 * 


548 


oier 5708, 9433 renvoier 4831 voie 3740, 3755, 3765, 4287, 4385, 
12563 voiages 1730, 5921. | 

1736. liges lieges — lehnsmann, getreuer, geliebter 9062 eben- 
so liges chevaliers 1613 hom liges 10955, 12457, 12791 liges hom 
14745 (hom 4832) lige dame 10585, 14540, 14633 (dame 8832, 
14164) liges sire 10953 adv. ligement 4848 4953; vgl. fies 12458 
casemens 12742. 

1737. L. Neporquant — ebenso 4604, 6566. 

1754. L. cite. 1769. L. en trepasse, 

1777. L. Desor 

1790. L. ainsmais — ebenso 1951, 1982, 4420, 4735, 4750, 
5146, 12743 aincmais 2227 onquemais 4733; vgl. avant (anm. 4270) 
ains (anm. 9870). 

1793. Figure. Diese verächtliche anrede begegnet noch 4491, 
ebenfalls im spöttischen sinn, während nain 2165 keine beleidigung 
einschließt. Verächtliche anrede zwischen rittern ist Beaz amis 
1855, welches sonst nur der höher stehende dem niederen gegenüber 
sagt 11119 (vgl. Cesar, beaz amis 11394, amis 3421, 3647 beaz amis 
chiers 6106 beaz doz amis 10790 frere 3414, 3779, 5221, 10416, 
10551 beaz freres 3630, 4301, 6173, 10735, 10764 valles, valle 
4161, 4179, 5213, 9132 prodom 1092, 1165) oder die dame zu 
ihrem ritter (beauz doz amis 677, 14857, 15713 beaz doz sire 1955 
beals sire 662 beaz sire damoisealz 1975 sire 243, 1981, 2001, 
2305, 2391, 3117, 14100, 14261 mesire Durmart 147760. s. w. sire 
rois 14305) oder der Papst zu Durmart 15818. Ebrerbietige anrede 
zwischen rittern ist Dans chevaliers 1867. Anrede bei herausfor- 
derungen vassal 1634, 2453, 2544, 2802, 2872, 2897, 4599, 13059, 
14653 sirè vassalz 779 (vassalz — ritter 2592, 2822, 3510, 4678, 
5053, 6503, 7468, 7826; vgl. vasselages, vaselages 826, 4298, 11769) 
Andere anreden zwischen rittern sind sire chevaliers 1630, 2475, 
3498, 9569 beaz doz sire 5294, 5825 beaz sire 1620, 268, 
3849, 9150, 9610, 9701, 9855, 11883 pl. beal saignor 11813 (5 
wird auch der einsidier von Durmart angeredet 5408 beaz de 
sire 5414 sire 5455) und am gewöhnlichsten einfach sire. Die 
letzten anreden werden auch von nichtrittern rittern gegenüber 
gebraucht: sire chevaliers 2157 bealz sire 641, 10836, 108%, 
11235 (beaz sire chiers 10482, 10572 mavais chevaliers 4499; die 
himmlische stimme redet Durmart an chevaliers 1535, 15602). 
Auch Artus wird angeredet sire 8177, 8192, 8671, 8769 u. & *. 
beaz sire 9614 oder sire rois 9584 rois debonaire 10269 rois Artus 
de Bretaigne sire 14630. Ähnlich sind andere feierliche anreden 


549 


rois des Mores 8024 rois d’Yrlande 12868 rois de Gales 14569, 
Sire, seneschal de Bertaigne 8353 Mesire Durmars 9716 mesire 
Garains 9859 mesire Ke 12969 sire Galois 9896 vos chevaliers ver- 
mauz 13048. Die frauen werden von den rittern angeredet dame 
238, 252, 532 u. s. w. douce dame 14541 douce dame debonaire 
9007 doce dame franche 11554, damoisele 2115, 2397, 3030, 3107, 
10307 doce damoisele 1953 amie 2493 doce amie 15718 ma doce 
amie 3291 bele 1957, 1978, 2309, 3158. Gladinels geliebte redet 
Fenice an: vos pucele 3118. Anreden von familiengliedern sind: 
Genoivre und Andelise zu Artu und Josefent sire 9685, 910; Artus 
zu Genoivre: dame 9697, Josefens zu Andelise: douce amie 885; 
Durmars zu Josefent: sire 510, 847, 904 u. s. w. sire rois 1309 rois 
de Gales et des Danois 449; Josefens zu Durmart: gars 452 (eben- 
80 Durmars zum escuier garcons malvais 795) beaz filz 1237, 1244, 
1307, 15728. Durmars zu Andelise: dame 755, 1292, 15348. An- 
delise zu Durmart: beaz filz 753, 1289, 15345 Fenise zu Andelise: 
dame 15377 Andelise zu Fenise: fille 15367. Gladinels geliebte zu 
ihren brüdern: enfant 3121. Artus zu Gawain und Geogenans zu 
Guivret: beas nies 6243, 8191, 8666, 9851, 12757 bon nies 13887. 
Yrains zu Gavain: beaz compains gentiez et doz 13320, Gavains zu 
Yvain: compains 13488. Die anrede mit einfachen eigennamen be- 
gegnet in folgenden fällen: Cardroain 2458, 2483, 2535 Bruns de 
Morois 2889, 4581, 4824 Guivret 5896 Geogenan 8760 Saigremors 
9661 Cesar 10799, 10888, 11063, 11115, 11141, 11169, 11298, 
11340, 11380 Procidas 11212. Natürlich begegnen auch viele fälle, 
vo von jeder besonderen anrede abstand genommen wird, oder das 
einfache pronomen vos oder tu auftreten. Die verwendung des 
letzteren ist übrigens ziemlich selten. Nie reden sich zwei ritter 
nit tu an, auch nicht, wenn sie eng befreundet sind, wie Gavains 
ind Yvains, Kes und Saigremors, oder verwandt wie Josefens und 
Jurmars, Artus und Gavains, nie spricht ein nichtritter zu einem 
itter anders als mit vos, nie wird eine frau, sei sie gemahlin, 
nutter oder geliebte anders als mit vos angeredet und nie redet 
ine frau einen ritter anders an. (Nur der papst und die himm- 
ische stimme sprechen mit tu zu Durmart 15819, 1506, 15608 
md Andelise beim abschied 1467. Auch nichtritter werden öfters 
nit vos von rittern angeredet, so Guivres li Blons von Durmart 
897 (mit tu 5897) Cesars von Durmart 10477, 10515, 10791, 10800 
.8. w. (mit tu 10767) und von Procidas 11142. Doch dutzt Dur- 
ars Dionet 594 die knappen 797, 4162, 9132 den pilger 1093 den 
iger 3784 den bauer 9364 und den zwerg 1793; ebenso sagt Kes 


550 


zum thürwärter 9493 und’ Cesars zum diener 11119. Bis zu seiner 
erhebung in den ritterstand wird Durmars von seinem vater mit tu 
angeredet 452, 645, ebenso Guivres von Geogenant 6243. 

1832. Vgl. 15831 Qui sunt espris de mavais fu. 

1855. Man beobachte die imperativische geltung des infinitivs, 
auch das futurum vertritt öfter den imperativ 2979, 3606. 5904. 

1867. L. Dans chevaliers por vo(s); die nebenform vos vo für 
vostre begegnet n. s. m. vos 257, 3299 obl. s. m. vo 4367, 9039 
n.s.f. vo 5782 obl. s. f. vo 1649, 2462 vos 1867. 

1868. ruistece; vgl. ruistes 2424, 8067, rubestes 2475 gros 
103, 1786, 2678, 4471, 4769 gras 4687 eschevis 1025, 10019 ter- 
res 2206. | 

1901. affiebler, affubler — umthun, befestigen 658, 31%, 
5860, 10021; vgl. deffubler, defubler 1944, 9950. 

1926. L. N’i. 

1966. en grande — in großem verlangen 6912, 12096 s. Tobler 
Aniel 1; vgl. grans — größe 5881, 10913 groß (s. oben s. 530, 5) 
grandece 1817, 14682 gaans 1327. 1830 nains 1779 fee 231. 

1977. Beßere: son messagier; vgl. 1979. 

1992. L. sospire, 

2009. geste — geschlecht 8555. Das wort hat auch im its- 
lienischen eingang gefunden, so begegnet es im italienischen Fier- 
bras, den ich bald zu veröffentlichen hoffe; vgl. parages (anm. 2833) 
linages 172, 2332 orine 2775 oirs 709, 12851 eritages 4878 desi- 
reter 12797, 15518 engenrer 709 pere, mere, frere (s. oben s. 529) 
repairier 1761, 3633, 4131, 5445 frarins 956 suer 9887, 14418 
germains 2686, 6170, 9600, 10587 orphenins, orfenins 14458, 15432 
maris, sire, moilliers, femme, veve (anm. 14887) filz, fiz, fiez, fiex 
18, 2727, 4220, 4841, 9575, 11446 fille 15367 oncles 6241 nies 
8477, 13288 niece 6390 coisins 13961 cosine 10605 creere, obl. 
creator, criator 4326, 11814 creature 1934, 14139. 

2030. Beßere: s’il (l’) en. - 

2091. L. S'il. 

2122. pas — schritt 3418, 8395, 11085, 12029, 14577 pas = 
weg 11094; vgl. compas 2121 trespas 15482 trespasser, trepasser 
1528, 1767, 1769, 9752 respasser 2973, 3311, 4597 mespasser 1099 
outrepasser 5336. passer 606, 634, 6378, 6928, 13399, 15487, 
15690, 15849 se passer 2579 passages 15691. 

2123. compains obl. compaignon 131, 491, 13488, 13306; vgl 
: compaigne= begleiterin 3123, 3216, 7502, 8318 — begleitung 8391, 8550 
compagnie, compaignie 892, 3109, 3319, 3714, 12271, 14879 s’acom- 


551 


paignier 2125 se descompaignier 5056 pains 5954. 

2127. cheles. Die vorläufige andeutung des folgenden objects 
Jurch ein pronomen begegnet öfter 277, 1400; ebenso’ voraufnahme 
les objects 7695 f., 15395 ff. 15731 f.; vgl. die doppelte setzung der 
ræp. vor obj. und regierendem inf. 3355 uud anm. 41058. 

2145. goces obl. gouet 4468, 4474, 4479 ist wohl eine weiter- 
ildung von nfr. gueux. 

2146. voisoz, viseus — klug 12292; vgl. Qui trop est sages et 
oisols Part 7180, bei D.-C.-H. 

‘2152. partir 613, 4103, 12086; vgl. un giu partir = zwischen 
wei dingen wählen lassen 4855 se partir 526, 3649 departir ‘396, 
93, 14994, 15031 pars 2151, 13614 parcons 4630 partie 4138. 

2161. L. mande. 2162. L. viande ? 

2177. descendre 3258, 14251; 191, 351, 432, 846; vgl. ascen- 
ions 14358, 

2208. L. ajue. 

2219. Tilge den punkt. 

2240. serains — abendluft, oder thau? 3823. D.-C.-H. übersetzt 
ir, nuit, welche worte hier nicht ganz zutreffen; vgl. soirs 2279. 

2256. vellier, veillier — wachen 3020, 5964, 5969; vgl. en- 
lier, eswellier = erwecken .2274, 9003, 12696 resveillier 4103 
esvellier, s’evellier = erwachen 2276, 3027, 9000. 

2279. L. [ijer soir; vgl. anm. 3006. 

2286. Si2900, 9299; 2814; 7591; 10744, 11056 se 4778; 2964; 
106, 5416, 11399 si bien 11010 si com, cum 9478, 11737 si que 
)54 se non 4315, 5484; vgl. ausi, assi 223, 711 ausi que 1528 
ısi 313, issi 7174 et si, se 1371, 2919, 5121, 8457 parsi que 1713, 
.559 portant que (anm. 10817). 

2300. garir, guarir 3183, 6037, 8178; vgl. garisons 13847 
rans 4634, 12935 garantir 10570 meciner 3164 mires 8675, 13811 
gemens 3184. 

2333. charoler, caroler 2336, 15073; vgl.-carole 2423, 15082 
nser 1222 tumer 4477. | 

2366. poestes 15620; vgl. ponee 3254 podis 662 poissans 4214 
mipotens 15778 poissance 2911 pooirs 3423 pooir 273 puis 673 
jet 4 poons 13370 puent 7544 poient 10545 puit 14876 pooie 
‘72 peu 9027 pot 122 peut 270 porent 2318 pulent 6179 puisse 
7 puist 4248 puis 15938 poissons 13372 poistes 2048 poissent 
92 poroit 546 poriens 10996. 

2384. longe -- mlat. longa —. »corrigia, qua ligantur et reti- 
ntur falcones ad sedem suam quamcunque quæ sua longitudine 


552 


comparata ad partes meretur dici longa, falconariis longe [Occurrit 
in Legibus Palatinis Jacobi II regis Majoric tom. 3 S.S. Junii p. XXIV] 
Vide Fridericum II liber 2 de arte venandi in prologo et cap. 27, 
39.« D.-C.-H. s. v. longa 1. Im provenzalischen lehrgedicht über 
die jagdvögel begegnet: longa ni torn[s] noi deu faillir ed. Monaci 
v. 689; Bartsch Chr. 175, 18 hatte es misverstanden; vgl. lons 103, 
136, 161, 290 loins, loing 53, 630, 1194, 3928 lontains 2321, 6833 
alongier (anm. 16) selonc, solonc 3246, 14241, 15122. 

2387. esbatre; vgl. batre 981 abatre 4227, 11528 combatre 
2494, 5285, 12930 s’enbatre 8643 rabatre 791 bataille, batalle 1297, 
2350, 8692, 12505 batestal 346 batillies 4454, 5206, 10904, 10920, 
12233. 

2414. L. niches — sembler wird stets mit dem nom. verbu- 
den 2590, 3371, 3380, 3865, 3996, 12001, ebenso resembler 10%]; 
freilich ist fol in folz zu beßern wie 796; vgl. anm. 2797. 

2421. Sor frain = mit erhobnen, verhängten zügeln 698%; 
vgl. frains 4221 enfrener 10148 resnes 7318 regnes 3827. 

2434. le — im ms. steht li. 

2487. Avoi 3012, 11431 interjection; vgl. avoier 5358 avoes 
14661 voier 5317 ha 2715 va 3839, a 847, 10269 e 11532, las 9035 
elas 9044 e dex 8199 dex 8157. 

2516. Beßere des reinen reimes halber: quel virent. Wegen 
der verkürzung von la zu 1 vgl. anm. 3218. 

2522. s’esvertuer; vgl. vertus 2933, 6054, 9330, 13714 pechiez 
471, 15500 pechere 15332 perece 457, 6145 pereceuz, periceuz 
10371, 13325 luxure 457 luxurios, luxurieuz 469, 15830 castes 7378 
hardis, hardiz 114, 264 hardiement 7190 hardemens 266, 878, 
12822 estolz (anm. 775) oser 264, 429, 651, 5341. 

2525. les, lez 3237, 15154 — deles 9239, 15673 pardeles, 
pardelez 3005.; vgl. lez a lez 9898, 14498. 

2531. L. radement 2532. L. gent, 2533. L. jus 2537. L. Qui. 

2543. airer — sich erzürnen 2698; vgl. airs zorn, eifer 2786, 
3503, 14650, irer, irier 2171, 2427, 2444, 2484, 3371 ireement 451 
ire = zorn 3554 irors 15861 iroz 3508 irascus 2426, 4351 eu- 
gaigne (anm. 1181) corecier, corocier, corechier 267, 426, 42%, 
13923 enflez 4487. - 

2551 acoisier — ruhig werden, sich beruhigen 2982; vgl. cois 
2535, 4239, 4268, coiement, coement 707, 14507. 

2557. targier, tarjer 1989, 4073, 12758, 14884 atargier 3612, 
7168 demorer 397, 483, 4206, 13052, 13193, 14690 demoree 3927 
respis 290, 492, 2752 delais 3236, 14388. 


553 


2578. demallier, desmaillier 2585; vgl. mallies, maillies 8284, 
4410 maille malle 1273, 3526, 14412; davon verschieden sind 
allier, maillier — mit der streitaxt schlagen 4722, 7834, 13145 
ale 2183 (— escrins 14922) mallars — enterich 9125. 

2581. floter = wogen, hier von den lanzen, deren spitzen in 
istang und körper der ritter eingedrungen waren; vgl. Sains Juliens 
ers Rant moy Jullioute Ferai teil chanteir Tous mes cuers en 
oite D.-C.-H. 

2586. froissier, frossier 13108; vgl. defroisier 15599 froisseis, 
rosseis 7343, 8068 froer 2669, 3531 fraindre 5090, 7037 sofraindre 
um. 101) quassier 7771 quas 2834 rompre (anm. 4498). 

2613. estanchier 4256 restanchier 2651 weer 2634 faissier, 
ender (anm. 8497). 

2618. oster 2629, 3137, 3145, 3147, 3213, 3846, 14923, 15526 
oster; vgl. tolir (anm. 5676). 

2632. crosier — durchkreuzen, aber croissier — zersplittern, 
ch spalten 3548; vgl. crois 1533, 4289 escrois 7764 escroseis 8583. 

2632. letres (Tout ert la tombe neelee Del or d’Arabe bien 
tree. Les letres de fin or contoient Et en lisant coura contoient. 
. et Bl. 661); vgl. lettres 8873, 12708 lire (anm. 5010) escrire 
‚708 escriture 14140, 14336 descrire 1936, 3662, 9097. 

2648. s’en consiwir — entsagen; vgl. siwir 2789, 2857, 2963; 
63, 8625, 13035 parsiwir 8763 essaiver 3470. 

2689. assembler = versammeln, sonst — beisammen sein, be- 
anen, 3971, = zusammentreffen 2822, 15776, = sich zu jemand 
sellen 12915, = heiraten 14875; vgl. assenblee = verbindung 
877 = menge 3982 — zusammenstoß 7766. desassembler 14878 
sembler 3791, ensemble 4189 ensamble 4082, sembler (s. 2414 
ım.) semblans 4098, 14517 semblance 262, 1826, 4064, 4092 en- 
ment 4424, 4699 joindre 2553, 3493, 5639, 7871, 13615 joinz 
dj.) 1784 (sbst. anm. 6338) communs 5425 communalment 1329. 

2697. L. outres. 

2728. Beßere totels]; vgl. 11447, 15294. Gales ist durchaus 
ural im gedicht. 

2738. L. aillors. 

2768. mercis der plural begegnet noch öfter z. b. 5365, 6493, 
Jenso grasces et merciz 5572 doch findet sich auch der singular 
b. 2673, 2722. Vgl. mercier 1414, 2702, 3303, 12972 grasces 
4584 grascier, gracier 12860. 13796 savoir gre 4903 merir 5466, 
4782, 156385. 

2797. L.cois, der n. ist bei se tenir wie bei sembler (s. 2414) 


554 


auch sonst belegt. Ebenso bei avoir a non 26 u.s. w. 

2804. L. mal gre — ebenso 4986, 7094; vgl. gres 2517, 4903, 
9269, 14771 outre son gre 4587, en gre 4058, de gre 5312 tot de 
gre 2826 agreer 9065, 15707 desagreer 591, 14866. 

2833. plas 4471, 7090 place 6765, 11765 plains (anm. 4317) 
planes 2580 plancons (anm. 4682) aplanoier (anm. 4437) pers 1849, 
3278 parages 869, 1971, 8143, 9722 parens 9612, 14152 parel: 
1088, 1928 aparillier 361, 2235, 3126 s’aparellier 2298 igaus 6839 
igalment 10263. _ 

2961. I. »Estes 

2964. tost 3266, 3468; vgl. tantost cum 4048 tost-tost 3676. 

2966. L. chief, 2967. L. »Fait Brums de Morois«. 

2988. adoles = von schmerzen gequält; vgl. doloir 330, 2160, 
3159, 4376, 10360 dolante 700 duels 2152, 3362, 5624 dolors 298, 
3034, 3946, 4182 tristes (anm. 731). 

2989. rengrever — grever 2638, 3049, 3112, 4738, 5464, 9521, 
vgl. peser (anm. 6046) nuisir 3160 damages 598 damagier 10726 
adamagier 3541. | 

2993. Beßere: Sor; vgl. 3016, 3025, 3119, 3562, 3596, 4140, 
11782, 13323 seure 3578, 14027 desor 660, 1038 desore 100 
deseure 1263, 9463, 13289 soverains 15230 desos, desoz 1011, 
4535. 

2997. Beßere: atache; vgl. atachier 1654, 4155, 15561. 

2997. loriers, ebenso wie oliviers 2993 gehören nicht wohl 
nach Irland, dessen baumgattungen vielmehr sind: chanes, chbaines 
2139, 3002, chastengiers 5478 aunois 6775, 6788 sapins 2174 (ss 
pins adj. = tannen 1655, 2844); vgl. arbres, abres 999, 1522, 3065 
arbreseaz 4140 branche 2999, 4140 branchete 1655 rains 2239 raime 
10464 rames 1768, 15390 copiers 1515 planter 999. 

3002. L. Desos. 

3006. en cest jor d’ui 3750, 4175, 14097; vgl. hui 40 u 
main 4042 huimais 3344, 12018 encui, enqui, anqui 2309, 14175, 
14400 hier 4132 devanthier 3399, 5331 devantier 3483 hier main 
12817 hier matin 3281 hier matinet 4187 [ijer soir 2279 l’autrier 
4813, 5287 l’autre jor 5284 demain 3004, 5373 al parmain 1488 
lendemains 5398 nuis 2231, 3864 enuit, ennuit, annuit 3009, 11997, 
14887 annuitmais 12084 anuitier 1500, 5735 jors 3048 jornee 6 
ajorner 240, 3021, 4048, 9103 sejors 646 sejorner 1592, 1658, 3517, 
12770 dis 503 vespres 5882, 9358 vespree 3753, 5262 avesprer 
11269 serains (anm. 2240) aube, abe 2261, 2287, 4114 matins 3026 
5023 matinee 3046, 8903 ore, eure 56, 11294, 12246, 13838 loisirs 


555 


3537, 9235, 12014 tans, tens 369, 854, 1476, 1988, 8939 tempre 
185 temprer 12111 atemprer 1044 destemprer 3178, 6343 termes 
5273 termines 85, 889, 11066, 14062 respis (anm. 2537). 

3007. travillier = abmühen 3549, 10373, 15374; vgl. travals 
= mühe 4046, 10382 lahors 5407 ovrer 246, 668, 4923, 14419 
evres 332, 9509, 12426, 13946 ovraigne 3333 orfrois 7732. 

3008. aaisies, ansies — behaglich 4295, 4378 aaisier 3136, 
212, 9857, 15741 a aise 6597, 7675, 15239 aisier 3830 entresait 
554, 12422 ensaier 11491. 

3010. L. 3010. 3068. Beßere Lor(s). 

3071. pans = seite, streifen 2266; vgl. espanir 4137. 

3080. eschequeres 6794; vgl. eschequiers 545, 3099 esches, 
schais, eschez 373, 544, 12099 tables 373 dez 12099. 

3095. mirere (?), pbl. mireor; vgl. mirer 3096 remirer 1526, 
1743, 

3097. L. pardevant ebenso 3104. 3103. L. estoient, 

3120. Chaiens, chaens 3281, 3288 vgl. laiens, laens 3073, 3819 
ledens 3183 chadedens 5805 ens en 3845, 15283 chafors 6515 
hadefors 4087, 6219 la fors 5083, 6937 chasus 7675 lasus 7546 
ajus 7676 lamont 6855 ca, cha 404, 596, 3121 la 4246 jus 244, 
082 sus 1382, 2386, 3083. 

3139. le — die hs. hat: la. 

3141. roses — rosenfarbig; vgl. rose 4530 rosiers 923 lis 8558 
lais 923 fechiere 2186, 2235 erbe, herbe 584, 2186, 3172. 

3159. querre — kochen, brennen, schmerzen 3067; s. Eulalia 
D; vgl. keus 12095, 15049 cosine 10910 recuis 5072 coitier 1806, 
369 rostir 2145, 10460. | 

3160. [. me nuist. | 

.3169. manoier behandeln, halten 3339; vgl. mains 102, 182 
aniers 7634, 13476 maniere 148, 278, 950, 8120, 9518, 15120 
use 4873, 14723. 

3170. droiture 1496, 3262, 6742, 11154; vgi. droituriers 1614, 
1520 drois, adj. 98, 103, 161, 8148, 9271 subst. 85, 2196, 6598 
oit adv. 696, 4157, 15574 adrois 2176 orendroit (anm. 1640) 
ecier 334, 2599, 3825 adrechier 4129 redrecier, radrecier 760, 
09, 7405. 

3176. rasuager — erleichtern; s. Part. 10191; vgl. sues, obl. 
ıef 568, 6628, 13261. 

3193. L. blaln]che. 383194. L. contenance 

3218. nes 1541, 7486 = ne les 15563, ebenso nel 4311, 7087 
: ne le, 3954 — ne la 3953, sel 277 — se la; vgl. anm. 2516. 


556 


3223. L. orenft] 

3261. L. chevaceure, 3262. L. droiture: 

3275. costume 1476, 2670, 15228; vgl. costumiers 123, 3113, 
3909, 5070 (s. Ferg. 36, 37 anm.) usages 2166, 5935 suelent 13126 
soliens 13385. 

3280. L. l’unfs] 3325. L. jorfs] 3332. I. blanc auberc 

3336. L. meisme(s) 

3351. vie ist dativ, da rendu sich auf me bezieht; vgl. 606 
anm. 

3363. hurepes — struppig, mit verwirrten haaren; vgl. Ei fü 
molt hurepes et ot moult longue barbe. Robert Borron Merlin MS. 
D.-C.-H. s. v. horripilatio. 

3378. L. damedeu[s] 3381. L. me dira 3382. L. Qui ne 

3418. L. ostefl]; vgl. 203, 766, 3474 u.s. w. ostez 3908, ostes 
— wirth 3859, 4125, 12030 ostesse 206 osteler 3792. 

3420. preus sbst. 4335, 4655 proz, prouz, preuz 1429, 21%. 
2781 prodom 4582 proece 4612. 

3440. L. trueve 3453. L. Trop ert 

3485. contraires: vgl. contralier 7698 contre 3848, 4955, 5619, 
13458, 15335 contree 4417, 6441 encontre 1225, 11727 encontre 
7457, 13413 encontrer 2571. 

3495. L. Apres wie 833, 3501; vgl. pres 1068, 1788, 215, 
2152, 4147, 4184, 5330 pres a pres 7941, 10029 pres, obl. prest 
1638, 15415 prester 4368, 15004 aprester 762, 2541, 12160 s'apre- 
ster 3855. 

3504. L. Durmart 

3536. brans; vgl. glaives 11649 espee 3539 espies 3550 brar- 
dir 2479, 7032 fuerres 1696, 5656. 

3590. L. Dorenavant, ebenso 1193, 5700, 5846, 15634; ‘gl 
1640 anm. 

3619. L. s’en parti. 

3637. besoigne 4386, 15704; vgl. besoins 4006, 11040 soins 
629, 14116 resvignier, resoingnier 8506, 8520 mestiers 2668, 9317, 
15094 menestreus 15103. 

3642. Beßere: „Ha!“ fait il, (beaz) sire ch[eval]liers; vgl. 179% 
anm. 

3673. desperemens; vgl. desesperer 3726 esperer 4274, 4901, 
9028 esperance 7376, 8843 esppirs 2066, 2491 dementer 3715. 

3710. L. piech’a, ebenso 5715, 6320, 7028, 8431, 9245, 9712 
12732, 12863; vgl. grant piece a 7184 grant piece 3552, 3734 
une grant piece 2607 en grant piece 7045, 13442 est ja piece 3391. 


557 


gl. piece 4712 pecoier (anm. 7526). 

3731. L. jo, 

3733. seoir 4578, 4583, 5003, 5008, 7018, 7208, 9229, 9557, 
184, 9880, 11613, 11876, 12732, 15058 se seoir 10457 asseoir 
537, 7012,‘ 9507, 9534 s’asseoir 244, 4540 sieges 4584, 4977, 9540, 
1862, 14148 assegier 10826 desegier 10709 ostages 14762. 

3760. L. sire dex, 

3773. ferrans = grau, eisenfarbig 7746, 14406; s. Gachet s. v.: 
gl. fers 3525, 4122, 4504 ferres 3044, 4348 aciers 3536, 7829. 

3794. L. herbigliler; vgl. 3120, 3842, herbegier 3243, 3799, 
136 herbergier 6196, 6211, 15699, 15806 herberges 12395 herber- 
erie 8122. oz, obl. ost 10649, 10873, 11695, 11750. 

3812. gaite — wache 13260; vgl. gaitier 2770, 4755, 5973, 
3494 garder 176, 1429, 1467, 2162, 3256, 4598 se garder 5181 
ntregarder 14537 garde 4251, 5282, 10477 la Garde 5029, 5216 
sgarder esguarder 1255, 1529, 7613, 12971 esgardeure 1933 re- 
arder, resgarder 3159, 4399, 5215 regars 257, 2642, 8725, 11012 
orrir, norir 95, 2072, 4483, 4579, 8466. 

3822. L. esquiier{s]. 

3839. L. va Wegen Di va s. Gachet und Diez E.W. s.v. da. 
user beispiel ist interessant, da die verbalkraft noch ungeschädigt 
eben der interjectionalen besteht. 

3873. mainie, maisnie — gefolge, versammlung 3873, 4917, 
5445; vgl. manoir = wohnen 388, 10434 manoirs schloß 155, 14108 
ıanans — reich 4322, 8160 remanoir 2423, 14019 maisons 78, 153 
taisiere — wand 9546. 

3930. absconser — esconser untergehen 3605; vgl. consirent 
513 (— "sie verbargen). 

3990. L. il 4004. L. todroit; 4005. L. loing. 

4011. L. desraina 4023. L. deu. 

4042. sente 1890; vgl. sentiers 3652, 3758, 3801 sentir = 
Ihlen, 9568, 2639, 12328 15161 riechen 2220, 4136; vgl. assener 
anm. 10225). 

4053. Beßere: Ques il oder Qui il. 

4058. Die vorläufige andeutung des folgenden subjects ist ana- 
g der oben 2126 ‚besprochenen des objects. 

4092. membrer 8998, 15630; vgl. ramembrer 4282, 7027 so- 
enir 2247, 4283, 5161, 7029 ramentevoir 8139, 13212 recorder 
90, 9075, 15249 recorders 15260 recors 8787, 12858 oblier 4940 
oblier 368, 15547 obliance 261 entroblier 3467. 

4096. ff. Vgl. 9069 ff. und eine anonyme provenzalische cobla, 


558 


welche Grüzmacher nach G abgedruckt hat (Arch. XXXV, 109) 
Der zweite text in Q. (f. 107 r. c. 2) ist fast ganz werthlos, da 
seine besonderheiten nur in sprachlichen entstellungen bestehen. 
Ich gebe hier den text von G lesbar gemacht durch richtige wort- 
trennung und interpunktion: 

Grant gaug m'ave la noit, qand sui colgaz, 

Q’en dormen vei la ren qe plus volria 

Qe m’acoill gen e m'a bella paria, 

E ba[i]s sas mans dond mi tenc per pagaz, 

E ai grand gaug; car m’a tan bel solaz. 

E qand resit, sui alegres e sors 

E prec a deu, qar en veillan m’avegna; 

Per ge li prec, qe de mi li sovegna; 

Qe, qand la vei, noill aus qere secors. 

Noch näher kommt folgende .stelle aus einem brief Arnauts von 
Maroill, welche von Bartsch in der Chr. 92 z. 43 ff. nach R und 
nach Mahn W.I. 154 abgedruckt ist. Ich gebe sie hier nach c {f. 
24 v. c. 1), füge aber die varianten von Bartsch bei: 


or 


150 Claus son mos oils, faç un sospir, 
En sospiranz uac endormiz. 
Adonc s’en ua mos esperiz 
Tot dreitament, donna, uas uos 
De cui ueger es cobeitos. 

155 Tot enaissi com eu desir 
La nueich el iorn, qan m’o consir, 
A son talent ab uos dompneia, 

c. 2: Abraga e baisa e maneia; 

Sol q'enaissi dures mon sons, . 

160 Non uolri esser reis ni cons . .. 
Per la dougor faz un sospir, 

170 Pueis, qan me uen al esperir, 
Obri mos oilz esnelamen, 
Gard gai e lai tot bellamen, 
Trobar uos cuit, dompna, lone mei, 
Mas non uos trob ni non uos uei, 

175 Claugi mos oilz e torn ma chera, 
Las mans iontas d’aital mainera, 


% 


150 Mos olhs clauzens f. u. s. — 158 Embrass’ — 159 Ab que d. 
aissi m. 3. — 169 Per vostr' amor — 170 E pois t. a. resperir — 
171 O. m. o. soptozamen — 173 latz mei — 174 M. jes now t. — 
175 Mas clau mos olhs, torni m’arreira — 176 Mas m. — 


öl 


Si iam poiria endormi 
Mas ges noi puesc esdı 

4111. desirriers — desiriers 
3; vgl. desirere 5163 desirer 41, 
mvoitier 820, 5495 engres 3100, 

4125. rover = bitten 14786, 
399, 3691, 5730, 9723, 11047, 
rer 9201, 11210 demander (ann 

4130. trover 65 truis 683, : 
oevent 7841 truisse 630 trova 2 
ırdre 296, 563, 856, 4132 s’es 
3200. 

4133. savoir 666 sai 598 se 
‚ches 504 sachies 92 sachons 20% 
‚usse 11559 seust 5120 sarai 622 
163 seu 83; vgl. sages 33, 117 < 
ent 2347, 12840 devins 12960 d 

4134. esbadir, esbaudir — aı 
5079; vgl. resbadir, resbaudir — ı 
baude — keck, lustig, vorlaut : 
sement 1491. 

4135. soliaz, solauz, solax 41 
747 solial 8114; vgl. lune 2270, 
)52 rais (anm. 8497) rosee 2265 

4138. bien 2; vgl. biens 8 
enovres 2184, bienseans 145 bi 
2, 33, 15164 bon (anm. 201) boı 
15, 12842 miedre, mieldre 129: 
580, 8161, 12433 mielz, miez (neı 
39, 295. 

4139. menus 3551, 5328, 731 
ains 298, 6663 pou, poi 1136, 2 
stites 11822 cors 285, 889 acord 

4141. demener = führen, zu 
rl. mener 559 amain 2045 enmai: 
ena 390 merres 1739 mene 40% 
>rmener 5565 ramener 4965 mar 

4142. penser 640, 663, 2085. 
ınsee 11525, 13652 penses 214, 


% 
177 Vezer si poiria dormir — 1 


560 


mespenser 14368 porpenser 1920, 15471 trespenses 5393. 

4143. plus; vgl. li plus 4170 sens plus 11263 plus que iii 
plus et plus 640 plusor 208, 370 molt, mot, mout 76, 548 (adj.), 
163, 2441 (adv.) molteplier 15473 mais 3577, 5020, 12633 croistre 
435, 872, 4359 mains f. mainte 7, 30, 61, 4148. 

4145. lacier 1276, 12175; vgl. deslachier, deslacier 2384, 3139, 
5616 laz 12054 lasse 1595 laceis 6528. 

4146. chevalcier, chevalchier, chevacier, chevachier 146, 4128, 
9422; vgl. chevacie 4296 chevaceure 3261 chevaliers 28, 73 che- 
valerie 995, 8155; 50, 4233, 8203, 12028, 13027 chevalerouz, che- 
valeroz 1430, 8096. 

4149. oriere; vgl. orlez 7864 penne 3193 licies 8548 d’or listes 
4928 border 14416 enbordeure 7865 marche 414 marcis 6834. 

4152. L. que. 

4159. Saluer 444, 448, 492, vgl. salus 743, 1977, 5102 saus 
2717, 3142, 13972, 14183 savement 14155 salver, saver 5412, 11042, 
12612 savere 14584 savetes 2855, 11617 sains 367, 2182, 4320 
santes 3190 saner 2852, 3166. 

4163. novele = nachricht 1852, 3961; vgl. noveliers 1858 re- 
noveler 3946, 13717 novelz, novials 34, 92, 969, 1263, 1923, 8277, 
11057, 12419, 13210 de novel 1000 fres, irez, frex 1263, 1280, 
8301, 14414 freschement, frescement 10042, 13603. 

4166. cortois 118, 934, 4554, 4663; vgl. cortoisement 48 
cortoisie 121, 480, 4603 cors, obl. cort 531, 10183, 10306 cors (de 
la forest) obl. cor 3770 encortiner 15389. 

4169. Certes 259, 858; vgl. certains 305 certainement 607. 

4178. L. n’estes. 

4180. terrestres; vgl. terriens 14986, 15481 terre 32 enterre 
10975 tertres 5389 pais 73, 4321 cielz 587 celestres 3348 paradis 
15482 infers 10067 mers 1568, 5392 maroniers 5395 aigue, aive 
3214 s. oben s. 520 Ai), fuz 3068, 1509 fusilz 2142. 

4181. volentiers; vgl. tresvolentiers 4193 volentes 323, 326 
voloirs 4777, 15168 vuel 180 vuelz 495, 519 vielz 507 vuez 845 
vues 15623 vuelt 198 wet 14707 vulent 3 velent 7318 viut 27% 
velle 7920, 15976 voloit 66 volies 4368 vout 4222 vot 1056 vaut 
9290 vorent 8924 vosisse 4280 vossist 294 vodrai 12261 vodres 
692 voldroie 756 vorroie 4109 voroit 15416 vuel (s.) 410. 

4182. moie; vgl. soie 1946 mien 497 siens 416, 1317, 11757 
sien 13655 mes 254 ses, sos 180, 2209, 2358 mon 1972 son 6 ma 
13 sa 1944 mi 1348 si 4957, 13790 sei 4973 gie 875 ge 224 g 213 
je 5 j’ 13 jo 688, 2126 ju 849, 2045 tu 471 il 35 i 12420, 12537 


561 


ele 44 el 2121 moi 239 toi 483, ti 873 lai 55 li 34, 51, 162, 235 
me 11 m’ 11 te 452 t’ 453 le 196 1’ 41 la 65 le 54 l’ 35 le 1312 
se 24 s’ 48 nostre 823 vostres 1803, 4004, 4513, 5174 vostre 2130, 
2455, 3293, 3349, 5103, 5889 nos 10016 vos, vo (anm. 1867) 
lor 68, 82, 440 lors 3068, 7245, 7477 nos 10989 vos 4232 il 11618 
nos 11636 vos 81 lor 46 les 3, 57 eals 74 eaz 380 eauz 11738 
auz 5494 cil 11 cis 316 ciz 3618 icil 710, cele 332 icele 8940 cel 
11768 icel 13682 celui 364 celi 1733 cil 11612 celz 3 cealz 4509 
chauz 8382 cheles 2127 cestui 8804 cesti 1090 cest 266 ceste 623 
cist 12085 ce 1609 c’ 7448 co 177 cho 17 chu 11 si, ci 1746, 
2695, 4627, 9447, 10774 desi, deci 1515, 2753 avuec (anm. 15237), 
qui 20, 8907 ki 1 que 592, 1905, 12082 qu’ 5, 1993 cui 3994, 
1682, 7966, 8156, 9825, 10700 coi 1239 que (anm. 270) ou, o, 
u 65, 414, 1813 ques, telz (s. oben s. 530, 5) li quelz 507, 5633 quel- 
que 532, queque 13301 chascuns 4701, 5080 meismes 3696, 4780. 

4183. raisons 2082, 2617, 3733, 3967, 5094, 10789, 14804, 
15095; vgl. araisnier (anm. 322) desraisnier, desrainier 1625, 2026, 
4011, 10608. 

4185. conter 2, 81, 3966, 15956; vgl. raconter 547 esconter 
4660 acointer, aconter 3403, 15331 contes 14, 17 contere 6075 
deviser 19, 8307, 12037 devisers 15416 devise 1315, 1819, 2368, 
9908 devisions 1936 fable 517 favieler 9812 romans 236 hystoire 
15091 15980 matere 9097. 

4187. chacier 221, 13373 enchacier 13386; vgl. porchacier 
628 chacere, obl. chaceor 3405, 4156 chace — jagd 7428, 15545 
Chaitis 398, 7586, 7611 achater (anm. 8354) decevoir 5174, 10658, 
12736, 14788 dechoivre 15038 parcivoir 218, 394, 3054, 14529 
aparcivoir 382, 3477 chacier = nfr. chausser 579, 1269 chaces, 
Chauces 1267, 6527, 12117 deschauz 10557. 

4190. honorer, honerer, onorer 3592, 3885, 4057, 14278, 14979; 
rgl. honors, honours, onors 4, 2949, 2969, 12820, 15970 desonerer 
3699 desonors 13244 prisier, proisier 79, 196, 286, 304, 442, 620 
pris 638, 850 deprisier 412 despis 12438, 14654 despire 55, 168, 
21 esmer 6814. | 

4197. commander 176, 518; vgl. commandemens 15865 com- 
mans 11888, 15843 commandise 15629 mander 427, 2161, 12009, 
15695 demander 423, 4508 remander 481 somer 12865 somondre, 
semondre 932, 5008, 12760. 

4206. dire 1 di 5 dis 858 dit 177 dites 663 dient 405 dies 
9493 die 4259 diet 2080 disoit 4205 dist 247 desist 3632 desistes 
9020 dires 691 di (imp.) 3839 dit 779; vgl. dis an 119) con- 


Durmars 


562 


tredire 9149 contredis 3819, 13390 dedire, desdire 2540, 14172, 
14308 entredire 336 escondire 9833, 14170 maudire 4334 mes 
dire 2446, 13914 beneoir 2761, 3110, 9151, 11380, 13640, 14374 
beneicons 15802 jehir, gehir 214, 310 nuncier, noncier 2779, 4844, 
14716 faire (anm. 12756) lengages 8368, 12676 sermons 1169, 
7597 gas 7692 plais (anm. 4441). 

4207. oir 3 o 642 ot 195 oes 4264 oient 13920 oi 713 oissies 

310 ora 8857 oroie 4181 oies 4207 oi 1111; vgl. entendre (649 
anm.) escolter, escoter, escoulter 842, 4184, 9489 oir-dire 3661 
sors 1482. 
4208. sorvenir — plötzlich kommen 794; vgl. sovenir (anm. 
4092) avenir (anm. 1150) covenir 57 covenans, covenens 5940, 11168, 
12673, 14518 covenance 3623, covenancier 2972 covine (anm. 19) 
devenir 5305 entrevenir 1671, 4679 envenir 2075 renvenir 4517 
revenir 64, 6582, 12042 venir 4 vien 10271 viegn 11053 viegne 
1446 veigne 428 vengne 2950 veignent 4625 ving 2131 vinrent 4019 
(s. oben s. 526, 7) vindrent 45 venist 4363 venra 2698 vien (imp). 
594 venus 564 venue (sbst.) 4355, 15879 venirs 253 bienveignier 
5246, 12786. 

4211. soie 6529, 14419; vgl. diaspres (anm. 657) samis (anm. 
1258) cendalz, cendas 8445, 15391 bokerans 12032 escarlate 3861, 
12113 porpre 6295, 15391 vairs et gris 6868 gris 13814 lins 10492 
linges 6526 burealz 146, 3101, 11258, 12004 haire 11258 dras 
980 chainsis 1897, 1903, 6871 manche 1902, 10021 guimple (anm. 51) 
blias 1256, 2266 porpoins 1257 cote 1277, 4469 sorcos 1783, 9202 
chemise 1782 robe 2264, 11257 mantiaz 551 m. a penne. d’ermine 
6531, pailes 11208, 15401 coute 3080 coverture 8295, colers d’uerre 
sebeline 6532 chapealz 6535, 7217 chapeax de roses 8292 cha- 
perons 10028 chape foree d’ermine 7214, 13012 eschaper 818 coudre, 
keusdre 1260, 12034, 14934 dessirer 3364 fermauz (anm. 10915) 
chainture 52 aumosniere 6533 chace 1267 solers tranceis laceis 6528 
gans 6533 aneaz 12635 cercles d’or 659 joiaz (anm. 327) gemme 1ll 
rubins 984. 

4213. vaillans 150, 299; vgl. vallance, vaillance 25, 4910 valors 
39 valoir val 4916 valt 289 vaut 285 vat 10385 vales 4907 valle, 
vaille 11529, 11580. 

4214. hauz 4332, 4854 (s. oben s. 519 A 3); vgl. haucier, hacier, 
hauchier 2526, 3071, 6807 ensauchier, ensaucier 8168, 9688 essau- 
cier 9733 rensaucier 15969 hautains 15170. 

4220. s’avanchier 2452 avancier 850, 857 avancemens 14262; 
vgl. avant 311, 2049, 3322 avantages 9689 devant 1785, 4155 par- 


563 


devant 3097 ainsmais (anm. 1790) ancois, anchois 634, 4894 ancis 
(? antis) 6884 anciens 15961 ancesserie 6411. 

4225. dens; vgl. boche 109 nez, nes 109, 13419 entruels 4435 
uels, iez, ielz 108, 1931, 11522 frons 109, 7139, 7180 froncies 1780 
cœrvelé 4694 cerviaz 13407 chevelz 110 poils 1401 orelles 7586 
massele 1924 méntons 1925 barbe 1082 vis 1913 visages 105, 1917 
risires 14202 chiere 277, 446, 3114, 3712, 6310, 15033 chies (anm. 
806) teste 4471, 4766 gorge 6881 cols 103 acoler 325, 3563, 4390 
espale 1907 espaler 4698 bras 102, 5335, 11642 enbracier 1370, 
1629, 7066 poins (anm. 31) mains (anm. 3169) dois 4338, 12371 
thanole 1390 forcele 5517 forcies 4199 pis, piz 2528, 5506 poitrine 
1083, 2583 poitrals 1385, 2292 quisse 13422 braons 13608 adosser 
12407 endosser 4986 cuers 701, 2109, 14172 corages 220, 1972, 
4297 coragouz 11671 rains 1691 bus 2640 cors 100, 7230, 14367 corsuz 
1078 genoz 3513 agenoillier 11209 engenoillier, engenillier 447, 
167, 11289 talons 10500 piez, pies 99, 4154, 13758 jambe 99 
membres 986, 1913 membrus 2496 ners 13608 sans 2614 sanglens 
13418, 13849 ensanglenter 3153 saignier 2616, 15833 sanguins 6295, 
1215 chars 5934, 13621 charnels 4750 alaine 4783 arme, ame 1542, 
12884 esperis 964, 15826 esperitals 906. 

4235. Beßere: Mais vos feistes t. 

4236. mesprisons; vgl. prisons (anm. 1728) mesprendre 2527, 
6572, 13581 esprendre 1878, 3456, 4094, 8078, 14510, 15261 apren- 
dre 2, 6301, 8918 enprendre 650, 797, 10620, 14847 entreprendre 
804, 3669 porprendre 7123 reprendre 8, 12824 soprendre, sorpren- 
dre, sosprendre 4538, 4813, 5158, 12823, 14560, 15500 se prendre 
4134 prendre 4220 preng 12796 prens 503 prent 170 pernes 4857 
Prengnies 3488 prist 167 preisse 6045 preist 6567 presist 12558 
pris 5617 prise 35. | 

4239. tenir 8154 tien 166 tiens 472 tient 8190 tienent 8324 
tiegnet 14467 tenoit 417 tint 32 tenra 6664 tenres 3623 tien (imp.) 
507, 520 tenant 14250 se tenir 24, 8206 il tient de (impers.) 
11833 voie tenir 4133 en un tenant 759 maintenant 2185 main- 
tenir 23, 29 se contenir 12596 contenance 3194, 5980 detenir 11250 
retenir 294, 1363, 4882, 14336 sostenir 14335, 15512. 

4240. croire croi 576 creoies 475 creussent 7379, 10987 crerai 
516; vgl. creance 13974 mescroire 5774 mescreans 12885 mescre- 
ance 14370 recroire 859, 12836 creanter 5699, 5738, 6713 acreanter 
1367 recreandise 843, 12843 otroier 313, 4252. 

4242. avoir 294, 4908 aver 4803, 8695 ai 13 as 486 a 329 


at 400 ad 12722 aves 512 ont 363 ait 182 avoit 35 avies 4242 oi 
86 * 


564 


1979, 12744 eu 9014 ou 11349, 14337 ot 21 out 11645 orent 338 
eusse 4364 eust 252 aurai 308 ara 637 ares 5352 aries 645 eu 62; 
vgl. avoirs 1871, 7637 ravoir 3424, 4369, 14778. 

4244. enforcier, efforcier, efforchier 1065, 10803, 12812, 12815; 
vgl. force 214, 4987, 12753 fors (adj.) 1185, 3514, 4343, 8258 for- 
ment 196 furt 13464 forterece 10413 fors (præp.) 4203 fors (part) 
4988 defors 2345, 3184, 11112 fors de 4105 fors que 4701 confors 
2920 conforter 3221, 5570 reconforter 5299 desconforter 4171 fuers 
198, 386, 9747, 15121. 

4245. luisir 3024 luit 3806 luist 15572 luisent 4711, 7713, 
11650 luira 4245 luisans 1401; vgl. reluisir 6968 alumer (anm. 40%) 
luminaires 8255 enluminer 106, 1119, 1822, 3656, 10043 estincele 
(anm. 1899) flamboier 6752 flamboians 4667 reflawboier 6818 resplen- 
dir 4720, 8436, 11650 resplendors 7650, 11974 obscurement 15568 
umbre 1002 umbrages, ombrages 1130, 4900. 

4248. outrer, oltrer 1624, 2697, 2913, 4248; 1687, 10217, 
12321; vgl. outreement, utreement 7374, 8630, 8833 outre, otre 
(adv.) 443, 5508, 7461 outre, utre (præp.) 2112, 4587 outragier 
3751 oltrages, utrages, outrages 2429, 10309, 11913 outrageuz 15829. 

4253. paroir 1506 part 4909 pert 11149 perent 3087, 61% 
paroit 3084 paroent 3881 parra 4253 parans 5209 paranment 8766; 
vgl. apparoir, aparoir 6766, 7944, 15575. 

4254. socorre, secorre 11428, 11653, 13570; vgl. socors, secors 
2737, 11818 core 7489 corre 6826, 7414 cort 3578, 10916 corent 
4677 courent 3775 queurent 14027 corustes 5852 corus 7409 troz 
1777 trotiers 556 galos 3505, 6215 galoper 2420, 3456 ambler, 
anbler 1827, 6734 ambleure 3045. 

4262. chastealz, chastez, chastialz, chastiaz, chastias 389, 612, 
1173, 1847, 10901, 14117; vgl. chastelains 10940 chevaz chastelains 
7081 fermetez (anm. 10915) palais 1219 doignons 154 maisons (anm. 
3873) manoirs (anm. 3873) habitacles 5405 hermitages 5401 hermites 
5403, 5417 molins 4409 mosniers 13892 morre 10907 esmolus 4728, 
12066 chapele 3820, 4409 chapelains 11279 glise 10477, 10654 
mostiers 4409 moines 3269 none, obl. nonain 1551, 15433 chanesie 
15503 chanoines 3270 abeie 9354, 15504 abes 14334 ville, vile 1847, 
10416 cites 151 marchiez 703, 945 marcheanz 9324 place 7183 
bors 2067 forbors 10823, 10830 borjois 192 arche 38. 

4304. esploitier 880, 1567, 2850 esplois 1721, 2854, 11344; 
vgl. haster, aster, hauster 295, 2192, 8538, 9993 hastiex 15136 
hastivement 487, 14903 vloier 11208, 12540 desploier 7247, 1219 
desvoluper 13832. 


565 


4309. croliere — sumpfiger, lockerer boden 10998; vgl. croler 
= erdröhnen 1545 moliere 10997 moles 11096 mares 4309, 10990. 

4315. entree 4342, 5587; vgl. entrer 228, 355, 581, 4906, 
4919 entre 555, 4921, 5308, 7314 dentre 7071 issir ist 523 issons 
11639 issi 656 issirent 2137 istra 13314 isterons 11624 issus 717 
sortir 7358. 

4317. gaignerie; vgl. gaaignier 292, 1197, 4631 gaains 7850, 
8615, 11711 chans 3772, 4292, 5347, 5552, 12494 champaigne 7250, 
12999 plains 6746 planes 6749 prez, pree, praelz, praerie (s. oben 
8 533) jardins 4410 vergiers 4319, 4528 vingne 6192, 6223. 

4327. guerroier, gerroier 10680, 11220; vgl. guerre 31, 407 
fade 4796 pais 520, 1855 apaisier 10274, 11068 trives 14048. 

4339. Beßere: traitor (anm. 115). 

4339. punais; vgl. deputaire 776 flairs 4136 encens 9905 ordes 
13800 naistres 332. 

4344. murs 156; vgl. tors 4454 torele 6209, 11773, 12355, 
13683 tornele, turnele 3811, 4344, 10920 bertece 13039 cresteaz, 
cretealz 11652, 11773 creteler 5581 horder 5578 lice 4345, 4347 
barbakane 4346 cloies 5579 bare 13040 enbarer 5089 desbareter 
11904 escluse 11625, 13037 fosses 10821 trencheis 6194 porte ferree, 
Colleice 4348 pons 11106. " 

4365. franchise 1705; vgl. frans, f. france, franche 1412, 1841, 
2098, 4091. 

4371. vengnier, vengier 2685, 2909, 2937, 2978; vgl. vengnance, 
veingnance 3488, 4854 vengemens, vengnemens 2978 vengnesons 
2874. 

4383. aquiter 4589, 5286; vgl. quites 8360 quitement 4423, 
14809, 15025 renfuser, renfurer 2102, 4688, 7495 offrir 15400 
offrande 15388. 

4393. veoir 205, 8259 veir 8052, 8108 veoirs 11526 voi 456 
voit 226 vuet 1253 veons 11135 vees 4503 voies 823 voient 358 
voie 4333 vi 4198 vit 145 veis 15819 veist 143 veismes 5769 
veistes 5311 veissies 766 verres 5354 veres 2078 verroit 194 vez 
(imp.) 707 voiant 381 veuz 4192: vgl. vis, visages, viaire (anm. 
4225) raviser 9180 vis 4539 avis 5236 visablement 4099 entreveoir 
1238 envie 13916, 14314 envioz, envieuz 13917, 13933 choisir 2153, 
4739 esgarder (anm. 3812) espiier 2780, 4217. 

4401. rue; vgl. rue chavee 2837 chemins 3044, 5061, 6744 
ch. battus 5052 ch. forcies 4199 cheminer 10435 s’acheminer 5130, 
5392 chaucie 13501 pas, passages (anm. 11040) voie (anm. 1734) 
sentiers (anm. 4042) paves 624, 4402, 11627 rue de paon 8484. 


566 


4407. crotes; vgl. votes, celiers 4407 voltis 10039 chartres 50 
machoner 4448 bastir 948 destruire (anm. 4949). 

4437. trece; vgl. trechis 954 pignes 3089 pigner 3090 chevel: 
110, 580 escheveluz 3085 chäves 4470 chavés 2837 recerceles 11( 
aplanoies 580 galones 1908 crepes 11136. 

4441. plais 470, 1488, 1643, 2338, 6226, 9501; vgl. plaidie 
2032 plaidere 7400 plaisirs 400, 9297 plaisans (subst.) 47 plaire 
2482, 3190 plaist 11 plaisoit 377, 5269 plot 15543 plaisans 300 
desplaire 122, 591, 3676 plevir 4797, 5784 a gas 2576, 6099, 769%, 
11760. 

4444. errer 715, 3466 oirre 12712 oirrent 6139; vgl. oires 
9357, 10803, 15299, 15752 erreure 2042, 14691 errant 14880 er- 
ranment 3203 esgares 398 estraiers 7517, 8613. 

. 4448. piere 7734; vgl. periere 10814 perins 13594 plons 4449, 
4504, 6198 fers (anm. 3773) argens 2190 ors 659, 834, 1899, 45% 
dores 3174 orfrois 7782, 9921 ivoires 4613 esmarbres 1521 charbons 
2143. 
4479. clochier; vgl. clochiers 2464 bochus 4470 boceres 10025 
remuses 10026 reboles 4472. 

4484. ris, riz 11551; vgl. rire 4488 rist 2169 rient 325 riaus 
676 s’esrire 2216 sosrire, sorrire 2163, 1973. gaber 2491 gais 108, 
3023 lies, liez, liex 42, 232, 354, 881, 13882 liement 228 joie 29, 
2013, 2518, 14971 joiosement 14919 joir 902, 2482, 4162, 6064, 
8896 gorra 8852 esjoir 3221, 8183, 11890 se resjoir 5570. 

4492. laidure; vgl. lais 734, 1780, 1790 laidement 5635 li- 
dengier 785, 1801, 3373, 5634, 13548 hisdoz 2165, 4476. 

4498. crever 13525, 13567, 14326; 2261, 2287, 4114; vgl. 
craventer 1837 escraventer 12524 fendre 4498, 4691, 13412 ronpfe, 
rompre 8081, 12472, 13146, 13411 desrompre, derompre 7533, 
12537 casser 7177 brisier 1677 debrisier 13490 troer 4459, 509 
estroer 6482 escaver 1888 percier 4682 trespercier 7056, 11737. 

4519. de fi 2154; vgl. fis 10487 fois 1832, 4388, 4608, 1124 
fiance 684, 2923, 4252, 4399, 10780 fiancier 2942, 14885 aflıer 
5706, 5738 defier 3511 fealtes 11238, 15214. | 

4527. guiches 11022 porte 11109 portens 10860 uiz 5579 huis- 
siers 9492 fenestre 583 fenestres 4406 enfenestres 6422 desgres 
5082, 15657 cles 5745, 15657 desverroillies 5225 clous de fer 38%. 

4547. cremir 1453 crien 14183 crient 2881 cremissent 10988 
cremerai 1460 cremus 419; vgl. se cremir 2505, 2792, 10718, doter 
1702, 4296, 4604, 11516 se doter 9056 redoter 4339, 5901 doteu- 
sement 7924 dotance 138, 3286, 4590 balance 14470 trembler 714 


567 


1250, 14648 angossier 5536 angoisse 3146 angoissoz 7802 fremir, 
fermir 4106, 13501 abaubir 5528, 5853, 6723 esmair, esmaier 618, 
2466, 2497, 5624, 10504, 15602 esmaance 11729 esbahir 744, 1130, 
1543, 5319 esbahissemens 14509 enbahir 6308 espoenter (anm. 1250). 

4564. vilonie 1958, 6131; vgl. vilz, viez, viex 185, 4335, 4646, 
5528, 10371, 10402 viement, 'vilment 11918, 12846 vieltes 13299 
avilier 10318 vilains 1202, 3824, 10939. 

4566. amer 23 ain 297 aim 4568 aimme 11489 aime 197 
amoit 44 ama 59 amerai 453 ames 419 amans 681, 5165; vgl. s’en 
amer 12556 entramer 48 amis 288, 4841 amie 49 amistes 3015 
amors (anm. 48) amerouz 13272, 13693, 14621 amorer (anm. 4727) 
enemis 5339 hair 513, 5344, 6010 haine 878. 

4568. vraement, vraiement 1986; vgl. vrais 1459, 11488 voirs 
4828 voire 7677 voirement 15821 voirs = wahrheit 4820 verites 
1753, 4174 vertes 1525, 4904 fins 1138, 3224, 7280, 8968, 11215, 
14083 faus 4335, 4801, 4900 fauser, fausser 3145, 4683, 11174, 
14330, 14390 fausetes 14314. 

4570. daignier, degnier 386, 477, 2605, 4570, 12573, 15514; 
vgl. dignes 468, 783 disnement 14350 dignites 4967, 5501 desdains 
132. 

4581. lever 5044, 5411, 6200, 11593 anheben 3050, 10440 se 
lever 339, 578 estre leves 3337 leves 3811 leviers 3112; vgl. alever 
15116, 15119 eslever 1409, 8482, 8557 relever 789, 2591, 7292, 
13442 solever 2637, 10008 legiers (anm. 990) sordre 9119 resors 
2598 sorgier 2182, 4320, 5137 resusciter 14355. 

4608. mar 1338, 2805, 8173; vgl. mal 2458, 4486, 7694 mals, 
maz 804, 3294, 10496, 11569 malement 10432 malvais, mavais 406, 
803, 4439 malvaistes, mavaistes malvaisties 1390, 4804, 12844 piz 
9478 li pire 3280, 5422, 7137 peior, pior 11224, 13668 enpirier 
616, 4700. 

4652. doz, dolz, dols, 252, 2104, douch 5193 dolce 3033 doce 
49 doche 80 douces 63 docors 3108 dochors 14752 douchors 3015 
adolcir 3034 amers 7604, 14319. 

4665. saisir 767, 812, 4221, 5167, 6867; vgl. resaisir 14475 
saisine 4026, 4828, 6670, 10625 sachier 778, 3374, 12893, 13465 
haper, hauper 7791, 7849, 8701 esrachier 777. 

4682. ais; vgl. planche 11006 plancons 4516 fuz 1417, 6845 
estache 13036 estachier 3063 perce 2323, 9178 verge 9798 vi- 
mielle 9953 buce 9360 astele 7767, 7876 esclics 7407 escliche 4685, 
11734, 12468 esclichier, escligier 1678, 7037. 

4686. riches 135, 4214, 4978, 7125, 15401 richement 4088; 


568 


vgl. richeces 15480 manans (anm. 3873) povres 133, 2903, 12262 
povrement 3721 frarins 956 chiers 24, 288, 462, 4984 chiertes 
5015 cherir 3246. 

4689. hurter 4743; vgl. hurteis 7806 dehurter 8152 s’entre- 
hurter 2582 chuquier 4689, 13086. 

4693. chaoir; chiet 1684 chaient 8593 chai 788 chairent 8574 
chaus 3566, 13569 charont 13494 charoit 10997 eschara 542 mescheance 
4508 mequeance 3285 mescheoir 2033, 7680, 9520, 10850, 13801 
branler 7706 chanceler 4744 coler 9123 trebuchier 2587, 13416 
triper 9545. 

4694. estoner 1685, 2589, 3546, 12545; vgl. estordis 788, 
4770 estordisons 4702. 

4707. cruelment, crualment 10562 cruelz, crueuz 2088, 2781, 
6252, 12332; vgl. crualtes 14756 cruozement 3257 aspres 367, 1866, 
8375 asprement 5523 tenres 8278. 

4709. coz, colz 3539, 3546; vgl. colee 12178, 13118 couper, 
coper 4756, 5545, 8657 acoper 3815 decoper 13606 trescouper 
13134 boter, bouter 790, 1038, 2811, 5965 reboter 5562 ferir 3374, 
4225, 4672 entreferir 3523, 4681 referir 12161 afiert, affiert 2447, 8641 
fiers 114, 6189 fer 2603 fiertes 4671, 13447 flatir 13534 flaz 1686 
marteler 12382 martelisons 13689 charpenter 12523 mallier, maillier 
4722, 13145 enpaindre 1681, 3528. 4725, 12520 chapler 4725, 7931 
chaploier 12539 chaples 7352, 13528 chapleis 8067 tochier 4814 
adeser 6292 esclas 7416. 

4716. navrer 3032: vgl. plaier 4595 plaie 3051 blecier 2814, 
2968 mehaignier 4726 mehains 1403 escorcier 14740. 

4718. mors 104, 792, 2863 morir 57, 4856 muir 2925 muert 
15488 morra 541 mors (subst.) 268 mortes 11707 mortelment 5340; 
vgl. decoler 5764 estrangler 2365 mater 5547 tuer 5441 ocire 2503, 
2859, 2908, 2970, 4629, 4790, 4809, 5447, 12524, 14657 outrer 
(anm. 4248) espapillier, esparpellier 5543, 11806 fondre 7668, 7811, 
13513 confondre 792 fons 505 parfons 3058, 5402, 7534, 11637, 
13664 fonder 15396 noier 13568, 15784. 

4727. agus; vgl. trauchier, trainchier 813, 4668, 9922, 13756 
tranchie 10919 taillier 100, 3550, 12034 entaillies 10195 amores 
2404, 6604. 

4730. solas 529, 3319, 4102, 15030, 15481; vgl. solachier 
9421 giex, gius, giuz, jeuz 209. 2337, 4730, 4855, 6505, 12100 
joer, juer 372, 545, 6595 juglere 732 s’enbanoier 3823, 9878 es 
banoier 3924, 12098 desduis (anm. 15104) revels 14965. 

4734. jurer 2371, 11173; vgl. conjurer 4502, 9505, 14374 


569 


njuremens 1993, 4497 parjurs 14640 parjures 9527 nigremance 
306 sairemens 4876, 11225 sacramens 12888, 14136 sacres 13640, 
1367 tesmoingnier 4970, 5782 tesmognages 6040 justicier 415, 
46, 14149 justice 3599, 7435 juise 15630 jugier 268 Jugemens 
841 jugiere 6429, 8123. 

4742. suer 3146; vgl. chaufer, chafer 10458, 10543, 11151 
aloir 539, 7833 nonchaloir 1174, 3134 chalors 3050 chas, chade 
182 frois 367 froidure 9313 refroidier 2180 geler 9101, 11001 
is 6946. 

4745. remuer 2608, 5655; vgl. muer 276 mue (subst.) 612 
ues 2016 muiers 2326 changier 327, 4324, 4584, 9293. 

4761. pener 6861; vgl. paine 2158, 14508 peneus 1400 travillier 
nm. 3007) martire 12542 soffrir 2132, 5819, 7059, 7925, 8051. 

4782. defense; vgl. defendre 1463, 4546, 4572, 5449 defen- 
bles 7241, 7702, 7958 defois, defoiz 2962 12566, 12902. 

4803. pites, pietes pities 2680, 3304, 10619, 19670; vgl. piez 
4354 14750 manaide 4793. | 

4807. querre 1191, 4265; quier 1208, quiert 4822 querres 
245 querisse 4807 querrai 5182 conquesisse 2969 requerroient 
0979 malquerans 12454 quis 8869 conquis 4370, 4509 requis 311; 
gl. queste 7377 conqueste 5687 requeste 7377 enquerre 6903 mes- 
nerance 2912. 

4812. Man könnte sich versucht fühlen zu beßern: „Que vivs 
aitre estre c.“ wodurch die harte elipse des infinitivs gehoben 
äre. Man vergleiche aber fälle wie: E si m’est bon et ieu bon 
issament. Meyer Dern. Troub. p. 64. v. 34., wo ich die beßerung 
on «et» in «er» unnöthig halte, ferner: Com vos tornes, aisai ves 
os. (erg. ieu torn). Novelle vom Papagei v.188 Riv. d. fil. rom. I. 
40. 

4830. lues maintenant 3636, 3901 lues erranment 4847, 5050 
ıes apres 15589 lues que 3106, 3911, 4158 lues 2783, 5159, 15487; 
gl. tost 4357, 4677 tantost 4999 tantost que 12533 t. cum 6233 
tant 14766 manois 807 demanois 5116, 5567, 9579 a bandon 
768, 5038 a estroz 4656 ades 54 tostens 34 tojors 674 todis 48 
ovent 70, 6228 or 853 ore 4332 encor 4739 ancors 5709 encore 
260 (anm. 7618) lors 4128 ja 53, 4389, 4919, 6246 jadis 21 
ımais 1242 gaires 2049 onkes 40 onques 59 onques mais 4733 ainc 
anm. 4220) apres (anm. 3495) puis 4160 puisque 14668 trespuisque 
8 dont 4170 donques 4619 adont 68 adonc 193 dusques 5057 
usque 600 dusqu’ adonc 193 desque 5659. 

4851. amender 8, 12, 1875, 3610; vgl. amendise 4854, 4879 


570 


se chastoier 5445 chastoier 387 chastois 513, 5471 se repentir 403@ 
15037 repentie 14811 penitance 15866 confesser 15608 assost 1580. 
descoper 14316 encoper 14315 metre sus 14321 rester (anm. 1075 
reproche (anm. 7223) reprendre (anm. 4236), blasmer, blamer 7, 
- 9, 404, 421 blasmes 12849 blastingier 786 blastenge 1464 escole 
280, 1372 doctriner 12124 enseignier (anm. 185). 

4855; vgl. Je t’ai mostrees II raisons 506. 

4856. Man beachte die unterdrückung des zum infinitiv ge- 
hörigen artikels, wegen des von jenem abhängigen pronomens. Den 
umgekehrten fall, daß der artikel des abhängigen objects zur præp. 
des infinitivs gezogen wird, siehe anm. 423. 

4896. Beßere: tost(e). 

4912. L. mon saignor 

4935. gesir 2036 (?) 5799 gist 4105 gisent 2592 se gisoit 13458 
gisoient 8070 juoient 6516 giut 2657, 4773, 5128 jurent 5043 giurent 
4935 gieront 5014; vgl. jeter (aum. 440). 

4941. nomer, nommer 3172, 4051, 5854; vgl. nons 26, 5276 
renons 15944 renomes 20 apeler, appeler 90, 593, 4619, 11600 
rapeler 1807 clamer 2155, 4501, 5202, 8360 reclamer 11816 huchier 
1553, 2871, 9361 hus 12245 huee 7848 chalengier 2442, 4606. 

4946. essillier, 4328, 10420, 10548, 10650, 14300; vgl. gaster 
10416 gastine 5391, 10436 desers 5391 deserter 10432, 10568 
destruire 12345 destorber 1214, 5430, 6184, 10431 torbler 8056 
ardoir 798, 1832, 4997, 10416, 11256 enbraser 2143 fus 2140 fü- 
mee 8075, 15595 fumiere 9503 fusilz 2142 savages 10409, 15759 
estraignes, estranges 3124, 5354, 15761. 

4950. environ; vgl. avironer 4662, 5478, 10190 girones #481 
coroner 7733, 14673 cercles (anm. 4211) chercier 4151 achaindre 
7947 caindre, chaindre 1286, 5724, 7213, 13013 descaindre 3900 
enchaindre 84 chainture, cainture 52, 3365 chainsis (anm. 1897) 
cainler 1384 reons 3057, 6186. 

4963. laissier 675 lait 1813 lasse 7489 laisse 5508, laissai 4601, 
5194 lairai 5559 lairons 6100 laires 4290 laisse 479 lasse (anm. 
520) laissies 391; vgl. lasquier 3448 enlaissier 6826, 7065 eslaissier 
2568, 5637 eslaissies 10098, 12396 eslais 10210 eslains 7760 las 
5694 lasser 7178 guerpir, guirpir 3593, 4010, 5715, 13855 relique 
5202. 

5010. cuellir 942, 5307: vgl. acuellir 4316, 8121 escuellir 349 
(8. Tobler Aniel 28) lire 236, 12719, 15285 eslire 8004, 8707, 9571 
11886 lis 4088 laituaire 6356 delitables 3206, 15062 delitousement 
6160, 


571 


5020. L. Ja mais. 5022. Beßere: Itez. 

5024. Beßere: Dites comfaites les voles 

5032. metre mes 4278 met 2188 metent 763 meterai 5035 
netes 5032 miz 6029 mist 22 misent 5950 mis 13, 263; vgl. en- 
remetre 764, 15051 malmetre 10568 remetre 7483, 13434 prometre 
843, 9261 promesse 14790 trametre 9598, 12664 messages 4846, 
039, 8892, 12710 messagiers 1857, 12726 mes 365 entremes 9982, 
nesse 5044 noncier 4844, 6150, 14716. 

5049. L. s’en tornent 5050. erranment, 

5064. Beßere: Bango[rjt; vgl. 15881. 

5082. L. desgres; vgl. 15657. 

5106. Belere: se lor 

5131. vaus 5388; vgl. valee 5351, 5385 aval 766, 1083 avaler 
438, 11184 cantreval 8509, 13466 mote 5208 roche 5585 de- 
ochier 3535, 11746. 

5147. Auch diese tropische redeweise ist dem minnegesang 
ntnommen und kommt bei troubadors wie troveors häufig vor. 

5196. plorer 5750, 14745; vgl. plors 5201 plaindre 4046, 11410 
i plaindres 2668 larme 5201 larmvier, lermoier 2514, 5200 sospirer 
106, 8888 sospirs 11404. 

5275. celer 216, 9026, 11457; vgl. celeement 15478, 15677 a 
elee 2690 a recelee 14891 reces 5696, 12899 cesser 12538 estre 
nbles 9942 s’enbler 8821, 14694 s’en enbler 8902 a enblees 8931 
ucier 1490 reponre (anm. 1164) esconser (anm. 3930) secres 5152. 

5385. S’aresta. Ist hier etwa s’adreca zu bessern? vgl. 5350. 

5507. de plain randon; vgl. de randon 13507 de grant randon 
2536 en un randon 3561 (en un tenant 759 a un bruit 7514) de 
ındonee 3505, 7814 randir 7031. 

5535. descharcier 7167; vgl. enchargier 1188 chargier 1513, 
181, 12933 chargies 6643, 7894 charcans 5814. 

5618. loier; vgl. desloier 5718 raloier 10743, 13721. 

6649. L. d’eslais. 

5676. tolir 10586 tout 3264 toles 4792 toli 3391 tolirent 793 
rra 5913 torroies 476 tolue 478 retolir 14672. 

5720. vistement; vgl. vistes 2198, 4760 vistece 2600, 13394 
1elz 7748 isnelement 4116, 5719 rades (anm. 1398) delivres (anm. 
88) lentement 11917. 

5766. L. Qu'i 5789. Beßere: main[s] 

5813. chaaine 4614; vgl. buie 5814 esgaiole 5815 charcans 
nm. 5535) 

5898. alques, auques 7178, 10498; vgl. alquans, auquans 371, 


572 


730, 7407, 8636, 9811 aucuns 6440 alcun 4362 allors, aillors 628. 
4627 el 204, 496 atres 199 autrement 6412 atrui, autrui 3700 
7560, 8062 atresi 10453 autresi 320 atretel 4749. 

6046. pendre 798, 4518 pent 4613 pendent 2174 pendiss 
6046 pendans 12708 pendu 4496; vgl. apendre 2728, 8876 rependr, 
2654 penser (anm. 4142) despendre 496, 553, 854 peser 200, 250, 
1957 enpeser 43 pesance 2451. 

6052. se merveller, mervillier 1105, 6072 esmerveler 473 mer- 
velle 817, 4697 merveille 412 (anm. 354) mervilleuz, mervelleuz 
1834, 9605 mirer (anm. 3096). 

6145. Beßere: Mavais(e)te he[enlt; vgl. anm. 4608. 

6158. Beßere: De riverer; vgl. 9113 riviere 142, 10870 rius 
2625 ruiselz 2633 arriver 5063, 5398 li filz d’une eave corant 11025 
fons 87 fontaine 2181, 2625, 4319, 5136 fontenele 1007, 4410. 

6192. florir 569, 2860; vgl. flors 246 fuelle 3025 foillis 4529, 
5128 foillus 2139, 6224 foillie 2239 fuellete 10008 falloler, failloler 
4648, 8419, 10004 (s. D.-C.-H. fueilloler — s’elancer dans les airs: 
Carriaus et sajetes qui volent Au destachier treshaut feuillolent. 6. 
Guiart I, p. 178 v. 4080. Die bedeutung passt nicht auf unsere 
stellen, welchen vielmehr »blattförmig aufsetzen, besetzen« zu ent- 
sprechen scheint; afr. faille pr. falha — fackel darf wohl nicht 
damit in verbindung gebracht werden). 

6338. poissons; vgl. lamproie, saumons 6339 brars, mules, 
estorgons 6340 lus 6341 chars (anm. 4225) viande (anm. 361) mes 
(anm. 5032) lardes 2144 joinz 8277 poucins 8278 pastes de faisans 
2205 sels 765, 2188 saliere 9947 poivres gerofles 6342 canele 634 
roisins 8279 socis 6341 jus 8279 laituaire (anm. 5010) episces, 
gingebras 6337 fruis 8269 gasteaz 2188 pains 5954 torte (anm. 286) 
vins 367 clares 9879 raspes 6346 mangier (anm. 333) paistre 224 
disner, se disner 336, 5045, 8276 disnee 10352 soper, souper 5008, 
5256, 10539 boivre 10530 boit 3175 boivent 6360 beu 13800 
biurent 835 but 339 abrieves, abuvres 1816, 7306, 11693, 13559 
poison[s] 3173 saveros 6880 coteaz, coutelz 765, 812, 2187 haste 
2191 haster 3067 esquiele 5261, 6344, 10494 henas 6358, 1049 
cope 834, 2204, 6358 boclers 767, 2193 toneas 6346 nape 765, 
2187 tualle, tuaille 2184, 10492 table 362 laver 2194 leve 21% 
levent 6354 lave 363 bains 12111. 

6375. Man fühlt sich versucht Qui in que beßern zu wollen, 
doch begegnet auch sonst diese relativische anknüpfung, welche 
wir mit »und« auflösen: 2608, 2695, 3846, 7493, 12341, 13469, 
13689, 13990. 


573 


6384. lundis; vgl. mardis 6401 juedis 8945 venredis 6102 
emenche (anm. 823) samaine 2042, 12909 mois 9078, 11222 mais 
1 mismais (anm. 11374) prinstens (anm. 305) estez 567 ivers 567 
18 97, 620 paschor 571 pentecoste, penthecoste 937, 3620, 14362 
ste 1870, 2010. 

6566. Beßere: n’estoit; vgl. 6304: Car il n’ert pas a enseignier. 

6597. L. a aise (ebenso: 7675, 15239) 

6621. trosser 1781, 10496; vgl. sele 2055, 4690 enseler 2291, 
140, 6938 sanbue 4928 archons (anm. 222) estriers 1683, 7315, 
(732 esperons (anm. 1270) poitrals (anm. 4225) blasons 4463, 
545, 12052 coverture (anm. 4211) rains, resnes, frains (anm. 2421) 
rgie 1895 hernais 2241. 

6667. Man beachte, daß Bruns von Moreis, obwohl er im ver- 
iltnis eines lehnsmannes zu Artu steht, nicht auf dessen seite 
ämpft, sondern auf seiten seines oheims des königs des Mores 
gl 8027). Verwandschaft geht also dem lehnsverhältniss vor. 

6726. L. cointe 

6732. L. ne l’ose 

6827. L. tant[e] guimple; vgl. 1620. 

7000. Beßere: s’e[n]trefierent 

7002. joste 2846, 6994; vgl. joster 5792, 7005 jostere 4796, 
499, 9718 joste 6788 dejoste 5004 s’ajoster 938, 6775, 7844 tor- 
ois 407, 6387, 8782 tornoier 6384, 6449 tornoiemens 6137, 7004 
ehorder 129, 348 boorder 1048 eenbiaus 6704, 11635 estors 3575, 
091, 12514 estormir 11846 s’enstormir 13849 envair 11620 envaie 
2685 assaus 10812 assaillir .4311 assaillie 12686 saillie 11845, 
2871 saillir 2386, 4721, 12028, 13502 resaillir 13758 riber (anm. 130). 

7024. liupars, liepars, lupars 1279, 13902 lions 4671, 6973 
onceaz 7324 singes 4476 cers 344 bisce 3393 senglers 10796 beste 
0505 bues, moutons 10928 chiens 71, 4151 leveriers, levriere, 
wriers 1595, 1654, 1765°braches 10456, 10501 chevaz (anm. 556) 
1e, hairons, mallars 9125 poucins (anm. 6338) paons 7218 aigles 
367 aiglies 8415 esperviers 2441 faucons 9117 grifauz 15191 
toirs 15194 aloes 586 roseignoz 926 oisealz 71, 246, 570 poissons 
nm. 6338). 

7031. Der vers begegnet. fast ebenso Part. 8051: Quanque 
vals li puet randir. 

7037. L. f[r]aingnent; vgl. anm. 2586. 

7043. verser 3573, 5672, 7496, 13088; vgl. a reversees 13090 
ır8 69, 2440, 4129 devers 4292, 10877, 11218, 13130 envers 2096, 
1457 entravers 4773, 5631 divers 1006, 1380, 11976 revertir 14384. 


574 


7061. descombrer, desconbrer 10075; vgl. enconbrer 2120, 
7115, 10184 taz, tas 7212, 7415 s’entasser 13366 amasser 15509 
espessier 1504, 7643, 7700 espes 972 espesse 3469 espessement 
7794 espessemens 8074. 

7079. Beßere: a ceas decha (denn dela würde auf seine eigne 
partei deuten; vgl. 6678). 

7101. tyrer, tirer 1956, 7851, 8702, 10450; vgl. tire a tire 94 
atirer 877 traire 319, 1812, 2142, 2549, 3145, 3228, 4570, 4705, 
5010, 8528, 8652, 10205, 12901, 14388 estrais 4428, 9722 retraire 
538, 915, 8013, 12150 traitiz 1929 traitie 1653, 2339, 2712, 339, 
11101 trais 2212. 

7146. L. G(r)awains 

7148. L. Tot (= Torz; vgl. Amie est Tors le filz Ares. Mant. 
Maut. 286 Wolf. Lais s. 348.) 

7155. L. Deserte. 

7172. prover 1099, 1985, 11440, 12146, 14437; vgl. esprover 
1631, 10931, 10986 reprover 10662 provance 2460, 6462. 

7185. commenchalles; vgl. commencemens 12153 commencier 
15, 271, 5094, 6807 recommencier 7344. 

7223. aprochier 1787, 2164, 4307, 5092, 9439; vgl. entrapre- 
chier 1839, 7228 prechains 2626, 6728, 9612 prochainement 13812 
reproche 12852 pres (anm. 3495). 

1276. L. desconissans 

- 7279. L. ermine 

7395. enseigne, enseinge, ensegne, ensaigne — schlachtruf 750 
(s. Si come poignent criant vont Itels enseignes comme ils ont Cil de 
France crie Monjoie Cen (Ceo ?) leur est bel que l’en les oye Guillaume 
crie Deu aye C'est l'enseigne de Normendie Rom. de Rou bei D.-l. 
8. v. intersignum 3). Zwei solcher schlachtrufe begegnen auch ii 
unserem gedicht: Cornillon 7928 Morois 8005 Wie häufig dies 
schlachtrufe, für welche also der name der burg unter deren at 
zeichen die ritter kämpften, verwandt wurde, in den Karlsepen 
vorkommen, ist bekannt. Die einfache bedeutung abzeichen begeg- 
net auch im Durmart so 7124, 8403, 8445, 8549, 10875; vgl. er 
seignier 12012 entresaigne 7129, 13274 entreseignier 8504 baniere 6672 
pegnons, pignons, peignons 2621, 4464, 8601 pengnencias, peig[n]onciss 
peignenciaz 6636, 10031, 10155 guimple (anm. 51) confanons, 
gonfanons 8086, 8600 gönfanoiers 15232. 

7417. trofn]s; vgl. tronchons, troncons 4464, 13400 tronchoner 
7494 lance 1411 lanciers 4123 lancier, lanchier 2510, 2524, 2816, 
4772, 14051 entrelaneier 4729 chamois 13075 chamoisier 7665, 


575 


849 espee (anm. 3536) pomeaz, pumeaz 3545, 4765, 10251, 13511 
ace 7220 boions 10205 ars (anm. 222) arbalastree (länge eines 
mbrustschusses) 11100, 12273 armes 357, 4361 armeure 4364 
mer 4117 desarmer 2179 enarmes 1420, 4577 guige 3442 bocles 
73 escuz 4455, 12085 escuiers, eschuiers, esquiers, esquiiers 438, 
9, 2301, 4335 blasons (anm. 6621) haubers, aubers 3145, 3332, 
83 haubergier 5970 helmes, healmes, haumes, haulmes, elmes 
102, 3559, 6944, 9013, 10132 ventaille (anm. 1060) alemele 7336, 
1398 cercles 2586. 

7432. frester, freter — ausfüllen 8479 (s. »culmare fester vel 
mblere glosse bei D.C.) Das wort ist weiterbildung von afr. fest, 
ste eig. freste nfr. faite, welches nach G. Paris (Rom. I p. 98) 
af unser first zurückführt. Unsere beispiele, welche das sonst afr. 
icht belegte »r« erhalten, sprechen für diese herleitung. 

7526. L.pe(r)coie; vgl. pecoier, pechoier 7313, 7494 depecier, 
epechier 5813, 10419 piece (anm. 3710). 

7531. Tilge das komma und setze es 7530 nach cler. 

7580. L. mavaiste; vgl. anm. 4608. 

7591. L. escorder, 

7595 f. Der gestörte sinn und die durchgehend verletzte flexion 
euten eine corruption in der vorlage unserer hs. an. Ich möchte 
eßern: Recreant sunt et vanteor Coint et coart et bordeor. 

7601. tapis = mus 7601; vgl. taire 1252, 15436 je me tais 
340 se taist 3734 se teut 269 me tairai 4974, 8221 tapis (sbst.) 
602 (N’a cil povoir qu’il li eschape Tant ait tapith ne corte chape 
.d. R. IV, 85 v..2335). 

7618. encore — zu dieser stunde, in diesem moment; vgl. 
nm. 4830. 

7647. L. [Car] de la loge (la) u eles sunt 

7951. Ich möchte jetzt lieber beßern: Car (mesire) Galebes 
want] chacoit. 

7970. L. Grosse lance fa] cler f. t. 

8124. In der hs. steht: Li quer. 

8166 ff. Ähnliche, verächtliche anspielungen auf Darius sind 
ich in der provenzalischen Ilyrik häufig. So sagt Peire Vidal 
. P. 4, 37—48 aber hier in der lesart von A mitgetheilt): »Reis 
n ama valor Qe vol creire traitor Ni serv galiador Escoutar ni 
zir, Qe serv fant joi delir E baisson cortesia E poignon en trahir 
r seignor chascun dia: C’Alixandres moric Per son serv gel trahic 
. rei Daire feric De mort cel gel noiric«. Ein anderes gedicht 
sselben verfassers enthält folgende zeilen (B. P.35, 14f.): »Mas 


576 


be laiss’om a mal senhor son feu; E pois val pauc rics hom, quan 
pert sa gen, Qu’a Dairel rei de Persa fo parven«. Ugiers de S 
Donat (oder Guillem Augier nach Bartsch G. 205, 6) sagt in einem 
noch unediertem gedicht (lesart von F f. 56r°): »Qu’ab dar fo 
Alixandre rics E Daires per tener enics« Das geleit einer ebenfalls 
unedierten anonymen Cobla (nur in F f. 61 v°—62 r°. Bartsch G. 461, 

239 und 218 führt unrichtig cobla und geleit als zwei unabbängige 

gedichte auf) lautet: Seigner Marco, Alexandres per dar Conques lo mon 

e los portz de la mar, El reis Daires lo tot perdet un dia Sol per 

non dar als baros quel avia«. So würden sich auch in afr. dich- 

tungen eine reihe ähnlicher anspielungen zusammenfinden lassen. 

8180. Man beachte, daß Artus hier wegen seiner freigebigkeit 
gerühmt wird, während ihm in anderen gedichten geiz gegen seine 
umgebung vorgeworfen wird. 

8220. Lors fu asses qui le servi; vgl. Assez est qui son cheval 
tient 1217. Andere eliptische redensarten sind: En sa beate n'a 
que reprendre 1136 (ähnlich 1171). Por un poi que 1830, 2172 
A pou que 1880. S. auch anm. 4812; vgl. assaser 3312. 

8354. bargaignes; vgl. achater 1871, 12067 rachater 12689 
vendre 4260 raencons, raenchons 5452, 8356, 14468 paages 3272 
paier 14897 gages 14644 engagier 551 marchiez (anm. 4262). 

8497. faisse, fasse 7863; vgl. fassier, faissier 2652, 8503 bende 
8437, bender 2649, 8441, 9921 loier (anm. 5618) coes 9922 rides 
1782, 7566, 10022 roies 11126, 11854 raier 2614 rais 3024. 

8512. Ein ähnliches wortspiel mit dem namen Tristan bietel 
Ramonz (Ralmenz) Bistortz d’Arle (B. G. 416,1; R. L. 498; bier 
nach F f. 45r°): »Ai bels Fenics, merces e cortesia Mi vaill ab 
vos, quez eu non mor aman E camzel nom de tan strist (tants trist. 
Ray.) en Tristan. Auch vom namen Frederics findet sich eine 
ähnliche poetische etymologie in einem anonymen, noch unedierten 
prov. Gedicht (B. G. 461, 219 nur in F f. 102 v°): Qel noms & 
segnals e prezicx, Qe joven segner ez anticx Devetz sobrar, qe 
Frederics Vol aitan dir com fres de ricx. 

-8708. L. S'i. 

8744. Die beßerung veigne(nt) ist unnöthig, da Artus wohl 
des Procidas begleiter zugleich mit entboten wissen will. 

8772. Ergänze beßer: »Qu’il est aussi a vos plaisans«. Doch 
würde die ergänzung ganz unnöthig, wenn wir den für den sim 
überflüssigen vers 8771 als interpolation betrachten, und streichen, 
dadurch würde zugleich die anstößige aufeinanderfolge zweier vers 
“paare mit gleichem reim beseitigt werden. 


577 


8811. Beßere: espars; vgl. 8117 esparpellier (anm. 4718). 

8860. Die hs. bietet drue. Umgekehrt stand 1392 dure, wo 
r reim drue verlangte; vgl. durs4686, 7938 durement (anm. 354) 
rer 1774, 4737, 6838, 15920, 15940 endurer 7059, 11569, 13845 
us (anm. 1392). 

8882. C ist wohl durch einen etwas zu phantasiereichen schrei- 
r statt X oder XX in den text gekommen, denn nur diese letzteren 
hlen sind annähernd wahrscheinlich und auf wahrscheinlichkeit, 
hen wir ja, ist unser dichter stets bedacht. 

9069 ff. Vgl. anm. 4096. 

9078. Um diese zeitbestimmung mit den früheren und nach- 
Igenden in einklang zu bringen (vgl. oben s. 511), schlage ich vor 
ı beßern: A erre plus de plains VI mois (vgl. 3317, 7384) und 
380: Et dedens ces VI mois vos di. 

9094. Beßere Ne as q. 

9396. Mit diesem vers sucht der dichter die spannung seiner 
ser zu erregen; vgl. den ähnlichem zweck dienenden vers 2259. 

9504. chaiere 9513; vgl. chairete 9551 chaierole 9638 sieges 
aum. 3733) dois 5003 escameas 3204 table (anm. 6338). | 

9510. treslies; vgl. treillie 6223. 

9564. sengnier, segnier, saignier, seignier 1103, 3438, 4521, 
5156, 15600; vgl. senefier, signifier 4495, 15606, 15820, 15837 
nseigne (anm. 7395) signes 1533. 

9693. L. proece, 

9690. vaintre, vaincre 30, 3294, 6398, 6401, 7138, 8124. 

9744. voer 8666. 

9935. Tot ist wohl in Tant zu beßern. 

10020. vestir 13296; das p. p. lautet bald, wie hier vestis 
898, 15405 bald vestus wie 4469, 6540, 12494 und beide formen 
rerden durch den reim gestützt; vgl. revestir 11595 fervestis 12507 
dober 1241, 10928 endosser 4986 affiebler (anm. 1901) acesmer 
anm. 162) parer 4985 atorner (anm. 11095) entorner 3041 nus 
787, 8676, 10428. 

10192. a estri 14646; vgl. estris 2336, 14396 estriver 806, 
250, 14479 tencons, tenchons 822, 7393, 8136, tencier 2719, 4373 
mciers 2447 riotes 1488. 

10235. assener 302, 2572 assenes 1798, 6120; vgl. rasener 
783, 9048 forsener 7672 malsenes 1797 senes 193, 3162, 14192 
senser 14363 seus 6, 25, 480, 2700 sentir (anm. 4042). 

10285. Ist ver = vert, oder = ber? 

10339. L. pris(t), 


Durmars 37 


578 


10480. assegurer — asseurer, aseurer 324, 5788, 8682, 14158; 
vgl. seurs 3187, 4862 seurement 4327 seurtes 11179, 11230. 

10558. vis, obl. vif (anm. 518); vgl. vivre 621, 4271, 10682, 
15920 en son vivant 2227, 3595 vie 47, 6228 viande (anm. 361) 
vigors 1158 vigeroz, viguerouz 4640, 11915 naistre 406, 4428, 
4579, 14349, 15616 nativites 9377 nature 115 naturals 4330 morir 
(anm. 4718). 

10649. oz banie 14456; vgl. banir 14678. 

10657. doniers 6654, 15133, 15189; vgl. solz 1198 mars 4280 
tresors 1304 (nicht tressors), 4524, 8158, 14291 sodee 14899 sol- 
doiers, sodoiers 11057, 13951, 14898. 

10796. Beßere: ocire. 

10817. Portant que = unter der bedingung, daß 1394, 3278, 
6720, 7575, 15467 portant — dennoch 15109; vgl. parsi que (anm. 
2286) neporquant 1737, 4181, 4604, 6566 quant que, quanque, 
quanques 329, 2718, 15286 quant, cant 45, 232, 2038, 3358, 3706, 
4057, 4067, 5999 com 241 come 2723, 4232 comme 2066, 3744, 
12342 comment 95 tant com, cum 498, 672, 13288 car, quar, 
kar 7, 602, 1177, 1344, 8026 bien que 6681. 

10869. ve(e)s ci 707, 1638, 11707 vez ici 15354; vgl. es vos 
3876, 6230, 14620 estes vos 3853. 

10882. Beßere: Queque 

10915. enclore 263, 7109; vgl. forsclore, forclore 7069, 7739, 
7815, 8102 forclose 7105 desclore 7070 clore 5967 closices 9274 
serrer 3332, 7122 sereement 11840 enserer, enserrer 3484, 5710, 
5805, 11358 fermer 155, 1299, 4398, 10821 affermer 15017 
s’afermer 7316 defermer 1552, 3818, 11325 ferms 6628, 1346 
fermement 15026 fermetes 2068, 4349, 14709 fermauz 984, 6534, 
9626, 12636 fichier 2340, 4516 affichier 1789, 9626 rafichier 7315 
apers 1282, 4394 overs 4450 ovrir 10860, 11109 covrir 220, 380, 
11403, 11655, 12013 descovrir 2750 coverture 4645, 8295, 12039 cv 
vertoirs 15159. 

10915. deriere, derriere 712, 2359, 8508; vgl. derrier 794 
arriere 7358, 7920 deerains 2832, 6767 derrains 688, 1070 el 
bellin 8438 en chantel 7012. 

10925. L. jones 

10988. Beßere: cremussent 

11095. torniole; vgl. torner 395, 532 (?), 1661, 3842, 
13584, 13919 s’entorner 523, 1765, 5049, 14204 retorner 7418, 
13696 retors 344 atorner 2650, 6617, 9339, 10906, 14115, 
15868 ators 4443 trestorner 1548 guenchir 1813, 2556, 12567, 


579 


5558 reguenchir, reguencir, regenchir 1688, 3537, 11102, 13700 
xuler 6995 fuir 8103, 12544 s'en fuir 2364, 5663, 7854, 14707 
ssevrer 10303. 

11099. Loee 1774, 3928, 14892, liwee 8094 liuree 6119 liee 
393, 8586 live 10433 liwe 1499; vgl. arpens 4532, 5590 toise 3533 
esure 435 mesurer 2553, 11632 demesure 10579 desmesurance 
)2 desmesures 1100. 

11297. respondre 242, 282, 509, 749, 13818, 14666; intr. = 
drôhnen 7809 respons, repons 1227, 3306, 14273. 

11298 ff. Sehr ähnlich ist der auftrag, welchen Fergus dem 
dnig vor Roceborc an seine geliebte Galiene ertheilt: Fergus d’une 
se li prie Que par le castiel s’en alast Et la pucele saluast Sans 
on de par le chevalier Qui ainc le pot plus corecier. Fergus hsg. 
. Martin 163, 14—18. 

11374. L. mis mais = mitte mai. Durch versehen habe ich 
ben s. 493 und 511 mais — mois gesetzt. 

11441. bas 866, 1770, 3753, 11244 bassement 3204; vgl. bais- 
ier 1744, 2567, 3747, 5638 abaissier 2633, 3230, 3275, 3355, 15485 
aisier 1205, 11245 s’entrebaisier 11242 baisiers 321, 9001. 

11466. Beßere N’ailn]s 

11476. Man beachte die ausdrucksvolle asynthetische satzver- 
indung. 

11547. somellier; vgl. dormir 2243, 4109, 5375 s’endormir 
017, 4095 sonjier, songier 4101, 9034 cochier (anm. 12309). 

11566. L. Mais. 

11606. ne = oder 58, 94, 11635; vgl. ne 54, 4167 ne ne 500 
»-ne 53, 1314, 3313 ne pas 5 nus ne 40 ainc ne 4168 onques 
59 jamais ne 1242 nenil 5147, 9495 nesuns 4735, 6000 naie 
20 noient, nient 8868, 9908 non 10, 2168 nus 56, 602, 4626, 
19, 10738 guaires, gaires 1238, 1553, 5154, 5668 oil 8744 et-et 
84, 12712 et 1 que-que 959, 11912 u = oder 1241, 2036 u-u 
141. 

11619. L. guez; denn, daß »z« als zum stamm gehörig be- 
ıchtet werden muß, geht aus 12275 und 12405 hervor. Dem- 
ch möchte ich 11613 »gue« in »guez« beßern und 11694 »des 
es« in »del gues«. Im Ferg. 7, 37 begegnet gue als obl. s. 

11724. rendre 743, 1002, 1968, 4249, 5097, 5707, 11192, 
644; vgl. doner, donner 135, 314, 450, 463, 4709, 7636, 14672 
ns 317, 5078, 8808, 12949 entredoner 13118 pardoner 878, 4874, 
757 en pardon 12645 guerredoner, gueredoner 8839, 10730 ger- 
ions 9308, 12646 estrine 803 presens 3603, 9267, 14916 pre- 

37 * 


580 


senter 1316, 3730, 4852, 15180 fornir 1656, 5039, 8100, 12559. 

11782. crestientes 13477; vgl. crestiener 1610 baptisier 89 
bautesme, baptesme 14136, 14350 fons 87. 

11935. L. [ramenbr]es 

11948. ot, od, o 125, 431, 2021, 2843, 3216, 3239, 1198; 
vgl. avuec, avuech, aveques 397, 1362, 1438, 2100, 15237, 15923 
a tot 1765, 13517 ensemble (anm. 2689) sens 4073 a 205, 
3350, 3910 de 1134, 3431, 3518, 4020, 4278, 8368, 9734, 11384, 
13874, 14176 des 1515 en 2258, 3318 par 61, 4130 por 1324, 3639, 
10684 tres 5331, 9369, 10412, 15265. 

12094. tortins 8244, 9773, 9806; vgl. tortices 3906 chandoilles, 
chandelles 3906, 8244 cierges 360, 3854, 8260. 

12247. faloir, faut 392 faloit 6613 falu 46 fauroit 7683; vgl 
faillir fail 14843 fales 11866 faillent.4713 falirent 4638 faillis, falis 
1922, 9002, 10880 faille, falle 4266, 7736, 8213 fallance 282 
faillemens 488. 

12309. descochier 13106; vgl. couchier, cochier 3746, 408, 
6512, 8114, 11207 liez, liex, lies, lieuz 5141, 6867, 7667, 8066, 
9616, 10197 en lieu de 12114. 

12395. L. Dusqu’es 

12605. Beßere: tos garis 12697. L. compaignie 

12700. poins 498, 2924, 4264, 9460, 10035, 10303, 13030, 
14382, 14526, 15706 a point 1783, 10692, 14243, 14865 en point 
2904, 4110, 10724; vgl. apointier 10054, 14907. 

12756. faire 6058, 6841, 10502, 12972; 5323, 5362, 14511; 
9212, 9453, 12762; 4088, 5339, 13073, 13862; 238, 5325, 628, 
faire 121 fai 303, 13994 fait (faic!) 10497 fais 471 fait 214 faisons 
11879 font, funt 4332, 14589 face, facet 1650, 14472 facons 5989 
faciez 10753 faisoit 50 fis 483 fiz 851 fist 38 fisent 4331 feist 
10724 fesistes 9009 feistes 4593 fais 481 fai 11121 ferai 489 feras 
480 fera 631 fara 6434 faiz 478; vgl. fais 547, 8466 faiture 9513 
faitement (anm. 375) facons 2167 contrefaire 15101, 15111 forfaire 
4948 forfais 3464 malfaire 10592 meffais 7027 parfaire 10245 des 
confire 5571 desconfiture 7488 afaitier, affaitier 3179, 6930, 11331. 

12841. L. loiaute 

12884. Beßere: ne[l] und erkläre: welche ihn (nämlich chief 
de saignor 12881) ihnen selbst um den preiß ibrer seele nicht geben 
würde »Die königin will, so bildet sich Nogans ein, nicht heiraten, 
weil sie ihn verschmäht hat. 

12890. Beßere: mescreant. 

12995. cienquante; vgl. quinze 97 uns 14, 69 pi. li un 7% 


581 


‘anm. 980) primes (anm. 305) simples 1127, 1932, 3180 simplece 
257, 1435 doi, dui 1150, 11534, 15399 ambedoi, ambedui, andoi, 
ınsdoi 244, 4395, 4488, 4865, 6933, 11642 doblement 2308 dobler 
136 troi 402, 8357 est en trois (sc. parties) esclite 1678 (ähnlich 
zuerre Sainte MS. Vat. Reg. 1659 f. 63 v° c 1: esteit en deus 
lepartie, und unser deutsches: entzwei) tiers f. tierce 3055, 8754, 
4355 enterchier 1860 trente 12683 quatrevins 5817 quars 3186 
wartiers 7433, 8409 quares 5207 escarteler 8492, 13586 sexante 
13352 samaine (anm. 6384) none 1051, 1770, 2004, 2315 cent, sent 
20, 9390, 13726 centismes 491 mil 12878 milles 12906 mile (neutr. 
1?) 12879 miliers 8882 nombres 2317. 

13189. Beßere: nes 

13216. route, rote 6165, 6637; vgl. desroter 7383 rens (anm. 
198) batalle (anm. 2387) tropeaz 8633 presse 7055 foisons 10485. 

13235. ff. Im romans von Sones de Nansay, dessen inhalt von 
\.Scheler im Bibliophile Belge 1866 s.252 ff. bekannt gemacht ist *), 
indet sich folgende ähnliche stelle, welche ich mir bei meinem 
ufenthalt in Turin angemerkt habe (MS. Turin fr. 32. f. v° c 3 
.sLff.): 

Sones s’en ist parmi la porte; 
Mais de son cuer mie n'en porte, 
Ains la laissiet le cuer Odon, 
De cuer de cors lui a fait don; 
Et cheli apielent Ydain. 
Cuer et cors li met en sa main, 
Sans cuer en va li jovenchiaus 
Ki lors ert des biaus li plus biaus, 
Du toùt en va enamoures, 
Si est en un serviche entres 
U molt le couvenra manoir; 
Mais ce n’iert mie a son voloir. 
À Nansay vint, ne sot que faire 
D'amour qui le justiche et mere; - 
Car il n’avoit che pas use. 

Or a molt son siecle mue. 

Man beachte in obigen versen den namen Ydain, welcher ja 
ich in unserem gedicht vorkommt, an einer anderen stelle (f.39 r), 
o Sones der schönen Ydain eine liebeserklärung macht, aber ab- 
‚wiesen wird, begegnet ein schloß Landon, welches sehr an Landoc 

% 

*) 8. 513 habe ich irrthümlich den Romans de Sone de Nansay 

3 gänzlich unbekannt angeführt, 


582 


unseres gedichtes erinnert. Die stelle hat mir mein freund pr, 
Wesselowsky mitgetheilt, sie lautet: 
A chel mot la puchielle rist 
Et apres sa volente dist: 
»Valles, vo tamps n'est pas uses, 
De maint pays iestes uses, 
Vous saves a moult grant fuison 
De tel art de castiau Landon; 
Bon est a vostre oes paruser, 
Quant tel siecle voles mener.« 
Chilz demande, qu’est fins amis, 
Quel art il a en cel pais. 
Chelle dist, que li mendieur 
] repairent et li mokeur 
Ki vont par le pais mokant, 
L’un vont loant, l’autre blasmant. 

13364. movoir 3696, 15682 muet 2806, 6984 movons 5881 
meves (beßere: moves) 13364 muevent 6932 movent 4676 moverons 
3723 remurent 7045 esmus 3951; vgl. removoir 2595 esmovoir 12771, 
13187 meubles 8521 mueblez 6691. 

13409. entrataindre; vgl. ataindre 2086, 14327 tochier 1516 
terdre 5561 recovrer 3929, 5667, 6991, 7503, 8106 recovrier 6686. 

13490. estre 20 sui 138 es 875 est 10 somes 13489 estes 178 
sunt 324 soie 4071 soies 498 soit 240 soions 11535 soient 184 
est[o]ies 796 estoit 27 estot 4191 astoit 6564, 7966 esties 24 
estoient 67 ere 4061, 11453 ert 161, 657 eret 4197 erent 59,61 
fui 5291 fu 25 furent 362 fuisse 311 fuist 3239 fust 53 fuissiens 
11915 fussiens 11919 serai 633 sera 708 serons 533 seromes 134% 
sercs 3166 seront 6685 seroit 9319 seriens 12286 iere 2130, 3589 
iert 193 ierent 5020 esteres 2746 estant 760 estes 178, 15237; 
en est — il y a 5170 parestre 1334 reestre 2061 estre (sbst.) 27%, 
13625, 14318. 

13695. desaiwer 5525, 6025, 6996, 8049, 13704; vgl. aidier 
627 ajuc 2208 aut 4824, 6046 ait 6500 aï 597 ait 4810 aidastes 
2723 aidera 666 aidies 637 s’en aidier 2208 aie 3352, 4619, 1541. 

13929. L. nies. 

14088. adestrer 14217, 14253, 14978; vgl. destres 1532, 4291, 
5002, 14239 senestres 3654, 4292. 

14335. rois — lois 742, 11203, 13973, 14160, 14285, 15612; 
vgl. loialz, loalz, loiaus, loiaz 467, 4329, 4802, 13247 loiatez, loial- 
tez, loaltez 1436, 1437, 4806 desloialz, desloiaus, desloiauz 3402, 
9628, 14640. 


583 


14346. L. deu 

14383. Beßere: Qui par tort 

14455. Beßere: tort 

14584. savere falsch für saveor. Beßere: »Grasces doinst diex 
grans savere« und tilge den punkt nach pere 14583. 

14887. esposer 14989, 15009, 15265; vgl. marier 15506 maria- 
23 870, 14351 maris 690 sire 4583 moilliers, molliers 33, 416, 
383, 5229 fernme, feme 112, 4837 veve 15511 noces 14882, 15171. 

14972. flajoz 7727; vgl. flajoler 6758, 10033 flahute, flaute 
314, 7134 flahuter, flauter 3813, 6754 frestels 7725 chalemels 7726 
irpe 1221 harper 371 vielle 1221 vieler 370, 8252 gigues 15077 
ges 9906 psalteres 15081 citoles 15081 cors 347, 4613, 7807 
rner 9775, 13260 araine 9776 businer 8082 tronpes 8036 tronper 
)82 tymbres, timbres 6760, 12772 tymbrer 6760 tabors 12772; 
chielete 1560, 3815 cloche 15386 clochiers 2464 clochier 4479 
mpanete 10011, 10093 estrumens 9810 melodie 7728, 15080 note 
| noter 9904 sons 6153, 8252 soner 347, 3766, 4615, 12010, 
1386 resoner 2820, 4710 lais 6153 chans 370, 9903 chancons 77, 
091 chanter 163, 8251 chantere 5234 deschans 9904 descorder 
16, 8720 acorder 8128, 8719, 11969, 13929 racorder 690. 

15065. servir 399, 2192, 10542, 15634; vgl. deservir 8838, 
05, 15494 parservir 9995 servises, services 5188, 6581, 9703 
rjans, sers (anm. 865). 

15104. dois (Rome est la doiz de la malice Fabl. et Cont. II. 
332 C’est la fontaine, c’est la doiz Dont sortent tuit li let pechie 
.S. 337); vgl. (anm. 4225, 9504) dus 15063, 15958 conduire 12882, 
224 se desduire 289, 349, 4404, 11538 desduis 71, 575. 

15238. regnes 710; vgl. rois 18, 26 roine 36, 59 roiauz 14, 
3, 13562 roialmes 417 emperere 6174 empires 4324, 10750 em- 
rials 4211 princes (anm. 305) dus (anm. 15104) cuens, quens, 
l. conte 1020, 6657, 6659. 

15420. Beßere: along(i)es; vgl. anm. 16. 

15609. apostoles, apostoiles 15620, 15803, 15811 archevesques 
333 evesques 14334 prestres 3270 clers 88, 9903 lais 14295 abes, 
anoines, chapelains, moines, none (anm. 4267) porcessions, pro- 
ssions 15315, 15801 sains 11206 deus, dex diex, obl. deu, de 
47, 1960, 2051, 2463, 3852 diables, deables 169, 518, 4602, 
13, 12914. 

15968. L. renovelee. 


584 


NACHTRAGE. 


Nach beinah vollständigem druck vorstehender beigaben er- 
schien im Jahrbuch für rom. und engl. litt. b. I neuer folge s. 65—103 
der erste theil einer durch zahlreiche textproben bereicherten in- 
haltsangabe unseres romans von Förster. Der verfaßer hat, trotz- 
dem er rechtzeitig von dem vorgerückten stadium meiner ausgabe 
(die nur durch zufällige umstände später als sein aufsatz in die 
hände des publikums gelangt) wußte, eine veröffentlichung seiner 
arbeit nicht für überflüßig gehalten, aber auch meiner ausgabe mit 
keiner silbe erwähnung gethan. Ohne mit ihm über diese seine 
anschauung rechten zu wollen und ohne auch in eine kritik des 
von ihm geleisteten, die beßer anderen zusteht, eintreten zu wollen, 
will ich das wenige, was davon dem leser meiner arbeit von interesse 
sein könnte, hier zusammenstellen. Ich gebe zunächst die varian- 
ten, welche die von ihm mitgetheilten textproben ([s. 66] v. 1—21, 
[s. 67] 33—87, 98—113 [s. 68] 165—70, 202—6, 228—321 [s. 70] 
377—99 [s. 71] 509—18 [s. 72] 532—5, 556, 558, 567, 58492 
[s. 73] 673—4, 685—8, 691—2, 750 [s. 74] 859—66, 921—6 [s. 75] 
1189—93, 1310—7 [s. 76] 1332, 1346—50, 147693 [s. 77] 1507—48 
[s. 78] 1574, 1608—14, 1793, 1906—39 [s. 80] 1963—72 [s. 81] 
2213—4, 2255—76 [s. 82 | 2423—4 [s. 83] 3011—26 [s. 84] 322530 
[s. 85] 3741—4, 4096—111 [s. 86] 4331—40 [s. 87] 5142-—69 [s. 88] 
5201—2 [s. 89] 5547—58 [s. 90] 7013—20 [s. 91] 73758, 
8164—76 [s. 92] 8454—9, 8512—28, 8831—52 [s. 93] 8920-5, 
9063—73 [s. 94] 9097—100, 9111—25 [s. 95] 9774—84, 9810—4 
[s. 96] 9901—8, 9938—42 [s. 97] 10361—406 [s. 99] 11400—9 
11423—32, 11471—538 [s. 102] 12885—90, 12914—7, 13001—)3, 
[s. 103] 13618—28, 13692—9.) von vorstehendem abdruck bieten, 
lasse aber die weg, welche der verfaßer in einer mir übersandten 
und im zweiten heft der Riv. di filol. romanza s. 135 anm. 2 ver- 
öffentlichten fehlerverbeßerung beseitigt hat: — 3. oir (ohne komms) 


585 


- 4 bien (wie ich) im fehlerverzeichnis: biens (wohl eine emen- 
tion, auch onor muß in onors geändert werden) — 9. Et on i 
sans — 16. anuioz (vgl. anm.) — 17. roial (ohne komma) — 
3 fils — 36. non — 37. Fille [ert] (vgl. meine anm.) — 105. 
saige — 112. femme — 165. seneschaus — 168. Quant — 205. 
ne... seneschalcesce — 241. voel — 251. devoi[e] — 271. Adont 
- 272. palir. — 273. dire, (dieselbe interpunktion wie ich, doch 
öchte ich jetzt lieber schreiben palir, . . . . dire — 275. dol- 
ment, 276. sovent. — 279. parole — 280. escole. (interpunktion, 
e auch ich in den anm. hergestellt habe, durch druckversehen ist 
s dort nicht deutlich erkennbar) — 286. [Et] je ne pris mie — 
37 todis (wie oben) im fehlerverzeichnis: tos dis (falsche emen- 
tion ebenso falsch 674, 8522, 8840, 9070, 11535 tot tritt in sol- 
en fällen nicht mit dem subst. in gleichen cas., num. und geschlecht) 
- 311. Se (je) — 316. Ces (l. cis) d. m. semble assez, fehlerver- 
Berung: Cil — 317. onques — 382. tretot (l. trestuit) (zweifel- 
fte beßerung, ebcnso. 396, 1348, 1929, 10402, denn die angabe 
102 anm. die reime sprächen für tuit, widerlegt das oben s. 525 
wagte) — 386. nes un — 511. enseignemens — 518. uif (vgl. 
m.) — 532. a quil quil (l. cui qu’il) fehlerverzeichnis: a quoi 
d'il — 1190. en chargerai — 1313. C’est (l. co est) — 1347. 
wonques — 1348 sont, ebenso 1487 und öfter — 1512. cis (wie 
ben) fehlerverzeichnis: cil — 1516. tochier (wie oben) fehlerver- 
ichnis: cochier — 1517. chandoilles — 1519. Mesire (wie oben) 
hlerverz. Messire (ebenso 1527, 1543, 8835, 8849, 9064 — 1525. 
s (bei mir druckfehler) — 1531. fais (bei mir druckfehler) — 
537. merveilles — 1538. De l’enfancon et des chandelillles — 
541. nel — 1611. non — 1613. Ge — 1920. uiez (wie oben) 
'hlerverz.: uieuz — 1926. Ne (vgl. anm.) — 1929. traitif — 2213. 
üques — 2264. D’itellz] — 2272. adeuiner — 2423. rema(i)nent 
- 3024 les — 4102. Mout (so durchweg für ml’t der hs.) — 4103. 
ert (von mir falsch aufgelöst) — 4107. Dieus — 4108. esuellies, 
- 4333. ne (l. nel) — 5149 puet — 5156. n’en — 5551. a l’aie 
ichtige worttrennung beim feminin, welche aber auch im masc. 
n Förster angewandt wird) — 5555. qu'on — 7378. Quar 
(est) — 7379. creussent (cod. croissent) — 7380. Que son (so) — 
170. uie(u)ment — 8513. sire[s] — 8518. orguilloz. — 8523. 
As) — 8524. homme — 8831. le (cod. se) — 8833. outreement 
- 8842. s’enmait (= s’esmait) — 8847. Ou.. ou — 8852. Ou...., 
rra 8920. onques — 9100. qu’on — 9940. cuident — 9941. mon- 
rees, — 9942. u(u)elent — 10367. s’en — 10368. cas... sohai- 


586 


dier — 10369. aconplis — 10377. mauvais — 10382. traua(i)l — 
10384 ou — 10385. Mout ua(u)t u. molt ua(u)t p. — 10398. haut 


oueure, fehlerverz.: haute oueure — 11406. m’a guerroïe (unz- 
läßig) — 11409. Nogan(t) — 11423. E, deus! f. e. p. r. — 1149, 
Ou ou — 11430. socors — 11480. uraie (»es dürfte »ueraie« zu 


lesen sein ebenso 11489. ain je bien ueraiement«) (schwerlich) — 
11490. m'en — 11504. preus — 11512. erra(m)ment — 11518. chaieus 
— 11521. miez — 11522. ueoir(s) — 11524. ouel — 11525. mie! 
.. assez — 11532. dez — 11533. assembles — 11535. ensemble 
— 11537. chose — 12889. sunt — 12890. mescreant — 12915. i 
cheualier ensenble — 13623. fiez — 13624. liez — 13627. sofrir 
— 13699. guerpis. 

Der in einzelheiten öfters ungenauen und etwas zu subjectir 
gefärbten inhaltsangabe sind kurze bemerkungen verschiedner art 
vorausgeschickt und eingefügt. Die wesentlichsten setze ich ber. 
Die oben s. 445 erwähnte notiz Jubinals lautet nach Förster s. 65: 
»le roman de Durmart est une vielle fable galloise assez interes- 
sante en vers de 8 syllabes, ce qui lui donne une allure assez vire. 
Elle se compose malheureusement d’environ 9000 vers, ce qui es 
un peu long, toutefois elle mériteroit d’être mis au jour etc.< 

Von der bei beschreibung der hs. unter no 5 angeführten 
chronik befindet sich in Paris eine abschrift (bibl. nation. Coll. ste 
Palaye fonds Moreau 1565). Unsere hs. soll nach Förster aus der 
mitte des 13 jh. herrühren (daß sie von 2 händen geschrieben, 
wird nicht erwähnt). Außer der von mir gelieferten beschreibung 
der hs. soll der nach Förster »demnächst erscheinende Berner kt 
talog, dessen franz. theil dr Grœber bearbeitet« eine genaue be 
schreibung der hs. bringen (s. 66). Die Verszabl des Durmart wird 
ungenau auf über 16000 verse angegeben, seine »sprache zeigt keine 
besonderen eigenthümlichkeiten, nur hie und da findet man einen 
picardischen anflug, wovon später eingehend gehandelt. wird. Seiner 
composition nach zählt er zu den besten seiner art und man kam 
ihn neben die besten erzeugnisse von Crestien de Troyes hinstellen, 
den der unbekannte verfaßer vor augen gehabt hat. Wir finden 
bei ihın dieselbe seelenmalerei, die langen monologe, die in leben- 
diger frage und antwort das wogen der gedanken in der brust er- 
kennen lassen und dergl. Dabei herrscht aber ein zug der realitit 
darin, der nicht wenig absticht und auf eine opposition hinweist. 
Wenn der held ungewöhnliche waffenthaten verübt, allein 10 (oder 
mehr; sic! 14) gegner besiegt, so wird dies eingehend motiviert“ 
(Förster denkt an den kampf Durmarts mit Creoreas und seine 


587 


genossen.) »Ferner finden wir ein consequentes fernhalten alles 
wunderbaren, keine riesen und feen, keine zauberer — dabei jedoch 
auffälliger weise zwei erscheinungen, die auf einer keltischen quelle 
(?) beruhen dürften und worauf ich die aufmerksamkeit der fach- 
männer zu richten mir erlaube.« F. meint die zweimalige erschei- 
nung des lichterbaums vor Durmart. Ich kann darin absolut nichts 
celtisches finden. Es ist nichts als eine ziemlich ungeschickte alle- 
gorie und wenn Förster s. 77 die erste erscheinung »für eine fremd- 
artige episode hält, die wohl ihrem gehalt nach auf das graue hei- 
dentum zurückführt und mit der handlung des gedichtes in keinem 
eigentlichen zusammenhang steht, wiewohl der dichter am schluße 
des gedichtes darauf zurückkommt,« so verräth er zum mindesten, 
daß er den ethischen zweck, welchen der dichter verfolgte nicht 
erfaßt hat. Mit v. 692 ist nach Förster s. 72: »der erste theil zu 
ende, die flegeljahre sind vorüber« während er s. 78 selbst den 
vers 1574: >or primes commence li contes« anführt. Die strenge 
disposition des gedichtes ist also gleichfalls von ihm verkannt, wie 
er denn auch nirgend im verlauf der inhaltsangabe sie hervorhebt. 
In der frage der jungfrau nach den kleinoden und boten, welche 
Durmars von seiner geliebten der königin von Irland empfangen 
habe, versteht F. s. 80 unter den juealz die hündin, jedenfalls eine 
sehr gekünstelte erklärung. Bezüglich des sperberkampfes wird 
auf Erec 735 sq. und Descon. 1565 sq. verwiesen, bezüglich des 
verirrens aus allzu tiefem nachdenken wird außer auf Perc. beson- 
ders auf den Chevalier as II espees f 14" c 2 verwiesen. »Die 
beschreibung des turniers gehört zu den glänzendsten und gelun- 
gensten theilen des gedichtes, was bei der sprödigkeit des gegen- 
standes um so mehr anzuerkennen ist. Sie ist jedenfalls bei weiten 
jener Crestiens in seinem Lancelot überlegen.« Bei der schilderung 
der Artusritter, welche Geogenans am folgenden turniertag Durmart 
bei deren vorbeiziehen entwirft, wird an die teichoscopie erinnert, 
aber auch im afr. epos begegnet sie noch oft, ich verweise bei- 
spielsweise auf die Chauson de Jerusalem v. 7217. 

Zu dem oben s. 446 f. gesagten füge ich hinzu, daß in den noteu 
der gesammte wortschatz gesammelt ist und daß in dem nach der übung 
des litterarischen vereins einheitlich angefertigten register, die citate bei 
eigennamen auf das gedicht selbst, bei anderen worten auf die noten 
sich beziehen. Daß die anordnung der anmerkungen häufig eine 
willkürliche ist, verkenne ich selbst nicht, hoffe aber diese anmer- 
kungen werden den hauptzweck, den ich bei ihrer wahrlich nicht 
mühelosen anfertigung im auge hatte, nämlich das lexicalische ma- 


588 


terial unseres gedichtes vorzuführen, erreicht haben. Eine noch- 
malige, unverhoffte übersiedlung veranlaßte den abschluß dieses 
buches in Marburg, wo meine musestunden mir begreiflicherweise 
anfangs knapp genug gemessen sind. Diese umstände möge der 
gütige leser bei beurtheilung nicht aus dem gedächtnis verlieren. 

— 8. 445 z. 5 von unten |. contre — s. 446. z.8v.o. Lo- 
herains — 8. 448. anm. z. 1. P. Meyer. — s. 460 17) Die erste 
der beiden brüssler hss. welche einen Doctrinal enthalten citiert 
Scheler als 10575. Das letztere enthält nach ihm eine überarbei- 
tung des alten doctrinal von Jean de Stavelot aus dem jahr 144. 
Dieser hat 25 neue strophen zugefügt. — s. 465. Die in aussict 
gestellte arbeit des Herren Lutz hat leider von diesem wegen 
krankheit aufgegeben werden müssen. Vielleicht werde ich später 
selbst dieselbe ausführen. — s. 509. z. 3 tilge: und. — s. 539 
anm. 334. |. es ist 

— 547 anm. 1678. Eine reiche beispielsammlung aus mittel- 
hochdeutschen schriftstellern hat Haupt in der anmerkung zur 
2ten ausgabe von Hartmanns Erec v. 5414 gegeben. 

— 8.548 anm. 1790 z.2. 1. anm. 4220 und z.3. 1. anm. 11606. 
— 8. 562 z. 5 1. 6150, 14716 — anm. 4208. z. 3 1. (anm. 79) — 
anm, 4211. z. 1, 2 1. samis (oben s. 530) — z. 10 forree 7216, 
9141, 13012 — 8.564 anm. 4245. z. 2 1. alumer 9159 — anm. 4267. 
(nicht 4262) — s. 565 anm. 4401. z. 3 1. passages (anm. 2122) — 
s. 570 anm. 4950. z. 3 1. descaindre 3000 — z. 5 1. caingler — 
s. 571 anm. 5782 (nicht 5789) — s.572 anm. 6338. z. 5 1. espisces 
— z. 6 |. gingebras 6357 — s. 573. anm. 6564. (nicht 6566) — 
anm. 7043 z. 3 1. converser 5429 revertir. 


589 


REGISTER. 


adamagier 2989 
ades 4830 
adeser 4709 
adestrer 14088 
adober 10020 
adolcir 4652 
adoles 2988 
adont 4830 
adosser 4225 
adrechier 3170 
adrois 3170 
afaire 43 
afaitier 12756 
aferir 4709 
afermer 10915 
affaitier 12756 
affebloier 1692 
affermer 10915 
affichier 10915 
affiebler 1901 
affier 4519 
affoler 1037. 
affubler 1901 
agenoillier 4225 
agreer 2804 
agus 4727 
aidier 13695 
aigles 7024 
aigue 4180 
aillorg 5898 
ainc 11606 
aincmais 1790 
ainsmais 1790 


590 


ainz 1194 angoisse 4547 
aire 256 annioz 16 
airer 2543 anuuit 3006. 
airs 256, 2543. anqui 3006 
ais 4682 ans 6384 
aise 3008 anscais 107 
aive 4180 ansdoi 12995 
ajorner 3006 antres 114 
ajoster 7002 anuis 16 
alaine 4225 anuitier 3006 
alcuns 5898 aorer 4125 
alemele 7417 apmsıer 4327 
aleoirs 595 aparcivoir 4187 
aler 595 aparillier 2833 
alever 4581 aparler 119 
aligemens 990 aparoir 4253 
allors 5898 apeler 4941 
aloes 7024 ’ apendre 6046 
alongemens 16 apers 0915 
alquans 5898 aplanoier 4437 
alumer 4245 apoier 1084 
amasser 7061 apointier 12700 
ambedui 12995 aporter 430 
ambler 4254 apostoles 15609 
ame 4225 apparoir 4253 
amender 4851 appeler 4941 
amener 4141 aprendre 4236 
amer 4566 apres 3495 
amers 4652 aprester 3495 
amis 4566 aprochier 7223 
" amistes 4566 apuier 1084 
amonter 1143 aquiter 4383 
amorer 4727 . arachier 2997 
amors 48 araine 14972 
anbler 4254 . araingier 998 
ancesserie 4220 araisnier 322 
anchois 4220 . arbalastree 7417 
anciens 4220 arbreseaz 2997 
ancors 4830 arche 4267 
Andelise 36, 1723 (fran von Jose- archevesques 15609 
fent) archons 222 
andoi 12995 arciers 222 
ane 7024 ” arcoier 222 
aneaz 4211 ardoir 4946 


Angarde 3579 (= Garde) Ares 7148 (könig, vater von 


591 


ant. maut. 285, 701, wo atirer 7101 


ı heißt) atorner 11095 
075 atres 5898 

148 . aube 3006 

5 aubers 7417 

17 auctors (8. 503) 


7745, 9987 (liegt in Sussex. aucuns 5898 
besitzer sind nod jetzt Aullas 8493 (de Roche-Mont; vgl. 
; vgl. Arondele im Ferg. Tulas de Roge-Mont) 


) aumosniere 4211 
1099 aunois 2997 
v. 1899) auquans 5898 
1075 ausi 2286 
0915 autrement 5898 
158 autrier 3006 
art) 222 (arc) auz 4182 
88, 4195, 5920, 6002 (obl. aval 5131 
Avalon 6661, 7448 (= Valon. be- 
: 805 sitz von könig Bangus) 
18 2177 avanchier 4220 j 
0480 avant 4220 
107 avarisce 1646 
220 avenir 1150 
)02 aventure 1150 
3733 aveques 11948 
10480 aver 4242 
r 2689 avers 1646 
10235 avesprer 3006 
10235 avilier 4564 
733 avironer 4950 
I, 8220 avis 4393 
10480 avoes 2487 
4 avoi 2487 
2286 avoier 1734 
851 avoir 4242 
182 avres 3495 
)4 avuec 11948 
2997 azors 1581 
13409 bachelers 865 
: 522 baillier 1198 
30 bains 6338 
2557 bais 1581 
531) baisier 11441 
r 3006 baissier 11441 


balance 4547 


592 


ballier 1198 

baloier 1060 

bandon 4830 

Bangon, Bangos, Bangus 6661, 
7448, 7459 (könig von Avalon) 

Bangot, Bangort 5064, 15881 (stadt 
in der grafschaft Carnarvon in 
Wales) 

baniere 7395 

banir 10649 

baptisier 11782 

barbakane 4344 

barbe 4225 

bare 4344 

bargaignes 8354 

barnages 865 

Barndis 6657, 7449, 7961 (= Bran- 
dis. Graf von Galvoie; vgl. Bran- 
delis. Contes del Graal. Holland, 
Crest. s. 202) 

bas 11441 

bastir 4407 

batalle 2387 

batealz 835 

batestal 2387 

batillies 2387 

bauz 4134 

bautesme 11782 

bealz 40 

behorder 7002 

bel 201 

Bel-Brulles 4935 (bei Morois) 

Belians 3583 (Bethlehem) 

belissor 40 

bellin 10915 

bender 8497 

beneoir 4205 

Benewic, Benvic 6701, 7743 (ef. 
Berwickshire) 

ber 865 

berser 222 

Bertaigne 8353 (— Bretaigne) 

bertece 4344 

besoigne 3637 

besto 7024 


beubanciers 683 

biaz 40 

bien 354, 4138, 10817 

bienveignier 4138, 4208 

bis 1581 

bisce 7024 

Blanche-Cite 151, 573, 939, 172 
Josefents residenz) 

Blanche-Lande 6705, 7747 (Grafes- 
sitz) 

Blanches - Mores 6385, 6711, 82% 
(5 meilen vom 10-jungfrme 
schloß) 

blans 1581 

blasmer 4851 

blasons 6621 

blastenge 1464, 4851 

bfecier 4716 

blias 4211 

blons 1581 

bobance 683 

boceres 4479 

boche 4225 

bochus 4479 

boclers 6338 

bocles 7417 

boions 7417 

boisdie 669 

boisier 669 

boivre 6338 

boiz 388 

bokerans 4211 

bon 4138 

bondir 1545 

bontes 4138 

boorder 7002 . 

border 4149 

borderes 1181 

bordons 1080 

borjois 4267 

bors 4267 

boscages 388 

boter 4709 

boz 388 

braches 7024 


593 


6703 (= Briains) 
:30 


7961 (= Barndis) 

4147 (Sitz von Brun) 
1693 

78 (von Lis, Kes genosse) 
36 

225 

38 

B) 

3 10285 (= Bertaigne) 
6703, 7745 (= Braiains. 
on Arundel) 

181 

39 

498 

1270 

388 

7858 (Sitz von Clamador) 
50 

188 

581 

)bl. Brun 1) 3798, 3837, 
ron Branlant, Josefents ju- 
enosse; vgl. Cont. del Gr. 
land S. 202) 2) 2683, 2857, 
1209, 6667, 7255, 8027 (von 
„bruder vonCardroain,neffe 
inigs der Mores) 
683 
32 
24 
138 
8 

1037 

4211 
50 
> 


14972 


4950 
' 4958 
ete 14972 


ATS 


canele 6338 

cant 10817 

car 10817 

Cardroains 2011, 2341, 2390, 2656, 
10609 (= Kardroains, Bruns von 
Morois bruder, Ydains von Lan- 
doc gatte) 

Carduel 8499 (Sitz von Dos, stadt 
in Wales, jetzt Carlisle; vgl. 
Chev. au lyon 7, Ferg. ed. Martin 
s. XIX) 

carole 2333 

casemens 1736 

casser 4498 

castes 2522 

ce 4182 

cealz 4182 

cele 4182 

celer 5275 

celestres 4180 

celiers 4407 

celz 4182 

cenbiaus 7002 

cendalz 4211 

cenele 236, 1358 

cent 12995 

cercles 4211, 7417 

cers 7024 

certes 4169 

cervele 4225 

cerviaz 4225 

cesser 5275 

cesti 4182 

cha 3120 

chaaine 5813 

chace 4211 

chacere 556, 4187 

chacier 4185 _ 

chadedens 3120 

chaens 3120 

chafer 4742 

chafors 3129 

chaiens 3120 

chaiere 9504 

chaındre 4950 

38 


594 


chaines 2997 
chainsis 4211 
chainture 4211, 4950 
chairete 9504 
chaitis 4187 
chalemels 14972 
chalengier 4941 
chaloir 4742 
chalors 4742 
Chalvoie 2490 
chamberiere 228 
chambre 228 
chamois 7417 
champaigne 4317 
chanceler 4693 
chancons 14972 
chandelle 12094 
chanes 2997 
chanesie 4267 
changier 4745 
chanoïnes 4267 
chanole 4225 
chans 4317, 14972 
chantel 10915 
chanter 14972 
chanus 1581 
chaoir 4698 
chape 4211 
chapeax 4211 
chapele 4267 
chaperons 4211 
chaples 4709 
charbons 4448 
charcans 5535 
chargier 5535 
charnels 4225 
charoler 2333 
charpenter 4709 
chars 4225 
chartres 4407 
chas 4742 
chascuns 4182 
chatealz 4267 
Chatealz 1) des molins 10921 (bei Li- 
meri) 2) as X puceles 6112 (1 tag 


von Roche-Brune ; vgl. Castit 
Pucieles Edinburg. Ferg. 
Martin XIX s. Holland 204 

chastelains 4267 

chastengiers 2997 

chastoier 4851 

chasus 3120 

chauces 4187 

chaucie 4401 

chaufer 4742 

chauz 4182 

chaves 4437 

cheminee 228 

chemins 4401 

chemise 4211 

chercier 4950 

cherir 4686 

chevachier 4146 

chevalerie 4146 

chevaliers 4146 

chevaus 556 

chevelz 4225, 4437 

chiches 1646 

chiens 7024 

chiere 4225 

chiers 4586 

chies 805 

cho 4182 

choisir 4893 

chose 43 

chu 4182 

chuquier 4689 

ci 4182 

cielz 4180 

eienquante 12995 * 

cierges 12094 

cis 4182 

cites 4257 

citole 14972 

ciz 4182 

Cladains 10283 (li Vers) 

Clamador 6671, 7858, 7899 (de 
Bruiere) 

clamer 4941 

clares 6338 


595 


conjurer 4734 


3(GrafanhängerNogants) connestablen 1075 


conoistre 52 

conquerre 4807 

conrois 22 

consillier 821 

consiwir 2648 

contenance 4239 

contendre 649 

conter 4185 

contraires 8485 

contralier 3485 

contratendre 649 

contre 3485 

contredire 4205 

contree 3485 

contrefaire 12756 

contremont 1143 

contrester 1075 

contreval 5131 

converser 7043 

convoier 1734 

convoitier 4111 

convoitise (v. 10854) 

cope 6338 

coper 4709 

copiers 2997 

corages 4225 

core 4254 

corecier 2543 

corgie 6621 

corner 14972 

Cornillon 7402, 7928 (Site von Ga- 
lehes, schlachtruf) 

Cornuaille, Cornualle 6655, 7251 
(reich könig Ydiers) 

corrocier 2548 

coroner 4950 

corre 4254 

cors 4189 (court) 4166 (cour) 4225 
(corps) 14972 (cor) 

corsuz 4225 

cortois 4166 . 

cosine 2009 (cousine) 3149 (cuisine) 

coster (v. 7542, 7677) 

38 * 


596 


costume 3275 dame 823, 1734 
cote 4211 damedex 823 
coteaz 6338 damoisiaz 823 
couchier 12309 Danemarche 37, 418 
coudre 4211 dangiers 303 
couper 4709 Danois 449 
coute 4211 dans 823 
coutelz 6338 dansealz 823 
covenans 4208 danser 2333 
coverture 4211, 10915 de 11948, 15609 
covine 79 deables 15609 
covrir 10915 debonairetes 256 
coz 4709 debrisier 4498 
craventer 4498 dechoivre 4187 
creanter 4240 deci 4182 

creere 2009 decivoir 4187 
cremir 4547 declins 1084 


Creoreas 5693, 5744, 5810 (oheim decoler 4718 
Pinels le Brun, raubritter, herr decoper 4708 


von Roche-Brune) dedens 3120 
crepes 4437 dedire 4205 
crestealz 4344 deerains 227, 10915 
crestiener 1782 defendre 4782 
creteaz 4344 defermer 10915 
crever 4498 deffubler 1901 
criais 1450 defier 4519 
croire 4240 definemens 1092 
croissier 2632 defoiz 4782 
croistre 4143 defors 4244 
croler 4309 defroissier 2586 
crosier 2632 defubler 1901 
crotes 4407 degnier 4570 
cruelz 4707 dehaitier 225 
cuens 15238 dehes 225 
cuellir 5010 dehurter 4689 
cuers 4225 dejoste 7002 
cui 4182 delais 2557 
culvers 1181 deles 2525 
cum 10817 delitables 5010 
eure (v. 18, 829) delitousement 5010 
cuvers 1181 delivrer 1388 
daignier 4570 delivres 1388 
Daires 8166 (könig Darius) vgl. demain 3006 

Anm. demallier 2578 


damages 2988 demalaire 256 


ır 4197 
s 4830 
4141 
r 8673 
> 11099 

)3 

r 1143 
2557 
r 185 
5 

315 
190 
2152 
7526 
430 
4190 


> 256, 4339 


"805 

r 998 

: 5131 

3 4498 
10915 
10915 
85 

8 

: 2804 
13695 
7417 

bler 2689 
ns 1150 
ır 4344 
:e 4950 
e 2177 
14972 
er 5539 
4187 
10915 
r 12309 


ugnier 2123 


er 7061 
» 12756 
ter 4244 
tre 52 
er 22 
lier 821 


597 


descoper 4851 
descorder 14972 
descovrir 10915 
descrire 2632 
desdains 4570 
desdire 4205 
desduire 15104 
desegier 3733 
deserter 4946 
deservir 15065 
desesperer 3673 
deseure 2993 
desevrer 11095 
desgarnir 1551 
desgres 4527 
desi 4182 
desireter 2009 
desirriers 4111 
deslachier 4145 
desloialz 14335 
desloier 5618 
desmaillier 2578 


desmesurance 11099 


desmonter 1143 
desonerer 4190 
desor 1640 
desore 2993 
desos 2993 
despendre 6046 


desperemens 3673 


despire 4190 
desplaire 4441 
desploier 4304 
despondre 1164 
desprisoner 1728 
desque 4830 
desraisnier 4183 
desrees 22 
desrengier 998 
desrois 22 
desronpre 4498 
desroter 13216 
dessirer 4211 
destemprer 3006 
destendre 649 


se | | 


598 


destorber 4946 
destraindre 1384 
destrece 268 
destres 14088 
destriers 556 
destrois 268 
destruire 4946 
desver 685 
desverroillies 4527 
desvoier 1734 
desvoluper 4304 
detenir 4239 
detriemens 291 
deus 15609 
devant 3006, 4220 
devenir 4208 
devers 7043 
devins 4133 
deviser 4185 
devoir 811 

dex 2487, 15609 
dez 3080 

diables 15609 
diaspres 657 
diemence 823 
diex 15609 
dignes 4570 
Diones 594, 595, 641 (obl. Dionet. 


me nasia diencr) 
ire 4205 


dis 119, 3006, 4205 

disnement 4570 

disner 6338 

divers 7043 

dobler 12995 

docors 4652 

doctriner 4851 

doi 12995 

doignons 4267 

dois 4225 (doigt) 9504 (siège) 15104 
(source) 

doloir 2988 

dolz 4652 

doner 11724 

doniers 10657 


donques 4830 

dont 4830 

dorenavant 1640, 3590 

dores 4448 

dormir 11547 

Dos 8499 (von Carduel, Giflets vater) 

doter 4547 

doz 4652 

dras 980, 4211 

drecier 3170 

drois 3170 

dromadaires 556 

dromons 556 

drus 1392 

duels 2988 

dui 12995 

durement 354 

durer 8860 

Durmars 90, 131, 223, 357 (obl. 
Durmart) 

durs 8860 

dus 15104 

dusque 4830 

Duveline, Duvelline 6669, 7258, 
7278, 8047 (sitz des grafen Enor) 

dyaspres 657 

Dyonise 6331, 6523 (eine der 10 jung- 
frauen wohl Geogenants dame) 

e 2487 

eages 168 

eals 4182 

eave (= aive) 4180 

efforcier 4244 

effroiz 1450 

el 4182 

elas 2487 

ele 4182 

elmes 7417 

emperials 15238 

en 11948 

enarmes 7417 

enbahir 4547 

enbanoier 4730 

enbarer 4344 

enbatre 2387 


10915 
5275 
ure 4149 
1 4225 
: 4946 
ies 1084 
1339 
2 4185 
ire 4950 
ier 5535 
1084 
10915 

er 7061 
8 3485 
4851 
1830, 7618 
er 4166 
106 

ns 3006 
e 11547 
4211, 10020 
1640 
8860 


ai 


599 


ennuil 3006 
Enor 8047 (graf von Duvelline) 
enpaindre 4709 
enpeser 6046 
„enpirier 4608 
enplir 388 
enpoignier 31 
enporter 480 
enprendre 4286 
enprisoner 1728 
enquerre 4807 
enqui 3006 
enragier 685 

ens 3120 

ensaier 3008 
ensamble 2689 
ensanglenter 4225 
ensauchier 4214 
enseigne 7395 
enseignemens 185 
enseler 6521 
ensemble 2689 
ensement 2689 
enserrer 10915 
ensi 2286 
enstormir 7002 
entaillier 4727 
entalenter 522 
entasser 7061 
entechies 188 ” 
entendre 649 
enterchier 12995 
enterrer 4180 
enteser 649 

entirs 309 

entor 11095 
entorner 10020, 11095 
entracointier 120 


ins 5486, 7152, 8485, 13743 entramer 4566 


se von Ke) 
+ 4968 
116 

or 4245 
4141 

6 


entraprochier 7228 
entrataindre 3409 
entravers 7043 
entrebaisier 11441 
entredire 4205 
entredoner 11724 


600 


‘ 


entree 4815 escarlate 4211 
entreferir 4709 escars 1646 
entregarder 3812 escarteler 12995 
entrehurter 4689 escaver 4498 
entrelancier 7417 eschais 3080 
entremes 5032 eschaper 4211 
entremesler 272 escharnir 1646 
entremetre 5032 eschars 1646 
entreprendre 4236 escheoir 4693 
entrer 4315 eschequerer 3080 
entresaigne 7395 escheveluz 4437 
entresait 3008 eschevis 1868 
entrevenir 4208 eschielete 14972 
entreveoir 4393 eschiver 134 
entroblier 4092 eschuiers 7417 
entruels 4225 escient 4133 
entules 141 esclariement 719 
enuis 16 esclas 4709 
enuit 3006 esclavine 1079 
envain 250 escliche 4682 
envair 7002 escluse 4344 
envanuir 250 escole 284, 4851 
envellier 2256 escolter 4207 
envenir 4208 escondire 4205 
envers 7043 esconser 3930 
enviellir 168 esconter 4185 
envie 4393 escorcier 4716 
environ 4950 escorder 7591 
envis 4111 Escosse 6699, 7401 (königreich) 
envoier 1734 escoulter 4207 
envoisies 117 escraventer 4498 
erbe 3141 escremir 129 
Erec 7150, 8453 (vgl. Eres Ferg. escrier 1450 

1, 15) escrire 2632 
eritages 2009 escroseis 2632 
ermine 4211 escuellir 5010 
erraument 4444 escuiers 7417 
errer 4444 escuz 7417 
es 10869 esgaiole 5813 
esbadir 4134 esgarder 3812 
esbahir 4547 esgares 4444 
esbanoier 4730 esjoir 4484 
esbatre 2387 eskiuz 134 
esbaudir 4134 eslains 4963 


escameas 9504 eslais 4963 


4190 

es 1026 
veler 6052 
us 4267 

oir 13364 
ater 1250 
4225 

r 4225 

ir 3071 
gnier (v. 5653) 
rellier 4718 
8811 

ires 1250 
alz (v. 1181) 
3536 

re 4130 

r 3673 

3 4225 

ns 1270 
8811 

iers 7024 
emens 7061 
‚es 1250 
3536 

: 4398 

3 6338 

üer 4304 
iter 1250 

3 8673 


couagus aveu 
estains 1581 
estal 1075 
estanchier 2613 
estendre 649 
ester 520, 1075 
estes 10869 
estez 6384 
estinceler 1280 
estoile 4185 
estoire 1551 
estolz 775 
estoner 4694 
estordis 4694 
estores 1551 
estorgons 6338 
estormir 7002 
estors 7002 
estoutement 775 
estovoir 1539 
estraiers 4444 
estrains 1384 
estrais 7101 
estrangler 4718 
estrangnes 4946 
estre 148, 18490 
estriers 6621 
estrine 11724 
estris 10192 
estriver 10192 


602 


fable 4185 fies 1736 
facons 12756 fiex 2009 
faide 4327 figure 1798 
faillir 12247 fille 2009 
failloler 6192 filz 2009, 6158 
faindre 1018 finer 1092 
faire 12756 fins 4568 
fais 1188 flahuter 14972 
faisans 6338 flairs 4339 
faisse 8497 flajoler 14972 
falloler 6192 flanboier 4245 
faloir 12094 flatir 4709 
fassier 8497 flaute 14972 
faucons 7024 Auibes 1692 
fausser 4568 florir 6192 
favieler 4185 floter 2581 
fealtes 4519 foillus 6192 
febles 1692 fois 882, 4519 
fechiere 3141 foisons 13216 
fee 1966 foler 1037 
fel 1181 fonder 4718 
Fel 3255, 3579, 5282, 7022 (li Felde fondre 4718 
la Garde, ein raubritter) fons 4718, 6158, 11782- 
feme 14887 fontenele 6158 
fendre 4498 forbors 4267 
fenestre 4527 force 4244 
fenis 1092 forcele 4225 


Fenieo 14753, 15364 (königin von forcies 4225 
Irland,Durmarts dame ; vgl.Cliget forelore 10915 
bei Holland Chr. d. Tr. 48 und fores 388 
Meraugis, bei Keller Romv. forfaire 12756 


599, 17) fornir 11724 
fer 4709 forrez 4211. 
ferir 4709 fors 4244 
fermer 10915 forsclore 10915 
fermir 4547 forterece 4244 
ferrans 3773 forsener 10235 
fers 3778 forvoier 1734 
fervestis 10020 fossez 4344 
feste 6384 fonz 1037 
fi 4519 fraindre 2586 
fiancier 4519 frains 2421 
fichier 10915 frans 4865 
fie 882 frarins 2009, 4686 


fiers 4709 fremir 4547 


603 


394 

, 7153 (Gavains bruder) 

8 7153 (Gavains bruder) 

s 1181 

ie 4317 

:830, 11606 

34 

3812 
Galaus 6659, 7487, 7960, 

(Graf des Gaut-Destroit) 
6662, 7402, 7897, 8135 

Cornillon; vgl. könig Ga- 
im Lai du Cor 508) 

150 (li Chaus, Artusritter) 

11, 420, 939, 2728, 152,4 

fales) 

8825, 5563, 5896 (= Dur- 


— 


5923 (adj. f.) 
4437 

254 
7449, 7473, 8084 (sitz des 


graf Barndis = Galloway; vgl. 
Martin Ferg.) 

gans 4211 

garantir 2300 

garconiers 865 

Garde 5029, 5216 (= Angarde 3 
tagereisen von Gladingesbieres 
.jenseit des meerarmes, sitz des 
Felon.) 

garde 3812 

garir 2300 

garnir 1551 

gars 865 

gas 4205, 4441 

gasteaz 6338 

gaster 4946 

gaus 388 

Gaus-Destrois 7960, 13996 (sitz des 
graf Galans) 

Gavains, Gawains 1804, 5433, 5850, 
7146, 8191, 8410 

ge 4182 

gehir 4205 

geler 4742 

gemme 4211 

Genoivre 4538 (frau von Artu) 

DE Eee 

gens 404 

gentilece 404 

gentiuz 404 

Geogenans 6164, 6241, 6366, 8760 


(Guivrets oheim, Dyonises ritter) Y 


germains 2009 

gerofles 6338 

gerpir 4963 

gerredons 11727 

gerroier 4327 

gesir 4935 

geste 2009 N 

geter 440 

gie 4182 

Gifles 7154, 8499 (Dos von Carduel 
sohn; vgl. Mant. maut. 526 ff. 
Holl. Cr. d. Tr. 202, 203) 

gigues 14972 


604 


gingebras 6338 

gironer 4950 

giuz 4730 

Gladinax, Gladineaz, Gladoins 3247, 
3601, 3716, 5299, 5308 (li Ver- 
malz, ritter) 

Gladingesbieres, Glandingesbieres, 
Glatingebieres, Glastingebiere 
5330, 5415, 6004, 9321, 9366, 
9380, 9383 (Artus residenz) 

glais 923 

glaives 3536 

glatir 1450 

glise 4267 

goces 2145 

gonfanons 7395 

gorge 4225 

gorra 4484 

gote 286 

Graal 7377, 8448 

gracier 2768 

graine (v. 8547, 9142) 

grans 1966 

Grans chevaliers, rois 1815, 2045, 
2771, 2984, 10577, 10588 (— No- 
gäns) 

Grant-Montaigne 6678. (grafensitz) 

gras 1868 

grascier 2768 

gres 2768, 2804 

grever 2988 

grifauz 7024 

gris 1581, 4211 

gros 1868 

guaires 11606 

guarir 2300 

guenchir 11095 

guerpir 4963 

guerre 4327 

guerredonner 11724 

guez 11619 

guiches 4527 

guige 7417 

guile 669. 

Guincestre 4524 (li tresors de) 


guinple 51 

guirpir 4963 

guise 3169 

Guivres 5890, 5994, 6184, 6952 (li 
Blons, Durmarts knappe, Geo- 
genants neffe, vgl. könig Guivrès 
li petis im Erec. Holland s. 21) 

ha 2487 

habitacles 4267 

haidier 225 

haine 4566 

haire 4211 

hairons 7024 

haities 225 

halz 4214 

haper 4665 

hardis 2522 

Hardis 8477, 13131 (Li Lais, Ke 
neffe) 

harper 14972 

haster 6338, 4304 

haste 6338 

haubers 7417 

hauchier 4214 

haumes 7417 

hauper 4665 

hauster 4304 

hautains 4214 

hauz 4214 

helmes 7417 

henas 6338 

henir 1450 

herbe 8141 

herbigier 3773 

hermitages 4267 

hernais 6621 

hier 3006 

hisdoz 4492 

hocier 1545 

hom 404, 865, 1734 : 

honir 1573 

honors 4190 

hontes 1573 

horder 4344 

huchier 4941 


605 


6 

s 4527 

28 1084 
3363 

1689 

1 

1450 

: 4185 


2 

4, 2035, 2389, 2509 (= Yde 
‘dain, Cardroains dame) vgl. 
13235 

5 

) 

) 

333 

4182 

r. 4881, 5827, 11016) 

. (v. 1548) 

‚81 

180 

3 

1167, 1311, 1889, 1965 (= 
de, Yrelande, reich der 
in Fenise) 

87, 7437, 7456, 7935 (= II- 
'sles, ein königreich) 


joer 4730 

joiaz 327 

joie 4484 

joindre 2689 

joins 942 

joinz 6338 

joir 4484 

jolis 40 

jonciere 942 

jones 168 

jons 942 

jors 3006 

Josefens, Josephens, Jozefens 26, 
174, 411, 927, 3614, 5065, 9600, 
12763, 13961 (könig von Gales 
und Danemarche, Artus vetter 
Andelises gatte, Durmarts vater) 

joste 7002 

jounes 168 

jovens 168 

ju 4182 

juedis 6384 

juer 4730 

jugier 4734 

juglere 4730 

juiaz 327 

juise 4734 

jurent 4935 

jurer 4734 

jus 3120, 6338 

justicier 4734 

kar 10817 

Kardroins 2390, 2405 (= Cardro- 
ains) 

ke 4182 

Kes, Kez 5438, 7005, 7083, 7660, 
8353, 12946 (= Ques. Seneschal 
der Bretagne ; vgl. anm. 160) 

keus 3159 

keusdre 4211 

ki 4182 

!’ 4182 

la 3120, 4182 

labors 3007 

laceis 4145 


606 


lacier 4145 

laens 3120 

lafors 8120 

laïdengier 4499 

laiens 3120 

lais 4492, 14972, 15609 

Lais-Hardis (v. Hardis) 

laissier 4963 

laituaire 5010 

lajus 8120 

lamont 1143, 3120 

lamproie 6338 

lance 7417 

Lancelos 5435, 7147, 7281, 7953, 
8439 (del Lac) - 

lanciers 7417 

lande 388 

Landoc 2005, 2014, 2042, 2316, 
10594 (Ides sitz, 5 wochenreisen 
von Limeri) vgl. anm. 13235 

laniers 1181 

lardes 6338 

largece 1646 

larmoier 5196 

larris 388 

las 2487, 4963 

lasquier 4963 

lasse 4145 

lasser 4963 

lassier 520 

lasus 3120 

laver 6338 

laz 4145 

le 4182 

lefrus 107 

legiers 990 

lengages 4205 

lentement 5720 

lentilloz 107 

lermoier 5196 

lerres 115 

les 2525, 4182 

letres 2632 

lever 4581 

levriers 7024 


lez 268, 2525 

li 4182 

lice 4344 

licies 4149 
lieges 1736 
liepars 7024 
lies 4484 

liez 4484, 12309 
liges 1736 
ligiers 990 
Limeris 10673, 10969 (Fenices 
linages 2009 
linges 4211 

lins 4211 
lionceaz 7024 
lions 7024 

lire 5010 

lis 8141 (lis) 5010 (lit) 
Lis 8478 (Brans de) 8529 (Melian 
listes 4149 
liupars 7024 
live 11099 
livrer 1388 
liwee 11099 
loalz 14885 
loee 11099 

loer 1202 

loge 228 
loiates 14335 
loier 5618 
loiers 1202 
loins 2384 

lois 14335 
loisirs 3006 
longe 2384 
lontains 2384 
lor 4182 

loriers 2997 
lors 4182, 4830 
losengier 669 
loz 1202 

lues 4830 

lui 4182 

luisir 4245 
luminaires 4245 


607 


3884 manois 4830 

185 mantiaz 4211 

7024 mar 4608 

3 marche 4149 
2522 marchiez 4267 

2 marcis 4149 

2 mardis 6384 

417 . mares 4309 

er 4407 mariages 14887 

: 2578, 4709 Marie 5843 (Sainte) 

006 maris 731, 14887 
3873 - maroniers 4180 

3169 (main) 4139 (moins) mars 10657 
(maint) marteler 4709 
rant 4239 martire 4761 

air 4239 massele 4225 
43, 6384, 11374 mater 4718 

2 3873 (vgl. machoner) matere 4185 
3873 matins 3006 

1 3873 maudire 4205 

3 334 mavaistes 4608 

ature 1150 me 4182 

lis 1198 meciner 2300 

578 meffais 12756 

2 12756 mehains 4716 
2804 meismes 4182 
ies 225 Melians8529 de Lie, Tristans neffe; 
2578, 7024 vgl. Holland a. 202, z. 8) 
2578, 4709 mellee 1644 

1er 4141 mellors 4138 

re 5032 melodie 14972 

wre 4807 membrer 4092 

08 membres 4225 

5 1% menchonge 669 
ns 522 mener 4141 

ı 4608 menestreus 3637 

e 4803 mentir 669 
3873 mentons 4225 
4211 menuement 854 
4197 menus 4139 

xx 4141 mequeance 4693 

x 333 mercier 2768 

1 8169 mere 2009 

: 8169 merir 2768 


3873 mers 4180 


608 


merveille 854 
merveller 6052 
mes 4182, 5032 
mesavenir 1150 
mescheance 4693 
meschies 805 
meschine 283 
mescreans 4240 
mesdire 4205 
mesire 865 
mesler 272, 1644 
mespasser 2122 
mespenser 4142 
mesprisons 4236 
mesquerance 4807 


messages 5032 
mestiers 3637 


messure 11099 
metre 4851, 5032 
meubles 13364 
mi 703, 4182 


mielz 4138 
mien 4182 
mille 12995 
millors 4138 
mirer 3095 
mires 2300 
mis 703, 11374 
moi 4182 

moie 4182 
moilliers 14887 
moines 4267 
mois 6384 
moities 703 
moliere 4309 
molins 4267 
molliers 14887 
molt 854, 4143 
mon 4182 
mons 1148 
montaigne 1143 
Mordres 7154, 7658, 8347 (Li Petis, 


Artusritter) 
Mores 6400, 6652, 7708, 7781 
morir 4716 
mornes 731 
Morois 4945, 5051, 8005 (Bruns = 

schlachtruf ; vgl. Marois = M 

rose, Martin Ferg. XXI) 
morre 4267 
mors 272, 4716 
mosniers 4267 
mostiers 4267 
mostrer 185 
mote 5131 
moutons 7024 
movoir 18364 
moz 119 
mucier 5275 
mue 4745 
mueblez 13364 
muer 685, 4745 
mule 6338 
murs 4344 
mus 7601 
nacele 835 
nagier 835 
naie 11606 
nains 1966 
naistre 10558 
naistres 4339 
nape 6338 
nature 10558 
navrer 4716 
ne 11606 B 
nel 3218 e 
nenil 11606 
neporquant 1737, 10817 
ners 4225 
nes 835, 1026, 3218, 4225 
nesuns 11606 
nez 4225 
nicetes 194 
niece 2009 
nient 286, 11606 
nies (284) 2009 
nigremance 4734 


14887 
8 


ıs 10587, 10639 (= li grans 
valiers, rois Fenices vetter) 


: 286 
4718 

1581 
186, 4742 
1450 
res 12995 
er 4941 
1606 
aloir 4742 
x 4205 
4267, 12995 
4941 

1581 

775 

3812 
182 

4182 
14972 
, 4163 
4135 
11606 
‚006 

2988 
3r 4205 
0020, 11606 


:196, 4220 (Ydiers vater) 


2, 11948 
4092 
rement 4245 


ons (v. 10327) 


4718 
948 
4383 
606 

07 
4444 
009 

z 7024 
rs 2997 
4948 
= hom) 
rmars 


609 


ombrages 4245 
omnipotens 2366 
oncles 2009 
ongemens 2300 
onkes 4830 
onorer 4190 
onquemais 1790 
onques 4830 

or 4830 

orages 1037 
orains 1640 


Orcanie 6697, 7741 (königreich) 


ordener 998 
ordes 4339 
ore 3006 
orelle 4225 
orendroit 1640 
ores 1037 
orfenius 2009 
orfrois 3007, 4448 
orges 14972 
orguelz 775 
orine 2009 
oriere 4149 
orlez 4149 
orphenins 2009 
ors 4448 
oser 2522 
ostages 3733 
osteler 3418 
oster 2618 
ostes 3418 
ostoirs 7024 
ot 11948 
otre 4248 
otroier 4240 
ou 4182 
outre 4248 
outrepasser 2122 
outrequidance 632 
outrer 4248 
overs 10915 
ovrer 3007 
ovrir 10915 
oz 3773 

39 


paages 8354 
pages 865 
paier 8354 
pailes 4211 
paindre 1581 
paine 4761 
pains 2123, 6338 
pais 520, 4327 
pais 4180 
paistre 6338 
palais 4267 
palefrois 556 
palir 272 

pans 3071 
paons 7024 
paors 1250 
par 354, 11948 
paradis 4180 
parages 2833 
parcivoir 4187 
parcons 2152 
pardeles 2525 
pardevant 3097, 4220 
pardoner 11724 
parelz 2833 
parens 2833 
parer 10020 
parestre 13490 
parfaire 12756 
parfons 4718 
parjurs 4734 
parler 322 
parliers 119 
parmain 3006 
parmi 703 
paroir 4253 
parole 119 
pars 2152 
parservir 15065 
parsi 2286 
parsiwir 2648 
partir 2152 
pas 286, 2122 
paschor 6384 
pasmer 272 


610 


passer 2122 

pastes 6338 

paumoier (v. 4669) 

pautoniers 1181 

paves 4401 

pechiez 2522 

pechoier 3526 

peignoncias 7395 

pelerins 1080 

pendre 6046 

pener 4761 

peneus 4761 

penitance 4851 

penne 4149, 4211 

penser 4142 

pentecoste 6384 

perce 4682 

Percevaus, Percevauz, Percers, 
Percheval, Perchevals, Perche 
vauz 3741, 4643, 5438, 7149, 73%, 

” 7339, 7353, 8446 (li Galois) 

percier 4498 

perdre 4130 

pere 2009 

perece 2522 

periere 4448 

perilloz 303 

perins 4448 

pers 2833 

persone 404 

perte 4130 

peser 6046 

petis 4139 

piece 3710 

piech'a 3710 

piere 4448 

pistes 4803 

piez 4225, 4803 

pignes 4437 

pignons 7395 

Pinels 5760 (li Bruns, Creores 
neffe; vgl. Pinabel, Ganelo 
bruder) 

pior 4608 

pire 4608 


1 2838, 4317 
xs 388 
x 2997 
2 388 
1833 
rs 388 
4441 
4304 
4448 
: 5196 
354, 4143 


re 31 

31, 12700 
286 

18 6338 
nce 2366 


611 


porcessions 15609 
pormener 4141 
porpenser 4142 
porpoins 4211 
porpre 4211 
porprendre 4236 
pors 430 
portant 10817 
porte 430, 4344, 4527 
porter 430 
pou 4139 
poucins 6338 
povres 4686 
poz (v. 1778) 
praelz 4317 
pree 4317 
premerains 227, 305 
prendre 4236 
pres 3495 
presens 11724 
presse 13216 
prester 3495 
prestres 15609 * 
preus 3420 
prez 4317 
prier 4125 
primes 305 
princiers 305 
prinstens 305 
pris 4190 
prisier 4190 
prisons 1728 
processions 15609 
prochains 7223 
Procidas 0924 (Fenices lehnsmann, 

herr des mühlenschloßes) 
prodom 3420 
proece 3420 
proie 115 
proier 4125 
proisier 4190 
promerains 805 
prometre 5032 
promiers 305 
provance 7172 

39* 


612 


proz 8420 ramentevoir 4092 
psalteres 14972 rames 2997 
pucele 233 ramper 595 

puis 4830 randir 5507 
pumeaz 7417 randon 5507 
punais 4339 rapeler 4941 

purs 1026 rasembler 2689 
quans 1621 rasener 10235 
quant 10817 raspes 6338 

quar 10817 rasuager 3176 
quars 12995 ravine 1398 
ques 2586 raviser 4398 
quassier 2586 ravoier 1734 
quatrevins 12995 ravoir 4242 

que 270, 4182, 11606 + reboles 4479 
quels 4182 reboter 4709 
quens 15238 receler 5275 à 
querre 3159 (cuire) 4807 (chercher) recerceles 4437 
Ques 5488 (— Kes) reces 5275 
queste 4807 reclamer 4941 
qui 4 82, 6875 recoivre 4240 
quidiers 632 recommencier 7185 
quinze 12995 reconforter 4244 
quisse 4225, reconoistre 52 
quites 4883 recorder 4092 
rabatre 2387 recovrer 13409 
rachater 8354 recroire 4240 
racointier 120 reculer 11095 
raconter 4185 recuis 3159 
racorder 14972 redoter 4547 
rades 1398 redrecier 3170 
radrecier 3170 reestre 13490 
raemplir 388 referir 4709 
raenchons 8354 reflanbloier 4245 
rafichier 10915 refroidier 4742 
raier 8497 regars 3812 
raime 2997 rognes 2421 (rêne) 15238 (regne) 
raingie 998 reguenchir 11095 
rains 2997, 4225 rehaitier 225 
rais 8497 relever 4581 
raisons 4183 relique 4963 
raler 595 reluisir 4245 
raloier 5618 remander 4197 
ramembrer 4092 remanoir 3873 


ramener 4141 remetre 5032 


remirer 3095 
remonter 1143 
removoir 13364 
remuer 4745 
remuses 4479 
rendre 11724 
renfuser 4383 
rengier 998 
rengrever 2988 
renomes 4941 
renoveler 4163 
rens 998 
rensaucier 4214 
renvenir 4208 
renvoier 1734 
reons 4950 
repairier 2009 
rependre 8, 6046 
repentir 4851 
reponre 1164 
repons 11297 
reposer 1164 
reprendre 4236 
reproche 7223 
reprover 7172 
requerre 4807 
resaillir 7002 
resaisir 4665 
resbaudir 4134 
rescinteler 1280 
resclarcir 719 
rescorre 1388 
resembler 2414 
resgarder 3812 
resjoir 4484 
resnes 2421 
resoignier 3637 
resoner 14972 
resors 4581 
respasser 2122 
respis 2557 
resplendir 4245 
respondre 11297 
resposer 1164 
resquere 1388 


614 


Rome 600 

rompre 4498 

roncis 556 

rosee 4135 

roses 3141 

roseignoz 7024 

rossez 107 

rostir 3159 

rote 13216 

Rovelens 12769 (stadt) 

rover 4125 

rubestes 1868 

rubins 4211 

rue 4401 

ruiselz 6158 

ruistece 1868 

»’ 4182 

sa 4182 

sachier 4665 

sacremens 4734 

sages 4133 

Sagremors, Saigremors 5437, 7149, 
7305, 7955, 7979, 8482 (li des- 
rees, Kes genosse) 

saignier 4225, 9564 

saignorie 168 

saillir 7002 

sains 4159, 15609 

sairemens 4734 

saisine 4665 

sale 228 

saliere 6338 

saluer 4159 

samaine 6384 - 

samis 4211 

sanbue 6621 

saner 4159 

sans 4225 

santes 4159 

sapins 2997 

saumons 6338 

saus 4159 

savages 4946 

savement 4159 

saveros 6338 


savoir 4133 
sceneschalz 205 
se 2286, 4182 
sebelins 4211 
secorre 4254 
secres 5275 

sei 4182 
seignier 9564 
seignorie 168 
sejors 3006 

sel 3218 

sele 6621 
selonc 2384 
sels 6338 
semblance 2689 
sembler 2414 
semondre 4197 
senefiance 9564 
senes 10235 
seneschalesce 205 
seneschaucesse 205 
senestres 14088 
senglers 7024 
sengnier 9564 
sens 10235, 11948 
sent 12995 
sente 4042 
sentir 4042 
seoir 3733 
serains 2240 
serer 10915 
seris 719 
serjans 865 
sermons 4205 
serrer 10915 
sers 865 
servans 865 
servir 15065 
ses 4182 

seulz 227, 
seure 2993 
seurs 10480 
seuz 227 
sexante 12995 
si 354, 2286, 4182 


s 23 
3 3733 
4182 
375 
835 
ier 9564 
ece 12995 
s 7024 
les 1581 
68, 865, 14887 
2648 
6338 
e 4254 
rs 10657 
' 4745 
ndre 101 
lier 225 
‚182 
211 
3637 
2240 
4730 
ers 10657 
4211 
r 4581 
4135 
ı 228 
3275 
: 2384 
0657 
lier 11547 
4197 
dre 4197 
182 
.14972 + 
de Nansay (anm. 13235) 
sr 11547 
6338 
ıdre 4236 


nter 1143 
ndre 4236 


615 


sorrire 4484 
sortir 4315 

sors 1581, 4207 
sorvenir 4208 
sos 4182 
sospirer 5196 
sosprendre 4236 
sosrire 4484 
sossages 4133 
sostenir 4239 
sotainement 227 
soumiers 5956 
souper 6338 
souz 227 
sovenir 4292 
sovent 4830 
soverains 2993 
suer 2009 (soeur) 
suer 4742 

sues 3176 

sus 3120 

t’ 4182 

table 3080, 6338 


Table - Reonde 7181, 7242, 


(= la Reonde Table) 
tabors 14972 
taillier 4727 
taindre 1581 
tains 1581 
taire 7601 
talens 522 
talons 4225 
tans 1621, 3006 
tant 286, 10817 
tantost 2964, 4830 
tapis 286, 7601 
targier 2557 
tas 7061 
te 4182 
teche 188 
tempre 3006 
tencons 10192 
tendre 649 
tenir 4239 
tenres 1868, 4707 


7812 


616 


tens 3006 

tente 649 

tentir 649 

terdre 13409 

termes 3006 

termines 3006 

terre 4180 

tertres 4180 

tesmoignier 4734 

teste 4225 

ti 4182 

tiers 12995 

timbres 14972 

tirer 7101 

tochier 4709, 13409 

todis 4830 

toi 4182 

toise 11099 

tojors 4830 

tolir 5676 

toneas 6338 

tons 1450 

torbler 4946 

torele 4344 

tornele 4344 

torner 11095 

tornioles 11095 

tornois 7002 

tors 695 (tort) 805 (tour) 4344 

torte 286 

tortins 12094 

tos 309 

toselz 233 

tosete 283 

tost 2964, 4830 

tostens 4830 

tot 354, 11948 

Tot 7148 (Sohn des könig Ares=Toz, 
Tors, Hectors, Plators im Mant. 
Maut. 285, 701) 

toz 309 

trabir 115 

trainchier 4727 

traire 7101 

traisons 115 


traitie 7101 
traitiz 7101 
trametre 5032 
tranceis 4211 
tranchie 4727 
travillier 3007 
trebuchier 4698 
trece 4437 
trechis 4487 
treillie 9510 
trembler 4547 
trencheis 4344 
trente 12995 


, trepasser 2122 


tres 354, 11948 

trescouper 4709 

treslies 9510 

tresors 10657 

trespaser 2122 

trespenser 4142 

trespercier 4498 

trespuisque 4830 

trestorner 11095 

tricherie 115 

trier 291 

triper 4893 

Tristans 8512 (vgl. anm.) 

tristors 781 

trives 4827 

troer 4498 

troi 12905 . 

tronchons 7417 

tronper 14972 

trop 354 . 

tropesz 13216 

trosser 6621 

trotiers 4254 

trover 4130 

troz 4254 

tu 4182 

tualle 6338 

tuer 4718 

Tulas, Tulaz 7155, 7657, 8346 (d 
la Deserte, Artus ritter) 

Tulaz 7151 (de Roge-Mont, Artu 


8007, 4211 
6 
27 
‚ges 4245 
x 1084 
30, 12995 
7078 (Yvains vater) 
3 3275 
248 
37 
ıce 4213 
250 
e 9690 
1581, 4211 
487 
5131 
ce 4213 
1793 
4213 
6661 (= Avalon) 
4213 
re 250 
& 1793 
131 
or 865 
r 2256 
ince 4371 
» 8354 
» 222 
ier 4371 
1150, 4208 
ns 222 


617 


verdoier 1581 

verge 4682 

vergiers 4317 

verites 4568 

vermaz 1581 

vermilles 1581 

vernis 1581 

vers 1581 (vert) 

Li Vers chevaliers 10085 (= Cla- 
dains) 

verser 7048 

vertes 4568 

vertus 2522 

ves 10869 . 

vespres 3006 

vestir 10020, 

veve 14887 

vez 10869 

viaires 4225 

viande 861 

vie 10558 

vieler 14972 

vielle 14972 

viellece 168 

vielz 168 

viez 4564 

vigne 4817 

vigors 10558 

vile 4267 

vilz 4564 

vimielle 4682 

vins 6338 

virginelment 283 

virs 1581 

vis 518, 4225, 10558 - 

visages 4225 

viseuz 2146 

vistes 5720 

vivre 10558 

vo 1867 

voer 9744 

voiages 1734 

voidier 226 

voie 1734 

voier 2487 


voirs 4568 

vois 226 (vide) 1450 (voix) 
voisoz 2146 

volages 219 

volentes 4181 

voler 219 . 
voloir 4181 

voltis 4407 

vos 1867 

vostre 4182 

votes 4407 


618 


vraement 4568 

vuis 226 

weer 2613 

Yde 2014, 2031 (= Ide) 

Yder, Ydier 1) 4196, 4203, 4481, 45%, 
7157, 7952 (Nus sohn), 2) 6655, 
7251, 7319 (könig von Cornuaille) 

Yrlande 1333 (= Irlande) 

Ysles 6687 (= Isles) 

Yvains, Ywains 5434, 6970, 6999, 
7106, 8427 | 


619 


INHALT. 


Li romans de Durmart le Galois s. 1. 
Nachschrift des herausgebers s. 445. 
I. 8. 445. 
I. Die handschrift s. 448. 
II. Inhalt des romans de Durmart s. 467. 
IV. Litterargeschichtliche bemerkungen s. 499. 
V. Linguistische bemerkungen s. 518. 
VI. Metrische bemerkungen s. 582. 
VII. Erklärende anmerkungen und verbeßerungen s. 534. 
Nachtrag s. 584. 
Register s. 589. 


621 


ÜBERSICHT 


über die 


einnahmen und ausgaben des litterarischen vereins 
im 25ten verwaltungsjahre vom 1 Januar bis 31 December 1872. 











Einnahmen. fl. | kr. 
A. Reste. 
I. Kassenbestand und zeitliche anlehen am schluße 
des 24ten verwaltungsjahres 5193 |56%/s 
IT. Ersatzposten 11|— 


III. Activausstände . 209 |30 
B. Laufendes. 
I. Für verwerthete vorräthe früherer verwaltungs- 
jahre . . . 17347 
Il. Actienbeiträge 0 3421 | — 
III. Für einzelne publicationen des laufenden jahrgangs — |— 
IV. Zinse aus zeitlichen anlehen en 179 |221/s 
V. Ersatzposten — |— 
VI. Verschiedenes . — 11 
C. Vorempfänge von actienbeiträgen für die folgenden 
verwaltungsjahre . ren 66139 
9255 126 
Ausgaben. 
A. Reste en — 
B. Laufendes. 
[. Allgemeine verwaltungskosten (darunter die be- 
lohnungen des kassiers 204 fl. 53 kr. und des 
dieners 36 fl) . . . 446 |43 
Il. Besondere kosten der herausgabe und versendung 
der vereinsschriften. 
1. Honorare 906 124 
2. Druck- und umschlag-papier 482 |49 
3. Druck . . . . . . . 1708| 5 
4. Buchbinder . 80 151 
5. Versendung . 21142 
6. Provisionen . 173 134 
7. Verschiedenes 4148 
C. Vorauszahlungen . . . . 11 
| 3835 [49 
Somit kassenbestand am 31 December 1872 . . . | 5419137 
108 |151/2 


Hiezu ausstehende actienbeiträge u. 8. W. . . . . 15"/ 
| 5527 |521/. 


622 


Anzahl der actien im 25sten verwaltungsjahre: 
einzelactien 332, 
lebenslängliche 10. 


Neueingetretene mitglieder sind: 

Herr J. Bocher, professor an der Harvers-Universität in Cambridge. 

Herr Cohen, buchhändler in Bonn. 

Herr W. Hermann Frueauff, professor in Litiz in Pennsylvania. 

Graz: k. k. Universitätsbibliothek. * 

Herr Elimar Grube, student in Tübingen. 

Herr Hefele, kaplan in Denkingen. 

Herr dr Ernst Höpfner, director der realschule zum h. geist in 
Breslau. 

Herr dr Oskar Jänicke in Berlin. 

Herr Karl Müller, maler in Frankfurt a. M. 

München: litterarisch-artistische anstalt. 

Rastatt: Gymnasiumsbibliothek. 

Herr dr Karl Schröder in Leipzig. 

Herr Wilhelm Spemann, buchhändler in Stuttgart. 

Herr Ludwig Steffen, buchhändler in Hildesheim. 

Herr dr Elias Steinmeyer in Berlin. 

Straßburg: kaiserliche universitäts- und landesbibliothek. 

Herr Leone Weill-Schott, bankherr in Mailand. 

Herr Emil Weller in Nürnberg. 

Herr Otto Welter, advocat-anwalt am k. rheinischen appellations- 
gerichtshof in Köln. 


Tübingen den 26 Merz 1873. 


Der kassier des litterarischen vereins 
universitäts-secretär Roller. 


Die richtigkeit der rechnung bezeugt 
| der rechnungsrevident 
kreisgerichtssecretär Sautermeister. 


SP 





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